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 Still sane | bro

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Charlie K. Grant
Charlie K. Grant
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MessageSujet: Still sane | bro   Still sane | bro EmptyMer 17 Aoû 2016 - 18:45


A ce moment, assise à la façon d'un vautour guettant le meilleur moment pour sauter sur sa proie, Charlie était entourée de la plus misérable des communauté, celle que l'on observait entreprendre des approches tout-à-fait souriantes alors que la vérité n'était que ça ne marcherait jamais. Les deux familles si opposées s'acharnaient à échanger des mots de bienveillance tout en sirotant une coupe de champagne, à faire semblant d'être contentes de cette union, l'achèvement d'un amour sincère.

Et Charlie ne participerait jamais à une telle mascarade.

La salle était un véritable soleil artificiel, et les conversations sur les décorations « assurément fabuleuses » ou sur la robe de la mariée qui valait véritablement une petite fortune étaient presque criées pour s'attirer les faveurs de la mariée. Les lustres d'or et les couverts étaient la parfaite illustration de toute la richesse des deux familles qui étaient désormais unies par des papiers signés & des alliances échangées dans des acclamations hypocrites.

Car la dure vérité était que personne ne voulait véritablement de ce contrat, exceptés les heureux mariés. Ceux capables de produire de la magie étaient réticents quant à une alliance avec des moldus, vis-à-vis des derniers événements et du retour au secret. Ils avaient la preuve que ça pouvait mal se dérouler. Après mure réflexion, il avait alors été décidé que la famille Osborn ne serait pas au courant de la supercherie ; les Owen garderaient leur baguette dans une pochette luxueuse ou dans une ouverture d'une veste de smoking, mais ne l'utiliseraient qu'en cas d'extrême nécessité. Et tout le monde était absolument ravi & soulagé de ne pas avoir à dévoiler leur vraie nature à ces moldus, pour certains. A ces barbares, pour d'autres, plus hostiles. Ça l'aurait certainement été pour ses grands-parents maternels ; s'ils avaient daigné répondre par la positive – mieux, répondre tout simplement, à la missive portant l'invitation pour le mariage de leur fille.

Dommage, elle aimait bien sa grand-mère.

Charlie était adossée à son fauteuil molletonné, déjà à table, attendant impatiemment que toutes ces festivités énervantes se terminent. C'était juste un mauvais instant, et elle se devait de rester d'un calme certain. Au moins pour sa très chère mère. Celle qui lui avait caché toute cette célébration, le visage serein, comme si elle connaissait la façon avec laquelle Charlie allait réagir ; après tout, elle n'avait pas eu tout-à-fait tort. Si la complète décision lui avait appartenue, et sans aucune limite, elle n'aurait même pas assisté à la cérémonie.

Pire ; elle aurait tout fait pour ne pas que ça se produise.

Comme un miracle que l'on n'attendait plus, la jeune femme à la crinière d'or fut plus ou moins sauvée de son ennui mortel par son jumeau ; il était habillé correctement, plus qu'à son habitude en tout cas, et sa tenue contrastait avec ses vêtements habituels, ceux qu'il revêtait avec l'arrogance et l'allure rebelle propres aux jumeaux Grant. Il la regardait avec cet air mi-amusé mi-inquiet ; il ne se faisait pas de soucis pour Charlie, mais plutôt pour son attitude imprévisible.

« Alors ? Comment vont les nouveaux mariés ? Trouvent-ils le champagne à leur goût ? » lança-t-elle avec son insolence imperturbable. « Remarque, vue le prix qu'il a coûté, ça devrait aller. » Elle balaya la discussion en avalant une nouvelle gorgée de la boisson onéreuse, et tenta de détourner le regard de son frère, en vain. « Quoi ? »

S'il comptait essayer de la raisonner, ou pire, de la faire arrêter de boire, il se mettait le doigt dans l'œil.
(c) AMIANTE


Dernière édition par Charlie K. Grant le Jeu 18 Aoû 2016 - 18:12, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Still sane | bro   Still sane | bro EmptyMer 17 Aoû 2016 - 23:31

Les vœux avaient été échangés, les alliances offertes. Jusqu’à ce que la mort les sépare, donc. Comme son grand-père s’était pas pointé, c’était lui qui avait mené sa mère à l’autel. Stevie était tout fier, dans son costume taillé sur mesure. Il pavanait comme un paon en goguette. Mais l’émotion l’avait rattrapé quand sa mère l’avait regardé. Un regard plein de tendresse maternelle, qui voulait dire merci. Il avait hoché doucement la tête, comme le fils humble qu’il devait être. Parce qu’il lui devait tout, finalement. Et en ce jour si spécial, il était heureux. Heureux que sa mère puisse profiter à nouveau de tout ce que la vie avait de meilleur. Merlin, elle le méritait amplement.

Après une cérémonie simple, mais non sans charme, le blond fit un tour aux toilettes. D’un geste soulagé, il dénoua son nœud papillon. Il s’offrit son plus beau sourire dans le miroir. Belle prestation, beau gosse. Son estomac gronda ; ça tombait bien, le repas n’était plus qu’une question de minutes. Et ça promettait d’être fameux. Le Grant allait s’en mettre plein la panse, c’était clair, net et précis. Jusque-là, tout allait comme sur des roulettes. Les invités, quoiqu’un peu sur la réserve, s’amusaient comme ils pouvaient. De toute façon, les mariages ça rendait forcément de bonne humeur. Et si y en avait un qui osait gâcher le jour de sa maman, par Morgane, il le crucifierait sur place. Malheureusement, Stevie savait qui surveiller.

Allez, on repart en piste. La chemise ouverte sur la base du cou, le nœud négligé, il sortit les mains dans les poches. Sa mine s’éclaira à l’odeur des plats tout juste servis. Les mariés avaient concocté un bon repas ; quelque chose digne d’un mariage quoi. Des trucs chers, aromatisés à mille épices, qui seraient engloutis en moins de temps qu’il en fallait pour dire Fizwizbiz. C’était ça le plus triste, dans l’histoire. Et il serait en première ligne à la course de l’engloutissement. Ses yeux bruns tombèrent sur sa jumelle, plantée au milieu de la foule. L’air mauvais, les mâchoires serrées. Une poupée de rage glissée dans une robe et des talons. Dans un rire enfantin, il lui répondit :

« - Allez fais pas la tête ; profite de la bouffe et du reste. Fais voir ce champagne ! Le geste dans la parole, il lui faucha son verre et le vida d’une traite. Gloup. Sa langue claqua de délectation. Eh c’est vrai qu’il est bon ! Me regarde pas comme ça, j’vais t’en chercher un autre. »

Le jumeau s’exécuta joyeusement. L’insouciance d’un gamin et l’allure d’un grand. Quel combo, mesdames et messieurs. Malgré sa bonne humeur, il avait senti toute la tension émanant de Charlie. Tension, et encore, le mot était faible. Elle allait exploser d’un moment à l’autre, il en était sûr. Pas qu’il craignait le pire, non ; il connaissait sa sœur par cœur, c’est tout. Elle ne manquait jamais une occasion de faire du bruit. Là, c’était le moment idéal. Quelque part, comment lui en vouloir ? Tous lui avaient servi des mensonges par paquets de dix, jusqu’à Noël. Et avec le sourire. Fallait qu’il la devance, qu’il lui coupe l’herbe sous le pied. Deux coupes pétillantes dans ses mains, Stevie en tendit une à la blonde.

« - Bon alors, à quel moment tu comptes nous faire ton one woman show ? » ironisa-t-il en trempant ses lèvres dans le liquide doré. C’était quitte ou double.
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MessageSujet: Re: Still sane | bro   Still sane | bro EmptyVen 19 Aoû 2016 - 15:42


Pouffant exagérément devant tant d'audace, la jeune femme se vit se faire arracher des mains sa seule préoccupation de la soirée. Elle lança un regard mauvais à son frère, élégant & tout-à-fait énervant, tentant un « putain rends-moi ç- » mais beaucoup trop tard, le liquide plongeant déjà dans sa gorge à nue. Il avait déjà retiré cet ignoble nœud papillon d'un noir affreusement classique – les cravates, sérieusement, tout le monde portait des cravates.

Pourtant, elle ne pouvait lui retirer qu'il était presque mignon, avec ce sourire niais collé au visage et cette figure d'autorité un peu invraisemblable ; il ne voyait pas encore les problèmes auxquels ils allaient faire face avec cette alliance malsaine, aveuglé par l'épanouissement de leur mère adorée. Et comme d'habitude, Charlie allait être là pour ramasser à la petite cuillère Johanna, plus fragile encore qu'à la mort de leur père, lorsque ce traître de Simon la jettera. Ce n'était que passager, et plus tôt ce malheureux événement arriverait, plus facilement elle se remettrait de son cœur brisé à nouveau par un homme.

A peine eût-il fini sauvagement le verre de Charlie, qu'il déclarait, amusé, qu'il allait lui en chercher un autre. « Qu'est-ce qu'on se marre dis donc. » Bah voyons, l'ennui était tel qu'elle parlait toute seule à présent. Il fallait vraiment qu'elle se tire. Chassant l'envie de voler une – ou deux – bouteille et de s'enfuir en courant de ces atroces festivités, elle se saisit de l'offrande de son frère ; le regard définitivement toujours aussi mauvais. Avec la plus mauvaise foi, elle attrapa son nouveau verre, avec un sec « Merci. »

Sa bonne humeur était écœurante. Si bien que Charlie avait l'impression qu'il brillait ; une lumière un peu aveuglante, à laquelle la jumelle avait du mal à résister.

Elle passa ses mains dans ses cheveux admirablement coiffés – elle avait quand même un minimum de dignité. Elle réajusta sa robe d'un gris clair, qu'elle avait soigneusement choisie pour son prix astronomique, car c'était la carte de Simon qui régalait.

Et, alors qu'elle sentait le regard attentif et intrusif de son frère, elle ne faiblit pas ; elle ne le regarderait pas dans les yeux, elle ne lui laisserait pas la chance de percer ses iris sombres, qui reflétaient certainement son impatience à foutre un bordel pas possible, et l'animosité qu'elle ressentait à la simple vue de Simon à moins de dix mètres de sa mère.

« Je ne vois pas de quoi tu parles – sérieusement, je suis calme là, tu vois ? » elle ressortit ses mains de dessous la nappe, exhibant une parfaite manucure, anormalement confiante. Bizarrement, lorsque la blonde s'énervait elle avait tendance à trembler de colère, du moins quand cette dernière était incontrôlable. Et ; il n'y avait que Stanislas pour totalement la calmer ; elle tremblait. « merde » et son cœur battait la chamade. Mais elle n'explosait pas, pas encore, et elle devait avouer que c'était vraiment déstabilisant.

« Tu sais quoi ? Pourquoi ne vas-tu pas fanfaronner autour de la jupe de maman, tu le faisais si bien jusque là. » Elle sortait les crocs. Pourtant, elle n'avait aucune raison d'en vouloir à Steven, mais il était là, en face d'elle, et il avait l'habitude d'encaisser les attaques de sa sœur en furie. Elle avalait d'une traite son verre, justifiant ainsi son éloignement de la table. Elle se dirigea vers le buffet des apéritifs ; elle n'avait même pas faim de toutes manières, et se resservit un énième verre de champagne, ce si bon et si doux champagne. Elle croisa le regard de sa mère un court instant, et leva les yeux au ciel en guise de réponse à son sourire forcé ; oh, sa manière de se comporter ne lui plaisait assurément pas, mais était-ce bien la première fois qu'elle décevait sa mère ?

Elle attrapa un des plats avec des amuses-bouche, ses talons claquèrent, et elle retourna à sa place, son frère s'étant décidé à s'asseoir. Elle hésita ; elle hésitait beaucoup trop ces temps-ci. Elle n'était plus sûre de rien, elle avait des regrets, et doutait. Et, par Merlin, c'était fatigant.

« Tiens, tu me fais de la peine avec ton ventre qui gargouille à quinze kilomètres. » plaisanta-t-elle. Ils avaient commencé à servir les entrées, mais ils attendaient certainement que les mariés viennent s'asseoir pour débuter le festin. « Alors, comment ça se passe entre les moldus & les sorciers ? » pas qu'elle en avait réellement quelque chose à faire, mais ça faisait passer le temps plus vite, alors elle s'accorda une petite discussion plus intéressante que le fixement de la mise en place des assiettes.
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MessageSujet: Re: Still sane | bro   Still sane | bro EmptyDim 21 Aoû 2016 - 15:41

Charlie, calme ? C’était une si bonne blague que le blond eut une exclamation ironique. Bon, fallait pas trop qu’il la titille quand même. Si elle lui éclatait au visage, ce serait chiant à gérer. En plus, ce serait uniquement de sa faute. Restons prudent et à l’affût ; tout pouvait dégénérer très vite. Il suffisait d’une pichenette dans l’égo de sa sœur. Stevie souhaitait pas que ça parte en live ; mais il avait l’intime conviction que ça se passerait pas bien. C’était pas possible que sa furie de jumelle puisse se contenir aujourd’hui. C’était le point culminant de l’amour entre Simon et leur mère. Parallèlement, l’irritation de Charlie devait frôler son paroxysme. Et lui, au milieu de tout ça, il doutait. En vrai, il voulait juste que tout le monde range son venin dans sa poche. Juste l’espace d’un aprèm. C’était vraiment trop demander ?

Vexée à demi, sa sœur essaya de se justifier. Rien à faire ; il savait que c’était qu’une question de temps. A un moment T, il se passerait quelque chose, et elle péterait une durite. Devant les invités, au regard tous, sans pression. Reine des tribulations infernales, elle jouerait son rôle parfaitement. Souriant à sa réflexion, il n’ajouta rien. A quoi bon s’embêter à rentrer dans son jeu ? Là, il avait la flemme de jouer à chien et chat. Donc il laissa couler, en espérant qu’elle penserait à lui rapporter à bouffer. Le regard perçant, il observait la réception en sirotant son champagne. Chaque gorgée révélait une nuée de fines bulles dansant sur sa langue. Il se répétait mais Merlin, il était foutrement bon !

La démarche claquante de sa frangine attira son oreille. Personne d’autre pouvait porter des talons et les faire sonner comme des éperons. Stevie se mit à trépigner sur sa chaise, voyant qu’elle rapportait un plateau bien garni. Goinfrage imminent, impact dans 3, 2, 1… Il s’empara du premier petit four venu, et l’engloutit avec plaisir. Puis il s’en enfourna cinq d’un coup. Comment ça, le respect ? Il est parti par là ; bon courage pour le rattraper. Tout en mâchonnant du saumon fumé, il la gratifia d’un « Merchi choeurette. », la bouche remplie et les lèvres grasses. L’estomac moins vide, Stevie s’essuya la bouche, feignant l’hypocrisie bourgeoise. Une autre lampée d’alcool pétillant.

« - Ça se passe pas trop mal. Enfin, les sorciers sont tendus mais je t’apprends rien. ‘Suffit de les regarder, prêts à bondir sur leurs baguettes pour certains. Ses yeux se perdirent un instant dans l’assemblée, avant de revenir sur la blondasse. Tu sais… commença-t-il, plus sérieux que jamais, j’suis désolé. De t’avoir caché tout ça. Je sais que c’pas à moi que t’en veux le plus, mais voilà, j’te le dis. »

Les mariés firent enfin leur apparition, prenant place dans des applaudissements timides. Coupé dans sa tirade, Stevie leva sa coupe de champagne vers sa mère. Celle-ci lui répondit avec un sourire comblé, qui s’affaissa un peu en voyant sa fille. Le moment des discours, des courbettes, de l’hypocrisie générale était venu. Tour à tour, les gens se lèveraient pour souhaiter un futur rose bonbon aux jeunes mariés. C’était le boulot de Charlie de râler, mais lui aussi, trouvait ça abusé. Leur beau-père ouvrit la marche, remerciant, riant, déclamant. Doucement, le Grant se pencha à nouveau sur la Grant :

« - T’es pas obligée d’être une plaie aujourd’hui, tu sais. Ça tient qu’à toi. »

Au moins, ça aurait le mérite de la faire cogiter un peu. Émue, Johanna semblait apprécier les mots de son mari. Le micro passa de mains en mains, jusqu’à Steven. Haussant un sourcil, il s’empara du haut-parleur moldu. Évidemment, il avait prévu de jouer encore la carte du fils parfait. C’était de bonne guerre, remarque. Dans quelques jours, il pourrait retourner saccager Poudlard. Encore un effort.

« - Steven Grant, fils de la plus belle mariée de la journée. Mais attendez, y en a qu’une ! fit-il en feintant la surprise. Je suis très heureux de voir ma mère prendre un nouveau départ, parce qu’il n’est jamais trop tard. Voilà, j’ai pas grand-chose de plus à dire… Je vous souhaite le meilleur, même si dans le contrat, y a marqué pour le meilleur et pour le pire. »

Satisfait de son petit discours improvisé, il se rassit aux côtés de Charlie. L’air sérieux, presque implorant, il lui tendit le micro. Dans ses iris brunes, on pouvait lire sa détermination à la convaincre de pas tout foutre en l’air. Mais il avait un mauvais pressentiment, qui lui chatouillait les tripes. De toute façon, personne pourrait l’empêcher de vomir sa rancœur. C’était à elle de faire son choix. Et son frère comprendrait toutes les options ; comme toujours.
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MessageSujet: Re: Still sane | bro   Still sane | bro EmptyVen 2 Sep 2016 - 19:47


« Ce n'est pas de ta faute » et c'était la vérité ; si dans la précipitation elle avait regardé son frère avec le même dégoût que celui qu'elle offrait désormais à Zyskowski, elle n'avait jamais réellement eu de doutes à ce sujet-là ; lorsqu'elle avait subitement relâché l'argenterie dans un fracas d'entrechoquements violents, l'idée même d'en vouloir à son frère ne s'était jamais immiscée dans son esprit empli de rage. Et, maintenant qu'elle connaissait le vrai « amour » que lui portait sa mère, la confiance infime qu'elle lui confiait, elle savait que Steven était le seul à pouvoir la comprendre, la pardonner, et la soutenir ; et elle n'accepterait pas ses excuses inutiles ; parce que justement, elles étaient inutiles. « T'as pas à t'excuser, vraiment. »

Elle avançait son énième verre de liquide pétillant à ses lèvres lorsque des acclamations & des applaudissements retentirent dans la salle ; les mariés étaient accueillis à la façon un véritable couple royal, majestueux, dans le miroitement des verres de cristal transparents & dans les rayons de lumière des lustres. Agitée, elle y voyait plutôt toute l'hypocrisie dissimulée sous des compliments d'exagération et des cris de joie, ceux que l'on se précipite à formuler lorsque l'on y voit une bonne opportunité ; un investissement sur la durée, un mariage longuement préparé. Car les parents de Johanna avait une fortune relativement confortable, qu'ils avaient vraisemblablement oublié de partager avec leur fille - étaient-ils au courant, tous ces gens ? - et la blonde avait la nette impression d'être dans un dîner organisée par l'aristocratie sorcière.

Son attention, pourtant activement captivée par la vision des mariés, s'était détournée de la scène. Dorénavant portée sur son frère jumeau, il s'agissait de ne pas s'énerver à ses paroles murmurées à la façon de reproches sur un sujet qui ne s'était pas encore réalisé, mais de faire la part des choses – de comparer les bons et les mauvais avantages qui naîtraient dans l'absurde cas où elle accepterait ou n'accepterait pas de faire plaisir à son frère ; il n'était plus vraiment question d'être obligeante avec sa mère, que ce soit dans une salle de fête remplie d'invités nerveux ou dans une maison décorée de tapisseries précieuses.

Elle avait finalement baissé la tête, cachant son visage de sa chevelure blonde pour obtenir plus d'intimité, et peut-être - surtout pour ne pas être influencée ni par son frère, ni par le reste de sa famille, tandis que de l'autre côté de la table s'agitait un parfait petit mari, souriant & tout-à-fait niais dans sa démonstration sentimentale. Charlie passa alors une main nerveuse dans ses cheveux, écoutant le discours de son frère qui lui arracha les prémisses d'un sourire, qui s'effaça aussitôt de son visage maquillé lorsqu'elle se rendit compte de ce qu'elle était en train de faire. Même dans les pires circonstances, ce morveux avait toujours réussi à relativiser. Putain de Gryffondor. Steven ne l'avait tout de même pas faite douter, n'est-ce pas ?..

Il lui avait été impossible de retrouver une once d'apaisement, pourtant ; Stevie lui passait le micro, un regard implorant, alors qu'elle sentait son cœur rebondir contre sa poitrine, mais elle ne voulait pas lui donner cette chance, pas à un moldu. Parce qu'il allait tout gâcher, les hommes gâchaient tout à un moment ou à un autre de toutes façons ; Simon n'était pas l'exception à la règle. Alors il la rejetterai, encore, mais cette fois-ci Steven se débrouillerait. Charlie n'en avait plus rien à faire ; les amours perdus de sa mère ne regardaient qu'elle et sa conscience, et qu'elle ne vienne pas l'implorer de la pardonner lorsqu'elle sera en incapacité de se débrouiller seule.

Alors il lui fut nécessaire de reprendre ses esprits avant de s'emparer de l'objet si convoitée ; elle déplia un morceau de papier qu'elle avait délaissé dans sa pochette brillante, puis en relut les grandes lignes ; elle s'attarda ensuite sur tous les regards hostiles penchés sur elle – sur sa future-belle famille, comme s'ils l'avertissaient de prendre la meilleure des solution. Et, elle n'avait plus vraiment besoin d'une menace pour choisir ce qui était le mieux pour elle ; pour Steven ; pour sa propre mère, celle qui pleurait encore son premier amour décédé il y avait à peine quelques années auparavant. Alors elle plongea ses yeux brûlants dans ceux de celle qui avait toujours été un modèle infaillible pour sa fille, et qui avait lamentablement perdu sa confiance.

Très vite, la Charlie monotone & agacée laissa place à la jeune fille de dix-sept ans un peu têtue, un peu niaise, celle qui était heureuse de voir sa maman comblée & réconciliée avec elle-même. Elle étira ses lèvres en un sourire radieux, laissant briller ses yeux de larmes de joie ; ou de tristesse. « Félicitations maman. » déclara-t-elle, la voix tremblotante et un rire nerveux s'échappant.

Elle s'excusa auprès de tous les invités, et se leva de table, feignant une envie de prendre l'air. Personne ne la contredit, et elle s'en réjouit. Charlie s'empara de son sac puis de son manteau de laine, et disparut de la vue de tous, puis s'engouffra dans la fraîcheur de l'extérieur baignant dans la nuit. Elle avait fait ce que tout le monde attendait d'elle depuis la remise des alliances ; elle n'avait plus rien à faire ici. Elle sécha ses fausses larmes, qui avaient fait couler son étincelant maquillage, puis sortit son paquet de cigarettes de sa pochette. Elle en saisit une, à peine ressemblante à la façade qu'elle avait offert quelques minutes avant.
Et, elle oublia presque qu'elle n'avait pas fumé depuis Poudlard ; comme si arrêter allait le ramener. Comme si ça avait toujours été de sa faute. Un souvenir définitivement trop douloureux.
Elle laissa un filet de fumée âcre s'échapper de ses lèvres, puis elle marcha, s'éloignant au fur et à mesure de la salle de fête ; elle ne comptait pas réellement revenir s'asseoir pour déguster des légumes mijotés, ou bien de la viande tendre & grillée. Elle avait précisé son besoin de prendre l'air ; et c'était exactement ce qu'elle faisait.
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MessageSujet: Re: Still sane | bro   Still sane | bro EmptySam 17 Sep 2016 - 11:42

Le suspens était à son comble. Du moins, pour les proches de la belle demoiselle qui avait le micro dans ses mains. C’était limite si elle savait pas quoi en foutre. Puisque l’objet représentait symboliquement le totem de paroles accordées au couple. Steven l’avait vue trembler alors qu’elle se hissait de sa chaise. Il avait vu son regard s’illuminer de doute, et sa lèvre frémir d’hésitation. Enfin, son frère avait assisté au chancellement de sa rage d’acier. Personne d’autre ne l’avait remarqué. De toute façon, eux, ils étaient là juste pour vivre du bonheur par procuration et se goinfrer. Les mariages étaient des aimants à frustrés sentimentaux. Son regard lâchait pas Charlie, et il avait l’espoir qu’elle se range à son conseil. Prends sur toi ; grandis un peu.

Heureusement qu’il lui avait pas balancé ça, en fait. Mais le Lion connaissait sa sœur par cœur ; il était elle et elle était lui. C’était là toute la particularité des jumeaux, lecteurs. Il y avait d’infinies façons de braquer cette vipère des neiges. Pourtant il pouvait se targuer de se faufiler entre les écueils sans une égratignure. Bon, ça fonctionnait pas tout le temps. En tout cas, ça valait la peine d’essayer, même si le Grant jouait avec le feu. Un feu aussi mordant que l’hiver, brûlant d’une intensité froide. Et même si ce Feudeymon voulait sa perte, let it be. Peu importe ce qu’elle allait faire, il l’aimerait toujours d’une tendresse de frère. Ce qu’on faisait pas par amour, j’vous jure.

Deux mots s’élevèrent alors dans l’air, au-dessus des murmures interrogateurs et impatients. Un blanc, suivit naturellement du bruit des talons de la Grant qui fuyait l’assemblée des niaiseries futiles. Steven s’était raidit dans son siège, surpris par cette solennité nouvelle. Contre toute attente, elle l’avait écouté. Elle avait pris le temps d’évaluer, de poser la situation à plat et avait choisi le bien commun. Et il savait que ça lui avait coûté, de ravaler ses mots. C’était tellement pas son genre. Johanna et lui échangèrent un regard ; ils s’accordèrent à distance pour qu’il aille la rejoindre. Même sans l’accord de sa mère, il y serait allé. Hors de question de laisser sa jumelle errer toute seule. En plus, ça lui faisait une excuse pour se tirer. Merci Charlie.

Son allure tranquille trahissait sa nervosité. Stevie se forçait à marcher au rythme de l’insouciance, pour apaiser son inquiétude. Le craquement des brindilles sèches ponctuait ses pas. S’il était foutrement fier de la décision de sa frangine, il trouvait ça interpellant. Il avait envie de lui dire tout ça, parce que c’était important de reconnaître les efforts des gens. Surtout d’une nana aussi explosive que la blonde. Petit paquet de C4. Un sourire débile s’étala sur son visage quand il la distingua entre les ombres. La lune taillée en croissant faisait office de veilleuse pour le monde de la nuit. Un filet gris s’écoulait des lèvres maquillées de la jeune fille, inerte. Sans un mot, il se posa à sa gauche. Le silence régna quelques instants, avant que Stevie ne parle :

« - Merci. Petite pause, le temps qu’elle capte. Je m’doute que ça a été dur pour toi. Mais tu l’as fait, et c’était la meilleure chose à faire. »

Peut-être qu’il aurait dû se lancer dans un grand discours. Limite une ode à sa bienveillance spontanée. Mais non, c’était pas le genre de la maison. On perdait pas de temps à se dire des évidences. Et puis, les confessions de ce style menaient inexorablement à des effusions. Ça non plus, c’était pas leur tasse de thé. Les actes valaient tellement plus que les paroles, finalement. Avec tout la maladresse d’un frère, Steven attrapa Charlie par les épaules et la ramena contre lui. Il riait aux éclats, et lui déposa même un baiser ventouse sur le front. C’était un truc de gamins qu’il avait gardé, elle détestait ça. Peut-être parce qu’ils avaient plus l’âge pour ces conneries. Ou parce que ça lui rappelait des mauvais souvenirs. En tout cas, , elle l’avait mérité. Il lui offrit un sourire sincère et rempli de félicitations muettes. Charlie avait eu la force de remettre ses émotions à plus tard, et avait fait passer le bien de sa mère avant tout.

Tout n’était pas complètement cassé, alors.

« - Tu veux pas qu’on aille marcher un peu ? J’en peux plus d’être assis moi. » proposa-t-il en s’étirant d’une féline façon.
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MessageSujet: Re: Still sane | bro   Still sane | bro EmptyDim 9 Oct 2016 - 16:45


Silencieuse, la cigarette entre ses lèvres rouges, elle savait qu'il arrivait ; c'était ainsi qu'ils fonctionnaient, ça avait toujours été ainsi, depuis leurs premiers pas – lorsque l'un était dans le mal, l'autre était là. Une simple connexion qui les liait à jamais, un regard, des paroles, peu importait. Charlie avait toujours su le moment où Steven avait besoin d'elle ; l'inverse était aussi vrai. C'était aussi rassurant qu'énervant, parfois.

Pourtant elle n'avait pas envie de parler, sa simple présence avait suffi à apaiser ses pensées malades. Son parfum d'homme, son costard chic, & ses cheveux qui dénotaient tellement ce tableau impeccable – Charlie pouvait parler avec son maquillage qui avait coulé sur ses joues blanches.

« Ne me remercie pas. » la fumée laiteuse s'était échappée de sa bouche en même temps que ces trois mots ; les mêmes qui résonnaient dans sa tête depuis qu'elle avait quitté la chaleur de la salle de fête. Il ne voyait pas encore la tempête qui s'approchait de cette famille – Charlie la voyait arriver, grondante, sauvage, destructrice. Elle n'avait pas fait ça pour lui ; ou pour sa mère ; ou encore pour Simon, mais juste pour elle. Pour son bonheur. Pour son avenir. Ne comptait dorénavant que son bien-être. Et, oh, le moment venu, Charlie offrira à sa mère ce regard de dégoût, celui qu'elle n'aurait jamais cru devoir adresser à un membre de sa famille, quelques mois plus tôt.

Cette famille était brisée depuis longtemps, seul Steven s'obstinait à y voir de l'espoir, et à en ignorer les fissures qui ne faisaient que s'agrandir.

Le Gryffondor était bien naïf, et la Serpentard ne lui couperait pas les ailes. Il les perdrait dans sa chute.

Finalement, surprise par tant d'amour de la part de son frère – c'était comme ça, les Grant n'aimaient pas toutes ces preuves d'amour qui mettaient tout le monde mal-à-l'aise, pourtant il l'attrapa maladroitement dans ses bras, un sourire collé au visage & un éclat de rire déstabilisant, alors Charlie ne sut pas tout de suite comment réagir. C'était anormal, car même après la mort de leur père, jamais une telle chose ne s'était produite. Ils avaient une relation particulière, et ce soir, la Serpentard avait prouvé qu'elle était digne de son nom. Digne d'avoir un frère comme lui.

Et Charlie ne voulait pas changer ça, leur lien, leurs chamailleries, alors à son tour, elle lui prouva à quel point elle tenait à lui, et le repoussa gentiment.

« Barre-toi, imbécile. » déclara-t-elle, tout en lâchant un léger gloussement. Un instant, ils restèrent là, à se regarder, le regard perdu dans le néant de celui de l'autre – mais très vite, Charlie ne put soutenir l'insistance de celui de son jumeau, il ne fallait pas qu'il le voit. Ce désespoir, nourri de la tristesse du deuil depuis deux mois. La vérité était qu'elle n'était pas prête à retourner en cours, dans quelques semaines. C'était trop tôt, trop douloureux.

« - Tu veux pas qu’on aille marcher un peu ? J’en peux plus d’être assis moi. » Elle défaisait cette coiffure qui lui tirer les cheveux depuis le début du mariage, et tira une autre latte de sa clope, un sourire rageur. « Oh, parce que tu croyais que j'allais y retourner, en plus ? J'ai déjà assez pris sur moi aujourd'hui. » le menton haut, le regard brûlant ; il ne la contredirait pas, à moins d'attiser cette haine qu'il avait réussi à apaiser lors de son étreinte furtive.

De l'extérieur, elle entendait encore les cris d'acclamations des invités – qu'ils baignent dans le mensonge, parfait. Puis, elle écrasa sa cigarette à terre d'un mouvement sec du talon & commença à marcher, en échos avec ses paroles ; elle n'avait rien d'autre à faire de toute façon, et elle ne comptait pas revoir le visage réjoui de sa mère de si tôt. Leurs pas arrogants fouettaient le goudron, et Charlie éluda.

« On sait très bien où tout ça va nous mener, Steven. » Pause. Le temps qu'il capte. « C'est ta merde maintenant. » Et elle le pensait, elle se le jurait intérieurement, une promesse silencieuse. Elle n'interviendrait plus ; ce n'était pas ses affaires, puisque l'on avait pris l'habitude de la tenir à l'écart. Qu'ils aillent tous se faire foutre.

Ils n'étaient qu'à quelques minutes de la maison, alors Charlie n'hésita pas. « Je rentre – tu viens ? » demanda-t-elle, plus par politesse qu'autre chose ; elle savait très bien que contrairement à elle, le petit fils à sa maman resterait pour assurer la mise en forme des verres de champagne, évidemment, mais qui ne tente rien n'a rien.

Qu'elle ne s'y habitue pas trop, elle ne lui lècherait plus jamais les bottes.
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MessageSujet: Re: Still sane | bro   Still sane | bro EmptyDim 9 Oct 2016 - 18:44

Il y avait eux, et puis le silence qui les englobait. On entendait que le sifflement du vent dans les hautes herbes séchées par le soleil d’été. De temps en temps, un croassement venait rappeler l’ambiance animale de la nuit. C’était son moment préféré de la journée ; un paradoxe parmi tant d’autres. Stevie sentait bien que ce mutisme partagé était lourd de paroles secrètes. Comme des murmures immatériels qui se faufilaient jusqu’à son cerveau. Ou peut-être que c’était l’écho de ses propres pensées. Le léger sourire qui étirait ses lèvres témoignait de son apaisement. Il était le calme, elle était la tempête. & là c’était une phase de calme avant la tempête, c’était certain. En levant les yeux au ciel, il rectifia :

« J’te demande pas d’y retourner, patate. J’te demande d’aller marcher. »

Et ouais, tu peux continuer à m’incendier du regard, frangine. Ça m’empêchera jamais de te tenir tête. Même si je sais que ça fait partie des objectifs de ton existence ; tu te fous le doigt dans l’œil jusqu’au coude. Il fit alors une grimace qui déforma son visage, pour se moquer. Steven, la plus belle de toutes les gargouilles de chair. Satisfait de son imitation, il lâcha un rire essoufflé, comme si il s’auto-fatiguait. C’est que ça pompait du carburant, d’être parfait. Tourné vers la fête qui se déroulait sans eux, il se laissa distraire un instant. Les lumières lointaines projetaient des ombres difformes, qui se mouvaient irrégulièrement. Aussi envoûtant que futile, ce détail. La mise à mort du mégot de Charlie détourna son attention de cette danse ténébreuse. Par instinct, il lui emboîta le pas, un peu en retrait.

Tout est bien qui finit bien, n’est-ce pas ?

La marche s’était naturellement transformée en retour à la maison. De toute façon, ils avaient nulle part d’autre où aller. Aucun des deux Grant avait le cœur à faire la fête, décidément. Pour des raisons bien différentes, cependant. Le blond, de son côté, se sentait hors contexte rapport à cette célébration. En fait, il avait l’impression qu’il devait choisir son camp. Charlie, ou les autres. Mais lui il voulait pas faire de choix ; ça avait aucun sens. Même si par défaut, il s’était retrouvé contre sa jumelle, en lui cachant ce mariage. Disons qu’il avait juste voulu esquiver tout ça, rester en dehors des engueulades. C’était pas à lui de lui annoncer ça, mais à leur mère. C’était pas sa responsabilité. C’était pas sa croix. C’est tout.

« - C’est pas ma merde, Cha. C’est pas la tienne non plus. C’est la nôtre et surtout celle de maman et de Simon. On est tous impliqués dans le bon fonctionnement de cette famille. Tous. »

Le Stevie appuya sur le dernier mot exprès, le regard droit et les mains dans les poches. C’est qu’il était convaincant, dans son costard. Un vrai petit homme. Mais il savait bien que le dialogue ne serait pas à l’honneur ce soir ; la jeune fille avait déjà fait des efforts titanesques. Fallait au moins lui reconnaître ça. Elle l’avait surpris dans le bon sens du terme. Un énième sourire se dessina sur sa bouche à l’attention de sa sœur. Ah Merlin, Stevie pouvait pas laisser sa mère toute seule, surtout pas aujourd’hui. Déjà que sa fille avait fui la soirée, si son fils faisait pareil, ça serait un réel coup dur. Allez Grant, prends sur toi, et va rejoindre la reine de la journée pour la rassurer.

« - Non, je vais y retourner. M’man doit s’inquièter, de pas nous voir revenir. T’inquiète, j’reviens juste après lui avoir dit qu’on est rentrés. Il lui fit un petit signe de la main, et se mit à marcher d’un bon pas. Sans se retourner, il leva la voix. J’nous ramène une bouteille de champ’ ! »

Steven haussa son nez vers le ciel tacheté de perles d’argent. Certaines brillaient plus fort que d’autres. Il respirait à pleins poumons l’air plus frais de la nuit. Il avait une impression de mission accomplie, quelque part. Fier, d’avoir pu convaincre Charlie de ne pas faire imploser la fête. Heureux, d’être parvenu à conserver l’équilibre fragile entre les deux camps. Vraiment, c’était une belle soirée.
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