Le Deal du moment : -19%
Aspirateur balai Dyson V15 Detect Absolute (2023)
Voir le deal
649 €

 

 Les blessures guérissent mais les cicatrices restent - Daphné & Jasper

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Jasper L. Greengrass
Jasper L. Greengrass
Gryffondor
Tell me who you are...
Date d'inscription : 24/04/2016
Parchemins : 174
Points d'activité : 201
Avatar : Keith Powers
Crédits : Moiiii
Image : Les blessures guérissent mais les cicatrices restent - Daphné & Jasper Tumblr_ng8ixnmoBf1qjqxmoo2_500
Âge : 17 ans
Année : Sixième année
Situation financière :
  • ★★★★★


Fiche de duelliste
Seuils de réussite: 37-47-57
Les blessures guérissent mais les cicatrices restent - Daphné & Jasper Empty
MessageSujet: Les blessures guérissent mais les cicatrices restent - Daphné & Jasper   Les blessures guérissent mais les cicatrices restent - Daphné & Jasper EmptyLun 4 Juil 2016 - 16:59

Les blessures guérissent
MAIS LES CICATRICES RESTENT

La froideur blanche des murs de l'hôpital se répandait dans les coeurs par un écho mat, portée par les râles des âmes à l'agonie et les cris de souffrances vils. Chacun pansait ses ecchymoses, qu'elles soient physiques, spirituelles ou morales. Le monde s'était écroulé. Et comme pour mieux revêtir cet habit funèbre, Saint-Mangouste résonnait de ce blanc immaculé où, à l'instar du monde dorénavant, n'existait plus aucun repère. La mélopée de la vie s'était paré d'une mélodie discordante où seul le silence et la peine répondaient aux accents lugubres de violence et de haine... Que ce soit à Poudlard, à Londres, en Afrique, aux USA, en Chine ou à Saint-Mangouste, le monde entier était en deuil. Du visage des enfants et des adultes tués au combat ce soir de juin, sous l'ordre du désormais défunt mage noir le plus craint de tous les temps. Du son de leur voix et de l'éclat de leurs sourires, tous effacés, éteints à jamais, dans un dernier soupir. Mais le souvenir subsistait, soutenu par l'espoir d'un monde meilleur après le cauchemar qu'avait été la société de la veille. Ils espéraient, tous, que le jour se lève, et ainsi, d'assister à une aube nouvelle. Mais ce jour-là attendrait car, ce aujourd'hui, on apaisait les blessures en pleurant sur nos morts.

Aucune larme, cependant, ne venait tracer un sillon sur la joue couleur ébène de Jasper. Non pas qu'il n'ait pas de morts à pleurer, loin s'en fallait. Il avait perdu son meilleur ami, Cyril. Et celle dont le parfum et le sourire attisait en lui une flamme impérissable, Alycia. Elle était morte dans les bras d'un inconnu. Cette douleur, plus qu'aucune autre, lacérait le coeur du jeune Greengrass. Cette pensée lui était insupportable. Il ne pouvait cesser de s'imaginer la Reine des Vipères allongé sur ce linceul blanc, pur. Cette vision le hantait, il en faisait des cauchemars qui le réveillait la nuit et le laissait la peau blême, le corps moite, les yeux rougis, des sanglots incontrôlés et incontrôlables s'échappant de son corps. Il n'avait pas même eu le temps de lui dire au revoir avant qu'elle n'entame son long périple vers le Royaume d'Hadès. Cyril non plus... Lysander, de son second prénom, ravala difficilement sa salive malgré qu'aucune larme ne perla au coin de ses yeux avant de s'arrêter devant une porte où il savait pouvoir reconnaître une silhouette.

Ses yeux, ses cheveux, son visage, elle semblait inchangée, si toutefois de larges et profondes entailles n'étaient venues la défigurer. L'oeuvre de Fenrir Greyback. Jetant un oeil au panneau annonçant les occupants de la pièce, le jeune Greengrass s'y engouffra afin de la voir, inquiet de ce qu'il allait pouvoir découvrir. Inquiet de son état...

Sa cousine adorée... Daphné.  
Revenir en haut Aller en bas
http://www.mmhp-forum.com/t20530-jasper-greengrass-ma-seule-libe
Invité
Tell me who you are...
Les blessures guérissent mais les cicatrices restent - Daphné & Jasper Empty
MessageSujet: Re: Les blessures guérissent mais les cicatrices restent - Daphné & Jasper   Les blessures guérissent mais les cicatrices restent - Daphné & Jasper EmptyLun 4 Juil 2016 - 19:37


Lorsque la porte s’ouvrit sur Daphné, elle était assise dans son lit, son regard s’accrochant aux mouvements des feuilles qui étaient délicatement soulevées par le vent, juste devant sa fenêtre. Un gigantesque chêne était planté là, et lui servait souvent de distraction lors de ces longs moments où elle souffrait trop pour faire quelque chose de constructif comme lire, et lorsque que Blaise n’était pas là et qu’elle se retrouvait donc seule.

Il était dangereux de la voir lorsque Blaise n’était pas là.

La douleur la rendait irritable, mais ce n’était rien comparé à la colère qu’allumait les regards de pitié qui ricochaient sur les balafres qui défiguraient le côté droite de son visage ; ceux-là allumaient un brasier qu’elle ne parvenait pas à éteindre, et seul Blaise y avait échappé, pour le moment. Tous les autres avaient fini par être léchés par les flammes à un moment ou à un autre.

Peut-être que cela n’arriverait pas à Jasper. Peut-être que les liens du sang suffiraient à museler sa colère, sa fierté boursouflée par le dégoût que lui inspiraient ces apitoiements sur son sort.

La pensée de le blesser lui tordait le cœur, ajoutant un peu plus de douleur encore au brasier qui dévorait son visage, suivant soigneusement le tracé que les griffes de Fenrir Greyback avaient infligé. Elle sentit même sa magie commencer à s’agiter à cette pensée, remuant tout au fond de ses entrailles, comme un avertissement.

Certains sujets n’étaient pas faits pour être évoqués. Pas tout de suite.

« Jazz » articula-t-elle – et sa voix était douloureuse, roulant étrangement dans sa gorge, comme si elle avait perdu l’habitude de parler. « Comment vas-tu ? »

Sa voix était teintée par l’avertissement tacite – il n’était pas nécessaire de lui demander comment elle, elle se portait. Durant cette nuit – lorsque le ciel noir avait été déchiré par les flammes, les sortilèges et les hurlements – elle n’avait pas pensé à elle une seule seconde ; elle n’avait pensé qu’à Jasper, Hope, Astoria… Cyril.

Ses mains se serrèrent sur les draps blancs à cette pensée, et elle réajusta sa chevelure d’un mouvement machinal, tentant d’inspirer profondément, de repousser ce sentiment atroce de culpabilité qui commençait à se répandre à la manière d’un poison acide ; détruisant tout sur son passage, dévorant les chairs et les muscles ; suivant soigneusement les structures arborescentes que pouvaient former ses veines dans son corps.

Respire.



AVENGEDINCHAINS
Revenir en haut Aller en bas
Jasper L. Greengrass
Jasper L. Greengrass
Gryffondor
Tell me who you are...
Date d'inscription : 24/04/2016
Parchemins : 174
Points d'activité : 201
Avatar : Keith Powers
Crédits : Moiiii
Image : Les blessures guérissent mais les cicatrices restent - Daphné & Jasper Tumblr_ng8ixnmoBf1qjqxmoo2_500
Âge : 17 ans
Année : Sixième année
Situation financière :
  • ★★★★★


Fiche de duelliste
Seuils de réussite: 37-47-57
Les blessures guérissent mais les cicatrices restent - Daphné & Jasper Empty
MessageSujet: Re: Les blessures guérissent mais les cicatrices restent - Daphné & Jasper   Les blessures guérissent mais les cicatrices restent - Daphné & Jasper EmptyMer 6 Juil 2016 - 16:40

Les blessures guérissent
MAIS LES CICATRICES RESTENT

La porte pivota sur ses gonds du même silence maître en ces lieux qui faisait ainsi mieux résonner les grognements et les cris de souffrance lointains des corps à l'agonie. La bataille de Poudlard avait été un étalage de Magie Noire perverse et perfide qui avait laissé de nombreuses séquelles aussi bien sur les corps que dans les esprits des combattants. Les plaies du corps allaient de pair avec les plaies du coeur, ainsi était la guerre. Jasper l'avait compris si tôt qu'il était rentré dans le chambre de sa cousine...

Elle avait changé. Bien plus que les cicatrices qui trônaient sur son visage, ils sentaient ses blessures être bien plus profondes que la chair et la peau qu'ils avaient marqués. Il ne savait comment l'expliquer, mais il savait que Fenrir avait fait bien plus de mal à Daphné que ce que les entailles sur son visage ne laissaient penser.

Cela ne fendit pas le coeur de Jasper de la voir ainsi. Certes, cela lui fit mal mais il pensait que les erreurs, les échecs, les blessures, quelles qu'elles soient, faisaient partie d'un processus d'évolution plus large. Une évolution indispensable. L'homme était ainsi, il se devait d'évoluer, individuellement d'abord, afin de penser différemment pour espérer penser mieux. Le jeune Greengrass était persuadé que sa cousine saurait évoluer et surmonterait tout ce que la vie aurait de retors à lui opposer.  

Ainsi, aucune pitié ne venait éclairer ses yeux, seul un sourire, le même sourire qu'il avait chaque fois qu'il la voyait était gravé sur son visage.

Chaque jour, il était venu demander des nouvelles à l'infirmière de l'étage. Non pas qu'il ait peur de la voir dans cet état, il savait ce que la guerre réservait aux audacieux et aux téméraires, mais parce qu'il ne pouvait parler sans fondre en larmes à la pensée d'Alycia, de Cyril, de tous ceux qui avaient péri. Il avait tout perdu. Le monde s'était effondré ce soir-là, irrémédiablement et le Ministère n'avait rien fait. Des histoires horribles circulaient. La mort de Gwendoline était connue de tous, désormais. Il avait failli en vomir quand il l'avait lu. Il connaissait cette gamine, il la voyait tous les jours... Hélas, sa mort n'avait été que le début du massacre.

Il referma la porte et s'installa sur une chaise, sans un mot, attendant que Daphné prenne la parole en premier. Ce qu'elle fit.

« Autant que faire se peut. Mes parents sont venus te rendre visite mais tu semblais dormir... »

Il releva un sourcil, la questionnant secrètement. Il savait que Daphné n'avait pas dormi ces derniers jours, hantée par des cauchemars bien trop réels pour ne pas avoir peur de trouver le sommeil. Elle n'était pas du genre à dormir après une horreur comme ça. Il avait pris cette possibilité en compte quand il avait ouvert la porte et se serait en aller aussitôt. Il ne lui en aurait pas voulu, il aurait été simplement attristé que sa cousine qu'il chérissait tant ne veuille plus le voir.

A la place, sa voix rocailleuse emprunt de douleur avait laissé échapper des mots. Un simple ça va qui avait remémoré à Jasper tous les cadavres qui murmuraient son nom la nuit en marchant vers lui avant qu'il ne se réveille tremblant et transpirant, hurlant le nom d'Alycia ou de Cyril.

« Je t'ai fait du crumble aux pommes... Je sais que c'est débile, que t'as sans doute pas faim mais... Fin voilà quoi, j'avais besoin de faire quelque chose de ma vie et comme ma mère venait de m'autoriser à venir... »

Il se frotta l'arrière du crâne, un peu gêné. A dire vrai, personne ne savait qu'il était là. Ni son père, ni sa mère. Seule Calypso, sa chouette, devait s'en douter car il avait fait part de son envie à Hope dans une de ses lettres et qu'il lui avait donné à manger juste avant de partir. Avec un peu de chance, il serait de retour avant qu'ils reviennent tous les deux de leur travail et ils ne se douteraient de rien...
Revenir en haut Aller en bas
http://www.mmhp-forum.com/t20530-jasper-greengrass-ma-seule-libe
Invité
Tell me who you are...
Les blessures guérissent mais les cicatrices restent - Daphné & Jasper Empty
MessageSujet: Re: Les blessures guérissent mais les cicatrices restent - Daphné & Jasper   Les blessures guérissent mais les cicatrices restent - Daphné & Jasper EmptySam 9 Juil 2016 - 17:14


La traduction italienne du tome deux de La Quête d’Aidan était encore dans ses mains lorsque Jasper entra dans la pièce et s’installa sur la chaise qu’occupait habituellement Blaise ; elle posa le livre sur la table de chevet, faisant attention à ne pas faire tomber les bagues du Serpentard qui reposaient là à la façon d’une constellation de pierres précieuses gravée sur le bois peint en blanc.

« Oui, il a fallu me sédater assez souvent, au début »
articula-t-elle d’un ton dégagé. « A cause de la douleur. »

Elle ne mentionna pas les crises qui avaient émaillé ses périodes d’éveil ; ces accès de panique pendant lesquels elle ne contrôlait plus rien, pendant lesquels il était dangereux de se tenir à ses côtés. On lui avait interdit de se servir de sa baguette « pour une bonne raison », avaient assuré les infirmières ; pour éviter qu’elle ne blesse quelqu’un par inadvertance, ou même qu’elle se blesse elle-même. Cette idée lui paraissait étrange, difficile à concevoir – elle parvenait pas à comprendre comment il était possible qu’elle se blesse plus qu’elle ne l’était déjà, qu’elle se fasse plus de mal que la Bataille ne l’avait déjà fait.

Alors, elle dormait, lorsque son esprit était engourdi par les potions et les vapeurs qu’elles exhalaient ; elle ne rêvait même plus, assommée par les mixtures qui garantissaient un sommeil calme et paisible comme l’eau d’un lac – mais les démons grouillaient toujours sous la surface, dissimulés sous les lits et dans les placards.

L’aveu de son cousin la força à reporter son attention sur lui pour ne plus lâcher ; pour détailler ses traits épuisés par la douleur d’avoir perdu des amis, d’avoir perdu un lieu que presque tous avaient un jour été amenés à considérer comme étant un second foyer ; son regard inquisiteur, curieux de savoir comment elle se portait, de déceler la vérité par-delà le masque lisse de calme dans lequel elle se drapait. Sa gêne lorsqu’il évoqua le crumble aux pommes qu’il lui avait cuisiné – et un sourire, surpris mais sincère, éclaira les traits de Daphné.

« C’est vraiment gentil de ta part »
assura-t-elle. « Vraiment. »

Un crumble était toujours mieux accueilli que les quelques phrases dégoulinantes de pitié qu’elle avait pu recevoir, ces derniers temps.

« Ne t’en fais pas. Si je ne parviens pas à le manger, Blaise le fera. Merci beaucoup. »


Elle hésita un peu, car la mention de Blaise était devenue naturelle, alors qu’il ne s’agissait officiellement que d’un ami, un camarade de promotion – mais personne n’avait jamais été dupe, et son propre père ne l’était certainement plus depuis qu’il avait trouvé l’héritier Zabini affalé sur le fauteuil qu’occupait à présent Jasper, plongé dans la lecture d’un magazine de mode, alors que Daphné écoutait la radio à transmission magique ; il n’était donc pas utile de faire peser ce secret de polichinelle plus longtemps encore.

« Si tu t’ennuies tant que ça, tu peux venir quand tu veux, tu sais »
avança-t-elle avec précautions. « Blaise sera sans doute là, mais cela ne le dérangera pas. »

Il était peut-être temps de cesser de vouloir préserver sa famille, songea-t-elle. Elle avait déjà commencé à tisser des toiles complexes, il fallait qu’elle termine le travail d’une façon ou d’une autre, et ce de préférence avant qu’elle n’apprenne ce qu’elle était en train de construire par la presse. Son père était au courant.

Jasper devait être mis au courant, lui aussi. Il allait devoir porter un fardeau qu’il n’avait pas nécessairement prévu, et elle allait être celle qui allait le lui imposer, même si elle aurait préféré éviter d’en arriver là ; d’imposer à Jasper ce même carcan d’or et de platine contre lequel elle s’était débattue tant de temps avant de comprendre qu’il ne fallait pas tout faire pour s’extraire de force de cette cage – c’était impossible.

« Il y a quelque chose dont je voudrais te parler » reprit-elle, la voix plus mesurée encore. « Cela va t’atteindre un jour ou l’autre, de toute manière, alors il vaudrait mieux que tu sois au courant. »

Il fallait la métamorphoser.


AVENGEDINCHAINS
Revenir en haut Aller en bas
Jasper L. Greengrass
Jasper L. Greengrass
Gryffondor
Tell me who you are...
Date d'inscription : 24/04/2016
Parchemins : 174
Points d'activité : 201
Avatar : Keith Powers
Crédits : Moiiii
Image : Les blessures guérissent mais les cicatrices restent - Daphné & Jasper Tumblr_ng8ixnmoBf1qjqxmoo2_500
Âge : 17 ans
Année : Sixième année
Situation financière :
  • ★★★★★


Fiche de duelliste
Seuils de réussite: 37-47-57
Les blessures guérissent mais les cicatrices restent - Daphné & Jasper Empty
MessageSujet: Re: Les blessures guérissent mais les cicatrices restent - Daphné & Jasper   Les blessures guérissent mais les cicatrices restent - Daphné & Jasper EmptyMar 12 Juil 2016 - 15:49

Les blessures guérissent
MAIS LES CICATRICES RESTENT

Daphné avait le visage émacié et fatigué propres aux grands malades et aux blessés. Cette face que tout patient de Saint-Mangouste arborait et que tout proche du fameux patient abhorrait. Les sédatifs, même plusieurs jours après le sevrage, continuaient leur oeuvre et laissaient d'importantes cernes sous les yeux de leurs consommateurs. La cousine de Jasper était fatigué, car même si elle trouvait l'étreinte de Morphée assez facilement, ses caresses étaient dures et glaciales et ses promesses pleines de cauchemars et de visions d'épouvante où les cadavres s'amoncelaient jusqu'à cacher complètement de leurs silhouettes le soleil. Une expérience éprouvante, qui, Jasper n'en doutait pas, se renouvelait chaque soir et même parfois, en plein jour. Sans spécialement avoir besoin de dormir. Les fantômes de guerre, c'est ainsi que les Aurors appelaient ça. Ils les avaient entendu parler de certains de leurs ex-collèges, devenus complètement paranoïas, s'attaquant à leurs amis et leurs proches ou errant dans les couloirs en tremblant de tous leurs membres. Le jeune Greengrass, lui-même en avait eu un aperçu.

« Il m'est arrivé un truc bizarre il y a quelques jours. Je sais pas trop quoi en penser... Je dormais et j'ai commencé à les voir, tous. Ils étaient couverts de terre et de sang, et ils me poursuivaient. Je me suis réveillé et puis... Il y avait mes parents au-dessus de moi en train de paniquer en me demandant de me réveiller. Je les voyais mais j'arrivais pas à parler et pas à respirer. J'ouvrais la bouche, j'inspirais mais rien arrivait... Juste un raclement rauque là où aurait dû passer l'air. Les visages se sont brouillés, je sentais plus rien, j'avais peur de mourir et en même temps, je sais pas, j'en avais envie. Mon coeur battait hyper vite, je le sentais dans ma poitrine, battre tellement fort qu'il semblait vouloir sortir. Je me suis dit qu'il allait rater un battement ou aller trop vite et que j'allais partir comme ça, parce que j'avais oublié de maîtriser mon corps. Le plafond tournait, tournait. Je les voyais s'agiter et rien pouvoir faire puis je me suis mis à arrêter de lutter, à accepter. Je me suis dit que je les rejoindrais. Cyril... Al, enfin bref, tu vois, tous... Et là, c'est revenu, mon coeur s'est calmé, les vertiges, les malaises, finis. J'ai senti l'oxygène rentrer dans mes poumons, courir jusqu'à mon cerveau et je me suis effondré sur le lit en pleurant, en disant des trucs que mes parents comprenaient pas. Je pleurais, c'était vraiment bizarre, et perturbant... Ils ont dit que c'était une crise d'angoisse, un truc qui peut se passer après un traumatisme. Je savais pas trop à qui en parler, mais j'en avais besoin. Ils ont l'air de pas s'inquiéter mais j'avais vraiment l'impression d'étouffer. »

Il lui en parlait à elle parce que les démons qui l'avaient tourmenté cette nuit-là et toutes les nuits depuis l'attaque étaient les mêmes qui la hantaient désormais. Des démons qui partageaient la silhouette de leurs défunts amis et des cadavres allongés dans la Grande Salle après la bataille. Voldemort avait fait du tort à tout un chacun en vie et continuait son ignoble mission même six pieds sous terre.

« C'est cool qu'il soit tout le temps là pour toi. Il doit vraiment t'aimer. »

Il lui fit un clin d'oeil, entendu.

« Oh, tu sais le problème, c'est plus mes parents qu'autre chose. Ils veulent pas que je vienne ici. Ni même que je sorte du tout. Ils jugent que le monde n'en est que plus dangereux depuis la mort de Voldemort... Mais j'essaierais de venir dès que je pourrais, je fais rien à part rester dans ma chambre à regarder les photos et les lettres et à me rappeler. »

Désormais, il osait. Prononcer le nom de celui qui avait détruit tant de familles, tant de foyers, tant de vies, c'était un véritable soulagement. Les cadavres de certains soulagent autant que ceux des autres hantent. Jasper sourit à sa cousine, contente de la voir. Elle avait toujours été adorable avec lui et il l'avait toujours adoré.

« Après, je ne veux pas vous déranger, hein. »

Il connaissait la relation que Blaise et Daphné entretenaient et à quel point ils étaient proches. S'incruster dans leurs rapports était la dernière chose que le Lion souhaitait, surtout au vu du soulagement que sa présence apporter à la Serpentarde. Son sourire se figea, cependant lorsque sa cousine voulut lui parler de ce quelque chose. Sa voix était mesurée, ses mots pesés, l'importance de la conversation à venir n'était pas masquée. Jasper se concentra donc, le visage impassible mais les yeux fixés sur Daphné, buvant ses paroles.

« Je t'écoute, cousine. »

C'était vrai. Nul n'était plus attentif et à l'écoute que l'était Jasper à ce moment-là.
Revenir en haut Aller en bas
http://www.mmhp-forum.com/t20530-jasper-greengrass-ma-seule-libe
Invité
Tell me who you are...
Les blessures guérissent mais les cicatrices restent - Daphné & Jasper Empty
MessageSujet: Re: Les blessures guérissent mais les cicatrices restent - Daphné & Jasper   Les blessures guérissent mais les cicatrices restent - Daphné & Jasper EmptyLun 25 Juil 2016 - 15:42


Le récit, lent et douloureux, que lui fit son cousin faisait parfois écho à ses propres cauchemars ; et c’était sans doute pour cela qu’il le lui offrait. Il devait se douter, lui aussi, que la bataille avait créé des liens qu’il ne serait jamais possible de briser, car tissés par la guerre et les morts ; teintés du sang des victimes et de leurs familles ; au goût salé de la rouille et des larmes, qui demeurait au fond de la gorge alors même que l’on tentait de le faire disparaître en s’abreuvant de couleuvres et d’illusions.

Pour la plupart, le mal était fait, et les cicatrices ne disparaîtraient jamais. C’était une des premières choses que les guérisseurs lui avaient dites, lorsqu’elle s’était éveillée dans ce lit, au milieu du carnage et du chaos ; au milieu des pleurs et des cris ; qu’il serait impossible d’effacer ces cicatrices, qu’elles déchireraient à jamais son visage. Mais, surtout, – et c’était la bonne nouvelle – qu’elle ne se transformerait jamais. Que cela n’était pas suffisant pour qu’elle se transforme. Il y aurait des effets secondaires, bien sûr, difficile à quantifier car personne ne s’était véritablement penché le sujet – le mot paria flottait dans l’air, même si le guérisseur n’osa pas le prononcer devant l’héritière d’une si prestigieuse famille ! – et qu’il faudrait attendre la prochaine pleine lune pour en être tout à fait certain.

« Un traumatisme » acquiesça-t-elle. « Comme tous. »

Elle ne s’inclut pas, pas véritablement ; pourtant elle savait que les pleurs qui venaient parfois, inexplicables, lorsque l’on évoquait un prénom en particulier ou lorsqu’elle pensait à quelque chose qu’elle ne parvenait pas à garder enfoui, très loin d’elle, comme elle le faisait habituellement ; que les tremblements que pouvaient provoquer cette magie qu’elle ne parvenait plus à véritablement maîtriser, que les dangers auxquels s’exposaient tous ceux qui venaient la voir sans même en avoir conscience étaient réels ; aussi réels que les cicatrices qui dévoraient sa chair.

« Ça finira par aller mieux »
évoqua-t-elle en serrant maladroitement son poignet dans sa main, pendant quelques secondes ; parce que Daphné n’était pas douée avec les mots ; et que Daphné détestait qu’on la touche.

Et, également, parce qu’elle savait que c’était ce qu’il fallait dire. C’était ce que tous lui répétaient lorsqu’ils la voyaient, presque désœuvrée, errer dans Sainte Mangouste. Et c’était quand elle avait la force de marcher. Généralement, elle demeurait là, enfouie dans ses draps, ses cheveux blonds pourtant soigneusement brossés et ramenés sur le côté d’un geste presque machinal, comme si cette habitude allait lui permettre de discipliner le chaos qui entrechoquait ses pensées et le monde tout autour d’elle.

La mention de Blaise la fit sourire, avant de détourner le regard pour éviter que ses joues ne rosissent, ne se parent de couleurs chatoyantes qu’elle avait habituellement du mal à dissimuler, mais qui ne seraient qu’exacerbées par la pâleur de ses pommettes et de son visage ; car les cernes qui creusaient son regard ne le faisaient si bien que parce que son teint était maladif.

« Oui » acquiesça-t-elle. Car il s’agissait de la vérité, assurément.

Car Blaise passait tout son temps ici, comme s’il avait peur qu’elle disparaisse si jamais il la quittait du regard durant seulement un instant. Comme si elle était quelque chose d’évanescent, aussi éphémère qu’une poussière d’étoile, avant de se remémorer qu’elle était solide comme du diamant, et qu’il pouvait la quitter sans qu’elle ne s’écroule, sans qu’elle ne se morcelle et disparaisse.

Blaise ne disparaîtrait jamais. Elle non plus.

« C’est compréhensible. Nous ne sommes plus très nombreux, et le monde sorcier ne va pas nous oublier de sitôt. »


Elle ne fit pas de remarque à l’utilisation du nom de l’ancien Mage Noir. Il en avait porté tant, et presque tous faisaient parcourir un long frisson le long de son dos ; que ce soit le Seigneur des Ténèbres qu’avait pu prononcer sa mère, extatique, ou son véritable nom qu’évoquait Jasper, comme le fier lion qu’il avait toujours été – sa répartition n’avait pas été une surprise pour Daphné, pas plus que celle d’Astoria ne l’avait été. Ils avaient tous les deux porté un brasier en eux que Serpentard n’aurait jamais pu nourrir, et leurs parents respectifs avaient été aveugles s’ils ne s’en étaient pas rendus compte. Scarlett ne l’avait pas fait ; et Scarlett avait toujours eu une relation extrêmement compliquée avec ses filles, aveuglée par les pierreries et les soieries dont elles se drapaient ; elle avait tenté d’élever de tendres moutons, et s’était retrouvée face à des louves.

« Ne t’en fais pas pour ça, tu es toujours le bienvenu. Tu es la famille. Lui aussi, d'une certaine façon. »

Et la famille était trop importante pour qu’elle se permette de l’oublier – la famille était tout ce qu’il lui restait. Car Daphné avait peu d’amis, et elle les chérissait tous comme s’ils étaient liés par le sang, et ce même si sa meilleure amie était loin de correspondre à ce que Scarlett aurait espéré pour elle.

Mais, après tout, elle s’apprêtait à limoger l’héritage maternel, à le détruire sur la place publique avec la bénédiction de son père ; avec les mouvements plus libres qu’ils ne l’avaient jamais été, car le deuil avait été consommé, et que Scarlett n’était plus l’ombre qu’elle avait pu être, étirant ses serres et le plantant dans les épaules de sa fille, détruisant tout ce qui ne lui convenait pas sur son passage ; enserrant Daphné et Astoria dans des carcans trop petits pour elles, patinés par le temps et les intempéries ; Astoria avait été la première à s’en libérer, dès l’âge de onze ans ; Daphné n’avait pas pu laisser le Choixpeau l’aider à le faire à ce même âge.

« Je ne crois plus aux théories du sang, et je sais que toi non plus »
finit-elle par prononcer après un long silence, nécessaire pour rassembler ses idées. « Pas plus qu’Astoria ou Rowan. »

Astoria avait été la première. Astoria avait toujours été la première à s’élever contre ce qu’elle considérait injuste. Astoria était un brasier, et elle avait tout enflammé dans son sillage – y compris Daphné.

« Rowan et moi considérons qu’il est temps que l’Aristocratie évolue, que nous… Abandonnions certaines traditions. Sinon, nous allons mourir. »

Daphné n’avait pas pu laisser le Choixpeau l’aider, à l’âge de onze ans, alors qu’il lui assurait que Serpentard n’était pas la seule maison qui lui conviendrait ; qu’elle s’épanouirait tout autant dans une autre, au blason bien différent, aux valeurs dont elle s’était déjà imprégnée sans même s’en rendre compte auprès de Rowan et de son père.

« Nous sommes déjà en train de mourir »
explicita-t-elle. « Regarde-nous. Nous avons été décimés, et les rares enfants qui naissent dans l’aristocratie sont de plus en plus souvent dépourvus de pouvoirs magiques. Le sang… Le sang ne fait pas tout. Ces mariages que nos parents nous imposent ne font pas tout. Les Sang Pur ne sont pas tout. »

Et sa voix tremblait, car elle avait mis tant de temps à accepter ce fait qu’elle était en colère contre elle-même ; car il avait été si aisé de se fondre dans les manoirs sertis de pierres précieuses, de tableaux de maître, peuplés par des elfes de maison et par des ancêtres austères, comme s’il s’agissait de la raison pour laquelle elle était née.

Daphné était née pour sauver sa famille de la ruine, pour l’extirper de force avant qu’elle ne s’effondre dans l’oubli et les décombres, engloutie par la poussière de diamants et d’opales ; mais pas de la façon dont sa mère l’aurait espéré.

« Nous courrons à notre perte. Et je ne laisserai pas la famille s’effondrer dans l’oubli » articula-t-elle presque douloureusement. « Est-ce que tu nous suivras ? »

Elle avait mis des années de plus que sa sœur à comprendre à quel point leurs traditions pouvaient être archaïques et dangereuses ; à quel point la poussière s’insinuait partout, à quel point les racines mourraient petit à petit, tuée par les superstitions et la haine qu’ils avaient tous cultivé avec soin, arrogants et grandiloquents ; persuadés que le sang bleu qui parcouraient leurs veines leur donnaient tous les droits. Les sang-mêlés et les nés-moldus n’avaient jamais volé leurs places ; ils avaient volé les leurs pendant des siècles.

Et il était temps que cela cesse. Le chaos pour rétablir l’ordre.

Rowan et Daphné – idéalistes comme les deux Poufsouffles qu’ils auraient dû être.


AVENGEDINCHAINS



HRP - Désolée du retard Les blessures guérissent mais les cicatrices restent - Daphné & Jasper 421240888 j'ai été super occupée Les blessures guérissent mais les cicatrices restent - Daphné & Jasper 4049150306 Les blessures guérissent mais les cicatrices restent - Daphné & Jasper 4049150306 Les blessures guérissent mais les cicatrices restent - Daphné & Jasper 4049150306
Revenir en haut Aller en bas
Jasper L. Greengrass
Jasper L. Greengrass
Gryffondor
Tell me who you are...
Date d'inscription : 24/04/2016
Parchemins : 174
Points d'activité : 201
Avatar : Keith Powers
Crédits : Moiiii
Image : Les blessures guérissent mais les cicatrices restent - Daphné & Jasper Tumblr_ng8ixnmoBf1qjqxmoo2_500
Âge : 17 ans
Année : Sixième année
Situation financière :
  • ★★★★★


Fiche de duelliste
Seuils de réussite: 37-47-57
Les blessures guérissent mais les cicatrices restent - Daphné & Jasper Empty
MessageSujet: Re: Les blessures guérissent mais les cicatrices restent - Daphné & Jasper   Les blessures guérissent mais les cicatrices restent - Daphné & Jasper EmptyDim 7 Aoû 2016 - 12:57

Les blessures guérissent
MAIS LES CICATRICES RESTENT

Les murs blancs de Sainte-Mangouste faisaient écho aux sombres pensées que chacun affrontait ces derniers jours. Les murs vierges et immaculés contrastaient tant avec les esprits torturés et saturés d'images cauchemardesques, de noms, de cris et de pleurs des gens qui y résidaient ou de ceux qui leur rendaient visite. Le Monde pleurait. Pleurait la mort des centaines de victimes de l'attaque, des adolescents suffisamment téméraires pour affronter Voldemort et ses ignobles comparses et suffisamment valeureux pour mourir pour une cause que tous pensaient perdus. Ils pensaient gagner du temps, ou en faire perdre à l'autre camp. Ils avaient permis la victoire. Ils avaient permis la paix, le fameux calme après la tempête, ils avaient permis la mort du criminel le plus désastreusement puissant de tous les temps. Et ils n'étaient pas là pour apprécier la hauteur de leur sacrifice.

Une larme roula sur la joue ébène du jeune Greengrass à cette pensée. Il y avait eu la victoire, la mort du Prince des Ténèbres, la paix mais le calme après la tempête ? La tempête continuait de siffler. La tourmente qui avait remplacé la peur de Celui-Dont-On-Ne-Devait-Prononcer-Le-Nom était bien plus insidieuse, bien plus lancinante. On avait remplacé une mort par balle par une blessure au couteau. La chair était toute aussi attaquée mais la douleur, elle, était bien différente. Moins supportable car affreusement régulière, déchirante. Jasper sentait les lambeaux de son coeur, de son esprit et de son âme se désagrégeaient lentement, les tissus se dilacéraient dans un soupir étouffé, dans un silence étouffant.

« Je n'y étais pas, cependant. J'imagine que je dois préciser que je suis "chanceux" (il s'étouffa sur ce mot) de n'y pas y avoir été... »

Traumatisant, ça l'avait été. Il aurait aimé crier mais sa douleur ne supportait que les râles d'agonie, que les plaintes de souffrance muette. Il devait se contenter d'être chanceux et de rester là, dans sa chambre, à se satisfaire de sa chance. Chanceux... C'est ce que tout le monde disait. Comme si la chance avait quelque chose à voir là-dedans. Le destin peut-être. L'horrible destin, le sadique destin qui semblait prendre un malin plaisir à semer la souffrance et à voir ses graines pousser petit à petit dans le crâne du monde entier jusqu'à ce que la plante anthropophage vienne pousser sur la cloison crânienne. Certains, dans cette lutte mentale, y avaient déjà laissé leur conscience, leur lucidité. Jasper avait appris ce matin-même que Lilianor, sa chère Lilianor, était en psychiatrie. Aux dernières nouvelles, elle avait essayé de se tuer. Ça avait été comme un énième poignard planté dans le coeur déjà si bien meurtri du Lion.  


« J'espère. Pour tout le monde. »

Il savait. En ces temps, tous savaient que tous guériraient seulement si tous répétaient ce que tous voulaient entendre. Les mots étaient la pommade qui apaiserait les plaies que les actes avaient formés. C'était ce qui permettrait à chacun de se relever après la chute fulgurante qui avait été la leur. Daphné se relèverait, Lilianor se relèverait, Hope se relèverait, Rowan se relèverait, il se relèverait. Pour se battre pour ceux qui ne pourront plus jamais se relever. Pour Alycia et Cyril. Pour leurs amis morts au combat. Pour leurs frères, leurs soeurs, leurs futurs fils, leurs prochaines filles, pour les génération à venir et pour corriger les générations avenues. Les erreurs que leurs ancêtres avaient faits étaient la cause de ce deuil international, ils ne se permettraient pas de faire subir ça à leurs enfants parce qu'ils n'avaient pas su voir le bourbier dans lequel ils s'enfonçaient lentement. Mais sûrement.

« Je viendrais alors. Dès que je pourrais. »

Il l'écoutait désormais. Le long silence dans lequel ils étaient restés avaient été celui où Daphné rassemblait ses souvenirs, ses idées, où elle réfléchissait à comment présenter tout cela. Il l'écouta sans l'interrompre. Buvant ses paroles, attentif aux moindres mots, aux moindres sous-entendus, aux moindres silences. Jasper savait lire entre les lignes, savait comprendre tout ce que l’implicite réservait quand l’explicite ne suffisait plus. Tout ce qu'elle lui disait, c'était ce qui le travaillait tout ce temps-là. Il savait que Rowan, grâce à Hope, partageait son discours. Mais Daphné ? Elle n'était pas la parfaite petite héritière mais quand Jasper était reclus, laissé de côté pour ses idées, Daph' restait celle que tous adoraient. Elle était de l'Aristocratie. Elle était une Serpentarde. Elle avait embrassé ses codes lorsque lui, Astoria et Cyril refusaient leur étreinte. Et désormais, elle lui disait tout cela, comme le fruit d'une longue réflexion, d'entretiens avec Rowan. Il la laissa continuer, aller jusqu'au bout, son regard restant de marbre, ses yeux restant fixés avec intérêt sur le visage de Daphné. Il était penché sur sa chaise, ses coudes en appui sur ses jambes, ses mains liées. C'était une statue de cire, sans émotion visible, simplement ce sourire fermé, ce regard mystérieux mais plein d'intérêt. Pas brillant mais déterminé, décidé. Daphné venait d'allumer sans le savoir une flamme qui depuis sa naissance n'avait demandé que ces mots pour s'embraser. Elle avait fini et sa dernière phrase, cette dernière question flottait dans l'air.

Les mots sont l'essence qui abreuve les actes des grands héros des temps prochains.

« Évidemment. »

Un sourire illumina alors son visage et il se redressa. Ce simple mot, c'était la promesse des changements à venir. De la révolution.

HRP : Désolé pour le temps pris pour la réponse, le job, la fatigue, tout ça, ça aide pas pour trouver du temps. Les blessures guérissent mais les cicatrices restent - Daphné & Jasper 680879393
Revenir en haut Aller en bas
http://www.mmhp-forum.com/t20530-jasper-greengrass-ma-seule-libe
Invité
Tell me who you are...
Les blessures guérissent mais les cicatrices restent - Daphné & Jasper Empty
MessageSujet: Re: Les blessures guérissent mais les cicatrices restent - Daphné & Jasper   Les blessures guérissent mais les cicatrices restent - Daphné & Jasper EmptyDim 11 Sep 2016 - 16:51


Le mot, unique, que prononça Jasper, fut celui qu’elle attendait, celui qu’elle avait espéré au cours des nuits sans sommeil qui l’étreignaient, alors qu’elle réfléchissait à la façon de lui présenter ses projets, ses velléités d’insoumission que pratiquement personne n’avait su déceler chez elle. Elle avait cru, brièvement, que Rowan et elle n’auraient plus jamais à danser un telle valse au bord du précipice une fois leurs fiançailles rompues, à s’imposer de tels dangers ou encore à affronter les monstres silencieux, tapis dans l’obscurité, que pouvaient être leurs propres ancêtres, dans un combat tout aussi discret, privé des éclats de rages que pouvaient se permettre ceux qui ne jouaient pas dans les ombres et les mensonges – car c’était de platine et de mensonges qu’étaient formées les armures de Daphné et Rowan, les pierres précieuses qui sertissaient leurs couronnes ne servant qu’à aveugler les œillades suspicieuses qu’on pouvait leur accorder alors qu’ils souriaient, parfaites statues de cristal qu’ils feignaient être depuis des années. Le temps avalait presque tout, dénaturait la plus pure des relations et les plus chéris des souvenirs ; mais le temps n’avait fait que rajouter de l’huile sur le feu, menaçant de tout brûler, de tout détruire sur son passage ; et le temps avait éveillé son regard et ses souvenirs, ravivé les enseignements les plus étranges que son père lui donnaient alors que sa mère avait le dos tourné, comme s’il s’était toujours attendu à ce que cela se produise, un jour ou l’autre – comme s’il avait espéré qu’un jour ou l’autre, Daphné et Astoria arracheraient leurs chaînes et entraîneraient toute leur famille dans leur sillage.

Astoria avait été suffisamment égoïste pour ne jamais se laisser enchaîner ; Daphné ne l’était pas assez pour véritablement détruire les carcans qui l’enserraient.

Tout avait, peu à peu, pris un sens nouveau à la lueur des flammes qui dévoraient Poudlard – son deuxième foyer, son école, là où résidaient la plupart des personnes les plus importantes à ses yeux. La façon qu’avait pu avoir William Greengrass de rappeler à sa fille aînée que les liens du sang étaient plus importants que tout au monde la veille de la répartition de la dissidente Astoria, faisant mentir la devise même qu’il était chargé de perpétuer ; l’honneur que défendaient les Greengrass était perverti, vidé de son sens et de sa véritable utilité.

C’était une autre forme d’honneur que Daphné allait défendre ; allait créer de ses doigts et de ses mots, comme une mélodie tissée par la souffrance et la peur, filée d’espoirs et des morceaux des rêves à jamais brisés qu’elle avait elle-même méthodiquement écrasés, brisés à la manière d’un miroir dans lequel elle aurait jeté son poing, répandant les éclats miroitants et mordorés tout autour d’elle, éclaboussés de son sang qui, quoi que ses ancêtres se plaisaient à prétendre, n’avait jamais eu une couleur différente des autres. Ses veines n’avaient jamais été plus bleues, se contentant de parcourir son corps en une arborescence fragile et délicate, enserrant ses os et ses muscles dans leur emprise – car le sang avait longtemps eu un pouvoir, une emprise sur elle, et c’était cette emprise dont elle avait encore tant de mal à se dépêtrer.

Le sang qui coulait dans les veines de sa famille était difficile à oublier – sa prétendue pureté, en revanche… Elle avait disparu de ses pensées dès lors qu’elle avait accepté que tout avait toujours été faux, et qu’elle l’avait sans doute toujours su sans vouloir l’admettre, précipitant sa baguette à sa perte, détruisant sa plus fidèle amie et alliée de ses propres mains.

« Prépare-toi pour l’orage » conseilla-t-elle en prenant sa main dans la sienne. « Ils ne nous lâcheront pas lorsqu’ils comprendront. »

Car elle ne perdrait plus qui que ce soit dans cette bataille ; elle était déjà une paria, défigurée par les griffes d’un loup-garou ; Astoria avait été déjà été écartée depuis des années – peut être même depuis sa naissance, et Daphné n’était pas assez stupide pour ne pas avoir déceler en Jasper le brasier, jumeau de celui d’Astoria, qui brûlait doucement et qu’elle venait de raviver brusquement en soufflant sur les braises.

Ses cicatrices étaient d’or et d’argent, serpentant sur son visage, le rendant encore plus impossible à oublier qu’il n’avait pu l’être autrefois.

« Mais tout ira bien. »

Tant qu’ils seraient ensemble, personne ne pourrait arrêter les Greengrass. Personne n’avait réussi au cours de l’histoire – et leur génération ne serait pas la première à s’agenouiller devant qui que ce soit.



AVENGEDINCHAINS



HRP:
Revenir en haut Aller en bas
Jasper L. Greengrass
Jasper L. Greengrass
Gryffondor
Tell me who you are...
Date d'inscription : 24/04/2016
Parchemins : 174
Points d'activité : 201
Avatar : Keith Powers
Crédits : Moiiii
Image : Les blessures guérissent mais les cicatrices restent - Daphné & Jasper Tumblr_ng8ixnmoBf1qjqxmoo2_500
Âge : 17 ans
Année : Sixième année
Situation financière :
  • ★★★★★


Fiche de duelliste
Seuils de réussite: 37-47-57
Les blessures guérissent mais les cicatrices restent - Daphné & Jasper Empty
MessageSujet: Re: Les blessures guérissent mais les cicatrices restent - Daphné & Jasper   Les blessures guérissent mais les cicatrices restent - Daphné & Jasper EmptyLun 24 Oct 2016 - 19:03

Les blessures guérissent
MAIS LES CICATRICES RESTENT

Les blessures guérissent mais les cicatrices restent. Les plaies, même les moins infimes, restent éphémères mais toutes marquent l'âme des hommes par leur morsure carnassière. Daphné ne sentirait peut-être pas toute sa vie la douleur de sa peau à vif s'étirant au moindre rictus, au moindre sourire, au moindre battement de cils, au moindre mouvement qu'elle ferait, mais la rougeur vive qui zébrait sa pâle carnation du bas de sa joue jusqu'au haut de son crâne, elle, survivrait à l'épreuve du temps, sans aucun doute. La souffrance disparaîtrait mais les souvenirs qu'elle laisserait à sa victime, eux, étaient indélébiles. Comme un coup de marqueur gras sur un T-Shirt vierge, comme un sortilège funeste dans les esprits de l'assemblée, comme la morsure féroce d'un loup garou venu défigurer la beauté divine d'une nymphe descendue de son paradis céleste pour défendre les siens. En guerre, il n'y avait que des victimes, des blessés, des morts. Pas de grands vainqueurs, de grands héros, de grands faits d'armes. Le Ministère pouvait bien donner toutes les médailles qu'ils voulaient pour masquer les blessures suppurantes que la Grande Bataille avait laissé, c'était inutile. Comme mettre un pansement pour soigner d'un poison, comme donner des analgésiques à un aveugle, comme espérer qu'un grand brûlé ne frissonne pas à chaque fois qu'il allumera sa cheminée.

Tant de gens discouraient, la Gazette s'était emparé de l'évènement, le Gouvernement s'était créé des héros, un martyr en la personne de Dumbledore, tout allait bien dans le meilleur des mondes. La guerre entre Moldus et Sorciers ne préoccupait plus personne, on préférait fêter la mort d'un pauvre type, que pleurer celles des centaines d'élèves qui avaient pris part à l'assaut et s'était fait réduire en miettes par une poignée de fidèles Mangemorts. Les survivants étaient acclamés, les professeurs félicités, les Aurors étaient promus, les médailles se distribuaient à tour de bras pour honorer ces courageux sorciers s'étant battu pour la liberté et la justice. Plus grosses étaient les médailles, plus violentes encore étaient leurs revers. On s'imaginait les combattants être des hommes sans peur, braves et fiers alors qu'ils n'avaient fait que suivre leur instinct de survie, faisant taire la peur sourde, les doutes lancinants et l'affreuse angoisse qui s'emparaient d'eux. Ils n'avaient été ni braves, ni fiers, ils s'étaient contentés de se lancer dans la mêlée, leur corps vibrant d'adrénaline et de la terreur de mourir dans l'heure qui arrivait, lançant à tour de bras maléfices et sortilèges, guerroyant pour avoir un futur, avoir un avenir, confronter le destin. Ils n'étaient pas des héros, ils n'étaient que des victimes, de grands blessés s'étant autant battus contre leur corps pour survivre que contre les hordes de monstruosités qui déferlaient sur le château. Daphné faisait partie des leurs mais était loin d'avoir la gueule du héros courageux que vantait le Ministère. Elle tremblait dès qu'on la touchait, elle pleurait, elle comatait, elle avait de grands moment d’absence... Sur les plis soucieux de son front, on pouvait voir les fantômes de guerre qui la hantait, nuit et jour.

Mais bientôt, Jasper n'en doutait pas, ces fantômes nourriraient la détermination de sa chère cousine. Elle était ce genre de personne, indéniablement, qui se relevait des pires épreuves, plus fortes, plus vaillantes, plus féroces que jamais elles ne l'avaient été auparavant. C'était l'apanage des Greengrass, l'apanage d'un héritage vieux de millénaires où l'argent et la puissance laissaient leurs traces et leurs odeurs si caractéristiques dans les livrets d'Histoire. Mais aujourd'hui, tout était différent. Si ils s'étaient toujours alliés, si les générations s'étaient perpétués, siècles après siècles, ça avait été dans la paix, dans la solidarité, dans une perception unique du monde et du pouvoir qui nécessitait que chacun mette de côté son intérêt et ses valeurs personnelles pour ceux de la famille. Le jeune sorcier allait affronter les siens, aux côtés des siens, dans une révolution, une révolte, une rébellion qui sonnait étrangement comme un mélange sanglant de fratricide et de parricide. Rien n'éveillait mieux que cette perspective le brasier qui sommeillait depuis trop longtemps dans l'esprit de Jasper, un brasier fait de remords, de désir viscéral de vengeance, de justice, de haine, de détermination froid et d'un instinct primal sauvage. Il n'y avait nul meilleur homme sur Terre que lui pour fomenter des complots et une guérilla bestiale entre familles de sang-pur. Daphné ne s'était pas trompé, il était l'homme de la situation. L'heure, cependant, avait tourné et Jasper ne s'était déjà que trop attardé. Scellant leur entretien d'un baiser, qu'ils savaient être tous deux bien plus qu'un simple baiser, une promesse tue mais plus forte que n'importe quel long discours qu'ils auraient pu tenir, une sorte de consensus mutuel, une affirmation qu'ils savaient tous deux profondément vraies et qui les mènerait irrémédiablement jusqu'à leur but, qu'importe les obstacles qui se dresseraient face à eux, une affirmation que Jasper s'empressa de formuler à voix haute car l'émotion était trop forte pour rester muette :


« Je t'aime. »


Cette révolte, qui se préparait, ce renversement de valeurs obsolètes, d'un système devenu vétuste, était voué à la réussite. Daphné le savait, Jasper le savait, le monde le saurait. Ils avaient été trop longtemps oubliés, cachés, humiliés, obligés de porter un masque qui n'était pas même le leur. Ils avaient été blessés dès leur plus jeune âge, au plus profond de leur âme, de leur chair, de leur légitimité. On ne voulait pas d'eux, on voulait de descendants capables d'endosser le rôle qui leur était réservé. La plaie, au fil des ans, avait eu beau se cicatriser, certains avaient pu presque l'oublier malgré la tâche rougeâtre qu'elle avait laissé dans leur esprit, elles étaient toujours là. Si l'Histoire nous a appris une chose les amis, c'est que quand bien même les blessures guérissent, les cicatrices restent, laissant entrevoir un fléau bien plus vorace et féroce que tout ce que l'Homme a entrevu. Le genre de chaos dont seul les Quatre Cavaliers de l'Apocalypse sont capables...

Revenir en haut Aller en bas
http://www.mmhp-forum.com/t20530-jasper-greengrass-ma-seule-libe
Contenu sponsorisé
Tell me who you are...
Les blessures guérissent mais les cicatrices restent - Daphné & Jasper Empty
MessageSujet: Re: Les blessures guérissent mais les cicatrices restent - Daphné & Jasper   Les blessures guérissent mais les cicatrices restent - Daphné & Jasper Empty

Revenir en haut Aller en bas
Page 1 sur 1

MMHP :: Boîte à Souvenirs-
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser