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 Still breathing.

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Charlie K. Grant
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MessageSujet: Still breathing.   Still breathing. EmptySam 3 Sep 2016 - 17:32


Still breathing.

Le froid de la pièce aux couleurs de l'émeraude contrastait fortement avec la chaleur épouvantable de l'extérieur ; ou bien était-ce davantage la tension, qui émanait de son corps depuis qu'elle se trouvait au ministère de la magie, qui s'était lentement dissipée, laissant derrière elle les débris de sa redevance auprès de Freya Nightningale, dont l'appellation complète lui avait toujours été inconnue jusqu'au début de son procès. Mais, il n'avait pas vraiment d'importance, en soit, car c'était cette même Freya Nightningale au teint bronzé & à la chevelure strictement tressée qui s'était interposée entre cet être immense & répugnant et les deux autres élèves ; alors elle avait jugé bon de l'aider à se tirer d'ennuis qu'elle ne méritait peut-être pas. Qu'importe ce qu'elle avait fait lors de son existence passée, Charlie avait payé sa dette auprès de l'ancienne Mangemort en témoignant en sa faveur.

Néanmoins, elle était toujours aussi frigorifiée. Charlie s'étonna à devoir mettre sa veste de cuir sur ses épaules frêles, alors que le couloir était quasiment plongé dans l'obscurité et que les flammes des bougies dansaient sur les murs éteints. Elle était sortie de la salle d'audience quelques minutes après la fin des procès qui l'intéressaient, le visage éteint & l'allure nonchalante ; elle y retournerait certainement plus tard pour entendre les verdicts des juges, droits & impartiaux - cela l'était en tout cas pour tous les autres accusés avant l'attaque – c'étaient des procès bien plus compliqués et bien plus délicats, assurément. Ceux de Zyskowski & de Coyti en faisaient certainement partis. Comment pourraient-ils se regarder dans la glace après les avoir envoyés à Azkaban, eux, des jeunes êtres « innocents » & « manipulés » ? Enfin, si la question de la prison de haute sécurité était d'actualité pour des adolescents plus ou moins conscients de leurs actes. Charlie ne doutait pas vraiment de la sanction minime de laquelle ils écoperaient – ce n'était clairement « pas de leur faute » & ils ne « savaient pas ce qu'ils faisaient », selon la plupart des personnages ayant encore foi en ces abominations, et ils seraient relâchés, aussi dangereux & imprévisibles qu'ils étaient.

Et c'était tout-à-fait idiot, parce qu'à l'extérieur de la chambre d'hôpital de son frère jumeau à St-Mangouste, il lui avait été impossible de déceler la moindre motivation, ni le moindre agissement qui trahirait silencieusement leur appartenance à Celui-Dont-On-Ne-Devait-Pas-Prononcer-Le-Nom ; Chez Andrew Coyti, c'était une tâche vaine que d'essayer de se remémorer chaque vision, mais Lilianor Zyskowski était une amie. Et, elle était normalement assez proche de la Serpentard à la chevelure dorée, aux vêtements foncés & aux insultes sifflées sous l'impulsivité, pour y deviner cette haine envers les moldus et cette adoration pour les sangs-pur - c'était aussi une amie proche de Alycia McWood. Celle qui lors d'une nuit d'hiver avait échangé des mots lourds de secret avec une camarade de maison ; celle qui avait distraitement tripoté son ami, accessoirement en couple avec sa meilleure amie ; celle qui avait empoisonné une préfète, qui avait alors commencé à l'adorer aux yeux de tous ; celle qui avait abattu un elfe de maison à coups de fouets impétueux ; celle qui était morte auprès de son ensorcelé, dans l'unique but de sauvé Poudlard et ses habitants. Alors les doutes de Grant envers la loyauté & les confessions de Lilianor étaient fondés.

Bien occupée à mettre au clair ses pensées, elle n'entendit pas directement les lourdes portes de marbre s'ouvrir de nouveau, laissant s'échapper une silhouette à la carrure moins certaine qu'auparavant, mais toujours aussi impériale.
Elle n'avait pas eu le temps d'aller rendre visite à Daphné Greengrass tandis qu'elle errait dans les couloirs de St-Mangouste ; ou bien ne l'avait-elle pas pris du tout, car malgré sa compréhension envers Daphné, il lui était assez compliqué de deviner comment se comporter avec la défigurée. Elle avait été touchée par le loup-garou, et ses défenses étaient tombées en même temps que le château s'écroulait. Elle ne voudrait pas de pitié de la part de sa meilleure amie ; Charlie non plus.

Maintenant, elles se faisaient face, telles les deux survivantes qu'elles étaient, et aucune des deux jeune femme ne savait quoi dire. Et, peut-être qu'il n'y avait pas grand chose à dire, au final.

« Daphné » et son prénom résonna dans la salle, troublant le calme des lieux. Et c'était plus pour se rassurer, pour se convaincre qu'elle était vraiment là, avec elle, qu'elle aussi l'avait vue, et qu'elle ne demeurait pas encore dans l'un de ces rêve qui se finissait toujours de façon à la réveiller en sueur dans son lit, essoufflée.


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Dernière édition par Charlie K. Grant le Jeu 17 Nov 2016 - 12:49, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Still breathing.   Still breathing. EmptyDim 25 Sep 2016 - 0:38





Son visage était enflammé par la douleur, et par cette impression tenace que les cicatrices qui dévoraient son visage étaient boursouflées et brûlantes, faites d’or et d’argent en fusion, étincelantes et attirants tous les regards sur sa peau de marbre et de diamant. Mais Rowan Westminbrook subissait un procès, alors Daphne était là où elle était censée être, là où elle serait toujours, sans jamais ployer ni faillir, sans hésiter un seul instant et sans jamais oublier ce qu’il s’était produit la seule fois où elle avait abandonné un ami pour tenter de sauver son sang – car les liens du sang n’étaient-ils pas sacrés, ceux qui comptaient le plus ? N’était-ce pas ce que son père lui avait répété au matin du premier septembre 1993, alors qu’Astoria s’apprêtait à entrer à Poudlard et à se coiffer du Choixpeau qu’elle avait porté à la manière d’une tiare, d’une couronne sertie de rubis ? Car la répartition dissidente d’Astoria n’avait pas été une surprise pour ceux qui savaient voir, et William Greengrass était de ceux-là.

Alors, le port altier et le menton haut, Daphne avait témoigné, drapée dans les soieries et les perles qu’elle utilisait comme une armure de mensonges et d’illusions pour mystifier ceux qui pourraient douter d’elle ; l’idée même que l’un d’entre eux ne soit pas aveuglés par cette poudre brillante qu’elle leur jetait aux yeux et qu’il discerne à quel point elle était ravagée par les épreuves et les cauchemars, la fatigue et la culpabilité qui pesait sur son estomac comme s’il s’agissait d’un milliard de pierres qui s’amoncelaient jusqu’à lui donner l’impression d’étouffer à la moindre pensée de remettre le pied à Poudlard, était terrifiante.

Elle ne savait pas ce qui serait pire ; voir Poudlard ravagée, ou la découvrir intacte, comme si rien ne s’était produit. Comme si les hurlements de douleur qui la réveillaient la nuit ne provenaient pas de souvenirs, comme si l’ombre du Détraqueur qui fondait sur cette fille blonde n’avait été qu’imaginaire, comme si le corps de Cyril qui avaient été porté en terre alors qu’elle était encore inconsciente à l’hôpital n’était pas réel.

Sa main trembla, légèrement, et la magie qui tentait toujours de s’échapper lui picota brièvement la pulpe des doigts, semblable à une morsure minuscule d’un serpent enroulé autour de ses mains. Puis les tremblements s’accentuèrent, et, alors qu’elle était assise au beau milieu de l’audience, coincée entre son père et Hope, l’angoisse lui enserra violemment la poitrine, refermant ses serres sur ses poumons, les perforants et empêchant l’air d’y entrer.

Le Gardien du Secret peut choisir de révéler le secret à d'autres personnes...

Respire.

… qui deviendront à leur tour Gardien si jamais le Gardien initial décède…

***

Lorsque le procès fut enfin terminé et qu’elle put finalement s’échapper de l’atmosphère lourde et anxiogène qui pesait sur ses épaules, Daphne étreignit Hope avant qu’elle ne disparaisse dans la foule avec son tuteur, et adressa un signe de tête à son père alors qu’il prenait la direction du Département des Mystères pour retourner travailler. Puis, enfin, son regard se posa sur la silhouette de quelqu’un qu’elle ne s’attendait pas à voir dans un tel contexte, dans la fraîcheur des pierres noires et des émeraudes des sous-sol du ministère de la Magie.

« Charlie. »

Un seul regard lui aurait permis de s’assurer de la présence de membres éminents de l’aristocratie tout autour d’elle, fixant ses moindres faits et gestes comme ils avaient fixé la statue du tout nouveau patriarche Wesminbrook – devenu chef de famille en s’asseyant sur le trône encore tiède qu’occupait auparavant son père avant que le Seigneur des Ténèbres ne décide de le tuer, lui aussi – pour jauger de l’ampleur des désastres, des possibilités de renaître de ses cendres qu’il possédait. Car Rowan était un phénix, elle n’avait jamais eu de doute là-dessus.

Et, si un seul regard lui aurait suffi pour comprendre qu’étreindre Charlie, dont le sang était si souillé à leurs yeux qu’il suffisait de la regarder pour le deviner en une fraction de seconde, était un premier pas – solide, affirmé ! – vers les rumeurs de traîtrise à son sang, elle leur accorda cette œillade en guise d’avertissement. Car son regard était amusé, apaisé par la vision de sa meilleure amie qui n’avait jamais rempli les critères de sa mère ; trop volubile, trop agitée, trop elle-même et surtout trop moldue par bien des aspects. Et, surtout, parce qu’ils ne pouvaient rien lui faire. Elle avait perdu sa mère, avait dissimilé les preuves de l’implication d’Astoria dans cette mort, avait enterré l’affaire et enterré son ami d’enfance, et surtout elle s’appliquait chaque jour à porter les cicatrices sur son visage comme s’il s’agissait de parures d’or et de platine. Elle était insubmersible.

Alors elle étreignit Charlie.

« Tu m’as manquée. Comment se porte ton frère ? »


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MessageSujet: Re: Still breathing.   Still breathing. EmptyDim 16 Oct 2016 - 17:15



Elle ne se trouvait pas dans un rêve.

Les gens s'accumulaient dans les couloirs du Ministère de la Magie, les audiences étaient terminées, et les sorts des accusés en cours de délibération. Elle avait l'air sereine, enveloppée dans ses parures de pierres précieuses, pourtant Charlie connaissait beaucoup trop Daphné pour penser que son esprit n'était pas agité par les cris & les corps entassés sur le sol ; le sien l'était aussi. Alors si elle ne s'attendait pas exactement à des retrouvailles émouvantes avec sa meilleure amie – elle ne fonctionnait pas comme ça, Daphné, elle était le symbole même de la droiture & de la sobriété, elle n'avait pas envisagé ses bras assurés l'attirant vers elle pour une étreinte déconcertante.

Après tout, c'était incontestablement la première fois que cela se produisait.

« Toi aussi. » répondit-elle naturellement, humant le doux parfum de l'autre blonde, celui qu'elle n'avait pas eu l'occasion de reconnaître depuis bien trop longtemps maintenant. Puis, enfin, elle s'éloigna de la proximité aussi soulageant qu'étrangère de Daphné. Aussitôt, elle demanda des nouvelles de Steven ; Charlie lui sourit tendrement. « Il va bien - il est sorti il y a quelques jours déjà. » affirma-t-elle un peu trop vite, soutenant le regard de l'héritière Greengrass comme si son visage n'était pas abîmé par les griffes d'un loup-garou.

Elle ne mentait pas à Daphné ; on ne pouvait pas cacher quelque chose très longtemps à une Greengrass. Tôt ou tard, elle finissait par apprendre la vérité, et, cela ne terminait que rarement bien. Mais peut-être que l'état psychologique de son frère était le même que tous les autres élèves présents cette nuit, et que dans le calme angoissant de St Mangouste, elle n'avait pas osé poser la question à Steven. Car les Grant étaient les personnages les plus têtus & fiers ; alors comme sa sœur jumelle, il n'en parlerait pas. Du sort qu'il avait reçu et qui l'avait gravement blessé, ou bien de l'angoisse qui s'était emparée de chaque membre engourdi de son corps fatigué par l'effort lorsqu'il se rendit compte qu'il ne trouvait pas Charlie entre les sortilèges brûlant d'animosité, ou encore du mauvais jugement qu'il avait offert à Stanislas jusqu'à ce qu'il lui sauve la vie.

Ils préféraient tous ignorer cette nuit, faire comme si elle n'avait jamais existé.

« & Blaise ? » demanda-t-elle finalement, comme si l'état de son ami l'inquiétait ; Blaise Zabini était bien trop arrogant pour se montrer touché par les derniers événements. Ou bien devait-il le faire sous l'arôme du whisky pur feu, silencieux, pensif - il avait toujours accordé que peu d'importance aux sujets qui en nécessitaient, cachant ses émotions sous des étoffes précieuses, des remarques sarcastiques & un vague « laisse tomber » accompagné d'un geste équivoque du poignet. Mais elle savait – elle était certaine, qu'il était resté auprès de Daphné tout au long de sa convalescence, et pendant son rétablissement physique. Car si Blaise n'était pas présent à ses côtés à ce moment précis, la Serpentard savait qu'il tenait trop à l'héritière pour ne pas garder un œil intrusif sur son visage abîmé.

Charlie n'avait jamais vu Daphné vulnérable ; elle aussi devait avoir remarqué les regards courroucés que leur lançaient les membres de l'aristocratie. Ceux qui doutaient qu'étreindre amicalement une sang-mêlée était une bonne chose pour l'image d'une Greengrass. Mais elle ne semblait pas s'en soucier. Comme si l'affrontement n'avait fait que la rendre plus forte, inatteignable.

« Ma mère va se marier, dans un peu plus d'un mois. » commença-t-elle alors ; elle possédait tout le temps qu'il lui fallait pour lui dire, maintenant. « Ce n'est pas important – mais je voulais que tu le saches. Et, je.. » elle n'avait pas la même assurance que Daphné. Ces regards la déstabilisaient. « Je n'ai pas eu le temps de te le dire, depuis ton retour et- » Merde. « Et tout ça. » se rattrapa-t-elle vivement, décidée à éviter au mieux ce sujet.

Comme si elles y arriveraient.


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Dernière édition par Charlie K. Grant le Jeu 17 Nov 2016 - 12:52, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Still breathing.   Still breathing. EmptyJeu 27 Oct 2016 - 18:50



Le monde continuait à tourner tout autour d’elles. Les groupes se faisaient et se défaisaient au rythme des conversations, les membres du Magenmagots rentraient chez eux ou se dirigeaient vers le procès suivant, les journalistes tentaient d’obtenir des témoignages – mais les regards demeuraient fixés sur sa nuque et sur son dos, sur son maintien et sur ses bijoux, comme s’ils allaient parvenir à déceler l’infime tressautement qui animait ses doigts à intervalles réguliers, lorsque la brûlure de sa magie indomptée et qui l’écorchait vive se révélait être trop pressante. Mais Daphne ignorait sciemment tout cela, gardant son regard lié à celui de Charlie, comme une tentative d’effacer le monde qui les entourait toutes les deux.

Ce n’était pas une tentative.

Les personnes qui les entouraient à ce moment précis n’avaient véritablement aucune importante aux yeux de Daphne. Qu’ils soient vêtus des robes pourpres des jurés, qu’ils possèdent une accréditation de presse ou un sang dangereusement poisseux et collant, parfumé de consanguinité et où la poussière s’accumulait car personne ne tentait de la nettoyer. C’est pour cela que les réponses, rassurantes, de Charlie la firent sourire, un peu tristement peut-être – car pour avoir été alitée pendant des semaines entre les murs blancs de Sainte Mangouste, elle savait que personne ne pouvait véritablement aller bien après avoir été à la merci des sortilèges, du feu et de la mort. C’était quelque chose qu’elle parvenait à discerner dans leurs yeux ou dans leurs gestes, dans leur façon de parler ou de s’égarer ; le poids d’avoir survécu.

« Tant mieux » répondit-elle doucement. « J’étais inquiète. »

Elle revoyait encore la silhouette de Steven tenter de se frayer un chemin jusqu’à eux entre les rais de lumière – verte, si verte qu’elle ne parvenait plus à voir son uniforme scolaire de la même façon – avant que le monde ne se fissure pour s’écrouler véritablement sur eux, sans leur laisser la moindre chance de s’en sortir indemne. Et elle dut fermer les yeux, brièvement, fermer ses paupières pour cesser de voir l’image d’Yvain, brillant de ce halo de lumière rouge, seul au milieu du couloir, alors qu’il venait tout juste de prendre la place de Steven.

La question suivante de Charlie la força à lui offrir de nouveau son regard (qu’elle devinait perdu et hanté comme celui de tous ceux qui avaient partagé son quotidien durant les dernières semaines), mais ce n’était pas une mauvaise question ; elle ne soulevait pas des angoisses et elle n’éveillait pas les tumultes de sa magie, au contraire. Elle était apaisante.

« Il va bien » offrit-elle, un sourire au creux des lèvres et la voix plus légère qu’auparavant. « Il déjeune avec sa mère, aujourd’hui. J’ai cru comprendre qu’elle t’apprécie beaucoup maintenant que tu as sauvé la peau de son unique enfant ? »

Et le regard de Daphne se fit plus pressant, plus présent – car Charlie avait sauvé le fils de Diane, mais il n’était pas que cela. Et son amie le savait. Elle savait beaucoup trop de choses, en réalité, beaucoup de secrets et d’histoires qui étaient censées être enterrées, jamais prononcées, comme si elles avaient été frappées d’un Tabou, enchantée et souillées par la Magie Noire pour que jamais on ne les découvre.

« Je vois » commenta-t-elle, fronçant les sourcils face à l’hésitation et à la maladresse de Charlie. Ce n’était pas quelque chose une attitude à laquelle Charlie l’avait habituée, et elles se connaissaient pourtant depuis des années – mais il était vrai qu’elle n’était pas aussi habituée que Daphne pouvait l’être à cette attention aiguisée et constante qui pesaient sur ses épaules depuis qu’elle était née. « Est-ce que tu penses que c’est une bonne chose ? »

Elle ne réagit pas aux paroles qu’elle prononça ensuite, se contentant d’acquiescer et de se redresser légèrement, avant de quitter la Serpentard du regard ; et, enfin, elle s’intéressa à ceux qui les entouraient, les gratifiant d’une œillade curieuse, légère, arquant les sourcils – une attitude copiée sur celle sa mère offrait lorsqu’elle voulait disperser une foule trop impérieuse, trop pressante. Un avertissement avant la tempête. Un journaliste, visiblement peu coutumier des us de l’aristocratie (ou peut-être plus hardi que les autres ?) osa pourtant s’avancer de quelques pas vers elles deux, comme s’il ne comprenait pas le message qu’elle tentait de faire passer.

Se replonger dans les jeux de l’aristocratie était étrange. La sensation n’était pas la même qu’autrefois.

« Miss Greengrass ? » la héla-t-il, imprudent. « Pourriez-vous répondre à quelques questions ? »

Sans doute parce qu’elle n’avait plus l’impression de siéger sur un château de cartes. Alors elle se contenta de l’observer quelques instants, comme pour le jauger, décider à quelle sauce elle allait le dévorer, car c'était quelque chose dans lequel elle avait toujours excellé – protéger ceux qu'elle considérait comme sa famille en anéantissant les menaces.

Pas devant Charlie, se remémora-t-elle brusquement. Charlie n’avait pas à observer cette partie-là d’elle-même. La seule facette dont sa mère avait toujours été fière, qu’elle avait toujours poli et ciselé avec soin – et c’était une raison suffisante pour ne pas l’imposer à la vision de son amie. Elle n’avait pas à mettre un pied dans ce monde qui n’était pas le sien, et dans lequel Daphne n’était pas certaine de vouloir demeurer.

« Rowan Westminbrook est un héros, et ce sera ma seule déclaration » offrit-elle, plus modérée qu’elle ne l’aurait été si sa deuxième moitié n’avait pas été présente. « Maintenant, si vous voulez bien nous excuser… »

Elle glissa sa main sur le bras de Charlie, légère pour ne pas la brusquer, pressant juste assez pour l’inviter à bouger et quitter ces lieux bien trop mal fréquentés à son goût.

« Veux-tu que nous allions autre part ? » murmura-t-elle en tournant le dos au journaliste, ignorant délibérément les questions qu’il tentait tout de même de lui poser.

Charlie n'était pas faite pour ce monde – et c'était sans aucun doute pour cela qu'elle l'appréciait autant.

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MessageSujet: Re: Still breathing.   Still breathing. EmptyJeu 17 Nov 2016 - 12:47



« C'est bien » répondit-elle sur un ton égal, perçant la reconnaissance inavouée dans les yeux de Daphné – la même qu'elle avait offerte à Stanislas, quelques jours auparavant, l'une des rare fois où elle avait quitté le chevet de son frère. Mais ce n'était pas une chose surprenante, à vrai dire. « Il paraît » Elle laissa s'échapper un rire, léger. « Et je t'avoue que je ne sais pas vraiment comment traiter cette information » plaisanta Charlie, un brin curieuse quant aux remerciements – aux offrandes qu'elle allait certainement recevoir de la part de Diane Zabini. Pourtant, le simple fait d'avoir veillé à la survie de son ami lui suffisait amplement. Elle n'avait jamais pensé à une quelconque récompense pour ce qu'il lui semblait maintenant normal et, elle le referait sans doute si les circonstances le nécessitaient. « Je veux dire, je n'ai pas besoin de remerciements. »

Pour chacun d'entre eux.

Et, elle bafouilla, perdit le fil de sa phrase à plusieurs reprises ; elle qui, habituellement ne se laissait jamais influencer par une quelconque personne. Elle se rendit subitement compte que ses yeux ne réussissaient pas à lâcher les personnes intrusives qui les entouraient. Certaines semblaient les dévisager et, elle était véritablement concernée par la conversation avec Daphné mais gardait son regard ancré dans celui de sa meilleure amie était une tâche bien difficile.

Alors, pour la première fois depuis presque sept ans, elle comprit – elle vivait la constante pression qui pesait sur les épaules de l'aînée Greengrass depuis sa naissance. C'était insupportable. Charlie avait cette impression de ne pas pouvoir dire ce qu'elle voulait, de ne pas avoir la possibilité de faire le moindre mouvement qui serait alors perçu comme une menace. Mais Daphné ne souhaitait même pas leur offrir ne serait-ce qu'une œillade. Alors elle tenta du mieux qu'elle le pouvait de reporter son attention aux paroles de son amie. « Je ne sais pas trop. Steven ne semble pas être contre cette union – c'est agaçant, et- » elle s'interrompit, n'étant pas assez dupe pour croire que Daphné l'écoutait de ses deux oreilles. Elle haussa les épaules « ce n'est pas important, donc » soupira-t-elle, savant son attention dispersée.

La soudaine approche d'un journaliste, assurément inconscient, n'améliora rien à la conversation qui n'avait pas vraiment débuté, en réalité. Elle le dévisagea un instant, ennuyée, puis se rendit compte que ce n'était pas à elle de régler ça, après tout. Et, si Daphné ne s'était pas fatiguée à lui répondre avec courtoisie – ça ne la surprenait pas, ça aussi – Charlie se serait volontiers proposée pour se débarrasser de ce problème, sentant son sang devenir étrangement chaud. Mais peut-être que c'était mieux ainsi. Alors elle soupira, encore. « Rowan est un héro », elle ne réagit même pas à l'unique phrase ; Rowan, qui sauve Rosebury des griffes d'une Serpentard ; Rowan, qui se retourne contre son maître, Celui-dont-on-ne-prononçait-plus-le-nom, et sauve Poudlard ; les choses ne changeaient pas, apparemment. Si Charlie avait toujours eu beaucoup de mal avec l'aristocrate, elle ne pouvait lui enlever son bon fond.

Puis la main de Daphné se posa sur son avant-bras, et elle ne fut pas surprise cette fois-ci. Elle s'était habituée à peu de contacts physiques avec elle, depuis le temps. Mais ce n'était pas pour autant qu'elle n'appréciait pas la nouveauté.

« Oui, bougeons d'ici » répondit-elle, en fixant le journaliste qui ne cessait de parler d'un regard noir. Mais, bientôt, il n'était plus qu'un lointain souvenir et la gaieté des retrouvailles reprenait le dessus. Elles traversèrent le long couloir émeraude, puis empruntèrent l’ascenseur sans un simple mot échangé. Charlie ne voulait de toutes façons pas discuter avec toutes ces oreilles indiscrètes autour d'elles. Elle se sentait trop mal à l'aise pour s'exprimer selon sa volonté. Alors elle se contenta de dévisager Daphné, comme si son visage, à la fois si doux et si déterminé, n'avait pas été à sa portée pendant trop longtemps pour qu'elle s'en souvienne convenablement ; et ce n'était pas tout-à-fait une impression. Daphné était tout juste revenue pour les examens, au début du mois de juin, et elles n'avaient pas eu le temps de profiter de ces retrouvailles tant attendues que Poudlard était déjà la cible d'assaillants sanguinaires.

Elle lui avait vraiment manquée. Un gouffre dans son palpitant qui était resté creux pendant bien trop de temps à son goût qu'il en était devenu vital de le combler. et si les circonstances avaient exigé la présence de Blaise & Stanislas qui s'étaient alors révélées davantage indispensables, elle avait fini par assimiler qu'ils ne pourraient jamais combler celle de Daphné. Le dortoir était resté vide sans son parfum de jeune femme qui se répandait dans la pièce verte chaque journée, sans son lit où parfois une forme reconnaissable entre mille se mouvait la nuit à côté de celui de Charlie.

Elle s'était sentie affreusement seule, pendant cette période-là.

Et, à présent, c'était une nouvelle Daphné qui lui faisait face, intouchable, forte, et bizarrement plus que jamais elle-même. Et, Charlie était à la fois heureuse et déstabilisée de faire sa connaissance si soudainement.

l'ascenseur était arrivé au rez-de-chaussée, et elles s'extirpèrent de la cage, toujours silencieuses. Alors Charlie explora un instant l'atrium, qui était apparemment le hall du Ministère de la Magie ; c'était la première fois qu'elle venait ici. Enfin, elle se tourna vers elle, ses iris noisettes plongés dans ses jumeaux.

« Je ne connais pas vraiment Londres » déclara-t-elle, sérieuse. « Cette ville n'a pas encore capté mon attention comme il se doit, vois-tu. Du coup, peut-être que tu connais un endroit ? Je ne souhaite pas vraiment m'attarder ici. » Charlie avait la ferme intention de la garder encore un peu auprès d'elle. Sa sortie de l’hôpital devait être exceptionnelle, alors autant en profiter encore un peu.

Ça faisait si longtemps qu'elle attentait ce moment.


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