Isolde Mayer

Le caractère enjoué et un peu trop adolescent d’Isolde a été mis à mal au long de l’année, et l’enfermement estival a durci ses traits d’une ferme détermination à se sortir du piège d’Haveirson. Cette volonté a enterré l’apathie qui l’a menacée plusieurs fois dans l’année, face à un contexte politique qui lui semblait désespéré. La jeune femme a relevé la tête hors du sable où elle avait tenté de s’enfouir : sa détermination endormie est désormais bien ancrée dans son caractère. Elle a gagné en résilience, et en ressortira avec une joie plus calme, moins exubérante, plus adulte et moins adolescente.

Mais sa douceur est restée intacte, et elle y tient précieusement ; comme un rempart qui lui assure son individualité, comme un pied de nez à ceux qui déclarent la violence inévitable. Ses accès de colère sont rares et souvent dus à une mauvaise tendance à intérioriser ses frustrations jusqu’à ce qu’elles n’éclatent. Elle n’a cependant fait preuve de violence physique qu’à une seule occasion, préférant user des mots (dans les deux cas, il faut bien l’avouer, elle n’est pas franchement impressionnante).

La jeune femme extravertie et sociable est appréciée par ses pairs, mais sans être forcément très populaire : elle apprécie d’être estimée, mais ne le recherche pas spécialement. Son affabilité, sa joie de vivre et sa bienveillance lui permettent de se lier rapidement et d’entretenir des bonnes relations avec les élèves et les professeurs apprécient sa curiosité et son sérieux au travail ; sa confiance en elle et son aisance lui permettent de s’adapter facilement. Et, avantage certain dans une université, elle se laisse facilement entraîner dans des beuveries (et les échecs cuisants (tousse tousse) qui peuvent en découler). Elle craint peu le jugement des autres, mais plutôt les conséquences qui en découlent – trois ans de harcèlement scolaire et de moqueries à Poudlard à cause de sa bisexualité et de son statut de née-moldue lui ont appris la discrétion et la prudence. Au cours de l’année, elle n’a laissé voir que ce qu’elle considère peu risqué : sa tenue vestimentaire un peu hétéroclite, mélange de couleurs vives, de vêtements pratiques ou classiques et d’une pointe de customisation, son rire facile et sa tendance à parler un peu trop dès qu’elle est de bonne humeur, son absence de notion de ridicule quand il s’agit de s’amuser et sa capacité à s’extasier pour à peu près tout et n’importe quoi. Les sujets plus sensibles et les moments de faiblesse étant réservés aux êtres les plus proches d’elle, elle passe pour une jeune femme toujours joyeuse et agréable. Mais l’année écoulée a apportée à la jeune allemande le courage qui lui manquait. Pas celui, flamboyant, d’un Gryffondor, mais celui de s’affirmer au quotidien. L’exemple de Clemens affichant sa relation avec un homme et sa brève amitié avec Yvain ont suffi à créer le déclic. Il ne sera plus question de se cacher à la rentrée. Et plus question de supporter la moindre insulte.

L’amitié (et l’amour, l’amitié n’en étant qu’une forme possible à ses yeux) occupe une place primordiale dans la vie d’Isolde. Elle s’est entourée au fil des ans d’un petit groupe assez hétéroclite auquel elle est très attachée. Sans être mère poule toutefois, elle-même n’aimant pas être traitée comme une enfant à protéger, elle dispense sans compter son affection (et ses câlins). En amitié, elle préfère le terme soutien à celui de protection ; tout comme en amour, elle souhaite des relations d’égal à égal. Elle en est un peu trop dépendante, de ce soutien, et surtout de la présence rassurante de ses proches et de la validation de sa famille ; il lui aura fallu cette année pour s’en rendre compte. Elle peut s’attacher très fortement aux gens, cultivant les amitiés profondes et sincères. Si elle est indépendante d’esprit, elle ne peut envisager de vivre sans ces très proches amis qu’elle considère comme sa famille – ainsi elle veille sur eux en sœur attentive, très soucieuse de leur bien-être, et prête à tout pour eux.  

Isolde est passionnée. Elle applique sa curiosité toute serdaiglienne à la botanique en particulier, et à tout en général. Elle est assez facile à intéresser : n’importe qui lui parlant avec suffisamment de passion d’un sujet pourra aisément aiguiser son intérêt. Elle s’investit pleinement dans les domaines qui lui plaisent - la botanique, la musique ou le Quidditch entre autres – et c’est une qualité qu’elle aime retrouver chez les autres. Elle veut avant tout vivre de sa passion et multiplier les expériences. Son regard brille à la perspective d’une énigme ou d’un problème particulièrement ardu, qu’elle s’acharnera à résoudre, si possible en entraînant d’autres personnes avec elle.

Elle éprouve un certain désintérêt pour les normes sociales, établissant petit à petit sa propre échelle de valeurs ; la réussite au sens classique ne l’intéresse pas, elle préfère suivre ses propres objectifs et surmonter ses propres challenges. Ce qui lui vaut une légère difficulté avec la hiérarchie ; elle ne la rejette pas, mais l’oublie facilement. La conséquence directe est une tendance à la familiarité, avec les professeurs notamment.

Isolde est difficile à vexer ou offenser – la plupart du temps, elle se contentera simplement d’ignorer ceux qu’elle apprécie peu. Mais, assez rancunière, elle conserve longtemps la mémoire d’une offense grave. Elle ne cherchera pas à s’en venger, mais gardera une antipathie tenace et longue à adoucir. A contrario, une fois son amitié gagnée, elle pardonne énormément.

La jeune femme n’est absolument pas téméraire ; la fuite ou la mise à l’abri lui apparaîtra toujours préférable au combat, à moins qu’il ne s’agisse de défendre un proche. Elle a encore des difficultés à garder son sang-froid en situation de grand danger – mais elle y travaille.