I'll do it better, can we start again ? - Libre

Une nouvelle année se présentait devant lui et il n'avait d'autre choix que de s'y confronter. Il aurait aimé tout envoyer en l'air, sa scolarité à Poudlard, son oncle et disparaître avec son frère et sa sœur. Mais il ne pouvait pas, alors, comme depuis... Toujours, lui semblait-il, le garçon courbait l'échine et, se résignant, s'exécutait. Le paysage qui défilait par la fenêtre était sans pareil et il aurait très certainement prit la peine de l'admirer, ne prenant le Poudlard Express que pour la deuxième fois, si tant de choses n'encombraient pas son esprit. Son oncle plus irascible que jamais depuis la chute de celui dont on ne devait prononcer le nom. Olga et Will piégés avec lui. Sa mère qui était réapparue de nulle part après des années d'absence en affirmant que, même s'il ne la voyait pas, elle était là. Comment était-ce possible ? Poudlard était un endroit sûr de ce qu'on lui avait raconté, bien qu'il en doutait pour avoir subi une invasion de mangemorts pour sa première année à l'école de magie. Comment aurait-elle pu y être et le surveiller ? Non, il avait du mal interpréter. C'était impossible. Et certainement mieux ainsi.

Le train lui semblait bien moins agité que l'année précédente. Après l'attaque, les rangs de l'école avait malheureusement été resserrés, entre les victimes et ceux ayant à présent trop peur pour y revenir. C'était triste, dans un certain sens. Son wagon était vide excepté lui et son fléreur, répondant ainsi au seul critère que le jeune Poufsouffle avait prit en compte pour choisir sa place. Exceptée Perséphone, il n'avait vu aucun élève de toutes les vacances et il préférait s'habituer de nouveau à la sociabilisation petit à petit. Pouvait-on d'ailleurs dire qu'il avait un jour vraiment sociabilisé, lui qui endurait sa vie à Poudlard en esquivant autant que possible les autres ? J'imagine que oui. Après tout, il avait rencontré du monde, tissé quelques liens. Ça avait été nécessaire pour ses missions, bien qu'il déteste l'idée de mentir, de jouer un rôle pour tromper son monde.

Alexandre avait changé durant ces quelques mois d'été. De chétif et craintif, il n'était à présent plus que descriptible par le deuxième adjectif. Il n'avait jamais été bien grand ou robuste, raisons pour lesquelles beaucoup osaient s'attaquer à lui ne craignant pas de représailles. Ça et le fait qu'il ne riposte pas, encaissant les coups comme personne depuis ses 6 ans. Mais une poussée de croissance l' avait frappé sans prévenir lors de la saison estivale, lui faisant gagner d'inestimable centimètre et lui permettant ainsi d'atteindre 1m80 alors que sa croissance n'était, à priori, pas terminée. Peut être que cela suffirait à calmer les ardeurs de certains ? Il en doutait. Le fil de sa pensée fut coupé lorsque la porte fut ouverte par la sorcière vendeuse de friandises. Le Poufsouffle lui fit signe qu'il ne comptait rien acheter et sans attendre elle repartie, désireuse de se faire plus de marge. Avec quel argent aurait-il pu s'acheter quoi que ce soit, de toute façon ? Il avait un budget plus que restreint, quasi inexistant, peu importe à quel point un jus de citrouille bien frais lui aurait plu.

Le fléreur s'agitait auprès de lui, demandant attention ou bien nourriture. Il ne l'avait pas depuis bien longtemps, l'ayant trouvé bébé en fin d'année dernière et avait encore du mal à le cerner, mais dans le fond, il avait l'impression qu'ils étaient pareil. L'animal aussi était indépendant et solitaire, se méfiant des gens peu fréquentables ou au comportement suspect. Dans le doute, il lui offrit quelques croquettes qu'il récupéra dans un sachet au fond de son sac et le caressa distraitement. Qu'allait bien lui réserver Poudlard, cette année ? Sans Perséphone à ses côtés et malgré le soutient des Poufsouffle, il pouvait sentir que ça allait encore être une année compliquée. Trop absorbé, il n'entendit pas les bruits de pas non loin de son compartiment.

La porte de la cabine fut ouverte sans ménagement, manquant de faire sursauter le polonais, pour laisser apparaître un visage qu'il connaissait pour l'avoir mémorisé. Astoria Nemesis Greengrass. Fille au sang-pur, comme son nom l'indiquait. N'allez pas vous y tromper, il ne lui avait jamais parlé et jamais officiellement rencontré -les élèves comme elle ne faisaient pas attention à lui, habituellement- mais la demoiselle faisait parti de la liste de visages, de noms et de toutes sortes d'informations qu'il avait du apprendre sous la surveillance de son oncle à propos des membres des familles Sang-Pur. Quelle surprise de la voir débarquer ainsi dans sa cabine si solitaire jusqu'ici. Elle lui demanda où elle pouvait trouver ses amis, tous d'autres sang-purs. Les noms lui étaient familier, dont un bien plus que les autres, mais le garçon n'avait aucune idée de l'endroit où ces personnes pouvaient bien se trouver. Son regard laissait d'ailleurs transparaître l'étonnement que quelqu'un comme elle puisse demander à quelqu'un comme lui où se trouvait des personnes comme eux. Comme la Gryffondor venait de le souligner, il n'était pas du genre de personne à intéresser ce groupe d'élèves.

Alors qu'il pensait que le passage éclair allait prendre fin et qu'elle se dirigeait vers la sortie, elle sembla changer d'avis et prit la décision de s'installer. Était-elle toujours aussi lunatique ? En dehors de ce qu'il était possible de retranscrire sur papier, il ne savait rien d'elle et ne savait pas bien à quoi s'attendre de sa part. Tout ce dont il était certain, c'était que son oncle n'aimait pas cette Greengrass. Et que par conséquence, elle ne devait pas être trop mauvaise. Hein ? Leur fléreur respectif avaient l'air de s'entendre en tout cas. Mais bien heureusement pour Alex, la sociabilisation humaine ne passait pas par le fait de se renifler, car il avait bien trop de mal à se laisser approcher. Quoi que. Il ne s'en sortait pas beaucoup mieux avec la méthode actuelle... Le tirant de ses étranges pensées, Astoria lui intima de ne pas bouger et lui dit qu'elle allait revenir. Où pensait-elle qu'il aurait pu aller, de toute façon ? Il était installé ici depuis le début du trajet et même s'il n'était pas à l'aise en compagnie d'autres personnes, il n'allait pas quitter le wagon de manière impolie. A son retour, elle avait les bras chargés de plus de bonbon qu'il n'avait pu en manger ces dernières années. Elle du remarquer le regard surprit qu'il lui jeta car elle lui demanda « Quoi ? ». Gêné d'avoir été peu discret, il rougit et baissa la tête, marmonnant le plus bas possible qu'il n'y avait rien. Comme elle disait, elle en était à sa cinquième année, elle devait savoir. Lui c'était seulement sa seconde rentrée à Poudlard. Puis les bonbons avaient l'air délicieux...

Elle fit une remarque sur l'expression de son visage et il tenta un "Mais no..." avant que sa voix s'éteigne d'elle-même. En effet, elle devait avoir raison à propos de l'air qu'il donnait. Il n'avait pas changé, pas encore assez. Aleksander fut de nouveau surprit par Astoria lorsqu'elle lui proposa de piocher dans les bonbons. Pitié ? Compassion ? Il n'arrivait décidément pas à cerner la jeune élève au sang-pur. Il n'était pas loin de céder à sa proposition, malgré l'hésitation lorsque la porte s'ouvrit, laissant entrer une autre jeune fille. Elle aussi, il la connaissait pour son sang. Loukkia. Qui aurait cru que tant de personnes au sang-pur viendrait tenir compagnie à quelqu'un ayant le sang aussi sale que lui ? C'était une chose qui ne se faisait pas, d'après son oncle et il avait fini par le croire. Alors, tel un animal craintif, il se fit discret à nouveau, se rempliant sur lui-même sans prendre de bonbon. Observant la scène. Lui connaissait leur nom mais elles n'avaient certainement aucune idée de qui il pouvait bien être. Se faire oublier était certainement le comportement à adopter.

Était-ce un reproche à propos de son manque de joie de vivre ? Une boutade ? Devait-il rire ou s'excuser ? Il ne savait sur quel pied danser en compagnie d'Astoria, ça il en était certain en tout cas. Heureusement, le fléreur de la gryffondor fit diversion ce qui lui permit de ne pas avoir à répondre. Il était en train de grignoter quelque chose qu'il ne devait pas. Le poufsouffle avait rencontré le même soucis avec son propre fléreur au commencement. Heureusement, il avait trouvé une solution. Il tira quelque chose de sa poche et le tendit à Astoria, plus par réflexe qu'autre chose. Inconscient de son geste trop spontané. Car autrement, il n'aurait jamais osé.

- Tiens, tu peux prendre ça si tu veux. J'en ai fais plusieurs pour occuper le mien et le garder calme.

Dans sa main tendu se trouvait un petit objet fait main. Au départ, il s'agissait d'un dé en bois dont les coins avaient été poncés jusqu'à obtenir une forme plus ou moins ronde et ensuite recouverte de corde fine. C'était devenu le jouet fétiche -et le seul, à dire vrai- de sa créature magique. Il pouvait le mâchouiller, le griffer, le faire rouler au sol et certainement d'autres jeux dont seuls les animaux pouvaient s'amuser. Et surtout, ça le gardait loin du reste. L'oncle d'Alexandre n'avait pas été ravi de le voir ramener un animal et il était hors de question pour lui que le fléreur soit intenable. Alors, le garçon avait du faire fonctionner son imagination pour le tenir occupé loin des objets du manoir, de quoi jouer sans rien abimer. Et surtout, trouver un moyen de faire ça avec les moyens du bord car acheter quelque chose était malheureusement impensable.

Quand, enfin, Alexandre réalisa qu'il était en train de tendre un objet comme celui-ci, mal fabriqué et futile, à quelqu'un de riche, il rougit de nouveau mais n'osa pas retirer sa main pour autant.