Comme chien et chat [Orion & Hope]

21/02/2016

L'action se situe dans le passé, à une fête chez les Rosier.

En cette belle soirée d’été, mes parents avaient décidé d’organiser une fête en l’honneur de deux jeunes mariés. Et par fête, j’entends bien celles où le gratin aristocratique se presse pour y continuer leurs intrigues ; tenues de soirée à deux cents Gallions et sourires de façade constituaient les éléments principaux de la décoration. Planté près du buffet, tout en sirotant mon champagne sans alcool, j’observais les jeunes adolescents qui valsaient, tenant dans leurs bras leur promise ou leur amie. Ils n’avaient visiblement pas la même difficulté que moi à cacher ce que leur inspirait cette soirée. Avec peine, je fis la conversation à une petite vieille qui se révélait être une amie proche de ma grand-mère Rosier. Je lui fis mon sourire le plus faux puis elle rejoint une autre connaissance, un peu plus loin. Dans ces fêtes, on cherchait à montrer aux autres qu’on existait, qu’on était encore vivant, qu’on était plus riche que jamais. Personne ne s’y amusait ; une pièce de théâtre à grandeur humaine, un cirque de clowns tristes.

Soudain, Camille vint me voir et me tint joyeusement compagnie. Je savais qu’elle n’appréciait guère ces fêtes pour le peu d’attention qu’on daignait donner aux enfants qui n’étaient pas les héritiers. A l’inverse de Gabrielle, qui jouait fabuleusement bien la comédie auprès des autres Sang Pur, Camille me ressemblait plus et préférait largement que nous soyons lovés au coin du feu, dans la chambre de nos parents alors qu’ils nous contaient des légendes merveilleuses. Mais Camille ne se l’avouerait pas tout de suite ; elle n’était pas comme Gabrielle mais restait aveugle à mes conseils, voulant à tout prix ressembler à celle qu’elle avait choisie pour modèle.

« Viens danser, Camille, » lui proposai-je, pour nous changer les idées et empêcher les autres de nous parler. L’étincelle d’intérêt que je lus dans ses yeux me fit chaud au cœur ; elle me prit par le bras et nous marchâmes d’un pas léger jusqu’à la piste de danse – pas au beau milieu, non, mais plutôt excentrés, pour notre incapacité à danser aussi gracieusement que nos parents et notre volonté à ne pas nous faire remarquer – où nous entamâmes quelques pas.

J’en profitai pour repérer d’autres connaissances de Poudlard – bon, je n’étais qu’en deuxième année, je ne pouvais pas me targuer de connaître tout le monde – et aperçus Rowan et Hope, parmi d’autres. Hope n’était pas encore entrée à l’école, n’ayant pas onze ans, mais si mes calculs se révélaient exacts, elle devrait y faire sa rentrée dans deux ans. Je fis la moue et espérai qu’elle ne me donne pas de fil à retordre une fois qu’elle nous y aurait tous rejoints.

Je me rappelai le sarcasme auquel elle avait eu recours envers moi à notre dernière rencontre, je ne lui avais toujours pas pardonné. Alors qu’elle dansait et passait près de nous, je lui marchai volontairement sur le pied.

« Oups, désolé, » lui lançai-je sur un ton détaché, pas du tout désolé, alors que je passai mon chemin en valsant avec Camille.

Sujet: Re: Comme chien et chat [Orion & Hope] Sam 12 Mar 2016 - 10:34

Été 1991 - Résidence Rosier.

Une autre fête, une autre soirée. Encore une. C'était continuellement la même chose. Il fallait bien se vêtir, bien se tenir et sourire à tout le monde. C'est ce que la petite Hope avait apprit, alors qu'elle allait sur ses dix ans. L'important était de se montrer et d'être vue, mais pas n'importe comment, non ! Sous son meilleur jour. Hope ne connaissait pas spécialement la raison pour laquelle l'évènement était organisé, elle avait vaguement comprit qu'il était question d'un mariage à venir, mais pour dire vrai, elle ne s'y était pas plus intéressée que cela et elle n'avait pas non plus retenu les noms des futurs époux. La raison qui avait motivé l'organisation d'une telle soirée n'était pas spécialement importante à ses yeux, car tout ce qui comptait pour elle, dans le fond, c'était qu'une réception ait bien lieu et qu'elle puisse s'y rendre. Aussi, qu'elle n'était pas son enthousiasme quand elle accompagna son père ainsi que son grand frère à cette soirée mondaine. C'était la première soirée où elle se rendait depuis que Rowan et elle étaient rentrés de chez leur mère, en France. Ils avaient effectivement passé l'été avec elle, l'accompagnant dans ses déplacements et voyageant ainsi dans toute l'Europe. Hope n'était pas spécialement très proche de sa mère, c'était un fait - elle était en réalité beaucoup plus proche de son père, Ranulf Westminbrook ou de son parain, Phinéas Beurk - mais elle restait tout de même sa mère, et pour cela elle l'aimait et elle la respectait surtout au plus haut point. Pourtant, quelques choses la dérangeaient, principalement le fait qu'ils avaient fréquentés des moldus de façon régulière, alors qu'elle n'était pas du tout habituée à cela et surtout parce qu'elle connaissait parfaitement les opinions et les idées de son père et de son parrain sur la question. Aussi, quand il était question de parler de leurs vacances en compagnie de leur mère, Rowan tout autant que Hope prirent très à coeur d'éviter de parler de quelques détails de leur séjour. Et ils n'en parlèrent d'ailleurs jamais.

Vêtue d'une robe évasée rappelant vaguement le tutu d'une ballerine, d'une douce couleur rose pâle parfaitement appropriée pour une enfant, la petite Hope était plus mignonne et plus gracieuse encore qu'elle ne pouvait l'être à son habitude. Cette robe était si longue que l'on arrivait tout juste à voir le bout des petites chaussures qu'elle portait, et qui s'assimilaient à des ballerines, afin de rester une nouvelle fois dans le même esprit. Mais elles étaient beaucoup plus travaillées que la robe : brodées de perles et de fils argentés, elles avaient également un petit talon - tout juste un centimètre ou deux, Hope n'était qu'une enfant ! - qui donnaient à la fillette des airs de petite madame tout à fait adorables. Ses longs cheveux sombres avaient quant à eux été coiffés et relevés en un chignon travaillé de façon très légère, laissant voir son visage de poupée, et l'on avait ajouté ça et là une ou deux perles pour parfaire le tout, tandis qu'un ruban de soie retenait sa chevelure. On remarquait d'autant plus ses grands yeux bleus. Toute la soirée elle reçut des compliments de la part des connaissances et amis de sa famille, chacun admirant la petite fille, la complimentant tour à tour pour sa tenue, sa coiffure, sa grâce ou ses bonnes manières. Et tout ceci poussait la jeune fille dans cette voie, plus encore quand elle voyait que sa façon d'agir et les compliments qu'elle recevait faisait plaisir à son père tout autant qu'à son frère. Mais en vérité, elle était encore bien jeune, et elle ne s'apercevait pas tout à fait encore que tous ces compliments qui lui étaient adressés n'étaient pas toujours des plus sincères. Même si ce que l'on disait sur elle était toujours vrai ( elle était effectivement jolie, gracieuse, intelligente et bien éduquée ), elle n'avait pas comprit, jusqu'à ce soir-là, que si on la complimentait, ce n'était pas pour lui faire plaisir, mais pour se faire bien voir de sa famille. En complimentant la cadette, c'était toute la famille qui était valorisée. Pour tous ces gens, c'était sans doute un moyen comme un autre d'entrer dans les bonnes grâces des Westminbrook.

Hope se rendit compte de cela au moment-même où une femme s'était approchée du père de Hope pour se présenter. Elle était apparemment l'une des filles d'un ancien ami du père de Ranulf Westminbrook, ou quelque chose comme cela. Elle avait d'ailleurs amené avec elle sa fille, une enfant de tout juste huit ans qui, elle, n'avait même pas fait l'effort de se tourner une seule fois vers Hope. Bien peu dérangée, la jeune Westminbrook se détourna naturellement d'elle, la gratifiant de sa froideur. Quand le père de Hope présenta ses enfants cependant, la jeune femme non plus, ne fit pas vraiment d'effort pour se rendre agréable vis-à-vis de la petite fille. Bien sûr, concernant le jeune héritier, c'était une toute autre histoire. Rowan, lui, méritait toute l'attention qu'elle pouvait lui porter. Mais pas Hope. Evidemment, la jeune femme était des plus correctes avec la petite fille, elle avait tout de même l'intelligence de rester cordiale avec elle mais ce n'était de toute évidence pas Hope qui l'intéressait particulièrement. ( Peut-être avait-elle ignorée Hope parce qu'elle considérait que sa propre fille lui était supérieure ? ). La petite fille avait un sens de l'observation très développé et elle remarqua le désintérêt de cette femme, ce qui ne lui convenait absolument pas. Boudeuse, elle resta contrariée, irritée, jusqu'à ce que cette femme et sa fille repartent. Et fort heureusement, ce fut le cas bien assez vite. Mais cela ne réussit pas à contenter Hope qui ne supportait pas vraiment d'être mise à l'écart ou - pire ! - ignorée. Elle qui était régulièrement le centre de l'attention, cela lui fit comme un choc. Hope fit toute fois beaucoup d'efforts pour ne rien laisser paraître, mais elle ne retrouva véritablement son sourire que lorsqu'un jeune garçon qui devait avoir tout juste dix ou onze ans, s'approcha d'elle pour l'inviter à danser, poussé de toute évidence par ses parents, restés quelques mètres plus loin. Un peu gêné et certainement intimidé, il se penchant avec respect devant Hope tout en lui tendant sa main.« M'accorderiez-vous cette danse ? » lui demanda-t-il alors. Hope, toute contente de ce regain d'attention accepta avec grand plaisir. Et ils se retrouvèrent bien vite sur la piste de danse.

Hope, toujours si flattée par autant d'attention, ne cessait habituellement de sourire, toute contente d'être traitée avec autant de prévenance. Mais cela, c'était sans compter sur la présence d'un garçon un peu plus âgé qu'elle ( mais tout de même plus jeune que Rowan ), qui avait comme un don pour l'irriter. Orion. Oui, Orion Rosier, l'héritier de la famille qui, cette fois, organisait l'évènement. Quoi de plus normal que le jeune garçon soit présent à cette réception ? Hope n'avait bien évidement pas été assez stupide pour penser qu'il ne serait pas présent. En tant que fils et héritier, il était évident qu'il serait présent, mais Hope avait toutefois espéré qu'il aurait choisirait de se tenir le plus loin d'elle possible. L'ignorant au plus haut point, Hope dansait avec son cavalier dont elle ne connaissait même pas le nom, alors qu'ils se rapprochaient d'Orion et de sa soeur, qui dansaient également sur la piste de danse.

Et encore une fois, le talent inné d'Orion pour énerver Hope se vérifia. Alors qu'elle passait près de lui, le jeune homme lui marcha sur le pied. Hope serra d'ailleurs les dents pour ne pas laisser échapper le « Aïe ! " qu'elle avait faillit prononcer. Quel idiot ! Etait-il un si piètre danseur qu'il arrivait à écraser non pas les pieds de sa cavalière mais ceux de la cavalière de quelqu'un d'autre ? Non ! De toute évidence, il l'avait fait exprès ! Elle n'osa d'ailleurs pas porter un regard sur ses chaussures brodées à la main, elle avait bien trop peur qu'il les ait abimées ! Il était... « Désolé ». Voilà ce qu'il lui avait platement dit après avoir volontairement marché sur son pied. « Désolé ». Décidément, il arrivait à mentir presque aussi bien que Hope ! Mais il n'était pas question de laisser paraître quoi que ce soit, évidemment. Hors de question de s'afficher en public. Hope avait de bonnes manières et une très bonne éducation. Elle ne pouvait donc pas se permettre de régler ouvertement un différent en public : cela serait horriblement grossier, à plus forte raison parce que le problème en question était le fils de leurs hôtes. Ce serait le comble de l'impolitesse. « Oh, il n'est nul besoin de vous excuser ! » lui lançait-elle à l'oreille d'un ton sarcastique, alors qu'elle passait une nouvelle fois près de lui en dansant, et qu'elle évitait de grimacer en posant son pied douloureux par terre. Oui, Hope avait décidé de vouvoyer Orion, il ne méritait pas qu'elle le tutoie. « Vos deux pieds gauches y sont certainement pour beaucoup. », lui avait-elle dit d'un ton acide. Toute contente d'elle, elle sourit avant d'ajouter : « Comme je plains votre pauvre soeur, je n'aimerais pas vous servir de cavalière ! Laissez-la donc se reposer un peu, ses pauvres pieds doivent la faire atrocement souffrir », poursuivait-elle toujours très hautaine et pleine de sarcasme. Et, intérieurement, elle fut bien contente d'avoir ce pauvre garçon comme cavalier. Elle n'aurait pas supporté de devoir danser avec Orion.

21/02/2016

Hope me lança quelques répliques cinglantes dans l’oreille lorsque l’on passait l’un près de l’autre, sa robe de tulle frôlant mes genoux à chaque mesure ; elle n’était qu’un paradoxe de douceur et de violence amère.

Une idée derrière la tête, je ne pris pas la peine de répondre, me suggérant à moi-même de ne pas m’emporter face à ces insultes de débutant et de plutôt déguster ma vengeance aussi douce et sucrée que le miel. Si Hope avait décidé d’entacher mon amour-propre, ce n’était absolument pas ainsi qu’il fallait s’y prendre ; j’avais beau ne pas être si médiocre qu’elle le prétendait, je savais pertinemment ne pas exceller en danse, néanmoins, Gabrielle et Camille n’avaient jamais paru détester être mes cavalières. Et si Hope était trop stupide pour se rendre compte que je l’avais fait exprès, ce n’était pas de ma faute…

« Vous avez raison. » lui dis-je d’une voix grave. « Camille, je te laisse te reposer un peu ; nous avons déjà beaucoup dansé et tu dois être fatiguée. »

Ma jeune sœur comprit immédiatement le message caché et partit sans faire d’histoire, même si elle était probablement loin d’être lasse de danser, telle que je la connaissais. Je la saluai pour la remercier d’avoir été ma cavalière et la regardai s’éloigner en trottinant élégamment.

Je me retournai vers Hope et son cavalier, un sourire presque arrogant aux lèvres. Voyons si elle arriverait à se sortir de ce mauvais pas – c’est le cas de le dire – avec élégance.

« Monsieur, auriez-vous l’extrême amabilité de me prêter votre cavalière le temps d’une danse ?» demandai-je, courtois, au danseur qui, face à l’héritier de la maison hôte, ne put que s’incliner et me laisser la demoiselle, l’air pour le moins décontenancé.

Avant qu’elle ne puisse se défiler, je posai légèrement mes doigts fins sur sa hanche et cherchai son autre main pour la prendre et la guider. J’attendis la dernière mesure de la chanson et la première de la suivante et l’embarquai dans une valse rythmée, en me surpassant pour la faire tourner et la rattraper le plus justement possible. Concentré sur l’exercice, je n’avais pas eu le temps d’observer l’expression de ma cavalière, et je crois qu’il valait mieux pour moi que je ne la voie pas, justement, pour éviter que son regard lançant probablement des éclairs de fureur ne me fasse perdre le sens du rythme.

« Alors, suis-je toujours si mauvais danseur ? » lui demandai-je en souriant, l’air faussement suffisant, lui tendant une perche pour de nouvelles piques. Au fond, cela m’amusait beaucoup de voir à quel point je pouvais l’énerver sans me donner de peine, et sans que cela ne m’atteigne vraiment.

Plus sérieusement, je m’enquis : « Que pensez-vous de la fête ? »

Sujet: Re: Comme chien et chat [Orion & Hope] Lun 14 Mar 2016 - 23:43

Eté 1991 - Résidence Rosier.

Toute fière des petites piques qu'elle avait lancées à Orion Rosier depuis le début de la soirée, Hope sourit en dansant avec ce jeune garçon dont elle ne connaissait même pas le prénom - mais cela lui importait peu - et qui semblait si peu à l'aise avec elle. Toutefois, le peu d'intérêt qu'elle avait décidé de porter à ce jeune garçon, très gentil au demeurant, se transforma bien vite quand elle comprit ce qu'il pouvait lui apporter : peu lui importait qui il était, car ce qui comptait, c'était ce qu'il pouvait représenter pour elle ! C'est à dire un bon moyen de passer la soirée à critiquer Orion avec discrétion, sans que cela ne soit vu de manière négative par leurs familles respectives. Tout le monde penserait qu'elle discuterait avec son cavalier, et le cavalier en question... ne semblait de tout évidence pas faire attention à ce qu'elle racontait. Par ailleurs, lorsqu'Orion répondit simplement qu'elle avait raison, elle eut envie de lui répondre, simplement, humblement : « J'ai toujours raison », ce qu'elle ne fit pas, préférant seulement le gratifier d'un sourire fier. Mais quand ce dernier proposa à sa jeune soeur de s'arrêter quelques minutes, Hope releva un sourcil, perplexe. Orion ne pouvait pas capituler aussi facilement, c'était parfaitement impensable. Il devait répondre quelque chose, c'était comme ça que cela marchait entre eux.

Et Hope comprit.

En apercevant le sourire arrogant d'Orion, elle aurait tout de suite dû réaliser ce qu'il allait se passer. S'approchant de Hope et de son cavalier, Orion demanda à ce dernier la possibilité de danser avec la jeune fille. Que... Quoi ?! C'était officiel, Orion venait de perdre la raison. Mais qu'était-il donc entrain de faire ? Orion pouvait-il être inconscient au point de ne pas réaliser que cela énerverait d'autant plus la jeune fille ? Le fourbe ! Evidemment ! Il savait pertinemment que cela ne ferait que mettre de l'huile sur le feu, et il le faisait exprès ! Et de toute évidence, sa ruse avait marché ! Pleine de désespoir, au bord de l'écoeurement, Hope avait été prise à son propre jeu, et le plus insultant, dans toute cette histoire, était le fait qu'elle n'avait rien vu venir. Elle voyait ainsi Camille s'éloigner alors que son propre cavalier, manifestement décontenancé et passablement embêté par la requête d'Orion, capitula bien vite et lâcha tout de même Hope avant d'acquiescer.

Le visage déjà si pâle de la jeune fille se décomposa littéralement, lui faisant alors perdre le sourire victorieux qu'elle avait sur son visage, à tel point que son teint perdit bien vite le peu de couleurs qu'il avait encore, au point de devenir livide. Attrapant les doigts fins de sa cavalière, le petit garçon lui fit un baise main et c'est à ce moment précis qu'elle comprit la situation : elle allait devoir danser avec Orion. Prise au piège, Hope, qui déglutit avec difficulté, manqua de peu de s'étrangler. Mais non ! Pourquoi partait-il ? « Reviens...» Edward ? Edgard ? Edmond ? Oh, peu importait bien son prénom, après tout ! « S'il te plait, toi, là, mon gentil petit cavalier blond aux cheveux bouclés, reviens ! », se disait-elle intérieurement - jamais elle n'aurait pu prononcer tout cela à voix haute ! - tandis qu'elle le voyait s'éloigner. Mais bien évidemment, le jeune garçon dont le prénom restait indéfini pour Hope, n'avait pu refuser la demande de l'héritier Rosier. Comment aurait-il pu, après tout ? Il était certes bien né mais force était de constater que les grandes familles de sang-pur respectaient les codes et les traditions, et les plus influentes primaient toujours sur les autres. C'était notamment le cas de la famille de Hope... et de celle d'Orion. Comment Ernie - c'était en fait son prénom ! - aurait-il pu s'imposer face à un Rosier ?

Et c'est ainsi que la jeune Westminbrook, contrainte et forcée, se retrouva dans les bras d'Orion, pour son plus grand déplaisir. Elle n'eut d'ailleurs pas tout à fait le temps de réaliser ce qu'il se passait, ni de répondre quoi que ce soit à la demande d'Orion - même si celle-ci n'était pas directement adressée à Hope et que, de toute évidence, elle n'aurait décemment pas pu refuser, cela aurait été tout à fait déplacé ! - et elle se retrouva bien vite en train de danser au milieu de la piste avec lui. Evidemment, elle ne parvenait pas à sortir le moindre mot. Non pas qu'Orion était un cavalier si exceptionnel qu'elle en eut le souffle coupé, mais bien parce qu'elle était tellement choquée par ce revirement de situation qu'elle ne réussissait même plus à articuler, à mis chemin entre le dégout et la crise d'angoisse. Bon, d'accord, Hope devait bien le reconnaître : Orion dansait bien. Très bien même. Mais plutôt mourir que de le lui avouer ! Et elle comprit également qu'elle devait très vite trouver quelque chose à lui dire, sous peine qu'il ne pense qu'elle restait bouche bée devant ses qualités de danseur : son égo était déjà bien assez gros comme cela, inutile d'en rajouter.

Irritée, la jeune Westminbrook n'en laissa toutefois rien paraître dans sa façon d'être, agissant comme elle l'aurait fait avec n'importe quel autre cavalier. Mais le regard courroucé de Hope voulait tout dire, et si elle avait pu jeter des éclairs avec ses yeux, il n'est nul doute qu'Orion aurait été en mauvaise posture. Hope regretta d'ailleurs que ses pouvoirs n'aient pas choisi de se manifester à ce moment précis. Aussi, quand Orion lui demanda s'il n'était pas un si mauvais danseur que ce qu'elle prétendait, Hope haussa les épaules. « Tout juste passable. Il vous faut vous entraîner avec plus de sérieux » répondit-elle avec sa gentillesse légendaire, tout en accompagnant ses paroles d'un air dédaigneux. « Je m'étonne d'ailleurs que mes pieds me permettent encore de danser ». Mais la vérité, c'était qu'elle était un peu impressionnée, elle n'aurait jamais pensé qu'il sache danser d'une telle façon. C'est pourquoi sa dernière phrase avait été prononcée d'une petite voix, ce qui ne rendait pas ses dires très crédibles. « Oh ! A propos ! Vous avez ruiné mes chaussures, tout à l'heure », précisa-t-elle sur un ton lourd de reproches. « Quoi qu'il en soit, je danse beaucoup mieux que vous, c'est évident. Peut-être devriez-vous prendre exemple sur moi ». Là, cette-fois, elle était parfaitement sérieuse.

Mal malgré sa mauvaise humeur, Hope savait toutefois faire la conversation. Et puisque Orion semblait vouloir entretenir la discussion sur des bases plus... « calmes ", Hope décida également de se prêter au jeu. « Vos parents ont une nouvelle fois organisé une réception très agréable. Je suis certaine qu'ils ont du se donner beaucoup de mal pour que leurs invités passent une soirée agréable », lui dit-elle. « Même s'il fait très chaud ! » Nous étions en été, après tout.

21/02/2016

Reproche après reproche, Hope enchaînait les remarques dédaigneuses et arrogantes. Loin de me laisser démonter, j’en éprouvai néanmoins un léger pincement au cœur : étais-je si mauvais danseur ? Je perdis en assurance et redevins la moitié du vrai Orion, pas celui qui marcherait sur les pieds de quelqu’un simplement pour l’embêter. Ça y est, le remords me prit et je me sentis vraiment coupable. Avais-je réellement ruiné ses chaussures, comme Hope me l’avait sèchement affirmé ? Je baissai rapidement les yeux et je ne pus que constater qu’il n’y avait pas une trace de mon talon, et qu’elles avaient toujours l’air aussi neuf autour de son petit pied blanc.

Je ne supportais pas vraiment qu’on m’accuse faussement ; qu’elle me reproche de lui avoir marché dessus, oui, certes, mais je ne lui avais pas abîmé ses souliers et je devais mettre les points sur les I.

« Hope, regardez votre chaussure, elle est comme neuve ! Ce n’est pas parce que mon pied l’a peut-être un peu écrasée qu’elle en est ruinée pour autant ; je ne vois nulle part trace de mon passage. Ce n’était pas un geste de maladresse de ma part, mais plutôt un moyen d’attirer votre attention et de vous taquiner, car vous mordez très facilement à l’hameçon. Jamais je ne me serais permis d’abîmer vos biens volontairement et je peux vous assurer que vous êtes aussi parfaite qu’avant. Je tiens également à m’excuser, et vraiment, cette fois, de m’être comporté comme un imbécile avec vous ; ce n’était pas très distingué. »

Je m’inclinais devant Hope pour lui montrer tout le respect que j’avais pour elle et pour achever mes excuses quand mes yeux s’écarquillèrent net. Euh, je venais sérieusement de lui dire qu’elle était parfaite ? Oups, oups, oups. Grosse boulette. Non pas que je ne le pensais pas – oui, elle était très belle et sa tenue était soigneusement étudiée pour qu’elle le soit –, mais que je ne voulais pas dire ça. Sans aucune raison, j’avais été contraint par mon subconscient à lui dire. Peut-être parce que cacher quelque chose était une variante du mensonge et que je n’en étais pas adepte – du tout. Je me rassurai en imaginant qu’un joli compliment valait mieux qu’une longue tirade d’excuses et qu’elle se calmerait. Confiant dans ma nouvelle méthode, je ne relevai pas sa pique et lui tendit même une nouvelle perche :

« Je suis d’accord, vous dansez divinement bien. Gracieuse et élégante. Vous m’honorerez en acceptant de m’aider à travailler ma valse. »

A ma grande joie, Hope accepta la trêve sous-entendue et cessa un instant nos chamailleries infantiles. Elle donna une réponse toute prête à ma question sur la soirée nul doute qu’elle avait été entraînée à la donner et le résultat en était d’ailleurs très convaincant.

« Oui, j’ai chaud moi aussi… » avouai-je, coincé dans mon costume. Je ne tenais pas à transpirer comme un bœuf dans ma tenue, aussi préférai-je arrêter de danser – ça n’avait pas l’air, mais c’était fatigant ! Surtout quand on essaie de faire la meilleure impression possible et qu’on y met les bouchées doubles. Je proposai à Hope d’aller nous rafraîchir : plusieurs boissons avaient été prévues pour les enfants, notamment du jus de citrouille et du champagne sans alcool. Me rappelant notre condition, je trouvai complètement idiot qu’on se vouvoie alors même que personne n’était là pour nous écouter et nous reprendre sèchement. Je changeai alors drastiquement d’attitude face à la jeune Westminbrook.

« Hope, j’arrête ce petit jeu. Je trouve qu’on a l’air idiot. Je vouvoie les autres parce que mes parents écoutent et me reprennent si je ne le fais pas mais personne ne le fera, ici. Les adultes sont trop occupés et clairement, je ne vois pas pourquoi je m’ennuierais avec toutes ces fanfreluches aristocratiques sans raison. Tu as dit avoir chaud, et moi aussi ; je te propose d’aller boire, si tu en as envie. »

Eté 1991 - Résidence Rosier.

Peut-être ne devrait-elle pas agir de la sorte avec Orion. Les remarques désobligeantes, les propos dédaigneux et le ton sarcastique qu'elle employait n'étaient, dans le fond, certainement pas aussi justifiés qu'elle se plaisait à le penser. En réalité, Orion était bien loin d'être un jeune homme désagréable. Poli, courtois, toujours d'une très grande gentillesse et d'une amabilité rare, il ne correspondait en rien avec la définition dédaigneuse avec laquelle elle le caractérisait. Et tout compte fait, elle se demandait parfois ce qui avait pu justifier qu'elle lui en veuille à ce point. Mais son orgueil était bien trop grand pour qu'elle avoue s'être trompée ou avoir manqué de bon sens. Alors elle continuait à le dénigrer. D'ailleurs, il lui sembla un instant que les remarques dédaigneuses qu'elle se plaisait à dire contre lui le touchèrent et, cette fois, elle s'en voulu un peu.

Toutefois, lorsqu'il lui fit remarquer que ses chaussures n'avaient rien, elle ne se donna même pas la peine de porter un regard vers ses pieds. Oh, elle savait bien qu'il n'avait en rien ruiné ses souliers, contrairement à ce qu'elle affirmait, mais par pur orgueil, elle n'aurait jamais avoué avoir menti ou exagéré les choses, et elle se contenta d'ignorer cette partie... pour se plaindre de nouveau. « Mes pauvres pieds m'ont toutefois bien fait souffrir ! », dit-elle en voulant se donner l'apparence d'une personne assurée, et cherchant à avoir le dernier mot. Mais cependant, elle avait plutôt l'impression de jouer un rôle ; les critiques et remarques étaient loin d'être justifiées. Mais les choses prirent une tournure pour le moins inattendue, à partir du moment où Orion lui dit qu'elle était « aussi parfaite qu'avant ». Que... Quoi ?!

Décontenancée et pour le moins surprise, Hope regarda un instant Orion sans comprendre. Il avait vraiment dit ça ? Oui, de toute évidence. Non pas que ses propos l'étonnaient - après tout, il avait raison quand il affirmait qu'elle était parfaite - mais cela la surprenait de le lui entendre dire, lui qui était toujours entrain de la taquiner. Et - pire encore - il venait de s'incliner devant elle. Inutile de dire que ça avait regonflé l'égo déjà bien assez surdimensionné de la petite fille. Orion n'aurait jamais du faire cela. C'était tout à fait louable de sa part, et très attentionné, aussi, mais il n'aurait jamais du montrer autant de respect à Hope et s'excuser ainsi : elle risquait d'être encore plus insupportable avec lui qu'elle ne l'était déjà. Un immense sourire apparut sur les lèvres de la petite fille, et cela eu pour effet d'illuminer tout son visage. Cependant, et malgré qu'elle aurait aisément pu répliquer quelque chose, elle ne le fit pas, toute contente du compliment qu'elle avait reçu, comme un enfant avec un paquet de bonbons. Et le pire, c'est qu'Orion continua ! Haussant un sourcil, elle le jaugea cette fois du regard, pour être certaine qu'il ne se moquait pas d'elle - et elle ne fut toutefois pas sûre de ce qu'elle devait en conclure - mais elle ne répliqua pas brusquement, se contentant simplement d'un « Je me dévouerai pour la bonne cause », toute fière d'elle, lorsqu'il suggéra de continuer à prendre exemple sur elle. Suite à quoi ils cessèrent, l'un comme l'autre, de se chamailler. Un cessé le feu venait d'être levé entre eux, et c'était une première !

Elle soupira avant de répondre. « Tu as raison, Orion », commença-t-elle - bien qu'elle n'acceptait qu'à contre coeur de reconnaître qu'il avait raison - et elle employa le tutoiement comme pour lui prouver qu'elle acceptait ce qu'il lui proposait. « Nous devons nous tutoyer. D'ailleurs, je ne vouvoie même pas mon frère, alors qu'il est plus âgé que toi... ». Et, suite à cela, elle considéra ce qu'il lui proporsait. « Du Champagne, s'il te plait. Sans alcool, évidemment. Oh, d'ailleurs ! Tes parents ont-ils prévu du Champagne aromatisé à la pomme ? », poursuivit-elle et, à cet instant, ses yeux brillaient de mille étoiles. « J'adore les pommes ». C'était peut-être le moment de la soirée où elle avait le plus l'air d'une petite fille. Là, avec Orion, alors qu'elle lui demandait du Champagne aromatisé à la pomme verte, elle ne ressemblait plus à la petite madame dont elle avait l'air toute la soirée durant, habillée dans sa robe de princesse. Non, là, elle donnait vraiment l'impression de faire son âge. Elle oubliait toutes les formalités qu'elle était tenue de respecter et, là, elle ressemblait vraiment à une petite fille. Elle paraissait d'ailleurs presque attachante. « Et... heu... ». Elle n'osait pas poursuivre, un peu gênée, alors elle continua d'une toute petite voix, comme si elle ne voulait pas qu'on l'entende. « Je voudrais un cupcakes, aussi ».

21/02/2016

Alors que Hope me donnait raison, elle me demanda timidement d’abord du champagne sans alcool, puis changea d’avis et s’enquit de la présence de champagne aromatisé à la pomme sur le buffet. Je plissai les yeux, un peu déboussolé par cette requête très précise, puis commençai à déambuler parmi les boissons pour enfants. Mes yeux se posèrent sur des sodas saturés en sucre – que je n’avais pas le droit de boire –, des jus de tous les fruits imaginables, des cocktails de sirops et mousse de lait, et enfin, je trouvai le champagne à la pomme. A vrai dire, il était un peu coincé entre le champagne à la pêche, le champagne à l’orange et le champagne à la framboise, et je fus fier de lui tendre la flûte que je lui avais versée, me servant au passage de ce soda si mauvais pour la santé, paraît-il, que j’en étais interdit.

Je me chargeai alors de lui trouver un cupcake qu’elle pourrait apprécier. Elle m'avait demandé avec un tel embarras que j'avais trouvé si mignon, que je ne pouvais pas ignorer sa requête et me mis la pression de lui trouver le plus beau et le meilleur. Je me dirigeai vers les immenses porte-gâteaux qui en abritaient des dizaines de sortes différentes, toutes plus colorées et raffinées les unes que les autres, préférant aller investiguer celui des cupcakes salés, jugeant l’heure peu assez tardive pour déjà se délecter du sucré. Un cupcake rose et blanc, avec une touche de vert sur les côtés marbrés, attira mon attention – il irait bien avec sa robe. Je devinai qu’il s’agissait d’un cupcake saumon fumé, concombre et mascarpone, car les Elfes avaient pour habitude de recréer les recettes que nous aimions afin de nous satisfaire à chaque festivité. J’en saisis un autre pour moi, que je savais être à l’avocat, à la crevette et à la ricotta, et allai apporter sa demande à Hope.

« C’est au saumon, au concombre et au mascarpone. J’espère que tu aimes ça, sinon je te donne le mien, crevette, avocat, ricotta. Si tu n’aimes pas non plus, c’est que je suis un bien piètre chevalier ; je prendrai les deux et j’irai t’en chercher un autre après t’avoir demandé ce que tu aimes. »

J’attendis alors patiemment qu’elle morde dans son gâteau avant de goûter le mien ; elle ne voudrait certainement pas échanger si la trace de mes dents avait abîmé la belle corolle de crème, même si le contraire ne me dérangeait pas – peut-être résidait là la principale différence entre les jeunes garçons, en général nullement dégoûtés par de telles bagatelles, et les filles élevées comme des princesses. J’esquissai un large sourire non feint lorsque je croisai le regard de ma compagne.

« Je trouve que cette soirée est horrible. Il fait trop chaud, les adultes n’ont même pas encore terminé la ronde des salutations aux héritiers… J’en ai vraiment marre, de tout ça. Ça ne t’embête jamais, toi ? Tu as l’air tellement à l’aise, comme un métronome bien réglé, au milieu de tous ces faux-semblants. »

Eté 1991 - Résidence Rosier.

Depuis le début de la soirée, Hope se plaisait à jouer les petites Madames. Bien coiffée, et bien habillée, elle avait tout de la parfaite petite fille de bonne famille, à l'éducation irréprochable et aux manières distinguées. Elle se donnait volontairement un air plus sérieux que ce qu'elle n'était en réalité, et avait pris un malin plaisir à se chamailler avec Orion, pour la simple et bonne raison que cela lui permettait en fait de respirer un peu ; c'était en quelques sortes comme une bouffée d'air frais dans cette soirée si ennuyeuse ! Alors, quand il avait proposé de lui chercher à boire, Hope avait fait tout son possible pour ne pas sauter sur l'occasion et pour ne pas paraître plus enjouée qu'elle ne le devrait ; mais c'était très dur, car elle était vraiment contente de penser à autre chose. Et puis... elle alla jusqu'à lui demander un cupcake, toute gênée et désolée. Là, les joues un peu rouges, elle lui fit un petit sourire, perdant alors toute trace de l'énervement de tout à l'heure ; elle ressemblait à une petite fille de cinq ans prise en faute.

Quel ne fut pas son plaisir lorsque Orion accéda à sa demande ! Il s'éclipsa alors et revint à peine quelques minutes plus tard, deux cupcakes à la main - un pour elle et l'autre pour lui sans doute - et les yeux de Hope s'ouvrirent alors gros comme des soucoupes, pétillants de joie. Sa bouche s'entrouvrit également avec un grand sourire, alors qu'elle manquait presque de sautiller sur place et à cet instant précis, elle se moquait éperdument de ce que racontait Orion - bien que ses paroles étaient très gentilles - tout ce qui l'intéressait, c'était son cupcake. « Merci, merci, merci ! », répétait-elle avec enthousiasme. Il était tout rose avec des rayures vertes sur le côté, et pour Hope, à cet instant, c'était le plus beau cupcake du monde ( au moins ! ). « Oh non, tu es le meilleur cavalier de la terre, de l'univers et de la galaxie réunis ! », dit-elle alors qu'elle prenait le cupcake dans ses petites mains d'enfant, sans faire attention à ce qu'elle racontait - mais elle était des plus sincères. « Enfin... tu ne dépasses pas Ernie McMillan, cela dit », précisa-t-elle avec un immense sourire et un clin d'oeil si appuyé que l'on était obligé de voir à quel point elle plaisantait - c'était pour le taquiner.

Plus rien ne comptait pour elle à part son cupcake au saumon ! Miam, ce que c'était bon ! Quel dommage qu'il faille croquer dedans pour le manger, il était si mignon ! Mais même si le gâteau captait toute son attention, elle écouta tout de même ce que lui demandait Orion, d'une oreille distraite, mais elle l'écoutait tout de même ! Oui, cette soirée était des plus ennuyeuses, mais que pouvaient-ils y faire ? Aussi, Hope haussa les épaules, sans trop comprendre où il voulait en venir. C'était comme ça qu'ils devaient tous agir, non ? « Oh, si, bien sûr que ces soirées m'ennuient ! », répondit-elle alors que, à cause de son enthousiasme concernant le cupcake, elle se mettait de la crème de saumon tout autours de la bouche. Confuse et gênée, ses joues rosirent un peu plus et elle se tourna alors, faisant dos à Orion, pour se débarbouiller le visage. Hors de question de la voir dans une situation aussi délicate - car oui, pour Hope, ça équivalait à la fin du monde... au moins ! Et comme les autres invités risquaient également de la voir... elle se trouvait dans une position bien compliquée, essayant alors désespérément de faire dos à Orion et de ne pas se faire voir des autres. Elle avait alors opté pour se tourner vers l'un des murs non loin de là où elle se trouvait, mais elle était assez ridicule, là, en fait.

La tâche fut donc malheureusement bien laborieuse à effectuer pour ne pas avoir l'air trop ridicule, que ce soit aux yeux du jeune garçon ou de qui que ce soit d'autre d'ailleurs. La petite fille fit tout de même tout son possible, et elle réussit à se redonner un visage convenable. Une fois présentable, elle lui fit de nouveau face à Orion pour lui répondre un peu mieux. « Mais... je... eh bien... ». Elle cherchait ses mots, comme pour donner une réponse logique à Orion ; c'était difficile « C'est ce qu'on m'a dit de faire... et puis je... je... Je veux que Rowan soit fière de moi ». En terminant sa phrase, elle avait presque les yeux qui brillaient ; Rowan était son modèle.