Lorsqu'un lion rencontre une aigle [Pv: Persé]

Voilà un petit moment qu'Heru déambulait dans les couloirs du château avec Bastet (son chaton). Il le caressait et en prenait grand soin. Connaissant le château, Heru cherchait un coin tranquille pour lire un livre sur les animaux magiques, mais il n'en trouvait pas pour le moment. Bien entendu, la bibliothèque pourrait être un coin intéressant, mais il était tellement maladroit qu'il aurait tôt fait de renverser des livres. Il s'était d'ailleurs ramassé au sol à plusieurs reprises en étant allé chercher les livres sur les créatures magiques. Heru avait même failli tombé contre une bibliothèque la tête la première. Heureusement, il s'était rattrapé à ce moment-là.

Heru n'avait pas encore avec lui son chaton avec lui et une fois qu'il avait trouvé les deux trois livres qu'il cherchait, il les empruntait en les montrant à la bibliothécaire. Après quoi, il se rendait dans la salle de sa maison afin d'aller voir son chaton. Il n'eut pas de mal pour la trouver étant donné que c'est elle qui venait à lui et il s'asseyait sur son lit en posant ses livres sur celui-ci. Heru caressait alors Bastet qui était venue sur ses jambes et regardait les livres. Il fallait qu'il en choisisse un et il optait pour celui-ci : vie et habitat des animaux fantastiques. Ce livre l'intéressait beaucoup et il le prit sous son bras en laissant son chaton sur son épaule. Bastet semblait être heureuse étant donné qu'elle ne faisait que ronronner depuis un certain temps.

Heru sortait alors de la salle commune de sa maison et se baladait dans Poudlard à la recherche d'un lieu tranquille, à l'ombre et qui pourrait être intéressant. Cela pourrait être simple s'il n'y avait que les deux premières conditions. Cependant, pour la dernière, c'est plus compliqué. Son chaton s'agrippait à l'épaule d'Heru avec ses griffes avant de s'endormir. Continuant de marcher tranquillement, il tournait sa tête de droite à gauche et en voyant son chaton dormir, il souriait un peu avant de sentir son pied se dérober. Heureusement, il s'était vite rattrapé au mur. Heru reprenait sa marche et se dirigeait vers la grande salle. Peut-être que personne ne s'y trouvait.

Arrivant à la grande salle, il voyait du monde et se disait que ce n'était pas forcement un bon endroit. En revanche, il avait faim et décida d'aller sous la grande salle dans les cuisines afin de demander un petit quelque chose à manger. Le trajet n'était pas long du tout et il pue avoir un petit morceau de pain. Heru remerciait d'ailleurs l'elfe de maison qui lui avait donné le morceau de pain. Il laissait les elfes de maisons de la cuisine en allant vers le cachot. Il trouvait alors un endroit à l'ombre et se posait contre une colonne. Bastet, son chaton, s'était réveillé et avait décidé de se balader jusqu'à aller se frotter contre la jambe d'une jeune femme se trouvant beaucoup plus loin. Heru ne s'en était pas rendu en raison du fait qu'il était absorbé par sa lecture.

J'inspire longuement, avant de laisser l'air quitter mes poumons brusquement. Paupières closes, totalement détendue, je savoure les rayons du soleil qui brûlent ma peau.bien postée sur mon perchoir, les jambes dans le vide, je ne fais rien. Absolument rien. Et Merlin que c'est bon ! Comme d'habitude quand je trouve un peu de paix, je ne sais pas quelle heure il est. Je ne sais pas depuis combien de temps je suis ici. Mais comme je m'en moque ! Je pourrais presque m'assoupir, si je ne savais pas que cela risquait de me faire basculer et courir vers une mort certaine. C'est une des choses que j'aime par dessus tout ici. Avec la magie, les situations les plus périlleuses ne présentent pas de risque particulier tant que l'on est assez conscient pour user de magie.

Après le déjeuner, j'ai choisi mon havre de paix de ce début d'après midi. Constatant que les élèves préféraient digérer au frais que s'agiter dans le parc, et particulièrement aux alentours du terrain de Quidditch, j'ai pris la direction de ce stade immense. Je n'ai jamais été une grande adepte du quidditch et voler longtemps sur un balai – plus de cinq minutes, pour tout dire – me donne la nausée. Mais prendre de la hauteur, atteindre des lieux où mes pieds ne peuvent pas me conduire a un certain intérêt. Et c'est l'un des anneaux de Quidditch qui recueille ma méditation, aujourd'hui. A califourchon sur le métal, adossée à l'arc du cercle central, je fais une pause. Mon balai est déposé sur mes genoux, et a moins que le professeur Bibine ne décide de me déloger – ce qui n'est jamais arrivé en sept longues années – il n'y a pas grand chose qui pourrait me faire descendre. La pluie peut être, mais il faudrait un miracle pour qu'une averse tombe d'un ciel aussi bleu. La chaleur mord mes bras nus, mais je m'en moque. Et tout va pour le mieux dans le meilleur  des mondes jusqu'à ce que j'entende une voix s'élever jusqu'à moi. Une voix impérieuse et désagréable, que je choisis d'ignorer, jusqu'à ce qu'un courant d'air me surprenne et que des éclats de rire ne perturbent ma transe.

Visiblement lassé de voir leur terrain de jeu occupé par une sorcière qui n'apprécie même pas  leur sport, un groupe de garçons de septième année, dont certains de ma maison, a décidé de me faire descendre et pourquoi pas, tant qu'ils y sont, d'expérimenter le tir au pigeon. Un trait d'humour qui ferait beaucoup rire Hamilton, sans aucun doute. Pour le moment, la tendance est plutôt à l'exaspération, un peu à la colère aussi. Je sors ma baguette d'un geste vif, mes lèvres s'apprêtent à laisser échapper le murmure d'un sort. Pas quelque chose de méchant, un petit crache-limace, ou un lévicorpus. Mais à tous les coups, ils riposteront, il faudra de perdre dans une stupide altercation avec des idiots dénués d'intérêt et nous finirons dans le bureau de Flitwick, bons pour un sermon sur la solidarité en ces temps troublés et l'importance de la franche camaraderie. Pas exactement ma définition d'une après-midi de repos. Alors j'enfourche mon balai, l'incite à me conduire sur la terre ferme et m'éloigne sans un mot. Quelques pas avant que de nouveaux rires gras me hérissent le poil, et qu'une réflexion sans intérêt mais néanmoins offensante ne mettent un terme à ma résolution. Je me retourne et d'un coup de baguette sec, lance le sort. L'imbécile en chef – parce qu'il y en a toujours un plus bête que les autres pour mener le troupeau – se retrouve pendu dans les airs par un pied, comme accroché à une corde invisible.

« Armes schwein... » m'entends-je cracher à l'intention de mon camarade qui se débat au cœur de l'hilarité de ses congénères parce que « dis, elle t'a pas loupé mon vieux. »

Tant qu'ils peuvent rire, peu importe la cible. Le pire est qu'on s'entend plutôt bien, d'ordinaire. Je tend mon balai à un garçon un peu plus jeune qui contemple la  scène avec des yeux ronds comme des soucoupes et me dirige vers le château. Un petit arrêt aux cuisines pour satisfaire ma gourmandise soudaine, et je déambule dans les cachots, sans but précis. Du moins, jusqu'à ce qu'une boule de poils se rue dans mes jambes, se battant en duel avec une mouche, puis avec les semelles de mes chaussures. Je manque de l'écraser à chaque pas et je me fais délicate, un peu maladroite aussi, pour éviter de blesser ses pattes fines et trop remuantes. J'éclate d'un rire léger et je m'empare de l'animal qui se laisse pendre entre mes mains, pantois. Je l'observe un moment, lui tire la langue et décide de le reposer par terre, cherchant du regard son propriétaire. Pendant ce temps, l'animal devient câlin, ronronnant et se frottant contre mes mollets, et une fois un garçon aux couleurs de gryffondor repéré, je tente d'avancer. Ce n'est pas une mince affaire tant le chaton serpente entre mes jambes et s'enroule autour de mes chevilles, mais je finis par atteindre le seul être vivant du secteur, que j'assume être la main qui nourrit le chat. Avant toute chose, je reprends un air digne. Neutre.

« Je crois que ton animal s'ennuie de toi. »

J'observe le livre qui le fascine tant et je hausse les épaules.

« Au lieu de lire sur les animaux, commence par t'en occuper. »

Heru était plongé dans la lecture de son livre et le trouvait passionnant au plus haut point. Absorber par son livre ? Oui en quelque sorte. Il préférait se cultiver autant que possible afin d'en savoir plus sur les animaux. Il voulait tout savoir sur eux. Leur façon de vivre, de se nourrir, leur mode vie ou leur habitat. Ce qui pouvait leur plaire autant que les choses qu'ils détesteraient. Il était s'y absorber qu'il ne prêtait pas attention à tout ce qui l'entourait. Et pour cause, il n'entendait plus rien autour de lui. Il ne prêtait même pas attention au bruit de pas qui venait vers lui et qui se trouvait pourtant si proche.

Continuant sa lecture, Heru était fasciné par le chapitre sur les licornes. Il n'en avait encore jamais croisé de sa vie, mais plus il lisait et plus il en avait envie dans voir. Peut-être qu'un jour venu, il pourra en voir. Toutefois, il dut s'arrêter de lire son livre suite à une altercation d'une voix l'interpellant. Regardant la page et le chapitre dans lequel, il se trouvait actuellement, Heru la retenait et fermait par la suite son livre avant de jeter un coup d'œil vers la personne lui ayant adressé la parole. Dans un premier temps, il remarquait qu'il s'agissait d'une fille et qu'elle se trouvait avec Bastet.

La remarque qu'elle lui faisait ne le dérangeait pas tant que cela et il prit dans sa main son chaton qu'il caressait tout doucement, le faisant ainsi ronronner de plaisir. D'ailleurs, Bastet agitait ses petites patounes pour jouer avec les doigts d'Heru venant le caresser. Il était tellement trognon qu'il souriait bêtement. En même temps, Heru adorait les animaux et Bastet étant son chaton de compagnie que sa tante lui avait offert il y a quelques temps, il ne pouvait qu'en prendre soin. Car non seulement, il était trop mignon, mais s'était aussi le premier pas pour lui afin de prendre soin de quelqu'un. Il ne pouvait donc décemment pas faire n'importe quoi. Heru se devait d'en prendre soin.

- Oui, Bastet aime être cajolé.

Il souriait en caressant le ventre de son chaton tout doucement. Réfléchissant aussi à la façon dont il devrait s'y prendre pour mieux s'occuper de lui, il tendait son chaton à la fille à côté de lui. " Puisqu'il est venu vers vous, il doit bien, vous aimez. Vous voulez le caresser ?" Heru la regardait droit dans les yeux en se demandant ce qu'elle allait faire et si elle allait le prendre pour le caresser ou le lui laisser pour qu'il continue de le cajoler. L'un ou l'autre ne le dérangeait pas. Mais puisque son chaton était aller contre elle, s'était qu'elle avait quelque chose qui l'avait attiré.

Voilà qu'Heru s'était arrêté de lire pour prendre soin de bastet. La raison étant qu'il ne pourrait s'en doute pas se concentrer autant qu'il le voudrait et puis dans un sens, il pourra toujours lire un peu le soir donc s'arrêter pour prendre soin de son animal n'avait rien de mal. Bien au contraire, s'était humain de prendre soin de quelque chose de vivant, qui plus est, se trouvant être sous sa responsabilité. De plus, il n'était pas quelqu'un d'impulsif dans ce qu'il faisait à l'école. Sauf peut-être à certains moments, mais Heru n'en avait pas si souvent que cela. De ce simple fait, il était quelqu'un qu'on pouvait facilement aborder. Du moment qu'on ne lui en voulait pas trop pour les maladresses qu'il pourrait faire. Car si on se moquait de lui, il va se renfermer sous sa timidité et sa nervosité.

Il avait tendu son chaton, mais voyant qu'elle ne le prenait pas, Heru le caressait doucement sur son dos. Il adorait vraiment son chaton. Il était comme un membre de sa famille. N'en ayant pas hormis sa tante qui travaillait comme éleveuse d'animaux, Heru se cherchait toujours des aventures un peu partout. Et son chaton le faisait tellement rire, qu'il l'affectionnait grandement. Il continua de regarder son chaton qui faisait des petits yeux tout mignons jusqu'à ce qu'il aperçoit un bout de tissu qu'avait sorti la fille à côté de lui. Il devait alors tout fou avec et courait après le morceau de tissu. Cette fille qui avait légèrement ri d'ailleurs, lorsqu'Heru lui avait tendu son chaton pour qu'elle la caresse si elle en avait envie.

Elle le désignait de quelqu'un d'étrange, mais si elle savait tout sur lui, elle le penserait davantage. Car après tout, lui-même se désignait assez comme une personne bizarre. Il ne s'en offusquait pas le moins du monde, mais en revanche parler à une fille qu'il ne connaissait pas le rendait nerveux et timide aussi. Il le cachait un peu, mais si la conversation dur, cela se verrait. Finalement, elle lui posa une question sur son intérêt pour les animaux. Heru souriait très légèrement en la voyant lui poser cette question.

- Les animaux sont comme une famille pour moi et en savoir plus sur eux me permettrait de me rapprocher d'eux.

Il ne savait si oui ou non, Heru avait répondu à sa question ou non, mais il voyait les choses ainsi. Et s'il changeait la formule de prononciation ou la phrase, la désignation serait plus mauvaise. Donc, il préférait la laisser tel quel.

Accroupie face au gryffondor, je l'observe sans cesser d'occuper le félin machinalement, me contentant de le repousser doucement quand les griffes ou les crocs s'accrochent à mes doigts au lieu du jeu de fortune trouvé dans mon sac. Quand ses congénères se plaignent de l'isolement, de la quarantaine imposée sur le château, ce gamin s'isole. Quand des mouvements protestataires, des menaces de... de quoi au juste ? De manifestation ? De grève ? Peu importe. Quand des menaces dérisoires et puériles se font entendre parmi les rangs des élèves, gryffondor en tête, le lionceau ne semble même pas chercher la lumière. Et je dois avouer que cela me surprend et qu'il m'intéresse suffisamment pour que je m'attarde.

Calme, il reste assez silencieux et je m'étonne d'être celle qui parle le plus, ce qui reste assez rare. Finalement, il répond à ma question de façon assez simple, sans se perdre en palabres inutiles ou en l'énumération de tout ce qu'il aime chez les animaux de la manticore au boursouf. Parfait. Je souris et décide de m'asseoir en tailleur. Si je dois rester là un moment, à faire connaissance avec ce chat et son maître, alors autant adopter une position plus confortable.

« Comme une famille, mh ? Il semble que leur grande capacité d'empathie leur prête ce rôle pour beaucoup de nos pairs, surtout en ces temps troublés. A-t-on jamais vu un animal mordre la main qui le nourrit parce qu'elle appartient à un sang-pur, un sang-mêlé ou un né-moldu ? »

Je soupire et de ma main libre, renvoie mes cheveux en arrière avant de reprendre.

« Mais les connaissances théoriques, même si elles sont primordiales dans bien des domaines, ne t'aideront pas à être plus proches de ceux que tu affectionnes. Tu accumuleras des données qui pourront te permettre de les observer mais pour comprendre toute créature douée de vie, il n'y a rien de mieux que la pratique, la proximité, la réalité. L'expérimentation. »

Pendant ce temps, le chaton est en chasse. Ignorant sans doute qu'il n'est pas bien grand et qu'il n'effraie personne, il se prend pour un grand prédateur. Aplati sur le sol, seul son arrière-train frétille tandis qu'il guette le galon. Il attend, patient, le moment propice. Celui ou sa proie inanimée passera assez près de lui. Et puis d'un coup, répondant à un signal que lui seul connaît, il bondit. Toutes griffes dehors, dans un couinement féroce, il se précipite sur l'extrémité de la lanière et quand ses griffes se plantent dans le cuir, il roule. Sur le dos, accroché comme si sa vie en dépendait, ses pattes arrières grattent le jouet de fortune avec une ferveur inouïe tandis qu'il le mâchouille dans un grognement enjoué. Doucement, je saisis la boule de poils qui tente de s'attaquer à mes doigts, encore toute à son jeu.

« Tiens, tu vas voir »

Je dépose Bastet sur les genoux de son maître, lui conseille de bien la tenir et sort ma baguette. D'un sort assez simple, je transforme le jouet en piteux état en une petite souris de cuir. Un nouveau sortilège, et l'objet se met en action. Lorsque je le dépose sur le sol, ses petites pattes tapent le sol tandis qu'il s'éloigne, sa queue se tortillant pour narguer l'animal. Je le regarde s'impatienter dans les mains du lionceau et un nouveau sourire, un peu fière, étire mes lèvres fines. Tandis que le sorcier le libère, je plonge la main dans mon sac pour en sortir un sachet en papier, gonflé de biscuits. Mes mains se posent avec bonheur sur le papier tiédi par les gâteaux et je hume leur parfum paupières closes, prenant le temps de m'en imprégner malgré la compagnie. Cannelle et orange. Un vrai régal. Finalement, je tends le paquet vers mon camarade.

« Si tu en veux, n'hésite pas, je viens de passer les prendre aux cuisines. »