Nouvelle année

La première soirée à Poudlard, avait été difficile pour tout le monde. Autant pour les élèves que pour les professeurs. Chacun était revenu avec un pincement au cœur. Pourtant tout le monde le savait, on devait surmonter tout cela, partir sur une nouvelle base, reconstruire tout ce qui avait été détruit. La vie suivait son cours, et on se devait de continuer à vivre le plus normalement possible. C’était le moins que l’on pouvait faire pour faire honneur aux victimes de cette guerre de sang.

Après un bref passage dans la Grande Salle, Angel avait vite rejoint sa salle commune, retrouver Lili, son amie qui avait besoin de son soutien. Elle avait passé la soirée à parler. Une conversation qui avait certainement fait du bien à la blondinette. Elles avaient fini par se coucher, bien fatiguées du trajet et de cette première soirée forte en émotion. Les cours reprenaient dès le lendemain, avec une petite interruption l’après-midi afin que chacun puisse assister à la cérémonie organisée en hommage aux victimes. Encore un moment qui allait être difficile pour tout le monde, mais dont le passage était plus qu’inévitable. Avec tout cela, Angel avait oublié ses propres problèmes de cœur qui l’avaient tracassé tout l’été. Et pour la première fois depuis des jours, elle avait réussi à s’endormir sans penser à cela…

Le soleil se levait à peine dans le ciel, que déjà la jolie Angel était debout, prête pour sa première journée. Aujourd’hui les élèves allaient avoir leurs nouveaux emplois du temps. Après la réussite de ses B.U.S.E.S, la jeune adolescente voulait encore mieux faire pour les A.S.P.I.C.S dans deux ans. Mais avant tout cela, elle avait une mission à accomplir. Une épreuve même pour la jeune fille. Elle devait envoyer un courrier à ses parents pour leur dire qu’elle était bien arrivée et que tout allait bien. Jusque-là facile.

Mais pour envoyer ce courrier, il fallait utiliser un hibou, et pour cela, aller à la volière, endroit détesté par quelqu’un comme elle, qui avait la phobie des volatiles ! Voilà pourquoi c’était une épreuve. Pourtant chaque année, elle prenait son courage à deux mains et y allait… du moins jusqu’au pied de la volière.

Cette année encore, elle s’était arrêtée au pied des marches. Ses jambes refusaient d’aller plus loin. Serrant l’enveloppe dans ses mains, elle ferma les yeux et prit une grande inspiration.

- Allez Angy faut le faire !

Mais non, son corps ne l’écouta pas….

Oui elle était paralysée au pied de la volière. Il était impossible pour la belle brune de faire un pas en plus. Pourtant elle s’encourageait en se disant que ce n’était rien et qu’elle pouvait le faire. Mais impossible, à cet instant, de faire obéir son corps. Certains pouvaient ne pas comprendre cette phobie, pourtant la jeune fille était terrorisée à l’idée d’approcher un volatile. Et non seulement les hiboux, mais tous ce qui vole. Bref, elle se demandait encore comment elle allait se débrouiller pour faire ce qu’elle avait à faire lorsqu’elle entendit une voix derrière elle. Sursautant légèrement elle réussit à se tourner pour se retrouver face à face avec Aaron Swan, un serdaigle de la même année qu’elle.

- Oh salut ! euh … oui enfin …

Bon ça, ça ne voulait absolument rien dire. Elle devait reprendre ses esprits, se calmer. Les hiboux étaient encore bien loin d’elle. Elle n’avait rien à craindre. Et peut-être que c’était Merlin, qui lui envoyait de l’aide en la personne d’Aaron. Il était un peu son sauveur du jour. Mais accepterait-il de lui rendre ce service, et envoyer son courrier à sa place ? Elle allait très vite le savoir. Mais pour cela elle devait lui répondre, de manière cohérente et lui expliquer le problème. Elle ferma les yeux et prit une inspiration avant de les rouvrir et lui dire :

- Voilà, j’ai un petit peu peur des volatiles, ne me demandes pas pourquoi, j’en sais rien. Et le souci c’est que je dois envoyer cette lettre à mes parents… Et je.. je ne sais pas trop comment faire …

Un peu ? avait-elle dit ? Ce n’était pas un peu, mais bien beaucoup ! Mais inutile de le préciser au jeune homme. D’ailleurs, il se proposa gentiment de le faire à sa place.

- Sérieux tu ferais ça ?? Merci milles fois Aaron ! Promis je te rendrais la pareille !

Elle s’empressa de lui remettre la lettre avant de répondre à sa dernière question

- C’est une chouette couleur brune avec une tache blanche sur le ventre. Elle s’appelle Lune. Mais fais attention elle s’agite beaucoup je trouve.

Une fois les informations données, elle le regarda monter les marches de la volière, avant de complètement s’engouffrer dedans. Mais comment faisait-il pour ne pas avoir peur ? Elle se mordilla la lèvre, sans quitter l’entrée de la volière des yeux, attendant impatiemment le retour du jeune Serdaigle.

L’attente était longue ! Elle n’avait qu’une hâte c’était que Aaron, sorte de là et qu’ils puissent retourner au château et laisser derrière eux l’horrible souvenir de la volière et de ses habitants. Mais cela faisait déjà quelques minutes que le Serdaigle s’était engouffré là-dedans, et il n’en était toujours pas sorti… La serpentard se mit à faire les cents pas. Fallait-il vraiment tout ce temps pour envoyer une lettre. Bon cela dit, il ne connaissait pas sa chouette. Il fallait déjà qu’il l’a trouve parmis les centaines de hiboux qui était dedans. Et ce froid matinal n’arrangeait en rien l’attente. Elle avait tellement envie de retourner au choix et loin de ces volatiles. Mais pour cela il fallait que le jeune homme sorte de la volière.

Et là elle vit un hibou sortir de la volière et s’envoler au loin. Elle avait espéré pendant une seconde que ce soit Lune, ce qui aurait voulu dire qu’Aaron avait fini sa mission. Mais il ne s’agissait pas de sa chouette ! La tension commençait réellement à monter. La jeune fille se mit à se ronger les ongles, manie qu’elle avait lorsqu’elle était stressée. Enfin elle vit quelque chose bouger à l’entrée de la volière. Alors qu’elle espérait voir le jeune homme sortir, elle vit plutôt une sorte de mini feu d’artifice à l’entrée. Qu’est ce que c’est que ça encore ? Elle mit quelques secondes avant de comprendre que c’était un sort qui servait à indiquer aux autres qu’on était en difficulté. Cela voulait dire qu’Aaron avait besoin d’elle, et donc, qu’elle, Angel, la seule personne présente ici, devait surmonter sa peur pour aller voir ce qui se passe. Autant dire que c’était une mission presque impossible.

Elle se mit à paniquer, sentant les membres de son corps se raidir, rien qu’à la pensée de devoir gravir ses marches et entrer dans cet enfer. Son rythme cardiaque commença à accélérer. Elle se retourna et lança un regard désespéré vers le Château. Avait-elle le temps de courir jusque là-bas et aller chercher un adulte ? non ça lui prendrait trop de temps. Et si Aaron était en danger ? C’était de sa faute, quelque part s’il était là-haut. Elle n’avait d’autre choix que d’y aller. Elle en avait les larmes aux yeux tellement la peur était présente. Elle monta une marche, effort inhumain déjà. Elle monta une deuxième marche. La volière lui semblait tellement loin ! Une troisième marche… son cœur allait bondir hors de sa poitrine et filer dans la direction inverse. Ses mains et ses jambes tremblaient tellement qu’elle était à deux doigts de perdre l’équilibre. Elle devait reprendre le contrôle. Elle expira, puis inspira et ferma les yeux.

- C’est rien Angy !

Elle souffla longuement et rouvrit les yeux. Elle monta encore une marche et se tourna pour se rendre compte qu’elle n’avait même pas fait un dixième du parcours. Elle avait envie de pleurer ! Pourquoi avait-elle une peur bleue comme ça ! La volière était haute, les hiboux seraient bien loin d’elle. Elle n’avait qu’à entrer, aider Aaron et ressortir ! Elle pouvait le faire !

- Aaron ? Tu m’entends ?

Cria-t-elle, même si sa voix n’était plus sa voix ordinaire. Elle était encore bien loin de l’entrée, et n’était absolument pas sûr qu’il l’entende, il fallait qu’elle monte encore. Elle gravit quelques marches en plus… Après plusieurs secondes, qui lui parurent une éternité, elle arriva à la dernière marche… Mais ses jambes se bloquèrent, là refusant catégoriquement de faire un pas en plus.

- Aaron ?!

Cette fois, il pouvait l’entendre. Et peut-être qu’elle n’avait pas besoin d’entrer. Peut-être qu’elle pouvait l’aider de là, ne sait-on jamais.

Angel, avait fait un effort surhumain pour arriver jusqu’à l’entrée de la volière. C’était déjà énorme pour elle. Aussi, avait-elle prié Merlin pour que cela suffise. Elle avait appelé Aaron, en espérant que ce dernier lui réponde que tout allait bien et qu’il en ressorte indemne. Pourtant quelque chose lui disait que ça ne se passerait pas aussi facilement. Un mauvais pressentiment. Allait-elle vraiment devoir affronter sa plus grande peur et entrer dedans ? Tout ça pour un garçon qu’elle ne connaissait à peine ? Pourquoi ferait-elle ça ? Peut-être parce qu’il était là, en grande partie à cause d’elle et que c’était le moins qu’elle pouvait faire pour l’en remercier ? Trop de questions fusèrent dans sa tête.

Elle savait qu’il était là et attendait impatiemment son aide pour le sortir du pétrin dans lequel il se trouvait. Mais c’était trop lui demander, elle n’arrivait pas à faire un pas de plus. La peur l’en avait paralysée. Elle l’entendit au loin, dire qu’il était suspendu dans le vide et risque de s’écraser, qu’il avait besoin d’elle. Le stress monta encore plus chez la jeune fille. La vie d’Aaron était entre ses mains. Elle commençait à avoir les larmes aux yeux tellement elle était mal en cet instant précis. Pourtant elle devait faire quelque chose, elle ne voulait pas avoir la mort du jeune aiglon sur sa conscience. Elle n’allait quand même pas commencer l’année comme ça ?! Ok il fallait se ressaisir ! Et maintenant ! Elle se concentra. Les volatiles étaient perchés sur des hauts perchoirs.

Elle n’avait qu’à entrer, se diriger vers le jeune homme, sans rien regarder autour.
Et là elle vit apparaitre un suricate bleu argenté... C’était un patronus… Qu’est-ce qu’un patronus faisait … Oh attendez ! Les volatiles s’éloignaient du suricate, surement par peur… C’était maintenant ou jamais, tant qu’Angel resterait à côté du mammifère bleu argenté, aucun volatile ne s’approcherait d’elle. Elle prit alors son courage à deux mains et avança derrière l’animal. Jamais son cœur n’avait autant battu à la chamade. Elle venait de réaliser un exploit ! Elle se dépêcha d’avancer, courant presque jusqu’à la fenêtre où était suspendu le jeune bleu et bronze. Elle ne jeta aucun coup d’œil aux alentours. Elle était bien partie, et ne devait pas s’arrêter maintenant. Arrivée à la fenêtre, elle tendit une main à Aaron

- Aaron, je suis là, attrapes ma main !

Elle devait bien s’agripper, elle aussi pour ne pas franchir à son tour la fenêtre et se trouver dans le vide, ou pire, tomber. Elle mit alors tout son poids en arrière, s’aidant du mur en pierre et de son pied pour y arriver. Elle sentit après plusieurs secondes la main du jeune homme dans la sienne et évidemment elle sentit par la même occasion un poids plus important, manquant de la faire vaciller et perdre son équilibre. Lâchant le petit loquet en fer qu’elle tenant de son autre main, elle attrapa Aaron avec les deux mains et tira de toutes ses forces en arrière. Elle avait complètement oublié l’endroit où elle était et ses habitants. Elle commençait à manquer de souffle quand enfin elle vit la petite bouille d'Aaron remonter.

- On … y est … presque ….

Dit-elle à bout de souffle en tira encore plus et enfin il réussit à remonter. Elle avait tellement mis tout son poids en arrière, elle se retrouva projeter en arrière lorsque Aaron franchit la fenêtre. Elle tomba donc à la renverse, Aaron sur elle puisqu’elle le tenait encore par la main.

- Ça va ??

Demanda t-elle tout en reprenant ses esprits…

Elle avait réussi. Réussi à vaincre ses peurs, à monter dans cette volière. Elle avait combattu sa phobie pour venir en aide à l’adolescent. Elle ne savait pas comment elle avait fait, et ne savait pas non plus si elle aurait le courage de le refaire mais quoi qu’il en soit, à ce moment précis elle était dans la volière en train de tirer sur la main du jeune aiglon, pour le sortir de là.

Et ces efforts avaient payé, Aaron venait de franchir la fenêtre la faisant tomber à la renverse. Elle était tellement ravie d’avoir réussi, qu’elle en avait complètement oublié la main d’Aaron, qu’elle tenait toujours dans la sienne. Aussi lorsqu’il lui fit la remarque, lui demandant gentiment de le lâcher, elle lui fit un sourire gêné, rougissant légèrement et lâchant aussitôt sa main qu’elle passa ensuite dans ses cheveux.

- Désolé...

Murmura-t-elle. Jusqu’à présent elle avait toujours oublié le lieu où elle se trouvait. L’euphorie de sa réussite lui avait fait oublier, le temps d’une seconde, sa phobie. Le suricate bleu argenté courait toujours autour d’eux, ce qui tenait éloigné les hiboux pour le plus grand bonheur de l’ancienne préfète des Verts. Mais ça c’était sans compter sur le Serdaigle qui venait de sortir sa baguette pour faire disparaitre son patronus. Ils restèrent tous les deux assis le temps de se remettre de leurs émotions. Angel n’avait toujours pas réalisé qu’elle était encore dans la volière et qu’elle n’avait plus de protection.

Enfin Aaron décida de bouger. Il se releva et se mit à chercher la chouette de la jeune Serpentard avant de la trouver et d’envoyer la lettre qui avait causé autant de problème à tout le monde. Angel s’apprêtait donc à se relever à son tour et quitter les lieux quand soudain….

…. Soudain… son visage heureux et fier venait de se figer. Elle regarda Aaron, comme hypnotisée ou plutôt paralysée. Non ce n’était pas possible. Tout sauf ça. Par Merlin, Pitié. Elle était littéralement en train de se décomposer. Son visage passa par toutes les couleurs possibles, elle déglutit difficilement en sentant le poids qui venait de se poser sur son épaule. Paralysée. C’était le mot. Elle avait envie de s’agiter dans tous les sens, envoyer cette saloperie d’oiseau à l’autre bout de la volière, mais la peur venait de la paralyser entièrement. Impossible de faire quoi que ce soit. Ses yeux commencèrent à se remplir de larmes.

- Aaron…

Réussi-t-elle à lâcha dans un soupir de désespoir. Elle ne sentait plus ses jambes, elle se sentit partir dans les vapes. Son cœur avait-il lâché, avait-elle fait une syncope ? Elle n’arrivait plus à respirer.

- Steu pl…

Elle n’arrivait plus à parler. Elle était littéralement en train de mourir de peur…

Elle venait de lancer un dernier cri de désespoir en appelant Aaron, avant de se retrouver dans un état second.. Elle n’avait rien ajouté de plus. A vrai dire, elle ne savait même pas ce qui suivi. S’en était trop pour elle. Elle avait déjà fait un effort surhumain pour mettre ses pieds ici avant se retrouver avec un hibou sur ses épaules ? Non ce n’était pas possible pour elle. Ça avait été le coup de grâce. Elle était là les yeux ouverts, mais étrangement elle n’avait plus peur. En fait elle ne ressentait absolument plus rien. Elle avait l’impression d’être ailleurs et de voir la scène de l’extérieur. Puis, sans prévenir ses jambes la lâchèrent. Elle venait donc de tomber par terre.

Elle voyait Aaron se précipiter sur elle. Il bougea les lèvres, il lui parlait surement mais elle n’entendait plus rien. En fait, elle était fatiguée. Elle avait envie de dormir. Oui c’est ça, elle voulait s’endormir. Elle sentait ses paupières lourdes, se refermer tout doucement. Elle se sentie ensuite portée par le jeune homme. Mais elle ne pouvait rien faire ou dire. Elle voulait dormir c’est tout. Et là ce fut le noir complet…

Quelques minutes ou quelques jours plus tard, en fait elle avait complètement perdu la notion du temps. Elle entendit au loin un bruit. Qui osait venait la réveiller pendant son sommeil. Elle était tellement bien là… Ce bruit était une voix. Elle dû se forcer à se concentrer pour comprendre qu’est-ce que disait la voix. Elle sentit alors des petites tapes sur sa joue. Quelqu’un la forçait à se réveiller ! Elle ouvrit tout doucement les yeux. Ou était-elle. D’un coup elle sentit le froid s’emparer d’elle. Ok elle n’était pas dans son lit… Que faisait-elle dehors ? Le jeune homme, qu’elle ne reconnut toujours pas la quitta alors pour aller, elle ne savait ou…

Angel avait froid. Elle voulait retourner dans son lit et dormir. Elle avait une envie absurde de dormir. Aussi elle réussit tant bien que mal à se lever et à marcher, sans trop savoir où elle allait. Enfin elle était persuadée de connaitre le chemin même si ce n’était pas le cas. Elle venait de passer les premiers arbres qui bordaient la lisière de la foret. Il faisait de plus en plus sombre … Elle avança toujours quand soudain elle entendit un bruit. Et là ce fut le déclic… Elle se rappela de tout ce qui s’était passé. Ou du moins ce qui s’était passé avant qu’elle perde les pédales et jusqu’à maintenant.

Elle se trouvait dans la foret interdite. Mais que fichait-elle dans la foret interdite ? Et où était Aaron. De nouveau un bruit se fit entendre, plus proche cette fois. Son battement de cœur se fit plus pressant. Elle jeta des regards furtifs autour d’elle. Mais le peu de lumière que laissaient passer les arbres n’arrangeaient en rien les choses. De nouveau le bruit. Si c’était Aaron qui lui faisait une blague ce n’était absolument pas marrant.

Mais ce n’était pas Aaron, non elle venait de voir ce qu’elle cherchait et autant dire qu’elle regrettait à cet instant précis d’être là… Devant elle se trouvait… Une araignée… Mais pas une petite araignée de pacotille hein… Non celle-là était géante. Ces pattes étaient aussi longues de sa jambe. La serpentard savait de quoi il s’agissait … c’était une acromentule… Et ces bestioles étaient carnivores… elle allait la manger toute crue… Alors c’était comme ça qu’elle allait mourir ? Manger par une acromentule ?

- Ok on se calme… Tout va bien…

Se dit-elle en reculant tout doucement … peut être qu’elle ne l’avait pas vu ? Mais bien sûr !!! C’était beau de rêver !! Elle recula encore, cherchant désespérément un moyen de s’en sortir… Elle continua de reculer jusqu’à ce qu’elle sente un tronc d’arbre derrière. Voilà c’était fini pour elle…

La Verte et Argent était persuadée, à ce moment précis, que sa vie allait s’arrêter là. Elle allait mourir à 16 ans, mangée par une araignée géante ! Quelle mort classe ! Dès le matin, elle avait senti que la journée allait être pourrie, et bien, elle ne se s’était pas trompée. Elle avait perdue l’espoir de sortir vivante de la Foret Interdite. Et là, alors qu’elle n’avait plus aucun espoir, elle entendit une voix, qu’elle reconnut aussitôt ! Aaron ! Il était là, il était venu la chercher. Elle le chercha rapidement des yeux avant de le voir. Jamais elle n’avait été aussi heureuse, de voir ce Serdaigle. Un grand sourire se forma sur les lèvres de la jolie Serpentarde. Bon d’accord, ce n’était certainement pas le moment de sourire ! Ils n’étaient toujours pas tirés d’affaire.

D’ailleurs l’appel d’Aaron avait aussi été entendu par l’acromentule, qui venait de tourner sa tête de monstre vers l’Aiglon. Angel profita de ce petit moment de surprise pour courir vers Aaron. Elle se mit derrière lui et posa ses mains sur les épaules du jeune homme, se cachant derrière. Il allait la sortir d’ici, elle en était convaincue. Il était peut être son ange gardien aujourd’hui. D’abord la volière, maintenant la Foret, il passait son temps à la sauver. Cependant il avait l’air beaucoup moins rassuré que tout à l’heure à la volière. Pire, il semblait avoir autant peur des araignées, qu’elle des hiboux… et ça ce n’était pas bon signe … Elle l’entendit alors dire « On s’en va ». Elle n’eut pas le temps de répondre qu’il partait déjà … elle se mit à le suivre au mieux, mais le jeune garçon, courrait beaucoup plus vite qu’elle.

- Aa…Ron … attends…

Cria-t-elle à bout de souffle. Et voilà elle venait d’avoir un point de côté ! Comme si c’était le moment ! Elle n’osa même pas regarder derrière elle. Elle savait que le monstre à mille pattes les suivait de près. Elle ne savait pas où elle courrait mais elle suivait Aaron, espérant que lui, connaisse le chemin pour sortir de cet enfer ! Elle posa une main sur son côté gauche et appuya, continuant à courir. Pourtant elle savait qu’elle ne pourrait pas continuer longtemps, elle n’avait plus de souffle. Mais si elle s’arrêtait, elle signait son arrêt de mort.

- J’peux …. Plus …

Dit-elle avant de s’arrêter, résignée. Elle se tourna prête à affronter la mort … Mais surprise… il n’y avait personne. Pas d’araignée, pas d’acromentule ou autre bestiole de ce genre. Les avaient-ils semés ? Ou c’était un piège ? Avaient-elles vraiment existé ? Ou les avait-elle simplement imaginées ? Trop de doute dans son esprit encore perturbé par l’épisode de la volière. Elle devait se calmer et reprendre ses esprits. Elle se courba en avant posant ses mains sur ses genoux et reprit son souffle. Son cœur battait à la chamade, elle avait même peur qu’il lui transperce la poitrine et en sorte. Ou était Aaron ? S’était-il arrêté, ou avait-il continué sa course ?