Je savais que tu serais là (William) - Flashback

Les examens de fin d'année étaient passés, les résultats annoncés et pour les plus travailleurs leurs efforts récompensés. William lui, continuait de préparer ses A.S.P.I.C et si dans l'ensemble cela se présentait plutôt bien, certaines matières continuaient encore de lui donner du fil à retordre, lui pomper énormément d’énergie, comme par exemple l'astronomie. Domaine, dans lequel William n'avait réellement aucun talent. Avoir sué comme il l'avait fait en cinquième année pour valider cette matière lors de B.U.S.E.S avait été un challenge. Mais aujourd'hui, il regrettait un peu son acte. D'une part car cela l'emmerdait cordialement, mais également car il n'avait plus le temps de s'investir autant dans une matière où il rencontrait toujours autant de difficultés d'assimilation. Quoi qu'il en soit, il fallait se changer les idées et profiter de ce temps somptueux pour s'aérer le corps et l'esprit. Dans quelques jours, William devrait quitter Poudlard pour aller aider sa mère, dans leur boutique au chemin de traverse. Autant profiter de ces quelques jours de repos pour se couper du reste de ses obligations et des problèmes que cela sous-entendait. Comme par exemple ses sœurs, qui devenaient de plus en plus ingérables ainsi que les liens familiaux qui se brisaient peu à peu. William avait du travail. Mais aujourd'hui, il avait surtout besoin de calme et d'une bonne sieste dans un endroit qu'il chérissait tout particulièrement.

Suffisamment éloigné du reste du château, il avait tout le loisir de jouir d'une sérénité revigorante hors norme. Une fois de plus, il était adossé au tronc de son arbre ; car oui William s'était attribué cette place comme s'il s'agissait de sa propriété ; et d'un livre à la main, laissait son esprit vagabonder entre ces minuscules lignes d'encre. Mais que serait un moment de détente pour l'aîné Sharen sans un peu de nourriture pour se restaurer correctement ? N'ayant pas ressentit l'envie de partager son petit déjeuner avec le reste des élèves cloîtrés dans la grande salle par ce magnifique temps, William s'était alors lancé très tôt durant la mâtiné dans une délicate opération de braquage de buffet. Un franc succès qui lui permettait maintenant de grignoter à l'ombre et dans la plus grande quiétude.

Absorbé dans son livre traitant de la Lycanthropie, il tâta d'une main hasardeuse le gazon frais pour attraper du bout des doigts une coupe. Oui, en plus de voler de la nourriture, William volait l'argenterie du château. Un poil cleptomane ? Il ne pouvait pas le nier bien longtemps. Portant le liquide salvateur à ses lèvres, une voix sonore retentit à quelques centimètres de lui et sans pouvoir se contenir, sursauta de plus belle en renversant allégrement le contenu de son verre sur sa chemise blanche. Son cœur avait réellement failli flancher sous l'effet de la surprise, ce qui expliquait sans doute pourquoi William restait immobile, les bras légèrement en l'air et les lèvres pincées. Tournant doucement la tête pour plonger ses opales sur la personne à présent à ses côtés, il finit par entrouvrir les lèvres et laisser un petit soupire anxieux s'en extirper. « Angel. » En effet, c'était bien elle, toujours aussi rayonnante et énergique qu'à son habitude. Peut-être même trop ? Il ne pouvait pas réellement le dire. Au moins, elle transpirait la joie de vivre et cela était toujours agréable et beau à voir. Aussi, ne lui tiendrait-il pas rigueur de l'état de sa chemise à présent recouverte de jus de citrouille. « Comment... Vas-tu ? » Reprit-il doucement comme pour se remettre de ses émotions passées et surtout rassembler ses affaires pour ne pas trop s'éparpiller devant la brune. « En forme, de ce que je vois. » Un sourire fendit son visage, à la fois dénonciateur mais - et surtout - taquin qu'il lui offrait en se redressant un peu plus contre le tronc.

D'un petit geste de la main qui se voulait purement sympathique, il balaya rapidement les excuses que la brune lui servait à la suite de sa visite surprise. Ce n'était pas nécessaire, vraiment. Comment aurait-il pu être en colère devant une moue si innocente que celle-ci après tout ? William avait un cœur ; certes un peu trop tendre par moment ; ce qui l'empêchait de juger objectivement les événements quand ils se produisaient sous ses yeux. Mais était-ce un réel problème ? « C'est rien, ne t'inquiète pas. » La rassura-t-il d'une voix calme et animée d'un léger rire. Armé d'un petit sourire qui s’élargissait un peu plus à la suite de ces paroles, William la laissa s’installer à ses côtés, sans réellement avoir le choix, à vrai dire. Encore une fois, ce n'était pas un soucis. « Je vais aussi bien, qu'un mec couvert de jus de citrouille pourrait aller. » précisa-t-il d'un ton léger pour dédramatiser un peu plus la situation. Avec ce temps, cela devrait sécher plutôt vite... Tout du moins il l'espérait. Ça continuerait sans doute de coller - et ça restait totalement crade – mais, au moins il n'aurait plus cette sensation désagréable d'humidité sur la peau. Il appréciait Angel, pour sa joie, son énergie et son optimiste. Il était si rare de croiser des personnes comme elle, capable de garder un sourire même par les temps qui courent. Ou peut-être que William généralisait le cas d'Harmony, sans le vouloir. Sa petite sœur qui se refusait de laisser un sourire habiller son visage ne serait-ce que quelques secondes et qui n'en faisait qu'à sa tête, avec lui du moins. Cette petite sœur caractérielle avec qui il se prenait constamment la tête... C'était fatiguant, quant à Abby... Elle n'arrangeait pas forcément les choses. Autant dire que le 'caractère' n'était pas ce qui manquait le plus chez les plus jeunes Sharen.

Une fois encore, il s'était perdu dans ses pensées et ce n'est que lorsque Angel l'interpella à nouveau en lui demandant s'il n'était pas un loup-garou qu'il retomba les deux pieds sur terre ? Lui ? Un loup-garou ? La bonne affaire. « Rude accusation que voilà Mademoiselle. Une chance que je ne lise pas un livre sur les lutins de Cornouailles. » Rigola-t-il en laissant sous entendre très clairement que le livre qui occupait son temps libre représenterait donc potentiellement sa seconde nature cachée. « Mais franchement, il... » D'un geste, elle lui retira le livre des mains, recueil qu'il était d'ores et déjà en train de rouvrir, sans doute pour lui parler d'un paragraphe qu'il venait tout juste de survoler et qui avait su titiller sa curiosité, de part son contenu. S'il se vexerait ? Pas le moins du monde. Lui-même avait tendance à passer du coq à l'âne sans arrêt, aussi ne lui tendrait-il pas rigueur de ce changement brutal de conversation. A vrai dire, il en avait même oublié ce qu'il souhaitait lui partager un peu plus tôt sur la Lycanthropie. Cela ne devait donc pas être d'un grand intérêt... Si dans un premier temps William restait surpris, il ne manqua pas de se perdre rapidement dans le regard chocolat qu'Angel posait sur lui. A la fois subjugué et mal à l'aise, il ne parvenait toutefois pas à détacher son regard de celui de la brune.

C'est vrai qu'avec les minutes, sa chemise n'était pas la plus opaque au monde. Les joues tintées d'un rose framboise pour le moins voyant, il parvint finalement à décrocher son regard. « C'e-est plutôt gênant. En fait. Je crois. » avoua-t-il assez nerveusement en attrapant sa chemise à l'aide de deux de ses doigts pour la décoller du mieux qu'il le pouvait de son torse. Il ne savait plus où se mettre, ni même ce qu'il était supposé faire maintenant ? Retourner au château se changer ? Sans doute la meilleure des solutions, mais cela voudrait dire abandonner Angel ici. « Je... Devrais sans doute aller me changer ? » Hasarda-t-il, plus pour briser le silence qu'il trouvait gênant que pour lancer un quelconque mouvement. Parce qu'il fallait quand même avouer que William était bien posé là, la flemme l'empêchait de se bouger plus que nécessaire et si au final, ça ne la dérangeait pas plus que ça, il resterait ainsi. « Sauf si tu connais un sort pour faire sécher les vêtements instantanément. Là, je ne vais pas dire non. » ajouta-t-il d'une voix mal assurée, en prenant toujours soin d'éviter de planter une seconde fois son regard dans celui d'Angel.

D'après Angel, être ainsi recouvert d'une substance collante et orangeâtre donnait donc un certain charme. Hum, si sa remarque le laissa perplexe quelques secondes, il ne tarda pas à secouer doucement la tête un sourire bien présent sur les lèvres. « Merci. » Pas pour ce compliment qu'elle lui avait fait, mais plus pour ce qui se cachait derrière, selon lui. Il était évident qu'être aussi sale n'avait rien de très charmant ou de glamour, mais lui assurer le contraire, le rassurait d'un certain sens. C'était un soutien qu'il appréciait tout particulièrement, même s'il ne s'agissait que d'un simple verre de jus de citrouille. William avait tellement l'habitude d'être propre sur lui-même et méticuleux dans sa façon de s'habiller qu'il pouvait rapidement rencontrer des difficultés face aux jugement des gens sur son physique, notamment. « Je suis pas non plus convaincu par le côté sexy d'un Loup-Garou, par contre. » avoua-t-il après avoir arqué un sourcil devant sa définition de la sexyttude. C'est vrai, il y avait plus esthétique que ces créatures là tout de même. Les Animagi notamment, qui pouvaient clairement maîtriser leurs transformations ? Non, il n'y avait pas à dire, William n'accrochait pas trop sur les loups-garous. Peut-être changerait-il d'avis sur la question un jour... Mais encore une fois, il prenait les répliques d'Angel au pied de la lettre, sans même chercher à voir ce qu'elle sous-entendait par là.

Bien vite, les bestioles poilues en tout genre passèrent en arrière plan car un nouveau problème venu absorber toute son attention. Sa chemise, blanche, qui devenait transparente à vue d’œil. Détail qui n'échappa pas à l’œil expert de la jeune Serpentard et qui ne se priva d'ailleurs pas de lui faire remarquer. De la lessive façon Moldu ? Ça lui parlait bien, d'expérimenter des choses comme ça. Ça ne pouvait être qu'enrichissant après tout. Attrapant la main qu'Angel lui tendait pour l'aider à se relever, William se remit rapidement sur pied avant de déposer son regard intrigué vers le lac un peu plus loin de leur position. Sur le chemin, arriva finalement le moment où Angel lui expliqua le bon déroulement des opérations. Si le fait d’appendre que sa chemise serait propre et sèche en un rien de temps, un seul point le fit pâlir instantanément. Le fait de devoir retirer sa chemise. Devant elle ? Au milieu du parc ? En plus de ne pas être autorisé, sa pudeur rendait ça tout simplement impossible, il en était convaincu. William ne pourrait tout simplement pas se dévêtir devant une personne autre que... Lui-même. Soudainement reprit d'une poussée d'angoisse qui lui fit trembler légèrement les mains, un sourire faussement confiant étira ses lèvres. « P-Pourquoi pas essayer plutôt un Aguamenti ? » s'empressa-t-il de dire d'une voix fluette, les bras croisés contre son torse dans une position peu naturelle. « Sur moi. Directement. » Reprit-il, toujours de manière anxieuse, craignant réellement l'optique de devoir retirer sa chemise. Vraiment, il ne pouvait pas. Si sa pudeur était déjà un obstacle de taille à franchir, le règlement de l'école aussi se mettait en travers de cette idée saugrenue. William Tobias Sharen, 6eme année, expulsé de Poudlard pour atteinte à la pudeur. La bonne affaire ! Bon... C'était exagéré, bien évidemment, il ne se passerait rien entre eux - même si William appréciait énormément Angel – mais tout ça, c'était trop lui demander. Son cœur ne le supporterait pas, il n'y arriverait pas tout simplement. « O-On la rince comme ça et je r-reste au soleil pour s-sécher ? » proposa-t-il dans un nouveau bégaiement, sans réellement savoir si ce qu'il proposait était une bonne idée ou non. Sur le coup, ça lui semblait être pas mal...

HRP:

La solution que proposait William ne semblait pas être au goût de la Serpentarde qui, devant son idée, lâcha une moue contrariée. A la fois gêné et désolé pour elle, il fit mine de ne pas s’apercevoir de la déception qui brillait dans ses yeux. De quoi était-elle déçue qui plus est ? De ne pas pouvoir lui montrer ses compétences moldu ? Oui, sans doute, il ne savait pas, il ne savait plus. Il avait beau se retourner le cerveau dans tous les sens pour trouver une solution autre que celle de l'Aguamenti, rien n'y faisait. C'était la seule possibilité qui s'offrait à eux. William ne se sentait réellement pas d'abandonner sa chemise, surtout si des gens - en plus d'Angel - venaient à se joindre à la fête. C'était tout bonnement impossible. Se reculant d'un pas pour se tenir devant la brune qui avait déjà dégainé sa baguette, William resta un moment silencieux comme si l'hésitation l'empêchait encore de s'exprimer. D'une petite inspiration, il leva les mains en signe de rédemption : « V-Vas y. Mais vise bien, je veux pas non plus être trempé de la tête aux pieds... » rigola-t-il très nerveusement en s'imaginant soudainement le pire. Pas qu'il remettait en doute les capacités magiques d'Angel, loin de là, mais un accident était si vite arrivé... « Harry Potter à survécu à un Avada Kedavra, William Sharen lui, survivra à un Aguamenti. » A peine eut-il le temps de terminer sa phrase - et d'y rire- qu'un jet d'eau glacé lui bombarda le torse. Ce rire qu'il exprimait tourna rapidement en gémissement déplaisant. Ses mains se crispèrent tandis que ses lèvres elles, se pincèrent fortement afin d'éviter de lâcher un nouveau son peu glorieux. C'était froid, c'était désagréable et au final, c'était une bonne idée à la con. La dessus, Angel avait entièrement raison. Mais au moins... Au moins il était toujours habillé. L'homme borné qu'il était, pouvait donc être satisfait dans toute sa stupidité.

Ouvrant finalement les yeux un après l'autre, pour observer la tache encore présente sur sa chemise complètement trempée, William resta à nouveau perplexe et sans réfléchir plus que nécessaire se mit à frotter de manière indécise et peu méthodique son torse. Sans doute fallait-il frotter un minimum pour désincruster cette couleur orange et sans doute un deuxième Aguamenti serait-il nécessaire pour nettoyer en profondeur cette foutue tâche... Ils n'étaient pas sortis de la galère pour autant. « Ça...Ça marche pas fort... » finit-il pas avouer à contre cœur, la gorge légèrement resserrée sans oser affronter le regard probablement jugeur d'Angel. Oui, il aurait du l'écouter dès le début mais... Il ne pouvait pas, c'était plus fort que lui. Les joues à nouveau teintées d'un rose clair, il continuait de frotter doucement son torse, se maudissant intérieurement d'être aussi pudibond.

Dire qu'il s'agissait d'un carnage serait un euphémisme. William dégoulinait de partout et il ne pouvait s'en prendre qu'à lui même et ses idées de génie. Jamais il ne blâmerait Angel pour l'état dans lequel il se trouvait actuellement. Car il avait été l'abruti à lancer l'idée. Car il avait été celui à insister pour qu'elle lance le fameux sort. Il ne reporterait jamais son propre échec sur la brune. Après tout, elle n'avait fait que suivre ses directives, ni plus ni moins. Toujours en apnée et le visage décomposé devant sa chemise complètement transparente, il resta un petit moment immobile à écouter les excuses d'Angel. Une fois de plus, ce n'était pas nécessaire. La pauvre, elle ne devait pas s'en prendre à elle-même ainsi. « Non... Non, c'est pas de ta faute. Ne t'inquiète pas Angie. » souffla-t-il de désespoir, ne parvenant même pas à éprouver ne serait-ce qu'une once de colère envers son amie, tant le jet d'eau semblait avoir anesthésié tous ses sens. « C-C'est pas si--- catastrophique que ça... » tenta-t-il vainement de se rassurer alors que ses mains s'agitaient maladroitement contre la tache disgracieuse qui ornait l'avant de sa chemise. Dans l'histoire, même son pantalon n'avait pas été épargné. En fait, Will aurait pu plonger la tête la première dans le lac que cela n'aurait pas fait pas grande différence.

Quand Angel lui confirma à son tour qu'il s'agissait d'une très mauvaise idée, un sourire gêné étira tristement ses lèvres. « Oui... J'ai pas été malin pour le coup... La prochaine fois, crois-moi qu'on partira directement sur ton idée. » Pas qu'il voulait réitérer l’expérience, loin de là, William avait eu sa dose de malheur. Juste pour dire, que s'ils venaient un jour à être confrontés à un nouveau choix cornélien, il prendrait plus de temps pour se décider. Mais au moins là... Il était toujours habillé et ça, c'était tout de même le gros point positif qui lui faisait garder le sourire. Même si sa chemise ne cachait certes plus grand chose, il avait encore du tissu sur la peau et rien que pour ça, il ne considérait pas l'aboutissement de leurs actions comme un échec total. « Bon... Je crois que cette fois-ci, je vais juste r-... » rentrer. Il comptait rentrer et si Angel ne s'était pas approchée aussi rapidement de lui, nul doute que l'aîné Sharen aurait déjà eu le temps de finir sa phrase. Cette proximité soudaine lui coupa toute connexion au cerveau, si bien qu'il termina sa phrase d'une façon si abstraite qu'elle en était devenue incompréhensible. Pourquoi était-il si difficile de mettre un terme à cette entrevue pour le moins gênante ? William n'était vraiment pas à l'aise et cela pouvait une fois de plus se constater à ses pommettes cramoisies qui fumaient à vue d’œil. Il voulait s'enfuir, loin d'ici, le plus rapidement possible. Au lieu de ça, elle se proposa de l'aider et incapable d'exprimer clairement son envie de s’éclipser, s'entendit dire d'une voix enraillée : « C-C'est g-gentil... ». A la suite d'une claque intérieure, William ferma instantanément les yeux quand les mains d'Angel se posèrent sur lui.

Même si elle agissait ainsi dans l'unique but de lui venir en aide, il ne pouvait s'empêcher d'être plongé dans l’embarras. Qu'il pouvait être stupide quand ils s'y mettaient, lui et sa timidité. Mais au moins, il n'était pas torse nu... Voilà ce qu'il se répétait en boucle pour éviter de laisser son rythme cardiaque s'emballer plus qu'il ne le faisait déjà. Angel devait même le sentir cogner dans sa poitrine, ce cœur affolé et en réalisant ça, il enchaîna une nouvelle vague de battements encore plus violents. Un véritable cercle vicieux. Pétrifié par ce simple contact, ses muscles s'étaient crispés sous la douceur et la tendresse des gestes d'Angel et ce n'est qu'une fois qu'elle admit elle-même que frotter n'arrangeait rien qu'il rouvrit les yeux. « Oui-i. Oui. On devrait abandonner. » Souffla-t-il de soulagement aussi clairement que ses lèvres tremblantes le lui permettaient. Déposant doucement sa main sur celle d'Angel pour l'écarter de son torse sans la brusquer, il s’efforçait de garder un sourire faussement confiant sur son visage rosé. « D-ésolé.. Je m-me sens pas super bien, je vais... Aller m'allonger. J-je pense. » Ce n'était pas un mensonge pour mieux déguerpir, non. William ne se sentait réellement pas bien. Était-ce dû à a situation elle-même ou à l'Aguamenti qui avait frappé son torse ? Il n'en savait rien, mais sa tête lui tournait dangereusement depuis quelques minutes.

Si son cœur allait bientôt s'échapper de sa poitrine pour aller faire un tour dans la foret interdite ? William n'avait aucun doute là dessus. Malgré les propos rassurants d'Angel, il ne parvenait pas à calmer ce rythme cardiaque bien trop violent qui cognait dans sa poitrine. Plus il s'acharnait à la tâche et plus celui-ci semblait s’emballer un peu plus, jusqu'à lui faire naître une légère douleur dans le torse. D'une grimace peu engageante, ses joues autrefois teintées d'un rose porcelet virèrent doucement au blanc, teint blafard. « C'est bon, ça va... Ça va t'inquiète pas. » mentit-il éperdument en se laissant doucement tomber vers le sol avec l'aide de la Serpentard dans l'optique de s'allonger dans l'herbe encore légèrement humide de la rosée du matin.

Échoué sur le dos, en plein soleil, la mine pâlichonne et le cœur aux bords des lèvres, William n'aurait pas pu être plus mal. Peut-être que la force de l'Aguamenti l'avait frappé trop fort sur le torse, dans l'estomac. Si bien que son petit déjeuné trop copieux pour un seul homme avait décidé de montrer son mécontentement en lui envoyant des signaux nauséeux. Dans tous les cas, William ne bougeait plus. Les yeux fermés et les deux mains rabattues sur lui, il restait ainsi immobile à reprendre une respiration calme et apaisée. Si le choc thermique qu'il venait de subir lui avait vraisemblablement retourner l'estomac, il devait bien avouer qu'une fois allongé au soleil, la satisfaction était bel et bien au rendez-vous. Tournant légèrement la tête vers Angel pour ouvrir un œil plissé par la lueur du soleil qui lui tapait droit dans la rétine, il arbora quelques instants un sourire sur les lèvres : « J'espère... Ne jamais avoir à t'affronter dans un duel.» rigola-t-il avant de retourner la tête pour fermer à nouveau les deux yeux et profiter pleinement du calme qui régnait encore autour du lac. Combien de temps sa chemise allait-elle mettre pour sécher ? Serait-elle finalement un tant soit peu plus présentable ? Il essayait de ne plus y penser. « Tu as déjà des plans de prévus pour cet été ? » demanda-t-il, intéressé, d'une expiration légère comme pour meubler le silence et ainsi éviter qu'il ne devienne une nouvelle fois trop gênant ou lourd de sens.

HRP:

« Oh non... Surtout pas Madame Pomfresh. Elle m'a suffisamment vu cette année comme ça. » Rigola-t-il nerveusement en laissant sous-entendre ses nombreux séjours à l'infirmerie à la suite de ses matchs et entraînements de quidditch en tout genre. Sa maladresse était à l'image même de sa fainéantise : d'un degrés si élevé, qu'il avait aujourd'hui un lit d'attitré à l'infirmerie. De quoi exaspérer au plus haut point Madame Pomfresh et désespérer les stagiaires qui l'aidaient dans sa tâche. Il fallait bien admettre que l'infirmerie était un repère de choix pour fuir la foule. L’endroit était silencieux, peu fréquenté et donc parfait pour s'isoler du reste du château. Quoi qu'il en soit, quand elle lui annonça son programme des vacances, il se redressa légèrement pour reprendre appui sur ses avants-bras. Sa tête tournait encore légèrement mais, ne l'empêchait plus de se tenir droit. « Oh, chouette ça, j'irais bien visiter l'Irlande un de ces jours... » murmura-t-il le regard perdu sur l'étendue bleue en face d'eux, reflétant quelques nuages pâles sur sa surface lisse, semblable à de petits tas de coton. « Je vais rester à Londres, aider ma mère à la boutique. Si tu passes par là un de ces jours... Au plaisir de traîner avec toi un après-midi. » Un sourire illumina son visage tandis qu'ils continuaient d'échanger quelques banalités sur leurs vacances respectives.

Sentant bien que leur entrevue touchait à sa fin, il fit un ultime effort pour se redresser totalement, accompagnant ainsi Angel dans son otique de se relever. Une pointe de tristesse lui fit vibrer le cœur quand elle souligna le fait qu'ils risquaient de ne pas se voir durant les vacances, c'était sans doute vrai, mais cela l'avait touché d'une façon assez particulière. William appréciait Angel. Elle faisait partie des rares Serpentard à avoir su lui montrer suffisamment de sympathie pour ne pas tomber dans le panier des stéréotypes même de cette maison. Réputés pour leur fourberie ou encore leur ambition mal placée... Lui ne voyait rien de tout ça en elle et s'était même demandé à plusieurs reprises pourquoi elle portait le vert. Tout comme il se demandait pourquoi Harmony avait été répartie dans cette maison... Une dernière réflexion sur sa chemise le fit de nouveau rougir, pourtant il profita de la proximité qu'ils partageaient par la suite pour l'enlacer et ainsi lui souhaiter de manière silencieuse de bonnes vacances. « Fais attention à toi. » fut sa seule réplique avant qu'il ne l'observe s'éloigner vers le château. Quant à lui, il resta quelques secondes supplémentaire, les bras ballants au bord du lac. Sa chemise était dans un état vraiment pitoyable... Il irait donc se changer après avoir récupéré ses affaires. La journée s'annonçait longue.

HRP: