Hatred and darkness. ~ Libre

Neville cherchait Aldabella partout ce dimanche. Elle n'était pas en salle commune et il ne la voyait pas dans les couloirs du château. Enfin, elle pouvait y être mais comme Neville se déplaçait et que Alda devait faire de même, il y avait une chance infinie pour qu'il la trouve. Il voulait lui parler de ce qu'il avait trouvé aux serres quand il avait passé un agréable moment avec Hestia, une camarade poufsouffle.

C'est pourquoi il espérait que sa chance lui sourisse dans les sous-sols. Neville savait qu'il avait quand même plus de chance ou plutôt malchance de tomber sur un élève de Salazar Serpentard qu'un gryffondor à cet endroit. Et la chance l'abandonna directement quand il entendit une voix qu'il avait déjà perçu lors de "l'ennuyeuse réunion" d'Andrew en Salle sur Demande.

"Bonjour." dit-il pour être poli même si ne portait pas cette élève dans son cœur.

Neville savait que beaucoup de monde ne la portait nulle part en dehors de la troupe de vils serpentards qu'elle s'était constituée. Il lui dit juste :

"Moi... Un... Héros ?"

Il n'en revint pas et compris qu'elle se moquait de lui quand elle lui balançait "Zéro" sans se gêner.

"C'est plutôt Harry le Héros de Poudlard. Tu devrais le savoir. Les serpentard le détestent assez pour ça. Moi... moi... moi, je ne suis... je ne suis que son ami."

Neville était soulagé des dernières paroles de Lilianor car oui, c'était encore elle qui était là où se trouvait Neville. Le sixième année voyait bien qu'elle ne l'aimait pas et cela depuis le jour de la réunion. Le jeune homme s'attendait donc à des représailles sur sa modeste personne de Lion Courageux.

"Encore... heureux. Je n'ai aucun intérêt vers toi non plus."

Il sentait sa baguette dans la poche droite de sa robe de sorcier. Il vait machinalement glissé sa main lorsqu'il avait vu la serpentarde. Le contact de l'objet magique avait un effet apaisant sur le gryffondor contrairement aux paroles de cette "méchante" Lilianor qui énervait Neville.

Pourquoi fallait-il qu'elle rabaisse tout le monde comme ça ? Qu'avait-elle de plus ou fait de plus pour se croire supérieue ? Neville imaginait qu'elle serait comme tout le monde quand la guerre toucherait le château. C'est à dire qu'elle essayerait de rester en vie ou de sauver ses amis...

"Merci. Au Revoir."

Il disait tout cela sur un ton qui se voulait des plus neutre et poli. Neville ne voulait pas chercher la bagarre. Il avait d'autres choses plus importantes en tête. Des choses qui concernait l'avenir sorcier et "Vous-Savez-Qui."

Mais où était donc Aldabella Pendergast ? Vivement qu'elle vienne ou n'importe qui d'autre le tirer de cette situation.

Voilà que Lilianor, cette maudite Lilianor retenait Neville en lui posant d'autres questions insultantes. Neville se demanda si cette fille avait un vrai ami ici mais n'eut pas le loisir de pousser la réflexion plus loin.

"Ce que je fais ne concerne que moi. Je cherche juste une personne à qui je dois parler."

Il enchaîna sur :

"Harry un Zéro ? Alors pourquoi Tu Sais Qui Essaie tout le temps de le tuer ? Il doit le craindre encore plus que je te crains..."

Neville n'en revenait pas d'avoir osé dire ça. Il regrettait un peu ses paroles par crainte d'avoir envenimer la situation. Il retira sa main de sa poche droite mais sans tenir sa baguette. Il ne voulait pas effrayer Lilianor mais il semblait qu'elle faisait celle qui était forte. Elle devait bien avoir un point faible et Neville ne le connaissait pas. Alors il ne pouvait pas l'user contre cette personne.

"Tu parles de mes parents... Mes parents... Mes parents..."

Neville commençait vraiment à avoir envie de la frapper ou plutôt lui lancer n'importe quel sort tant que celui-ci fasse mal à cette vilaine harpie. Mais il n'en vit rien et arriva de justesse à retenir sa colère et les larmes qui voulaient couler.

"Tu parles de mes parents mais tu ne les connais même pas."

Il recula de quelques pas. Il ne pouvait plus supporter la débilité et la méchanceté de Lilianor. Et dire qu'elle le traitait lui de Zéro. C'était elle qui était la plus à plaindre ou non. Neville n'allait pas s'abaisser à ça.

"Ils sont mes parents c'est tout. Et je vais te dire ce qu'ils faisaient dans la vie... C'était des aurors réputés qui oeuvraient dans l'Ordre Du Phénix. Alors je sais bien que vous les serpy vous préférez les Mangemorts mais je suis fier de mes parents et je les défendrais contre tout ce que tu pourras dire."

Neville espérait que quelqu'un vienne prendre sa défense. Pas qu'il soit incapable de se défendre. Il l'avait prouvé l'année dernière au Ministère avec ses plus proches amis.

"Ils vont bien pourquoi ? Tu t'intéresses à ma vie ou tu veux juste me charier pour me faire souffrir... Est-ce que je m'occupe des tiens ? Non, je me fou de toi. Si tu me déteste ; faut savoir que je te haïs entièrement. Voilà c'est craché."

Neville avait peur. Il ne savait pas s'il était de taille à lutter contre cette fille qu'il ne trouvait même pas belle et surtout inutile. Comment le monde pouvait avoir créé une chose aussi insignifiante et inutile qu'un dictateur moldu ?

Les chaleureux rayons de soleil de ce premier jour du mois de juin se faisaient amplement désirer, tandis que la blonde était plongée dans l'intense lecture d'un de ses bouquins de Botanique. L'apprentissage se faisait tortueux ; voilà plus de deux bonnes heures que sa tête était appuyée sur sa paume & son coude reposé sur la table, représentant à la perfection la flemme légendaire dont la Serpentard faisait preuve lors de ses longues révisions.

« J'ai vraiment besoin de sortir, Stanislas. » lança-t-elle au personnage en question, un air suppliant sur le visage. Parce que, même si cet individu arrogant était son meilleur ami, il demeurait un ennuyant aristocrate. Bossant assidûment pour obtenir ses ASPICs haut la main, elle aurait pu soupirer tant son acharnement l'agaçait. Cependant, la nicotine & le vent chaud du parc fleuri l'appelaient, et il était inenvisageable qu'elle y aille seule. « Allez, ça fait quatre heures, si je lis une phrase de plus, je vais mourir. » Elle laissa retomber lourdement sa tête sur la table, en transperçant l'atmosphère silencieuse & tendue d'un son plaintif. Puis ; elle sourit doucement, ne dévoilant en aucun cas l'effet de sa victoire lorsqu'elle perçut finalement le crissement si distinctif de la chaise où reposait le fessier du fils Karkaroff. Elle releva lentement sa caboche, ne laissant que dépasser ses yeux, sa vision rayée par sa crinière blonde recouvrant son visage frêle.

Enfin, elle l'entendit ; sa voix si grave. Ce fut le signal. Son corps maigrichon se retrouva debout en un instant, alors que de ses bras agités Charlie remettait le fauteuil en place, son bois cognant contre la table précédemment considérée comme un lit par la verte & argent. S'emparant précipitamment de son bras, Charlie l'entraîna rapidement vers la sortie ─ de peur qu'il ne change d'avis.

Déboulant alors dans les couloirs, le duo arrogant qu'ils formaient ne passait pas ─ jamais ─ inaperçu ; croisant finalement quelques Poufsouffles effrontés, qui détournèrent le regard à la vue de cette figure d'autorité. Insolente. Elle aimait qu'on la respecte, qu'on la craigne. Elle aperçut vaguement Zyskowski en compagnie de personnages inconnus, ne leur accordant plus d'importance que ce que ces dernières méritaient, elle ne s'arrêta pas, l'appel de l'extérieur se faisant trop insistant. Pourtant, ce fut les paroles agressives qui tirèrent Charlie de son épanouissement ; petits chiens. Pardon ? Ce n'était définitivement pas le genre d'insultes qui appartenaient à une vipère ; trop simple, pas assez efficace. Digne d'un bon à rien. Cependant, la remarque fit s'arrêter brusquement l'Américaine, s'attirant un regard étonné de la part de son meilleur ami. « Viens. On va s'amuser un peu. » la blonde avait maintenant le regard dur ; outrée par tant d'imprudence. Ses talons noirs claquèrent sur les dalles des sous-sols, tandis qu'elle revenait sur ses pas, voulant absolument mettre un visage sur cette voix infantile.

D'ailleurs, en posant enfin son regard sur ce dernier, elle faillit rire, tant il était absurde de provoquer Zyskowski sur son territoire ─ voire de la provoquer tout simplement ; même un Blaise enragé n'était pas assez stupide pour s'adonner à ce genre d'exercice. Qui était tout-à-fait suicidaire.

Elle lança un regard interrogateur à Stanislas ; c'était une blague.

« Ses petits chiens, hein ? » Répéta-t-elle, agacée en réalité, « N'oublie pas que les chiens mordent, parfois. Souvent. Pas comme les pigeons », car en s'en prenant à Lilianor, ce jeune imbécile s'attaquait à toute la maison des serpents. Et, Charlie le prenait personnellement, fixant un court instant l'autre qui semblait se ramollir à vue d'oeil, pour finalement reporter son attention sur l'être dépourvu de bon sens, « j'espère avoir mal entendu. A qui avons-nous le déshonneur ? » sa langue claqua, témoignant de son attitude énervée. Elle se mit à la hauteur de l'une des saule cogneuse de Serpentard, déterminée. « Tu ferais mieux de ranger ça, avant de te faire mal. » elle indiqua d'un simple relèvement de menton la baguette, que le p'tit tenait fermement dans sa main, moqueuse.

Assez possessive avec sa maison, ouais.

(Une page se tourne, froisse l’air et son papier s’échoue au bord du livre. La conscience aspirée par les mots dont il s’abreuve, Stanislas a perdu le chemin du monde réel et arpente le savoir sur les routes que forment des phrases. De temps à autre, un soupire venu laver ses poumons de l’air humide de la salle commune anime son torse. Mais jamais ses yeux ne se détachent des manuels et autres grimoires. Peu importe ce qui l’entoure, l’important est sa réussite ; celle-ci passe par une concentration inébranlable et d’intenses révisions.)

« J'ai vraiment besoin de sortir, Stanislas. » Dans un froncement de sourcils, le slave tenta de rester focaliser sur le sens des mots, voulant faire abstraction de la remarque de Charlie ; injustement, il l’avait traîné dans un programme éprouvant de révision, accusant sa meilleure amie d’être trop laxiste quant à l’importance d’apprendre ses cours. Pensant qu’il était de son devoir de prévenir l’échec de ses examens, Stanislas voulait s’assurer que Charlie travaille un minimum. « Pas encore. » Articula-t-il, stoïque ; ne daignant pas relever la tête de son bouquin. « Allez, ça fait quatre heures, si je lis une phrase de plus, je vais mourir. » Et pour illustrer ses paroles, la blonde Serpentard, d’ordinaire fougueuse et vive, écrasa mollement son crâne contre le bois du bureau. Le ton mat qu’avait causé la rencontre des deux interrompit le silence des lieux.

C’est précisément suite à cet écho désinvolte que Stanislas, lui, releva le menton pour prendre connaissance de l’état avec lassitude. En considérant la crinière blonde qui s’épanchait sur la table, il ne put retenir un soupire blasé. Quelle comédienne, celle-ci. Pourtant un rictus condescendant étira ses lèvres pendant qu’il rangeait ses affaires aussi efficacement que soigneusement. Poussant de ses jambes son siège en arrière, Stan s’écarta de la table et entreprit de se lever en engouffrant dans la gorge de son sac ses derniers livres, faisant mine de ne pas apercevoir la sournoise guetter le moment de libération.

« Dépêches-toi, je risquerais de changer d’avis... », Menaça-t-il pour plaisanter – quoiqu’on puisse douter de la rigolade. Mais déjà la gracile demoiselle s’était empressée de quitter la table et ranger son fauteuil ; si rapidement que Stanislas hésita quant à l’avoir vu se lever seulement. Sans plus de formalité, la furie à la couronne dorée s’empara aussitôt du bras de Karkaroff et l’entraîna loin de ses parchemins décomposés, sans laisser le temps au jeune homme d’éprouver une opposition. Quelques secondes avaient suffit pour qu’ils se retrouvent à déambuler dans les couloirs.

L’esprit encore embrumé par quelques formules d’arithmancie, Stanislas se contentait de marcher aux côtés de sa meilleure amie ; elle aurait put se rendre jusqu’aux toilettes des filles qu’il l’aurait suivit sans broncher. Il faut dire que la nuit passée n’avait pas était des plus reposantes ; la veille, Karkaroff et demoiselle Westminbrook se rencontraient au sommet de la tour d’astronomie pour une conversation des plus sérieuses. L’annonce de leurs fiançailles avait tourmenté la conscience du slave plus que de raison. C’est d’un sommeil troublé qu’il se fût réveillé et, de toute évidence, le manque de repos lui causait des humeurs.

Visage fermé et regard froid, il fendait la maigre foule avec Charlie, délaissant à leur passage un sillage de charisme et d’arrogance. Son seul objectif à présent, était de consumer une cigarette en compagnie de celle indispensable à ses journées. Une pause, un répit, une trêve. Mettre de côté les maux et ces imbéciles qui peuplaient Poudlard. Un regard meurtrier assombrit son regard alors qu’il écarta d’un coup d’épaule une Serdaigle – pauvre malheureuse se trouvant sur son passage, le mauvais jour. Mais quelques instants après, Charlie s’arrêta, alerte. « Un problème ? » L’air interrogateur, Stanislas attendait qu’elle s’explique. « Viens. On va s’amuser un peu. »

Les deux saphirs roulèrent au fond de ses orbites, dépités, alors que le duo revint sur ses pas. Étaient présents Lilianor, Neville Londubat et Morange Tiller. Évidemment. Son visage s’exaspérant davantage en comprenant qu’il y avait conflit, Stanislas scruta le faciès de chacun d’entre eux, pour tenter d’analyser la situation – alors que Charlie se chargeait de montrer les crocs. De fait, trouver Lilianor avec une mine aussi perfide n’était pas une surprise, particulièrement lorsqu’un Gryffondor lui faisait face. Mais le jeune Tiller, lui, avait un rôle à déterminer. Néanmoins, sa présence ici ne perturba pas Karkaroff ; ils avaient un accord et tout deux s’y tenaient. En dehors de leur secret, ils s’ignoraient.

« Tu ferais mieux de ranger ça, avant de te faire mal. », feula Charlie d’une voix agacée à l’attention de Morange.

Comme tout ceci était lassant... Mains fourrées dans les poches de son pantalon, Stanislas se tenait derrière Charlie avec désinvolture. Depuis leur arrivée, il l’avait laissé amorcer les offensives, n’ayant strictement rien perçu de ce qui s’était dit. De plus, Lilianor et Charlie étaient de vraies vipères lorsqu’elles le voulaient ; Charlie de surcroît, la pire des petites peste. La sienne.

De fait, Karkaroff ne s’inquiétait pas de leurs arguments, ni de leur devenant. Jusqu’alors, la querelle ne s’attaquait pas à lui – ce pourquoi il s’en moquait éperdument. Pas non plus à Charlie, qui avait prit les devants. Ainsi, aucune raison ne lui étaient donnée de se montrer agressif. Néanmoins, la simple interruption d’un conflit au milieu de sa journée l’exaspéra – c’était du temps perdu. Était-ce trop compliqué que de se tenir correctement, sans avoir à s‘insulter au détour d’un couloir ? Il avait mieux à faire ; qu’on en finisse.

D’un œil inquisiteur, il imposa son regard écrasant sur chaque visage présent. « Peut-on savoir ce qui suscite ces remontrances ? »