EMY MANDO

21 août 1980, Rosélia Loris sent que quelque chose ne va pas, des courbatures violentes l’empêchent de bouger et elle sent qu’elle part… dans un dernier souffle avant de s’évanouir elle appelle : « Joseph ! Joseph aide m… ». Elle entend des pas dévaler l’escalier puis ferme les yeux et tombe contre le coin du petit bureau de son époux. « Rosie, ROSIE ! Alfred appelez une ambulance ! VITE ! ». L’oncle de la famille se précipite au combiné et appelle les secours. On entend une ambulance gronder dans les rues de Londres, sous cette chaleur étouffante il y a foule dehors. Après 9 longues minutes les pompiers arrive enfin à bon port et se précipite vers la jeune femme. « Je vous en pris aidez là ! Elle est enceinte ! » il tremble, il à déjà perdu un enfant il y a 5 ans, cette expérience traumatisante revient devant ses yeux et il commence à hurler contre un des secouristes : « MAIS AIDEZ LA ! ROSIE ! ». Les secondes lui semblent interminable, il observe impuissant sa femme sur le tapis du salon, inconsciente. Il ne voit qu’elle, malgré tous les secouristes présents, il ne sent que son parfum, il ne voit que ses lèvres, qui commencent à tourner au violet. Il est tiré de sa rêverie par une voix rauque : « Monsieur, on doit la réanimer, s’il vous plait mettez-vous sur le côté ! C’est grave on va faire tout notre possible ». Ne supportant pas cette vision il se tourne vers la fenêtre et Alfred vient lui mettre la main sur l’épaule, tout aussi paniqué que lui à l’intérieur.  Après un moment plutôt court, tout les bruits s’arrêtent, et le calme s’installe, un calme mortifère. Quand tout à coup, un cri, le cri d’un enfant, le cri de la vie vient combler le silence dans cette grande maison. Joseph se retourne et ne voit que l’enfant, embaumée de lumière, tenu par un pompier couvert de sang, les yeux pleins de larmes. Il comprend en voyant le corps blanc de sa compagne recouvert d’un drap sur le tapis fleuris du salon. « Monsieur, tout est allé si vite… votre compagne a perdu trop de sang… c’est un malheureux accident… Mais vous savez jnffffsknfohr… » Mais il n’entend plus, perdu, entre la mort et la vie, entre le corps sans vie de son amour depuis son enfance et cette enfant qui porte son sourire.
Dès lors, il ne vivra que pour elle, en lui offrant tout ce dont elle a besoin.  Les plus belles robes, lui chantant les plus belles chansons, et lui tenant fermement la main lors des sorties en ville et en arrangeant ses cheveux chaque matin avant de partir pour l’école.


Son père, c’était tout pour elle. Un modèle et un homme franc. Il y a aussi Alfred, son oncle, qui avec ses blagues et son sourire arrive toujours à lui remonter le moral. La grande maison est empreinte d’une véritable âme. Les travaux de Rosie, sont partout, les peintures sur les murs, les livres, les écrits, les fleurs dans le jardin, les animaux présents partout. Des chiens, des chats, des lapins, et… un renard. Son renard, qui se fait déjà vieux. Fascinée par son pelage, ses yeux noirs, sa souplesse, sa douceur. Rubis, le plus incroyable des cadeaux de Rosie pour Joseph après qu’il lui a enseigner les secrets de la magie.


« Il est temps ! Je vais t’apprendre tout ce que la magie apporte de bons à ce monde, mais attention, reste discrète, on ne doit en faire qu’à la maison ». Et c’est parti, s’en suit des leçons tous les jours, des devoirs tous les soirs et enfin, un jour, tout cela arrive, les yeux pétillants, elle part.


Arrivée devant la boutique d’Ollivander ses yeux s’écarquillent, son père est si fier, si fier que sa fille entre à Poudlard, si fier de ce qu’il lui a inculqué, si heureux aussi… « Bonjour, j’aimerai une baguette s’il vous plait ! ». Ses yeux noirs son fixé sur les baguettes se trouvant juste à côté d’elle, elle est si impatiente. Deux heures plus tard elle ressort enfin de la boutique avec sa baguette SA baguette ! Elle tient l’étui des deux mains, le souffle court. Son père revoit Rosie, elle avait la même expression le jour où il l’a rencontrée devant cette même boutique.


Le jour du départ fait verser quelques larmes à oncle Alfred, qui ne peut s’empêcher de prendre sa nièce dans ses bras « Tonton tu me fais mal ! ». Même Rubis normalement assez craintif vient lécher le visage de sa petite protégée, il se fait lui aussi bien vieux et ses jours sont comptés. Sur le quai 9/3 quart les étudiants se pressent tous, impatients ou anxieux. « C’était génial de traverser le mur ! » Impatiente, curieuse elle monte à pied joint dans le wagon du train de ses rêves, qui est aujourd’hui réalité ! « Au revoir Papa, je t’aime ! » Elle embrasse son père qui la prend dans ses bras « je suis si fier, prend soin de toi » puis va s’asseoir là où personne n’a encore pris place. Le train commence à s’éloigner et son père se fait de plus en plus petit jusqu’à devenir une fourmi, puis une poussière. Elle caresse doucement son petit chaton qu’elle a surnommée Henry puis s’assoupit peu après.