Altier -
Ambitieux -
Guidé par l'amour - Arbitraire - Aristocratique - Légèrement ascétique -
Attentionné avec ses proches - Avisé - D'apparence
calme - Calculateur - Excessivement
cérébral -
Charismatique - Chevaleresque, parfois, quand il doit sauver les siens -
Compréhensif envers ses proches -
Coopératif - En des temps exceptionnels, il peut être
courageux - Infiniment
cultivé -
Déterminé -
Dévoué aux élus de son Empathie -
Diplomate - Discipliné avec raideur - Distant - Élégant -
Éloquent -
Empathique -
Engagé dans ses convictions -
Fier -
Fidèle en amour -
Froid d'apparence -
Galant -
Honorable d'apparence - Profondément humain, même s'il le cache - Impitoyable envers ses ennemis - Implacable - Presque inébranlable - Intellectuel bien plus que combattant -
Jaloux en amour -
Leader né -
Loyal envers les élus de son Empathie - Malicieux dans le cadre d'une joute amoureuse - Maniéré - Le plus souvent
maître de soi -
Mature -
Méfiant à tendance paranoïaque - Mesuré dans ses propos -
Méticuleux dans ses travaux -
Mystérieux, du moins, selon les autres - Potentiellement narquois avec les désobligeants - Nonchalant, de par sa carapace - Obligeant -
Observateur -
Ouvert d'esprit au-delà des apparences -
Orgueilleux -
Patient -
Pensif -
Perfectionniste -
Persévérant -
Posé -
Possessif - Pragmatique lorsqu'il se doit de l'être -
Protecteur avec les siens -
Prudent - Raisonnable tant que l’Éros ne le pique pas, ou l'urgence de la survie -
Rancunier -
Réfléchi -
Relationnel - Résistant aux épreuves endurées - Relativement
responsable - Rigoureux -
Romantique dans tous les sens possibles et imaginables du terme -
Rusé -
Sensible de par son humanité - D'un
sérieux presque irréprochable - Sévère - Sobre - Sociable en dépit de son flegme - Soigné tant dans l'apparence que les gestes -
Soucieux de sa survie et celle des siens -
Studieux - Taquin dans le cadre d'une relation privilégiée - Travailleur exemplaire afin d'en acquérir le mérite - Torturé en permanence par les conflits qui sévissent en lui.
~*~
Il serait aisé d'appréhender et de réduire Rowan à une seule image. Celle d'un aristocrate distant aux mouvements maniérés et précis, à la langue affûtée par les joutes audacieuses des discours mondains, au regard tant pénétrant que analytique et aux intérêts limités par les ornements soyeux de sa naissance. Si l'esquisse première de ce tableau est une part de la réalité, elle n'en reste pourtant qu'un fragment tristement isolé d'une fresque sculpturale et versatile.
Le carcan mordoré de son sang – divinement rutilant selon les préceptes assénés par ses aînés aveuglés – lui a enseigné tout ce qui tient de l'apparence. L'acier froid et assuré qui isole sa chair en des instances altières et affirmées, telles que celles visibles chez un prince à l'ascendance mythique, lui permettent d'évoluer auprès de ses pairs sans y risquer l'intégrité de son âme. Il faut être honnête : l'aristocratie, tantôt adulée pour ses effets fastueux et tantôt détestée pour ses facéties, n'est rien d'autre qu'une arène sanglante et affamée. Les plus faibles y sont déchirés par les crocs de leurs pairs sarcastiques... Y survivre est la première des règles.
C'est pourquoi Rowan s'est profondément engoncé derrière d'innombrables défenses, que seuls les rares élus de sa diligence peuvent espérer franchir. Il est majesté ou il n'est rien : en vérité, toutes ces mouvances calculées et graciles, à l'allure parfois si naturelle, ne sont que les échos lointains d'un jeu mortel et sordide. La distante affichée, tenue en toutes occasions avec une nonchalance rude et appuyée, n'en est qu'un autre et énième reflet. S'approcher de lui est une tâche ardue, qu'il s'échine à complexifier ou simplifier selon la personne qu'il perçoit en face.
Il n'est pas aisé de le connaître réellement, et bon nombre de ses camarades se borneront à ce qu'ils veulent bien voir : un héritier orgueilleux, un homme de lettre élégant, un individu froid et flegmatique. Certains fantasment même sur son statut d'être hors du temps, aux goûts poussiéreux et à la passion surannée : n'a-t-il pas déjà été accusé de vampirisme, après tout ? Peu lui importe les pensées, les rêveries et les sarcasmes projetés sur son ombre. Les boucliers qui ornent son corps et son esprit ne peuvent pas être brisés... Tout du moins, pas par la sottise d'un collègue ou les inepties mordantes d'une gamine. Seuls les doigts précautionneux et aventureux d'une âme aimante parviennent à se glisser entre les armatures gelées de sa composition méthodique.
Quoi qu'il en soit, aux yeux de l'aristocratie et de la communauté magique, il est le digne héritier d'une lignée aux prolongements lointains et pesants. Modéré et mesuré, tant dans les propos menés de sa bouche que dans les étoffes portées sur son corps, il agit avec la droiture de celui qui sait comment et pourquoi il doit agir de la sorte. Trop de choses dépendent de lui, particulièrement aujourd'hui, pour qu'il se laisse gagner par des frayeurs ou des bontés fulgurantes. Mieux vaut, par prévention, assujettir la passion à la raison afin de rester maître de soi.
Et c'est là qu'un nouvel éclat de sa personnalité – complexe, il faut l'admettre – se met à miroiter. Au-delà de la carapace savamment constituée de fer et de glace, brûle en lui une humanité incroyable. Une vivacité impossible à imaginer tant elle est dissemblable de ce qu'il laisse paraître. L’Éros, en tant que seigneur suprême, guide et fragilise ses pas : il le rend profondément dépendant de l'amour porté par les élus de son cœur. Tout autant qu'il lui permet de s'en constituer une défense brutale lors de ses cours d'occlumancie. De s'en servir comme une motivation nouvelle et guerrière : Rowan aime et est aimé, il se doit donc de protéger de pareilles failles dans son armure.
Au creux de cet étau d'attachement, de fureur et de dévouement, il s’imprègne des meilleurs sentiments du monde pour appréhender, anticiper et gérer au mieux ses plans. Il reste inébranlable face à la foule des intéressés, tout en devenant intérieurement un protecteur acharné et chevaleresque de ses proches. Y toucher, c'est présager de son courroux : froid, calculé, lent et imprévisible. La vengeance – ou la rancune, selon le nom qu'on préfère lui conférer – s'apparente à une tempête de neige plutôt qu'une éruption de violence. Sa colère se magnifie également de la sorte : elle est froide, rude, implacable et impitoyable. De celles qui imposent le respect tant le ton est monocorde et sifflant, comparable aux menaces acérées d'une créature venimeuse. Les mots alors lâchés ne sont jamais plus haut les uns que les autres, ni extatiques. Ils sont, au contraire, indolents et modérés. Le trouble féroce y est retenu avec une justesse brutale : qui laisse présager de l'aigreur persistante de son agitation. Et, même lorsqu'il esquisse un soupçon de bienveillance ou de tolérance à l'égard de l'impertinent, Rowan n'oublie pas. Il est patient : sa rancœur méticuleuse aussi.
Ceux qui menacent la sécurité des siens – au même titre que ceux qui s'y attaquent – sont éminemment rassurés par ce calme apparent et l'indulgence précautionneuse qu'il déploie. Sauf qu'il n'en est rien. Si l'ancien Serpentard est capable d'aimer à s'en damner le sang et le cœur, il peut tout autant haïr et détester autrui. Le laxisme et la douceur qui caractérisent ses relations privilégiées, s'inscrivent plutôt dans le silence et la condescendance envers les désavoués. Faire preuve de bassesse, d'ingratitude, de dévergondage abusif ou de stupidité notoire, sont autant d'attraits détestables. Le mépris étant la meilleure de ses armes – avec l'ironie indicible de sa langue – Rowan se cantonnera au désintérêt.
Quoi qu'il peut, selon la situation, osciller entre les ombres ou la lumière : faire taire rudement son empathie et sa pitié, pour réduire par des accusations fielleuses son opposant à sa risible entité. Le néant. Néanmoins, de tels écarts ne sont pas tolérables à ses yeux. Ses ennemis ne méritent pas un dixième de son temps ; et il est donc préférable de les ignorer plutôt que de s'en préoccuper.
En règle générale, le pragmatisme l'emporte sur tout le reste. Ses objectifs ne peuvent être déviés, il lui faut donc s'adapter, anticiper et maîtriser les choses au mieux. Que ce soit pour ses études – véritable réceptacle de sa concentration – ou ses plans vis-à-vis de l'aristocratie sorcière. L'intégralité des détails doivent être scrupuleusement envisagés afin d'en amoindrir la marge d'erreur et surtout, les risques encourus. En de rares occasions, pourtant, Rowan s'élance vers l'incertitude : il s'agit alors de déployer ses talents d'orateur et de manipulateur. Sauver Daphné d'un hyménée incestueux ? Une valse dangereuse mais jouable. Se mouvoir en tant que parfait représentant de l'aristocratie Sang-Pur ? Une autre danse abyssale et vacillante, remportée avec succès.
Lorsqu'il s'agit des siens, des élus choyés de sa délicate empathie, le rationnel et la prudence ne sont plus que des termes vagues. Seul compte l'instinct. La vitesse. La précision. L'attaque du banquet de Noël, à Poudlard, en a été révélateur : sauver Hope et Astoria, en dépit du danger, était la seule chose à faire.
Son cœur est, à lui seul, une faiblesse incommensurable. Dissimulée. Noyée. Éloignée au possible des soupçons éveillés. En son sein, l'humanité vibre et l'empathie bourdonne. Même flamboyant d'une colère cataclysmique, Rowan est incapable de faire du mal à un innocent. Il est incapable de torturer. De tuer. Tout du moins, sa magie se refuse à lui répondre et il ne lui reste plus que sa voix. À la limite, ses mains : mais s'attaquer physiquement à une menace, ce n'est pas s'en prendre à un individu inoffensif, exact ?
Cette conception vacillante et nuancée, qui le pousse à agir en fonction de paramètres personnels et extérieurs, le rend particulièrement arbitraire. Il a beau paraître honorable, se garantir de ses décisions et des règles édictées : si la situation l'exige, Rowan favorisera les siens au détriment de la communauté. Parfois même au détriment de sa propre survie.
Il en est ainsi : en dépit des apparences, Rowan n'a rien d'un messie. Il est déchiré entre ce qu'il doit faire et ce qu'il veut faire ; entre les ombres et la lumière.
De sorte qu'il n'est qu'un homme dans ce qu'il a de plus mortel et d'éphémère.