{Flashback} Teach me [Libre]

01/07/2016

teach me

AVRIL 1997 - 8:00

HRP:

Le temps était particulièrement frais en cette belle matinée de printemps et la légère buée qui s'échappait d'entre ses lèvres pouvait bien en témoigner. Le ciel quant à lui était parfaitement dégagé, annonciateur d'une somptueuse journée ce qui était idéal pour le programme du jeune poufsouffle, qui avait donné rendez-vous à l'une de ses compères sur le terrain de Quidditch. Il n'était pas forcément dans ses habitudes de donner des cours particuliers aux autres, mais cette fois-ci, c'était différent. D'une part car il s'agissait d'une jeune élève de sa chère et douce maison au blason doré, mais également car il s'agissait de sa dernière année à Poudlard. Une place allait donc se libérer dans l'équipe de Quidditch et il était important de ne pas négliger les futurs recrues. Ce rôle de coach revenait sans doute à Eleonor, mais William tenait à s'investir une dernière fois avant de plier bagage. Bien évidemment, Meolian savait voler. Le plus âgé ne savait juste pas encore si elle avait la forme physique adéquate pour endosser le rôle de batteur. De loin, l'un des postes les moins aisés pour les femmes et demandant généralement une carrure assez sportive. Les batteurs étaient les remparts d'une équipe. Malgré tout, il ne s'arrêterait pas uniquement à la stature de la plus jeune, car nombreuses étaient les figures à prouver qu'être une demoiselle ne changeait rien quant à l’efficacité d'une batteuse en match. Prenez Hope, batteuse des Serpentard, qui était l'exemple même de la brutalité dans un corps de princesse. Alors oui, seul l'entraînement pourrait répondre à cette interrogation et plutôt que de rester suspicieux, William avait préféré agir en l'invitant à le rejoindre pour une session Quidditch qui allait déterminer si ou non, William la pousserait à se présenter aux sélections de l'année prochaine. Mais ce détail pourtant si important et angoissant, Meolian l'ignorait. Pour la simple et bonne raison que le blond ne lui en avait pas dit un mot. Tout ce qu'elle savait pour l'heure, c'était qu'il était enchanté à l'idée de jouer au Quidditch avec elle, ce qui en soit, était également vrai.

Une fois le matériel nécessaire regroupé au un point nommé, il observa le terrain endormi avant de lâcher un profond soupire salvateur. Fouler l'herbe humide de ce lieu était un plaisir sans cesse renouvelé et sans perdre plus de temps, il commença à faire quelques longueurs. Pas chassés, genoux hauts, talons-fesses... Rien n'était trop beau pour réchauffer ses muscles et les préparer à la suite du programme. Que cela soit son uniforme de sorcier ou sa tenue de quidditch, William avait tout laissé aux vestiaires, à quoi bon salir ses tenues officielles pour un simple entraînement en jour de repos ? Vêtu d'une tenue adaptée au sport qui ne craignait en rien la transpiration ou la boue, il laissa son rythme cardiaque s'emballer en s'harmonisant à une respiration athlétique. Au loin la silhouette de Meolian ne tarda pas à se profiler. A petite foulée, il s'approcha d'elle un sourire accueillant aux lèvres, gardant toutefois une certaine distance entre eux : « Tu es prête ? Tu as suffisamment mangé ? Tu t'es déjà échauffée ? » Les questions s’enchaînaient à mesure ou ses petits sautillements se tassaient. Malgré ses salutations pour le moins énergiques, il n'en perdait pas pour autant son aspect bienveillant qui lui était si caractéristique. Le Quidditch avait toujours eu un effet dopant sur le plus âgé. « Aller. Je te laisse cinq minutes pour t'échauffer si ce n'est pas déjà fait, le temps que j'ailles chercher ce qu'il faut pour le premier exercice. » Claquant énergiquement dans ses mains avant de se retourner vers les affaires qu'il avait posé un peu en retrait, il s'arrêta dans sa progression avant de reporter son regard sur la jeune fille : « Tu es motivée ?! ». Bien sûre qu'elle l'était, sinon elle ne serait pas venue aussi tôt, un jour de repos. Malgré tout, William tenait à lui demander, ne serait-ce que pour chasser les dernières brides de fatigue qui tirait son visage. Ils avaient déjà commencé.

Attrapant un seau dans lequel reposait une bonne vingtaine de balles à l'aspect dures aussi grosses qu'un poing, mais dénuées de toute magie, William saisit de sa deuxième main sa propre batte de Quidditch usée qu'il confia à Meolian une fois l'échauffement terminé. « On va rester au sol pour le moment. Je pars du principe que tu sais déjà bien te tenir sur un balai. Ce n'est pas la chose la plus importante aujourd'hui. » Marquant une pause dans sa phrase, il lança un petit regard en coin à Meolian comme pour jauger sa réaction. Voir si la déception lui faisait froncer les sourcils et si elle était prête à accepter le fait que pour s'attaquer aux cognards, il fallait avant tout apprendre à se défendre contre de simples balles. Renvoyer un objet n'était pas aussi aisé que cela en avait l'air. William voulait éviter de la porter à l'infirmerie dès le premier jour avec deux dents en moins. « Le principe est très simple : tu repousses les balles avant qu'elle ne se nichent dans ta peau pour te laisser de jolis hématomes. Je vais commencer par te les envoyer à la main et si tu y arrives, j’utiliserai la magie pour leur donner plus de puissance et de poids ». Maintenant que tout était clair, il s'écarta un peu plus et se positionna en face d'elle. « Prête ? » demanda-t-il à nouveau en observant silencieusement la manière dont elle avait de tenir la batte ou de se positionner. Attendant son feu vert, il sourit à nouveau pour la mettre à l'aise : « Les moldus appellent ça du baseball. » Et la balle fonça droit sur la jeune Poufsouffle.

40-50-60

Meolian avait mal dormi cette nuit, très mal dormi, l’excitation, la peur, l’angoisse, l’émotion, elle ne savait pas réellement les causes de ce trouble. William, son idole, batteur de l’équipe de Quidditch lui avait donné rendez-vous au stade de bonne heure afin d’y jouer en sa compagnie. Quand il lui avait proposé, elle avait balbutié, un far s’était emparé de ses joues de timide jeune fille d’à peine 14 ans. Elle le voyait à tous les matchs, tous les entraînements ; son aisance sur le balai et sa force de frappe dans les cognards était déroutante.
Elle se leva tranquillement, respira pour détendre ses muscles existants par une pratique quotidienne d’une gymnastique d’entretien. Elle ne savait pas clairement en quoi allait consister cette partie mais elle préférait procéder à un étirement réflexe de ses épaules, son bassin, ses poignets, genoux et chevilles. Quelques camarades la regardaient d’un sale œil alors qu’elle était encore dans le dortoir. Elles devaient probablement se demander pourquoi elle augmentait particulièrement aujourd’hui son réveil musculaire.

Puis, elle se dirigea vers l’armoire, enfila une tenue adéquate, manches longues, pantalon léger long, des habits qui ne gêneraient pas si toutefois, ils montaient d’ores et déjà sur les balais aujourd’hui.
Elle sortit du dortoir, se dirigea vers la salle commune où elle grignota un petit déjeuner rapide. Elle n’avait pas faim mais il était nécessaire de s’alimenter avant toute épreuve quelle qu’elle soit et elle se dirigea vers l’extérieur du château. Il faisait frais, elle remonta la fermeture éclair de sa veste et se dirigea à petites enjambées vers le stade, le sourire aux lèvres. Au fur et à mesure qu’elle se rapprochait du stade, les battements de son cœur se faisaient plus intenses, les muscles se crispaient. Non il fallait qu’elle se détente, inspire, expire, inspire expire. A mi-chemin, elle s’arrêta et souffla pour se calmer.

Elle ne voulait pas que William la voit aussi nerveuse, il fallait vraiment qu’elle se calme. Elle respira un grand coup et reparti à petites enjambées vers le stade. Elle le vit de loin, il était en train de faire ses échauffements puis il se retourna et la vit. D’ailleurs, il commença à se rapprocher d’elle. Elle se contint, pied gauche, pied droit, pied gauche, pied droit, respire ; puis une fois arrivée à portée de voix et distance raisonnable il lui adressa un sourire qui figea le cœur de Meolian « ce qu’il est beau quand il sourit » ne put elle s’empêcher de penser… « non ressaisis toi, réponds lui ». « oui oui, l’estomac un peu noué par euh… la trouille je vais t’avouer mais ça va le faire, tu es adorable en tout cas merci de jouer avec moi ; j’ai fait mon réveil musculaire avant de venir et j’ai trottiné ; mais on peut poursuivre les échauffements si tu préfères ; mieux vaut prévenir que guérir ». Ils étaient parvenus au stade ; arrivée sur place, Meolian refit quelques accélérations rapides, lentes afin de finir de réveiller ses muscles des membres inférieurs, étira ses abdominaux transverses et arqua le dos pour détendre la colonne vertébrale. Puis elle sauta rapidement pour finaliser son échauffement.

Elle se rapprocha de William et lui dit « ça y ‘est je suis prête à souffrir » lui dit-elle en riant. Quand il lui précisa que le début se déroulerait au sol elle fut rassurée et lui dit « chaque chose en son temps tu as bien raison ; c’est toi le patron ». Elle était émue, le rythme cardiaque s’accélérait à chaque fois que William lui parlait mais elle essayait de dissimuler son trouble omniprésent. Elle voulait le rendre fier d’elle et ne voulait pas lui faire perdre son temps.

Quand il lui donna la batte, un instant d’émotion s’empara d’elle, c’était la première fois qu’elle en tenait une, le poids n’était pas si conséquent. Quand il lui parla base ball, elle se souvint que son papa regardait les matchs à la télé. Elle tint la batte comme elle put ce qui ne manqua pas de faire rire William. Il lui indiqua la bonne posture. Meolian était prête à recevoir la première balle, sans magie, c’est aussi bien car elle ne savait même pas si elle réusssirait à la renvoyer à 1 m d’elle.

A son signal, la balle parti de la main de William et figée, elle oublia de taper dans la balle. Elle était tellement tendue, malgré le signal qu’elle lui avait envoyé, elle n’avait pas bougé, la balle était venue taper sa batte, mais elle était restée figée comme une statue sans bouger. Elle avait perdu son sourire « mais qu’est ce qu’il me prend, tape dans ta balle, car là William va se sauver en courant si tu continues comme ça ». La seconde arriva et elle osa un timide coup. Elle avait tapé dedans mais la balle retomba encore une fois à ses pieds.

Elle reposa la batte par terre et demanda deux minutes afin de se détendre « calme toi, ressaisis toi, tu vis un rêve éveillé, profites, oublie tes peurs et vis ». Elle trottina de nouveau, se reconcentra sur son rêve et ses espoirs et revint le visage fermé pour faire face à William. Quand il lui renvoya une troisième balle, elle mit la batte en arrière et au lieu de taper dedans, tapa à côté. Le mouvement était là ; maintenant il fallait qu’elle tape.

Puis elle imagina son pire ennemi, les brimades qu’elle avait subi jeune enfant sang mêlée au milieu des moldus, elle se concentra de toutes ses forces sur une des énièmes balles que William renvoyait et cria le plus fort qu’elle put pour taper dedans et la renvoyer. Quand elle ouvrit les yeux, la balle était repartie, William la regardait un sourire aux lèvres. Il avait l’air de se tenir l’épaule, mais sans gravité. Aussitôt elle vint vers lui « oh, excuse moi je t’ai touché ? ou si c’est que tu as jeté trop de balles ? »