William T. Sharen - [insérer un titre] #LaFlemme.

ENFANCE - ROYAUME-UNI

L'on a tendance à dire que l'éloignement, entraîne un profond rapprochement. Théorie que l'aîné Sharen avait eu tout le loisir d'expérimenter dès son arrivée dans ce qui serait à partir de maintenant son nouveau foyer : le Royaume-Uni. Si William habitait aujourd'hui en Angleterre avec ses trois sœurs et sa mère, jamais il ne s'était senti aussi proche de sa terre natale qu'était autrefois la Nouvelle-Zélande. Bien évidemment, il lui arrivait d'avoir le mal du pays, tout était si différent ici... La culture, les gens, l'oppression de la ville, le manque de végétation... Alors quand l'angoisse de toute cette société Britanique se mettait à l'étouffer de son étau de pollution, il repensait à ces paysages verdoyants et panoramiques qui peuplaient la Nouvelle-Zelande et qui regorgeaient d'une faune et d'une flore si variée qu'il lui était impossible de tous les énumérer sans s'y perdre, même après plus de huit ans d’existence là-bas. A peine âgé de sept ans, William s'était déjà imprégné de la culture de son paternel, parlant couramment le Maori, l'Anglais ainsi que la langue des signes.

Malheureusement, cette tendre idylle qu'il vivait avec sa famille fut écourtée par un incendie isolé qui ravagea en quelques heures à peine la totalité de la demeure des Sharen. De ces flammes, son père n'en revient tout simplement pas. A la suite de cette attaque perpétrée contre leur famille, sa mère - bien trop affectée par la mort de son mari sans doute - ne voulu même pas mener une enquête quant à la nature de ces flammes et pris la fuite. Comportement bien longtemps reproché par William qui refusait d'abandonner son père, même mort. Comment aurait-il pu ? Son mari avait été immolé par le feu et tout ce qu'elle avait trouvé à faire était de tourner la page, aussi simplement et aussi rapidement que ça, William ne l'accepterait pas... C'est pourtant à la suite d'une longue et houleuse discussion avec sa mère, que William fini par baisser l'échine et accepter la triste réalité que parfois, les accidents arrivaient, même aux meilleurs. « Les morts ne sont vraiment morts que lorsque les vivants les ont oubliés. » De cette phrase prononcée par sa mère, l'aîné Sharen en tira une leçon. Cela ne servait en effet à rien de se focaliser sur le passé, de devenir obnubilé par les morts, quant les vivants eux, désiraient toujours de l'attention et de l'amour. Ses sœurs avaient besoin de lui, d'une épaule forte sur laquelle pleurer et se reposer. Tout comme sa mère à présent veuve avait besoin d'une tête froide à ses côtés pour gérer la maison. Il était le seul homme de la famille et ce rang, il ne tarda pas à le porter maladroitement sur ses maigres épaules, malgré les reproches incessants d'Harmony à son égard qui ne semblait pas comprendre ce que son silence voulait réellement signifier.

A l'orée de ses dix ans, une lettre se joignit à ses maigres cadeaux d'anniversaire. Lettre, le conviant à intégrer Poudlard, la prestigieuse école de magie dans laquelle sa propre mère avait suivi sa scolarité. Si dans un premier temps l'idée d'abandonner sa mère et ses sœurs ne l'enchantait guère, sa mère insista pour qu'il s'y rende et d'un sens, fut terriblement soulagé de l'entendre dire. S'éloigner quelques mois de sa famille, tout comme de la Nouvelle-Zélande, fut salvateur et bénéfique pour le blond. Ainsi, William avait pu s'alléger doucement mais surement  de toutes ces responsabilités qui l'incombait.

SCOLARITÉ - POUDLARD

William avait toujours été un garçon sans prétention, avec ses qualités et ses défauts. L'on pourrait même se risquer à dire qu'il s'agissait en quelques sortes de la plate réincarnation de 'monsieur tout le monde', à quelques détails près. C'est d’ailleurs ce 'désintérêt absolu' à vouloir se démarquer à tout prix des autres qui, lors de la répartition des premières années, lui avait valu sa place dans la maison Poufsouffle. Ou peut-être... Était-ce lié à la disposition de le salle commune des Blaireaux qui se trouvait aux abords des cuisines...? William hésitait encore et toujours entre ces deux options, mais si le Choixpeau magique avait pu ressentir un tant soit peu en lui son amour pour la nourriture, alors ceci expliquerait-cela. Quoi qu'il en soit, l'aîné Sharen n'eut aucun problème d'intégration et bien vite, ses camarades de classes devinrent pour la grande majorité sa seconde famille. A cela, s'ensuivit une scolarité sans embûche, pimentée de quelques retenues en tout genre dû principalement à son étrangeté et ses rêvasseries qui ne passaient malheureusement pas inaperçues aux yeux des professeurs les moins conciliants. Ajoutez à cela les nombreuses blessures qu'il avait pu se faire tout au long de ces cinq premières années à cause de son manque d'adresse et vous pourrez avoir un large aperçu du bon cheminement de son cursus scolaire. Et le pire dans tous ces faux pas ? C'était sans doute qu'à chaque fois, William tentait vainement de justifier ses séjours incessants à l'infirmerie, trouvant des excuses toutes plus ridicules les unes que les autres. Comme s'il s'agissait en réalité de quelque chose de totalement intentionnel et prémédité. Il préférait laisser croire cela, plutôt que de pointer du doigt - comme le voudraient pourtant certains de ses amis - sa maladresse maladive provoquée en grande partie par ses inattentions perpétuelles. Mais ne vous fatiguez pas ! Jamais William ne l'avouera de vive voix. Au contraire, il prendra même soin de rajouter une explication clair et concise à ses agissements pourtant contre-logique, comme par exemple, affirmer qu'arrêter un cognard avec la tête lors d'un match de Quidditch opposant Poufsouffle à Serpentard était une chose totalement calculée et volontaire. Alors, à moins que William ne cache des penchants légèrement masochiste... Vous en conviendrez que tout ceci ne tient pas la route une seule seconde... Pourtant, William y croyait lui et il restait même persuadé que les gens gobaient sa pseudo version des faits. Oh insouciance quand tu nous tiens... !

Lors du Tournoi des Trois Sorciers, William aurait aimé - comme beaucoup d'autres étudiants de son âge - mettre son nom dans la coupe, plus influencé par ses camarades que par une véritable envie d'y participer. Mais bien heureusement, son jeune âge lui épargna la possibilité d'être désigné comme challenger par la Coupe de Feu, laissant volontiers sa place à Cédric et fier de voir un Poufsouffle représenter leur noble école. Nul doute que le spectacle qu'il aurait pu leur offrir en retour aurait été des plus catastrophiques comparé aux performances de Cédric Diggory, ou même celles d'Harry Potter. Surtout la partie concernant les dragons. Nomdidiou, on est passé à 'ça' de la catastrophe, pour sûr ! William n'avait déjà pas trouvé le courage nécessaire pour inviter Lucy en tant que cavalière lors du Bal de Noël du Tournoi, alors combattre un dragon dépassait – et de très loin –  ses maigres compétences en matière de magie. Malheureusement, toutes ces festivités furent chamboulées à la fin de la dernière et ultime épreuve, par la mort tragique de Cédric Diggory. Ce fut le premier événement tragique d'une bien longue liste d’atrocités. La mort d'un ami, annonciatrice de grands bouleversements, à commencer par le retour de celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom...

L'année qui suivit fut à l'opposée des années précédentes. L'ambiance était maussade, les élèves semblaient tous fermés à la discussion et la salle commune avait perdue de sa convivialité d'antan. Pendant que la grande majorité des étudiants remettaient en question les propos 'insensés' tenu par Harry concernant le retour de vous-savez-qui, William lui, se remémorait le corps étendu et froid de Cedric. Qui lui, était bien réel, même si amoindri par l'annonce pour le moins inquiétante du rouge et or. Intérieurement, un conflit moral se faisait ressentir chez le blond. Si William croyait mot pour mot tout ce qu'Harry racontait et disait avoir vu durant la dernière épreuve ? Non. Mais le doute planait toujours malgré tout et l'alignement du Poufsouffle n'avait de secret pour personne : il soutiendrait le Gryffondor quoi qu'il arrive, pour Cedric. C'est sans doute grâce à cette loyauté silencieuse qu'il en vint à se retrouver convié à la Tête de Sanglier, entouré d'autres étudiants, tous présents pour la même et unique raison : rejoindre une société secrète fondée par les trois Gryffondor. Le but étant très simple, organiser, suivre et participer à des cours pratique de défense contre les forces du mal qui étaient devenus totalement inexistants depuis l'arrivée de Dolores Ombrage à Poudlard. A la simple énonciation de ce prénom irritant pour tous, William ne tarda pas à signer la clause de confidentialité qui le faisait officiellement entrer dans ce qui sera appelé un peu plus tard : l'Armée de Dumbledore.

Résultats de ses B.U.S.E.S:

Résultats de ses A.S.P.I.C:

25 JUIN 1997 - POUDLARD

A chaque nouveau visage qui croisait sa route, le blond se posait encore et toujours cette même et terrifiante question : allait-il mourir aujourd'hui ? Dans ce chaos qu'était devenu le château, William ne parvenait tout simplement plus à discerner ses alliés de ses ennemis. Tout était confus, bruyant, angoissant, si bien les sorciers semblaient se retourner les uns contre les autres de manière totalement aléatoire et cela ne l'aidait en rien concernant le fait d'agir hors de la précipitation. Si son instinct lui hurlait que le mal arborait aujourd'hui les couleurs noires et vertes, son cœur lui, refusait d'y croire. D'imaginer Harmony ou même Yvain faire partie de ces assaillants. C'était impossible, totalement inconcevable. C'est à maintes reprises que William avait dû se faire violence pour ne pas sombrer à son tour dans une folie sanguinaire, qui aurait sans doute pu toucher des élèves innocents de Serpentard, victimes eux aussi de toute cette zizanie. La panique lui avait retiré tout bon sens et comme beaucoup ce jour là, il avait été aveuglé par cette peur de trépasser, cette crainte de retrouver l'une de ses sœurs parmi les martyrs de cette attaque meurtrière. Mais à cela, William n'eut pas le temps d'avoir sa réponse, car il fut parmi les premiers à tomber sous la puissance écrasante des Mangemorts.
Embourbé jusqu'aux genoux dans ce qui lui semblait être de la mélasse, William voulait hurler de désespoir. Mais à la place de ce cri déchirant qui aurait du naître de son malheur, seul un rire puissant et dément réussi à s'extirper de ses lèvres tremblantes. Plus son insistance à vouloir laisser parler sa détresse se faisait ressentir et plus ce rire aliéné s’échappait de sa gorge déployée, accentuant un peu plus l'horreur de la scène qui se produisait face à lui et dont, il était tristement l'auteur. Les yeux exorbités, la respiration saccadées, les larmes perlant le long de ses joues crasseuses et sa main droite crispée comme jamais autour de sa baguette, William en devenait fou. Venait-il réellement d'user du sortilège d'Incendio ; lui qui avait pourtant proscrit l'usage du feu de ses compétences ; et cela, dans le but d'incendier et brûler à vif ses petites sœurs, sa propre chair ? Celles qu'il avait juré de protéger jusqu'à sa propre mort ? Non... Non. Pourtant, l'odeur putride de ses proches était bien réelle... Quant la chaleur des flammes à proximité de sa peau... Il n'inventait rien. Il pouvait même encore les entendre hurler, le supplier de leur venir en aide, mais William ne parvenait pas à s'arrêter. Quelque chose, ou quelqu'un le contrôlait, quelque chose de plus fort que lui... « Ta propre nature » lui avait-on murmuré à l'oreille. Car oui, à travers ces hurlements d'agonie, il parvenait à en tirer une satisfaction morbide, c'était sans doute ça, qui le terrifiait le plus. Mais c'était impossible. William se connaissait suffisamment, il savait que jamais... Jamais ! Il ne pourrait éprouver ne serait-ce qu'une once de béatitude dans ces agissements. Alors pourquoi... Pourquoi ces rires ne cessaient-ils donc pas ? Et si c'était vrai ? La magie était faite pour servir le sorcier, non l'asservir... Une phrase qu'on lui avait de nombreuses fois répété et dont il n'avait jamais douté la légitimité, jusqu'à ce jour, où il réalisa enfin à quel point la magie pouvait se révéler néfaste pour les personnes qu'il aimait.
Dès lors que le maléfice d'Horrendus Somnium dont il avait été la cible fut levé, le retour à la réalité fut l'équivalent d'une bonne douche froide. Aucune lésion externe ne serait là pour lui remémorer la souffrance qu'il avait traversé. Le mal n'était pas visible à l’œil nu pour la simple et bonne raison qu'il était une fois de plus intériorisé, machinalement et profondément intégré à son être. Tout comme l'incident de son père. Alors oui, contrairement à certains, William pouvait se considérer 'chanceux'. Si l'on pouvait parler de 'chance' après les atrocités qui avait frappé Poudlard. Car il était en vie. Et que ses sœurs l'étaient également, plus ou moins... Sara, la plus jeune des Sharen et la plus innocente à ses yeux, n'avait malheureusement pas eu la moitié de sa bonne fortune. Alors la conclusion qu'il en tira, fut la suivante : il avait échoué. A tous les niveaux. Tant au plan familial qu'en amitié. Lucy avait été grièvement blessée, Yvain n'était plus, Gabrielle avait rendu l'âme peu de temps après dans les bras d'Orion... Il était trop tard pour les regrets, trop tard pour des 'si', trop tard pour, tout... La faucheuse s'était déjà chargée de leur arracher leur dernier souffle de vie, rendant leur corps lourd et seulement animé par la mort. Sans le savoir, ils emportaient avec eux une partie de la santé mentale de William. C'était ça, la bataille de Poudlard. Une succession d'ascenseurs émotionnels ponctuée d'horreur, de trahison et de souffrance gratuite qui restera à tout jamais gravé dans son esprit démoli.

Actuellement, William est hospitalisé à Sainte-Mangouste, étant toujours considéré comme psychologiquement instable. Il s'occupera de son inscription à Haveirson dès sa sortie, bien décidé à poursuivre ses études à la suite de l'incident du 25 Juin.