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 Jeu de miroirs [ft Wu Wei]

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MessageSujet: Jeu de miroirs [ft Wu Wei]   Jeu de miroirs [ft Wu Wei] EmptyLun 18 Juil 2016 - 19:14

Le soleil se pointait timidement derrière les nuages de Londres. L’été anglais, c’était comme revenir directement au mois d’octobre. Avec des températures un peu plus élevées, quand même. Le Chemin de Traverse grouillait de monde, même à cette époque de l’année. Mara pensait que les rues se seraient vidées ; que les gens auraient préféré le beau temps à la grisaille du pays. Fallait croire que non. Les mains enfoncées dans les poches, la tête dans la lune, elle errait. Mais tout ce qui erre n’est pas perdu.

Un tintement d’argent annonça son entrée dans la boutique. En fait, on aurait plus dit une bibliothèque surchargée qu’une boutique. Y avait des bouquins de partout ; des vieux, des neufs, des œuvres d’art, des sales… A chaque livre sa personnalité. La blonde aimait à se dire qu’ils étaient comme des humains de papier. Transportant des messages, apportant des réponses. Ils étaient tous uniques et formaient une harmonie chaotique. Un grand patchwork de savoir.

Ses yeux parcouraient les titres, les auteurs inscrits sur les tranches des ouvrages. Certains étaient à peine lisibles, effacés par le temps. Elle savait exactement ce qu’elle cherchait, mais elle adorait sa petite promenade au milieu des rayons. C’était comme voyager dans l’esprit d’une personne omnisciente ; à la fois solennel et envahissant. Mais elle se sentait en sécurité ici, ça l’apaisait cette ambiance chargée de connaissances. Parfois, le silence était quelque chose de violent. Pas là.

Un gros livre sous le bras, elle se dirigea vers le comptoir pour en faire son nouveau disciple. Elle allait l’étudier en long, en large et en travers. Il fallait qu’elle sache absolument tout sur les loup-garous, sur leur nature profonde. Aucun détail ne devrait lui échapper, elle serait incollable sur le sujet. Plus elle envisageait sa nouvelle fascination, plus elle trépignait à l’idée de dévorer ce bouquin.

Le tintement d’argent résonna encore, et instinctivement elle posa son regard sur le nouveau venu dans ce temple. Ses yeux devinrent ronds comme des Rapeltout, et elle recula vivement de deux pas. Par surprise, par étonnement, ce que vous voudrez ; dans tous les cas, deux énormes livres poussiéreux venaient de percuter le sol. Fracas et plus un bruit. Mara buguait encore sur le jeune homme qui avait passé la porte. Wu Wei, lui, ici. Quelle probabilité qu’il lui tombe dessus, hein ?

Mécaniquement, elle remit les livres dérangés en place, sans se presser. Le temps de se rassembler elle-même, aussi. Le choc de la surprise était passé ; fallait agir normalement. Et elle revoyait Wu, dans sa robe au blason des Aigles, déambuler nonchalamment dans la salle commune. Merlin qu’elle était niaise, dans ses jeunes années. Sans lui accorder un autre regard, elle bafouilla une excuse au gérant et chercha des Gallions. Et comment vous expliquer qu’elle mourrait d’envie qu’il la remarque ? Juste une fois, juste cette fois.


Dernière édition par Mara Kvelgen le Mar 19 Juil 2016 - 22:50, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Jeu de miroirs [ft Wu Wei]   Jeu de miroirs [ft Wu Wei] EmptyMar 19 Juil 2016 - 22:43



Il s'agissait d'une crevasse curieuse que le chemin de traverse, une espèce de gouffre où se fondait en lacis tentaculaires les extravagances d'un monde sorcier et les préoccupations d'un autre qui ne l'était pas ;  Wu s'extirpait à peine du dédale du métro mais il résonnait déjà en échos les réclames provocantes de La Gazette du sorcier au travers des pas et des rires clairs comme des éclaboussures.  Lui-même portait la mise du plus désinvolte des étudiants - coiffé d'une casquette, chaussé de tennis blanches, vêtu d'un jean et d'un sweat-shirt comme ils l'étaient tous dans les villes d'Angleterre où s'épanouissait finalement le soleil ; mais il se trouvait des parchemins dans son sac-à-dos, des plumes et un encrier de verre ciselé, auprès d'une calculatrice scientifique et d'un stylo bille.

Les choses ne s'étaient jamais produites autrement que de cette façon, à la manière d'une concession adroite entre les vacances scolaires passées à travailler au supermarché familial, à empaqueter de papier kraft des yaourts parfumés à la fraise et du coton démaquillant,  et sa scolarité au sein du domaine austère et solennel de Poudlard, où il lui avait été enseigné les vertus de l'essence de dictame et les propriétés de la pierre de lune. Deux ans après son départ de Serdaigle, lorsqu'il assistait aux cours du soirs offerts par la faculté publique de Manchester, il portait avec lui sa baguette de roseau enfouie dans les poches d'un épais manteau matelassé ; et sur son bureau s'empilaient les ouvrages dont Aurora Sinistra leur avait suggéré la lecture, emprunts d'un mysticisme nébuleux sur lequel aucune publication de Freeman Dyson n'aurait pu porter lumière.  

C'était la raison pour laquelle il se trouvait ici, à la veille de son départ pour Avalon - il arrivait que les enchevêtrements successifs de références, de citations sibyllines et de denses compendiums convergent vers un ouvrage spécifique ; et souvent, cet ouvrage n'était pas de ceux que l'on trouvait dans les rayonnages d'une bibliothèque universitaire.

A la façon d'une brume éthérée, de ces brouillards luminescents qui s'épanouissent très tôt dans la ville lors des matins d'été, quand le ciel est encore une mosaïque de chartreuse, d'orpiment et d'incarnat, l'enseigne voilait le soleil - et son rayonnement ambrée s'échouait dans l'écheveau confus des lourds grimoires. Wu ôta machinalement sa casquette, en pénétrant à l'intérieur - elle était le seul de ses vêtements qui ne soit pas noir mais rose framboise, brodé en fil fuschia de la mention speedmarket wei, près de la visière ; infimes, la nuance de ces petites lettres s'évanouissaient dans le semi-pénombre.

Son entrée précéda un choc mat, étouffé par la poussière, assorti au bruissement de pages qui se froissent - semblable aux frémissement frénétique des ailes d'un oiseau affolé, dans le silence compact. Il leva les yeux.

Il connaissait les soeurs Kvelgen ; il s'agissait de l'un de ces noms qui se répètaient au fur et à mesure des années, alors qu'elles se succédaient sous la coiffe du choixpeaux magique; des soeurs de l'est, disait-on parfois ; et des soeurs qui avaient des "choses à se reprocher", suggérait récemment la presse, d'une façon plus pernicieuse, au lendemain de la Bataille de Poudlard. Il ne souriait pas, en croisant le regard de Mara Kvelgen, parce que sourire n'avait jamais vraiment été un réflexe et qu'elle semblait curieusement crispée - acculée, détournée sur le vendeur et dans la quiétude ouatée de la librairie comme sur une alcôve.

Aussi, ce ne fut que lorsqu'elle acheva sa transaction dans le tintement des gallions qu'il détourna de nouveau son attention sur elle, depuis les monceaux de grimoire; et, d'un mouvement du menton, quand il parvint à se saisir de son regard, il lui indiqua le porche. Cela signifiait tout à la fois, peut-être pourrions nous parler et j'arrive dans un instant ; il tenait un exemplaire des Propriétés magiques du régolithe, un ouvrage aux pages boursouflées par l'humidité, au moment où ce fut effectivement le cas - cinq minutes plus tard.

A nouveau, il fut noyé de la lumière et du bruit de la ville ; se recoiffa de sa casquette.

« Hey, Mara. Excuse-moi. », commença-t-il après avoir posé son regard sur la montre digitale qui, a son poignet, affichait en de larges chiffres gras SEIZE HEURES VINGT HUIT - elle avait attendu.  

« Nous étions ensemble, à Serdaigle. » précisa-t-il ; et s'il ne dit pas, j'ai entendu parler de ce qui s'est passé et n'ajouta pas la fin d'année a été plutôt difficile, n'est-ce pas ou même, j'ai lu ton nom, dans la Gazette du Sorcier et définitivement pas est-ce que ce sont les griffes de Greyback, qui ont marqué tes épaules, il s'enquit : « Est-ce que tu vas bien ? »

Il la regardait calmement, et le ton placide de sa voix aurait pu être celui qu'il est bon d'adopter afin d'adresser un sujet beaucoup plus banal -- il avait effectivement lu La Gazette du Sorcier, pourtant.



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MessageSujet: Re: Jeu de miroirs [ft Wu Wei]   Jeu de miroirs [ft Wu Wei] EmptyMer 20 Juil 2016 - 2:51

Donc, il l’avait reconnue. En tout cas, son signe de tête voulait bien dire quelque chose. Sans un mot, la blonde paya et sorti son paquet dans les mains. Ça cogitait sec dans son esprit ; il l’avait reconnue. Sans doute pas à cause de sa gueule d’ange. Wu avait forcément du entendre parler de la bataille, en lisant la Gazette. Mara aussi, elle l’avait lue. Comme tout le monde, d’ailleurs. Et elle serra les dents au souvenir de ce foutu article. Cette abrutie de journaliste la faisait passer pour une criminelle en devenir. Le vilain petit canard des sœurs Kvelgen. Comme d’habitude.

Elle respira profondément. A vrai dire, ça ressemblait plus à un lourd soupir. Ses billes bleues toisaient l’étudiant. Pourquoi elle attendait, au juste ? Elle pourrait très bien se tirer, et esquiver tout ça. Dans le fond, ils se connaissaient pas. C’était juste elle qui restait bloquée sur cette admiration naïve qu’elle avait pour lui. Elle saurait même pas vous expliquer d’où ça lui venait. C’était comme ça ; il était un vrai mystère. Et les mystères sont fait pour être élucidés.

Ça y est, le voilà qui sortait de la librairie. Reste calme ma grande, c’est pas la mort. C’est pas comme si t’avais survécu à un massacre à Poudlard. T’as vu pire ; et pourtant un simple ex-Aigle te fait claquer des genoux. Ressaisis-toi, t’es une sorcière. Une sorcière. Et ouais, elle avait fait de la magie pendant ce chaos improvisé. Tout n’était pas mort en elle ; y restait une once de magie. D’une voix détachée, Wu lui demanda comment elle allait.

J’ai vu la mort qui dansait devant mes yeux. Elle a fait un immense ballet, ravageur et fatal. Moi j’étais assise au premier rang, spectatrice forcée. J’ai pas voulu tout ça ; qui l’aurait voulu ? Enfin, j’veux dire, à part les raclures qui ont débarqué dans nos vies. Pour nous les retirer, ou retirer celles de nos amis. J’ai eu la trouille de ma vie, putain ! Par Morgane, plus jamais ça arrivera. Plus jamais je serai faible et apeurée, t’entends ?! Plus jamais j’serai spectatrice. A mon tour d’entrer dans la danse.

« - Ca va. »

Elle était allée la chercher au fond de ses tripes, celle-là. Comme si elle était du genre à tout balancer, comme ça, au premier venu. Mais ça bouillonnait comme un torrent de lave sur le point de déborder ; une rage presque animale. Calme toi bordel, tu vas pas nous taper une saute d’humeur maintenant ! Tu choisis bien tes moments, Kvelgen. Si tu veux vraiment comprendre la nature profonde de ce qui te ronge, commence par l’accepter. T’as des crises de colère ; la belle affaire ! Maîtrise-toi un peu, sinon tu peux dire adieu à ta grande quête.

« - Je m’souviens oui. Et toi , ça va ? Elle posa ses yeux sur ses achats. Calme en apparence, même si elle avait eu un temps de réponse un poil long, ça allait. Maîtrise. T’as pris quoi ? »
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MessageSujet: Re: Jeu de miroirs [ft Wu Wei]   Jeu de miroirs [ft Wu Wei] EmptyVen 22 Juil 2016 - 14:30



Elle semblait paisible ; mais il y avait une chose inhumée par le dessous de sa nonchalance, à la façon dont les océans paisibles dissimulent dans leurs crevasses secrètes des créatures monstrueuses qui ne se dessinent en surface qu'en ombres fugaces et sinueuse - un regard en biais, un mouvement de recul, un froncement de sourcil.

Wu ne cilla pas, ses gestes similaires à ceux que l'on offre à un félin farouche et défiant - il n'avait pas détourné le regard du sien, l'air paisible. Avec obligeance, répondit à sa question d'un acquiescement silencieux ; et alors il aurait pu s'agir d'un échange tout-à-fait banal que le leur, sur le parvis de l'échoppe, alors que la foule se pressait dans le dédale tentaculaire du chemin de traverse noyé par le soleil indolent de la fin d'après-midi.

Bientôt, elle avait détourné son attention sur le livre qui se trouvait dans ses mains -- Propriétés magiques du régolite lunaire. Il offrit à son regard la couverture de cuir boursouflée par l'humidité, gravée de son tire en lettres d'argent aux courbes gracieuses. Il était épais, enflé par les ondulations gaufrées de ses pages : leurs tranches portaient les éclaboussures de mystérieuses mixtions, qui estampillaient le papier de bleu, de rose et de jaune. L'un des seuls exemplaires disponible en Grande Bretagne, lui avait-il été expliqué, l'air solennel - et « il avait un prix » ; un prix qui « n'était pas moindre », avait-on ajouté à la façon d'un avertissement.

« Il s'agit de poussière de lune, en fait » expliqua-t-il, et il considéra s'interrompre à cet instant ; l'objet des recherches qu'il menait avec application depuis deux ans, cet échafaudage de "liens", de corroborations entre les arts complexes de la potion et de l'astronomie, était un sujet qui lui était cher mais qui demeurait tue, occulté au monde comme un secret un peu mystique ; car l'arborescence de théories, de suppositions et d'expériences, si elle avait la méticulosité délicate de la toile d'araignée, souffrait d'une précarité identique.

Ces études, Il s'agissait d'une entreprise qu'il avait voulu mener avec Freya Nightingale, parce qu'il connaissait l'aisance de Freya à choisir les ingrédients de ses mixtures, et à les doser correctement, parfois au mépris des quantités qu'adressaient fermement les consignes ; à substituer à une essence manquante des poudres aux effets équivalents, et à associer entre elles les racines de plantes sauvages pour parvenir à en aiguiser les effets. Il l'avait souvent vu travailler ; il connaissait la précision de ses gestes, leur dextérité et leur finesse, l'aisance avec laquelle elle pouvait s'affairer à préparer plusieurs de ces mélanges à la fois, à la manière d'un chef aguerri, repoussant ponctuellement de son front ses épais cheveux tressés et portant à sa bouche un gobelet de café poisseux de sucre.  

Mais Freya Nightingale avait été condamnée pour affiliation avec les Mangemorts et à Lord Voldemort - une sentence implacable, rapportée dans la presse ; Freya Nightingale se trouvait « placée en détention provisoire  »  au sein d'un « centre spécialisé » pour tout l'été, et sa baguette lui avait été retirée, indiquait-on ; aussi, il n'était pas certain de travailler de nouveau avec Freya Nightingale un jour, comme cela avait pu être le cas au cours des deux années qui avaient suivi son départ de Poudlard.  

Le sujet, un peu cryptique, définitivement occulte, lui était précieux, cependant. Avec réserve, il étaya ;

« Elle est plutôt toxique - mais c'est une ressource assez versatile, tu vois ; et je crois qu'elle peut être exploitée dans la préparation de potions » Il haussa les épaules, désigna d'un mouvement du menton les grimoires qu'elle portait dans ses bras ; associé au réseau de cicatrices qu'avait marqué Greyback sur sa peau lisse et pâle, leurs titres se paraient d'une insolence désinvolte, presque arrogante. « En l'occurence, le régolite lunaire apparaît comme une solution indiquée contre la lycanthropie, tu ne penses pas ? »  



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MessageSujet: Re: Jeu de miroirs [ft Wu Wei]   Jeu de miroirs [ft Wu Wei] EmptyMer 27 Juil 2016 - 22:06

Une partie enfouie et obscure d’elle-même se raidit quand il parla de pierre de lune. Imperceptible, pourtant intense, un frisson lui grimpa la colonne vertébrale. La seule mention de l’astre d’argent avait réveillé une chose en elle. Toute petite, à peine vivante et réelle encore. Une chose qui, du point de vue de Mara, ressemblait à de la crainte. Un instinct primitif, qui s’était alarmé à la pensée de cette ronde déesse de la nuit. Ça lui avait jamais fait ça, avant. Mentalement, elle nota ce nouvel indice ; ses simples blessures pourraient changer sa nature profonde ? Clairement, elle allait pas hurler dans les bois demain soir. Mais lentement, sûrement, le virus pourrait la ronger de l’intérieur ? A voir.

Pendant un instant, Wu eu le regard dans le flou. La blonde en profita pour l’observer de plus près. Comme un animal avise prudemment une présence autre que la sienne. Sans bouger, en silence, ses yeux le détaillaient. Il n’avait pas vraiment changé, lui. Toujours posé, mais attentif à son environnement. La Norvégienne voyait en lui la complexité de l’océan ; son calme titanesque et sa fougue libératrice. Wu était fascinant, il l’avait fascinée dès le début. Elle se sentait plus ou moins apaisée, sur ce porche, au milieu du Chemin de Traverse. Il était de ces personnes qui pouvaient faire ralentir le temps. Les passants n’étaient que des tâches de couleurs fugitives. Les alentours, des lignes à peine esquissées. Y avait quelque chose d’apaisant, chez lui. Et ça avait rien à voir avec le fait qu’il soit asiatique.

Et le jeune homme fit une allusion ouverte aux zébrures dans sa chair. Fallait avouer que c’était pas discret, ni beau d’ailleurs. A l’hosto, on lui avait demandé si elle voulait éradiquer les marques. Faire peau neuve, c’est l’expression. Mais la Kvelgen avait farouchement refusé. C’était son mémo dans sa quête, l’élément clef. On vit avec son passé, on peut pas l’éclipser d’un coup de baguette. Son bras mutilé était la source de sa nouvelle force. Limite si elle était pas fière de l'exposer à la face du monde. Regardez-moi, j’ai souffert. Regardez-moi, je me bats encore. Pour se redonner une contenance, elle ramena son gros bouquin près d’elle.

« - Ouais, y aurait sans doute pas plus approprié. » Elle avait dit ça avec un sourire en coin. Ça lui ressemblait pas du tout, d’être aussi sereine.

A croire que cet étudiant suffisait à adoucir l’amertume dans laquelle elle flottait constamment. Pourtant, elle s’était habituée à ce goût âcre de la vie, en général. Après tout ce bordel, c’était étrange d’agir aussi simplement. La légèreté, quelque chose qui lui manquait cruellement dernièrement. Et comment la blâmer ? Mais en ce moment, , Mara se sentait normale. Elle était sortie acheter un truc, elle était tombée sur une vieille connaissance. Et v’là qu’ils parlaient, tout bêtement, comme si y s’était rien passé. Justement ; c’était peut-être ça, ce qui la tirait vers le bas. Cet acharnement constant à se rappeler de la douleur, à vouloir la transcender. Mais c’était sa façon d’être, et sa manière à elle d’avancer. C’était juste que, pour une fois, elle soufflait vraiment. Elle prenait la manette de sa vie, et appuyait sur pause. Rien qu’un instant.

« - Dommage que le Tue-Loup ait déjà été inventé, j’suis sûre qu’on aurait pu le faire à leur place. Je serais un excellent cobaye. » La plaisanterie était le moyen le plus sûr de contourner tout le négatif. Elle pouvait pas lui imposer ça, elle le connaissait à peine. Elle pouvait pas lui imposer la guerre qui repassait en boucle dans sa tête. Mara lui fit un sourire, plus sincère cette fois.
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