Ginny ϟ La peur est plus tranchante qu’une épée.

Molly se leva avec impatience, n'en pouvant plus d'attendre encore et encore. Elle était heureuse, elle attendait son huitième enfant, le fruit d'un véritable amour avec Arthur mais cet enfant n'avait pas envie de voir le jour. Molly était enceinte de neuf mois et une semaine et malgré l'avis du médecin qui trouvait cela tout à fait normal, Molly ne voulait plus attendre, elle avait envie de voir cet enfant, de voir sa petite fille ou son petit garçon. Car oui, les futurs parents n'avaient pas voulu connaître le sexe du bébé avant la naissance, voulant garder la surprise et surtout, parce que cela n'avait pas d'importance pour eux, ils aimaient autant un petit garçon qu'une petite fille. Soudain, alors que Molly était entrain de monter et de descendre les escaliers, elle sentit une violente douleur au niveau du ventre. Et au lieu de faire la grimace, elle sourit à son mari de toutes ses dents, heureuse que le moment était enfin arrivé. Arthur resta un long moment à regarder sa femme sans vraiment comprendre ce qu'il se passait. Enfin, Arthur avait compris ce qui se passait mais son cerveau refusait de fonctionner en ce moment si important.  « Mais qu'est-ce que tu attends ? Amènes-moi à l'hôpital bon sang ! » Hurla Molly ce qui réveilla son mari. Arthur courut vers sa femme à toute vitesse et l'aida à enfiler son manteau. Il la prit par la main et l'emmena à l'extérieur et la conduisit à l'hôpital. Quelques heures plus tard, alors que les contractions devenaient de plus en plus proches, une sage femme arriva enfin afin d'aider la jeune maman, à partir de ce moment là, Molly fut rassurée. Il se passa encore des heures avant la venue de l'enfant et finalement, à vingt-trois heures, il naquit. Ce fut une naissance sans problème, sans complication et Molly prit sa petite fille avec plaisir dans ses bras, elle était enfin là, elle était enfin venue compléter cette merveilleuse famille.  « Ginny.... je vais t'appeler Ginevra... » Et sans même demander l'approbation de son mari, Molly avait choisi le prénom de sa petite fille.

La jeune fille se mordilla la lèvre nerveusement, elle n'était pas prête à y aller, elle avait peur. Pourtant, elle était beaucoup trop fière pour le montrer et elle faisait bonne figure devant tout le monde. La jeune femme était désormais âgée de onze ans et il était temps pour elle de rejoindre la grande école que tous les Weasley avaient connus. Dans un certain sens, elle était heureuse, excitée, mais en même temps, elle ne pouvait s'empêcher d'être nerveuse, et si elle atterrissait chez les serpentard alors que tous ses frères étaient allés à Gryffondor ? Elle ne voulait pas autre chose, elle voulait cette maison. Quand elle entendit son nom, elle avança la tête haute vers le siège et elle s'assit dessus avec précipitation. Elle sentit le choixpeau effleurer le haut de sa tête et avant qu'il ne soit totalement posé, elle l'entendit crier « Gryffondor » et Ginevra descendit à toute hâte rejoindre les autres. Elle avait réussi, le plus dur était derrière elle et maintenant, elle pouvait profiter pleinement de ses années à Poudlard. Pourtant, alors qu'elle était plongée dans ses pensées, ses yeux se posèrent sur un garçon assit à sa diagonale, Harry Potter qu'elle ne connaissait que trop bien. La jeune femme était depuis toute petite obsédée par ce garçon, cette légende qui l'entourait. Et très vite, elle s'était mise à l'idolâtrer comme un dieu, bien qu'elle ne lui avouerait jamais. Elle resta un long moment à le regarder, sentant une forte attraction en provenance du jeune homme et finalement, elle croisa son regard. Ginny détourna rapidement la tête, gênée qu'on découvre qu'elle fixait le jeune homme depuis de longues minutes et décida de se concentrer sur la conversation de ses camarades. Pourtant, elle ne réussit pas à s'enlever le jeune homme de la tête. Bien que Ginevra était trop fière pour courir après le jeune homme, dans quelques années elle finirait par lui avouer son amour et il deviendra ainsi, celui pour qui elle serait prête à donner sa vie.

Les yeux fixant le vide, elle regarde devant elle s’étendre la forêt interdite. Derrière, elle sait qu'elle ne peut pas y aller. Derrière, elle sait que le monde n'est plus tel qu'elle le connaissait. Elle était seule désormais. Abandonnée par son frère, abandonnée par celle qui se disait son amie, abandonnée par celui qui disait l'aimer. Elle n'avait plus vu le trio depuis tellement longtemps et comme une bouée de sauvetage, elle avait ressenti le besoin de s'investir encore plus. Mais on lui avait fermé la porte au nez, encore. Et puis il y avait eu la bataille, la bataille qui lui avait redonné goût à la vie, la bataille qui l'avait brisé. Pauvre folle qu'elle était à vouloir se battre, elle avait vu son père tomber, devant ses yeux, sans ne rien pouvoir faire. Alors la pauvre Ginny, elle s'est renfermée, endurcie. Finit la petite fille naïve, finit la petite fille bercée aux douces illusions. Elle avait pour la première fois ressentit l'envie de vengeance, la rage. Quelque chose s'était brisée en elle cette nuit-là, l'inconscience de sa jeunesse. Elle avait découvert la dureté de la vie et les épreuves qui l'attendaient. Alors, malgré les interdictions, malgré les mises en garde, elle souhaite se battre la jeune Ginny. Elle souhaite tout changer.