Prise de court, Mara se raidit dans le canapé qu’elles partageaient. Sa salive passa avec difficulté dans sa gorge, tandis que son regard agrippait des objets aléatoires au loin. Son malaise était palpable, depuis la
proposition dissimulée de Freya. Inutile d’avoir fait une thèse pour capter le sous-entendu terré sous l’évocation de la potion Tue-Loup ;
cap ou pas cap d’être un cobaye ? Alors, les images exagérées et bourrées d’à priori défilèrent dans son esprit. Ce mot, cette condition, il sonnait
faux, presque comme une condamnation. Ses mains jointes étaient crispées entre elles, comme si la pression physique la gardait éloignée de l’ex Mangemorte. C’était une donnée
non négligeable dans l’équation ; et si elle lui mentait pour profiter d’elle ? Pour trouver simplement de la c
hair fraîche à malaxer dans tous les sens, quand bon lui semblait.
C’était un risque. Et puisqu’on parlait de risque, il devait y en avoir des
milliers d’autres. Rien n’assurait à la nouvelle Abraxane de sortir indemne de ces expériences –
quelles qu’elles soient. Des séquelles psychologique, comportementales étaient
complètement envisageables. Et elle se devait de penser au
pire, avant tout. On ne se lance pas inconsciemment dans ce genre de délire. D’ailleurs, elle n’avait
pas du tout envie de se lancer. Après tout, Freya était une inconnue
étroitement liée à la notion de danger. Un danger réel et affirmé, qui s’additionnait au danger transcendant d’excitation.
Le combo fatal. Renfrognée, la blonde se leva brusquement, plantant ses yeux givrés dans les siens.
«
- J’suis pas un putain d’cobaye. »
Sans même attendre une réponse de la part de la métisse, elle s’éloigna. Ghrystal se débrouillerait
tout seul ; elle n’y pensait même plus. Fermement accrochée à son idée, à ses principes, à sa
toute nouvelle morale. Elle était quand même pas assez
timbrée pour se laisser triturer par des inconnus. Vivre avec cette
chose incrustée en elle, cette
chose qu’elle ne comprenait pas, était assez galère. Autant pas se rajouter des soucis.
Mais. Et ce
mais soufflé par une voix imaginaire la fit s’arrêter, à quelques pas de la porte de sa chambre.
Mais cette brune en quête de rédemption, elle pourrait lui être
utile. Elle pourrait l’aider à
comprendre. Peut-être même, à
dompter ce grondement lointain et animal qui persistait au fond d’elle. Vu comme ça, c’était pas une idée
si mauvaise, en fait. Mara se mordillait l’intérieur de la joue ;
imbécile. En deux temps trois mouvements, elle était réapparue dans la salle commune. Freya n’avait pas bougé, un air déçu peint sur son visage typé. En soupirant, la Kvelgen s’accroupit en face d’elle, visage tourné vers le sien.
«
- Bon… J’veux bien essayer. Un blanc s’installa entre elles, le temps qu’elles acceptent la situation qui se créait. Son regard glissa
une nouvelle fois sur la cicatrice ornant son avant-bras.
Mais si ça tourne mal, j’veux arrêter. Tu sais où me trouver. »
Deal. Tiraillée entre l’appréhension et le sentiment d’accomplissement, elle retourna dans sa chambre, pour aller se coucher. Dans le noir, des dessins de crocs et de pelages gris hypnotisèrent son regard jusqu’à ce qu’elle sombre dans le sommeil.
- HRP:
Fin du RP pour moi !