Hey, you. feat. Chris Hamilton ♥

19/12/2015

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Nova & Chris.

“L'arbre du silence apporte le fruit de la paix..”

L

es premiers rayons du soleil avaient déjà frappé le sol de la chambre, les rideaux mal tirés, William s'était retourné contre le mur alors que Novenka avait enfoui son visage dans l'oreiller, tous deux flemmards.
Pourtant l'heure qui suivit, Novenka commença à s'étirer et à s'assoir dans son lit, la bouche pâteuse. Elle avait bu toute seule la veille après son entretien avec Hope qui pourtant lui avait remis du baume au cœur... Pourtant, pas de nouvelles de lui.
Elle sortit doucement de son lit, sans froisser les draps et posa ses pieds sur le sol qui lui semblait si dur. Chaque jour, il lui était pénible de se lever, alors elle observa le dos de son colocataire. Un moment.
Il semblait si triste que ses amis soient dans une autre confrérie, coincé avec la folle qui se balade en culotte dans la chambre. Lui en vouloir serait pur déni, elle-même était désorienté de se retrouver ici, loin des siens bien que la présence de William lui réchauffe le coeur, tout comme Elena non loin de là. Sa récente rencontre avec Pippa l'avait conforté dans sa réflexion sur les camarades de Sinistros, ils étaient tous adorables... Alors pourquoi ?

Féline, la douce yougoslave se dirigea vers la salle de bain pour prendre une douche. En en sortant en serviette, elle s'habilla d'une robe noir atypique, des collants noirs et des escarpins de la même couleur. Alors que saute joyeusement sa licorne sur son buste, la jeune femme se maquille et son visage reste aussi fermé qu'une poupée de porcelaine dont seul les yeux vous suivent discrètement. Elle laissa ses cheveux courts flotté autour de son visage et elle s'enfuit discrètement vers la cafétéria pour prendre son petit-déjeuner. Seule, comme d'habitude.

Arrivée plus bas, son regard se pose sur les lèves-tôt, certains la regardent, d'autres l'ignorent. Mais quelque soit ces regards, ce n'était pas le sien... Si prenant, si envoutant, céruléen... Son amour.
Déçue, elle baissa le regard et se dirigea à une place en faisant claquer ses escarpins sur le sol.
L'enfermement ne l'avait pas réussi, son état psychologique continuait de dégringoler. Elle s'isolait, s'ignorait... S'oubliait. Elle détestait et aimait en même temps.
Mais pis encore, qu'elle se haïssait désormais.
Chris était plus loin sur la même table, elle le regarda sans un sourire, perdue dans ses pensées. Puis elle se leva, faisant crisser la chaise. Elle s'avança lentement, seuls ses pas raisonnaient lourdement dans la cafétéria si silencieuse. « Bonjour. » fit-elle doucement. « Je peux ? » Elle posa délicatement sa main sur la chaise à sa droite avant de la tirer en silence, cette fois-ci. Néanmoins son sourire manquait toujours.
Elle s'assit et croisa ses doigts au dessus de l'assiette qui se remplit magiquement. « Tu es bien matinal, Chris. »

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27/37/47

Le sommeil l'avait fuit de bon matin. Non, c'était d'ailleurs inexact. Le sommeil le fuyait depuis de nombreuses nuits déjà et, les seuls moments de répit étant accordés à son étaient lorsque, trop épuisé et accablé par la fatigue, il sombrait enfin dans un sommeil agité le temps de quelques heures à peine. Mais il n'avait d'autre choix que d'apprendre à faire avec, faute de pouvoir résoudre ce problème. Debout devant sa glace, Chris contemplait les ravages causés par ce mal. De véritables tranchées étaient creusées sous ses yeux. Son teint était pâle, son regard vide. Pire encore, son visage n'affichait qu'un profond accablement. Ses traits étaient tirés et, s'il en avait eu quelque chose à faire, il se serait certainement fait peur à lui-même. Le garçon se passa un peu d'eau sur le visage, plus par réflexe que par réelle utilité. Les semaines précédentes n'avaient été que déception sur désillusion et cela laissait des traces. Heureusement, la magie existait dans son monde. Et elle savait se montrer utile, à l'occasion. D'un coup de baguette, il limita les dégâts. Sa peau reprit une couleur moins cadavérique et ses cernes disparurent sous une illusion. Le résultat n'était pas parfait et sa barbe hirsute ou encore son absence de sourire laissaient voir que ça n'était pas la joie, mais c'était déjà ça et il ne se voyait pas fournir plus d'effort. Car il ne faisait pas ça pour lui. Son apparence, il n'en avait que faire. C'était seulement pour éviter les questions que d'autres auraient pu poser. Là au moins, il pouvait prétexter une simple nuit difficile.

Après s'être habillé rapidement, Chris prit la sphère grise anthracite qui reposait sur sa table de chevet. Un objet de son invention dont il n'était pas peu fier. Enfin, à l'époque. C'était en réalité un objet magique, enchanté durant de longues heures par ses soins pour se métamorphoser selon des schémas pré-définis par lui. Il en avait d'abord offert un à Hazel, avant le début de leur relation puis avait décidé de s'en faire un ayant plus de possibilités. En stock, l'objet pouvait se métamorphoser, entre autres, en un couteau, un ensemble de bagues, un collier, un gant en mailles ou encore une montre. C'est sur cette forme que son choix se fit et l'image de la sphère tressailli un instant avant de se transformer. Elle ne donnait peut être pas l'heure mais était très discrète et lui permettait d'avoir toujours l'objet sur lui. Un dernier coup d’œil dans la chambre. Brook dormait encore et ce n'était pas plus mal. Sans un bruit, il quitta la pièce.

C'est machinalement que ses pas prirent la direction du réfectoire et ce malgré son manque d'appétit. Garder des repères dans son rythme de vie quotidien permettait de continuer à avancer, même si cela pouvait paraître ridicule. Seul à son coin de table, il boudait son bol de céréales, prenant de temps à autre la cuillère en main avant de la replonger dans le lait sans en avoir mangé. Une chaise qui racle le sol. Des bruits de pas. C'est à peine s'il leva les yeux pour en connaitre la provenance. Novenka se tenait là, à ses côtés. En temps normal, ce simple fait lui aurait décroché un sourire enjoué. Là, il se contenta d'un signe de tête pour la saluer. « Je t'en pris. ». Son amie non plus n'avait pas le sourire. Qui l'avait réellement, ces derniers jours, parmi ceux ayant vécu l'enfermement ? On leur demandait de faire comme si rien ne s'était passé après des mois de séquestration. Et aujourd'hui encore, beaucoup étaient toujours sans nouvelles de certains proches. Certains bruits de couloir circulaient, parlant d'une maladie ayant affecté les personnes s'étant retrouvés enfermés ici, leur ôtant leur joie de vivre. Balivernes. Ces idiots ne savaient rien et parlaient trop.

« Plus sommeil. » Répondit-il simplement. « Et toi ? Que fais-tu déjà debout ? Il est encore tôt. » Aucun reproche ou animosité dans sa voix. Une simple question posée d'un ton morne. Suivi d'une constatation sans utilité aucune. Tout comme le fait de se lever chaque matin ou de lutter pour se sortir la tête de l'eau dans ce monde de fou, aurait ajouté Chris.

19/12/2015

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Nova & Chris.

“L'arbre du silence apporte le fruit de la paix..”

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'appétit semblait fuir les deux amis. Et dans un routine implacable et désagréable, ils avaient décidé d'y venir voir la couleur. Au cas où. Dans un élan d'espoir, mais Novenka n'avait clairement pas faim... Et pour deux poufsouffles, c'était un comble.
Un vrai. Une énigme.
Elle s'installa doucement à sa place, silencieuse, comme une ombre.
Sa robe noir aux ornements brillants et étincelants des créatures magiques fièrement cristallisé dans le temps, dénotait avec sa véritable empathie.
Si il fut un jour où elle pouvait détester le monde, c'était aujourd'hui.
Elle, l'amour même.

Un point fixé au loin. La nature morte des jours qui précèdent, et la nature défraichie des jours qui suivent. Comme un cycle infini, d'un présent difficile. Sans pouvoir y faire quoi que ce soit. Observer si cela était encore possible. Non, subir.
Ils subissaient. Craquaient parfois.
Pleuraient silencieusement, des gouttes de sang invisibles. Dénaturé par le silence, le mensonge... & le secret.
Plus sommeil. Elle aurait pu sourire face à ce demi-mensonge, elle savait, mieux que personne pourquoi Morphée ne venait plus... Effaré par leur attitude, las de leur désespoir.

Elle posa son regard sur le visage de son ami. Sans un mot. Fatiguée.
Elle aurait aimé dormir. Depuis que William dormait avec elle, c'était soudain devenu plus facile. Presque normal. Mais elle faisait encore des cauchemars, se réveillait silencieusement en pleur. Et elle le regardait dormir du sommeil du chef. Souvent, elle veillait sur lui, qu'il ne manque de rien. Parfois elle remettait la couverture sur ses épaules ou elle remettait des mèches de cheveux, restant assise contre son lit à pleurer silencieusement.
C'était fatiguant. Fatiguant d'être sans lui... De ne rien pouvoir dire, de ne rien pouvoir faire...
Envoyer des lettres qui pour deux sont revenues.
Il n'était nul part.
Elle l'avait abandonné. Lui aussi.

« Je ne dormais plus depuis un moment, dit-elle en ne détachant pas ses yeux de son ami, je ne dors plus depuis longtemps, même si la respiration de mon nouveau colocataire me berce, certaines fois. »
Garder ce qu'ils ont vécu en secret, c'était le summum de l'impolitesse et de l'irrespect. Qu'importe qui est le nouveau Comte... Elle le détruirait.
« Je pensais vouloir manger, comme tous les jours, mais... je n'ai pas vraiment faim. » Elle posa une main dénuée de chaleur sur le bras de Chris. « Je fais beaucoup de cauchemars. »
Trop.
Et chaque fois le même rituel, elle se pelotonnait au bout du lit de William et attendait dans les ombres que ça passe.
« Comment tu... te sens ? »

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