We forgot what to do to fit the mould

27/37/47

「 We forgot what to do to fit the mould 」

Chris & Isolde

Chris venait tout juste de finir sa séance d'exercice, aujourd'hui basée sur la boxe avec pour partenaire un mannequin animé par magie le temps d'un entraînement. Il n'était de base pas un grand admirateur et pratiquant de ce sport, lui préférant d'autres arts martiaux, mais il était obligé d'admettre que c'était très utile pour augmenter son endurance. Cela surprenait souvent ses amis d'apprendre que lui, Chris, qui évitait au maximum les conflits, pratiquait de manière quotidienne divers arts martiaux et il avait donc prit l'habitude de s’entraîner seul et de ne pas en parler sauf en cas de questionnement. Ce qui lui plaisait n'était pas de se battre ni d'en être capable, ce qu'il recherchait dans ces sports était la sensation d'avoir une maîtrise poussée de son corps, se sentir bien, ce qui, accessoirement, lui avait donné une bonne base de connaissance dans ces pratiques martiales.
Son père, un ancien auror ayant quitté son métier pour s'installer avec sa mère moldue, avait souvent tenté d'entraîner Chris dans le but d'en faire un combattant redoutable lors de duel de sorcier. Cependant, il avait fini par renoncer devant le manque flagrant d'investissement de son fils et se plaisait souvent à dire à qui souhaitait l'entendre -c'est à dire peu de personne étant donné leur entourage moldu- que dans un duel face à un autre sorcier, le garçon s'en sortirait sûrement mieux avec ses poings qu'avec sa baguette. Le souvenir des blagues répétitives de son père le fit sourire, mais il s'empressa de chasser ces pensées, peu désireux qu'elles mènent à d'autres souvenirs de sa famille, ce qui le rendrait sans aucun doute nostalgique pour le reste de la journée.
Le Sinistros rassembla ses affaires et fila directement à la douche pour effacer les marques et odeurs de son entraînement, prenant le temps de profiter du contact de l'eau sur sa peau, laissant ses muscles se détendre et son esprit se vider. Il aurait aimé rester plus longtemps, mais avait à faire aujourd'hui et sa montre affichait déjà 14h. Il ne voulait pas être en retard pour ses retrouvailles avec Isolde et pour ça, il devait se dépêcher d'accomplir ce qu'il avait à faire.

Une fois n'étant pas coutume, Chris prit le temps de consciencieusement choisir ses vêtements. Il avait l'intention de poser quelques candidatures en se rendant jusqu'au lieu de travaille de son amie, l'argent semblant disparaître de son compte en banque tel des cookies au milieu d'un groupe d'enfants. De plus, cuisiner de manière régulière lui manquait vraiment, après des années à aider sa mère au restaurant il avait vraiment fini par y prendre goût. Il se sentait dans ces moments là tel un maître des potions, mélangeant tantôt savamment tantôt de manière instinctive divers ingrédients, arômes et produits pour arriver au résultat parfait, tout en sachant qu'une seule goutte de trop pourrait gâcher le tout.
Mais pour avoir une chance, il ne pouvait définitivement pas avoir une mauvaise présentation, du moins s'il espérait une réponse positive. Après quelques minutes d'essayages infructueux, le jeune homme opta finalement pour un chemise bleu et un jean noir sobre, l'ensemble donnant un air sérieux et professionnel tout en restant une tenue qu'il pourrait porter chaque jour. Il était persuadé qu'Isolde se ferait un malin plaisir à faire une remarque sur sa tenue plus classe que d'habitude, sachant que lui-même l'aurait fait dans le cas inverse. Mais si cela lui permettait de gagner de l'argent par la suite, il était prêt à endurer le côté taquin de son amie.
Chris s'habilla rapidement et prit ses CV et de quoi écrire dans son sac, en vue de l'interview. Il n'avait pas encore préparé les questions, mais était sûr qu'elles viendraient d'elles-même le moment venu. Et puis ce n'était pas comme s'il interviewait une inconnue, l'intéressée essayerait sûrement de le faire tourner en rond dans ses réponses de toute façon, donc mieux valait ne pas être trop focalisé sur un plan stricte !

Une fois prêt, il fit un rapide crochet par la volière, histoire de vérifier sa boite aux lettres et être sûr qu'Isolde n'ait pas annulé leur rendez-vous pour une raison quelconque, ce qui aurait mené à une situation gênante. Heureusement pour lui, ce n'était pas le cas et il pouvait prendre la route vers l’extérieur du territoire d'Haveirson.
Il connaissait bien les alentours et se rendre à Avalon n'était pas un soucis, le garçon passant de nombreuses heures au village de bord de mer dès qu'il en avait l'occasion. Chris avait déjà fait un premier repérage et avait constitué une liste des endroits où il souhaitait vraiment travailler, qui constituerait la première vague de dépôt de candidatures. Si toutes revenaient négatives, il oublierait bien sûr ses critères et postulerait un peu partout, mais il espérait au fond que la chance lui sourirait du premier coup.
L'heure et demi suivante se constitua de rencontres avec les différents managers des commerces du village, Chris présentant son curriculum vitae, mettant en avant son expérience, essayant de se vendre au mieux. Tous furent très sympathiques et disposés à recevoir l'élève, mais aucun ne donna de réponse immédiate, tous répondant qu'ils enverraient un hibou pour lui faire savoir. C'était souvent mauvais signe de ce qu'on lui avait dit, mais il préférait ne pas commencer à être négatif.
Lorsque les enseignes de sa liste furent toutes rayées, il se relâcha enfin, se permettant de souffler un bon coup et de perdre le sérieux dont il avait fait preuve. Il avait sentit un bon contact avec le chef d'un restaurant italien, qui l'avait questionné sur ses compétences, connaissances et son expérience dans une cuisine, et les réponses de l'étudiant avaient semblé lui plaire. Il avait ressenti la passion de la cuisine chez cet homme, la même qu'il connaissait chez sa mère. Et puis sincèrement, plats italiens ou portugais.. ça restait de la cuisine latine non ? En cas de réponse positive, il était sûr de pouvoir s'en sortir avec un peu d’entraînement sur les recettes, et se fit la réflexion que ce travail lui plairait vraiment.
C'est d'un pas plus léger qu'il se dirigea enfin en direction du Parker's Coffee, là où il devait retrouver sa jeune amie qui travaillait déjà sûrement, l'heure ayant passé plus vite qu'il n'avait prévu. Chris la reconnu tout de suite, même de dos, alors qu'il arrivait au niveau de la terrasse. Il avait pas mal fréquenté la jeune fille à l'époque, quelques rapprochements s'étant même opérés à l'occasion, et la revoir après autant de mois lui faisait vraiment plaisir. Il s'approcha d'elle dans son dos sans un bruit.

- Pourrais-je savoir où se trouve l'air VIP de votre café ? Ma secrétaire m'a prit un rendez-vous ici si je ne m'abuse, et je ne voudrais pas devoir côtoyer la plèbe environnante, vous comprenez ? Demanda-t-il d'une voix grave et aussi sérieuse que possible, attendant de voir la réaction de sa camarade quand elle se retournerait.

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30/03/2015

Après un peu plus d’une semaine d’arrêt en février, Isolde avait repris le chemin du travail et du Parker’s Coffee. Par nécessité d’abord : ses économies auraient tôt fait de fondre comme neige au soleil dès l’été suivant, et elle tenait toujours à s’offrir son propre balai. Et puis aussi par envie ; ou était-ce le besoin de sortir des murs d’Haveirson, de se changer les esprits grâce à un travail qui laissait peu de temps à l’introspection ? Affairée dans le café, elle oubliait un instant la situation politique, ses parents moldus dont elle craignait tant d’entendre un jour les noms parmi ceux de nouvelles victimes, le Comte et ses attaques. Bien sûr, une fois son service fini, tout lui revenait en tête. Mais paradoxalement, son petit boulot lui permettait de souffler - mentalement en tout cas. Isolde était facilement anxieuse, malgré son sourire et son air joyeux qu’elle portait comme un masque, réflexe protecteur pour éviter d’avoir à se justifier, ou s’épancher. Elle en avait conscience, mais ne se forçait même pas la plupart du temps. Avec ses proches amis, elle baissait sa garde ; avec les autres, elle restait discrète au sujet de ses soucis. Pas par fierté, mais par pudeur. Elle était spontanément gaie, et elle tenait à ce trait de caractère. Il lui semblait même plus important que jamais, maintenant que le monde devenait de plus en plus morose. Elle était loin d’être naïve, et pas franchement optimiste, mais elle s’accrochait à ce qui demeurait positif malgré tout.

Et puis, au fil des mois, elle était venue à apprécier ce travail au départ purement alimentaire. Le patron du café n’était pas des plus bavard, mais il était sympathique et accordant. Son caractère extraverti avait rapidement plu aux clients et aux quelques habitués, et elle commençait à se faire la main avec les cocktails (même si leur extravagance était limitée dans un café paisible d’une vieille ville galloise). Si la Phénix n’était pas optimiste sur l’avenir des relations Sorciers-Moldus, elle l’était beaucoup plus en ce qui concernait ses propres capacités. Elle accueillait avec enthousiasme tout ce qui pouvait nourrir sa curiosité insatiable, digne de l’ancienne Serdaigle qu’elle était, et chaque nouvelle occasion de s’instruire était la bienvenue ; même si elle ne comptait pas poursuivre une brillante carrière de serveuse, elle pouvait dire qu’elle était passée maître dans l’art de préparer du chocolat chaud. Et ça, c’était un talent indéniablement utile.

Le café comportait un autre intérêt à ses yeux ; celui d’observer les étudiants et professeurs de l’Académie en dehors du contexte scolaire. La ville n’offrait pas beaucoup d’autres lieux pour se réchauffer avec un thé en ce début de printemps, et si le fait de servir ses camarades lui avait semblé un peu étrange au début, elle s’y était rapidement faite. Elle s’amusait des réactions de ceux qui, le visage perplexe, fouillaient leur mémoire, certains de l’avoir croisée quelque part. Elle ignorait les rares prétentieux qui trouvaient là l’occasion de la toiser, et remerciait silencieusement ceux qui lui laissaient un pourboire un peu plus conséquent en guise d’encouragement. Et parfois, de bons amis venaient aussi la voir, et papoter si la salle était assez déserte pour le permettre. Ce qu’elle était ce jour-là, au grand bonheur d’Isolde. Car un ami loin de ses yeux depuis de trop longs mois devait pointer le bout de son nez cette après-midi là, et elle était impatiente de le revoir. Chris et elle étaient devenus proches au gré de leurs voyages ; et même intimes, sans que cela ne vienne perturber leur relation. Et puis elle était curieuse d’entendre les questions que son ami avait à lui poser. Tant que ce n’était pas pour la Gazette du Sorcier, elle y répondrait volontiers. Elle ne garantissait pas qu’elle n’en profiterait pas pour le taquiner, mais elle pouvait bien lui rendre un service.

17h00. Un plateau dans une main, l’air concentré, Isolde empilait soigneusement les verres sales d’une table lorsqu’un homme s’annonça dans son dos. La jeune femme dissimula à grand peine son amusement, et répondit d’une voix qui se voulait aussi sérieuse que celle de son ami. Sans toutefois oser se retourner, peu sûre de pouvoir conserver son air grave face à ce troll ambulant qu’était Chris, et dont elle devinait le large sourire espiègle, même de dos.

- Malheureusement, comme je l’avais dit à votre secrétaire, cette aire est ouverte uniquement jusqu’à 17h01, et vous êtes en retard : il est exactement 17h02. Par contre, il nous reste des places au bar, avec une magnifique vue sur la serveuse.

Faisant signe à Chris de la suivre, elle attrapa son plateau chargé de vaisselle sale pour se diriger vers le comptoir et l’y déposer avec précaution. Les mains enfin libres, elle abandonna son sérieux et prit son ami dans ses bras pour le saluer à la mode allemande. L’étreinte était pour elle sans aucun sous-entendu, seulement empreinte de la tendresse que la jeune femme réservait à ses amis les plus chers.

- Je suis vraiment contente de te revoir ! dit-elle en desserrant son étreinte. Tu vas comment ?

Elle s’éloigna un peu, soudain amusée par un détail. Un sourcil interrogatif se haussa, tandis que son visage se couvrait de son coutumier sourire espiègle.

- Eh bien, monsieur est très classe aujourd’hui ! Tu t’es fait aussi beau pour moi ? Je sais que je t’ai manqué, mais je t’aurais laissé rentrer avec tes habits habituels tu sais. Ou alors mon service est si réputé que tu t’es senti obligé de te mettre sur ton 31 ?

27/37/47

「 We forgot what to do to fit the mould 」

Chris & Isolde

- Avec magnifique vue sur la serveuse vous dites ? Vous n’êtes donc pas la seule à travailler ici ?

Le visage de Chris était illuminé d’un large sourire, l’envie de rire se faisant de plus en plus sentir. Il était content d’avoir une amie comme Isolde, qui se prenait au jeu aussi facilement et le suivait toujours dans ses idioties dignes d’un enfant de 7 ans. Heureusement ils se connaissaient suffisamment pour savoir que l’autre plaisantait et ainsi ne pas s’offusquer. Même en cherchant bien, le garçon aurait eu du mal à trouver 5 personnes dans son entourage qui ne serait sentie offensée suite à sa remarque précédente. D’un autre côté, au vu de leur historique, la jeune fille devait pertinemment savoir que pour lui, dans une certaine mesure, le mot magnifique n’était pas totalement incompatible avec l’image qu’il avait d’elle, pour dire cela ainsi. Au signal, il emboita le pas à la suite d’Isolde jusqu’au comptoir. A peine eut-elle fini de poser le plateau sur le comptoir et se retourner pour le prendre dans ses bras que le garçon l’étreignait affectueusement contre lui. Elle lui avait vraiment manqué ces huit derniers mois et il était heureux d’enfin la revoir.

- Le plaisir est partagé, crois moi ! répondit-il en lâchant la jeune fille. Je n’ai pas à me plaindre, et toi ? Pas trop difficile de jongler entre ici et les études ?

Voyant le regard qu’Isolde portait sur lui et son air interrogatif, il comprit que le moment était venu. Elle avait remarqué qu’il était habillé de manière plus classe que d’habitude, malgré ses efforts pour rester sobre, et il était sûr qu’elle n’allait pas manquer une si belle occasion de le taquiner. Ne se démontant pas pour autant, il choisit de prendre les devants et de poser pour la jeune fille, tel un mannequin lors d’un défilé, tournant sur lui-même et prenant quelques postures typiques qu’il avait pu observer à l’occasion. Heureusement que le café était vide, autrement il serait très certainement passé pour un fou !

- J’apprécie le compliment, merci ! J’étais sûr que ça te plairait ! Ce sont juste deux trois vêtements que j’ai retrouvé dans mon placard vois-tu ? Je me devais d’être élégant pour nos retrouvailles non ?

L’élève de Sinistros prit place sur l’un des sièges devant le comptoir tout en continuant de faire face à Isolde.

- Et j’avais cru comprendre que ce café était de bonne réputation et d’un grand standing, j’ai donc voulu être présentable ! Mais je me suis de toute évidence fourvoyé. Le fait qu’ils aient accepté de t’embaucher aurait du me mettre la puce à l’oreille maintenant que j’y pense !

Chris garda tout le long de sa tirade une voix qui se voulait prétentieuse, aimant jouer le rôle de celui qui se prend au sérieux, comme beaucoup trop de gens le faisait vraiment ces temps-ci ainsi qu’un grand sourire. Ce dernier était présent car il n’arrivait pas à garder son sérieux et car il savait aussi qu’Isolde aurait plus de mal à feindre de le bouder s’il lui souriait de cette façon.

- La vérité c’est que j’essaie de devenir ton voisin de lieu de travail pour me rapprocher de toi, sachant comme il est dur pour toi de ne pas me voir. T’en fais pas tu peux l’admettre, c’est pareil pour moi ! J’ai déposé quelques candidatures avant d’arriver, et je me suis dis que si un des responsables était une jolie demoiselle, j’aurais plus de chance avec cette tenue !

Désolé s'il y a des fautes j'ai pas encore eu le temps de me relire x)

03/01/2007

We forgot what to do to fit the mould KAsHyuVDwmOL

La Cloche de la Discorde

Intrigue Personnelle : Isolde Mayer

Les derniers frimas de l’hiver appartiennent au passé, leur souvenir s’efface aussi vite que ne fleurissent les fleurs en ce début de printemps. La joie et l’engouement qui accueille le changement de saison saisit les cœurs et fait, pour quelques instants seulements, oublier les terribles événements qui secouent la communauté magique depuis des mois. Le village d’Avalon est plongé dans une tendre langueur, uniquement perturbée par les rires enjoués d’enfants encore trop jeunes pour avoir intégré Poudlard. Le rire de l’un d’entre eux, particulièrement aigu attire votre regard, alors qu’une jeune tête blonde longe la façade du Parker’s Coffe en sautillant aux côtés de sa mère.

Ils reviennent visiblement d’une promenade dans les collines, comme en témoigne leurs bottes crottées. L’enfant a une main bien accrochée à sa parente, l’aute délicatement serrée autour d’un bouquet de fleurs blanches aux doux reflets bleutés. Ce ne sont que quelques boutons à peine éclos, quatre ou cinq tout au plus, magnifiés par de grandes feuilles d’un vert intense et quelques jeunes fougères. L’enfant s’exclame un commentaire entrecoupé d’éclats de rire, auquel la mère répond d’un sourire brillant.

— Un peu de patience, encore ! On va s’occuper de ces jolies fleurs à la maison, et une fois dans un vase, on ira les porter à Mamita. On lui demandera si elle en a déjà vu de telles, mais je suis sure qu’elle pourra nous répondre. Mamita a toujours réponse à tout, n’est-ce pas ?

L’enfant acquiesce d’un hochement de tête enthousiaste, et déjà, cette scène de tendresse passagère s’est évaporée au delà des fenêtres du Parker’s Coffee.

30/03/2015

Isolde réussit à garder son sérieux jusqu’au comptoir, ce qui était plutôt admirable au vu de son caractère très bon public. Admirable, et appréciable pour la pile de verres en équilibre précaire sur son plateau, qu’elle amena saine et sauve jusqu’au bar avant d’enlacer chaleureusement son ami. Isolde avait toujours été assez tactile, et elle préfèrait largement cette façon de saluer à un banal serrement de main ou à un simple hochement de tête amical. Les us allemandes avaient du bon pour cela, même si cette proximité avait parfois surpris quelques autochtones britanniques, souvent plus frileux.

Elle fut soulagée d’entendre que son ami se portait bien, malgré les tumultes politiques actuels. Elle était contente de le savoir à Haveirson, plus près d’elle, là où elle pourrait plus facilement le soutenir en cas de besoin.

- Ca va, mais il m’est encore arrivé des trucs pas très réjouissants depuis la dernière lettre que je t’ai envoyée. J’ai eu un bon coup de blues en février, mais ça va mieux. Je prends même des cours particuliers pour apprendre à me défendre correctement, avec le professeur Fitzsimmons. C’est le médicomage de l’Académie, tu l’as déjà vu ? Sinon… Je m’inquiète beaucoup pour mes parents. J’ai posé des sortilèges de protection sur leur maison, et leurs voitures, mais tu me connais, je ne peux pas m’empêcher d’imaginer le pire dès que j’entends parler d’une nouvelle attaque…

Un frisson vint involontairement faire tressaillir ses fines épaules. Elle saisit un torchon et un verre qu’elle commença à essuyer, tentant de chasser le tremblement qui voulait s’emparer de ses mains. Elle ne voulait pas laisser la peur gâcher ces retrouvailles. Les moments de joie simple et sincère comme celui-là étaient trop précieux pour se laisser teinter par une mélancolie sans remède. Heureusement, Chris avait amené sa bonne humeur avec lui, et la Phénix ne put se retenir de rire en le voyant prendre la pose comme une star. Elle se sentit le coeur un peu plus léger, comme si elle autorisait son anxiété à s’éloigner un peu, le temps d’un rire. La jeune femme avait peu d’amis aussi proches que le Sinistros ; mais ces amis avaient tous en commun cette capacité à créer autour d’elle une bulle, légère et rassurante, où le monde extérieur perdait un moment son emprise. Elle reposa le verre propre sur le comptoir et accompagna le show de son ami par des applaudissements aussi peu discrets que son rire. Intrigué par le bruit, la tête du patron du café émergea de la porte de la cuisine pour poser un regard sévère sur sa serveuse, avant de disparaître à nouveau. Lançant un regard complice et amusé à son ami, Isolde reprit son travail d’essuyage alors que ce dernier s’installait en face d’elle.

- Le tabouret est-il assez confortable pour le séant de monsieur ? En effet c’est un établissement de standing ici, et j’ai gagné ma place avec du sang et des larmes ! Et grâce à mon charme incontestable, évidemment, ajouta-elle avec un mouvement de tête digne d’une publicité pour shampooing moldue. J’accorde mes chaussettes avec mon pull maintenant, je deviens chic ! Par contre, pour cet affront, t’as intérêt à me laisser un bon pourboire !

Chris la connaissait trop bien et Isolde ne pouvait pas totalement cacher son amusement face à un sourire volontairement exagéré. Suivant toujours le jeu du jeune homme, elle porta une main à son coeur et répondit sur un ton dramatique.

- Oh comme tu es magnanime ! Je sais que je te manque atrocement, qu’est-ce que tu ferais sans moi hein ? Quant à ta tenue…

La Phénix enserra son menton d’une main et balaya son ami de la tête au pied avec l’air d’une experte.

- C’est pas mal, mais un peu trop sage. De la fantaisie mon cher, de la fantaisie ! De la couleur ! Un petit foulard fushia dans les cheveux et tu feras craquer toutes les patronnes de restaurant de la région. Et les patrons aussi, ne soyons pas sectaires !

Abandonnant son air sérieux (chose ardue maintenant qu’elle imaginait Chris avec un gros noeud rose sur la tête), elle offrit à son tour un large sourire stupide à son ami. D’un geste léger, elle lui tendit la carte du café.

- Bon, ça doit donner soif ces bêtises ! Qu’est-ce qui te ferait plaisir ? C’est moi qui offre !

Laissant son ami à sa réflexion, elle le quitta un instant pour s’avancer vers un client. La commande notée, elle se laissa distraire un instant par le rire d’une enfant de l’autre côté de la vitre. Un rire si léger, si doux, comme en écho à celui de la jeune Allemande une minute auparavant. Isolde tourna la tête et laissa la douceur de la scène entrer en elle, l’apaiser, un peu. Une pointe d’amertume s’insinua aussi, à la vue de cet amour familial si calme et sincère. Si familier. Isolde avait aussi été cette petite fille sautillante, pleine de boue et affamée après une longue promenade, mais exaltée par les découvertes de la journée. Impatiente de rentrer chez elle pour fouiller son atlas de botanique et mettre un nom sur la plante inconnue qu’elle serrait dans son petit poing. D’ailleurs, la plante que tenait l’enfant lui était aussi inconnue. Isolde plissa les yeux de concentration, mais force était de constater qu’elle n’avait jamais vu cette fleur auparavant. Elle nota tout ce qu’elle en vit dans un coin de sa mémoire, frustrée de ne pas pouvoir courir après la fillette pour lui demander où elle avait déniché la plante.

Elle revint vers le comptoir, une expression franchement perplexe sur le visage. Depuis septembre, elle avait eut largement le temps d’explorer les horizons et de compulser les livres sur la flore locale ; mais elle n’avait aucun souvenir de cette fleur. La curiosité était trop forte ; Isolde fit un geste de la main pour signifier à Chris de l’attendre et passa la tête par la porte de la cuisine pour interpeler le patron affairé à ses gâteaux.

- Un client vient de sortit en oubliant son porte-feuille, je vais lui rapporter et je reviens !

Le patron hocha la tête et la jeune femme s’élança aussitôt dans la rue. Arrivée à la hauteur de la mère et de sa fille, elle les héla et pointa le bouquet du doigt.

- Bonjour ! haleta-t-elle en essayant tout de même de conserver un air assez avenant pour ne pas les faire fuir. Excusez-moi, ma question va vous paraître bizarre mais je vous ai vues passer et je me demandais ce qu’était cette fleur. Je ne l’ai jamais vue dans ce coin, vous l’avez trouvée où ?

27/37/47

「 We forgot what to do to fit the mould 」

Chris & Isolde

Chris écouta Isolde lui parler de ce qu’il s’était récemment passé dans sa vie avec intérêt. La jeune fille et lui ne s’était pas vu depuis longtemps et les deux n’avaient échangés que quelques nouvelles, il avait donc du retard à rattraper avant d’être à jour et pouvoir soutenir au mieux son amie en cas de besoin. Il se sentit un peu coupable de ne pas avoir été plus présent pour la jeune fille lors de sa baisse de moral en février, ne serait-ce que pour essayer de la faire rire et oublier ses problèmes le temps d’un instant. Quand elle aborda le sujet de sa famille, le garçon comprit exactement de quoi elle parlait, ce qu’elle ressentait. Cette peur intrinsèque d’apprendre un détour d’un article qu’une nouvelle attaque à frappée et que cette fois, ça ne tombe pas que sur les autres. Toujours cette appréhension de savoir ce que la journée nous a réservé, savoir si tout ira bien pour ceux que l’on aime. Chris connaissait et vivait bien trop avec ses pensées là à son goût, mais à la fois ne pouvait faire autrement. Mais aujourd’hui, il ne voulait pas penser à ça. Pas lors de ses retrouvailles avec une si bonne amie, après tant de temps.

- Mon père a essayé aussi de me donner des cours de défense… Enfin avant que tout cela ne commence, étant donné que maintenant… Chris sentit que ses mots sortaient plus vite que son cerveau le souhaitait et s’obligea à prendre une pause avant de reprendre. J’espère juste que tu t’en sors mieux avec ton professeur que moi avec mon père, car je n’étais pas fameux ! Je ne le connais que de vue et de nom, mais si tu le juge compétent, j’ai totalement foi en ton jugement. Rassure toi tu n’es pas la seule, je pense qu’on est tous comme ça par les temps qui courent. Mais je suis sûr que ça ira, ne t’en fais pas.

Désireux de repartir sur une note plus joyeuse et très amusé de voir la tête d’un homme qui devait être le patron d’Isolde au vue de son regard émerger sans prévenir, le garçon s’accouda au comptoir et commença à tourner sur le même grâce au tabouret pivotant, tel un enfant. Après tout lui était client, il n’avait pas à se retenir si ?

- Le tabouret est parfait, il tourne sans grincer et épouse bien mon derrière ce qui comme tu le sais, est une qualité inestimable chez un tabouret de bar. Et par rapport au sang et les larmes que tu as versées, je vais surtout choisir de croire la partie larme. Tu as du pleurer devant le café jusqu’à ce qu’il t’accepte comme serveuse pour éviter une mauvaise pub. Et ne me parle pas d’accorder des chaussettes avec un pull, j’ai déjà du mal à les accorder entre elles !

Le garçon ne put s’empêcher de rire en voyant l’imitation de son amie qu’il reconnu, ayant grandit dans le monde moldu et ayant comme tout le monde vu la fameuse pub. Il fit mine de faire la sourde oreille à propos du pourboire, en en rajoutant évidemment des tonnes. Et cela ne s’arrangea pas à l’évocation du foulard fuchsia qu’elle semblait déjà d’imaginer lui mettre dans les cheveux. S’il commençait à répondre là-dessus, elle allait sûrement finir par lui prévoir un relooking extrême pour pouvoir ensuite mieux se payer sa tête. Cependant, le sourire qu’elle afficha devant lui vint briser le sérieux de son masque d’ignorance sur les propos d’Isolde et un sourire se porta au coin de ses lèvres. Damn, elle savait y faire pour le faire rire !

Il accepta la carte, se retenant de faire remarquer qu’il avait failli attendre et la parcouru des yeux le temps de faire son choix. Il était trop tôt pour une boisson alcoolisée, et de plus il devrait boire seul, Isolde étant actuellement en train de travailler, ce qu’il trouvait triste. Sans compter que son interview devait suivre ! Il se contenta donc juste de voir ce que la carte proposait comme boisson raisonnable. Ses yeux s’arrêtèrent sur les boissons moldus un instant, faisant ressurgir le souvenir du restaurant de sa mère, où lui-même servait les mêmes boissons lorsqu’il y encore. Il avait d’ailleurs du servir une de ses boissons à Isolde lors de leur rencontre, c’était très plausible. Après avoir fait son choix, il releva la tête pour constater qu’Isolde était partie servir un autre client. Mince, il s’était tellement plongé dans ces quelques souvenirs qu’il ne s’en était même pas rendu compte ! Il fallait qu’il arrête avec ça. Elle lui fit signe de la main de l'attendre et s’engouffra rapidement à l’extérieur du café après avoir prétexté à son patrno qu’un client avait oublié quelque chose. Ça semblait bizarre à Chris qui n’avait pourtant vu aucun client sortir, mais elle devait avoir une raison. Une connaissance à elle peut être ? Il attendit donc patiemment son retour derrière le comptoir, observant tout de même à travers la vitre, curieux de voir ce qu’Isolde pouvait bien être partie faire.

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03/01/2007

La Cloche de la Discorde

Intrigue Personnelle : Isolde Mayer

La jeune mère se retourne avec un léger sursaut lorsque la jeune femme les aborde. Malgré la bonne humeur ambiante, inspirée par le retour du printemps, ses odeurs florales et la joie spontanée de voir les bourgeons émerger hors des dernières neiges, une certaine crainte flotte toujours sur le village. Une telle approche, un peu brusque malgré l’enthousiasme, provoque alors de la crispation chez la mère. L’enfant, lui, sourit avec gaieté de voir son enthousiasme ainsi partagé pour ce joli bouquet qu’il trimballe avec une fierté non dissimulée.

— Loïc les a déniché pendant notre promenade, sur les collines, là-bas.

Elle pointe l’interlude sauvage qui s’étend du village aux frontières du noble domaine de Haveirson. La première méfiance se dissipe néanmoins dans son regard alors qu’elle observe l’étudiante avec plus d’attention, semblant décider qu’elle ne pouvait décidément représenter une menace. Après tout, les étudiants sont nombreux à fréquenter le village, et leur arrivée à donner une vie nouvelle à Avalon, qui se morfondait dans les embruns de sa côte depuis de très nombreuses années avant que l’université ne vienne lui rendre un intérêt plus moderne que le charme de sa vieille église celtique, aujourd’hui en ruines.

— Je n’en avais jamais vu de telles auparavant, mais je ne suis pas vraiment une spécialiste. J’étais juste un peu étonnée de voir déjà tant de fleurs alors que la météo a été si peu clémente ces dernières semaines, mais il a insisté pour les emmener, alors… Je ne saurais pas vous dire exactement où il les a cueillies, mais j’imagine qu’il doit y en avoir un peu partout dans les collines.

Elle hausse les épaules et ponctue le geste d’un sourire un brin navré. La jeune mère n’a de toute évidence pas la main verte et se trouve bien en peine de répondre à ces questions, qu’elle devine motivées par l’intérêt d’une jeune botaniste. À côté d’elle, l’enfant continue de sautiller avec entrain, tirant sur la main de sa mère pour l’encourager à reprendre la route du retour, afin de s’occuper de ce tendre bouquet qu’il préserve prudemment dans ses mains, comme s’il s’agissait d’une trouvaille tout à fait inestimable.

30/03/2015

Isolde était de ces gens qui peuvent facilement se laisser embarquer par la joie et la folie douce des autres, et plus Chris parlait, plus elle avait envie de surenchérir sur ses bêtises. Chose un peu risquée, étant donné qu’elle tenait à garder son job, et qu’elle n’avait pas envie de voir resurgir la tête mécontente de son patron. Elle continua tranquillement son travail d’essuyage, qui avait de plus le mérite de la calmer un peu, en écoutant son ami parler de son père. Il comprenait aisément les problèmes de la jeune Allemande, si proches des siens. Isolde ne lui en voulait pas d’avoir un peu manqué de son soutien ; elle avait toujours été assez pudique sur ses problèmes, et elle ne s’était pas étendue sur ce sujet dans ses lettres. Alors que le jeune homme faisait une pause, visiblement un peu peiné, elle passa un bras au dessus du comptoir pour lui serrer amicalement le bras.

- Tu pourrais peut-être venir avec moi, si ça te dit ? Il est très compétent, oui. Il m’a appris à faire un patronus, entre autres. D’ailleurs, je suis curieuse, à ton avis quel animal est mon totem ? demanda-t-elle sur un ton plus léger, décidée elle aussi à retrouver un peu de détente dans leur conversation.

Elle rit de nouveau cette fois, mais un peu moins fort, à l’énumération des qualités du tabouret.

- Merci pour cet examen, je vais pouvoir mettre le sceau officiel de l’approbation de Chris dessus. Ça va faire augmenter la clientèle ça ! Et non cher ami, tu es médisant, j’ai bien versé du sang : je me suis coupée avec le bord d’une carte, il y a un mois. Si ça c’est pas faire un travail dangereux ! Elle fit un nouveau geste pubpourshampooinesque. Bof, avoir des chaussettes accordées entre elles, c’est surfait. Je suis sûre que dans quelques années les chaussettes dépareillées seront à la mode. Tu es un précurseur mon cher !

Son visage s’éclaira à nouveau d’un nouveau sourire stupide en voyant l’air faussement étonné du jeune homme. Ils pouvaient continuer longtemps à ce rythme, et elle se rendit compte que ces échanges de piques lui avaient manqué. Vraiment manqué. S’amuser aussi simplement et légèrement devenait de plus en plus rare, et paradoxalement de plus en plus important.

La découverte de la plante interrompit un instant leur échange. L’approche un peu brusque d’Isolde fit sursauter la mère, dont la réponse à sa question laissa la jeune femme un peu déconcertée.

- Merci ! Je suis étonnée aussi, je ne les ai jamais vues avant. Mais elles sont très jolies, ajouta-t-elle à l’intention du petit garçon. Elle était bien tentée de lui en demander une, mais elle avait peur que sa demande paraisse étrange. Et elle n’avait rien pour la garder en vie jusqu’au soir dans le café. De plus, le patron du Parker’s risquait de trouver son absence un peu trop longue. Excusez-moi, je ne voulais pas vous faire peur, j’étais juste curieuse. Je ne vous dérange pas plus, bonne après-midi !

D’un pas rapide, la Phénix retourna dans le café, le visage toujours perplexe, témoin de sa réflexion. Elle irait dans ces fameuses collines en rentrant de son service, ou le lendemain, pour satisfaire sa curiosité. Plongée dans sa réflexion, elle ne vit pas le regard curieux de Chris, et le regarda seulement une fois arrivée à sa hauteur.

- Une nouvelle énigme pour Isolde la super botaniste ! dit-elle en réponse à son expression intéressée. Monsieur a choisi ? Tu voulais m’interviewer aussi je crois ? C’est pour le journal de l’académie ? Je suis à ta disposition ! ajouta-elle en écartant les mains.

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「 We forgot what to do to fit the mould 」

Chris & Isolde

Le contact de la main d'Isolde sur son bras lui apporta le réconfort dont il avait besoin. C'était un geste simple en apparence, mais qui avait une grande signification, cela montrait qu'il avait quelqu'un sur qui compter, sur qui s'appuyer et avec qui partager. Ce n'était pas quelque chose qu'on pouvait mesurer de manière quantitative, et pourtant, cela importait sur le reste, prévalait sur ses possessions, avec une plus grande valeur. C'était sincère. Elle lui proposa de l'accompagner à ses cours particuliers de défense et il hésita à se laisser tenter. Après tout, il était vrai que ce ne serait pas du luxe pour lui. S'il se défendait à merveille avec ses points grâce aux différents arts-martiaux qu'il avait et continuait de pratiquer, se défendre avec sa baguette était plus laborieux. A l'époque où son père tentait de lui enseigner son savoir d'auror, le contexte était tout autre et il n'avait pas étudié de façon sérieuse, mais maintenant cette époque était révolue. Peut-être que ce serait plus sûr ainsi ? Et puis si Isolde avait tant confiance en son professeur, il pourrait sûrement l'aider à s'améliorer. Se surprenant lui-même, il décida d'accepter l'invitation de la jeune femme.

- Si tu es sûr que ça ne le dérange pas, je veux bien que tu lui parles de moi, savoir s'il accepterait aussi de me donner des leçons. Savoir manier sa baguette au mieux et dans toutes les situations est primordiale j'imagine. Et te concernant, je suis certain que ton animal totem est une chèvre. Ça ne peut pas être autre chose ! Et pour moi ?

Bien sûr, Chris taquinait de nouveau son amie et lui offrait l'occasion de faire de même. S'il avait dit la vérité, il aurait sûrement répondu que son animal devait être un oiseau, pour le côté esprit libre. Une hirondelle ? Non. Un colibri plutôt, pour sa légèreté, sa joie de vivre communicative et sa sensibilité.

Lorsqu'elle évoqua l'idée de mettre un sceau officiel pour représenter l'approbation de son séant, un grand sourire d'enfant apparu sur son visage. L'idée lui plaisait ! Peut-être pourrait-il même avoir un tabouret attitré ? Alors qu'elle décrivait les risques du métier, il se mit à rire discrètement à la parodie de recoiffe des cheveux. Vu d'ici, ce travail avait l'air si dangereux ! Cela dit, il était mal placé pour critiquer, lui qui se brûlait souvent lorsqu'il travaillait encore en cuisine voulant parfois aller trop vite.

- Ma pauvre, t'es pas assez payée pour prendre tant de risques ! Merci de vouloir me rassurer à propos des chaussettes, j'espère que tu as raison. Je devrais breveter l'idée, qu'en dis-tu ?

Quand Isolde revint finalement à sa hauteur elle répondit à sa question muette avant qu'il n'ai réellement le temps de la poser. Elle avait donc réussi à remarquer quelque chose d'intéressant concernant son amour pour la botanique ? Elle devait avoir une attention constante, car lui n'avait rien remarqué de particulier. Ou alors, il l'avait remarqué sans le savoir, faute de connaissance en la matière.

- Tu as l'oeil en tout cas ! Je te souhaite bonne chance pour résoudre ce mystère, je t'aiderais bien mais j'ai peur que ça devienne trop facile. Pour boire un simple jus de citrouille fera l'affaire s'il te plait.

Quand elle mit sur le tapis le sujet de l'interview, Chris fit mine de prendre son air sérieux en sortant son bloc-note et son stylo, prêt à prendre des notes et à poser des questions préparées pourtant inexistantes.

- Oui tout à fait, j'aurais besoin de ton témoignage concernant la vie d'étudiante à Haveirson ayant un travail à côté. Il posa ses yeux sur ses notes imaginaires, faisant semblant de lire. Première question : n'a-t-il pas été trop difficile de trouver un emploi proche de l'académie et d'adapter tes horaires en fonction de tes cours ?

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30/03/2015

Spoiler:

Isolde sentit Chris se détendre un peu sous son étreinte. La jeune femme en était persuadée, rien ne valait un bon gros câlin des familles pour montrer son soutien, quand on ne savait pas quoi dire. Ou qu’on ne pouvait rien dire, à moins de sortir des banalités qui ne réconfortaient personne. Malheureusement, Isolde ne pouvait pas interrompre trop souvent son travail et se contenta d’une pression sur le bras de son ami, qui en disait tout de même assez. Ils étaient assez complices pour qu’un simple sous-entendu suffise. Par ce geste, elle le soutenait, et l’assurait qu’elle était là pour l’écouter. Mais l’heure n’était pas à la confidence. De nouveau, Isolde se retint de rire pour arborer un air faussement outré tout à fait crédible.

- Une chèvre, sans déconner ?! Pour la peine je te dirai pas, tu devras deviner tout seul ! Et pour toi, je dirais… un paresseux ! Ou non, un ragondin. T’as de la chance, c’est plutôt mignon ! Je parlerai de toi à mon professeur ! Par contre, il va falloir que tu mérites mes compliments… Tu pourrais m’apprendre à me défendre au corps à corps ? Ça peut toujours être utile, on sait jamais. J’ai de la force grâce au Quidditch, mais je sais pas bien taper !

La jeune femme pouvait se targuer d’avoir une bonne condition physique, grâce au Quidditch et à la randonnée. Mais avoir de la force ne suffisait pas pour savoir se battre, alors autant profiter des connaissances de son ami dans ce domaine. Isolde avait toujours considéré très important de savoir se débrouiller soi-même, et même si elle répugnait à se battre et était plutôt du genre patient, savoir se défendre n’était jamais superflu, surtout pour une jeune femme. Les attentats réguliers la rendaient méfiante.

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- Et un jus de citrouille pour monsieur ! dit-elle en tendant à Chris un grand verre dégageant une odeur douce et très sucrée. La fragrance vint s’ajouter à celle, chaude et réconfortante, des chocolats chauds et des cafés, accentuant l’ambiance de salon cosy du Parker’s. T’inquiète pas pour l’énigme, je suis sur le coup ! J’en parlerai à mon prof de botanique, je suis certaine que ça l’intéressera.

Isolde jeta un coup d’oeil intéressé au carnet de son ami. Un vrai pro déjà ! Enfin, avec des questions, ç’aurait été encore mieux. Mais le visage grave de son ami compensait. Elle nota avec un sourire qu’il avait préféré le stylo moldu à l’encombrant barda de plumes et d’encre sorcier.

- C’est pour un projet de classe ? Ou pour le journal de l’école ? T’as vu qu’il y a un club de journalisme aussi ?

Elle écouta attentivement les questions de son ami, se donnant le temps d’encaisser un client venu payer au comptoir pour ordonner sa réponse. Elle n’avait pas eu beaucoup de difficultés pour trouver un travail, objectivement. Et la situation du village avait joué.

- Trouver un travail n’a pas été trop difficile. Le village revit un peu avec la création de l’académie, et le nombre de clients a donc bien augmenté. J’ai été engagée grâce à ça en fait ; le patron n’avait même pas besoin de serveurs l’année dernière ! Juste après mon arrivée en septembre, j’ai entendu dire que les commerçants du village embauchaient, alors j’ai sauté sur l’occasion. J’ai toqué aux portes au hasard, et on a bien voulu de moi ici ! J’ai aucune expérience comme vendeuse ou serveuse alors il a fallu que je convainque le patron de me donner un temps d’essai. Pour les horaires… je dois râter seulement un cours, heureusement pas de ma spécialité. Le patron avait besoin d’une serveuse en fin d’après-midi et en soirée, quand il y a le plus de clients ; je n’ai pas vraiment pu négocier les horaires, seulement mes jours de service, pour éviter de trop empiéter sur les cours.

Comme à son habitude, Isolde se laissait emporter par son propre flot de paroles. Mais Chris commençait à la connaître, et s’il avait choisi de l’interviewer elle, c’était à ses risques et périls !

- D’autres questions Sherlock ?

27/37/47

「 We forgot what to do to fit the mould 」

Chris & Isolde

Un sourire curieux se dessina sur les lèvres du Sinistros, accompagné d’un froncement de sourcil en entendant la réponse d’Isolde. Un ragondin ? C’était quoi ça comme animal ? Le nom lui évoquait une sorte de castor, mais il n’en était pas bien sûr. Malgré que ce ne soit pas sa langue natale, il avait apprit à la maitriser depuis son arrivée à Poudlard à ses 11 ans, mais parfois, certains mots continuaient de lui échapper, et c’était le cas cette fois ci. Notant dans un coin de sa tête de chercher ce nouveau mot de vocabulaire qu’il n’avait encore jamais utilisé une fois rentré, il continua la conversation là où Isolde l’avait laissée.

- Sans déconner ouais ! Tu veux juste pas me dire car j’ai raison, c’est sûr ! Et comment ça je dois mériter tes compliments ? Depuis quand être simplement moi ne suffit plus à en faire pleuvoir ? Cela dit, si pour obtenir ta recommandation auprès de lui il me suffit de te frapper un peu dessus, ça n’est pas pour me déplaire. De mon côté j’apprends à me battre avec la magie et de l’autre tu apprends à te battre sans, ça me semble correct. Il ne put s’empêcher d’ajouter, un léger sourire entendu aux lèvres : Sachant à quel point tu peux parfois être féroce et fougueuse, je suis sûr que tu t’en sortiras très bien.

Et une référence à leur séjour sulfureux en Egypte, une ! Les deux ne s’en étaient jamais cachés et en rire ne les avait jamais gênés. Ils étaient deux adultes et deux amis avant tout, suffisamment grand pour faire la part des choses. Chris déposa un regard attendri sur elle. Il était vraiment heureux de l’avoir rencontré ce jour là alors qu’elle était perdue, et appréciait pleinement la complicité et l’attachement qui s’étaient installés. Qu’elle apprenne à se défendre sans baguette était une bonne chose, car les situations où un sorcier pouvait s’en retrouver privé étaient nombreuses, et se retrouver handicapé par se simple fait était passible de mort. Chris pratiquait depuis longtemps déjà une variété diverse d’arts martiaux, à un niveau loin d’être professionnel, mais le fait de toucher à tout lui permettait de s’améliorer rapidement et de bénéficier des avantages de chacun d’eux. Pour elle, il voyait bien le Wing Chun ou l’Aïkido pour la technique. Premièrement, l’un comme l’autre correspondait à son caractère assez patient et pacifiste et deuxièmement, il ne nécessitait pas une grande force ou une carrure imposante. Le principe était d’utiliser la force de l’autre contre lui, se mouvoir avec la souplesse de l’eau autour de son adversaire pour l’user et le frapper avec sa propre masse corporelle ou l’immobiliser pour mettre fin à l’affrontement le moment venu. Ça allié à un peu de boxe pour améliorer la dextérité et l’endurance ferait certainement l’affaire.

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Prenant le verre que la Phénix lui tendait, il la remercia et en bu une gorgée avant de le poser sur le bar. Frais en bouche, sucré sur la langue et doux dans la gorge. Il ne s’inquiétait nullement pour le mystère qu’elle venait de découvrir là, la connaissant elle et son acharnement il ne saurait lui résister bien longtemps.

- Pour un projet de classe, le professeur nous a laissé libre choix pour le sujet et je me suis dis que ça pourrait être intéressant. Je suis déjà passé devant le club au second étage, mais je n’y ai jamais vu personne. C’est dommage, j’aurais bien voulu rencontrer le responsable, voir ce qu’ils y font et s’il est encore possible de s’y inscrire.

Une fois sa première question posée, il la laissa vaquer à son travail qui restait tout de même prioritaire. Heureusement pour lui, il avait choisi un jour calme, autrement il n’aurait jamais été capable d’avoir du temps avec son amie. Habituellement, une autre serveuse était là, une jolie brune avec qu’il n’avait jamais parlé et qu’Isolde semblait apprécié, mais ça devait être aujourd’hui son jour de congé, laissant à Isolde la tâche de tout gérer. Lorsqu’elle revint, il écouta attentivement sa longue réponse, prenant des notes sur son carnet pour ne rien oublier jusqu’à la rédaction de l’article définitif. Selon ses propos, l’ouverture de l’académie avait créé un besoin pour le village en le faisant revivre et l’avait satisfait en fournissant des élèves prêts à travailler. Il comprenait mieux pourquoi Haveirson faisait tant de bruit un peu partout dans les journaux locaux. Souriant dans son absence de barbe, il répondit sur le ton de l’humour.

- Je vais passer le passage où tu avoues que le patron désespéré a eu pitié de toi, si ça ne te dérange pas. Même si je suis sûr qu’au final, il ne le regrette pas et se félicite de son choix ! Il n’y a donc pas vraiment de système mit en place pour faciliter la conciliation entre les cours et le travail, c’est bon à savoir. Heureusement que tu as réussi à négocier pour les jours de travail et qu’il n’y a qu’un seul cours qui saute.

Finissant de réfléchir tout haut au possible éléments de son futur article et de prendre des notes sur la réponse, il leva la tête à la référence moldue. Sherlock, le fameux détective privé créé par Sir Conan Doyle qui avait passionné le Royaume-Uni et le reste du monde par la suite. C’est fou ce qu’il aimait parler avec des gens ayant les mêmes références que lui.

- Je n’aurais pas fais le déplacement si je n’en avais qu’une, tu te doute bien ! Haveirson nous ayant tous accueilli, pourquoi ressens-tu le besoin de travailler ? Je veux dire que comme beaucoup d’étudiants, tu pourrais te contenter de tes économies.

Cette question était un peu étrange lorsque lui-même cherchait un travail, mais il fallait bien faire du remplissage parfois non ?

Pas de problème pour l’ellipse et désolé du temps de réponse !