A la découverte du Château : Rez-de-Chaussée

Chris s'était fait avoir comme un idiot et cela le rendait fou de rage. Au moment où les portes d'Haveirson s'étaient fermées sur ses habitants, Chris n'était pas dans le château. Il était au chevet de Perséphone et Lucy, à l’hôpital Sainte-Mangouste. Il avait établi résidence dans un hôtel juste à côté de l'institut pour être au plus proche au cas où quelque chose venait à se passer et pour être présent pour elles. C'est cela lui avait permit de passer à travers les mailles du filet sans même s'en rendre compte, inconscient qu'il était de la situation dans laquelle se trouvaient ses amis, camarades et professeurs. Mais cette chance n'avait pas durée. Les prisonniers ne pouvaient pas communiquer avec l'extérieur et pour cette raison, personne n'était au courant du problème se déroulant à l'intérieur des murs du château. C'est donc sans se douter de rien qu'une fois à court d'affaires à se mettre sur le dos, Chris avait débarqué à Haveirson pour faire ses bagages et quitter Haveirson et son dortoir pour les vacances d'été. Le Sinistros aurait pu remarqué l'étrange calme régnant dans le parc et les jardins d'Haveirson. Les vacances avaient certes débuter mais il aurait du rester quelques élèves retardataires traînant un peu partout, profitant du soleil et de derniers instants entre amis avant la rentrée. Mais non, trop préoccupé, il ne s'était rendu compte de rien et avait foncé tête baissé dans le pièce qui lui tendait gentiment les bras. A peine les grandes portes en bois passées, il comprit que quelque chose n'allait pas. Les mines inquiètes des gens présents, le désespoir sur leur visage, les signes étaient tellement nombreux qu'il s'imagina très vite le pire. Mais rien se rapprochant de la vérité.

Très vite on lui expliqua ce qu'il s'était passé en leur absence. Le Comte est mort depuis longtemps. Le Comte qui n'est pas le Comte. Les langues de plomb infiltrés parmi les élèves. L'implication du Ministère. Les portes verrouillées. Les communications coupées. Chris ne pouvait y croire. C'était très certainement une blague -de très mauvais goût, certes-, un canular pour faire tourner le Président en ridicule. Mais non. Après avoir vérifié personnellement, il ne pouvait plus nier l'évidence. Le Ministère avait trompé les élèves pendant une année entière pour Merlin seul sait quelle raison et à présent, tout le monde se retrouvait prisonnier d'un château semblant animé d'une volonté propre et obscure. Comme si Chris n'avait pas mieux à faire, là maintenant ! Déjà qu'en temps normal il ne supportait pas de rester enfermé et avant sans cesse besoin de bouger, sortir et voyager, alors dans ces conditions !

Le garçon retourna entièrement la château, de fond en comble, dans l'espoir de trouver quelque chose que les autres n'avaient pas trouvé. Une fois terminé, il revint bredouille auprès de ses amis et camarades. Certains étaient très inquiets, cela pouvait se voir et se comprendre. Leurs proches allaient se demander ce qu'il se passait et peut être venir jusqu'ici voir, au risque de se retrouver à leur tour emprisonné. Pour une étrange raison, il se sentait responsable de tout ça. Son rôle de président peut être ? Allez savoir. N'empêche qu'il n'avait pas l'intention de rester les bras croisés à attendre que le problème soit résolu par quelqu'un d'autre ou par les employés du Ministère. Encore moins par ces derniers, d'ailleurs. Il ne leur accordait aucune confiance. S'ils avaient été capable de les tromper pendant un an, comment être sûr que ce n'était pas un nouveau piège, une nouvelle épreuve ? Comment être sûr qu'il ne restait pas des infiltrés dans le groupe d'élèves ? Il se méfiait d'eux et ne s'en cachait pas, refusant tout bonnement de les approcher. Après avoir enfermé les élèves à Poudlard pour leur bien, ils se retrouvaient maintenant liés à l'enfermement des élèves d'Haveirson. C'était bien trop suspect. Fervent adepte de la liberté, Chris avait eu du mal à cautionner leur méthode à Poudlard et avait longtemps plains Lucy ou encore Perséphone. D'après lui, l'homme qui sacrifie sa liberté au nom de la sécurité jette de la terre sur le rêve humain et n'aide en rien. Mais la liberté existe pour et par ceux qui l'ont conquise. Et en tant que Sinistros, il comptait bien faire honneur à la confrérie la plus liée à la liberté en y participant activement.

Chris savait parfaitement à qui faire confiance et auprès de qui chercher de l'aide. Et de toute évidence, les personnes à qui il pensait avaient eu la même idée que lui, car c'est presque naturellement qu'ils se retrouvèrent pour discuter du problème et chercher une échappatoire. Les trois présidents de confréries étaient réunis et comptaient bien faire bouger les choses ! Lors de leurs réunions à huit-clos, les trois représentants établirent une sorte de plan pour mener l'enquête en toute discrétion. Isolde notamment fut à l'origine de bon nombre de bonnes idées, comme notamment le moyen de communiquer entre nous sans éveiller les soupçons ou encore recruter des élèves ou professeurs pour aider. Mais le mot d'ordre restait de ne pas se faire repérer. Car cela pourrait se révéler dangereux de s'opposer à l'entité voulant les retenir ici...

Une fois les derniers détails réglés, chacun parti en quête de soutien. Aucune trace écrite, uniquement des sous-entendus. Petit à petit, chaque président agrandi la non-liste de noms pour au final, constituer un groupe d'enquête respectable. Des cartes enchantées par Isolde sont distribuées dans l'ombre, permettant de garder contact et de prévenir en cas de danger ou de trouvaille. Les groupes se forment d'eux-même, chacun choisi la zone de recherche et l'aventure commence. C'est d'ailleurs à ce niveau de l'histoire que nous retrouvons Chris, en compagnie d'Hazel, d'Isolde et de Cadeyrn. Bien entouré me direz-vous, mais ce n'était pas vraiment ce qu'il avait en tête pour le moment. Bien qu'il s'entende avec de nombreuses personnes parmi les courageux ayant répondu oui à l'appel, il lui avait paru naturel de s'allier à ces deux jeunes filles en particulier. Elles avaient déjà travaillé ensemble et Chris connaissait parfaitement Isolde et devenait de plus en plus proche d'Hazel. L'Abraxan lui aussi pouvait se révéler être un allié de taille. Leur équipe ne pourrait que fonctionner. Déambulant au rez-de-chaussée, le plus dur était de ne pas avoir l'air trop suspects aux yeux des langues de plomb ou de l'entité surveillant tout et qui semblait vivre dans les murs du château. Le contact rassurant du bois de sa baguette cachée dans sa manche et la carte bien au fond de sa poche, il était prêt à toutes les éventualités. Celles imaginables, du moins. Isolde ouvrit une porte et leur fit signe d'entrer dans la salle des reliques, ce qu'ils firent sans se faire prier. Une fois à l'abri des regards, la porte close, ils commencèrent à avancer à pas de loup. Rien que cette salle allait leur prendre du temps vu sa taille et les nombres de reliques mystérieuses présentes...

- Une idée de ce qu'on cherche exactement ? Murmura-t-il.

C'était étrange de se sentir claustrophobe dans un château si grand, et pourtant Hazel sentait un poids qui reposait sur sa poitrine. Elle se sentait tassée, fatiguée, entravée. Comme cette fois où elle s'était cachée, enfant, sous la lourde bâche d'une barque abandonnée sur le sable épais. Dans l'obscurité de sa cachette, elle avait peiné à trouver le moyen de retirer ce couvercle souple mais bien accroché. Le soleil avait rendu l'endroit encore plus étouffant et elle avait commencé à paniquer, à battre la bâche de ses poings trop frêles, à pleurer. Mais alors, son corps emplissait presque entièrement le lieu où elle était confinée. A Haveirson, ils pouvaient tous circuler librement, tant qu'ils restaient dans le château. C'était certes contraignant, mais il y avait un nombre impressionnant de couloirs, de salles et de recoins. Des lieux qu'elle ne connaissait pas encore, même. Elle en était certaine. Pourtant, bien que la vie semblait parfois absolument normale depuis dix jours qu'elle était cloîtrée ici, Hazel ne se sentait pas très à l'aise.

Lorsqu'elle se laissait porter par la paresse et l'inactivité, son esprit commençait un long périple qui ne la menait jamais là où elle souhaiterait aller. Quand elle rêvait d'imaginer des prairies verdoyantes, des océans étincelants bref, tout ce qui était propice à la relaxation et à la paix intérieur, les tout petites voix qui représentaient sa parole intérieure commençaient un long débat, jouant de surenchère et d'idées stupides. Et s'il y avait un incendie ? Et s'il n'avaient plus à manger ? Et s'ils ne sortaient jamais ? Et si leurs proches finissaient enfermés là aussi avec eux ? Et si le château, puisqu'il semblait avoir une volonté propre, décidait de les engloutir, de les anéantir ? Et s'ils finissaient par se retourner les uns contre les autres, cédant à la folie de l'enfermement ? Et si tout cela n'était qu'une vaste machination du Ministère, comme ils semblaient exceller en ce domaine ? Et si…

La dernière question lui glaçait le sang, et elle s'activait généralement avant que son esprit n'achève son raisonnement. Parfois pourtant, l'idée flottait encore dans sa tête, malgré ses efforts. Et s'ils mouraient ?

Hazel se leva et se mit en marche, secouant la tête d'un air désespéré, épuisé. Elle avait peiné à dormir cette nuit, seule dans la chambre qui lui avait finalement été cédée, après plusieurs jours à changer de lieu. Parce qu'elle l'avait connu, peut être, on lui avait laissé l'accès aux appartements de Quinlan, maintenant vides de tout, et surtout de leur propriétaire. Et par Merlin, c'était encore pire que l'enfermement. Elle ne pouvait s'empêcher de se souvenir. De son sourire, de ses leçons. De sa présence. De cette présence qu'elle sentait alors qu'il n'était plus là. Il était alors difficile de trouver le sommeil, entre la crainte d'une mort proche et le souvenir d'une autre qui se faisait chaque jour un peu plus lointaine. Et la fatigue n'aidait pas à avoir les idées claires, à chasser les mauvaises penser et à rester optimiste. Alors il fallait qu'elle avance, peu importait la direction. Et ses pas, la menant au hasard à travers les couloirs, semblaient savoir quoi faire. Bien plus, bien mieux qu'elle. Ils la conduisirent jusqu'au président des Sinistros, à cet ami sur lequel elle savait qu'elle pouvait compter, en toutes circonstances. A celui qu'elle avait imaginé devenir plus avant de réaliser qu'il n'attendait pas cela d'elle. Juste de l'amitié. Et ça lui allait, en fin de compte. Il était un excellent ami et elle n'avait jamais été du genre à se battre contre des moulins à vent.

Il lui avait parlé d'une idée, d'un plan qui avait germé dans les esprits des trois présidents de confréries. D'un espoir qu'ils s'étaient passés de l'un à l'autre, jusqu'à ce qu'il prenne forme. Il lui avait proposé d'occuper son esprit à autre chose qu'au ruminement de craintes inconscientes. Alors bien sûr, elle avait accepté. Il lui avait remis une carte, il lui avait expliqué. Ils s'étaient trouvés en secret, tous ces volontaires en quête d'inconnu. Et ils s'étaient dispersés en petits groupes. Ils s'étaient éparpillés dans le château, en douceur, l'air aussi naturel que possible. Dans son groupe, ils étaient quatre. Il y avait Chris, bien sûr, et Isolde. Isolde qui lui manquait depuis qu'elles se voyaient moins, depuis que malgré ses mots rassurants, elle ne pouvait s'empêcher de s'en vouloir. Puis il y avait Cadeyrn. Un garçon qu'elle ne connaissait pas réellement à vrai dire, mais qu'elle avait observé une ou deux fois et qui lui semblait être agréable et malin. Elle s'assura qu'elle n'avait perdu ni sa carte, ni sa baguette, et elle se faufila dans la salle des reliques où Isolde les attendait déjà. C'était étrange, cette atmosphère. C'était étrange, ce besoin de discrétion quand il semblait qu'ils avaient plus à craindre du château en lui même que des hommes. Et y avait-il ne serait-ce qu'une seule chose que le château ne savait pas ?

La voix de Chris fissura le silence et Hazel soupira, réalisant qu'elle retenait à moitié sa respiration depuis qu'ils étaient entrés dans cette pièce.

« Je pense qu'on peut oublier l'hypothèse d'une sortie miraculeuse. Quelque chose qui nous aide à comprendre ? Un signe de la « présence » du château ? Je pense que si nous devons nous séparer à un moment, nous devons rester par deux, sauf cas de force majeure. Si c'est le château qui nous enferme, il doit avoir ses raisons, bonnes ou mauvaises. Il n'appréciera peut être pas que l'on tente de s'opposer à sa volonté. »

Comme Chris et Hazel, Isolde aurait pu échapper à l’enfermement. Après 2 longs et pénibles jours à Sainte-Mangouste, elle avait été soulagée de pouvoir enfin s’extraire de ce lieu qui lui rappelait sans cesse la boucherie à laquelle elle avait assisté. Les guérisseurs l’avaient autorisée à rentrer chez ses parents après lui avoir fait promettre du repos pour son épaule blessée et un peu de rééducation ; l’écharde avait fait plus de dégats qu’elle ne l’avait cru au premier abord. Son omoplate gauche et son épaule se révélaient encore un peu douloureuses lorsqu’Isolde oubliait de les ménager, mais elle avait trouvé l’heureux secours d’un étudiant en médicomagie pour lui prodiguer quelques conseils, aussi sommaires soient-ils.

Mais Isolde n’avait jamais pu retourner chez ses parents. A ces derniers qui avaient bravé leur crainte de la magie pour venir à son chevet à l’hôpital, elle avait assuré qu’elle serait bientôt de retour à Dublin. “Juste un ou deux jours, le temps de chercher mon chat, mes affaires, et de dire au revoir à mes amis. Deux jours maximum, et je serai à la maison, promis.” Elle s’inquiétait pour Endymion, petit pot de colle ambulant qui tournait sûrement dans le château à la recherche de sa pourvoyeuse de croquettes. Elle avait certainement plus besoin de lui que le contraire, mais il lui manquait déjà. Et elle n’imaginait pas partir sans saluer son patron ni revoir Chris, Megan, Jessica et tous les autres. Elle avait besoin de normalité, si tant est que le château puisse lui en offrir - du petit rituel que constituaient les adieux de fin d’année, même si elle allait bientôt retrouver plusieurs de ses amis pour la randonnée prévue en août.

Arrivée tard dans la soirée, elle avait foncé jusqu’à sa chambre, à peine consciente des regards des rares élèves croisés en chemin. Elle avait à peine eut le temps de faire un gros calin à son chat et d’enfiler un pyjama avant de s’étaler dans son lit, dont elle ne se relèverait pas avant le lendemain soir. Aussi épuisée moralement que physiquement, elle avait béni le calme enfin retrouvé du château, loin de l’hôpital et de son vacarme. Aussi n’avait-elle appris leur enfermement que ce soir-là. Après avoir testé, comme tout le monde, d’ouvrir par la force les portes et les fenêtres (elle n’était pas assez inconsciente pour tenter de lancer un sort), sa première réaction avait été l’abattement. Encore. Encore un obstacle, encore un danger. Elle ne pouvait pas être tranquille, pour une fois ?! Après la bataille, tout ce à quoi elle aspirait était d’être chez ses parents, blottie dans le canapé avec un bon livre en écoutant son père travailler à sa clarinette. C’était trop pour le mental fragilisé de la jeune femme. Elle était presque prête à retourner se réfugier sous sa couette, avec son chat, en attendant que les portes s’ouvrent de nouveau. Ne rien faire, attendre, en espérant s’en sortir. Mais elle s’était rapidement reprise.

Non. Elle ne laisserait pas le Comte, ou quoi que soit cette entité tortionnaire, jouer avec elle en toute impunité. Il fallait agir. Avec la force du désespoir, l’urgence de sortir avant de perdre complètement pied, elle s’était jointe à Novenka et Chris, aussi motivés qu’elle, et avait élaboré un plan. Elle n’était pas certaine de le voir fonctionner - comment lutter contre un ennemi invisible, et qui pouvait manipuler absolument tout et tout le monde dans son école ? - mais au moins, ils agissaient. La Phénix y mettait toute son énergie, et son visage habituellement doux et affable était peint d’une expression de détermination inébranlable, presque dure. Ils allaient sortir. Il le fallait.

Ses craintes revenaient l’assaillir le soir, alors qu’elle cherchait le sommeil. Elle dormait peu, inquiète de n’avoir aucune nouvelle de l’extérieur. Comment allait Clemens, Hope à qui elle avait promis d’être un soutien pour les épreuves à venir, et comment se déroulait le procès de Rowan ? Elle l’imaginait parfois, enfermé Merlin savait où ; et cet enfermement faisait écho au sien. Arriveraient-ils à sortir un jour ? Ou est-ce que le propriétaire du château s’amuserait à les regarder s’agiter jusqu’à ce que finalement, il détruise le château, ou leur coupe les vivres, les laissant s’entretuer ? Et si elle devenait folle ? Elle crevait d’envie de sortir, de sentir le vent chaud et les odeurs du parc, de pouvoir courir, et voler. La Phénix n’était jamais restée enfermée aussi longtemps ; elle passait rarement une journée entière sans sortir, qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige. Elle allait presque chaque jour dans la salle aux miroirs, et imaginait qu’elle était dans les montagnes, à la campagne - n’importe quel endroit, mais dehors et avec du vert.

Le plan des Présidents s’était mis en branle. Isolde, arrivée la première, attendait Chris, Hazel et Cadeyrn pour lancer l’exploration du rez-de-chaussée. Ils avaient convenu de commencer par la salle des reliques, qu’aucun n’avait encore visité. Tout le château semblait suspect aux yeux d’Isolde, mais les reliques peut-être encore plus. Qui savait sur quoi ils allaient tomber… Son visage concentré se fendit d’un sourire à la vue de ses amis, et l’ancienne douceur qui animait ses traits refit surface un instant ; mais la fatigue et la tension se lisait dans ses gestes et sa posture, plus raides et plus mesurés qu’avant. Elle serra toutefois ses amis dans ses bras, rapidement, en guise de bonjour. Une étreinte elle aussi plus raide, mais chargée d’affection. Elle avait confiance en eux, beaucoup plus qu’en les Aurors. Ministère ou pas, elle trouvait injustifiable d’avoir sciemment mis en danger autant d’étudiants, et elle ne souhaitait pas partager ses réflexions avec eux.

Elle écouta les premières idées de ses amis, et acquiesça doucement. D’habitude, la Phénix aurait fait preuve d’un enthousiasme bruyant et communicatif à la seule perspective d’une chasse au trésor ou d’un mystère ; mais maintenant, seule une ferme résolution animait ses traits.

- Je pense qu’il vaut mieux rester ensemble le plus longtemps possible. Au moins, si l’un de nous est blessé, quelqu’un pourra rester avec lui pendant que les autres vont chercher du secours.

Elle fit une pause, fouillant du regard la salle.

- T’as raison Hazel. Je pense qu’on peut aussi chercher aussi des indices sur la famille qui vivait ici ? Clemens m’a raconté avoir trouvé une tombe dans la forêt, qui portait le nom de Peverell. J’ai mis du temps à retrouver où je l’avait entendu : c’est un des frères du Conte des trois frères, de Beadle le Barde. Ca n’a peut-être aucun rapport avec nous, mais en tout cas, des Peverell sont enterrés ici. Dont une Deirdre d’ailleurs ; et c’est assez étonnant, à mon avis, que les oubliators aient choisi ce nom d’emprunt en particulier. On peut peut-être trouver des objets appartenant aux anciens propriétaires…

L'étreinte d'Isolde avait été plus brève que d'habitude. Peut-être que la situation ne se prêtait pas à ce genre de démonstration ? Ou peut-être qu'à l'inverse, c'était le moment où c'était le plus nécessaire. Allez savoir. Mais ses traits semblaient tirés. De mémoire, il ne se souvenait pas l'avoir déjà vu ainsi... Il prit soin de noter dans un coin de son esprit qu'il faudrait qu'il passe un moment avec elle, savoir comme elle va et peut être même tenter de la réconforter à coup de petits plats maisons. Mais plus tard. L'équipe de recherche était réunie. Explorer le château seul ne l'avait mené à rien mais, en compagnie de ses amis, les résultats finiraient par arriver. Il était confiant et leur faisait confiance. La jolie Hazel, pour qui il éprouvait d'étranges sentiments, armée son esprit d'analyse. Isolde, son amie proche de longue date dont l'intuition avait fait ses preuves. Cadeyrn et sa logique -du moins selon Isolde, car il ne le connaissait que peu pour être franc-. Puis enfin lui. Oui, ensemble ils allaient faire bouger les choses. Chris acquiesça lorsqu'Hazel répondit à sa question. Si une porte menant droit vers l'extérieur existait, quelqu'un l'aurait déjà trouvé et, à priori, ce n'était pas le cas. Sauf si la personne n'avait pas prit la peine de revenir les prévenir, mais il en doutait. Alors ils devaient faire attention aux détails, à des indices. Et les informations qu'Isolde nous donnait là étaient peut être cruciaux. Peverell hein ? Une coïncidence peut être, mais cela valait la peine de tenter. Chris ayant grandit chez les moldus n'avait pas connu ce conte enfant mais s'était rattrapé à l'âge de 16 ans, curieux de découvrir ce qui pouvait bien avec bercé l'enfance de ses amis ayant été élevé chez les sorciers.

- C'est vrai oui, s'intéresser à l'histoire de ce château ne peut qu'aider à comprendre. Surtout si une famille comme celle des Peverell est liée à tout ça.

Chris s'imaginait déjà trouvé des reliques ayant appartenu à l'un des trois frères de la légende. Pas certain qu'il oserait y toucher, connaissant le malheur qui les avait suivi selon la légende, mais tout de même. C'était quelque chose ! Alors qu'il continuait d'explorer la pièce, inspectant ça et là des reliques à la recherche d'une gravure, quelques mots ou quoi que ce soit rendant la pièce particulière, Cadeyrn prit la parole. Son observation était on ne peut plus juste. Peut être que quelque chose là bas pourrait les éclairer sur les anciens propriétaires de la maison. Peut-être même qu'un des portraits pourrait coopérer pour leur en apprendre plus, qui sait ?

- L'idée me parait bonne en tout cas.

Mais avant, il voulait encore examiner un peu les étranges objets présents dans cette salle des reliques. Si tout ça avait été stocké ici, cela devait bien avoir une importance non ? Pourtant malgré tous ses efforts d'imagination, il ne parvenait pas à entrevoir de quelle utilité pourrait leur être l'amphore qu'il tenait entre ses mains.