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  sick & full of pride | Stanislas

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MessageSujet: sick & full of pride | Stanislas     sick & full of pride | Stanislas   EmptyDim 17 Avr 2016 - 15:46

14 mai 1997
18h45

Le sacre de l’éminent Carwood et la « disparition mystérieuse » de l'héritiere Greengrass ; l'inauguration d'un département du Secret et la multiplication de perquisitions implacables, consciencieusement rapportés au sein de La Gazette du Sorcier. Au travers du printemps qui gagnait l'Écosse, paisible et lumineux, ravissant du moirage pailleté du Lac Noir et de ses pelouses veloutées, ocellées de fleurs aux pétales vives de couleurs, le mois de mai était secoué d'une frénésie suffocante, éblouissante à la manière d'une lumière trop vive.  

Yvain Gallant était rentré au château comme l'on s'extirpe des enfers - le corps maigre et alangui, décharné et indolent comme ne l'avait jamais été cet adolescent que l'héritier Zabini avait longtemps raillé pour sa bonhomie frivole ; pour la façon dont il drapait d'uniformes élimés son corps lourd, empâté et maladroit comme le sont parfois les adolescents.

Yvain Gallant était rentré au château, mais il était le seul.  

Et Poudlard demeurait implacablement clos, ceinturé d'Aurors solennels et de sortilèges de protection, le plus sûr des endroits dans lesquels il était possible de se trouver, après tout.

A la façon dont l'on s'éveille d'un sommeil profond, plan et exempt de rêve, quitter le tissage alambiqué de ses manuels, la toile complexe de l'histoire de la magie contemporaine et son réseau confus, exigeait quelques secondes ; et, machinalement, Blaise pressait ses paumes contre ses paupières. Au travers des remplages élégamment ciselés des fenêtres, la lumière du soleil demeurait dorée, ondoyante et chaude dans la fin de la journée, et les lourdes bagues qui ourlaient ses doigts brillaient vivement, comme si elles eurent été suffisamment brûlantes pour fondre sous le flambeau languissant ; ou bien était-ce simplement l'effet qu'avaient sur ses yeux les caractères alambiqués au travers duquel s'amoncelaient les chiffres, et qu'il s'afférait à décrypter depuis près de deux heures maintenant.

« Tu t'en sors ? », s'enquit-il en délaissant l'épais grimoire sur lequel il était penché pour lever les yeux sur le fils Karkaroff -- l'un d'entre eux. Une telle association, la vision de ce couple insolent, pétri d'orgueil, n'avait jamais été rare, et l'était définitivement moins ces dernières semaines  ; il s'agissait d'accueillir avec morgue les regards impudiques qui voyaient/souhaitaient/prédisaient la déchéance de la maison Serpentard, dévidée de ses figures parmi les plus éblouissantes, en écho à la déliquescence de l'aristocratie, surinée par tous ceux qui désiraient lui en arracher ses privilèges. Il s'agissait, au moyen d'un simple sourire suffisant, d'un bref regard entendu, de partager la connivence du mépris. Il s'agissait, finalement, de s'extirper du marasme de la salle commune, cette alcôve rongée par une anxiété accablante et suffocante ; par des préoccupations insidieuses, celles qui dévorent l'esprit et sont abordées au moyen de murmures nerveux et de secrets sibyllins.

(oh, Blaise n'était pas une personne nerveuse. L'arrogance, implacable, le préservait du doute, quoiqu'il haussait la courbe orgueilleuse de ses sourcils, agacé, soudain, lorsque le sujet complexe et ardent de l'absence de Daphné Greengrass et de Drago Malefoy lui était soumis ; accueillait les questions avec une désinvolture feinte, qui trahissait la fièvre et l'impatience - parce que, oh, Blaise n'était pas une personne patiente. Car si, un mois après la fin des vacances d'avril, le sujet avait été pudiquement tu, inhumé dans les profondeurs tentaculaires du Nid des Serpents avec tout ce qu'elles contenaient de rumeurs, La Gazette du Sorcier était avide et elle était obstinée. )

Machinalement, alors qu'il se redressait, il lissa le col de sa chemise blanche ; il avait dénoué la cravate marquée des couleurs de la maison ; émeraude, cerclée d'argent, elle s'enroulait à la manière d'un serpent paresseux entre les encriers, livres et parchemins disséminés sur le pupitre. Car la période était une période d'examens, conformément à ce qui leur avait été rappelé avec diligence par leurs professeurs : et il leur était nécessaire, même dans un contexte complexe et « trouble » de préparer avec application leurs épreuves de fin d'année, évidemment.  

Empilés sur la table, les ouvrages offraient alors, en lettres cursives minutieusement gravées, des titres austères ; Les Noms célèbres du monde magique contemporain ; L'Étude des récents progrès de la sorcellerie ; Les Grands Évènements de la sorcellerie au XXe siècle ; Histoire de la magie moderne, comme autant de manuels compacts et denses de dates obscures, de récits nébuleux, complexes et tentaculaires.


Dernière édition par Blaise Zabini le Ven 22 Avr 2016 - 15:16, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: sick & full of pride | Stanislas     sick & full of pride | Stanislas   EmptyMar 19 Avr 2016 - 22:20

Sick and full of pride
Bibliothèque – 14 Mai 1997, 18h56

Rien ni personne ne semblait prétendre à une place éternelle au sein de Poudlard. Chaque entité s’entremêlant en son histoire était secrètement voué à succomber à l’amendement. Ne subsistaient que les murs de cet immense forteresse, mais ses entrailles, elles, mutaient comme la vie suit son cours. Rien, vraiment rien ne durait à Poudlard. La vie et la mort oscillait ici plus qu’ailleurs et l’harmonie n’était jamais parvenue à s’instiller dans l’école qu’en apparence.  

Quelle idée absurde d’avoir rejoint l’Angleterre. L’Angleterre, mais plus encore cette maudite école où une prétendue sécurité s’avérerait pleine de failles. Il était certain qu’aucun évènement aussi meurtrier que celui du 24 Décembre ne serait arrivé à Durmstrang, par exemple. Ce n’est pas là-bas non plus que les nobles familles de sorciers auraient été en danger, bien au contraire. Dans l’Est, on ne laissait pas le temps à ces tourments de se former – on les éliminait avant. Et l’espace d’un instant, cette réflexion sonna comme une épiphanie parmi les pensées désordonnées de Stanislas.

Au même instant, l’agitation fébrile qu’occasionnait son camarade d’en face lui fit oublier la lueur de sa révélation, aussitôt avortée dans les abymes de ses élucubrations. Exprimant dans un soupire paresseux la difficulté de sa concentration, Karkaroff appuya son poing à hauteur de la tempe. Réviser ne lui avait jamais semblé aussi pénible qu’aujourd’hui, où d’autre préoccupations lui parcourait l’esprit et l’empêchaient de se focaliser sur les kilomètres d’informations qu’il devait emmagasiner avant les examens. Probablement un peu désœuvré ;  il était de coutume pour le jeune homme de réviser en compagnie de la charmante Greengrass – l’un et l’autre se donnait bonne motivation et s’entraidait mutuellement.

Pourtant Daphné Greengrass n’était pas là – plus là. Mystérieusement disparue, envolée au-delà des sombres nouvelles qui s’abattaient comme une pluie meurtrière. Au-delà de l’orage, il l’espérait. Elle le devait cependant : les missives que Blaise et Daphné s’échangeaient gardaient Stanislas de bonne foi. Car aussi concerné qu’il pouvait l’être pour elle, il l’était davantage pour lui. Blaise se montrait inébranlable et stoïque et ce, malgré le sentiment d’abandon qui aurait pu s’éprendre de lui et le tourmenter. Inflexible –ou presque. Stanislas avait conscience que son camarade ne laisserait rien paraître, si ce n’est de l’agacement et une fièvre agressive. Pas d’affaiblissement. Mais il n’était pas intouchable, quand bien même il l’aurait souhaité. Cette impatience mêlée d’affres rongerait le cœur de tout homme épris d’amour.

Il y avait bien plus qu’une seule absence dans les pensées des deux serpents. L’un et l’autre se maintenaient à la façon de deux piliers portant ensemble le poids de leur nouvelle solitude – vestige du départ du fils Malefoy et des feux acolytes Crabbe et Goyle. S’ils avaient toujours partagé une étroite amitié, la relation de Stanislas et Blaise s’était scellée d’une toute autre dévotion et fidélité, désormais leurs alliés perdus, sinon éloignés. Le binôme qu’ils formaient les mettait à l’abri de toute hostilité trop effrontée, qui voudrait profiter du vide laissé par le reste de la meute. Veillant réciproquement leurs arrières, ils s’appliquaient à offrir leurs rictus les plus désinvoltes pour ne trahir aucune faille.

Intérieurement, c’était différent. Stanislas prenait soin d’être dans le périmètre de son cadet le plus souvent possible et de le distraire comme il le pouvait par quelques loisirs qui leur étaient, en cette sombre période, encore autorisés et appréciés. En surface, tout cela semblait très anodin et habituel, mais leur conversation et les rires qu’ils partageaient étaient devenus un réel réconfort pour Karkaroff. Si de jour Blaise suffisait à son moral, Stanislas n’avait que peu de répit pendant la nuit. Tous ses songes se mêlaient entre conflits sanglants ou ensorcelés, fiançailles rageuses et sentiments refoulés. Le théâtre de ses rêveries était en ruine.

Plus fatigué qu’à l’usuel, les humeurs irritées de Stanislas n’aidaient pas à sa concentration bancale. Un nouveau soupire, las, quitta ses joues gonflées par l’agacement. Lorsque Blaise l’interrogea sur l’état de ses révisions, Stanislas redressa sa carcasse en un étirement flegmatique.

Ça fait six fois que je relis la même phrase. Je crois qu’j’y suis plus.


Son regard fatigué mais toujours d’une intense nuance de bleu parcourra brièvement les alentours de la bibliothèque. Quelques élèves, studieux, étaient penchés sur leurs manuels. De temps en temps, l'un d’eux se levait pour se saisir d’un nouvel ouvrage. Le calme mortel qui régnait lui arracha une grimace de déception.

Et toi, tu en es où ? T’as pas l’air plus inspiré, argua-t-il d’un sourire moqueur.

Passant une main sur les parchemins vieillis de son authentique et poussiéreux bouquin, Stanislas observa les dates se noyer dans les pages, puis ferma sans plus d’hésitation le livre d’Histoire. Après deux heures de révision, il pouvait se l’accorder.

J’ai besoin d’une pause. Il marqua un temps. Puis souris avec sournoiserie. Vu ta tête, je te demande pas si toi aussi.

Les bras du soleil s’étaient même glissé jusqu’à eux, comme pour les appeler à quitter leurs bouquins, leur faire signe de respirer un peu. Leurs têtes étaient pleines, mais pas forcément pour le mieux.


Dernière édition par Stanislas Karkaroff le Sam 30 Juil 2016 - 15:02, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: sick & full of pride | Stanislas     sick & full of pride | Stanislas   EmptyVen 22 Avr 2016 - 15:18

Il salua les soupirs paresseux de Stanislas d'un sourire railleur, mâtiné de connivence. L'inspiration. Les notes apportées sur son parchemin traçaient des paragraphes déstructurés, heurtés d'ajouts confus et de mentions rétrospectives, que connotaient des dates soulignées et des parenthèses barrées ; s'il avait une écriture appliquée, le schéma de ses pensées s'était avéré tortueux. À la façon des anamorphoses dont l'on perd le tracé sitôt que l'on en détourne brièvement le regard, le sens du manuscrit s'étiolait progressivement alors que s'étiolait son attention.

« Non, pas exactement », concéda-t-il, pressant machinalement les paumes de ses mains contre ses paupières, comme pour tout à fait s'extirper de la toile compliquée que tissaient, en esprit, le contenu dense des lourds manuels.

Stanislas fermait le manuel dans un claquement sec et il se levait finalement, accueillant paresseusement la promesse d'une pause. Délaissant sans scrupule le chaos des manuels sur la table ouvragée.

« Quoi ? Laisse tomber, je suis magnifique », assura-t-il, « Je veux dire - regarde ce visage, exact ? »  

Il lui offrit, alors, le plus ravissant de ses sourires ; le tableau même de l'innocence. La candeur emprunte de sagesse que connotait le pli méticuleux du col de sa chemise blanche ; le port élégant de sa mise assurée ; une toile chimérique, élaborée avec soin, mais déchirée, finalement, par l'insolence de son expression.  Car si la maison Serpentard était celle de la tradition et du conservatisme, toute tissée qu'elle était des valeurs aristocratiques, tentaculaires et augustes, elle était celle, aussi, des rumeurs scandaleuses et des complots perfides ; des soirées un peu chaotiques, enfouies dans les soirs de fin de semaine. Elles exhalaient le miasme brûlant du tabac et de l'alcool ; des parfums capiteux et des arômes fruités de gloss brillants, des fards poudreux et des crèmes cosmétiques, appliquées à la façon soignée et minutieuse d'onguents précieux.

« Tu sais ce dont nous avons vraiment besoin ? » s'enquit-il alors que, enfin, ils s'extirpaient du carcan silencieux de la bibliothèque. Les couloirs, dans la fin de l'après-midi noyée par le soleil, demeuraient vides, emprunts d'un silence occasionnellement brisé par des éclats de voix ; car depuis l'extérieur, il résonnait en écho des rires légers - ponctués par le froissement duveteux des chouettes qui quittaient le sommeil dans le début de la soirée. «  Nous avons besoin de whisky pur feu. »

Et s'il souriait avec insolence, il ne s'agissait pas exactement d'une plaisanterie. L'inconscience brûlante de l'alcool avant l'attrait d'un refuge.

« A ce sujet - tu as quelque chose à apporter, pour l'anniversaire de Grant ? », s'enquit-il, et si la formule demeurait sibylline, son sens était équivoque.

Ils étaient coutumiers de l'exercice, après tout ; dissimuler les parfums amers de la liqueur dans le plus sucré des jus de citrouille, et extirper des lourdes malles du dortoir masculins des bouteilles dissimulées dans les étoffes onéreuses de pull de cachemires et d'épais grimoires aux couvertures niellées d'or. Offrir le masque du sérieux et de la raison au regard inquisiteur de Severus Rogue lorsque le lendemain matin, suivre avec attention les cours de Défense contre les Forces du Mal se révélait particulièrement fastidieux.

(Cela nécessitait de ne pas avoir été aperçu la veille au détour un couloir en compagnie de Charlie Grant, exhalant l'alcool, les vêtements estampillés d'un sang poisseux et brûlant. Peut-être avaient-ils effectivement mérité de nettoyer l'intégralité de la Salle des Trophés, quoique la responsabilité, ainsi qu'il en avait été convenu pour cette fois-ci, revenait intégralement à Grant, en dépit du fait que Daphné avait été peu sensible à cet argument.)

« Tu sais, il y a ce type, sur le chemin de traverse, qui se charge pour moi de ce genre de chose ? »

Jareth était son nom, quoiqu'il eut usé de pseudonymes dans les moments les plus « sensibles » de son « activité » - ainsi qu'il convenait de désigner avec pudeur les trafics, échanges et commerces auxquels l'homme se livrait dans le dédale nébuleux de Pré-au-Lard - approvisionner des étudiants en alcool était l'un d'eux, lorsqu'il s'agissait d'alcool.  

« Je ne sais pas vraiment ce qu'il fait, en ce moment. Il me relance, d'habitude - il a vraiment besoin de thunes, et, tu sais, je suis riche - mais la dernière fois qu'il m'a envoyé une lettre, il était en galère. Il se cachait, je crois. Quelque chose de sérieux, je suppose. » D'un haussement d'épaules, il éluda la question avec désinvolture pour conclure ; « Je veux dire - je n'ai plus rien, en haut. » Conclut-il, désignant d'un mouvement machinal du menton les escaliers qui, à l'angle du couloir, menaient vers les dortoirs. « Et Malefoy n'a rien laissé, ce putain de traître. »
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MessageSujet: Re: sick & full of pride | Stanislas     sick & full of pride | Stanislas   EmptyMer 4 Mai 2016 - 20:26

Sick and full of pride
Bibliothèque, puis salle commune – 14 Mai 1997, 19h02

A l’appel de contemplation que lui fit Zabini, le slave n’eut pour réponse qu’un regard condescendant, qu’il conjugua à ce rictus sarcastique ; de même essence que celui offert par Blaise, appliqué à contrefaire une image d’ingénuité qui ne lui seyait pas. Un sourire charmant, qui couvrait de son éclat le mensonge d’insolence. Ce tableau imaginaire lui déroba un rire expiré.

Définitivement non – pas convaincu. Affichant une moue faussement désolée. Il faudra continuer de t'entraîner dans le miroir, Zabinova.

S’il ne s’était pas nommé Blaise Zabini, sûrement aurait-il eut plus de crédit pour ce reflet illusoire. Néanmoins Stanislas ne le connaissait que trop bien ; ce qu’il savait plus particulièrement, c’est la passion qu’entretenait Blaise pour son mirage désirable. Naturellement, il ne pouvait décemment manquer une occasion de le railler là-dessus.

Abandonner la bibliothèque était comme sortir d’une mortuaire. Une fois éloigné de l’atmosphère apathique où plongeaient livres et manuels de révisions, l’air semblait goûter d’une saveur fraîche comme les fleurs du printemps. Leurs arômes grimpaient jusqu’aux remparts du château, une odeur de muguets sucrée mêlée à celle du vent de soir.

Ce bouquet flottant dans l’éther ranima l’humeur de Stanislas ; sa démarche aux côtés de Blaise marquait le sol d’un pas souverain. Ce dont ils avaient vraiment besoin ? D’un signe de tête inquisiteur, il fit signe à l’italien d’achever sa pensée.

Nous avons besoin de whisky pur feu, déclara-t-il avec velléité.

Stanislas répondit à son sourire de façon tout aussi insidieuse, avec un air entendu.

C’est tout à fait ce qu’il nous faut, tu as raison.

D’un hochement de tête vague de souvenirs liés à cet alcool ravivant, Karkaroff trouva en mémoire les soirées édulcorées en compagnie de ces malfaiteurs et compagnons de délits. Les trois mousquetaires, avait dit Charlie. Avec des intentions bien moins nobles que les personnages du roman moldu. Les trois gangsters était plus approprié – et avait la rime. Le trafic d’alcool au sein de Poudlard aurait été un domaine de prédilection pour ce trio. Blaise avait souvent de bons contacts pour lui fournir les liqueurs tant convoitées. Et les talents de Charlie en potion étaient un avantage pour les dissimuler dans d’autres breuvages.

Malheureusement en ces temps de crise, la procuration d’une quelconque boisson alcoolisée – qui plus est prohibée au sein de l’école – était devenue particulièrement laborieuse. Les réserves faîtes dans les mois passées devinrent l’assurance d’un peu de réconfort dans un verre amer, conservée à la manière d’un trésor.

Compte sur moi – j’ai ma réserve. J’attendais une occasion valable pour taper dedans. D’une voix assurée, il conclu. Et l’anniversaire de Charlie est une bonne excuse. L’expression satisfaite, Stan vrilla son regard sur Blaise. Et de ton côté ?

Tu sais, il y a ce type, sur le chemin de traverse, qui se charge pour moi de ce genre de chose ?

Tout en opinant, attentif, à l’écoute des explications de Blaise concernant son fournisseur, le bulgare déposa nonchalamment son sac de cours aux pieds d’un fauteuil en cuir sur lequel il prit place avec flemme. Ils avaient rejoint la salle commune en moins de temps qu’il n’en fallait pour apprendre une formule magique.

Je veux dire - je n'ai plus rien, en haut.  Et Malefoy n'a rien laissé, ce putain de traître.

Il se cachait, tu dis ? Stan lâcha un soupire irrité, tout en laissant vagabonder ses prunelles sur le travail ouvragé des sièges. Silence. Tout le monde se cache en ce moment, éluda-t-il d’un léger rire sarcastique.

Sans prêter attention à la précision de Blaise sur sa situation financière – qui d’ordinaire amuse Stanislas. Car il se souvint des nouvelles que faisait parvenir la Gazette du sorcier. Des temps sombres, n’est-ce pas. Un rapport avec le sorcier dont parlait Blaise ? Peut-être pas, en fait. Mais c’est l’écho qu’en eu le slave. Les journaux pro-sorciers se faisaient un régal de l’enquête concernant « Le Sacrifié » et ces infâmes crimes qui menaçaient, il semblaient, chaque Sang-Pur. A mesure que son nom paraissait plus fréquemment dans la presse, des insécurités grandissaient au creux de l’estomac du fils Karkaroff. Certain soir, il avait moins faim. Certain soir, il repensait longuement à Crabbe et Goyle. A Daphné et Drago, volatilisés.

Le mot « caché » avait prit un tout autre sens. Soudain ce voile d’inquiétude se dissipa lorsque les mots de Blaise résonnèrent dans son crâne.

Attends un instant – une lueur sournoise au fond des yeux – tu as fouillé dans les affaires de Drago ? Ses lippes formèrent un sourire insolent tandis qu’il haussa les sourcils, feignant l'outrage. Ce whiskey pur feu n’est pas un besoin, mais une urgence alors ? Tu es incorrigible.

Ça l'amusait. Cependant, Malefoy n’était pas un traître. Davantage une victime, lâche de surcroit. Malgré tout ce qu’il avait voulu laisser paraître, Stanislas ne cru pas en ses mots durs et accusateurs. En revanche, s’il ose un jour pointer son museau de fouine dans Poudlard, le slave lui réserverait un accueil singulier. D’ailleurs, son présumé retour n’était pas le seul attendu.

D'ailleurs, Blaise – il joua négligemment avec une bague à son doigt, l'air distrait, comme pour rendre sa question moins importante – tu as des nouvelles de Greengrass ?

Sachant pertinemment que le sujet n’était pas le plus judicieux à aborder en compagnie de l’héritier Italien et, qu’en effet, il avait certainement une liaison manuscrite avec la demoiselle. Peu importe, si c’était un abcès entre eux – il n’avait pas lieu d’être, crevons-le. Blaise ne parlais pas beaucoup de ça. Stanislas s’attendait pourtant à ce qu’il le fasse en sa compagnie, ne serait-ce que pour se retirer quelques grammes du poids de cette absence. Lui aussi connaissait Daphné et s’était attaché d’une amitié sincère à elle.

Sûrement était-ce pour aussi cette raison que Blaise désirait mettre la main sur une boisson doucereuse, emportant les mélancolies dans une humeur chimérique, le temps d’un moment.

Tout en présentant un visage neutre et partiellement indifférent, Stanislas n’ajouta rien à sa question, laissant Zabini l'examiner.


Dernière édition par Stanislas Karkaroff le Sam 30 Juil 2016 - 15:01, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: sick & full of pride | Stanislas     sick & full of pride | Stanislas   EmptyVen 3 Juin 2016 - 21:27

Tout le monde se cache en ce moment, déplorait Stanislas, et il salua la remarque d'un haussement de sourcil moqueur : le sourire vaguement étiré sur sa bouche signifiait n'est-ce pas.
Tout le monde se cache en ce moment, d'une façon semblable à celle de ces serpents qui s'engouffrent au sein de leurs nids dans l'éclat fugace de leurs écailles mordoré, lisse et éblouissant dans la souplesse de leurs frémissements.

« Je n'ai pas fouillé dans ses affaires », se défendit-il paresseusement ; l'arrogance de sa mise désavouait l'argument, quoiqu'il s'agissait de la vérité. Les affaires de Drago reposaient, figées comme des offrandes, dans la chambre qu'ils avaient partagés tout au long de leur scolarité : il s'était lesté de peu, à l'occasion de son départ précipité, et cela pouvait signifier qu'il comptait revenir (mais ce n'était pas le cas) ou bien qu'il comptait mourir (et, oh, n'était-ce pas le cas ?)  « Mais il s'agit définitivement d'une urgence »

L'urgence de l'ivresse et de l'inconscience feutrée qui est celle de l'ivresse - lorsque les après-midi passées à étudier l'histoire de la magie ne suffisaient pas à lénifier ses pensées arachnéennes et le chaos du contexte politique, « préoccupant » et « sombre » rapporté par La Gazette et Le Sorcier en Guerre.  Les journaux gisaient sur la table de la table commune, des vanités aux pages racornies, griffées d'annotations confuses ; des déclarations étaient entourées machinalement à la plume et des formules soulignées fiévreusement, lorsque sur les photographies avaient été griffonnées des esquisses paresseuses.

Il devait toujours un journal à Alycia McWood.

« Daphné ? » s'enquit-il, et il haussa les épaules avec désinvolture car c'était ainsi qu'il convenait d'aborder le sujet de la relation qui le liait à l'héritière Greengrass. Prudent, le fils Karkaroff abordait la plus empruntée de ses expressions au moment de lui présenter sa question : Blaise lui offrait un sourire railleur en concédant : « Morte, d'après La Gazette du Sorcier. »  

Car c'est ainsi que l'avait formulé le journal, dans le même numéro où il formulait sa liaison ("supposée", observée, commentée) avec la Pythie.

Car il était insolent lorsqu'il était à l'aise et il était insolent lorsqu'il ne l'était pas. Agacé par la question comme par la morsure aiguë d'un animal pernicieux, celle qui fend la peau aussi facilement que se déchire le papier humide, mais dont on ne s'est pas méfié.

Car il se passait des heures durant lesquelles il ne pensait pas à Daphné, seule & enfiévrée par la menace de la guerre, diligente, vigilante, fière comme le loup qui ornait les armoiries de la famille Greengrass ; puis une mention, la suggestion d'un souvenir, une remarque lui rappelait la réalité, celle qui se trouvait au delà des cours étudiés consciencieusement depuis des semaines, celle qui n'était pas la sienne (car sa réalité se trouvait, présentement, à Poudlard, composée de cours étudiés consciencieusement depuis des semaines), et cette réalité était la suivante : Daphné se trouvait seule et enfiévrée par la menace de la guerre.

Et c'était un sujet qu'elle abordait à l'occasion de leurs échanges, dans le niellage du miroir à double-sens dissimulé entre ses cardigans de laine, dans les plis d'une chemise de coton ; la guerre et tout ce que connotait la guerre, les Aurors & Carwood, & Rowan Westminbrook & les mangemorts et celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom.

Et souvent il pensait davantage à l'Italie, au moirage de ses bagues dans la lumière mordorée de l'été et à l'architecture alambiquée d'une villa toscane, sculptée dans le marbre de Carrare. Vide de monde, abandonné dans sa vanité quelques jours plus tôt, ainsi qu'il lui avait été expliqué au sein d'une missive promptement rédigée par son oncle - ils quittaient le fief familial, et l'endroit grandiose et solennel se présenterait alors figé dans sa superbe, et ses meubles minutieusement ciselés bientôt se figeraient de poussière poudreuse, et le lierre dévorerait les façades comme une maladie dévorerait la peau lisse et opaline d'une femme, et le jardin à l'italienne, minutieusement entretenu par une pléthore dévouée d'elfes de maison diligents, se trouverait bientôt rongé par les herbes hautes et blanchies par le soleil qui s'extirpent de la terre noire.

« Mais personne ne croit La Gazette du Sorcier, n'est-ce pas ? » dit-il, effronté, et c'était définitivement d'insolence, dont il faisait preuve, car, et bien, tout le monde semblait croire la Gazette du Sorcier dont le contenu attisait les fièvres à la façon de l'huile jetée sur un brasier brûlant.

Empourprait, comme un brasier, les joues des adolescentes (de ravissement ? ou bien d'embarras ?).

C'était aussi, d'une façon insidieuse, une confession qui signifiait Daphné Greengrass se porte bien ; mais l'expliciter, dans la salle commune où paressaient des serpents attentifs et silencieux, ce n'était pas une chose qui se faisait.

« Sauf Powell, peut être », précisa-t-il ; parce que Daphné Greengrass était recherchée, et figurait sur des listes sinistres ; parce que Blaise Zabini ne s'attardait pas sur les sujets aussi pesants que celui-ci, et qu'Aaron Powell, ainsi que l'indiquait leur précédente rencontre, semblait en effet tout-à-fait disposé à croire La Gazette du Sorcier. « Sérieux - je t'ai parlé du petit-ami d'Alycia ? » , s'enquit-il, et son sourire arrogant amorçait un rire ; et s'il avait préféré substituer le sujet de Daphné au profit de l'héritière McWood, et bien - il s'agissait d'une de ces choses qui arrivaient, parfois.
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MessageSujet: Re: sick & full of pride | Stanislas     sick & full of pride | Stanislas   EmptyDim 28 Aoû 2016 - 19:53

Sick and full of pride
Salle Commune, puis couloirs – 14 Mai 1997, 19h23


La réalité était telle que jamais aucune question de Stanislas n’était pourvu d’innocence. Ses pensées étaient régies à la façon d’un labyrinthe qu’il parcourt sans arrêt, peignant les diverses routes qui le compose d’une réflexion aiguisée. Rien n’était laissé au hasard et, si certains chemins s’entrecroisaient et se nouaient entre eux, la connexion qui les mêlait était comme un raccourcit, une pièce de puzzle menant à une autre réponse.

Et nombreux pouvaient être les sentiers qui convergeaient à l’absence de Daphné Greengrass.

L’interrogation fut amorcée dans une indifférence illusoire ; au même titre que le haussement d’épaules de Blaise n’était pas seulement machiné par une désinvolture indélébile, mais était le froissement de son armure pétrie d’orgueil. D’un regard qui se voulait détaché, Stanislas gardait en cible les traits marbrés de son ami, tentant d’y apercevoir une faille révélatrice, une indicible promesse. Ce fut finalement un rictus amer qui vint fendre les lèvres de Zabini, admettant la mort de l’héritière comme le condamnait les journaux racoleurs.

La saillie était amère, car « morte » se servait sur la langue comme une saveur nauséeuse et acerbe. « Morte » résonnait dans un écho de répugnance et de lamentation. Mais « morte » n’était qu’un mensonge proclamé dans un sourire sardonique, qui méprisait de sa vanité les torchons tels que la Gazette du Sorcier. Alors Stanislas accueillit dans un nouveau haussement de sourcils l’absurdité des propos, creusant dans sa joue une fossette désabusée.

Car personne ne croit la Gazette du Sorcier ; ce serait en effet une faute de bon sens à laisser au plus bas peuple – celui trop occuper à survivre à sa misérable existence, pour prendre le temps de réfléchir par lui-même, celui qui se laisse dicter son ignorance par les médias les plus sordides et entretenir un niveau intellectuel si simpliste que les tabloïds pétrissent ses convictions. Aussi, il partagea le sourire de Blaise, de connivence.

Cette sentence serait donc la seule source que son ami divulguerait à l’égard de la disparue couronnée d’or, mais elle restait plus révélatrice qu’un discours de mille mots. Sans compter que ce n’était pas le genre d’information qui s’échangeait en toute quiétude au sein du nid reptilien et indiscret où ils se trouvaient – et Stanislas le savait, d’ailleurs il s’en contentait. Obtenir plus de détails était superficiel et, le temps se chargerait d’en fournir, ça ne faisait aucun doute.

« Je vois. » Sur ces mots et d’un regard entendu, le slave signifia à son camarade que le sujet était clos, pour l’instant. Il subsistait toujours cette indicible certitude selon laquelle Zabini éprouvait bien plus de sentiments à ce sujet qu’il ne voulait le laisser paraître. Retranché dans son silence, interdit par sa morgue. Mais de sa propre question, le fils Karkaroff lui laissait entendre que le dialogue pouvait être ouvert si le besoin s’en faisait ressentir, si la peine s’alourdissait. Forcer l’accès aux émotions de son ami était vain – déplacé – aussi était-il plus convenant de le laisser venir de lui-même ; quand bien même la manœuvre installait le risque que ça n’arrive simplement jamais.

Seulement le slave était un ami inquiet, de ceux qui surveillent dans l’ombre et guettent les failles avec attention. Une amitié méthodique qui se faisait patiente, sans être étouffante. Qui s’insinue dans les plaies pour les guérir sans en donner l’impression. Une intrusion indésirée mais imperceptible. Il sait comment appréhender ceux qu’il a choisi de prendre à ses côtés. Et Blaise a seulement besoin d’une présence distrayante.

Finalement Stanislas quitta sa posture d’indifférence et déroba dans son sac un paquet de cigarettes sorcières. La calligraphie argentée qui signait la marque du produit – « Tabac Orpheus », privilégié par l'aristocratie, disait-on – scintillait sur le carton, tandis que défilait dans un encadré épais et noir les mises en garde de l’effet du tabac ; Fumer tue, toxique pour le potentiel magique, et autres présages que Stanislas préférait ignorer. Après tout, les effets sont très aléatoires ; personne n’a jamais eu de problème lié au tabac dans sa famille et cette pensée suffisait à faire taire ses inquiétudes hypocondriaques.

Alors qu’il se saisissait d’un de ces bâtonnets toxiques, il en offrit un à son camarade et ami, qui ravivait le sujet de la Gazette et de son public demeuré. « Powell, tu dis ? Ça me rappelle vaguement quelque chose. » Avant d’entendre la suite il extirpa son corps engourdi du sofa – siège qu’il s’était approprié en quatre années de scolarité – et ouvrit la marche en direction de l’extérieur (car fumer dans la salle commune ne l’aurait pas contrarié le moins du monde, en revanche, que Gabrielle Rosier leur tombe dessus serait devenu un problème). « Attend – le mec qui se fait appeler "l’ensorcelé", tu veux dire ? » La conversation prenait une dimension neuve ; les informations qui concernaient les élèves de l’académie passionnaient toujours Stanislas qui se voulait au courant de la moindre rumeur. De cette façon, il estimait avoir toujours une longueur d’avance sur ses interlocuteurs.

« Nous n’en avons jamais parlé, il me semble. Qui est-il pour avoir mangé dans la main de McWood ? » Car il s’agissait bien de la célèbre élève de Serpentard, méfiée de ses pairs – ou presque tous. Stanislas avait quelques notions concernant l’eau trouble dans laquelle étaient baignés Blaise et la sorcière versatile. Mais par respect pour son camarade il ne s’était jamais étendu sur ce sujet, se suffisant à quelques recherches de son propre côté. Alycia McWood entretenait le mystère et la curiosité autour d’elle. Ses ambitions intriguaient grandement Karkaroff, mais jamais ne l’avait-il confronté de face. Elle aussi d’ailleurs, restait à l’écart ; et le slave se sentait parfois épié, jusqu’à croiser les yeux luisants de la vipère. Chacun se jaugeait en silence, attendant dans l’ombre que l’autre laisse échapper un indice sur ses intentions.

Les deux acolytes quittèrent la salle commune, en traînant derrière eux un sillage d’arrogance, tandis qu’à leur approche s’écartaient les moins téméraires, comme une haie d’honneur, une haie de peur. « Dans quelle maison est-il, ce Powell ? »

D’ordinaire, son petit frère et sa sœur lui rapportaient ce qu’il désire connaître. Les murs célestes de Serdaigle et la cage aux lions de Gryffondor n’avaient plus de secrets pour lui, grâce à leurs fréquents rapports. Mais jamais le nom de Powell n’avait raisonné dans leurs conversations – sûrement n’y avait-il pas d’intérêt, jusqu’à présent.

Edit : Et c'est ainsi que les deux camarades à la noblesse suintante, au regard élégant et au port altier impérial s'en allèrent fumer leur riche cigarette aux balcons du château - main dans la main, tel deux vieux amis.   sick & full of pride | Stanislas   1005136902

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