Nightmare & pain || Libre

16/02/2016

Nightmare & Pain

30 juin 1997

Oh! j'ai fait un songe!... ; Il est au-dessus des facultés de l'homme ; de dire ce qu'était mon songe... ; L'oeil de l'homme n'a jamais vu, ; l'oreille de l'homme n'a jamais ouï, ; la main de l'homme ne peut jamais tâter, ; ni ses sens concevoir, ; ni sa langue exprimer en paroles ce qu'était mon rêve. W. S.

Rowan Westminbrook. Les inferi. Lavande et Flora. Les professeurs McGonagall, Trelawney et Maugrey. Les cris. Lilianor Zyskowski. Alycia. Les sorts qui fusent de tous les côtés.

La douleur.

Mon corps qui s'effondre au sol, tel un pantin désarticulé. Les visages de Mara, Chris et mon père qui défilent devant mes yeux. La fatigue. Les étoiles du plafond magique. Le noir.

Le froid. La solitude. La peur.

La douleur.

***

Quand j'ouvris les yeux, à nouveau, je ne reconnus pas mon environnement proche. Tout était blanc, silencieux, tellement différent de la poussière et des gravats de la grande salle. Je suis morte, c'est ça ? Je ne bougeai pas d'un pouce, me contentant de promener un regard fatigué sur les alentours, tentant de reconnaître l'endroit. Ce n'est pas mon dortoir. Ce n'est pas ma chambre à la maison. J'étais morte, donc. La révélation ne me fit ni chaud ni froid, me rassurant presque. Au moins, j'échapperai à Stanislas, à Grant... Mais je ne reverrai plus mes amis et ma famille. Peut-être que la mort ne serait pas si douce, enfin de compte. Je ne voulais plus être morte. Je voulais qu'on me ramène au château, à la grande salle pour que je puisse encore me battre. Il fallait que je sauve Aly, que je sauve mon école, mon foyer. Et où était Mara, il fallait que je la sauve elle aussi, elle avait du mal avec la magie et si ça se trouve, quelqu'un lui avait jeté un mauvais sort, peut-être même que c'était un flagellum !

Je ne pus retenir un frisson d'horreur à la simple pensée de ce maléfice, frisson déclenchant une vague de souffrance terrible qui m'arracha un gémissement et une grimace. Je ne suis pas morte, en fait. Un sourire faible étira mes lèvres sèches à cette révélation. Je n'étais pas morte. Je n'étais pas morte ! Un petit rire de joie et de soulagement m'échappa, que je regrettai immédiatement vu la douleur qui me déchira l'abdomen. Pourquoi est-ce que j'avais mal comme ça ? Maintenant que je savais que j'étais vivante, je reconnaissais la pièce comme étant une chambre de Sainte Mangouste, l'hôpital sorcier, alors pourquoi est-ce que j'avais encore mal à ce point ? Ne m'avait-on donc donné aucune potion, administré aucun onguent ? M'avait-on donc juste récupérée sans rien me faire ? Je me redressai tant bien que mal, grimaçant quand une nouvelle vague me transperça et jetai un coup d'oeil à mon torse. La couverture qui avait glissé révélait à présent un bandage propre et blanc, m'enserrant la poitrine. Il s'en dégageait une odeur de propre et d'herbes, me rassurant sur le fait que si, on s'occupait de moi mais c'était un autre détail qui me préoccupait.

Où était passée ma poitrine ?

Je n'avais jamais été le genre à avoir des formes voluptueuses ou à me préoccuper de ce que la Nature avait bien voulu m'offrir mais de là à rien avoir... C'était comme être privée d'une partie de moi-même. Je me doute que ça paraît très futile, comme réflexion, mais on ne pouvait pas me l'enlever. Je me reposai contre les oreillers, prise de vertige tant à cause de la révélation que de la fatigue et je commençai à réfléchir à ce tout cela impliquait.
Les blessures étaient d'origine magique donc cela voulait dire qu'elles ne guériraient jamais vraiment. J'aurais donc des cicatrices à vie et il serait sûrement impossible de... de faire repousser ce que j'avais perdu.

Non. Non. Tout ça n'était qu'un cauchemar, n'est-ce pas ? Cela ne pouvait pas être vrai. J'allais me réveiller, à Poudlard ou à la maison, tout à sa place et je n'aurais mal nulle part. Mais pourtant, la douleur... la douleur signifiait que tout était bien réel.

On frappa doucement à la porte mais je ne réagis pas, perdue dans mes pensées et laissai mon visiteur s'approcher du lit sans rien dire, ne cherchant même pas à savoir qui était cette personne.

HRP:

Made by Neon Demon

14/05/2016

Nightmare & Pain

Lucy Rosebury | Libre

« Savez-vous pourquoi on a peur quand on est seul ? »

Elle était devant la porte de la chambre 201, la main en l'air, prête à toquer, entrer, serrer Lucy dans ses bras, tout contre elle. L'entourer de sa chaleur réconfortante, la bercer, lui promettre que tout se passerait bien désormais... Même si c'était un mensonge éhonté, c'est ce qu'on disait aux personnes souffrantes... Et Lacey ne voulait pas mentir à Lucy. Le courage lui manquait, elle faisait les cent pas devant la porte qui restait close, dès qu'elle avait appris l'admission de la Poufsouffle à l'hôpital de Sainte Mangouste, elle avait foncé pour venir à son chevet et maintenant ? Elle avait peur de l'état dans lequel elle allait retrouver la jeune fille. Elle avait peur de ne pas pouvoir cacher son inquiétude et de l'inquiéter encore plus...

Lacey avait été évacuée peu avant que la bataille commence, elle était heureuse de ne pas avoir eu à se battre, ce n'était pas vraiment son domaine de prédilection, mais elle se sentait aussi honteuse de ne pas avoir été là pour protéger le peu de gens à qui elle tenait : elle aurait voulu protéger Lucy, Eleonora... Chris ? Avait-il été dans la bataille aussi ? Elle secoua la tête, aucun bruit ne courrait sur la présence de Chris à Poudlard ce soir-là, la priorité restait Lucy. Finalement, après plusieurs regards inquisiteurs des infirmiers et médecins passants dans le couloir, la jeune fille se décida à toquer à la porte. Le métal froid cogna contre ses doigts et un silence répondit au toc toc. Pensant qu'elle n'était pas encore réveillée, Lacey entra dans la pièce doucement, s'approchant du lit de celle qu'elle appréciait énormément.

La Rosebury avait les yeux ouverts, vides, comme perdus dans le puits sans fond de ses souvenirs. Revivait-elle la bataille ? Lacey était très peu au courant de ce qu'il s'était réellement passé, bien sûr des rumeurs courraient de part et d'autres des couloirs, comme toujours.. Seuls les gens présents savaient réellement. Mais elle n'était pas là pour avoir des informations sur cette sordide bataille, loin de là, elle était là pour soutenir Lucy. « Oh, Lulu... » La jeune fille n'était plus que l'ombre d'elle-même, étendue dans cet amas de draps vieux et usés jusqu'aux micro-fibres, cette vision brisa le cœur de la née-moldue.

Elle posa une fesse sur le lit et observa Lucy quelques secondes, on aurait dit une poupée de chiffon malmenée par un enfant capricieux... Mais après tout, voilà ce qu'étaient les Mangemorts, des enfants capricieux et Voldemort ? Le roi des caprices. Fort heureusement, le roi n'était plus mais ce n'était certainement pas ça qui allait rendre à son amie son sourire éclatant. Lacey posa sa main dans la chevelure de la jeune fille étendue et la câlina doucement. Que pouvait-elle dire de plus ? Parfois, les actes parlent plus que les mots..

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21/05/2016

Surtout ne pas pleurer. Dès qu’il avait appris que Lucy Rosebury avait repris connaissance dans sa chambre à Ste Mangouste et qu’elle était désormais en état de recevoir des visiteurs, le petit Saunterton s’était promis qu’il irait la voir sans tarder. Mais il n’irait pas les mains vides. Son premier arrêt fut pour un confiseur qui se trouvait non loin de l’hôpital, où il acheta un assortiment de chocolats, dont certains à la menthe. Il semblait se rappeler que c’était ses préférés. Son paquet sous le bras, il fit une seconde escale chez un fleuriste. Les filles aiment les fleurs, tout le monde sait ça. Quand la vendeuse lui demanda ce qu’il voulait il fut bien en peine de trouver quoi lui répondre. Il opta donc pour une composition de sa confection. Des fleurs jaunes, des rouges, couleurs de leur deux maisons. Il avait beau rien y connaître en art floral, il trouvait qu’il avait assemblé là un chouette bouquet. Tout content de lui, il décréta qu’il était temps pour lui de prendre la direction de Ste Mangouste.

Surtout ne pas pleurer. Pour quelqu’un qui est plein de vie comme peut l’être le jeune Gryffondor, déambuler dans ces couloirs sentant l’aseptisant, voir toutes ses personnes alitées ou en fauteuil, tout ça constituait une véritable épreuve. Il se dépêcha donc de se faire indiquer le numéro de la chambre de Lucy Rosebury à l’accueil et il ne s’éternisa pas dans les couloirs. Chambre 201. Vite.

Surtout ne pas pleurer. Quand il frappa, tout timidement, à la porte qu’on lui avait indiqué, et qu’il entendit Lucy lui répondre d’entrer, il espéra qu’elle serait seule et qu’il pourrait lui remettre ses cadeaux et discuter un peu avec elle. Il prit une profonde inspiration, cala le paquet de chocolats sous son bras, ajusta le bouquet et ouvrit la porte, accrochant un sourire légèrement forcé sur son visage.

Surtout ne pas pleurer. Malheureusement, Lucy n’était pas seule. Une personne était déjà à son chevet. Une élève de sa maison qu’il avait déjà croisé, mais à qui il n’avait pas eu l’occasion de parler jusque-là. Etranges circonstances pour une première fois. Lacey Winter qu’elle s’appelait, s’il ne se trompait pas. Nathan lui adressa un petit sourire crispé, avant de se tourner vers Lucy. Lucy. Elle avait l’air de souffrir, une légère grimace déformait son visage, elle semblait perdue dans des pensées qui n’appartenaient qu’à elle, mais elle était vivante, bel et bien vivante. Le sourire sur le visage du jeune Saunterton s’élargit quand il croisa celui de sa tutrice, s’approchant de son lit et déposant la boîte de chocolats sur la table de chevet.

Surtout ne pas pleurer. « Coucou Lucy, comment tu vas ? » Il lui tendit maladroitement le bouquet, son sourire devenant légèrement gêné, alors qu’il s’asseyait sur le bord du lit. « Tiens, c’est pour toi. Je t’ai pris des chocolats aussi… à la menthe. », s’empressa-t-il d’ajouter, comme si cette dernière information allait faire toute la différence. Ses yeux commençaient à le brûler légèrement, tandis qu’il détaillait les bandages qui recouvraient la majeure partie du buste de la Poufsouffle. Il allait lui demander des précisions, mais il se sentit sa gorge se serrer douloureusement. Les mots se refusaient à lui.

Surtout ne pas… Trop tard. Cette fois-ci les larmes roulèrent pour de bon sur les joues du petit Nathan, tandis qu’il enfouissait sa tête dans le creux de l’épaule de sa tutrice, ses bras l’entourant comme pour la protéger, dans ce lit d’hôpital dans lequel elle n’aurait jamais dû se trouver.

27/37/47

「Nightmare & Pain」

Lucy, Lacey, Nathan et Chris

Chris n'avait apprit que le 26 juin au petit matin les faits s'étant déroulé à Poudlard la veille. Il avait passé une nuit agitée, le sommeil n'avait cessé de le fuir, comme s'il avait pressenti que quelque chose se déroulait. Ce n'est que tard dans la nuit qu'il réussit enfin à enlacer Morphée pour ensuite la quitter une heure à peine après le levé de l'astre solaire. A peine sorti de sa chambre que la nouvelle était sur toutes les lèvres. Cela lui avait fait l'effet d'une bombe lâchée en plein dans son esprit. L'information avait tout balayé sans pitié ni discerner, laissant son crâne comme une coquille de noix vide. L'impact et les conséquences d'une telle chose étaient bien trop nombreuses pour qu'il puisse le réaliser et l'accepter immédiatement. Puis, dès que sa réflexion se remit en marche, des visages défilèrent devant ses yeux. Lucy. Persé. Lacey. Rachel. Tant de personnes auxquelles il tenait étaient là bas et plus encore qu'il ne connaissait même pas. Des centaines d'élèves prit pour cible par un dangereux fou. L'inquiétude l'envahi au point que respirer devint difficile.

Les premières déclarations annonçaient de nombreux morts parmi les deux camps, dont des élèves, sans pour autant donner de nom. S'il restait là sans savoir, il allait devenir dingue. Dans un état d'agitation extrême, il avait décidé de ne pas perdre plus de temps avant de sortir du château en courant et de transplaner vers Poudlard dès que possible. Il n'avait trouvé là que des ruines et des cadavres. Les aurors et les médecins avaient déjà rapatrié les blessés à Sainte Mangouste, ne restait plus que les morts enfouis sous les décombres dont des sorciers étaient actuellement en train d'extraire les corps. Spectacle insoutenable pour le jeune homme. Cela aurait pu être n'importe qui tant l'identification était rendue compliquée pour certains. Il ferma les yeux pour tenter de se rassurer et de se calmer, mais son angoisse ne faisait que croître. Et si... comment ferait-il ? Il n'avait même pas été présent pour tenter de... Il s'en voudrait toute sa vie. Les questions fusaient dans sa tête sans qu'il ne puisse les contrôler ou penser à autre chose. Rien que d'imaginer qu'une de ces personnes ait pu mourir seule et apeurée, sans personne à ses côtés...

Peu désireux de rester plus à Poudlard de peur de ce qu'il pourrait y découvrir, en plus du désespoir, Chris transplana vers l'hôpital. Là aussi il craignait ce qu'il allait trouver. Ou plutôt, de qui il n'allait pas y trouver. Bien sûr, il n'était pas le seul à la recherche d'un proche et l'état de chaos dans lequel les urgences étaient ne facilitait rien. Après plusieurs heures d'inquiétude profonde et de recherches intensives, le garçon fut enfin rassurer. Il n'avait encore vu personne mais avait la certitude qu'aucun de ses amis proches n'était mort dans la bataille. Il se sentait égoïste de ne penser qu'à ses connaissances et de se sentir si soulagé alors que d'autres avaient tout perdu, mais il ne pouvait s'en empêcher. C'était plus fort que lui.

La première que Chris trouva fut Lucy. Chambre 201. La main sur la poignée, il redoutait ce qu'il allait y découvrir. Sa protégée était juste là, à un pas. Mais celui ci semblait infranchissable. Allait-elle lui en vouloir de ne pas avoir été là pour la protéger ? Était-elle gravement blessée ? Tant de réponses auxquelles le simple pas qu'il se décida à franchir allait répondre. Ou presque. La Poufsouffle était toujours inconsciente. Et son état était... difficile à accepter. La pauvre avait du tellement souffrir. Il s'assit à ses côtés, prenant sa petite main fragile dans la sienne, sans un mot. Il ne savait quoi dire et de toute façon elle ne pourrait l'entendre. C'était peut être mieux ainsi.

Les bandages cachaient la violence des coups reçus, mais on pouvait aisément deviner aux formes, ou justement à l'absence de formes, les dégâts provoqués. Elle avait été mutilée. Des larmes perlèrent sous ses paupières. Sa petite Lucy bien aimée avait vécu l'enfer et c'était lui qui se retrouvait à pleurer dans une chambre d'hôpital. Quelle absurdité. Ne voulant pas rester près d'elle alors que les pleurs coulaient, même si elle ne pouvait le voir, il avait décidé de se lever pour ouvrir les rideaux de cette pièce trop sombre. Elle avait besoin de soleil. Qu'il inonde son être et lui redonne sa joie de vivre. Merlin seul savait à quel point elle en aurait besoin à son réveil... Et là, devant la fenêtre, les yeux fixé vers l'horizon, il s'abandonna silencieusement à ses larmes.

- Tu verras Lucy. Tout ira bien à partir de maintenant. Je serai là pour toi, je te le promet. Plus personne ne pourra te faire du mal...

Cette promesse, il se la faisait autant à lui même qu'à elle. Il allait se racheter, car il ne pouvait pour l'instant se pardonner. Sous toute son immense tristesse, un rage commençait à prendre forme. Dirigée vers ceux qui lui avaient fait ça et dont il ne savait encore rien pour le moment. Après avoir séché ses yeux, il était retourné à son chevet et lui avait tenu compagnie. Et ainsi chaque jour jusqu'à son réveil. Il avait rencontré diverse personne, notamment son père auquel il s'était respectueusement présenté. Il n'avait dit que le strict nécessaire, c'est à dire qu'il était un ami de sa fille. Ce n'était pas à lui de définir ce qu'il représentait aux yeux de la jeune élève et encore moins de l'expliquer à son paternel.

Alors qu'il venait pour sa visite quotidienne après être passé dans la chambre de Perséphone, il entra par habitude sans frapper. Qui lui répondrait, de toute façon ? Il allait s'installer à ses côtés pour lui lire un de ses livres préférés quand il remarqua Lacey. Il avait été soulagé d'apprendre qu'elle faisait partie des élèves évacués sans soucis et l'avait même croisé. Les deux avaient discuté. Ce n'était pas sa présence ici qui le surprit, car il savait que les deux filles se connaissaient. Un autre élève était là aussi mais il n'y fait pas attention mais il n'était pas l'objet de sa surprise. Non, c'était les yeux de sa protégée. Ils étaient ouverts.

- Lucy, tu es...

Puis il remarqua son air dévasté. Elle venait de remarquer l'étendue de ses blessures et ne semblait plus capable de réagir. Chris fit lentement le tour du lit pour ne pas la brusquer. Il prit sa main et tenta d'attirer son attention.

- Je n'imagine pas à quel point ça doit être difficile à encaisser. Ça et tout ce que tu as subis là bas. On m'a raconté la manière dont tu t'es battue face à ces mages noirs. Tu as représenté Poufsouffle mieux que je ne le ferai jamais. Je suis si fier de toi... Mais maintenant tu es en sécurité. Tu n'es plus seule Lulu, nous sommes là.

Sa voix était vacillante et chargée d'émotion malgré ses efforts pour le cacher. Il n'avait pas pleurer depuis le premier jour et ne comptait pas recommencer. C'était elle, qui avait besoin de réconfort.

En résumé, Chris est venu tous les jours depuis ton admission et entre dans la chambre sans s'attendre à t'y trouver réveillée. Du coup, il freeze un peu le pauvre avant de tenter de te rassurer .

16/02/2016

Nightmare & Pain

30 juin 1997

Oh! j'ai fait un songe!... ; Il est au-dessus des facultés de l'homme ; de dire ce qu'était mon songe... ; L'oeil de l'homme n'a jamais vu, ; l'oreille de l'homme n'a jamais ouï, ; la main de l'homme ne peut jamais tâter, ; ni ses sens concevoir, ; ni sa langue exprimer en paroles ce qu'était mon rêve. W. S.

Je ne bronchai pas quand l'inconnu me rejoignit et reconnus Lacey quand elle m'adressa un « Oh, Lulu... » plein de pitié et de peine. Savait-elle seulement ce que je traversais ? Je n'avais pas besoin de sa pitié. Mentalement, je m'administrai une claque monumentale. Hors de question que je devienne une fille amère parce que je souffre, d'autant qu'elle n'y est pour rien. Quand elle vint s'asseoir à mes côtés, je ne réagis pas. Pourquoi s'inquiète-t-elle pour moi ? Nous ne sommes pas si amies que ça. Puis elle commença à passer sa main sur mes cheveux et je me dis que peut-être, qu'au final, j'avais besoin d'elle, au moins un peu. Extérieurement je ne montrai rien mais j'appréciais le geste.
Quand on frappa à nouveau, cette fois je lançai un « Entrez. » quelque peu enroué mais qui fut entendu, puisque mon nouveau visiteur entra dans la chambre et me rejoignit de l'autre côté du lit. Tournant légèrement la tête, les doigts de la Poufsouffle toujours sur mon crâne, je reconnus Nathan, un bouquet dans une main et une boîte de chocolat dans l'autre et j'esquissai un léger sourire. Je ne voulais pas qu'il me voit comme ça, il n'a pas à voir ça. Je n'avais pas remonté ma couverture donc mes bandages étaient toujours visibles et j'aurais tellement, tellement voulu pouvoir préserver l'innocence du garçon. Quelle innocence, après ce qu'il a dû vivre au château ? Je n'avais pas eu la force de répondre à son salut, encore moins à sa question « Comment tu vas ? » mais quand il m'entoura de ses petits bras pour venir pleurer contre mon épaule, je le serrai contre moi avec un bras tandis que j'essayai de lui murmurer quelques mots de réconfort.

« Chut, ça va aller, Nathan, tout va bien maintenant... Je suis vivante et on me soigne, je vais guérir, ne t'inquiète pas. Chut, ça va aller... »

Puis la porte s'ouvrit sans prévenir et je tournai la tête pour voir qui était le nouvel arrivant. Chris. Je sentais que le jeune Gryffondor s'était calmé alors je le repoussai doucement, mes prunelles ne lâchant pas celles de mon grand frère. Oh, nous n'étions pas liés par le sang - mais c'était tout comme pour moi. Je le regardai faire le tour du lit, prudemment, sûrement pour ne pas me brusquer. Je ne suis pas en verre, avais-je envie de lui dire, je ne vais pas me briser. Après tout, je l'étais déjà. Je l'écoutais me rassurer du mieux que je le pouvais mais je n'arrivais pas à apprécier ce qu'il me disait. J'avais l'impression qu'il tentait de... de... de me protéger, de me rassurer plus que de raison. J'appréciais mais je n'arrivais pas à accepter ses mots.

« Oui, c'est dur à encaisser. » laissai-je échapper d'une voix rauque. « Mais je ne me sentirai jamais en sécurité, pas après avoir été attaquée dans l'endroit le plus sûr de Grande-Bretagne, pas après avoir été frappée par une fille aussi perdue et seule que moi. » J'avais peur de trop en dire, surtout avec Nathan à côté de moi, mais j'étais perdue dans le regard de Chris et les caresses de Lacey aidaient les confessions. « J'ai été forcée à me battre, parce que jamais je n'aurais pu m'enfuir sans essayer de protéger ce qui m'est cher. Et si je suis encore là, c'est qu'on a gagné j'imagine. Mais à quel prix ? Combien sont morts pour cette victoire ? Je ne sais même pas qui est mort. Je ne sais même pas qui j'ai perdu. Enfin si, je sais. » Je fis une pause, tandis qu'une larme solitaire roulait sur ma joue creusée par la fatigue. « Je me suis perdue, moi. » Je m'arrachai du regard de l'ancien Poufsouffle pour me tourner vers le jeune Lion, qui semblait encore une fois à deux doigts de pleurer. Doucement, je passai une main sur sa joue pour le rassurer, un sourire tendre sur les lèvres. « Mais ne t'inquiète pas, Nathan, ça va aller, j'en suis sûre. »

Du moins, je l'espérais.

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14/05/2016

Nightmare & Pain

Lucy Rosebury | Libre

« Savez-vous pourquoi on a peur quand on est seul ? »

Lacey était toujours au chevet de Lucy, essayant de la réconforter silencieusement, elle aurait aimé dire quelque chose mais la vérité c'est qu'elle ne savait pas... quoi. Elle ne voulait pas lui demander ce qui lui était arrivé et la forcer à revivre ces douloureux moments alors elle restait là, silencieuse, à lui caresser doucement les cheveux. Lucy parlerait quand elle le voudrait, la poufsouffle était prête à lui donner tout le temps qu'elle voulait.

On frappa doucement à la porte, cette fois Lucy articula péniblement un « entrez », elle reprenait lentement ses esprits, ce qui réjouit Lacey au plus haut point, avouons-le, vu le nombre de morts dans cette bataille, la jeune fille était déjà très heureuse que Lulu soit en vie. Il lui faudrait beaucoup de temps pour panser ses plaies physiques et psychiques par contre. Lucy était si jeune, ce n'était pas juste ce qui lui arrivait. Une vague de révolte monta au creux du ventre de Lacey qui fut bien vite calmée par l'arrivée de Chris.

Il ouvrit la porte a la volée, sans frapper. Lacey ouvrit grand les yeux, il était en sécurité. Ouf. Le petit Gryffondor entré juste avant était en larmes, la voix de Chris était remplie de sanglots, l'ambiance était si triste que dès que Lucy ouvrit la bouche, les larmes salées montèrent à leur tour aux yeux de la brune. Elle essuya bien vite une boule mouillée qui menaçait de rouler le long de sa joue, Lucy avait déjà beaucoup a supporté comme ça, inutile d'en rajouter.

D'autant plus qu'elle était en train de réconforter le petit garçon qui pleurait déjà à chaudes larmes. Elle faisait passer les autres avant elle, une vraie poufsouffle. Lacey écouta Lucy se confier sur ce qu'elle avait vécu et la colère s'empara une nouvelle fois de la jeune fille, la Rosebury ne méritait pas ça. Sa main se crispa dans la chevelure de la patiente au fur et à mesure qu'elle parlait, pourtant pacifiste et détestant se battre, là, Lacey aurait tout donné pour revenir en arrière et empêcher ça. Ou du moins, être aller chercher Lucy et tous les autres quand l'évacuation avait commencée.

L'anglaise se força à se détendre, il ne fallait pas qu'elle s'emporte. « Je suis... désolée, Lucy. Quand on est arrivés à Pré-au-Lard, j'étais inquiète de ne pas te voir. J'ai prié de toutes mes forces pour que tu ne sois pas restée au château... » Elle secoua la tête, ça ne servait à rien de dire ça. Elle pouvait vraiment être cruche parfois. Lacey se redressa finalement, lâchant le crâne de Lucy. « Tu as besoin de quelque chose ? Tu as faim, soif, quelque chose te ferait plaisir ? » Genre du chocolat. Lacey pouvait toujours contribuer à rendre son séjour à Ste Mangouste moins amer, non ?

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10/05/2016

Dès qu’il avait appris que sa fille avait été emportée à Ste Mangouste, il avait sauté dans un taxi, en compagnie de Spark. Reginald revivait en cet instant les pires moments de son existence. Les combats du premier Ordre du Phénix, la mort de son père, de sa mère et surtout celle d’Estelle.
Par Merlin, qu’est ce qu’il détestait les hôpitaux. Les longs couloirs, les odeurs de désinfectant industriel et de potions, les tenues de tout ces médicomages, qui se cachaient derrières elles, pour donner leurs tristes nouvelles.

Il dut cependant s’habituer à vivre ici. Car pendant des journées entières, il regarda sa fille endormie dans son lit, il tourna en rond dans la chambre, regarda par les fenêtres, la sérénité des rues de Londres, si loin de la fébrilité de l’hôpital, devenu une véritable ruche, avec l’affluence de blessés. Parfois, lorsque d’autres veillaient sur Lucy, il quittait la pièce, pour promener son chien et profiter des rayons du soleil d’été, pour retrouver un semblant de moral. Il allait jusque chez le glacier et commandait les parfums préférés de sa fille. Il ne se nourrit que de cela pendant ces journées et avait la tête qui tournait souvent, de fatigue, d’angoisse et de manque de forces.
Il reçut quelques hiboux d’amis et de clients, en envoya d’autres, de condoléances et se rendit aux funérailles d’Arthur Weasley, avant de revenir rapidement au chevet de sa fille, un goût de bile dans la bouche.
Ces journées n’eurent qu’un avantage. Elles lui permirent de découvrir ce Chris, dont Lucy lui avait déjà parlé et quelques uns de ses autres amis. Il n’avait jamais été assez proche de sa fille. Sa seule famille et il regrettait aujourd’hui cet état de fait, alors qu’il risquait de la perdre, sans lui avoir montrer tout l’amour qu’il ressentait pour elle.
Enfin, en parlant de "famille", il avait aussi croiser le fils Westminbrook. Ce Rowan, qui lui avait écrit et qui cherchait à renouer avec les Rosebury. Reginald ne savait toujours pas quoi en penser. Il avait entendu des rumeurs, qui parlait d'une audition par le Ministère de l'héritier, suspecté de liens avec les Mangemorts. Mais était-ce bien vrai ? Le garçon semblait pourtant d'assez bonne composition, curieusement.
Dans son carnet, il avait peint le doux visage de Lucy, apaisée, dormante et ceux des personnes croisées. L’aquarelle lui permettait de se détacher de sa souffrance et de ne surtout pas penser, au whisky qu’il avait tellement envie de boire, pour calmer son angoisse, sa colère et son incompréhension de la situation.

Le matin du 30 juin, il promena Spark dans les allées de Hyde Park, avant de revenir vers Ste Mangouste. Son instinct lui dit que quelque chose avait changé. Certains disaient qu’une Vieille Magie, liait les parents aux enfants. Il sentit que Lucy allait revenir à elle. En courant, il rejoignit l’hôpital et grimpa les marches 3 par 3, jusqu’au service. Dans le couloir, un agent de sécurité, embauché pour l’occasion et 2 guérisseurs l’arrêtèrent. Ils n’appréciaient pas la présence du setter, dans le couloir et les chambres.
Dégagez de mon chemin, bande d’idiots ! Vous croyez vraiment que je vais faire demi-tour, à quelques pas de ma fille ? C’est notre chien et lui aussi, ira retrouver Lucy. Essayez seulement de nous arrêter !
Il sortait presque sa baguette, tandis qu’effrayé par les cris de son maître, le chien se mettait à grogner, menaçant.
Il n’en fallut pas plus, pour qu’un passage s’ouvrît entre eux, aussitôt franchi par Reginald et Spark. La porte fut passée en un instant et tout le poids qui pesait sur la poitrine du père disparut. Il voyait les yeux ouverts de Lucy et ne remarqua pas les adolescents, qui l’entouraient.
Les larmes avaient inondé son visage et il tombait dans les bras de sa fille, son bébé, sa chair. Il ne se soucia pas de bousculer les autres, ni des douleurs que son étreinte pouvait causer à Lucy. Pour la première fois depuis si longtemps, il tenait son enfant dans ses bras.
Le chien s’était approché et léchait tour à tour son maître et sa maîtresse, les regardant sans comprendre et aboyant doucement.
Après des longues secondes de silence, Reginald parla enfin.
Lucy… Ma fille. J’ai eu si peur de te perdre et si honte de ne pas avoir été là pour toi, plus tôt.
Oh, Lucy… Tu n’imagines pas à quel point je m’en veux d’être un si mauvais père. Mais tu es réveillée maintenant et je serais là, je ne te quitterais plus, jamais, mon bébé, mon amour...
Il se surprenait lui même, à parler ainsi à son enfant. Il n’avait jamais été ce genre de père, il n’avait jamais serré sa fille dans ses bras et s’il aimait celle-ci, il n’était pas particulièrement expansif, auprès d’elle. Mais depuis cette nuit atroce, tout avait changé et Reginald espérait donner à sa fille, toutes les marques d'affection, qu'elle n'avait jamais eu. Il se rattraperait, aussi longtemps, qu'il vivrait et dès maintenant.
Il n'avait même pas encore saluer les présents, trop obnubilé par son bonheur.

21/05/2016

Son combat contre les larmes s’étant soldée par une défaite à la fois amère et salée, Nathan se laissa aller un instant dans les bras de Lucy Rosebury, la serrant fort contre lui pour lui montrer qu’il était là, et qu’il ne comptait aller nulle part. Leur moment de complicité fut interrompu par l'arrivée d'un jeune homme que Nathan n'avait jamais vu, mais qui semblait lui aussi s'inquiéter du sort de Lucy. Le jeune lion ne comprit pas tout de l'échange entre eux, mais il en saisit néanmoins la gravité. La bataille. Les morts dont elle ne connaissait pas l'identité...

Lui avait entendu des noms. Murmurés, comme si le simple fait de les prononcer tout bas rendrait la réalité moins dure à supporter. Ou moins réelle. Gabrielle Rosier. Alycia McWood et Aaron Powell. Nathan ne connaissait pas Gabrielle, mais il se considérait comme un ami proche d’Orion. Et il avait côtoyé Aaron pendant son année à Poudlard. Mais surtout, il ne doutait pas une seconde que Lucy les connaissait également. Tous. Quoi qu’il en soit, il ne serait pas le terrible messager qui lui apprendrait les macabres nouvelles. C’était au-dessus de ses forces. Bien au-dessus. Rien qu’à penser à tous ses visages connus, il sentit une nouvelle vague de larmes menacer de submerger les digues abîmées de sa volonté.

Sans la main de la jeune Poufsouffle sur sa joue et son sourire réconfortant, il n’aurait pas pu les retenir. Mais il les chassa d’un clignement d’yeux rageur et se força à rendre son sourire à Lucy. Il n’avait pas le droit pleurer. C’était elle dans ce lit d’hôpital, elle qui avait été gravement blessée, elle qui était recouverte de bandages et de cataplasmes. Lui avait été protégé. Par elle. Par eux tous. Maintenant il se devait d’être fort. Et de ne plus pleurer. Pour eux. Pour elle. Quand elle se tourna à nouveau vers lui pour lui dire de ne pas s’en faire, son sourire s’élargit, tandis qu’il prenait sa main dans les siennes, pour la presser doucement.

Dès lors, il entreprit de garder une attitude la plus digne possible, chassant les sombres pensées qui l’assaillaient à chaque fois qu’il posait les yeux sur les pansements qui enserraient le corps de Lucy, refoulant les larmes, souriant à la jeune Poufsouffle aussi largement que possible. Il n’avait pas spécialement de mots réconfortants à lui offrir, il aurait donné cher pour en avoir, mais il n’en avait pas. Aussi se contentait-il d’être là, d’être là et de donner à Lucy Rosebury une présence sur laquelle elle pourrait compter. La présence de quelqu’un qui tenait à elle. Qui tenait énormément à elle.

Le silence pesant qui avait commencé à s’installer dans la pièce fut troublé par l’apparition d’un homme accompagné d’un chien, qui entra en trombe dans la chambre, bousculant Nathan au passage, au point qu’il manqua tomber à la renverse contre la table de chevet. Le petit Gryffondor se rattrapa de justesse, et se recula pour se tenir dans le fond de la chambre. Il avait presque immédiatement compris l’identité du nouvel arrivant, ainsi que sa précipitation à vouloir prendre Lucy dans ses bras. Son père. Quand il entendit les premiers mots prononcés par Reginald, il sut aussitôt qu’il n’était pas à sa place, qu’il n’avait pas à assister aux retrouvailles entre un père et sa fille, qui plus est dans de telles circonstances. Il recula alors doucement, se rapprochant de la porte de la chambre. La main sur la poignée, il se contenta d’adresser quelques mots à sa tutrice, d’une toute petite voix, comme pour ne pas troubler l’instant présent. « Je serais dehors, Lucy. Je ne pars pas. Et bonjour, M. Rosebury. »

Puis, sans attendre de réponse, le petit lion quitta la chambre et ses occupants. La porte refermée, il mit un peu de distance entre lui et la chambre 201. A sa grande surprise, ces couloirs blancs, tous semblables, uniformes, qui l’opressaient il y a dix minutes de cela, l’apaisaient maintenant. Ici, il n’était plus Nathan Saunterton. Ici, il était juste un garçon de 12 ans, submergé par des émotions qu’il ne maîtrisait pas. Un garçon qui ne comprenait tout simplement pas l’horreur qui s’était abattue sur son école. Mais qui devait faire avec.

Sur sa droite, la porte d’un placard à balai. Il s’y engouffra en vérifiant que personne ne l’avait vu, avant de refermer derrière lui. Et il pleura. A l’abri des regards. Longtemps. Jusqu’à éprouver le soulagement qu’il cherchait désespérément.

27/37/47

「Nightmare & Pain」

Lucy, Lacey, Nathan et Chris

Lucy était si forte. Après tout ce qu'elle avait vu et vécu, elle était là à l'écouter de manière posée. Certains disent qu'on ne sait jamais comment on réagi face à une catastrophe ou quelque chose de grave avant de le vivre, mais il doutait d'être aussi mentalement armé que sa protégée l'était si un jour il devait endurer tout ça. Le garçon connaissait la Poufsouffle et comprit bientôt que son comportement n'était pas le bon à adopter. La prendre plus une chose fragile alors qu'elle s'était montrée si brave n'était pas la bonne chose à faire. Mais il s'était tellement inquiété que c'était plus fort que lui. Il avait imaginé tant de fois son réveil. Au départ il avait pensé à faire comme si de rien était et de commencer à la taquiner, mais maintenant qu'il la voyait et l'entendait se confier... Il aurait besoin de temps pour redevenir comme avant mais ferait l'acteur si c'était nécessaire. Lucy était celle qui comptait, ses propres considérations à lui n'avaient pas leur place dans l'équation. Quand elle commença à parler de la personne qui lui avait infligée ça Chris serra les dents. Il avait bien l'intention de noter toutes ses informations pour la retrouver. Et une fois face à elle.. Merlin seul sait ce qui pourrait arriver.

Chris réalisa que Lucy s'était évanouie avant issue du combat et qu'elle ne savait donc pas grand chose sur les victimes et la façon dont tout cela s'était terminé. Il ne voulait pourtant pas être celui qui lui apprendrait tout ça. Il fallait quelqu'un qui avait vécu l'attaque et qui saurait de quoi il parlait vraiment.

- Oui, vous avez gagné Lulu. Grâce à votre combat, le monde est à tout jamais débarrassé de ce mage noir et ses fanatiques.

La larme qui coula sur joue de Lucy lui donna une bonne excuse pour ne pas en dire plus. Ne pas donner de noms. Et la voilà déjà qui rassure le jeune élève à côté d'elle. Comment se faisait-il qu'elle était celle qui console et rassure les autres après tout ça ? Chris eut un sourire, de ceux qu'on a quand on comprend la vraie valeur d'un être cher. Un sourire de fierté intense. Il se leva pour se pencher sur elle et lui embrasser le front. Il allait faire en sorte que les choses redeviennent comme avant, maintenant.

Puis le père de Lucy entra en trombe dans la pièce. Immédiatement, Chris se poussa contre le mur. Le Sinistros était heureux de retrouver sa Poufsouffle, mais un père retrouvant sa fille était bien plus fort que cela. Il respectait cela et savait où était sa place, pas trop près. Il avait eu le temps de parler avec l’Intéressé pendant le sommeil de Lucy et s'il avait tenu à ne pas parler de la relation proche qu'il avait avec sa fille, ils parlèrent tout de même de plusieurs autres choses. Il avait l'air d'apprécier le jeune garçon et Chris le respectait.

Alors il resta là, posté devant la fenêtre et le visage détourné de la scène de retrouvailles, par respect pour les deux et leur intimité. La famille était sacrée pour Chris et malgré toute l'envie qu'il avait de parler avec elle, il leur laisserai tout le temps nécessaire avant ça.

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16/02/2016

Nightmare & Pain

30 juin 1997

Oh! j'ai fait un songe!... ; Il est au-dessus des facultés de l'homme ; de dire ce qu'était mon songe... ; L'oeil de l'homme n'a jamais vu, ; l'oreille de l'homme n'a jamais ouï, ; la main de l'homme ne peut jamais tâter, ; ni ses sens concevoir, ; ni sa langue exprimer en paroles ce qu'était mon rêve. W. S.

La voix de Lacey s'éleva de derrière moi et je me tournai légèrement vers elle pour l'écouter. Ses mots me touchèrent mais j'avais envie de lui dire que les prières avaient été bien inutiles ; je n'étais peut-être pas morte mais peut-être aurait-ce été pour le mieux si cela avait été le cas. Quand elle se releva et me proposa quelque chose à boire ou à manger, je me rendis compte à quel point j'étais affamée, aussi je lui demandais gentiment si elle pouvait aller m'acheter un croissant ou un pain au chocolat à la boutique de l'hôpital. « Je te rembourserai dès que je le pourrai, je te le promets. » lui assurai-je. Je lui adressai un petit sourire reconnaissant quand elle se dirigea vers la porte. Elle était à peine sortie que celle-ci qu'elle se rouvrit, laissant passer mon père et Spark, notre chien.

Je n'avais jamais vu Reginald Rosebury dans un tel état de détresse et de bonheur. Jamais. En seize années, presque dix-sept, passées avec lui, mon père ne m'avait jamais prise dans ses bras, ne m'avait jamais adressé le moindre signe d'affection. Je n'avais jamais douté qu'il m'aimait mais j'avais souvent rêvé qu'il ose me serrer contre lui. Il avait fallu que je frôle la mort pour que ce rêve de petite fille devienne réalité. Mais je ne lui en voulais pas, pas alors que je venais enfin de trouver mon papa. Je m'agrippai à lui autant qu'il me serrait et les larmes ne tardèrent pas à rouler sur mes joues tandis que mes épaules étaient secouées de durs sanglots. Si j'avais essayé d'être forte devant mes amis, je redevenais une petite fille meurtrie et effrayée dans les bras de mon père.

« Oh, Papa... » parvins-je à articuler entre deux hoquets, « Papa, Papa... » A un autre moment j'aurais eu honte d'une telle démonstration de sentiments et de larmes mais pas maintenant. « Tu n'es pas un mauvais père, tu ne pouvais pas savoir que ça allait arriver, personne ne pouvait savoir... »

Nous restâmes enlacés quelques minutes, des minutes qui nous firent du bien à tous les deux. Quand enfin nous nous séparâmes dans un même mouvement, j'esquissai un sourire à son attention tandis que j'essuyais mes joues et lui les siennes. Spark, à nos pieds, aboya joyeusement quand il vit que nous nous étions calmés. Je me reposai au fond de mes oreillers et le grattai derrière les oreilles tandis que mon père tirait une chaise à côté du lit. Je lançai un regard sur les alentours et remarquai que Nathan était parti pendant les retrouvailles tandis que Chris s'était isolé près de la fenêtre.

« Chris ? » appelai-je d'une voix douce, un sourire tendre au coin des lèvres. Quand il se tourna vers moi, je lui fis signe de s'approcher. « Viens, j'aimerais te présenter quelqu'un qui m'est très cher. » Je me doutais qu'ils avaient déjà dû discuter les fois où ils s'étaient croisés au pied de mon lit mais je tenais à faire des présentations officielles. « Papa, voici Chris Hamilton, ancien Poufsouffle, président de la confrérie Sinistros et mon meilleur ami et presque frère depuis ma première année. » Mon sourire s'étira tandis que je voyais le regard de Chris se mouiller un peu. « Chris, voici mon père, Reginald Rosebury, ancien Gryffondor et marchand. » Autant ne pas trop rentrer dans les détails de ses activités. Spark aboya, pour se rappeler à notre bon souvenir et je laissai échapper un petit rire. « Chris, voici Spark ! »

J'étais bien, maintenant, entourée de mon père et de mon presque frère. Si ce n'était pour la douleur diffuse dans mon torse, le moment aurait pu être parfait.

Made by Neon Demon

10/05/2016

Il n'était pas si difficile de serrer quelqu'un dans ses bras. Cétait même étrangement agréable. Pourtant, depuis la mort de sa femme, il n'avait plus tenu personne, ainsi, simplement, contre sa poitrine. Il y avait bien eu quelques filles, croisées dans des pubs ou ailleurs. Avec certaines d'entre elles, il s'était presque senti revivre. Mais jamais il n'avait cherché d'intimité avec elle. De la passion parfois, de la sueur et des contacts charnels, mais rien qui impliquait des sentiments. Surtout, il n'avait pas connu cette tendresse habituelle, au sein d'une famille heureuse. Mais un père pouvait-il se comporter ainsi ? Le pauvre Reg ne le savait pas. Il avait grandi loin du sien, de ce Westminbrook qu'il avait tant désiré et haï tout à la fois.
Aujourd'hui, pourtant, il ne réfléchit pas aux convenances ou aux habitudes. Son instinct l'attirait irrésisitiblement dans les bras de Lucy et il sentit sa peau contre la sienne et retrouva l'odeur de son bébé adoré. Était-il possible qu'elle n'est pas changé de parfum, tout ce temps ? Et il se laissa enivré par ses sensations nouvelles.

Après des longues minutes, c'est Lucy qui s'éloigna de lui, pour céder aux politesses. Elle fit venir Chris et Reginald fut heureux qu'il ait été présent, au réveil de sa fille. Surtout quand elle le présenta. Et il se surprit une nouvelle fois, lorsque ses propos dépassèrent ses lèvres.
Ton frère ? Et bien alors, fils, bienvenue dans la famille. Assieds-toi près de nous.
Il tendit une main vers le jeune homme et désigna le lit, entre Lucy et lui. Son sourire était franc et ses larmes séchaient sur ses joues. Spark battait joyeusement de la queue et tournait la tête en tous sens, ne sachant plus où donner de la tête.

Nous avons malheureusement eu le temps de nous connaître, en attendant ton réveil, Lucy. On ne peut pas dire que tu te sois pressée. J’ai eu le temps de me faire dû soucis. Tu connais mon aversion pour cet hôpital.
Il glissa une main sur la joue de son enfant. Décidément, il avait vraiment besoin de la toucher. Mais il avait tellement de choses à rattraper. Et combien de temps lui restait-il ? Dans ce monde devenu fou, il n’y avait plus aucune assurance. Il se rappela la détresse des Weasley à l‘enterrement et les propos d’Arthur et de Molly, qui s’étonnaient toujours de sa fraîcheur à l’égard de sa fille. Eux aimaient tellement leurs enfants. Reginald les avaient souvent vu comme une famille idéale, mais il se sentait incapable d’agir comme eux. Est-ce que cela allait changer ? Il croisa mentalement les doigts et pensa à la médaille des alcooliques anonymes.
*Bonjour, je m’appelle Reginald, et ceci est le premier jour de ma nouvelle vie auprès de ma fille...* Il sourit à cette idée. Il allait s’offrir un médaillon magique, qui lui rappellerait cette date et qui compterait les jours depuis aujourd’hui.
Il faudra que l’on voyage ensemble, cet été. J’ai tellement d’endroit merveilleux à te faire découvrir, loin de toutes ces horreurs. Tu peux inviter qui tu veux, à commencer par Chris. Et j’espère rencontrer les autres amis de ma fille.
Reginald ne savait malheureusement pas que certains des proches de Lucy étaient morts à Poudlard. Il ne connaissait pas assez les fréquentations de celle-ci pour cela.

Brusquement, une idée frappa son esprit. Lucy avait une famille. Une famille qu’il avait toujours renié jusqu’ici. Allait-il oser lui présenter ses cousins.
Un frisson le parcourut. Les Westminbrook... Il avait lutté contre ses demi-frères, avait haï son père. Mais ses neveux ? Ce Rowan et cette Hope ? Comment choisir ? Était-il bon pour Lucy, sa timide enfant, de rencontrer ses cousins élevés pour devenir des maîtres de l’aristocratie sorcière ? De quel côté penchaient leurs coeurs ? Et surtout, comment avouer d’avoir si longtemps caché leur existence, à sa fille qui l’aimait pour la première fois comme un vrai père ?
Reginald déglutit lourdement et garda le silence.

27/37/47

La scène entre le père et sa fille était émouvante et Chris se tint aussi éloigné que possible se pouvait d'eux, pour les laisser partager ce moment privilégié. Il avait beau être très proche de Lucy, son père avait largement la priorité et il en était conscient. Quelques minutes s'écoulèrent durant lesquelles Chris regarda par la fenêtre, pour leur laisser un semblant d’intimité et feindre de ne pas avoir vu les larmes couler. Finalement, la douce voix de Lucy prononça son prénom et il reporta son attention sur la pièce qui l'entourait et plus particulièrement sur la jeune fille. Conformément à sa demande, il approcha de nouveau du lit pour aller à la rencontre de Reginald. Enfin rencontre. Tout était relatif. Ils avaient déjà bien eu le temps de faire connaissance en veillant la Poufsouffle et en attendant son réveil, passant pas mal de temps dans la même chambre. Le dialogue avait fini par se lancer et Chris s'était déjà respectueusement introduit auprès du paternel. Mais tout comme l'adulte, il se prêta au jeu, que tout cela soit fait officiellement et à la connaissance de Lucy. Elle le présenta comme son meilleur ami et son presque frère depuis maintenant 6 ans et cela réchauffa le cœur du garçon. Que ces mots pouvaient être doux à entendre. Bien sûr, en théorie il savait déjà tout ça, mais l'entendre dire était différent. Surtout après l'éloignement et la distance qu'elle avait mit entre eux pendant de nombreux mois après son départ de Poudlard. Il offrit un sourire chaleureux et sincère à Lucy avant de serrer la main de l'intéressé qu'elle lui présentait. Cela lui fit étrange d'être appelé fils par quelqu'un d'autre que son propre père mais il voyait ce qu'il voulait dire et l'en remercia. C'était une marque de confiance que d'être ainsi accepté par le père de sa protégée.

- Merci beaucoup.

Après avoir caressé la tête de Spark il prit place comme indiqué sur le lit de la patiente.

- Nous avons en effet eu le temps de discuter et de faire connaissance. On a presque uniquement parlé de toi et rassure toi, en bien. Nous attendions que tu te réveille pour aborder le reste.

Un petit sourire espiègle se dessina sur les lèvres de Chris. Au fond, il n'avait pas vraiment beaucoup de choses à apprendre au père Rosebury, Lucy était une fille calme et discrète, mais la taquiner un peu donnait l'impression que tout était de nouveau normal. Par contre, le père lui aurait certainement des anecdotes sympathiques et drôles sur son enfance, c'était à retenir. Reginald évoqua l'idée de partir en voyage et de l'invité aussi. Parler de voyage à Chris. Par Merlin, cet homme l'avait déjà cerné !

- Ce serait un honneur et un plaisir pour moi en tout cas, si Lucy accepte bien sûr !

Dans un recoin de sa tête, bien enfoui, il tentait de faire taire le souvenir de la missive de Rowan. Cette révélation dont il se serait bien passé. Il souhaitait être sincère avec la Pouffy et tout lui révéler, mais ce n'était pas son rôle, pas son droit. Alors il tentait de ne pas y penser.

- Perséphone m'a demandé de tes nouvelles. Elle veut absolument venir te voir donc ne t'étonne pas de la voir débarquer d'ici peu dans ta chambre ! Et ce sera pour vous l'occasion de la rencontrer, Reginald.

16/02/2016

Nightmare & Pain

30 juin 1997

Oh! j'ai fait un songe!... ; Il est au-dessus des facultés de l'homme ; de dire ce qu'était mon songe... ; L'oeil de l'homme n'a jamais vu, ; l'oreille de l'homme n'a jamais ouï, ; la main de l'homme ne peut jamais tâter, ; ni ses sens concevoir, ; ni sa langue exprimer en paroles ce qu'était mon rêve. W. S.

Entendre mon père appeler Chris "fils" m'avait fait plus plaisir que je ne l'aurais cru et j'avais dû retenir une petite larme qui avait voulu s'échapper. Secrètement, j'avais maudit les potions qu'on m'avait fait boire quand j'étais encore inconsciente et celles que l'on me forcerait à avaler jusqu'à ce que je sois remise, j'étais sûre que c'était à cause de ça que j'étais à fleur de peau et ça m'énervait avant même que j'ai pu vérifier mes suppositions. Les présentations terminées - j'avais donc eu raison et ils s'étaient déjà parlé -, Papa évoqua la possibilité d'un voyage et je me sentis comme revivre. Cela faisait si longtemps ! « Bien entendu que Chris est invité ! » m'écriai-je presque dans la chambre. Il faudrait aussi inviter Mara, Orion... Alycia, aussi, peut-être ? Je n'avais pas tant d'amis que ça, au final.

Mon attention fut attirée par le frisson qui parcourut mon père et je le vis déglutir péniblement, comme si un problème s'était dressé sur le chemin de nos retrouvailles. Toutefois, Chris m'adressa la parole et je détournai les yeux de mon père pour les poser sur le Sinistros, bien que la crainte ne m'ait pas réellement quittée. Perséphone voulait me voir ? « Tu connais Perséphone ? » furent les premiers mots qui m'échappèrent, puis je me repris. « Je ne savais pas qu'elle s'était battue, elle aussi et qu'elle avait été hospitalisée... Elle va comment ? » Mais je n'écoutais pas vraiment sa réponse, m'étant retournée vers mon père, resté silencieux. Ce n'était pas normal. Même s'il n'était normalement pas très bavard, il n'était pas non plus si grave. « Il y a un problème, Papa ? » lançai-je à tout hasard, les yeux plantés dans les siens.

HRP:

Made by Neon Demon

10/05/2016

Pris dans ses pensées, Reginald ne réagit pas immédiatement à la question de sa fille. Devant lui, elle se tenait redressée dans son lit, la peau si pâle, les cheveux sombres et les yeux clairs. Il voyait ses lèvres remuer. Mais il ne s’occupait pas des sons. Il était obnubilé par les courbes de son visage. Le père n’y trouvait plus la beauté d’Estelle et des Leroy. Il n’y voyait plus que la sombre perfection des Westminbrook.
Et il se détesta pour ce changement de point de vue. C’était comme s’il laissait sa femme mourir une nouvelle fois, comme si les Mangemorts avaient tué Estelle dans la première guerre et qu’ils avaient tué Lucy dans la dernière bataille.
Les larmes embuèrent brutalement ses yeux et il serra les dents, pour éviter qu’elles ne coulent sur ses joues. La tension déformait un peu son visage, en une grimace, mélange de haine et de désespoir. Il devait être particulièrement effrayant, en cet instant. Pourtant, c’était surtout contre lui-même qu’il était en colère. Comment pouvait-il ainsi oublier ce qu'il y avait de meilleur en lui, pour le remplacer par cette part sombre. Il n'était vraiment pas préparé à parler de Rowan et de Hope, à Lucy, pour le moment.
Au fond de son esprit, un désir coupable renaissait également. Il avait envie d’un verre de whisky pur-feu. Et plus qu’une envie, il en avait besoin. Sa main gauche se mit à trembler imperceptiblement, et il la glissa dans sa poche, pour serrer la médaille des alcooliques anonymes qui s’y trouvait toujours. A ses côtés, Spark ressentait la tension de son maître et commençait à grogner doucement.

C’est dans ce contexte émotionnel, que les mots de Lucy percèrent les circonvolutions de son cerveau. Il y répondit enfin, maladroit.
Non, chérie. Il n’y a aucun problème important. Ne t’inquiète pas. Juste quelques vieux souvenirs, qui remontent.
Reg n’était probablement pas très crédible. Il espérait que Chris, par politesse, ne relèvera pas et détournera la conversation et que Lucy ne cherchera pas plus loin.
Pour se donner une contenance et masquer un peu ses yeux, le père sortit ses lunettes et les glissa sur son nez.
Je suis fatigué, je crois. Il y a eu pas mal de tension et de stress les derniers jours. Et tu connais mon amour pour Ste Mangouste.
Reg prit la main de Lucy dans les siennes, mais ne réussit pas à la regarder en face. Il garda la tête basse.
Je vais un peu te laisser, avec Chris. Dans le couloir, les médicomages de tout à l’heure doivent avoir appelé la sécurité de l’hôpital. Il vaut mieux que je sorte ce bon vieux Sparky, avant qu’ils ne s’en prennent à lui.
Je reviens dans quelques minutes.

Reginald se leva, tapa du plat de la main contre sa cuisse pour appeler le setter à le suivre et se dirigea vers la porte de la chambre.

27/37/47

Chris tiqua légèrement à l'évocation du prénom Alycia. Il ne s'était renseigné sur l'attaque qu'à propos des gens qu'il connaissait et pour cette raison, ne savait pas grand chose sur le reste des élèves mais il était sûr d'avoir entendu quelqu'un mentionner le nom d'Alycia. Que disait-il ? Impossible de s'en souvenir car sur le moment, il n'était inquiet que pour ses amis. Tant pis. Lucy avait déjà bien assez de soucis sans qu'il lui fasse peur en lui fournissant des semblants d'informations sans contenu. Lucy avait des questions à propos de Perséphone et Chris en profita pour embrayer sur ce sujet. « Je la connais même depuis de nombreuses années oui. J'imagine qu'elle aurait pu trouver un moyen de fuir avec les autres, mais la connaissant elle a préféré rester pour aider autant qu'elle pouvait, elle aussi. Elle... s'en remettra. Elle est forte. » Ce n'était pas le moment d'inquiéter plus Lucy. L'état de Perséphone inquiétait le garçon, surtout d'un point de vue psychologique, mais il la connaissait. Peu importe la difficulté il était certain que, bien entourée, elle pourrait en venir à bout. Voyant que l'attention de Lucy avait changé de cible, il se laissa partir dans ses pensées pour les laisser discuter.

Ce n'est qu'au moment où Reginald se leva qu'il émergea de nouveau. Peut être que, s'il avait été attentif, il aurait remarqué le regard chargé de l'envie désespérée d'une verre qu'avait lancé Reginald. Regard qu'il connaissait pour l'avoir vu dans son miroir trop souvent à son goût. Peut être aurait-il constaté le léger tremblement qui agitait sa main, symptôme bien connu du manque. Peut être aurait il pu imaginer sa faiblesse et le vide qu'il devait ressentir en lui à l'instant présent en se souvenant de ce qu'il avait vécu. Mais il était passé à côté de tout ça, peut être pour toujours. Alors, innocent, il fit un signe de tête à Reginald pour le saluer et se tourna de nouveau vers Lucy qui semblait troublée pour une raison qui lui échappait.

« Tout va bien ? »