Le Deal du moment :
Display Pokémon japonaise Terastal Festival Ex ...
Voir le deal

 

 You are not alone | Harmony & Abby

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
William T. Sharen
William T. Sharen
Confrérie Sinistros
Tell me who you are...
Date d'inscription : 01/07/2016
Parchemins : 162
Points d'activité : 13
Avatar : Niclas Gillis
Crédits : Avatar Hopie & gifs Popgun, Sign Solosand
Multicomptes : Féliks Karkaroff
Image : You are not alone | Harmony & Abby Bordelglasses_zpsyx7p0k3m
Âge : 18 ans depuis le 25 Janvier 1979. Premier né de la famille Sharen sous le signe du Verseau.
Année : 1ère année à Haveirson
Cursus : Après avoir été recalé au cursus Quidditch, il s'est tout naturellement retranché sur de la Botanique.
Métier : Travaille, avec beaucoup trop d'application, au chemin de traverse durant l'été, à l'animalerie magique de sa mère.
Situation financière :
  • ★★☆☆☆


Fiche de duelliste
Seuils de réussite: 36 - 46 - 56
You are not alone | Harmony & Abby Empty
MessageSujet: You are not alone | Harmony & Abby   You are not alone | Harmony & Abby EmptyJeu 7 Juil 2016 - 21:07

Be strong and remember, you are not alone
Harmony K. Sharen & William T. Sharen

         
           
             
             

Les yeux ouverts et le regard échoué sur le plafond de cette chambre qui semblait être la sienne, c'est silencieux, que William subsistait avec difficulté. Tentant vainement d'oublier toutes ces images qui se chamboulaient les unes aux autres dans sa tête encore douloureuse. Ces brides de souvenirs créés de toute pièce par le sortilège d'Horrendus Somniumlors, mais également la réalité et l'horreur de l'attaque elle-même, orchestrée par Vous-savez-qui, les Mangemorts et ses partisans. Seuls les mouvements réguliers de sa cage thoracique, se soulevant et s'abaissant avec lenteur, pouvaient certifier qu'une quelconque vie l'habitait encore. Car dans son regard vitreux et absent, il était impossible de le lire, de retrouver cette flemme de vitalité autrefois vivace qui semblait aujourd'hui éteinte et perdue à jamais. William était comme mort de l'intérieur. Sur sa table de chevet, reposait le dernier numéro de la gazette des sorciers, édition spéciale sur les atrocités de Poudlard lors de la soirée du 25 Juin 1997. Le seul moyen pour lui de savoir ce qui s'était réellement passé ce soir là, une fois que le combat avait été écourté pour lui. C'est de cette triste façon qu'il avait appris pour Sara, sa soeur... Ainsi que pour Gabrielle, Yvain, Lucy et bien d'autres encore, tant la liste des blessés et des martyrs était vertigineuse. Son réveil était tout récent, cela devait faire à peine une petite demi-heure que le plus âgé des Sharen était enfin parvenu à sortir de ce pseudo coma dans lequel il avait été plongé avec brutalité. Ou peut-être fallait-il compter ça en heure ? La notion du temps lui échappait totalement dans cette pièce où le reste du monde semblait s'être arrêté. Quoi qu'il en soit, William était enfin revenu d'un long voyage et il s'agissait d'un retour à la réalité rempli de chagrin, compte tenu des informations dont il disposait à présent sur sa famille. Les minutes s'écoulaient ainsi en silence, sans qu'il ne bouge d'un seul centimètre, sans que ses paupières ne se rencontrent à nouveau. De peur de ne plus parvenir à les rouvrir sans doute, d'être à nouveau coincé dans un second cauchemar tout aussi prenant que le premier.

Par un manque d'hydratation évident, ses yeux s'étaient mis à lui brûler, apportant dans ces picotements incessants et désagréables une petite teinte rougeâtre à la lisère de ses iris. C'est seulement en tournant la tête qu'il l’aperçu, Harmony. Depuis combien de temps était-elle dans la chambre ? Lui avait-elle déjà parlé ? William n'en savait rien, il n'avait pas entendu la porte s'ouvrir, tout comme il ne lui avait semblé entendre personne s’adresser à lui... Mais au vu de l'état déplorable dans lequel il se trouvait actuellement, nul doute qu'il avait encore une fois dû passer à côté de tout un tas de choses. L'invitant à se rapprocher de lui d'un bras presque tendu et tremblant de difficulté, William se força d'arborer un maigre sourire. « Tu vas bien... » se contenta-t-il de souffler avec tendresse, une pointe de soulagement très clairement audible dans sa voix légèrement enrouée après cette longue nuit d'absence. Si oublier était chose impossible, il pouvait au moins se forcer de savourer ce qu'il lui restait. Jamais William ne négligerait la santé de l'une de ses sœurs sous prétexte que des gens étaient morts. C'était peut-être égoïste et terrible à dire, mais la vie lui avait appris que les vivants étaient plus importants que les défunts. Aussi, prendrait-il le temps nécessaire pour montrer à sa petite sœur à quel point il était heureux de la savoir elle, en pleine santé.


Dernière édition par William T. Sharen le Mer 7 Sep 2016 - 15:18, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
http://www.mmhp-forum.com/t20882-william-t-sharen-inserer-un-tit
Harmony K. Sharen
Harmony K. Sharen
Serpentard
Tell me who you are...
Date d'inscription : 08/06/2015
Parchemins : 613
Points d'activité : 183
Avatar : Dakota Fanning
Crédits : Lil Day (Bazzart)
Multicomptes : Rupert Wenlock-Larkin
Image : You are not alone | Harmony & Abby 1478894689-badge-sp
Âge : 15 ans - 5 mars 1982
Année : 5 ème
Métier : Préfète de Serpentard - Travaille l'été à l'Animalerie magique
Situation financière :
  • ★★☆☆☆


Fiche de duelliste
Seuils de réussite: 36 - 46 - 56
You are not alone | Harmony & Abby Empty
MessageSujet: Re: You are not alone | Harmony & Abby   You are not alone | Harmony & Abby EmptyLun 11 Juil 2016 - 19:07


Elle feuilletait distraitement son exemplaire de Focus, datant déjà du mois dernier, relisant sans cesse les mêmes paragraphes. Les détails concernant la partie jouée l'intéressaient peu : au final, seul le résultat importait. Deep Blue avait gagné sa revanche contre Kasparov. L'article détaillait dans un encadré la polémique encadrant le match entre l'ordinateur d'IBM et le champion du monde d'échecs. Là encore, au fond, ce n'était pas bien important. Harmony ne pensait pas que la firme avait triché et quand bien même, une nouvelle amélioration du système d'exploitation du super-ordinateur confirmerait sa supériorité sur le Moldu.
Elle fermait le magazine en soupirant. La magie déréglait les outils informatiques. Mais avec quelle intensité ? Face à Deep Blue, Kenny Arkham, cet idiot de Gryffondor qui harcelait les autres élèves pour des pièces rares d'échecs, pourrait-il gagner, par faux-contact dans les circuits de la machine ?

Fixant le plafond, les mains ramenées sur ses genoux, elle se perdait dans ses pensées. Si une équipe d'Aurors débarquait dans la salle de contrôle de la CCTV de la Metropolitan Police, leur magie perturberait-elle suffisamment les appareils pour que la ville ne soit plus surveillée par toutes ces caméras ? Etait-il possible que, finalement, ils aient un avantage ?

Soudain, la respiration du jeune homme allongé là se modifia. Il fallut quelques secondes à sa jeune sœur pour qu'elle le remarque. Inquiète, surprise, parcourue d'un frisson d'espoir, Harmony déposa son magazine sur la tablette à côté de sa chaise et se leva, doucement. Elle fit un ou deux pas en direction du lit d'hôpital. Mais il n'ouvrait pas encore les yeux.
Déçue, elle s'assit de nouveau.

Harmony se trouvait ici, espérant ne pas croiser Abby. Sans se concerter, les deux sœurs, afin de s'éviter, avaient inconsciemment mis en place un système de roulement au chevet de leur frère et de leur jeune sœur. Quand l'une était dans la chambre de Sara, l'autre veillait sur William.
Harmony ne quittait plus des yeux son frère, inquiète. Tant qu'il ne se réveillait pas, elle ne serait pas rassurée. Les médicomages leur avaient expliqué la nature de sa blessure, qui était magique et psychique. Avec le soutien de ses profs et des séances de psychomagie, il serait bien vite sur pieds, avaient-ils ajouté.

Enfin, William ouvrait les yeux et Harmony se leva, une nouvelle fois, lentement. Avec une précaution exagérée, elle répondit à son bras tendu et s'approcha de lui. Délicatement, ses doigts rencontrèrent la paume de son frère et au contact doux et tiède, sa main glacée répondit par une pression amicale. « Je vais bien, oui. Je n'ai rien. » La gêne dans ces mots précipités étaient audibles.
Elle hésita. Voulut plaisanter sur l'inversion des rôles : les petites sœurs qui veillaient sur leur grand frère alité. Mais cette blague n'aurait trouvé qu'un écho morbide et déplaisant. Elle se tut, alors, le dévisagea et reprit : « Comment tu te sens ? Est-ce que... Tu veux boire quelque chose ? »

Un sourire mal assuré affiché aux lèvres, la blonde Serpentarde faisait bonne figure. Ils avaient tous tellement souffert et, elle le savait, ce n'était pas fini. Et pourtant. Depuis une semaine que cette nuit terrible avait déchiré la toile de leurs vies, elle n'avait pas versé une seule larme.
Revenir en haut Aller en bas
http://www.mmhp-forum.com/t18344-harmony-k-sharen
William T. Sharen
William T. Sharen
Confrérie Sinistros
Tell me who you are...
Date d'inscription : 01/07/2016
Parchemins : 162
Points d'activité : 13
Avatar : Niclas Gillis
Crédits : Avatar Hopie & gifs Popgun, Sign Solosand
Multicomptes : Féliks Karkaroff
Image : You are not alone | Harmony & Abby Bordelglasses_zpsyx7p0k3m
Âge : 18 ans depuis le 25 Janvier 1979. Premier né de la famille Sharen sous le signe du Verseau.
Année : 1ère année à Haveirson
Cursus : Après avoir été recalé au cursus Quidditch, il s'est tout naturellement retranché sur de la Botanique.
Métier : Travaille, avec beaucoup trop d'application, au chemin de traverse durant l'été, à l'animalerie magique de sa mère.
Situation financière :
  • ★★☆☆☆


Fiche de duelliste
Seuils de réussite: 36 - 46 - 56
You are not alone | Harmony & Abby Empty
MessageSujet: Re: You are not alone | Harmony & Abby   You are not alone | Harmony & Abby EmptyMar 12 Juil 2016 - 4:24

Be strong and remember, you are not alone
Harmony K. Sharen & William T. Sharen

         
           
             
             

Elle s'était approchée de lui d'un pas feutré, avec une hésitation flagrante dans chacun de ses mouvements. Tel un animal qui s'approcherait avec crainte d'une chose qui lui était totalement inconnue, ou encore d'un étranger qui pourrait possiblement lui vouloir du mal. Mais William ne comptait pas sermonner sa sœur pour quelconque raison que ce soit. Pas cette fois-ci, il n'en avait ni la force, ni même l'envie. Sans qu'il ne parvienne à détacher son regard fatigué de cette longue et lisse chevelure blonde, William laissa s'échapper de ses poumons un petit soupire d'apaisement. Il ne s'agissait peut-être que d'un simple contact, court et sans importance pour Harmony, mais si important aux yeux du plus âgé. Ce toucher lui avait permis de se soulager d'une certaine pression, de relâcher légèrement ses muscles encore contractés de la vieille. Peut-être car il ne s'attendait pas à parvenir à l'attraper. Qu'il ne réalise alors que ce qu'il vivait actuellement n'était qu'un rêve de plus. Mais elle était bien là, avec lui. C'était bien réel. La savoir ainsi à ses côtés, en plus de le rassurer, lui apportait un réel réconfort qui était à présent bien visible sur son visage habillé d'un maigre sourire. « Tant mieux. » articula-t-il du mieux qu'il le pouvait et avec grande mollesse pour répondre à sa première question. Il ignorait depuis combien de temps il était dans cet état de légume cuit à la vapeur, pourtant sa mâchoire crispée lui donnait l'impression de ne pas avoir eu le loisir de s'exprimer de lui-même depuis des lustres. Il pouvait même la sentir craquer légèrement, cette fameuse mâchoire engourdie, quand il tentait de trop prononcer distinctement ses mots. Désagréable. « Je vais bien. Ne t'inquiète plus. » continuait-il de répondre par petit coup. Évitant de se lancer dans des phrases trop poussées dont il se savait déjà être incapable d'en tenir le sens. Son but n'était pas d'inquiéter sa sœur en se laissant aller à l'épuisement. Malgré la chute, il devait continuer de se montrer solide. Lui prouver qu'il était capable de surmonter ça sans broncher. Cela serait indéniablement une preuve de sa volonté de fer. Un véritable exemple pour ses cadettes. Il ne lui restait plus qu'à ne pas tourner de l’œil, tâche bien plus ardue qu'elle n'y paraissait. « Je veux bien, oui... » Un peu d'eau ne serait pas de refus. Après réflexion sa gorge lui brûlait, sans doute dû à une sécheresse irritante. Un filet d'eau clair lui ferait le plus grand bien. Malheureusement, il ne pu tenir jusque là. Cet affaiblissement qu'il traversait avait pu être ressentit dès la fin de sa phrase, déclinant légèrement sur ses dernières syllabes. Sa main encore liée à celle d'Harmony pris peu à peu un poids plus conséquent et à mesure où celle-ci perdait de sa vitalité, ses doigts se déplièrent pour ne plus exercer de pression autour de la main de sa sœur. Il lâchait prise, aussi simplement que ça.

Le visage à présent enfoui dans l’oreiller qui n'avait déjà que trop soutenu sa tête, il resta ainsi sans manifester l'envie de s'animer. Une seconde, une minute, une heure, qui sait. Ce n'est que lorsque ses paupières frétillèrent à nouveau de vie que son corps se remit en marche, telle une machine défectueuse, toujours alourdie par cette fatigue poignante qui l'empêchait de se mouvoir comme bon il l'entendait. « Mony... ? » susurra-t-il légèrement surpris en apercevant sa sœur, avec laquelle il entretenait sans doute le plus de conflits, à son chevet. « Tu vas bien... » murmura-t-il, soulagé, dans son second réveil légèrement plus vif que le précédent. Il redécouvrait, encore et encore, sans se lasser. Et dans ce regard voilé par l'épuisement et l'inquiétude, il était impossible de deviner ce qui pouvait bien se tramer dans cette tête blonde en pagaille. Il remonta alors à nouveau sa main pour cette fois-ci atteindre le visage élégant de sa petite sœur. Cette peau clair et douce qui ; malgré tous les événements récents ; n'avait pas perdue de son éclat d'antan. « Comment fais-tu pour rester aussi lumineuse... Hein ? » Un sourire, presque jaloux étira ses lèvres à la suite de cette taquinerie qui, il en était sûr, ne serait pas appréciée à sa juste valeur. De sa paume, il encadra précautionneusement sa mâchoire et de son pouce, caressa avec délicatesse cette joue tiède qu'il n'avait plus effleuré depuis maintenant des années. Qu'il pouvait le regretter. « Je me suis fait du soucis. » Mais elle était là. C'était égoïste de sa part, mais William était heureux d'être dans ce lit, à la place de l'une de ses sœurs. Oubliant le sort qu'avait subit Sara. Ne sachant même plus où était le vrai du faux dans toutes ces histoires. Il était juste satisfait d'être là, à la place d'Harmony, d'Abby. Car les bilans auraient pu être bien pire, il en avait conscience. « Tu veux bien rester un peu avec moi ? »

Il n'était pas nouveau qu'une solitude prolongée avait des effets néfastes sur le Poufsouffle. Comme beaucoup, il aimait se retrouver seul de temps à autre pour réfléchir et se remettre en question, mais aujourd'hui la dernière chose qu'il désirait c'était d'être seul. Seul pour affronter ces épreuves là. Alors plutôt que de laisser le destin décider de lui-même de la suite des événements, William avait préféré prendre les devants, quitte à influencer le résultat final.
Revenir en haut Aller en bas
http://www.mmhp-forum.com/t20882-william-t-sharen-inserer-un-tit
Harmony K. Sharen
Harmony K. Sharen
Serpentard
Tell me who you are...
Date d'inscription : 08/06/2015
Parchemins : 613
Points d'activité : 183
Avatar : Dakota Fanning
Crédits : Lil Day (Bazzart)
Multicomptes : Rupert Wenlock-Larkin
Image : You are not alone | Harmony & Abby 1478894689-badge-sp
Âge : 15 ans - 5 mars 1982
Année : 5 ème
Métier : Préfète de Serpentard - Travaille l'été à l'Animalerie magique
Situation financière :
  • ★★☆☆☆


Fiche de duelliste
Seuils de réussite: 36 - 46 - 56
You are not alone | Harmony & Abby Empty
MessageSujet: Re: You are not alone | Harmony & Abby   You are not alone | Harmony & Abby EmptyJeu 14 Juil 2016 - 13:00


Son frère était là, allongé. Paisible ? La sueur avait perlé sur son front, collant ça et là une mèche de ses cheveux blonds ébouriffés par le sommeil prolongé. La mollesse de ses mots témoignait de l'engourdissement de ses articulations. Son corps était encore plongé dans une torpeur dont il était épuisant de sortir. Sa main, trop lourde lâcha la sienne. Qu'en était-il de son esprit ? On lui avait dit que son frère avait souffert d'un sortilège terrible, qui déclenchait son pire cauchemar. Alors qu'elle se retournait pour chercher un verre d'eau sur la desserte, Harmony se demandait de quoi son frère pouvait bien avoir rêvé. Une multitude d'images lui vinrent à l'esprit. Ses sœurs mutilées, une chute dans le vide, son père qui revenait... Elle se retiendrait de poser la question. Du moins, dans l'immédiat. Et elle ne le sonderait pas de manière frontale.

Quand elle revint vers son frère, il s'était à nouveau assoupi. Elle restait debout, auprès de lui, à le dévisager. Finalement, elle le connaissait si peu. Harmony avait pétri une silhouette dont les traits étaient pré-jugés, pour définir cet aîné dont elle pensait s'être détachée de l'emprise. Elle continuait de projeter cette image bien définie, arrêtée, sur le corps animé seulement d'un souffle lent qui se trouvait face à elle. C'était un garçon protecteur, trop protecteur, dirigiste et qui refusait que ses sœurs soient autre chose que des enfants dynamiques et joviales qui allaient de l'avant. Il fallait sourire, être aimable, laisser le passé derrière soi et garder une posture optimiste.
Harmony avait refusé ces dictats. Le verre d'eau à la main, elle restait là, pensive. Lors du dernier drame, elle n'avait pas bien été consciente. Lors du banquet de Noël, elle s'était figée, comme si elle était spectatrice d'une scène qui ne se déroulait pas face à elle. Insensible aux cris, aux plaintes et à la crainte imprimée sur les visages.

Aujourd'hui, elle n'arrivait pas à se faire à l'idée que ses amis n'étaient plus là. Elle tentait en vain de démêler les causes des conséquences dans ce désastre. Elle en voulait au Seigneur de n'avoir montré que vanités et d'avoir ainsi entraîné dans sa chute ceux et celles qui avaient cru en lui pour restaurer l'ordre. Cette bataille violente et destructrice, elle essayait d'en tirer le sens, d'en prédire la portée, les effets. Ses propres émotions enfouies.

Enfin son frère se réveillait à nouveau. Comme tirée d'un rêve, la scène se répéta : le sourire, l'interpellation, le soulagement dans ces trois mots. C'était surréel.
Il ne semblait pas non plus croire être sorti des limbes, car il approchait à nouveau sa main. Le contact rendait leur présence mutuelle véritable. Elle tressaillit à la douceur de son geste maladroit. Personne ne la touchait ainsi. Du moins, plus personne ne le faisait. Elle grimaça. Lumineuse ? Etait-ce vraiment le bon terme ?
« Faut bien qu'on soit là pour vous. » lâcha-t-elle machinalement. Elle ne savait fichtre pas quoi répondre d'autre et lui tendit le verre d'eau pour oublier cet instant gênant.

« J'me suis aussi fait du souci pour toi, Will. Quand on a été évacué, t'étais pas là, Sara non plus. J'ai vu Mysie Breckinridge venir au loin, j'ai... j'ai pensé que les Pouffsouffle allait venir. Que tu... que t'étais allé chercher Sara et que tu nous rejoindrais dehors. On a pas eu le droit de quitter le groupe. » Elle mit fin à sa logorrhée. Son accent londonien revenait à mesure de ses justifications.
Oui, elle avait pensé à la sécurité de sa fratrie. Oui, elle s'en voulait de ne pas être allée vérifier. Oui, elle se sentait coupable. Et elle aurait dû désobéir. Mais elle n'avait pas pu.
Et ce raisonnement alimentait d'un tintamarre incessant sa migraine.

Elle rapprocha sa chaise et s'assit. Evidemment qu'elle resterait. Elle n'avait nulle part ailleurs où aller.
Revenir en haut Aller en bas
http://www.mmhp-forum.com/t18344-harmony-k-sharen
William T. Sharen
William T. Sharen
Confrérie Sinistros
Tell me who you are...
Date d'inscription : 01/07/2016
Parchemins : 162
Points d'activité : 13
Avatar : Niclas Gillis
Crédits : Avatar Hopie & gifs Popgun, Sign Solosand
Multicomptes : Féliks Karkaroff
Image : You are not alone | Harmony & Abby Bordelglasses_zpsyx7p0k3m
Âge : 18 ans depuis le 25 Janvier 1979. Premier né de la famille Sharen sous le signe du Verseau.
Année : 1ère année à Haveirson
Cursus : Après avoir été recalé au cursus Quidditch, il s'est tout naturellement retranché sur de la Botanique.
Métier : Travaille, avec beaucoup trop d'application, au chemin de traverse durant l'été, à l'animalerie magique de sa mère.
Situation financière :
  • ★★☆☆☆


Fiche de duelliste
Seuils de réussite: 36 - 46 - 56
You are not alone | Harmony & Abby Empty
MessageSujet: Re: You are not alone | Harmony & Abby   You are not alone | Harmony & Abby EmptyMer 20 Juil 2016 - 1:39

Be strong and remember, you are not alone
Harmony K. Sharen & William T. Sharen

         
           
             
             

Comme il s'y attendait, à peine l'avait-il prononcé que sa sœur se braqua devant ses propos bien trop doucereux pour elle. Répliquant d'une manière quasi-automatique à son compliment par une remarque presque amusante. C'est vrai, heureusement qu'elles étaient là pour eux... « Ton frère se fait vieux, ménage-le. » dit-il faiblement d'une voix taquine avant d'attraper avec maladresse le verre d'eau qu'elle lui tendait. Une seule gorgée avait suffit à lui dégager totalement la trachée, à humidifier sa gorge plus resserrée que jamais et à cela, s'ensuivit un long et profond soupire d'aise.

A nouveau, William déposait son regard bienveillant sur sa petite sœur qui semblait aujourd'hui particulièrement habitée par les remords. Ses bégaiements à répétition restaient la principale raison de tous ces soupçons qu'il portait alors sur elle. Pourtant, il ne la coupa pas dans son long monologue. William se contentait, d'un visage neutre, d'écouter ce qu'elle avait à lui dire. Car rester attentif à leurs chimères et leurs craintes était sans doute l'un des rares domaines dans lequel William pouvait se vanter d'être vraiment doué. Écouter. Une chose si simple, que beaucoup avaient tendance à négliger aux dépens de leçons de morales à deux sous, pour la plupart peu convaincantes. Une fois terminé, le blond pris une légère inspiration, comme s'il lui fallait quelques instants pour traiter toutes les informations qu'elle venait de lui partager. Un mince sourire éclaira cependant son visage grave, car il avait été agréable de l'entendre dire qu'elle s'était inquiétée pour lui. « Je ne pouvais pas venir. Je devais rester là-bas. » commença-t-il d'un ton paisible comme pour éviter de brusquer sa petite sœur par les propos qui allaient sans doute finir par franchir la barrière de ses lèvres. Pourtant, à la suite d'un nouveau silence, d'une nouvelle réflexion, William se retint. Préférant fermer les yeux quelques instants, resserrant ses doigts autour du verre qui reposait encore entre ses mains. « Même si au final, ça n'aura pas servit à grand chose. » avoua-t-il dans un murmure telle une honte que l'on refuserait d'admettre à haute voix. Il était plus question d'un réel regret que d'un sentiment de gêne. Le fait d'avoir été vaincu aussi rapidement le faisait cogiter sur de nombreuses choses. Peut-être que s'il avait rebroussé chemin plus tôt pour aller s'assurer de la sécurité de ses sœurs, alors peut-être que le résultat aurait été différent. Peut-être aurait-il servit à autre chose que de remplir un lit d’hôpital inutilement. Peut-être que Sara aurait été épargnée. Mais son échec cuisant, Harmony n'était pas forcément obligée de le savoir, nul doute que cela entacherait un peu plus l'image déjà peu glorieuse qu'elle se faisait de son grand-frère. Il n'avait pas besoin de ça maintenant.

Relevant doucement le menton, il affronta - avec le peu de dignité qu'il lui restait encore - le regard de sa sœur : « Avec ou sans moi, cela n'aurait pas fait grande différence. Ce qui s'est passé là-bas, nous a tous dépassé à un moment ou à un autre. Nous n'étions pas préparé... Tu as fait ce que tu pouvais, ce que tu pensais être juste. Je n'en doute pas une seule seconde. Tu n'as pas à te reprocher quoi que ce soit Harmony. Ce qui est fait, est fait. Il est inutile de se dire que l'on aurait pu 'mieux' faire, même si c'est sans doute vrai. Avec des 'si' on peut refaire un monde. Il faut juste... Avancer et faire en sorte de ne pas reproduire les mêmes erreurs du passé...» Ses propos s'adressaient directement à Harmony et pourtant en les prononçant, il continuait d'essayer de se convaincre lui, de la légitimité de ces paroles. Articuler cette fameuse phrase à voix haute rendait hommage à leur défunt père, qui ne lui avait que trop répété durant son enfance. Lorsqu'ils habitaient encore tous heureux et unis en Nouvelle-Zélande. Le dire, le rendait le temps d'un court instant vivant à nouveau. Et à défaut de pouvoir aujourd'hui bénéficier de ces précieux conseils qui auraient dû l'aider à forger l'homme qu'il était en train de devenir malgré lui, William les offrait à ses sœurs. Espérant qu'elles puissent, elles, en tirer profit. Se construire autour de ce qui était en quelque sorte l'essence même de leur père. Le regard de nouveau absent et la fatigue reprenant peu à peu le dessus sur cette envie de rester éveillé, William venu masser en douceur ses paupières alourdies. « L'année prochaine je ne serai plus aussi présent... Tu devras t'occuper de tes sœurs. Même si elles ne t'apprécient pas toutes. Tu devras continuer de le faire. Parce qu'il s'agit de ta famille. Notre, famille.» A cela il sous-entendait bien évidemment sa relation avec Abby qui devait sans doute être encore plus désagrégée que celle qu'il entretenait lui, avec Harmony. Peut-être même, parviendrait-elle à lire entre les lignes et comprendre ce qu'il suggérait par là... Une chose qui les concernait tout deux directement. Lui faire savoir que la place qu'elle occupait actuellement dans la famille, n'était pas bien différente de celle que William possédait. Ce rôle qu'elle détestait tant et qu'il s'était soi-disant octroyé à la mort de leur père. Finalement, elle finirait bien par devoir l'endosser à son tour. Tout ce que William faisait, n'était que retarder ce moment.
Revenir en haut Aller en bas
http://www.mmhp-forum.com/t20882-william-t-sharen-inserer-un-tit
Harmony K. Sharen
Harmony K. Sharen
Serpentard
Tell me who you are...
Date d'inscription : 08/06/2015
Parchemins : 613
Points d'activité : 183
Avatar : Dakota Fanning
Crédits : Lil Day (Bazzart)
Multicomptes : Rupert Wenlock-Larkin
Image : You are not alone | Harmony & Abby 1478894689-badge-sp
Âge : 15 ans - 5 mars 1982
Année : 5 ème
Métier : Préfète de Serpentard - Travaille l'été à l'Animalerie magique
Situation financière :
  • ★★☆☆☆


Fiche de duelliste
Seuils de réussite: 36 - 46 - 56
You are not alone | Harmony & Abby Empty
MessageSujet: Re: You are not alone | Harmony & Abby   You are not alone | Harmony & Abby EmptyDim 24 Juil 2016 - 18:30

Ainsi installée, sa chaise proche du chevet de son frère, Harmony lissa machinalement sa jupe – geste absolument inutile puisqu'elle était en denim – tandis qu'il buvait de petites gorgées d'eau. Le dos droit contre le dossier en mousse recouverte de vinyle qui couinait à chacun de ses mouvements, elle sentait cependant ses sens se vriller. La bataille, épisode lointain, déjà, qu'elle venait de résumer, n'était pas réelle. Elle n'avait pas vraiment existé : Harmony ne l'avait pas ressentie dans ses chairs. Elle l'avait ajoutée à sa mémoire, à la liste des événements et faits marquants de l'Histoire du Royaume-Uni.
Cette inadéquation avec la réalité – le sentiment d'avoir été ailleurs, l'assourdissement alors que les éboulements s'entendaient au loin – déclenchait un acouphène strident. Et elle se satisfaisait d'être assise, les pieds bien à plat dans ses baskets en toile, sur le carrelage triste de l'hôpital.

Elle hocha la tête. Elle avait beaucoup à reprocher à son frère, mais à sa place, elle aurait fait la même chose. Du moins, c'était ce qu'elle aurait aimé avoir à raconter. J'ai bravé les ordres et me suis rendue utile. Je n'ai pas fui. Je n'ai pas eu peur. J'ai participé à l'élan héroïque. Sans sourire, l'air grave, elle laissa passer le silence. C'était un pincement de se voir rappeler qu'elle ne l'avait pas fait. Elle n'avait pas été irréprochable. Elle n'avait pas été remarquable.
Elle n'avait été qu'une enfant parmi d'autres, paniqués, suivant à la trace leur pasteur vers des pâturages à distance du loup qui rôdait.
Elle saisit le murmure de son aîné – comme un écho à sa propre culpabilité. Elle planta son regard clair dans les yeux de William et lâcha : « Tu as été courageux. » Ce n'était pas un compliment. Pas une parole rassurante. Ou un mot d'une petite sœur admirative de son grand frère, loin de là. C'était un simple constat : il avait fait ce qu'il avait eu à faire. Tout comme ceux et celles qui étaient tombées sur la pierre froide du château démoli.

Mais il reprenait et comparait son action malheureuse, échouée par avance, avec les reproches dont se flagellait sa sœur. Que lui ait agi et elle non, que ce fût l'inverse ou qu'aucun des deux ne se risque à renoncer l'évacuation, c'eût été le même résultat.
Toutefois, il avait tort. Et il ne pouvait pas comprendre. Elle avait suivi les ordres, non pas ce qu'elle avait cru juste – quoique se désolidariser de l'attaque était déjà une preuve balbutiante de son sens de la justice, songeait-elle ; quand bien même, n'ayant aucun rôle à jouer dans cette mascarade, cela n'avait flatté que son ego, et ne représentait aucune provocation concrète des directives du Seigneur. Enfin elle avait fait ce qu'on lui avait dit de faire et maintenant, son ordonnateur était mort. Yvain était mort. Yvain, dont elle avait craint pour la survie, alors qu'il voyageait, tel un fantôme à la recherche d'une ombre, était tombé raide, dans le hall si familier. Et il lui avait été impossible d'y faire quoi que ce soit.

Ne pas reproduire les erreurs du passé. Que voulait-il dire ? Harmony fronçait les sourcils et son regard pâlissait. « Oui il faut pouvoir avancer, mais c'est pas possible si on ne se pose pas des questions, si on n'essaie pas de comprendre les raisons de ces erreurs. » dit-elle platement, dans une formule à l'écho sybillin. Elle rassemblait ses mains sur ses genoux et ne le quittait pas des yeux.
Il fallait bien que cela arrive un jour ou l'autre sur la table. Sans vouloir véritablement discuter de leur querelle décennale, Harmony avait sciemment placé cette pique. Il faut avancer, certes, mais avancer ce n'est pas fuir le passé, c'est le confronter pour en tirer les bonnes conclusions.

Elle fut interloquée par les conseils qui suivirent. Lui donnait-il réellement la responsabilité de veiller sur ses sœurs ? Elle le sondait, incapable de dire s'il était sincère ou s'il tentait de l'amadouer, pour qu'elle pardonne à Abby et rejoigne les rangs.
Et si Sara allait effectivement avoir besoin d'aide, Abby était l'aînée « naturelle », car elle n'avait jamais renié l'ordre et la devise maternelle. Abby n'accepterait jamais qu'Harmony la surplombe – c'était pourtant déjà le cas, et ce le serait toujours ; le manque d'ambition de la Gryffondor et son irrespect des règles laissant loisir à Harmony de la distancer. Non, et puis, de quel droit lui donnait-il cette fonction ? C'était à leur mère de lui donner ce genre de conseils, pas à lui.

Elle n'arrivait pas à démêler les impressions contradictoires que lui laissaient ce message ambigü. Son orgueil frétillait de la confiance qu'il lui accordait et de la maturité qu'il lui reconnaissait – c'était bien naturel, après tout ; elle était meilleure qu'Abby. Néanmoins, ces derniers mois l'avaient façonnée et elle en était devenue bien plus méfiante. Les apparences étaient souvent trompeuses.
« Will. Je ne comprends pas bien. Pourquoi – et comment ? - est-ce que je veillerais sur elles ? Abby peut se débrouiller seule et je parle à Sara une fois tous les deux mois. Je pense pas qu'elles acceptent que je les chaperonne, tu vois. » D'autant plus après les accusations et les insultes dont l'avait arrosée Abby, dans une pièce voisine de celle-ci.
Revenir en haut Aller en bas
http://www.mmhp-forum.com/t18344-harmony-k-sharen
William T. Sharen
William T. Sharen
Confrérie Sinistros
Tell me who you are...
Date d'inscription : 01/07/2016
Parchemins : 162
Points d'activité : 13
Avatar : Niclas Gillis
Crédits : Avatar Hopie & gifs Popgun, Sign Solosand
Multicomptes : Féliks Karkaroff
Image : You are not alone | Harmony & Abby Bordelglasses_zpsyx7p0k3m
Âge : 18 ans depuis le 25 Janvier 1979. Premier né de la famille Sharen sous le signe du Verseau.
Année : 1ère année à Haveirson
Cursus : Après avoir été recalé au cursus Quidditch, il s'est tout naturellement retranché sur de la Botanique.
Métier : Travaille, avec beaucoup trop d'application, au chemin de traverse durant l'été, à l'animalerie magique de sa mère.
Situation financière :
  • ★★☆☆☆


Fiche de duelliste
Seuils de réussite: 36 - 46 - 56
You are not alone | Harmony & Abby Empty
MessageSujet: Re: You are not alone | Harmony & Abby   You are not alone | Harmony & Abby EmptyDim 31 Juil 2016 - 17:00



Be strong and remember
you are not alone
4 JUILLET 1997
Il avait été courageux, voilà le constat que sa sœur souleva d'une voix monocorde en agrippant une nouvelle fois son regard de ses saphirs délavés. Peut-être que vu de l'extérieur, cela pouvait ressembler à un élan de bravoure, pourtant ça n'avait pas été le cas. William aurait pu avoir envie de fuir, mais cela sous-entendait tourner le dos au combat et donc, d'être encore plus vulnérable qu'il ne l'était déjà. Où était la lâcheté, où était l'audace ? Nulle part. Car il n'y avait toujours eu que la survie. Entendre sa sœur prendre un ton aussi détaché que celui-ci pour parler d'un sujet aussi délicat ébranla légèrement sa bienveillance. William se surprenait même à penser qu'Harmony voyait l'attaque non pas comme un tragique événement, mais plus comme une opportunité offerte à tous les étudiants de Poudlard pour faire leurs preuves. Une pensée bien macabre qui le fit détourner des yeux quelques instants, déçu. La tension montait d'un cran. « Vois ça comme tu veux. Mais il ne s'agit pas d'un jeu, pour déterminer qui était plus vaillant que son voisin. Ni même pour se démarquer des autres et avoir de belles petites histoires à raconter au coin du feu. Qu'est-ce qu'on peut s'en foutre d'être courageux ou pas ? » s'emporta-t-il sur la fin de sa phrase sans parvenir à contenir cette pointe de colère soudaine qui s'inséminait telle une toxine dans sa chair. Son ton avait était cinglant, froid, contrastant bien de son calme habituel. William se sentait secoué par les émotions, si bien que son timbre ne fut que le reflet de son mal-être intérieur et d'une voix serrée rajouta : « Des gens sont morts. Des amis. Des frères. Et même plus encore. » plongeant à son tour son regard polaire dans celui de sa sœur,William resta silencieux comme si le vide permettrait à son sous-entendu de raisonner dans la pièce dans un écho sourd. D'un profond soupire d'exaspération, il tenta vainement d'extérioriser cette frustration en se détournant une bonne fois pour toute de sa sœur.

Malheureusement, la seconde remarque d'Harmony fut celle de trop, la goutte qui faisait déborder le vase. Elle s'adressait à lui de manière toujours aussi glaciale, imperturbable, que cela impactait sur sa capacité à garder son sang-froid. William était épuisé et parler d'un sujet aussi grave que celui qu'elle mentionnait indirectement, il n'en avait pas envie. Pourtant, il ne trouva pas la force de s'écarter du sujet, de passer à autre chose d'un sourire faux. Il n'en pouvait plus, de sourire pour masquer sa peine. Un jour ou l'autre, ils allaient bien devoir amener ça sur la tapis. Fuir n'était qu'une solution temporaire. D'une main tremblante, il venu déposer son verre sur la table de chevet d'un petit claquement sec. Elle voulait en parler ? Très bien. Ils allaient parler. Remontant son regard cette fois-ci bien sévère vers sa petite sœur, il marqua une nouvelle pause le temps de bien ancrer son regard dans le sien : William ne se répéterait pas. Toute la prévenance qui habitait ses opales semblait s'être évaporée d'un claquement de doigt face aux reproches silencieuses d'Harmony. Une fois de plus, leur échange aboutirait sur une dispute. Certaines choses ne changeraient donc jamais. « Tu crois que la mort de papa ne me fait rien ? Tu crois que je voulais partir ? Tu crois que sourire tous les jours signifie que "je ne me pose plus les bonnes questions" ? Tu crois que je ne suis qu'un simple abruti qui se complaît dans un train-train quotidien de bon petit sorcier ? Tu crois que j'ai oublié, tout simplement ? Et bien tu te trompes. Tu penses peut-être tout savoir, mais c'est faux. Peut-être que si tu t'étais un peu plus intéressée et impliquée au sein de cette famille qui est la tienne, tu aurais eu la chance d'être mis dans la confidence. Peut-être que tu aurais pu comprendre que tout n'était pas aussi simple et rose que cela n'y paraît. Je ne compte pas laisser les remords m'obnubiler et décider à ma place de mes actes. Ni même me laisser influencer bêtement par des gens qui se serviraient de cette faiblesse à leur propre fin. On ne peut pas avancer, en restant bloqué dans le passé. C'est impossible. Je n'ai rien pu faire pour papa, mais je peux encore faire quelque chose pour vous. Que ça te plaise, ou non. » Tel un cognard lancée à une allure effrénée, William ne s'était pas arrêté une seule fois pour reprendre son souffle. Il cracha ainsi le fond de ses pensées aussi faiblement qu'un murmure mais, dont il avait été aisé d'en comprendre l'intégralité tant chacun de ses mots avaient été articulé de manière exagéré. Même si Harmony tentait de le couper, sa voix n'aurait eu aucun mal à se faire entendre par dessus la sienne.

« Oublie ce que j'ai dit. Tu n'es pas prête, en fin de compte. » Son calme olympien s'était écroulé. William se décevait lui-même et il n'avait nul besoin de regarder la réaction de sa sœur à la suite de cette marée de paroles pour se sentir totalement stupide. Il ne s'excuserait pas. Pas aujourd'hui, car même si ses remarques étaient sorties d'une façon bien tranchantes d'entre ses lèvres, elles n'en étaient pas pour autant totalement fausses. « Sors. » se contenta-t-il d'ajouter d'une voix creuse. Simple mot qui ne souffrirait d'aucune contestation possible. « S'il te plaît. » rajouta-t-il faiblement, comme pour tenter d’alléger son ordre, en lui laissant l'impression qu'il lui laissait le choix.
Revenir en haut Aller en bas
http://www.mmhp-forum.com/t20882-william-t-sharen-inserer-un-tit
Harmony K. Sharen
Harmony K. Sharen
Serpentard
Tell me who you are...
Date d'inscription : 08/06/2015
Parchemins : 613
Points d'activité : 183
Avatar : Dakota Fanning
Crédits : Lil Day (Bazzart)
Multicomptes : Rupert Wenlock-Larkin
Image : You are not alone | Harmony & Abby 1478894689-badge-sp
Âge : 15 ans - 5 mars 1982
Année : 5 ème
Métier : Préfète de Serpentard - Travaille l'été à l'Animalerie magique
Situation financière :
  • ★★☆☆☆


Fiche de duelliste
Seuils de réussite: 36 - 46 - 56
You are not alone | Harmony & Abby Empty
MessageSujet: Re: You are not alone | Harmony & Abby   You are not alone | Harmony & Abby EmptyLun 8 Aoû 2016 - 14:26


Si William Sharen était ce jour-ci allongé sur un lit d’hôpital, c’était parce qu’il s’était jeté dans l’arène, qu’il n’avait pas hésité, qu’il ne s’était pas pétrifié sur place – il avait voulu combattre pour la cause qui lui semblait juste, pour protéger ces murs qui l’avaient accueillis, ces adolescents qui étaient ses amis et ces enfants qu’étaient ses petites sœurs. Il n’avait pas failli – qu’importe qu’il soit tombé si rapidement, qu’il ait été une victime davantage qu’un héros face aux assaillants du double de son âgé, entraînés et impitoyables. Il avait fait son devoir.

C’était ce qu’Harmony souhaitait lui dire, dans une maladroite formule de réconfort. C’était bien au-delà de ses forces, alors qu’elle se torturait jour et nuit à refaire le fil de cette soirée, à s’imaginer arrêter le bras d’Yvain, à se placer devant Cyril Evans, à dévier le sort qui frappa Sara. Elle se rêvait omnipotente et capable de transplaner d’une zone de combat à l’autre. Elle se voyait chercher le Filet du diable du Troisième étage, l’installer sur le pont, aidée du Professeur Chourave, empêcher les agresseurs d’atteindre le Hall. Tout ceci était impossible.

Mais elle n’avait pas trahi son rang. Elle ne s’était pas retournée, n’était pas allée prévenir son directeur de Maison. Les paroles acerbes de sa sœur résonnaient, causant une migraine – demi-graine ayant donné une naissance gémellaire, de laquelle une tension irréductible avait germé et grandi, arrosée de l’engrais des tragédies. Mais par Merlin, elle ne l’avait pas fait ! Couarde qu’elle était.

Elle avait beau se répéter qu’elle n’avait fait que suivre des dizaines d’autres étudiants, comme elle, qui fuyaient le château, elle ne pouvait se rassurer ainsi : elle n’était pas comme ses camarades. Parce qu’elle, elle savait.

« Je ne disais pas ça comme je t’aurais donné une médaille. C’est juste… Ok tu as été très vite touché et tu n’as pas pu empêcher ce qui est arrivé. Mais tu dois pas t’en vouloir. T’as fait ce qui était juste, c’tout. »

Elle ronchonnait, baissant le regard. Bien sûr que tout ça tournait autour d’elle, qu’elle regrettait de ne pas avoir pris la place de son frère.

« Tu crois que je le sais pas ? Pourquoi tu me dis ça ? » Au fond de sa gorge, une boule se formait. Celle dont elle désespérait qu’elle ne vienne – la sensation qui bloquait la déglutition et annonçait le sanglot lustral. Mais elle n’était que rage et l’humidification timorée de ses yeux ne faisait que brouiller sa vision, sans lâcher le lest salvateur. « Comment tu peux me dire que je vais bien et ensuite me balancer ça ? » éructait-elle avant de murmurer, épuisée. « Tu ne sais rien, Will. Rien. »

Une fois de plus, neuf ans plus tard, il lui intimait d’avancer. Elle ne put s’empêcher d’avoir la réplique glacée. Et voilà qu’il s’emportait lui aussi. A croire que jamais ils ne pourraient trouver un terrain d’entente, que jamais il n’essaierait de se mettre à sa place, de comprendre son point de vue. Ils avaient vécu la même chose, certes, mais il n’avait jamais tenté d’accepter le désaccord de sa sœur et d’en saisir les raisons. D’ailleurs, en se désolidarisant de sa famille, s’il notait bien, Harmony était avancée bien plus loin qu’eux – mettant derrière elle ce drame et leurs embrouilles fraternelles. Elle roulait des yeux devant l’étalage de lamentations. Une phrase cependant, la heurta en plein cœur. Ni même me laisser influencer bêtement par des gens qui se serviraient de cette faiblesse à leur propre fin. Elle hoqueta, sans néanmoins répliquer.
« Pas prête pour quoi ? Regarde-toi et regarde-nous tous. Si ce rôle c’est d’insulter les autres et surtout, surtout essayer d’éviter de les comprendre, j’ai pas besoin que tu me passes le relai. » sifflait-elle, les doigts tremblants et le regard froid. Elle se leva et épousseta machinalement sa jupe, suivant l’ordre, une fois de plus.
Revenir en haut Aller en bas
http://www.mmhp-forum.com/t18344-harmony-k-sharen
William T. Sharen
William T. Sharen
Confrérie Sinistros
Tell me who you are...
Date d'inscription : 01/07/2016
Parchemins : 162
Points d'activité : 13
Avatar : Niclas Gillis
Crédits : Avatar Hopie & gifs Popgun, Sign Solosand
Multicomptes : Féliks Karkaroff
Image : You are not alone | Harmony & Abby Bordelglasses_zpsyx7p0k3m
Âge : 18 ans depuis le 25 Janvier 1979. Premier né de la famille Sharen sous le signe du Verseau.
Année : 1ère année à Haveirson
Cursus : Après avoir été recalé au cursus Quidditch, il s'est tout naturellement retranché sur de la Botanique.
Métier : Travaille, avec beaucoup trop d'application, au chemin de traverse durant l'été, à l'animalerie magique de sa mère.
Situation financière :
  • ★★☆☆☆


Fiche de duelliste
Seuils de réussite: 36 - 46 - 56
You are not alone | Harmony & Abby Empty
MessageSujet: Re: You are not alone | Harmony & Abby   You are not alone | Harmony & Abby EmptyMar 9 Aoû 2016 - 22:16



Be strong and remember
you are not alone
4 JUILLET 1997
Harmony avait toujours été un casse-tête titanesque, surprenante par ses paroles et imprévisible dans ses gestes. William n'avait tout simplement jamais su de quelle manière l'aborder correctement. Un véritable puzzle humain, auquel il lui manquait constamment plusieurs pièces maîtresses dans les mains pour en saisir toute la complexité. Même s'il s’agissait de sa petite sœur et que la logique voudrait qu'elle n'ait aujourd'hui plus aucun secret à ses yeux, William ne parvenait toujours pas à comprendre ce qui pouvait bien se passer dans sa petite tête blonde. Ce n'était pourtant pas faute d'avoir essayé de la suivre dans ses raisonnements, mais elle restait inaccessible à chaque fois, quoi qu'il fasse, ou quoi qu'il tente. Après sa répartition à Serpentard, le fossé déjà bien trop vertigineux entre eux, ne s'était qu'accentué un peu plus et il est vrai que William n'avait pas donné le maximum de sa personne pour essayer de la garder auprès de lui. Mais après tout, c'était ce qu'elle voulait : sortir de son ombre et battre de ses propres ailes... Alors comment aurait-il pu se montrer encore plus avenant qu'il ne l'avait été ? Entre ses cours, Abby, leur mère, Sara et le magasin... Cela faisait beaucoup à gérer. Aujourd'hui, il payait les frais de cette négligence. Il ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même. Il aurait dû être meilleur. C'était stupide et égoïste de sa part sans aucun doute, mais il avait besoin de ça. De reconnaissance. Ou peut-être d'être rassuré. Qu'une personne lui dise en face qu'il n'avait pas servi à rien. Même s'il savait bien que le compliment que venait de lui faire sa sœur n'avait pas dû être chose facile pour elle, à exprimer. « Merci Mony... » la remercia-t-il d'une petite voix presque gênée en l'observant du coin de l’œil ronchonner en baissant la tête. William lui, devant ce simple spectacle, retint un léger rire qui se transforma peu à peu un en sourire attendri. D'humeur variante, le plus âgé ne parvenait plus à se positionner correctement dans cette conversation.

Tout bonheur ; aussi infime soit-il ; avait une fin et dès lors que le sujet tabou numéro un arriva sur le tapis, tout explosa en moins de quelques minutes. Le débat avait monté d'un ton et les propos devenaient de plus ne plus dénonciateurs, des deux côtés. « Si tu sais toutes ces choses, pourquoi est-ce que tu continues de me lancer des piques comme ça ? C'est un jeu pour toi ? Un test ? » L'interrogea-t-il dans l'incompréhension la plus totale. Si elle était consciente de tous ces détails, comme elle semblait si bien l'affirmer, pourquoi agissait-elle ainsi ? Pourquoi ? Malheureusement, il n'était pas le seul à être dans le flou, sa sœur avait elle aussi fini par s'égarer, quoi qu'elle en dise. Pourquoi avait-il soudainement changé de comportement ? Pourquoi avait-il été heureux de la voir pour ensuite lui faire la morale ? N'était-ce pas évident...? « Parce que je t'aime. » Le menton légèrement relevé, la voix placide, il lâcha cette information sans y ajouter une émotion quelconque. Il s'agissait d'un constat, il l'aimait. Il l'avait toujours aimé et ce, malgré tous leurs conflits. Et il continuerait de l'aimer quoi qu'il arrive. « Écoutes... Moi aussi je suis épuisé Harmony... J'en peux plus... » Soupira-il profondément dans une plainte débordante de lassitude. Le peu d’énergie qu'il possédait encore après la bataille de Poudlard se faisait dévoré dans cette vorace dispute fraternelle. William était au bout du rouleau, il voulait juste que toutes ces chamailleries cesses une bonne fois pour toute, mais plus il tentait de s'en écarter et plus les propos devenaient durs, cinglants. Ceux d'Harmony, tout comme les siens. Quand elle lui cracha qu'il ne savait rien, sa tête remua encore un peu plus de fatigue. « Alors dis-moi... Explique-moi. Aide-moi à comprendre ! Je ne demande que ça Harmony ! » dit-il d'une voix tremblante trahissant très clairement le désespoir qu'il tirait d'une telle dispute. « Je ne pourrai jamais savoir si tu ne me parles pas. Je veux comprendre, laisse moi au moins une chance d'y parvenir. C'est tout ce que je te demande : une chance.»

J'ai besoin de toi... Pourquoi est-ce que tu ne le comprends pas. Le chagrin était trop oppressant pour être contenu, la douleur trop lacérante pour être ignorée. Alors il se mura quelques instants dans une tristesse muette, observant à contre cœur sa sœur suivre son ordre, celui de partir. Si elle franchissait le seuil de cette chambre, William craignait la perdre pour de bon. C'est sans doute après cette réflexion terrifiante que son cœur se resserra dans sa poitrine et qu'une boule d'angoisse lui grossit dans la gorge. « Harmony... Attends. » répéta-t-il alors sur le même ton de la culpabilité, tandis qu'il déposait un à un ses pieds nus sur le carrelage froid de la chambre d’hôpital. « Mony... M'oblige pas à me lever pour venir te chercher sérieux... J'ai les fesses à l'air sous ce truc. » grimaça-t-il devant la tenue de convalescence qu'il portait depuis -sans doute- son entrée à Sainte-Mangouste. Disons qu'il préférait en rire, plutôt que de l'ajouter à sa longue liste de choses à rayer le plus rapidement possible de son esprit à sa sortie.
Revenir en haut Aller en bas
http://www.mmhp-forum.com/t20882-william-t-sharen-inserer-un-tit
Harmony K. Sharen
Harmony K. Sharen
Serpentard
Tell me who you are...
Date d'inscription : 08/06/2015
Parchemins : 613
Points d'activité : 183
Avatar : Dakota Fanning
Crédits : Lil Day (Bazzart)
Multicomptes : Rupert Wenlock-Larkin
Image : You are not alone | Harmony & Abby 1478894689-badge-sp
Âge : 15 ans - 5 mars 1982
Année : 5 ème
Métier : Préfète de Serpentard - Travaille l'été à l'Animalerie magique
Situation financière :
  • ★★☆☆☆


Fiche de duelliste
Seuils de réussite: 36 - 46 - 56
You are not alone | Harmony & Abby Empty
MessageSujet: Re: You are not alone | Harmony & Abby   You are not alone | Harmony & Abby EmptyMer 10 Aoû 2016 - 14:36

Mine de rien, les paroles de son frère la blessaient. Non pas qu’il ait eu raison dans ses propos, loin de là : simplement, le fait qu’il la classe parmi ces gens, sans aucune vergogne ou once de sens de l’honneur la désespérait. Elle voulait faire ses preuves, elle l’avait toujours fait. Tous ses actes étaient calculés pour être les plus justes, elle passait des heures à observer, décortiquer les phrases qu’on lui adressait pour y deviner un éventuel conseil caché. Elle voulait être reconnue par ses pairs, montrer sa force, démontrer son intellect, faire de grandes choses au moyen de tout ce qu’elle avait appris. Elle investissait un temps monstrueux dans son travail estudiantin, à cet effet.

Toutefois, cet acharnement avait été un gâchis et sa fuite lui renvoyait à la figure son inutilité, son impuissance, sa condition infantile et sans intérêt. Et les rares personnes qui avaient estimé sa valeur étaient tombées, assassinées.
Voilà qu’il mentionnait leur père, et élargissait encore la plaie béante. La bile venait chatouiller la langue d’Harmony. Adolescente si lumineuse, au teint de porcelaine et aux grands yeux impassibles. Pour qui la prenait-il ? N’avait-elle pas le droit de souffrir, elle ? Parce qu’elle lui reprochait d’avoir renoncé à comprendre la mort de leur père et de se battre pour honorer sa mémoire, elle était sans-cœur ? Ne saisissait-il pas l’incohérence de ses propos ? Il ne savait rien, ne comprenait rien.
Il avait beau lui dire qu’il l’aimait, ça ne changeait rien. L’amour n’avait rien d’un baume guérissant n’importe quelle blessure de son intention bienveillante. Cela n’existait bien que dans les contes. S’il ne se remettait pas en question, elle ne pourrait jamais revenir à lui. Elle ne détestait pas sa famille. Au contraire. Il lui avait fallu certes quelques années pour s’en rendre compte, mais c’était bien vrai : elle tenait également à eux. L’angoisse dans le passage secret lorsqu’elle n’y avait distingué que la silhouette d’Abby, la vue du corps décharné de Sara, et enfin quand le psychomage leur avait expliqué par quoi William avait été atteint.
Bien sûr, elle avait ses torts. Mais elle avait fait le premier pas, non ? Elle n’allait pas, en plus, s’excuser. Elle ne connaissait pas bien son frère. Elle n’avait aucune idée de la nature de son pire cauchemar.

Elle soupira. La rage bouillait en elle mais elle ne s’adressait pas à lui. Elle se consumait elle-même, se noyant dans les flammes de la culpabilité, incapable de voir clair au-devant d’elle. Elle ne cessait de lire, de s’occuper, pour éviter de saisir la réalité environnante. Elle n’évoluait plus que dans un marasme angoissant où rien de tangible ne faisait sens. Elle désespérait de rasséréner son esprit et d’avancer calmement.
Alors oui, peut-être, qu’elle lui offrirait cette chance. C’était bien la stratégie qu’elle avait établie au mois d’avril. C’était bien la mission à laquelle Yvain l’avait incitée. Il fallait permettre l’union des sorciers. Et sa mort ne pouvait être vaine.
Elle se retournait, le regard dur, froid : pâle. A l’écoute des plaintes incessantes de son frère, ses mâchoires se serraient, réprimant une dernière réplique cinglante.
Elle était plus intelligente que ça. Elle savait se maîtriser.

Il s’était assis, les pieds sur le carrelage froid. Et il ne put s’empêcher de tourner la situation en ridicule. Quel débile ! Elle roula ostensiblement des yeux et croisa les bras. Il n’y avait vraiment que William Sharen pour parler de son arrière-train dans une situation pareille. Elle rougissait un peu : son frère n’avait aucune pudeur.
« Je te fais cette grâce. Mais te méprends pas, c’est juste que j’ai pas envie qu’on associe mon nom de famille à un naturiste en cavale dans les couloirs de Sainte-Mangouste dans les potins de la prochaine Gazette. »

Elle s’adossa au mur près de la porte d’entrée. Elle n’avait pas envie de s’expliquer, de se justifier. Mais par quelques phrases, elle pourrait lui faire envisager l’ampleur de la bêtise qu’il avait proférée.
« J’ai dit ça parce que je m’en veux, Will. Parce que moi, j’ai vraiment servi à rien. J’ai suivi le troupeau à l’extérieur du château, pendant que mes amis les plus proches se faisaient tuer. » Dans une forme de provocation, elle avait vulgairement lâché ce dernier mot, mais elle fut parcourue d’un frisson en le prononçant.

« Yvain est mort, Cyril Evans aussi… Et Gabrielle Rosier. Et quand je voyais que Sara, ni toi, n’arrivaient… Bah. J’ai cru que… » La fin de sa phrase s’évanouissait tandis que son regard s’adoucissait, cherchant le bleu familier des yeux de William. « J’m’étais jurée de protéger Yvain, je croyais qu’il irait bien, après son retour à Poudlard. Et il s’est sacrifié. Il m’a dit de fuir et il est allé mourir… » Sa voix n’était que murmure, comme si elle parlait pour elle-même.

Et Cyril… Elle avait encadré le dessin qu’il lui avait offert et l’avait installé sur sa table de nuit. Elle ne saurait jamais ce que ce garçon lui inspirait, quel genre d’amitié serait née suite au sauvetage d’arbres dans la Forêt interdite.
Elle avait tout raté. Sara et William étaient encore là, mais, la virulence d’Abby lui laissait craindre que jamais elle n’aurait sa place parmi eux. Elle était désespérément seule. Et ses joues désespérément sèches.
Revenir en haut Aller en bas
http://www.mmhp-forum.com/t18344-harmony-k-sharen
William T. Sharen
William T. Sharen
Confrérie Sinistros
Tell me who you are...
Date d'inscription : 01/07/2016
Parchemins : 162
Points d'activité : 13
Avatar : Niclas Gillis
Crédits : Avatar Hopie & gifs Popgun, Sign Solosand
Multicomptes : Féliks Karkaroff
Image : You are not alone | Harmony & Abby Bordelglasses_zpsyx7p0k3m
Âge : 18 ans depuis le 25 Janvier 1979. Premier né de la famille Sharen sous le signe du Verseau.
Année : 1ère année à Haveirson
Cursus : Après avoir été recalé au cursus Quidditch, il s'est tout naturellement retranché sur de la Botanique.
Métier : Travaille, avec beaucoup trop d'application, au chemin de traverse durant l'été, à l'animalerie magique de sa mère.
Situation financière :
  • ★★☆☆☆


Fiche de duelliste
Seuils de réussite: 36 - 46 - 56
You are not alone | Harmony & Abby Empty
MessageSujet: Re: You are not alone | Harmony & Abby   You are not alone | Harmony & Abby EmptyJeu 1 Sep 2016 - 21:55



Be strong and remember
you are not alone
4 JUILLET 1997

« Quoi ? C'est le mot 'fesse' qui te met dans tous ces états ? Allons sœurette... Je pensais qu'on avait déjà dépassé ce stade toi et moi. Je veux dire... On a quand même pris nos bains ensemble. » Très bien, William avait eu l'audace d'en rajouter une couche. Chose qu'il n'aurait au grand jamais dû faire, mais ça avait été plus fort que lui. La réaction d'Harmony l'avait tout simplement poussé à se montrer sous son immaturité la plus consternante et voilà qu'il parlait des moments les plus gênants de leur enfance sans baisser d'un ton. De quoi mettre mal à l'aise la personne réservée qu'était Harmony. Oh, bien sûr que lui aussi l'était : pudique, mais pas en présence des membres de sa famille, ni même des ses amis très proches, malheureusement pour eux. Retrouvant un minimum de sérieux, il se frotta doucement les paupières avant de reprendre :  « Ça aurait au moins le mérite d'ajouter une pointe de légèreté aux nouvelles de la Gazette. J'ai trouvé que la partie humoristique du dernier numéro laissait grandement à désirer. » Une bien triste constatation que celle-ci et bien vite, l’innocence de leur conversation disparue à son tour. Rongée une seconde fois par le sujet grave qu'était la bataille de Poudlard.

Qu'il était douloureux de voir un proche ainsi souffrir, sans parvenir à soulager ses peines. William n'était que le spectateur impuissant de cette scène, se contentant bêtement de voir le monde de sa petite sœur s'écrouler à mesure où les noms qu'elle listait s'échappaient de ses lèvres pour se perdre dans des échos sibyllins dans les quatre coins de la pièce. Ses tentatives de réconciliations étaient toujours un échec, tandis que ses mots ne sonnaient jamais juste. A chaque fois, il ne faisait que répondre à côté de la plaque. Alors devait-il seulement continuer de s’obstiner à vouloir dire quelque chose ? Il n'en savait rien, parce qu'il ne connaissait pas suffisamment Harmony pour savoir ce à quoi elle pensait réellement. Ce qu'elle attendait de lui. Parce qu'il n'arrivait plus à lui parler sans finir par hausser la ton et aujourd'hui, il était arrivé à un tel point qu'il ne savait même plus quoi dire à sa propre sœur, pour l'aider à surmonter ce qu'elle traversait. C'était tout bonnement pitoyable, il était lamentable. Il se disait exemplaire, mais ne l'était pas le moins du monde. Il se croyait à l'écoute, mais ne parvenait plus à se souvenir à quand remontait la dernière confession de ses sœurs. Il se bernait d'illusions et ce, depuis bien trop longtemps. Les choses n'allaient pas droit, il devait ouvrir les yeux, la voilà la triste réalité. Il baissa le regard, puis soupira à son tour. Furieux contre lui-même et d'un petit mouvement, se releva non sans manquer de perdre l’équilibre.

Ce n'est que lors de sa deuxième tentative qu'il parvint enfin à se stabiliser totalement sur ses deux pieds, retrouvant cette sensation étrange de porter la masse de son corps. Une bien lourde sensation qui ne fit qu'accentuer ce sentiment d’oppression qui lui alourdissait les épaules depuis son réveil. Un pas après l'autre, il s'approchait doucement d'Harmony qui avait pris la peine de mettre de l'espace entre eux, à la suite de leur précédente altercation. Malgré tout, il continua d'avancer, les jambes aussi tremblantes que des feuilles d'automne en pleine tempête, qui se battaient fièrement pour rester accrochées à leurs branches. Ce n'est qu'au bout de plusieurs secondes qu'il arriva enfin à ses côtés, lui faisant front de sa grande taille, sans parvenir à sortir de cette apnée dans laquelle il s'était perdu. Après une courte hésitation, il finit par écarter très légèrement les bras pour l'encadrer et l'approcher un peu plus de lui. L'englobant dans un cocon de sécurité qu'il espérait plus réconfortant que ses mots maladroits. La garder ainsi quelques secondes dans ses bras accéléra dangereusement son rythme cardiaque. Les yeux clos, William avait peur. Peur de la forcer, peur de sa réaction mais, était également satisfait de partager un moment aussi fraternel avec sa petite sœur. Sa main termina de caresser pour la énième fois sa lisse chevelure blonde et tout naturellement, il se dégagea d'elle pour lui permettre de récupérer l'espace vital qui lui revenait de droit. « Je sais, que je suis loin d'être irréprochable... J'essaye de changer. » commença-t-il en douceur, pour accrocher le regard d'Harmony et ainsi capter toute son attention : « Mais si je peux faire quelque chose, pour toi. J'aimerais que tu me le dises. Parce que je ne vous laisserai jamais tomber. Même si vous me le demandez. Donc tu peux déjà retirer cette idée saugrenue de ta petite tête dure... » rigola-t-il doucement, craignant sincèrement de l'entendre prononcer une telle requête. Mieux valait-il en rire faussement et désamorcer la bombe avant qu'elle ne soit lâchée par la principale concernée. Encadrant une nouvelle fois le doux visage de sa petite sœur, il dégagea d'une main légère les quelques mèches qui obstruaient le visage d'Harmony pour lui offrir un sourire bienveillant, signe de paix.
Revenir en haut Aller en bas
http://www.mmhp-forum.com/t20882-william-t-sharen-inserer-un-tit
Harmony K. Sharen
Harmony K. Sharen
Serpentard
Tell me who you are...
Date d'inscription : 08/06/2015
Parchemins : 613
Points d'activité : 183
Avatar : Dakota Fanning
Crédits : Lil Day (Bazzart)
Multicomptes : Rupert Wenlock-Larkin
Image : You are not alone | Harmony & Abby 1478894689-badge-sp
Âge : 15 ans - 5 mars 1982
Année : 5 ème
Métier : Préfète de Serpentard - Travaille l'été à l'Animalerie magique
Situation financière :
  • ★★☆☆☆


Fiche de duelliste
Seuils de réussite: 36 - 46 - 56
You are not alone | Harmony & Abby Empty
MessageSujet: Re: You are not alone | Harmony & Abby   You are not alone | Harmony & Abby EmptyLun 5 Sep 2016 - 18:19


Son frère pouvait se montrer particulièrement idiot. Elle savait bien que c'était un grand benêt : elle était d'ailleurs la première à le dire. Néanmoins, il trouvait toujours un moyen de la surprendre avec ses bêtises. Cette fois-ci encore, il n'y manqua pas. Alors qu'il venait de lui ordonner de quitter la pièce, il changeait d'avis et tentait de la retenir en mentionnant son arrière-train dénudé.
Harmony se retournait toutefois. Il avait raison – et puis, elle avait besoin de lui. Il fallait qu'ils s'offrent mutuellement une seconde chance. Elle n'avait personne d'autre à qui parler. Elle avait ruiné toutes ses chances de poursuivre l'amitié exceptionnelle qu'elle partageait avec Anastasiya Styrbjörn et ses autres amis n'étaient plus de ce monde. Certes, Hope ou Angel étaient toujours là, mais elle ne se voyait pas se livrer auprès d'elles. Elles n'avaient jamais parlé des choses importantes.

Alors elle s'adossait et de son regard pâle, jaugeait son frère. Elle ne pouvait vraiment sourire à sa remarque sur la Gazette : il n'y avait pas eu de partie humoristique et c'était tout à fait logique. Il était indécent de rire et se réjouir, quand bien même l'infâme Voldemort n'était plus de ce monde.
Elle lui expliquait sèchement comment elle avait vécu cette bataille. Ses sentiments étaient exposés comme des faits, sa diction mimant son détachement. Pourtant, il n'était que feint et ses émotions la rattrapaient. Sa voix s'évanouit à la façon dont ceux qu'elles avaient aimés avaient disparu dans la nuit.
Elle n'était qu'échecs. Et elle allait devoir tout recommencer.

William parvint à se lever et, d'un pas maladroit, s'approcha d'elle. Qu'il était grand, son frère. L'occasion de s'en rendre compte avait été rare : elle évitait toute proximité avec lui. Et voilà qu'il la surplombait. Sans la menacer. Dans un mouvement tranquille, il la serra dans ses bras, délicatement.
Harmony ne put s'y opposer. Elle subissait. Aussi, ses yeux clairs finirent par se clore, retenant la larme qui bourgeonnait et ses épaules se détendirent. Il lui passa la main dans les cheveux et un frisson la parcourut.
Le contact physique qui d'ordinaire la répugnait lui procura quelque réconfort et lorsqu'il mit fin à leur promiscuité, elle soupira légèrement.

Elle leva les yeux vers sa haute taille et approuvait ses mots. Il faisait un effort, elle le reconnaissait. Et lorsqu'il lui conseilla de renoncer à le voir s'éloigner, il lui arracha un sourire.
Pendant toutes ces années elle n'avait pu comprendre ce qu'elle considérait comme un harcèlement, de la part de son frère et de Sara. Ne voulaient-ils pas la voir heureuse ? Si elle était heureuse sans eux, auprès de ses amis, à Serpentard, eh bien ils devaient l'accepter. C'était ce qu'elle se répétait à chaque fois qu'elle les croisait, au détour d'un couloir.
William écarta les quelques mèches ébouriffées par leur étreinte en lui souriant et Harmony hocha la tête.

C'était étrange, de comprendre que quelqu'un se tenait toujours là, dans l'ombre, prêt à intervenir, si elle défaillait. Oh, bien sûr, elle s'attendait à ce que son frère fasse des bourdes et ne puisse s'empêcher de venir à son secours avant qu'elle n'en ait éprouvé le besoin. C'était agaçant, certes. Ça l'avait toujours énervée.
Mais à l'heure où elle se trouvait le plus démunie, elle en percevait enfin l'autre facette. Elle n'était pas seule. Jamais. Le lien du sang qui les unissaient marquait la solidarité de leurs peines et de leurs travers. Elle-même, n'avait-elle pas voulu protéger Yvain et se retrouvait détruite de l'avoir vu courir à sa perte ? L'idée commençait à trouver un terrain favorable en son esprit. Un jour, peut-être, elle réaliserait que son frère et elle n'étaient pas si dissemblables.

Pour l'instant, elle ne pouvait que le remercier. Ce qu'elle fit d'une voix tremblante.
Revenir en haut Aller en bas
http://www.mmhp-forum.com/t18344-harmony-k-sharen
Abby R. Sharen
Abby R. Sharen
Gryffondor
Tell me who you are...
Date d'inscription : 16/03/2016
Parchemins : 62
Points d'activité : 14
Avatar : Elle fanning
Crédits : Bazzart
Multicomptes : /
Image : You are not alone | Harmony & Abby 426889ellef
Âge : 15
Année : 5éme
Métier : Etudiante
Situation financière :
  • ★★☆☆☆


Fiche de duelliste
Seuils de réussite: 40-50-60
You are not alone | Harmony & Abby Empty
MessageSujet: Re: You are not alone | Harmony & Abby   You are not alone | Harmony & Abby EmptyJeu 10 Nov 2016 - 22:03

Abby lâcha finalement la main da Sara, malgré que sa petite sœur n'avait toujours pas repris connaissance, les guérisseurs lui avait assuré que ses jours n'était plus en danger. restait là ne servait plus à rien, il y avait d'autre blessés, elle n'était pas encore guérisseuse, mais néanmoins elle pouvait peut être quand même aider, apparemment l'hôpital était débordé. Avant de voir si elle pouvait aider elle allait passer voir Will, lui avait participé directement à la bataille comme Abby aurait aimé le faire.

Elle sortit de la chambre de Sara et ce dirigea un peu plus loin. Elle toqua 4 fois à la porte comme elle el faisait toujours, et entra sans attendre de réponse.

"Salut Will j'ai appris..."

Apercevant sa jumelle elle s'interrompit et esquissa un mouvement pour partir. Finalement elle rentra dans la chambre et ferma la porte, après tout elle vivait dans la même maison et dans le même château, elle partageait même des cours ensemble, elle ne pouvait pas essayer d'éviter Harmony à jamais.

Will lui se tenait juste devant elle, à voir la position il était clair de voir ce qui venait de se passer. Abby ne comprenait pas après tout ce qui c'était passé son frère se comportait comme si il était chez eux à jouer ensemble , pourtant des deux sœurs c'était elle la gentille, elle la gryffondor, elle qui avait toujours essayer de protéger Sara.

Tournant le dos à sa sœur elle serra à son tour Will dans ses bras.



"Qu'est ce qui t'es arrivé vu que tu es debout ca à l'ai d'aller tu en devrais pas forcer quand même"



Elle força son frère à s'asseoir sur le bord du lit continuant à ignorer sa sœur pourtant situé à quelque centimètres d'elle.

"Quand je t'ai vu arriver j'ai vraiment cru que..."


Sa voix mourut et les larmes se remirent à couler sur ses joues .



HJ:
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Tell me who you are...
You are not alone | Harmony & Abby Empty
MessageSujet: Re: You are not alone | Harmony & Abby   You are not alone | Harmony & Abby Empty

Revenir en haut Aller en bas
Page 1 sur 1

MMHP :: Boîte à Souvenirs-
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser