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 Deux noisettes & un chocolat

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MessageSujet: Deux noisettes & un chocolat    Deux noisettes & un chocolat  EmptyLun 7 Mar 2016 - 5:44


HRP:

Le vendredi 11 avril 1997

Il était bien rare que Quinlan s’aventure en dehors des murs d’Haveirson pour autre chose que pour s’amuser, mais ce jour-là était une exception. Il avait pris son après-midi pour profiter de la bibliothèque d’Avalon, dans un réflexe désespéré de trouver enfin un ouvrage qui fasse avancer ses recherches. Il était conscient qu’il avait bien peu de chances de trouver un tel grimoire, mais comment pourrait-il en avoir le cœur net s’il ne vérifiait pas lui-même ? Il avait donc laissé l’infirmerie à un de ses étudiants stagiaires — c’était de toute façon plutôt calme en ce moment — et s’était dirigé vers la zone de transplanage où il avait pu rejoindre la petite ville d’Avalon.

Marcher dans ces rues n’était pas toujours évident. Avalon, c’était la ville où il avait eu ses plus belles cuites, mais aussi la ville où il avait failli voir mourir ses amis devant ses yeux. Le souvenir des attentats du groupuscule moldu lui revenait en tête sans qu’il puisse le contrôler, alors qu’il passait près de la ruelle où il avait trouvé refuge ce jour-là. Au final, le pire avait été évité, et le bilan avait même été plutôt bon. Le souci, c’est que Quinlan n’arrivait pas à se sortir de la tête la terreur dans les yeux d’Isolde, de Skyler, le sang de Megan sur la plage et l’explosion de cette même bibliothèque alors que, il l’avait su plus tard, son propre frère y était.

Il régnait donc pour lui une étrange atmosphère dans cette ville depuis. Il n’avait pas cessé de la fréquenter, ni elle ni ses commerces, mais il gardait ce sentiment d’urgence, ce décor de guérilla urbaine comme superposé à la ville telle qu’elle était. Tout ça alors qu’il allait simplement bouquiner dans une pauvre bibliothèque.

Quelques heures plus tard, il dut se rendre à l’évidence : il n’aurait pas plus de pistes en cherchant ici que dans la bibliothèque d’Haveirson. Un petit tour à Londres s’imposait sûrement, mais il lui faudrait encore se libérer une après-midi et ce n’était pas forcément si simple que cela. Dépité mais toujours pas découragé, Quinn se dit qu’un petit chocolat chaud au Parker’s lui ferait sûrement du bien. Et qui sait, peut-être qu’il y croiserait Isolde ?

En arrivant dans le café et en saluant ses employés, Quinn ne vit pas Isolde, mais Hazel. Il lui lança un sourire charmeur mais sincère : bien que ce ne soit pas du tout volontaire, la jeune femme lui rappelait qu’il n’était pas aussi inutile qu’il voulait bien le croire, et que parfois, ses actions avaient des conséquences bénéfiques. C’était un complexe sans fin pour le guérisseur et ex-urgentiste, dont paradoxalement beaucoup lui étaient redevables. Mais ce n’était que son métier, se disait-il. Quand il avait rencontré Hazel, ses actions n’avaient pas été guidées par autre chose que la volonté de faire ce qui devait être fait et ce, sans tuer personne. C’était plutôt exceptionnel pour lui. La preuve qu’il pouvait être quelqu’un de bien.

Quinlan s’installa à l’une des tables après avoir fait de grands gestes à Hazel. Le café était loin d’être bondé en ce milieu d’après-midi, alors ils pouvaient bien discuter un peu non ? Après l’avoir salué et commandé son chocolat chaud, il entreprit donc de faire la conversation :

— Alors, tu vas bien ? Quoi de neuf depuis la dernière fois ?

Et la dernière fois… Ça commençait à remonter à loin. Hazel aurait fatalement quelque chose d’intéressant, voire de croustillant à lui raconter, non ?
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MessageSujet: Re: Deux noisettes & un chocolat    Deux noisettes & un chocolat  EmptyJeu 10 Mar 2016 - 23:32

C'était la journée la plus longue de sa vie. Et le pire, c'est que c'était déjà la deuxième depuis le début de la semaine et que l'on n'était que mardi. Hazel s'ennuyait, contemplant la salle presque vide du Parker's Coffee. Chaque tintement de cloche lui faisait lever la tête, pleine d'espoir. Parfois une famille, souvent un étudiant, le nez dans son bouquin, qui ne voulait qu'un peu de calme et beaucoup de café. La dernière fois que quelqu'un était entré, ce n'était qu'un sorcier écossais qui avait pris le mauvais portoloin et cherchait à savoir dans quel village il était et comment il pouvait se rendre dans un lieu dont elle ne comprit même pas le nom. Il l'avait observée quelques instants comme si elle avait vécu toute sa vie dans une caverne et sans même un sourire ou un autre commentaire, il avait fait tinter la clochette pour marquer son départ. Hazel s'ennuyait terriblement. Elle avait nettoyé le comptoir – trois fois – et toutes les tables libres. Elle avait déposé une nouvelle tasse de café sur la table de la sorcière qui révisait sans même avoir pris l'a peine de se découvrir un peu, ne serait-ce qu'en ôtant son écharpe et d'un mouvement de baguette, avait ramassé la peluche préférée d'un petit garçon qui la faisait tomber sans arrêt. Elle la fit flotter dans les airs un petit moment pour déclencher son rire, s'entraînant en même temps pour ce sort qu'elle venait tout juste de maîtriser. Le petit bonhomme récupéra son bien après l'avoir copieusement applaudie et elle regagna le bar, toujours aussi désœuvrée. Dieu... non. Merlin qu'elle s'ennuyait !

Et elle n'était pas la seule. Le maître des lieux, visiblement las lui aussi, déposa une main sur son épaule pour capter son attention. Il en avait marre, il allait faire un petit tour. Il attendit qu'elle lui assure que tout irait bien, même si elle savait qu'il n'en doutait pas, et fit un petit signe de la main au cuisinier qui s'était installé à une table avec quelques amis à lui, profitant d'une petite pause pour partager quelques confidences. La scène arracha un sourire à Hazel. Cette ambiance familiale et décontractée était une des principales raisons de son attachement à cet endroit. Elle se souvenait de son dernier emploi au pub de Cardiff qui lui permettait de payer ses études de droit. Les choses étaient bien différentes là bas. La rivalité entre les employés était forte et jamais au grand jamais leur patron n'aurait permis une telle décontraction. Il passait rarement mais toujours par surprise, serrait la main de ses employés, discutait avec quelques piliers de bars pour s'assurer que leur allégeance ne se dissipait pas, qu'ils – et surtout que leurs portefeuilles – étaient bien traités. Mais fraterniser avec la clientèle pendant les heures de service était un motif de renvoi. Était-ce que le monde magique, à force de devoir garder son secret face aux moldus, était plus soudé, plus porté sur l'esprit de communauté ?

Un petit groupe de sorciers d'âge moyen, des hommes de la trentaine absorbés dans leur discussion, pénétra dans la salle avant de choisir une table à l'écart. Hazel recouvra un peu d'énergie et attendit qu'ils se séparent de leurs capes pour bondir de son tabouret et aller prendre leurs commandes. Six hommes, six bièraubeurres. Elle rassura son collègue qui la fixait en attendant de savoir si elle avait besoin d'elle et ravie d'avoir un peu d'occupation, enfin, s'empressa d'aller préparer sa commande. De nouveau, un tintement de clochette se fit entendre et Hazel releva les yeux pour accueillir le nouvel arrivant. Quinlan. Un sourire lui échappa lorsqu'elle le vit s'agiter pour la saluer et elle lui montra avec amusement les chopes qu'elle répartissait sur son plateau pour lui faire comprendre qu'elle avait juste un service à faire avant d'être à lui. Quinlan éveillait toujours des sentiments étranges chez Hazel. Pas de l'amour ou de l'attirance, non. Bien loin de là même. Pourtant, elle s'était laissée aller à s'abandonner une fois. Mais les circonstances étaient différentes, elle perdait pied. L'aventure lui avait fait comme un électrochoc et elle ne l'avait jamais vu comme une potentielle conquête, quelqu'un avec qui vivre une histoire quelconque. Déjà, elle le trouvait bien trop vieux.

Mais chaque fois qu'il apparaissait, il faisait naître en elle un bonheur intense, irradiant. Une sensation de chaleur qui ne faisait qu'amplifier la gêne qu'elle avait aussi, songeant qu'il avait dépensé beaucoup d'énergie pour l'aider à se mettre sur pieds et qu'elle avait parfois l'impression de gâcher son effort. Il était aussi son lien avec avant, sa boite de Pandore, en quelques sortes. C'était une notion qu'elle avait des difficultés à s'expliquer, à nommer. Si elle lui devait tout ce qu'elle avait, qu'elle avait pour lui une reconnaissance et une admiration sans borne, peut être assortis d'un léger besoin d'approbation, elle redoutait de connaître un jour l'image qu'il avait d'elle. De cette petite ignorante qui s'était jetée dans son lit et dont il pouvait entendre les mensonges encore et encore. C'était ça aussi le souci. Elle avait l'impression de ne pas être digne de ce qu'il avait fait pour elle. Et pourtant, il était toujours charmant, agréable, amical. Il n'avait pas l'air de la mépriser de quelque façon que ce soit. Rapidement, elle retourna vers le groupe de sorciers, rit à leurs blagues d'une banalité affligeante, comme si les serveuses sorcières comme moldues n'en entendaient jamais, et s'approcha de celui qu'elle avait considéré comme son sauveur pour le saluer correctement. Une fois sa commande prise et servie, elle s'assura que personne n'avait besoin d'elle et s'installa à sa table. Elle n'avait pas la moindre idée de l'heure qu'il était, mais c'était certainement l'heure de la pause.

« Je vais bien, merci. La vie est un long fleuve tranquille ici. C'est incroyablement calme en fait. Du coup, peu de ragots et d'animations. »

Elle sourit doucement, passa une main dans ses cheveux pour replacer quelques mèches encombrantes en arrière puis souffla comme un aveu.

« Mais j'ai terriblement hâte que le mois se termine. C'était mon anniversaire et j'ai peur que mes parents se décident à se manifester. J'essaye de maintenir tant bien que mal mon petit univers ici, et je n'ai pas envie qu'ils viennent me déstabiliser. En même temps, ils n'ont aucune idée d'où j'habite tu vois ? Donc je ne vois pas bien comment ils pourraient venir. Et puis ils n'ont jamais utilisé un hibou de leur vie, ils ne vont sans doute pas commencer pour moi mais quand même... J'avoue que j'ai un peu peur. Ils me font penser à tout ce que je déteste chez moi. J'ai juste envie que le mois d'avril se termine sans encombre et je pourrais me détendre jusqu'à l'année prochaine. »

Rien de nouveau, comme elle disait. Ou presque. Hazel haussa les épaules, comme pour chasser ces idées indésirables de son esprit. Il était inutile de se pourrir l'existence avant même que quoi que ce soit arrive. Pourtant, il fallait bien avouer que l'affaire la tracassait, et qu'en parler à quelqu'un avait quelque chose de réconfortant. Elle laissait sortir un peu de pression avant de ruminer de nouveau ce mauvais pressentiment qui ne la quittait pas.

« Et toi, tu vas comment ? Pas trop de demoiselles en détresse à secourir dernièrement ? Il paraît que c'est un peu remuant à Haveirson en ce moment avec les élections des présidents de confréries qui approchent ? »

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MessageSujet: Re: Deux noisettes & un chocolat    Deux noisettes & un chocolat  EmptyDim 13 Mar 2016 - 17:06

Le Parker’s Coffee n’était pas exactement désert, même si les temps étaient plutôt calmes. Hazel répondit donc à la salutation de Quinlan, sans pour autant venir le voir immédiatement : elle avait d’autres clients à servir d’abord. Patient, le guérisseur s’assit à une table et observa la jeune femme alors qu’elle revenait vers lui. Il ne la voyait pas très souvent, mais il était toujours curieux de savoir comme elle allait. Il fallait bien qu’il prenne de ses nouvelles, vu la manière dont ils s’étaient rencontrés ! Hazel était bavarde, et c’était tant mieux ! Quinlan aimait les discussions animées, même si le sujet de l’anniversaire d’Hazel n’était pas forcément quelque chose de réjouissant.

— Ça reste ton anniversaire… Tu veux qu’on fasse quelque chose pour fêter ça ? Je doute que tes parents te retrouvent, de toute façon.

Et ça n’avait pas l’air d’être son souhait, alors c’était tant mieux, non ? Mais il y avait bien quelque chose à faire : une petite sortie au Dark Night, par exemple ? Ou même une soirée tranquillou en mode apéro ? C’était dommage de ne pas fêter quelque chose d’aussi important, quand même !

M’enfin, il ne pouvait pas le lui imposer non plus. Peut-être qu’elle n’était pas à l’aise avec ça. Peut-être que le jour de son anniversaire était associé à quelque chose de trop négatif pour lui permettre de se réjouir, ou peut-être qu’elle n’en avait seulement rien à faire. Ce n’étaient pas les affaires de Quinlan, et il n’allait donc pas insister.

Il préféra se rabattre sur la perche qu’elle venait de lui tendre et parler des élections des présidents de confrérie. Non sans mentionner d’éventuelles demoiselles en détresse, ce qui fit sourire Quinn.

— Je ne suis pas un héros non plus ! Mais oui ça bouge pas mal. C’est pas encore la guerre électorale mais je sens que ça va peut-être faire pas mal de vagues à Phénix. Pour Sinistros, ça a l’air plus calme. Tu connais les candidats non ?

Hazel n’était pas étudiante, forcément, mais elle devait sûrement connaître la masse estudiantine de par son travail. Nombreux étaient les haveirsoniens qui passaient du temps à Avalon quand ils en avaient l’occasion. Elle en avait fatalement croisé quelques uns.

Bah oui. Putain ce qu’il pouvait être con parfois.

— Mais j’suis bête, tu connais forcément Isolde vu que tu bosses avec !

Encore un de ces magnifiques exemples du “excuse-moi j’ai pas fait le lien”, moments où son cerveau devait se forcer à briser des cloisons trop rigides entre deux choses qu’il avait intégré indépendamment, et qu’il devait maintenant considérer ensemble, sur un même plan. On n’avait jamais dit qu’il n’avait pas un cerveau bizarre, hein.

— Elle se présente pour Phénix, et franchement j’espère qu’elle va gagner.

Non, Quinlan n’était pas impartial dans ces élections, et non, il n’en avait strictement à rien faire. Il sourit doucement à Hazel, avant de se tourner vers la table aux trois inconnus, histoire de vérifier qu’ils n’avaient besoin de rien. Il ne voulait quand même pas empêcher Hazel de faire correctement son travail…


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MessageSujet: Re: Deux noisettes & un chocolat    Deux noisettes & un chocolat  EmptyVen 18 Mar 2016 - 21:38

Finalement un peu plus décontractée, elle se repositionna machinalement sur sa chaise dans une position qui lui était plus confortable. Une jambe repliée sous ses fesses, un genou remonté et coincé par ses bras croisés, elle avait sans doute l'air un peu étrange, un peu emmêlée. Elle n'était pas toujours à l'aise avec Quinlan, se demandant souvent si les gens se demandaient comment ils pouvaient se connaître quand ils n'avait pas grand chose en commun, mais le peu de fréquentation du café en cette après-midi lui donnait l'impression d'être plus en sécurité. Elle se confia un peu malgré elle, incapable de retenir son trouble devant la seule personne qui connaissait ses secrets, et la réponse de Quin la surprit. Célébrer son anniversaire lui semblait plutôt bizarre. Quelques personnes connaissaient sa date de naissance, à commencer par le patron du café qui lui avait offert une bièraubeurre pour l'occasion, mais elle n'avait pas pensé une seule seconde à marquer le coup.

« Fêter ça ? Je n'ai pas encore beaucoup d'amis ici, et personne ne sait que c'est mon anniversaire. Je ne suis pas vraiment contre mais... Je ne suis pas sûre que ce soit utile. »

Utile... Comme si c'était le but d'un anniversaire. Faire la fête n'avait pas pour vocation d'être utile. Mais Hazel était hésitante. Si l'idée d'avoir quelques amis près d'elle avait quelque chose d'agréable, elle n'était pas certaine de savoir se réjouir. Et une autre appréhension grondait, encore plus fort. Elle n'était pas sûre que son anniversaire intéresse qui que ce soit. Elle s'entendait bien avec d'autres sorciers, mais elle n'avait plus quinze ans. Est-ce qu'ils viendraient, si elle les invitait à boire un verre pour son anniversaire ? Si elle se retrouvait seule, même avec Quinlan, alors le tableau serait encore plus désolant. Et elle tenait à tout prix à éviter cela.

Hazel haussa les épaules et eut un sourire doux, un peu rêveur. Au fond, rien que la proposition de Quinlan lui faisait plaisir. Qu'il ait eu l'idée de partager ce moment avec elle avait quelque chose de flatteur, de réconfortant. De suffisant. S'il était devenu à lui seul un ersatz de famille, alors seule son idée comptait. Parfois, elle se demandait s'il serait content de savoir comme elle le considérait, s'il accepterait tout ce qu'elle laissait reposer sur sa seule existence. Et finalement, c'était un secret de plus. Elle avait fini par considérer que ne pas le laissait imaginer l'importance qu'il avait pour elle était bien mieux, et jusqu'ici, tout allait bien.


« Eh bien... »

Pour un peu, elle put presque voir la petite ampoule apparaître au dessus de la tête de Quinlan tandis qu'il se souvenait de son lien avec Isolde. Hazel partit d'un rire franc et hocha la tête lorsqu'il lui avoua avoir envie de la voir gagner. Ce n'était peut être pas idéal de la part d'un professeur de ne pas être impartial, mais elle pouvait le comprendre. Isolde était adorable, qui ne voudrait pas soutenir sa campagne ? Elle attendit qu'il termine de s'exprimer et suivit son regard vers une des tables où des sorciers s'agitaient. Une fois sure qu'ils n'avaient pas besoin d'elle, elle répondit.

« J'espère qu'elle va gagner aussi, je pense qu'elle serait parfaite. Elle m'a bien aidée quand j'ai débuté ici alors je suis bien placée pour voir qu'elle a les qualités nécessaire pour guider ses camarades. Tu crois qu'elle arrivera à gérer ça de front avec son boulot ici par contre ? »

Cela ne changerait pas grand chose à son soutien pour la jeune sorcière, c'était certain, mais elle n'avait pas envie de perdre sa collègue et les bons moments qu'elle partageait avec elle au Parker's.

« Je sais qu'il y a un de ses amis qui se présente pour une autre confrérie aussi, je les ai entendu en parler l'autre jour, mais je ne connais pas les autres candidats. Par contre, tous ces badges sont chouettes, et l'engouement pour les élections met une bonne ambiance. C'est bien après ce qui s'est passé ici. Même des sorciers qui ne vont pas à Haveirson en parlent parfois. Tu sais la vieille Madame Jones, au coin de la rue ? Elle tient des paris sur les différents candidats avec ses amis du club d'échecs sorciers. Elles m'ont invité à jouer avec elles l'autre jour, et elles n'avaient que ça à la bouche. Ça et ma lamentable défaite, bien sûr... »

Un nouveau sourire et elle dégusta un peu de son chocolat, effaçant du pouce la moustache de lait peu élégante au dessus de sa lèvre. A son tour, elle jeta un œil dans la salle pour apercevoir qu'on lui faisait signe à la table d'un couple de sorciers âgés. S'excusant auprès de Quin, elle se hâta de s'occuper d'eux, leur remettant leur note avec un sourire doux et accueillant leur paiement et le pourboire qu'ils lui tendirent avec un sourire bien plus grand. Elle attendit qu'ils passent la porte pour montrer à son collègue les quelques mornilles qui allaient rejoindre leurs semblables dans un pot sur le comptoir puis après avoir débarrassé la table en vitesse, retourna auprès de Quinlan.

« Désolée, ils donnent toujours quelque chose, alors je m'en voudrais de les faire attendre. Dis, tu aurais aimé toi, pouvoir aller à Haveirson quand tu étais plus jeune ? »
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MessageSujet: Re: Deux noisettes & un chocolat    Deux noisettes & un chocolat  EmptyLun 21 Mar 2016 - 4:18

C’était bien rare que quelqu’un refuse de fêter son anniversaire par manque d’utilité. Quinlan ne cacha pas sa surprise face à une telle excuse, regardant Hazel avec d’un nouvel œil. Très vite, l’expression du guérisseur lui passa : il ne jugeait pas. Il ne la forcerait pas à fêter son anniversaire si elle ne s’en sentait pas l’envie, et il n’irait pas lui organiser quelque chose dans son dos. On ne savait jamais quelle allait être la réaction des gens… C’était bien ça le problème des surprises. Quinn ne la connaissait pas assez pour savoir si ça allat lui faire plaisir ou non.

Il ne répondit rien, préférant enchaîner sur un sujet moins sensible : celui des élections pour les présidents & présidentes de confrérie. Ils parlèrent bien évidemment d’Isolde, la collègue d’Hazel, actuellement en lice pour la présidence de Phénix. La seule inquiétude qu’avait la serveuse était de savoir si Iso pourrait continuer à travailler au Parker’s, ce dont Quinn n’avait pas la moindre idée. Il haussa les épaules :

— Je l’ignore. Peut-être que la présidence n’est pas si chronophage que ça…? Au pire, ça ne l’empêchera pas de venir te voir, non ?

Ça allait sûrement changer le paysage relationnel d’Hazel, cela dit, si Isolde ne pouvait plus assumer son poste au Parker’s. Quinlan était bien placé pour savoir que changer de collègues, ça changeait le travail tout entier. Enfin ! Les élections semblaient apporter un peu d’animation à Avalon aussi, autre chose que les attentats qui s’y étaient produit il y a peu. C’était un changement salutaire, que Quinn ne regrettait absolument pas. Il rit même en apprenant qu’il y avait une vieille qui faisait des paris. À croire que partout où on allait dans le Royaume-Uni, il y avait toujours quelqu’un pour parier quelque chose. C’était fascinant et un peu effrayant aussi. Quinn ne se souvenait que trop bien des abus de ce genre de choses, et encore, il n’était qu’à moitié au courant pour son compagnon. Non, il se remémorait surtout des confrères médicomages pariant sur le bon rétablissement des patients les plus incertains… Rien que d’y penser, il avait envie de frapper quelque chose. Il valait mieux se reconcentrer sur son chocolat chaud, et surtout, sur la discussion qu’il avait avec Hazel. Même s’il ne savait pas trop quoi dire : il ne jouait pas bien aux échecs non plus, alors il n’allait pas se moquer.

— Il faut bien de l’entraînement, non ?


Il lui lança un sourire, ni trop charmeur ni trop amusé, ne voulant pas faire croire à Hazel qu’il se moquait d’elle. Puis, il la regarda s’éloigner pour aller s’occuper de l’autre table. Quinn profita de cet instant de calme pour se flageller mentalement d’être si prompt à replonger dans le passé. Ça ne lui apporterait jamais rien de bon de ressasser ce qui était désormais hors de portée. Il fallait qu’il réussisse à passer enfin à autre chose…

Hazel revint, s’excusant au passage. Des excuses que Quinlan balaya d’un sourire : elle n’avait pas besoin d’être désolée de faire son travail, quand même !

— Pas de soucis !

La question qu’elle lui posa le prit un peu au dépourvu, cela dit. Aurait-il aimé avoir Haveirson ? Il n’en savait trop rien… Il réfléchit un peu, avant de faire une moue :

— Je ne sais pas… Sûrement. J’ai vraiment eu du mal à poursuivre mes études et j’ai dû aller à Stockholm pour ça. Je ne regrette rien parce que c’était une période géniale, j’ai appris plein de trucs, j’ai fait des rencontres extraordinaires mais… J’ai galéré pour obtenir ce stage et à un moment je me suis même demandé si je n’allais pas devoir me rabattre sur autre chose, par dépit.

Et ça, ç’aurait été drôlement dommage.

— Et toi ? Je veux dire, il y a peut-être moyen de rattraper ton retard et d’intégrer tout de même Haveirson ?

On ne savait jamais… Il y avait peut-être quelque chose à essayer, non ?
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MessageSujet: Re: Deux noisettes & un chocolat    Deux noisettes & un chocolat  EmptySam 26 Mar 2016 - 15:23

Hazel remarqua bien l'étonnement de Quin, qui trouvait sans doute sa raison un peu bancale, un peu étrange. Il n'insista pourtant pas et c'était pour ce genre de choses qu'elle l'appréciait, entre autre du fait qu'il était littéralement son sauveur. Il n'essayait pas de faire chuter les protections qu'elle dressait, il ne tentait pas de faire monter à la surface toutes ses hésitations, tous ses doutes et ses troubles. Elle se doutait qu'il n'était pas totalement dupe, qu'il ne prenait pas ses demi-explications pour des vérités, mais il laissait couler. Et c'était doux. Certes, elle aimait qu'on s'intéresse à elle, que l'on aille plus loin que les simple mots qu'elle pouvait lancer parfois un peu au hasard pour tenter une réponse trop vague, peu assurée. Mais parfois, c'était bon de savoir qu'on pouvait mentir. Qu'on pouvait omettre certains détails de ses pensées et que ça n'aurait pas de conséquence. Il était doux de ne pas avoir à chercher à se protéger.

Il était étrange parfois de voir comme ils pouvaient n'être que de simples connaissances, partageant des remarques sur le temps ou les futilités de la vie alors qu'il avait fait tant pour elle, et qu'il connaissait plus de choses sur elle, sur ses failles et ses terreurs que n'importe qui d'autre ici, excepté Ben, sans doute. Pourtant, jamais ils ne creusaient. La conversation superficielle semblait adéquate et parler des autres souvent plus simple. Et comme souvent quand il était nécessaire de parler de quelqu'un, Hazel finissait par parler d'Isolde. Certes ce n'était cette fois pas elle qui avait prononcé ce nom en premier, mais sa jeune collègue était de nouveau au cœur de la conversation, comme souvent quand Hazel manquait d'idée et ressentait le besoin de parler de ses pairs. Elle était malgré elle son lien avec l'étranger, les étrangers surtout. Elle était comme un kaléidoscope. A travers elle, à travers son évocation, elle observait cent images de ce qui l'entouraient, abordait mille sujets. Et cette fois, les présidentielles dont elle entendait tant parler, et sa crainte d'être seule ici, de perdre son alliée face à l'afflux de sorciers parfois difficile à gérer pour elle.

« Et puis c'est très bien pour elle, quoi qu'il en soit. Franchement, elle mérite quelque chose comme ça. Mais j'avoue que ça m'inquiète les changements. Je n'aime pas lui mentir, mais j'y suis habituée. Je n'ai pas envie de devoir le faire avec quelqu'un d'autre dont je serais proche parce qu'on partage des heures de boulot. »

Elle eut un sourire doux, rêveur. Elle s'était embourbée là dedans toute seule, elle ne pouvait pas se plaindre. Et elle savait qu'elle avait raison. Elle ne voulait ni du mépris ni de la pitié des gens. Bien sûr, il y aurait ceux qui répliqueraient que ce n'était pas de la pitié mais de la compassion, comme elle l'avait souvent entendu dire à d'autres sujets. Mais ce n'était pas mieux. C'était le même sentiment, avec un peu d'affection qui tempérait les choses. C'était toujours un regard de haut, un jugement sur la valeur et la vie de l'autre. C'était tout sauf nécessaire.

Les gens avaient toujours un avis sur tout. Oui, comme la vieille petite madame Jones et ses paris, et ses commérages. Hazel adorait l'écouter parler de tout et de pas grand chose, de tout le monde et de n'importe qui. Elle était surtout ravie de ne pas être au centre de ses ragots pour autre chose que ses piètres résultats lors de leur partie d'échec. Elle était la plus jeune participante, et jusqu'ici, il semblait que les aînées l'appréciaient bien. Il aurait été dommage que cela change. Alors l'écouter parler des autres était aussi un moyen de s'assurer qu'elles ne disaient rien d'elle.

« Ouais, c'est sûr. Et l'entraînement ce n'est pas ce qui manque en ce moment, j'ai pas mal de temps libres et elles jouent beaucoup, sans doute pour se changer les idées et parce qu'elles ont plus de choses à raconter. Mais je ne te raconte même pas la première fois que j'ai joué ! Elles me proposent une partie d'échec, soit. Mais je ne savais pas que le cavalier allait décapiter ma reine ! Est-ce que vous avez vraiment besoin que tout soit vivant ici ? Les photos, les tableaux, même les jeux ? Alors en plus, ils ont tendance à se vexer quand je fais un mouvement qui va les mettre en danger et leur langage n'est pas des plus... Enfin j'ai pas l'habitude de me faire réprimander par des cailloux en forme de pions moi ! »

Elle rit, se remémorant sa surprise à la découverte du jeu sorcier. Heureusement que les grand-mères étaient bien trop occupées à rire d'elle pour comprendre qu'elle n'avait pas imaginé que le jeu puisse être animé. Et pendant ce temps, dans le monde moldu, on critiquait les jeux vidéos qui incitaient les jeunes à la violence...
Délaissant l'idée de présenter ce jeu génial à de jeunes moldus, elle s'occupa des clients qui demandaient sa présence et revint auprès de Quinlan rapidement, pressée de reprendre là où ils avaient stoppé la conversation. Enfin, pas tout à fait au même endroit puisqu'elle lui posa une question sans rapport aucun avec ce qu'ils avaient pu dire jusqu'ici.

Malgré les avantages d'une entrée plus rapide sur le marché du travail, il y avait de nombreux inconvénients. Trouver des gens pour enseigner les bases d'un métier ne devait pas être une partie de plaisir et elle se demanda combien de sorciers n'avaient pas eu le cran de Quinlan, étaient restés chez eux et faute de pouvoir poursuivre leur rêve, s'étaient rabattus sur un second choix ou simplement par la voie qui voulait bien d'eux ? Il lui retourna la question et Hazel haussa les épaules. Elle s'était posé la question un nombre infini de fois.

« J'aurais adoré pouvoir y aller. Je dis a tout le monde que je n'aime pas les études, qu'il est hors de question pour moi de recommencer alors que j'en ai été libérée il y a cinq ans. Mais je meurs d'envie d'être à leur place quand ils se plaignent que le devoir de sciences politiques est trop compliqué, ou que la médicomagie est trop élitiste, ou que l'Histoire est relativement barbante. Et je sais que j'ai fait ça moi aussi. Même en aimant ma voie, je me suis apitoyée sur ce qui me semblait harassant et injustifié. Mais maintenant que je suis privée de cette possibilité, je vois les choses différemment. »

Elle rit, doucement, peu convaincue et de nouveau, haussa les épaules. Elle avait tourné la question dans son esprit, cherché différents angles, différentes solutions. Elle avait demandé aux personnes à priori compétentes. Mais elle n'avait encore pas eu de réponse satisfaisante.

« Si j'arrive à rattraper mon retard ne serait-ce que dans quelques matières, ce sera déjà bien. Avec du travail, beaucoup, je pourrais peut être avoir le niveau des BUSEs ou des ASPICs, mais je ne peux pas les passer, parce que je n'ai pas l'âge. Je ne suis pas un cursus normal et le monde sorcier n'est pas fait pour ce genre d'écart. C'est normalement impossible de passer à côté de l'éducation magique. Si j'avais été moldue, enfin fille de moldus, alors on serait venu chez moi pour expliquer à mes parents qu'il est interdit de priver un enfant de Poudlard. C'est ce qu'on m'a expliqué. Mais mes parents ont pris les devants, ils ont promis une scolarisation à domicile et ça, c'est autorisée. Il y aurait dû y avoir plus de suivi pour le passage des examens, mais je pense que le Ministère ne pense pas qu'un parent sorcier puisse priver son enfant de magie. Et après tout, on a le droit de stopper son parcours scolaire un peu quand on veut dans votre monde, pas comme chez moi. Seulement, on ne peut pas faire d'études supérieures. Je vais essayer de voir si je peux passer la formation pour apprendre à transplaner ceci dit. Parce que ça, ça me fait vraiment défaut. »

Elle avait parlé de son monde, de celui de Quin, comme s'ils n'étaient pas dans le même. Elle y vivait pourtant, et elle se sentait plus ou moins sorcière maintenant. Elle appelait même les gens normaux des 'moldus'. Mais parfois, quand elle se laissait emporter par ses idées comme soulevée par une vague, elle ne faisait plus attention et ces formulations lui échappaient. Quand le fonctionnement du monde sorcier lui échappait, elle n'avait pas l'impression qu'il était le sien. Elle nageait dans une mer de ronces. Elle prit une inspiration et redevint en un éclair la Hazel joyeuse et paisible qu'elle aimait être.

« Je m'en sors plutôt bien de toute manière. Et puis tu sais, j'ai des relations, des gens bien placés. Un professeur à Haveirson. Peut être que si un jour, les choses changent, il pourra appuyer mon dossier ? »
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MessageSujet: Re: Deux noisettes & un chocolat    Deux noisettes & un chocolat  EmptyMar 29 Mar 2016 - 10:53

Quinlan comprenait les inquiétudes d’Hazel : si Isolde accédait à la présidence de Phénix, elle aurait sûrement moins de temps à consacrer au Parker’s, et Hazel perdrait une précieuse collègue. Peut-être même une amie. Le guérisseur ignorait si les deux jeunes femmes s’entendaient bien à ce point-là, et il n’avait pas spécialement dans l’idée de le leur demander. Ça ne faisait aucune différence pour lui, et ça ne le regardait pas de toute façon.

— Après… t’es pas obligée d’apprécier quelqu’un pour travailler avec.

Il avait dit ça avec nonchalance, haussant les épaules. Forcément, c’était plus simple & agréable si c’était le cas, mais on pouvait très bien faire avec, non ? Lui y arrivait en tout cas. Dans le monde de la médicomagie, on avait souvent à faire équipe avec de bons gros chacals des familles.

Enfin ! Il ne pouvait pas savoir si Hazel allait supporter d’avoir des collègues chiants comme lui pouvait le faire. Lui, par exemple, aurait bien mal supporté les vieilles & leurs cancans. La petite anecdote sur le jeu d’échec sorcier fit rire Quinlan au passage : c’est vrai que les sorciers étaient tous habitués à ce genre de choses, si bien qu’ils en étaient un peu blasés. C’était drôle de redécouvrir ce qui paraissait naturel en regardant sa vie à travers les yeux de quelqu’un d’autre. Hazel était très similaire à cet écrivain moldu pour ça, et cela arracha un sourire au guérisseur.

— Ah ! On s’habitue ! Et puis, il ne faut pas toujours les écouter : il y a bien des manœuvres aux échecs qui nécessitent que l’on sacrifie certaines pièces. Je crois que tu es meilleure que moi dans ce domaine, moi je suis plutôt adepte du Scrabble sorcier, je t’avouerais. Niveau language, c’est franchement gratiné aussi par contre.

Ça lui rappelait des parties mémorables, avec son jeu qui peu à peu, s’était adapté à son propriétaire. Quinn garda un petit sourire alors qu’Hazel s’excusait pour aller s’occuper d’autres clients. Elle revint vite, cela dit, et ils reprirent leur conversation. Le guérisseur se demandait s’il était possible pour elle de revenir dans le circuit classique sorcier. Apparemment, pas vraiment et puis, ça n’avait pas l’air de l’intéresser. Cela dit, Quinn ne put s’empêcher de rebondir sur ses paroles en feignant un air outré :

— Hey ! Les étudiants disent vraiment que la médicomagie c’est élitiste !? T’as des noms !?

Il plaisantait et il fit en sorte que ça soit évident : en tant que prof de médicomagie, c’est vrai qu’il était exigeant, voire relou & infect. Mais s’il voulait que ses étudiants soient vraiment bons, il était forcé de mettre la barre très haut. Dans certaines disciplines, une erreur pouvait au pire vous discréditer. Dans sa discipline, une erreur pouvait tuer. C’était ça, la grosse différence. Alors, il ne prenait pas mal ce que disait Hazel. Ça le gênait un peu autant que ça le faisait rire, mais il ne voyait pas comment changer cela sans toucher à ses exigeances qui, selon lui, devaient rester hautes.

— Enfin, je suppose que c’est comme tout : on veut toujours ce qu’on ne peut pas avoir, et quand on l’a, on s’en plaint. Je ne pense pas que tout soit perdu, quand même…

Pour les BUSEs et les ASPICs, Quinlan n’en revenait pas : il n’y avait pas moyen de les passer à titre exceptionnel ? En candidat libre, par exemple ? Parce que si Hazel travaillait et étudiait, ce n’était pas juste qu’elle n’ait pas un minimum de reconnaissance… Bon, après les diplômes sorciers étaient un peu moins mis sur un piédestal par rapport aux diplômes moldus, d’après ce que Quinn avait compris, alors elle allait peut-être pouvoir s’en sortir sans. Mais quand même… C’était pas un peu pas juste ?

Et puis cette histoire de parents qui lui avaient refusé sa scolarisation… Quinlan n’en revenait toujours pas. C’était vraiment dégueulasse de leur part. Hazel était maintenant obligée de faire des pieds et des mains pour vivre comme une sorcière normale, et comme elle le faisait remarquer, elle ne pouvait même pas transplaner. Quel genre de parents se comportait ainsi, vraiment ? Quinn n’allait pas formuler son jugement, mais il n’en pensait vraiment pas moins.

— J’espère que ça sera réglé oui, il n’y a pas de raisons que tu vives autrement que nous…

Elle était sorcière, après tout. Elle le méritait, au même titre que tous les autres sorciers. Apparemment, elle avait déjà des pistes, et c’était tant mieux. Un prof à Haveirson ? Oh, Quinlan le connaissait sûrement alors.

— Ça dépend du prof, j’ai envie de dire : c’est qui ?

Déjà, ça ne pouvait pas être Neal, sinon Quinn en aurait forcément entendu parler… Charlotte n’allait pas vraiment pouvoir faire grand-chose puisqu’elle était moldue. Hmm… Il y avait beaucoup de professeurs à Haveirson, mais Quinn les connaissait presque tous. Le Pr. Dewitt ? Ou alors Cassandra ?
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MessageSujet: Re: Deux noisettes & un chocolat    Deux noisettes & un chocolat  EmptyMar 29 Mar 2016 - 20:40

Quinlan n'avait pas tort. Hazel avait déjà travaillé avec des gens avec qui elle n'avait pas plus d'affinités que ça, voire qu'elle n'aimait pas. L'expérience n'avait pas été bien longue, mais c'était arrivé. Maintenant, avec Isolde, l'ambiance était bien trop agréable pour qu'elle puisse s'habituer de nouveau à quelque chose de pénible. Une entente laborieuse avec ses collègues rendait vraiment le travail plus compliqué selon Hazel, et moins efficace, malgré tous les efforts que l'on pouvait faire. Bien sûr, on ne travaillait pas pour se faire des amis, mais elle aurait eu du mal à faire un très bon travail en équipe avec quelqu'un avec qui elle n'avait aucun atome crochu. C'était peut être un peu puéril et elle serait bien obligée de tenter de toute façon. De toute façon, la personne qui remplacerait Isolde serait tout à fait agréable. Et peut être, sans doute même, que la sorcière conserverait son poste malgré la présidence de Phénix. C'était terriblement prématuré de se poser tant de questions et Hazel sourit.

« De toute façon, c'est comme pour tout. On verra bien ce qui se passe, hein ? »

Et puis quoi qu'il arrive, elle aurait toujours sa clientèle, ces têtes familières qui passaient souvent, qui discutaient parfois. Elle aurait le groupe des petites vieilles du club d'échec et leur humour qui vieillissait, mais ne s'éteignaient pas. Elle écouta les conseils de Quin et ses commentaires sur le scrabble sorcier avec grand intérêt, surprise qu'une version magique de ce jeu auquel elle avait si souvent joué avec ses parents existe, se demandant ce qui changeait. Les lettres parlaient ? Les points se comptaient tous seuls ? Est-ce qu'on se faisait incendier par ces carrés de plastique si l'on ne les plaçait pas dans l'ordre qu'ils jugeaient le plus adéquat ? Elle avait encore beaucoup à découvrir en matière de jeux sorciers, et c'était quelque chose qui ne lui déplaisait pas. Toujours quelque chose de nouveau, d'étonnant.

« Tu me montreras cette version du scrabble un jour ? Qu'est ce que ça a de particulier ? Pour les échecs, je comprends qu'ils se trompent de stratégie parfois, mais j'ai tout de même du mal à envoyer vers une mort certaine une chose qui me supplie de ne pas le faire, ou même qui me traite de tous les noms. Est-ce qu'on est sûr qu'ils n'ont pas... je ne sais pas moi, comme des émotions ? Ça ne leur fait pas mal ? Ils ont l'air intelligents quand même. J'ai beau raisonner et en avoir un peu marre de chaque fois perdre, j'ai toujours quelques difficultés à me faire obéir. Je crois qu'en plus, j'ai vite tendance à m'imaginer à leur place et que ça ne m'aide pas. »

Elle n'aimerait pas, elle, qu'on l'envoie droit vers une mort certaine parce que sa défaite servirait son camp, ou plutôt que sa mort était considéré par ceux au pouvoir comme un engrenage dans les rouages de leur stratégie hasardeuse. Parce que si encore chaque pièce victime de ses manœuvres permettait de lui assurer la victoire... Mais même lorsqu'elle les envoyait au casse-pipe, elle perdait. Une légère pause forcée dans la conversation et le sujet changea radicalement, tout en étant toujours centré sur Hazel. Comme toujours. La sorcière tenta de réfléchir un moment, mais ne parvenait pas à se souvenir d'un moment ou le médicomage s'était confié, lui, sur sa vie, ses tracas, ses craintes. Chaque fois qu'il passait, qu'ils échangeaient quelques phrases, c'était à son sujet à elle, pour l'aider elle. Un jour, elle arriverait sans doute à retourner un peu la tendance, mais Hazel n'osait pas trop le questionner, insister. Elle n'avait pas envie d'être indiscrète.

Enfin pour cette fois, parler de ses cours, même un peu, c'était déjà un joli progrès. Elle commença à se sentir mal à l'aise en entendant sa question, mais réalisa bien vite que Quin s'amusait de cette idée. Du moins, il en donnait l'impression. Rassurée, mais pas totalement certaine de ne pas être un peu maladroite, Hazel eut un rire gêné et sourit doucement

« Ben c'est une matière importante, et très... précise, non ? Enfin je ne connais pas trop dans le monde sorcier, mais je sais que l'équivalent moldu est vraiment compliqué, et je suis sure que les cours sont plus complexes que pour les étudiants en quidditch. Alors forcément, s'ils font ça parce que papa leur a demandé et que la blouse blanche, c'est cool, mais qu'ils n'ont pas réalisé que pour sauver des vies il fallait se retrousser les manches, ils trouvent ça compliqué. C'est du moins ce que j'ai pu observer chez moi, enfin dans l'autre monde. Alors je pense que c'est un peu pareil ? »

Oui. Il y avait de grande chances que ce soit exactement ça. Dans le monde moldu, il y avait toute une génération de gamins catapultés en fac de droit ou de médecine parce que c'était prestigieux. Cet élan se calmait un peu pour les jeunes de son âge, mais quelques années plus haut, on retrouver ceux qui s'étaient engouffrés là sans prendre le temps de la réflexion, sans prendre en compte une quelconque idée de vocation. Ils exécutaient les devoirs, parfois avec peine, sans comprendre forcément pourquoi leurs études impliquaient tant de rigueur. Les années avaient fait l'effet d'un filtre, et ceux qui restaient étaient là pour leur amour de la discipline ou pour leur capacité à travailler sans relâche pour atteindre le but fixé, quel qu'il soit, mais on trouvait encore quelques jeunes adultes qui suivaient avec peine et peu de motivation, se reposant sur leurs capacités intellectuelles sans chercher à faire mieux. Les partisans du moindre effort. Bien sûr, ce n'était pas juste parce qu'on se plaignait un peu qu'on était ainsi, mais Hazel était certaine que le monde sorcier avait sa part de ces gens-là, comme les moldus.

Peut être que Quin avait raison. Bien sûr, elle savait déjà qu'on ne réalisait pas toujours la chance que l'on avait avant de la perdre, mais est-ce qu'elle aussi, si elle pouvait la frôler du bout des doigts, est-ce qu'elle aussi se plaindrait de sa chance ? Est-ce qu'elles pourraient un jour considérer l'apprentissage qu'on pourrait lui offrir comme une corvée plus qu'un privilège? Et est-ce que comme il le disait, tout pouvait ne pas être perdu ? Hazel avait bataillé un certain temps et elle s'était finalement résignée. Elle faisait les choses à sa manière, avec l'aide de ceux qui savaient tout d'elle, qui l'acceptaient comme l'ersatz de sorcière qu'elle était. Parce qu'ils le niaient, tous mais avec le niveau qu'elle avait, elle ne survivrait pas trois jours en n'utilisant que la magie et sans personne sur qui se reposer de temps à autre. Elle n'était pas une sorcière entière. Pas encore.

Elle eut un sourire doux, un peu las.

« Il y a une myriade de raison que je n'énumérerais pas ici. Mais je commence à avoir une vie plutôt adaptée en fait. J'ai des hiboux qui font irruption dans mon salon dès que j'oublie de fermer la fenêtre, quelques photographies animées qui traînent sur les étagères. Je lance même un accio sur ma gameboy quand j'ai la flemme de me lever. Bon, du coup... J'ai une gameboy et c'est pas très sorcier ça. Tu sais ce que c'est d'ailleurs ? C'est une console de jeux moldue. Enfin bon. J'ai une vie un peu comme vous au quotidien, pour les trucs basiques. Je suis toute façon plus heureuse ici que je n'aurais été en continuant de vivre dans le monde moldu sachant que je n'y appartiens pas vraiment. »

Elle rit et ajouta, d'un ton taquin

« Et puis je connais même quelques jurons sorciers, alors je passe inaperçu maintenant ! »

Puis elle reprit son air sérieux, tant bien que mal, jusqu'à ce que Quinlan lui demande quel professeur elle connaissait. Garder son sérieux fut plus difficile devant l'intérêt du sorcier qui n'avait visiblement pas compris à qui elle faisait référence.

« Mais je parlais de toi ! Tu es le professeur d'Haveirson que je connais. C'était de l'humour, en fait. Mais expliquer sa blague, c'est beaucoup moins drôle. Ceci dit... Tu ne seras peut être pas le seul très longtemps. J'ai abordé un de tes collègues dans la rue il n'y a pas longtemps, le professeur Dewitt. J'ai bien l'intention d'avoir des cours particuliers en psychomagie. C'est principalement de la théorie je pense, et du coup là, ça pourrait me donner un peu plus de compréhension sur pas mal de choses. Normalement, il est d'accord mais on n'a pas encore parlé des détails. »
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MessageSujet: Re: Deux noisettes & un chocolat    Deux noisettes & un chocolat  EmptyJeu 31 Mar 2016 - 7:18

Hazel avait raison : ça ne servait pas à grand-chose de spéculer sur un futur qui leur échappait de toute façon. Elle verrait bien si Isolde était élue présidente, et si le cas échéant, elle aurait encore le temps de travailler au Parker’s. Ça faisait quand même un paquet de ‘si’. Quinlan hocha la tête avec un sourire, avant de la replonger dans son chocolat. La discussion avançant et passant par le jeu d’échec, Quinn ne put s’empêcher d’évoquer son Scrabble adoré qu’il avait depuis son adolescence. Rien que d’y penser il riait déjà, et laissa même échapper un grand éclat de rire quand Hazel lui demanda s’ils pourraient y jouer un jour.

— Oh, le Scrabble sorcier est juste un peu plus… interactif. Chaque joueur a sa propre couleur ou style d’écriture, et au centre du plateau il y a une statuette qui bouge et parle et commente les mots en les illustrant… Ça fait des hologrammes, et ça me rappelle un peu les cadavres exquis. Bon après, le jeu s’adapte à son propriétaire, donc le mien a l’esprit bien mal tourné et il n’est pas super poli. Mais du coup on se marre bien en général !

Par contre, pour ce qui était des échecs, Quinn pensait avoir une piste de réponse pour Hazel, même si clairement, ce n’était pas son domaine de prédilection :

— Pour les échecs, je ne dirais pas que les pièces ressentent les émotions, encore moins qu’ils aient mal. Le mécanisme est sûrement le même que pour mon Scrabble : peu à peu, les pièces s’habituent à un style de jeu, aux variantes que le cerveau humain ajoute aux règles basiques que toutes les pièces connaissent. C’est simplement de l’animation : s’il y a de l’intelligence là-dedans, elle est artificielle, donc dénuée de conscience au sens psychologique, et je pense, dénuée d’émotions ou de sentiments. Mon Scrabble m’insulterait s’il m’entendait dire ça, mais c’est parce que je l’ai mal élevé ! Ce sont des objets, des artefacts au sens premier du terme.

Enfin, Quinlan pouvait se tromper, mais c’était là sa conviction profonde. Il pouvait comprendre qu’on se prenne d’affection pour un jeu d’échecs sorciers, mais il n’arrivait pas à comparer ce genre d’attitude avec celles qu’on pouvait avoir avec les créatures de l’eau, les vampires ou, et il savait qu’il n’était pas exactement objectif, les loups-garous. S’il devait faire une hiérarchie de l’empathie, les jeux sorciers arriveraient quand même bons derniers.

C’était peut-être le côté profondément médicomage qui parlait, aussi : guérir était sa passion avant d’être son métier, et il prenait ça très à cœur. C’était peut-être la raison pour laquelle il était aussi chiant avec ses étudiants. Il haussa mentalement les épaules, écoutant le point de vue d’Hazel. Elle n’avait pas tort non plus, et effectivement, la moindre erreur en médicomagie pouvait se révéler lourde de conséquences. Par contre, Quinn était plus perplexe à propos du couplet sur les fils à papa. Il fronça les sourcils, pensif, et finit par secouer doucement la tête :

— Je ne pense pas que ce soit le cas pour le pendant magique de la médecine. Je n’ai pas l’impression qu’il y ait ce côté prestigieux, même si j’ai effectivement une étudiante, au moins, qui est là parce qu’elle a suivi la pression familiale. J’ai surtout l’impression que mes étudiants ont vraiment une vocation, et ça c’est cool. Gratifiant même, pour eux et pour moi. Au moins, on n’a pas l’impression de perdre notre temps.

C’est vrai que les choses étaient plus agréables ainsi : Quinlan ne savait pas comment il ferait s’il avait vraiment une promo de mous du bulbe qui refuseraient de travailler. Autant parler à un mur, non ? Si ça avait été le cas, il aurait sûrement démissionné bien vite pour retourner exercer dans un hôpital. Peut-être pas aux urgences de Ste Mangouste, mais dans quelque chose de plus calme, un service un peu moins ingrat… Peut-être qu’il se serait spécialisé ? Même si les urgences étaient une spécialité en soi mais… Le guérisseur était soudain pensif. Sur quoi aurait-il travaillé s’il avait été réellement spécialiste ? Il chercha silencieusement pendant une demi-seconde avant de se frapper mentalement. C’était évident, pourtant. La toxicologie.

Quinn se sortit de ses pensées en demandant à Hazel comment elle vivait à Avalon, en règle générale. Il savait que depuis quelques temps, un écrivain moldu s’y était également installé, mais Hazel avait quand même un avantage sur lui : bien que le monde magique ne soit pas sa culture natale, elle pouvait l’utiliser. Mal, avec difficulté peut-être, mais elle le pouvait. Ce pauvre Whitmore paraissait désespérément dépendant à côté d’elle. Pour Quinlan, c’était plutôt amusant & attendrissant de voir les gens s’adapter au monde magique. Ce n’était pas toujours facile pour eux, cela dit, et… Très souvent on oubliait que le monde moldu était bien plus accessible aux sorciers que l’inverse. Quinn rit doucement.

— Oui, je connais la Gameboy, j’en ai eu une. Oh, elle doit toujours être en état de marche mais elle est chez mes parents. J’ai grandi dans les deux cultures donc je ne pense pas appartenir plus à l’une qu’à l’autre…

Même s’il était résolument et sans aucun doute sorcier. Ce fait ne venait pas invalider tout ce qu’il avait appris de sa mère, tous les films & les séries qu’il adorait, les livres qu’il avait lus, et les jeux auxquels il avait joué. Hazel avait beau être sorcière, il était persuadé qu’elle n’avait pas à effacer la culture moldue de son esprit. C’était un ajout, une extension, pas un remplacement.

Mais il comprenait aussi qu’elle veuille en savoir davantage sur les sorciers et qu’elle cherche à gagner sa place. Avec Haveirson tout près, il y avait sûrement moyen de faire quelque chose ! Pour le transplanage, Quinlan n’avait aucune idée de comment elle pourrait faire, cela dit… Mais elle le rassura en évoquant un professeur. Avec un petit sourire, il termina de boire son chocolat avant de demander à Hazel de qui il pouvait bien s’agir. La réponse lui coupa le sifflet. Elle parlait de lui ? Pour le coup, Quinlan se sentit bien idiot, et émit un petit rire gêné.

— Pardon de devoir te faire expliquer tes propres blagues, parce que clairement, je ne pense pas t’être d’un grand soutien. Je suis pas mauvais en sortilèges, alors je pourrais te donner des cours particuliers de sorts quotidiens, mais ça, honnêtement, la plupart des sorciers peuvent le faire.

Hazel avait également évoqué le Pr. Dewitt, psychomage à Haveirson. Quinn ne l’avait pas encore rencontré, mais il était bien décidé à le faire.

— Oh, il faut que je m’entretienne avec lui aussi ! J’ai de grosses lacunes côté psychomagie, alors je pense assister à ses cours.

Comme quoi, on n’arrêtait jamais d’apprendre !
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MessageSujet: Re: Deux noisettes & un chocolat    Deux noisettes & un chocolat  EmptySam 23 Avr 2016 - 18:14

Même avec les explications de Quinlan, Hazel avait du mal à imaginer le fameux scrabble. C'était souvent un peu comme ça avec la magie, comme les sorciers peinaient parfois à imaginer des objets du quotidien moldu, dont l'usage semblait des plus évidents à Hazel. Une fois, elle avait parlé d'électricité à un sorcier qui n'avait jamais mis les pieds dans le monde moldu ni même dans une salle de classe de Poudlard où l'on apprenait les bases de l'étude de l'autre monde, visiblement. Elle avait beau lui expliquer le plus clairement possible le courant, les câbles, les interrupteurs, l'homme avait simplement fini par se lasser et brandir sa baguette en grognant que quiconque ne pouvait lancer un lumos était un arriéré et qu'il fallait bien être un moldu pour faire si compliqué alors qu'il y avait si simple à faire. Mais malgré son incapacité à visualiser le jeu, les hologrammes et ce que lui avait décrit Quin, sa façon d'en parler rendait le jeu très attirant. Il fallait qu'elle s'y essaye, peut être ces parties là seraient-elles plus relaxantes que celles d'échecs. Même si au fond, elle ne doutait pas que Quinlan avait totalement raison, que ces pions n'étaient que des objets animés et non des êtres, qu'ils n'avaient ni système nerveux, ni cœur, ni rien d'autre de ce genre, elle ne parvenait pas à se sortir de l'esprit l'idée que chaque fois ils avançaient vers une destruction presque certaine, avec si ce n'était la conscience de marcher vers leur fin momentanée, au moins la capacité de la prévoir. Ils démarraient chaque partie avec l'information qu'ils allaient finir décapités, broyés, projetés hors de l'échiquier, et Hazel ne pouvait s'empêcher de se plier au jeu de l’anthropomorphisme. Malgré tout, malgré ses réticences, elle trouvait chaque partie fascinante, et l'intensité du jeu sorcier rendait un passe-temps qui l'avaient toujours rebuté assez addictif.

« De l'intelligence artificielle magique. C'est quand même surprenant, tout ce que l'on peut faire grâce à la sorcellerie. Si les moldus pouvaient voir tout ce qu'il y a de beau dans nos capacités, et pas juste le risque... Je comprends qu'ils aient peur, j'ai beau être sorcière parfois, la magie m'impressionne aussi et me fait douter. Mais des atrocités, on en commet aussi sans magie. Mais rien qu'au niveau de la médecine, je suis certaine que vous savez guérir des maladies qui nous semblent absolument incurables. Et puis il y a les traitement radicaux, contre le rhume. Ou le truc qui fait repousser les os ? Je suis sûre que les sorciers aussi peuvent tirer bénéfice de la médecine moldue. Et puis il faudrait une politique plus claire. Mais ça, c'est déjà assez difficile dans un seul monde à la fois, alors fédérer les deux univers sous un gouvernement compétent, ça relève de la pure folie. Mais quand même. Je ne comprends pas pourquoi le monde sorcier n'est pas plus soudé par rapport à tout ça d'ailleurs. Parce que le secret magique internationale, bien il est international quoi. Alors pour moi, c'est de la responsabilité de chacun. Ok, le grand méchant sévit en Angleterre là. Quoi que j'ai entendu dire qu'il agissait aussi ailleurs en Europe. Tu sais quoi ? J'ai même entendu des gens faire un lien avec Dracula il n'y a pas très longtemps. Bref, on n'y peut rien si le fou furieux est chez nous. Je veux dire, quand Hitler a été au pouvoir, ses actes ont rejailli sur le reste de l'Europe et même du monde, de façon un peu plus indirecte. Et puis ils croient quoi ? Qu'il va dominer l'Angleterre et qu'il cessera là ? Que les moldus anglais ne voyagent jamais et ne décèleront pas des signes de magie ailleurs ? Il est évident que le problème est mondial et... »

Elle s'interrompit brusquement, l'observa quelques secondes en silence puis laissa échapper un rire un peu gêné, mais surtout amusé.

« Excuse moi, je m'emporte un peu. J'ai beau avoir fait du droit, la politique m'a toujours semblé passionnante. Peut être parce qu'elle m'échappe un peu et qu'elle a tellement d'importance ! En tout cas, nos gouvernements devraient savoir faire preuve d'empathie. Et puis je doute que les sorciers et les moldus soient totalement d'avis d'abandonner leurs voisins comme ça, sans le moindre intérêt pour leur sort. Bref, certaines choses me dépassent. »

Elle avait sérieusement dévié leur conversation, pourtant tout ce qu'il y avait de plus légère et inoffensive. Comment des jeux de société, en était-elle arrivée aux phénomènes politiques entraînés par les nombreuses menaces de guerres actuelles ? Peut être que les cours lui manquaient encore plus que ce qu'elle pensait, pour faire de la politique un mardi après-midi tranquille. Ou alors, elle s'ennuyait encore plus que ce qu'elle avait pu imaginer. En tous les cas, le sujet devenait plus sérieux, et comme tout ce qui entrait dans cette catégorie en ce moment, cela lui faisait penser à Haveirson, aux cours qui y étaient dispensés dont elle avait un aperçu grâce à ses quelques relations sans jamais pouvoir vraiment appréhender ce qui s'y tramait.

Elle hocha la tête en entendant les paroles de Quinlan. Peut être qu'avec un accès à l'éducation supérieur plus particulier, les sorciers mesuraient mieux leur chance, peut être faisaient-ils plus souvent leurs choix par vocation que par défaut. Moins de voies de garage, plus d'étudiants passionnés ? Ce devait-être assez agréable pour les enseignants,en effet. Par contre, elle ne comprenait pas comment les sorciers ne pouvaient pas trouver la voie médicomagique prestigieuse. Est-ce qu'il fallait viser un poste haut placé au Ministère, dans les bonnes grâces des quelques noms influents pour goûter au prestige ici ? C'était aussi un peu le cas dans le monde moldu mais quand même, sauver des vies faisait son petit effet.

Et en parlant du monde moldu, Hazel ne pouvait s'empêcher de parler de sa console préférée et un sourire radieux se dessina sur ses lèvres lorsque Quin lui appris qu'il avait aussi possédé un de ces jeux moldus. Malgré son amusement, son sourire s'étiola assez vite lorsqu'il parla d'appartenance. Elle y réfléchissait souvent, et pour le moment, le résultat ne la satisfaisait pas.

« Je crois que j'appartiens toujours plus au monde moldu qu'au nôtre. Et pourtant, je m'identifie de plus en plus aux sorciers. J'ai encore un peu du mal à savoir si je suis plus l'un, plus l'autre, ou aucun des deux. Tu crois qu'il y a un troisième monde pour les cracmols ? »

Elle resta un moment songeuse et haussa les épaules. Peu importait. C'était surtout une question de temps et malgré son impatience, elle savait qu'elle n'en manquait pas. Après toutes ces idées peu joyeuses sur la fracture entre moldus et sorciers, sur son incapacité de s'adapter et de s'intégrer totalement et autres petits bonheurs quotidiens, un trait d'humour semblait plutôt approprié pour Hazel. Encore aurait-il fallu que Quinlan comprenne ce qu'elle tentait d'insinuer. Et visiblement, ce n'était pas gagné.

« Non mais c'est pas ce que je voulais dire. Tu m'as déjà beaucoup aidé, et bien plus de fois que tu n'avais à le faire. C'était plus pour sous-entendre que tu avais de l'influence et qu'un jour, a force de connaître du beau monde, on ne pourrait plus me fermer les portes d'Haveirson, tu vois? L'idée étant de vanter ta position prestigieuse au sein du monde sorcier et d'afficher mon intention de profiter de notre relation pour servir mes objectifs. Mais avec ces explications, l'idée perd tout son comique. Pour ce qui est du professeur Dewitt, il a l'air d'être quelqu'un de très abordable. Je me dis que même si je n'aurais certainement pas choisi cette matière si j'avais pu étudier à Haveirson, ces leçons m'aideront peut être un peu mieux à comprendre notre monde, tu vois ? Encore que la sociologie serait plus adaptée pour ça, mais je me demande ce qui différencie la psychologie moldue de la psychologie sorcière, étant donné que des deux côtés, les gens sont faits plus ou moins de la même façon, avec un cerveau similaire et tout. Ça m'intrigue. Et puis plus je ferai de choses comme les élèves d'Haveirson, plus il me sera facile de me mêler à eux, j'imagine. D'ailleurs, dans cette idée de faire à Rome comme les Romains, je n'ai jamais vu un match de Quidditch, et je me demandais si j'aurais me droit d'assister à ceux d'Haveirson, ou juste aux entraînements, histoire de voir vraiment des gens voler sur des balais. J'imagine que c'est beaucoup plus classe que dans mes vieux dessins animés, et je meurs d'envie de voir ça. Tu crois que j'aurais le droit ? »

Des bruits de chaises attirèrent son attention sur la table des sorciers arrivés peu avant Quinlan, déjà prêts à repartir, ne laissant plus que deux tables occupées, dont celle où elle se trouvait. Au moins, eux partis, elle n'aurait plus à s'inquiéter de ne pas être assez disponible pour les clients et continuer sa conversation avec Quinlant plus tranquillement encore. Elle leur fit signe qu'elle arrivait et offrit un sourire à Quin.

« Ne bouge pas, je reviens. »

Elle s'empressa d'aller s'occuper du petit groupe qui à lui seul faisait le plus gros de l'animation du Parker's en cet après-midi d'un calme exceptionnel et revint vers la table de son ami ? Mentor ? Sauveur ? Elle ne savait pas réellement comment nommer Quinlan, ce qu'il était par rapport à elle, le rôle qu'il tenait maintenant dans sa vie. Certes, ils n'étaient pas amis comme elle pouvait l'être avec Ben, ou quoi que ce soit du genre, mais elle se sentait proche de lui. Ou plutôt, elle le sentait proche d'elle, elle ne savait pas trop. Mais elle se confiait facilement, et c'était signe qu'il était important. Il n'avait aucune responsabilité envers elle, mais il l'avait un peu guidée au début, plus ou moins volontairement, intentionnellement. Il avait aidé ses premiers pas dans ce monde après tout, donc mentor collait pas mal, mais tout avait plus été une histoire de hasard que d'engagement. Et pour ce qui était de son statut de sauveur, il l'avait été mais maintenant, il lui semblait qu'elle n'avait plus besoin d'être sauvée, qu'elle s'en sortait plutôt pas mal. Bref, plongée dans ses pensées, une assiette de scones à la main, elle revint vers lui.

« J'espère que tu aimes ça ? On en a un peu d'avance et je crois que personne ne va se battre pour les derniers aujourd'hui. »

HRP:
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MessageSujet: Re: Deux noisettes & un chocolat    Deux noisettes & un chocolat  EmptyMar 3 Mai 2016 - 18:23

Il en avait déjà discuté avec Clemens, et ils étaient tout deux parvenus à la conclusion que oui, on pouvait recréer de l’intelligence artificielle en magie, dans une forme qui est sans doute plus proche de la version moldue qu’on ne le pense. Hazel en fut étonnée, mais ce n’était sûrement parce qu’elle n’y avait jamais pensé elle-même. Quand on commençait à se pencher sur certaines questions, l’évidence était inévitable. Quinlan allait répondre et renchérir à ce propos, mais Hazel partit dans une longue tirade politique, parlant du statut des moldus et des sorciers aujourd’hui en Angleterre, et au-delà, dans le monde. Il y avait également des choses qu’elle ignorait, et Quinlan dut faire un effort pour se souvenir vraiment des choses importantes.

— La médecine moldue a beaucoup influencé la médecine sorcière, mais elle a ses limites. On peut soigner du moldu avec du sorcier, mais l’inverse est beaucoup moins vrai. De toute façon, je doute aussi qu’on parvienne à un accord, du moins, pas sans une bonne guerre civile. Le mieux serait de revenir à ce qui était avant. La magie fait toujours davantage peur qu’elle ne rassure, alors même si je suis effectivement capable de soigner mieux et plus vite certaines blessures, je me heurterai toujours à ce manque de confiance comme à un mur. Tant qu’il sera là, on ferait mieux de rester chacun de son côté.

Il s’était un peu renfrogné, surtout parce qu’Hazel avait avoué avoir des doutes alors que la magie n’était qu’un outil, un moyen. Elle n’était ni bonne ni mauvaise en soi, tout dépendait de la personne qui la manipulait. À ce titre, Quinlan pourrait également dire qu’il n’avait pas confiance en ces moldus qui pouvaient se balader avec une arme qu’il ne pourrait arrêter. Il n’y avait aucune confiance entre les peuples, et celles et ceux qui essayaient de l’instaurer se faisaient prendre pour cibles. Les torts étaient des deux côtés, et Quinlan plaidait coupable. Cependant, il préférait prendre ce risque, plutôt de se voir ostracisé, rejeté pour ce qu’il était plutôt que pour le mal qu’il pouvait faire. Franchement ? Il avait déjà donné.

— Quant au secret magique international, il n’existe plus. Je doute qu’on puisse revenir en arrière à ce niveau là…

Et ça le désolait, son intonation était assez claire là-dessus.

— Il est arrivé qu’il y ait des fuites, mais de cette ampleur ? Jamais. Oh, il y aura bien des pays pour dire qu’ils n’ont pas de sorciers, que ça n’existe pas chez eux, et que s’ils en croisent on les brûlera et on les lapidera en place publique.

Là aussi, il connaissait la musique, et elle ne lui était pas agréable.

— Ce ne sera pas vraiment des camps de vacances.

Merde. Cette levée du secret, c’était un coming-out général, et pas des plus faciles. Il y aurait toujours quelqu’un pour dire la chose qu’il ne fallait pas dire… Les moldus avaient déjà bien du mal avec les gens qui n’avaient pas la même couleur de peau ou les mêmes croyances alors bon. Hazel aussi était de cet avis, elle aussi avait marqué son point Godwin — il n’allait pas la blâmer, il l’avait fait avant elle — mais elle lui paraissait bien trop optimiste pour son propre bien.

— T’es plutôt positive… C’est bien beau de dire ce que le gouvernement devrait faire, mais on sait très bien ce qu’il fera ou ne fera pas. Tu sais, on pourrait croire que les sang-mêlés et les nés-moldus pourraient agir comme un ciment entre les peuples, pour les réunir. Mais on oublie de dire que souvent, c’est l’inverse. Ils sont pris à parti par l’un ou l’autre des ‘camps’, obligés de se justifier, et finalement, ils n’ont leur place nulle part, reste au centre en prenant des balles de deux côtés.

Il était sûrement un peu trop pessimiste, mais c’était comme ça qu’il voyait les choses. Elles étaient sombres, tristes et sinistres, et ça n’allait pas aller en s’arrangeant. La situation n’était pas encore assez chaotique : il fallait encore plonger, encore s’éloigner de la surface pour espérer enfin toucher le fond et remonter. Ce n’était encore que le début de la descente aux enfers. Alors oui, Quinlan était d’accord. Certaines choses la dépassaient.

Il comprenait qu’elle soit en pleine crise identitaire, qu’elle aussi se demande où était sa place, mais la façon dont elle en parlait avait le don de faire tiquer Quinlan. Ce n’était pas vraiment contre elle, juste qu’il avait cette tendance à la suranalyse, à tâtillonner au moindre mot, à reprendre quand il n’était pas d’accord ou pas sûr d’une formulation. Alors, si elle y allait les deux pieds joints comme un nomade du désert dans une flaque de boue…

— Les cracmols sont comme les nés-moldus, seulement à l’inverse. Ils sont là où ils se sentent le mieux, même si j’ai l’impression qu’on finit par leur cracher dessus peu importe la culture qu’ils choisissent. T’es à Avalon, t’as une baguette, pour moi t’es une sorcière. Est-ce que tu te vois repartir à vivre comme une moldue ? Ne plus jamais utiliser ou entendre parler de la magie ?

C’était ça la vraie question : c’était plus facile d’être un sorcier avec de la culture moldue que l’inverse, parce que le sorcier peut se faire passer pour moldu, alors que la réciproque n’est pas vraie. C’est ce que beaucoup semblent oublier parfois. De même, c’était le choix d’Hazel, donc Quinlan ne le lui annonça pas ainsi, mais les cracmols étaient davantage sorciers que les nés-moldus n’étaient moldus. Ils restaient dans la communauté sorcière, la plupart du temps.

Quinlan n’avait pas beaucoup d’exemples en tête, et ce qu’il disait n’engageait que lui — Neal, Clemens ou Isolde auraient des avis bien différents, sûrement plus mesurés et optimistes — mais voilà. C’était un sujet sensible, qui lui faisait hérisser le poil. Et Grumpy Doc n’aimait pas vraiment ça.

Du coup, il n’était pas non plus en forme pour l’humour… Il ne se considérait pas prestigieux, pas plus que disposé à faire entrer Hazel à Haveirson. Il n’avait pas ce genre de pouvoir, et il n’était pas sûr de le vouloir. Après, avec le Comte, tout était plus ou moins négociable, mais voudrait-on en payer le prix ? Pas sûr. Enfin, la conversation partit sur James Dewitt et la psychomagie, une discipline dont Hazel ne voyait pas vraiment l’utilité. Encore un signe qu’elle n’était pas habituée au monde magique.

— Je ne sais pas si nos cerveaux sont vraiment similaires, puisque les cerveaux sorciers sont capables de manipuler la magie. Les gestes, les objets, ce ne sont que des catalyseurs, dans le fond, on reste des gens capables de faire des choses seulement par la pensée. On doit forcément avoir des zones du cerveau dédiées à cela. Quant au reste, c’est très réducteur. Il existe des maladies magiques physiques, mais aussi mentales. Est-ce que la psychiatrie moldue est compétente pour traiter quelqu’un qui aurait subi des tortures à l’aide de la magie ? Dont on aurait manipulé les rêves ou les souvenirs ? Il existe des maladies qui privent le sorcier de sa magie, souvent lié à un trauma psychologique, d’autres qu’on n’explique pas. On parle aussi d’une maladie qui vient perturber le flux magique, ce qui oblige le sorcier à changer sa manière de penser la magie… Et je passe sur le traitement d’un patient psychotique mais capable d’utiliser de la magie. La magie, c’est la seule différence, mais elle est énorme. Elle est partout, elle régit tout, jusqu’à notre façon de penser. Donc forcément, ce qui est bon pour les moldus ne l’est pas forcément pour les sorciers, même si on peut penser le contraire au premier abord.

Hazel voulait s’intégrer, c’était une bonne chose et Quinlan ne devrait sûrement pas lui parler comme il le faisait, mais il n’arrivait pas à s’en empêcher. Un sorcier qui ne connaît pas le monde moldu, c’est drôle. L’inverse… Il trouvait ça rapidement agaçant. Sans vraiment pouvoir se l’expliquer, d’ailleurs. C’était un peu comme cette histoire de balais. Est-ce qu’on la laisserait voler ? Quinlan haussa les épaules.

— Seulement sous surveillance. C’est pas pour te faire chier, mais faudrait pas que tu tombes.

Là aussi, il fallait de l’énergie magique pour faire voler un balai. Un moldu en était incapable… Au mieux aurait-il beaucoup de mal à le contrôler. Et quand on parlait de hauteurs supérieures à deux mètres, le contrôle c’était quand même diablement important.

Hazel s’éloigna un moment pour s’occuper des clients, laissant Quinlan à son chocolat. Enfin sa tasse. Il pourrait en redemander un, mais il se demandait s’il ne ferait pas mieux de rentrer. Il se sentait tout à coup très fatigué, et il n’avait malheureusement plus la tête à être pédagogue. Or, c’était justement ce dont avait besoin Hazel. Elle revint alors avec une assiettes de scones en demandant s’il aimait ça. Il esquissa un petit sourire.

— Je n’en raffolle pas, mais j’ai un peu faim donc… Merci !

Il en prit un, le grignotant un peu distraitement. Elle avait sûrement encore plein de questions, avec le lot de réflexions moins méchantes que confites d’ignorance, auxquelles il ne fallait pas qu’il montre trop les crocs. Certains sujets étaient sensibles, certaines cordes vibraient trop fort ou trop douloureusement pour qu’il garde son masque d’enseignant. C’était dommage pour Hazel, mais c’était comme ça. Si Quinlan pouvait se changer lui-même à ce niveau-là, il le ferait volontiers. À plein d’autres niveaux aussi. Mais voilà, c’était son histoire et ce qu’il avait vécu qui l’avait rendu aussi méfiant, qui avait changé certaines choses en bosquets de ronces. Son entourage n’imaginait souvent pas l’ampleur que ça pouvait prendre, et les roses qu’on lui envoyait lui arrivaient souvent les épines devant.
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MessageSujet: Re: Deux noisettes & un chocolat    Deux noisettes & un chocolat  EmptyLun 16 Mai 2016 - 18:33

Hazel avait visiblement touché un point sensible, un domaine qui évoquait bien plus de choses chez Quinlan que les jeux de société sorciers. Elle n'avait pourtant pas eu l'impression d'aborder quelque chose de cruciale, du moins, pas de façon assez intéressante pour qu'il y réponde de manière si approfondie, mais cette tournure dans la discussion n'était pas déplaisante. Quinlan avait de quoi dire, et elle le regarda, un peu bouche-bée, partagée entre l'intérêt suscité par ses idées et cette sensation un peu étrange, comme une enfant qui aurait dit une bêtise sans même s'en rendre compte. Une petite fille prise à parler de choses qu'elle ne connaissait pas.

« Tu es bien plus calé sur le sujet que moi, c'est certain. »

Elle avait lâché ça dans un souffle, songeuse. Pas amère, non. Elle n'était pas vexée par la façon un peu abrupte qu'avait Quinlan de répondre, elle n'avait aucune raison de s'en offusquait. Elle avait d'ailleurs mis un moment à comprendre qu'elle avait peut être été un peu maladroite et pour cela, elle était contente d'avoir attendu qu'il termine totalement son monologue au lieu de l'interrompre comme elle avait été tentée de le aire, commentant ses idées au fur et à mesure. Peut âtre était-ce quand il avait fait allusion au cracmols qu'elle avait réalisé qu'elle semblait sans doute plaintive et immature. Ou bien s'était-elle sentie prise en faute lorsqu'elle l'entendit la trouver positive. Elle comprenait bien son idée, et oui, elle était sans doute bien candide, là. Mais pourtant, elle ne parvenait pas à considérer l'objectivité terre à terre comme la bonne attitude à adopter. Elle était lucide, dans une certaine mesure. Mais elle avait besoin de cette grosse dose d'espoir pour faire face à tout ça.

« Mais je ne sais pas, je pense qu'on a aussi besoin d'un optimisme dérisoire, même si bien sûr, il est impossible maintenant que tout aille bien dans le meilleur des mondes. Bien sûr, le choc est inévitable. Bien sûr, la guerre civile est une étape cruciale et sans doute indispensable dans l'évolution de nos mondes. Je n'arrive pas à voir comment les choses pourraient évoluer positivement, et c'est effrayant. Ouais, ça me fiche une trouille monstre. Mais malgré tout, si l'on ne se dit pas que tout ira bien, que tout peut être faisable, alors on ne fera jamais rien. Je sais que c'est injuste d'avoir si peur de la magie, tu sais ? Mais c'est quelque chose que l'on ne peut pas contrôler. Enfin, qu'ils ne peuvent pas contrôler. Je pense qu'il y a un sentiment d'injustice aussi parce que vous connaissiez notre monde. Et au fond, ça ne change rien et ça ne compte pas. Et puis tous ces problèmes, tu les connais mieux que moi. J'ai beau penser que l'ignorance est la pire des armes, le Secret Magique était sans doute une excellente chose pour le monde magique. Pas pour les autres. Pas pour les gens comme moi, ou ceux tenus loin de leur propre monde parce qu'il est facile de les maintenir dans l'ignorance. Mais c'est un pourcentage de perte acceptable nécessaire à tout bienfait, je suppose. Après, est-ce qu'on en reviendrait aux bûchers, aux exécutions... »

Elle haussa les épaules. Bien sur, elle n'avait pas partagé cette page de leur histoire. Les siens n'étaient pas du même côté de la torche. Même si généalogiquement parlant... Elle secoua la tête, pensive. Il lui était toujours difficile qu'elle tenait des mêmes ancêtres que les sorciers, que des membres de sa famille, un jour, avaient fait partie de ce monde, qu'elle avait peut être même de la famille, ici. Elle se sentait moldue, pour ça. Du mauvais côté. Et comme toutes les personnes rattachées à un tel crime, porteuses d'un macabre héritage, elle avait besoin de penser qu'il était absolument impossible qu'un tel massacre se reproduise.

« C'est naïf de penser que le monde a trop évolué pour ça, hein ? »

Elle soupira. Il avait raison, comment aurait-elle pu le nier ? Tout ce qu'il disait sur les nés moldus, c'était on ne peut plus vrai. Elle avait toujours l'espoir que quelque chose puisse rapprocher les deux peuples, qui se regrouperaient autour d'un intérêt commun et en oublieraient leurs différences. Et il était facile d'imaginer ces enfants au croisement des deux mondes comme cet intérêt commun. Le chaînon manquant liant deux groupes entre eux. Mais rien que pour les moldus, elle avait pu constater combien c'était illusoire. Les métis étaient toujours trop quelque chose, pas assez autre chose. Les gens ne parvenaient pas à s'identifier à eux pour ce qu'ils leur ressemblaient, mais voyaient toujours ce qu'ils avaient de différent. Si c'était valable pour deux pays, c'était encore plus important pour deux mondes. Mais elle ne parvenait pas à trouver la vérité dans tout ce que disait l'enseignant. Elle repensa à ses parents, à sa colère, à leur folie. A la douleur qu'il fallait éprouver pour en arriver là. A ce qu'ils lui avaient dit de leur incapacité à se résoudre à la laisser ne pas être comme eux, à la peur qu'ils avaient d'un monde dont ils se sentaient rejetés.

« Les cracmols ne se sentent bien nulle part, je pense. Je ne pense pas qu'ils soient mieux que les nés moldus. Ils sont la honte de leur famille, ils sont une torture pour la plupart des parents. Ils sont rejetés, comme tout le monde. Avec le savoir d'un monde sans en avoir les armes. Je ne dis pas ça pour protéger mes parents, tu sais mieux que quiconque à quel point je suis convaincue que ça ne donne pas tous les droits. Mais je ne pense pas qu'ils ressentent la capacité de choisir. Je ne m'imagine pas repartir. Mais je sens le rejet, parce que même si je suis une sorcière en un sens, je suis aussi une moldue. Je me sens comme telle parce que j'ai été façonnée ainsi. Je ne parviens pas à rejeter tout ce que j'ai été jusqu'ici. Au delà des capacités, il y a l'histoire. Et c'est la leur que je partage. Mais ouais, des fois je me dis que ce serait plus simple de ne jamais avoir su. J'aimais ma vie, avant. Maintenant aussi, mais j'ai bien plus peur pour mon avenir que ce n'était le cas avant cet été. Comme tout le monde, j'imagine. »

Le sujet dévia un peu, pour revenir sur ces fractures entre monde moldu et monde sorcier. Cette fois, ce n'était pas un problème social, et pas vraiment un problème, tout court. Elle n'avait qu'une très faible notion de psychologie, autant que n'importe quel quidam ayant lu la notice d'un ou deux antidépresseurs, observé ses pairs et convaincu que cela lui permettait à effleurer les mystères de l'esprit humain. Bien à tort.

« Je n'avais jamais vu les choses de cette façon. Ces cours particuliers vont réellement être une bonne chose. »

Elle s'étira, comme si la discussion l'avait vidée de toute énergie, et tenta de faire le point sur les idées échangées, de revenir sur ce qu'elle avait pu exprimer, de s'assurer qu'elle n'avait ignoré aucune des idées de Quinlan. Elle devait lui paraître tellement naïve, immature, un brin stupide... Adolescente en pleine rébellion, trop absorbée par sa recherche d'identité pour concevoir que le monde ne tournait pas autour de son petit nombril et qu'il y avait bien plus grave dans un monde en guerre. Elle le savait pourtant, et était loin de penser une telle chose. Mais même en sachant cela, elle parvenait à ressentir cette idée dans ses mots, et tenta de rectifier le tir, pas très adroitement.

« Je suis désolée si mes idées ou mes plaintes t'agacent. Je suis consciente que la guerre, ce n'est pas juste mon petit problème identitaire. Mais je suis effrayée, et j'ai du mal à m'y retrouver. Je déteste mentir à tout le monde, et quand on voit la haine d'un monde pour l'autre... je n'ai pas envie qu'on me considère toujours comme l'étrangère, où que je sois. »

Malgré tout, malgré cette légère appréhension d'être trop stupide pour occuper une bonne place dans l'estime de Quinlan, elle ne put s'empêcher d'exprimer son besoin d'approcher une nouvelle facette du monde sorcier. Si elle n'avait jamais été férue de sports de balles dans le monde moldu, le quidditch, et plus particulièrement le fait qu'il se joue dans les airs, l'attirait. Elle se demandait ce que l'on ressentait, perché sur un bout de bois au milieu du vide, et elle l'avoua à Quinlan, souriant à son commentaire. Elle n'y vit aucune lassitude, aucun agacement. Juste l'expression d'une inquiétude qui ne la dérangeait pas.

« Pour le moment, je ne me vois pas voler de toute façon. Les regarder sera bien suffisant. »

Elle ouvrit la bouche pour parler de nouveau, pour admettre qu'elle n'avait jamais compris cet engouement de leurs compatriotes pour les scones, que la petite clochette accrochée à la porte d'entrée retentit. Le patron du pub, accompagné de deux ou trois sorciers qu'elle avait déjà vus avec lui, firent leur apparition et Hazel fit la moue. Elle allait devoir mettre un terme à cet échange et rependre son poste, et affichant un sourire doux, elle souffla à Quin

« Je vais devoir te laisser. Ça m'a fait plaisir de discuter avec toi. »
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MessageSujet: Re: Deux noisettes & un chocolat    Deux noisettes & un chocolat  EmptyJeu 9 Juin 2016 - 7:09

Il y avait des choses auxquelles Quinlan était particulièrement sensible, et la façon dont Hazel les avait abordé l’avait un peu secoué… Pourtant, il ne tenait pas la jeune femme pour responsable : il avait répondu un peu sèchement principalement parce qu’il était révolté contre ce monde et ce système face auxquels il était impuissant. C’était ça, le plus gros souci, au final. Il n’arrivait pas à être comme Hazel, à espérer même de façon un peu folle. Il était trop pessimiste pour son propre bien, trop négatif. Peut-être trop attaché au passé aussi. Le Secret Magique International était levé, et tout ce à quoi Quinlan aspirait, c’était de revenir à ce qui était avant. Or, ce n’était sûrement plus possible. D’autant plus que cette utopie n’en serait pas une pour tout le monde, comme le soulignait la jeune femme. Ce système laissait encore des gens de côté, et contribuait à renforcer le sentiment d’injustices de certains. Quinlan n’avait pas grand-chose à répondre sur ce coup-là, et se contenta de hocher la tête.

Quant aux exécutions… Peut-être qu’il s’agissait de pure paranoïa alarmiste, mais Quinlan n’en était pas certain. Quelque chose lui disait que tout ce qui s’était produit un jour était susceptible de recommencer, si tant est qu’on ait la bonne situation de départ. Alors, il haussa les épaules.

— Naïf, je sais pas. Mais je pense qu’on évoluera jamais assez pour rendre les massacres impossibles ou du moins, improbables.

Un peu comme si, pour lui, c’était codé dans nos gènes. Cette façon de penser allait à l’encontre de ce qu’il avait l’habitude de prêcher, c’est aussi pour ça qu’il ne le dit pas à voix haute. Pas la peine de relancer un débat qui commençait à le fatiguer. Encore une fois, il ne jetait pas la faute sur Hazel, mais il aurait clairement voulu parler d’autre chose. Bon. Après, s’ils en parlaient, c’était bien parce que lui avait mis le sujet sur le tapis. Il ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même.

Cela dit, ce qu’elle disait sur les Cracmols était intéressant : c’était un sujet soigneusement évité la plupart du temps, qui mériterait sûrement qu’on se penche un peu plus dessus. Ne serait-ce que pour sortir de leur isolement toutes ces personnes laissées sur le bord de la route par le système. Là encore, il n’avait pas grand-chose à répondre, et se contenta de noter mentalement ce que lui disait Hazel. La réciproque semblait aussi être vraie.

— Plus que les cours, je pense que le fait d’être entourée par des sorciers va aider aussi. Il y a des choses qu’on trouve nulle part dans les livres.

Ça ne devait vraiment pas être facile pour elle : devoir se faire à l’idée d’un autre monde en se disant que c’était désormais le sien… Quinlan devait avouer qu’il ne pouvait pas se mettre à sa place, et qu’il n’avait sûrement aucune idée de ce qu’elle pouvait ressentir. Il pouvait bien tenter des analogies, mais la base était trop différente pour que la comparaison soit réellement pertinente.

— Enfin, si ça peut te rassurer, tu n’es pas une étrangère pour moi. Pas ici.

Elle avait simplement beaucoup de choses à rattraper, et ça ne se ferait pas en cinq minutes. Mais contrairement à ce qu’elle pouvait penser, Quinlan ne la considérait pas comme naïve ou stupide. Juste… bien plus positive qu’il ait jamais pu l’être lui-même. Elle avait cette légèreté qui avait tendance parfois à agacer Quinn autant qu’à l’inquiéter : il se demandait toujours comment pouvaient réagir ce genre de personnes, une fois qu’elles tombaient de leur petit nuage. Et en parlant ça, Hazel rassura Quinlan à propos des balais, ce qui le fit sourire.

— J’ai regardé quelques matchs, quand j’étais à Poudlard et pour être honnête… j’y voyais pas grand-chose. Ils vont trop vite.

Ponctuant sa phrase d’un rire doux, il hocha la tête quand Hazel se leva. Il se leva à son tour, même, se disant qu’il était peut-être l’heure de repasser à la bibliothèque, ou bien de rentrer chez lui.

— À la prochaine alors !

Laissant de quoi payer ses consommations — avec un joli pourboire pour Hazel quand même — Quinlan quitta le Parker’s Coffee silencieusement, pensif. La jeune femme lui avait donné de quoi réfléchir, il restait juste à savoir si c’était une bonne chose ou non.
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