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 If Happy Means Hurt, I'm Happy for You | Orion T. Rosier

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MessageSujet: If Happy Means Hurt, I'm Happy for You | Orion T. Rosier   If Happy Means Hurt, I'm Happy for You | Orion T. Rosier EmptyMar 30 Aoû 2016 - 5:05


If Happy Means Hurt, I'm Happy for You
4 août 1997

C
e qu’elle l’avait attendue, cette petite escapade chez lui. Cette petite pause de la réalité brutale qui l'entourait désormais, cette petite chance d’enfin respirer. Pour la première fois depuis le vingt-cinq juillet, Aldabella avait l’impression qu’il lui serait possible de se déconnecter de la pression qui pesait sur ses épaules. Pliant ses vêtements et les engouffrant dans son sac sans fond, elle balaya le petit logement du regard. Dès qu’il avait appris l’incident entre Ghrystal et Gabrielle Rosier, son grand-père s’était emporté dans une colère noire, destructrice, folle. Malgré les protestations d’Aldabella, malgré toutes ses supplications, Oswald restait inébranlable ;  il ne voulait plus de son petit-fils chez lui.  L’aîné avait alors trouvé un petit logis au village d’Avalon et avait plié bagage dès qu’il eut reçu la clé. Sa cadette l’avait regardé partir, assise sur le porche, après lui avoir infligé une étreinte interminable. Piteuse, elle avait regagné l’intérieur de la maison, serrant au creux de sa main un morceau de parchemin sur lequel il était inscrit une adresse. Son adresse.

Seule dans le vestibule, elle avait posé les yeux sur chaque objet qui encombrait les pièces, chaque tableau qui représentait différents membres de la famille Blavatsky -et très peu de Prendergast-, chaque planche de bois qui composait le sol sur lequel elle avait grandit. Elle avait observé le grand escalier, celui qu’elle avait eu tant de mal à escalader lorsqu’elle n’était qu’une jeune enfant. À petit pas, elle s’en était approché et l’avait gravi, avec beaucoup plus de facilité que jadis, et avait gagné l’étage supérieur. La tête baissée, elle avait doucement ouvert la porte de la chambre de Ghrystal et, appuyée contre le seuil, avait constaté que pratiquement rien n’avait changé. Certes, le jeune homme avait vidé les tiroirs de sa commodes et pris sa pensine, mais son lit était toujours fait, comme s’il attendait que son propriétaire vienne le déranger. Aldabella s’était avancée et, du bouts des doigts, avait frôlé chaque meuble, chaque mur, chaque tissu. Elle savait bien que son frère aurait fini par quitter le domaine familial, mais pas comme ça. Pas en se faisant expulser froidement. Pas en se faisant renier de son grand-père. Pas comme s’il avait commis le pire des déshonneurs. Pas comme Fergal.

D’un coup, une panoplie d’images, de pensées, de réalisations avaient envahi l’esprit de la jeune fille et, d’un coup, elle s’était levée du lit et avait regagné sa propre chambre. Saisissant le sac à main enchanté de sa mère, elle y avait fourré ses vêtements, ses parchemins et sa plume favorite, ses uniformes et son insigne. Elle y avait aussi inclut la fameuse robe rouge de sa mère, ainsi que la photographie de ses parents sur laquelle elle la portait. Elle posa les yeux sur son bureau, là où étaient empilés mille et un bouquins sur différentes inventions moldues, sur leur mode et leurs arts. Mais elle ne les apporteraient pas, au contraire ; elle les détruirait. Car elle n’avait plus le temps d’être fascinée par eux, de s’en intéresser. Son devoir était bien trop grand, bien trop lourd pour laisser une place quelconque à une telle forme de divertissement. Baguette en main, prête à y mettre le feu, elle saisit les manuels et les avait lancé au sol, tandis que quelques-uns s’ouvraient sous le choc. Pointant les ouvrages, la blonde allait prononcer la formule, lorsqu’une illustration attira son attention. Sur la page était photographié un drôle de gadget métallique, près duquel il était inscrit : Armes à feu, blanches et nucléaires.

Reconnaissant un fusil semblable à celui d’Oscar Underwoord, Aldabella s’était jeté à genoux et, précipitamment, elle avait arraché toutes les pages de la section. Puis, elle avait mit feu à ce qui, autrefois, était une passion. Elle avait enfilé le sac sur son épaule, plié les pages et les avait cachées au fond du sac, avant de dévaler les escaliers. À peine avait-elle atteint le salon qu’elle remarqua son grand-père, lui qu’elle évitait depuis le départ de Ghrys, baguette à la main. Pointant une photographie posée sur la cheminée, il murmurait une formule inaudible et, curieuse, la Rouge s’était approchée.  Se tenant à l’écart d’Oswald, elle avait jeté un coup d’oeil à l’image et, instantanément, son coeur se serra si fort qu’il lui brûlait la poitrine.

« Non ! »

Sur la photographie, un couple souriait à la caméra, leur deux enfants sur les genoux. Mais doucement, la silhouette du petit garçon semblait disparaître,comme s’il n’avait jamais existé. Paniquée, Aldabella avait  vivement tourné la tête et, avec effroi, avait constaté que la moitié des clichés sur lesquels apparaissait Ghrystal avait été modifiés. Par réflexe, elle s’était emparé du prochain sur la liste d’Oswald et, pour la première fois en dix-sept ans, avait osé confronter son grand-père.

« Mais qu’est-ce que vous faites ? Vous êtes malade ! C’est pas déjà assez de le chasser de la maison, vous voulez en plus le balayer de nos vies ? C’est pas comme ça que ça fonctionne ! »

Sans même détourner le regard de son point fixe, Oswald avait répondu à sa petite-fille de sa voix froide, grave et sévère :

« Aldabella, je comprend ta colère. Mais le geste de ton frère est impardonnable. Non seulement a-t-il arraché sa vie à une innocente, mais  il a surtout nui à nos efforts de laver notre nom. Il nous a sali. Il n’est pas mieux que n’importe lequel de tes ancêtres. »

Serrant les poings, la blonde n’en pouvait plus d’autant d’absurdités, de manipulation et de mensonges. Sa propre colère bouillonnant dans son corps s’était mêlée à un dégoût nouveau qu’elle éprouvait pour lui. Cet homme qui, autrefois, clamait que la famille était le bien le plus précieux sur Terre, agissait maintenant comme le pire des égoïstes. Mais au fond, quel genre de parent bienfaisant était-il pour imposer à ses petits-enfants un destin qu’ils n’avaient pas choisi ? Relevant le menton, la Rouge avait alors craché quelques mots au visage du vieil homme, étant bien conscience de la cruauté de ses paroles.

« C’est facile pour vous, hein ? D’oublier les gens plutôt que de les aider, je veux dire. Vous abandonnez Ghrystal comme vous l’avez fait pour Fergal, non ? »

Et pour la première fois, l’homme avait figé. Seule sa tête s’était lentement inclinée vers elle et son regard confiant et dur avait croisé celui de son aïeul. On ne lisait plus de froideur dans ses yeux ; rien que de la confusion, du dégoût et de la peur.

« Je ne sais pas du tout de quoi tu parles, Aldabella, mais tu ferais bien d’arrêter tout de suite de raconter de telles âner- »

« Oh, pitié ! Vous savez très bien de qui je parle ! Il était votre fils ! Tout comme l’était mon père ! Vous auriez pu aider Fergal, le diriger vers le droit chemin ! Mais vous avez préféré tout abandonner, le laisser à son sort et laisser son sang guider ses actions pour lui ! »

« Tu ne sais rien, rien du tout ! Il a toujours été damné. C'était ainsi et il ne changera jamais. Je ne sais pas comment tu as entendu parlé de lui, mais il est aussi machiavélique maintenant que lorsqu'il était petit. Cet enfant était un démon, Alda. Un démon ! »

« Oh vraiment ? Et est-il comme ça ou l’avez-vous détruit vous même ? »

Le ton des deux Prendergast avait atteint une violence et un volume démesurés mais, suite à la question de la plus jeune, le silence était à nouveau de mise. Plusieurs secondes s’écoulaient où, muets, ils s’observaient. Puis, sans dire un mot, la blonde avait pris chacune des photographies sur lesquelles apparaissent toujours son frère et, une à une, les avaient délicatement glissé dans son sac. Enfin, elle avait gagné la porte et, à peine avait-elle posé la main sur la poignée que la voix du vieil homme avait de nouveau résonné.

« Donc, tu t’en vas aussi ? Très bien. Mais saches que, contrairement à ton frère, tu es toujours la bienvenue ici, si tu le désires. Tu es pleine de potentiel, Aldabella. De talent et de courage. »

Elle avait ouvert le porte et, avant de mettre le pied dehors, avait retourné la tête par-dessus son épaule. Et avec un petit sourire, mi-sincère, mi-odieux, elle avait glissé d’un ton sec :

« Alors pourquoi voudrais-je vivre avec un lâche comme vous ? »

Et elle était partie.


* * *


Elle était seule dans le logement depuis le procès. À genoux sur les couvertures qu’elle avait installé au sol en guise de lit, elle triait les vêtements qu’elle apporterait avec elle chez Orion. Contrairement à son habitude, elle n’avait pas vu grand monde durant l’été, excepté Mara et Flora. Suite aux évènements, elle n’avait pas du tout le coeur à la fête, mais ses retrouvailles avec son petit ami lui offraient un baume au coeur. Il faisait parti de ces rares personnes dont elle appréciait la présence même lorsque la solitude semble être sa seule amie.

Une fois son sac complet, elle revêtit la robe écarlate qu’elle avait porté lors de leur premier véritable rendez-vous. Rapidement, elle avait tenté de coiffer ses cheveux et avait appliqué sa nouvelle dose habituelle de maquillage. La véritable beauté d’une femme, c’est son bonheur, disait-on, mais les cosmétiques coûtent bien moins chers.

Alors, une fois prête, elle saisit ses légers bagages et transplana devant la demeure. Sans attendre, elle cogna le heurtoir et, polie, attendit que l’on vienne lui ouvrir, l’estomac noué. Comme réagirait la famille Rosier en sachant qu’une Prendergast allait passer quelques jours chez eux ? Pendant un instant, elle songea à faire demi-tour mais, au même instant, une silhouette se présenta dans l’embrasure de la porte.

RÉSUMÉ (car j'ai écrit un roman):


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