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11 Août – 19h58.
La Tête du Sanglier – Pré-Au-Lard

Une nuit claire se dessine doucement alors que la clarté du jour commence à décliner avec les derniers rayons de soleil. Un pop sonore retentit dans la zone de transplanage, toujours d’actualité. La silhouette attire des regards de sympathie et de pitié, et leur retourne un regard polaire. La pitié, très peu pour elle. D’un geste brusque, elle tourne le haut de la roue. Elle commence à s’habituer à ce fauteuil, et c’est loin d’être une bonne nouvelle même si la rééducation a commencé. Un auror lui propose de l’aide, mais elle l’envoie sur les roses avant de quitter la zone de transplanage.

Ce mouvoir sur les rues pavées du vieux village sorcier est loin d’être facile. Les roues du fauteuil se bloque parfois, agaçant la sorcière à la chevelure blonde. Elle finit par arrivée avec plus ou moins de difficulté jusqu’à l’Antre. D’un coup de baguette, elle ouvre la porte, lui facilitant le passage et rentre avec justesse. La tête du Sanglier n’est pas conçue pour les personnes en fauteuil, il faut dire que ce n’est pas courant chez les sorciers. Le gérant la regarde, un peu déboussolé. Abelforth Dumbledore est un sorcier discret pourtant et qui ne se mêle pas ou peu des histoires des autres. La santé de son frère est préoccupant, alors c’est peut-être pour ça qu’il laisse plus facilement transparaître ses émotions.

Le sorcier est le seul à savoir ce qui ce trame ici. Il n’a jamais rien dit, jamais fait le moindre commentaire à ce sujet, pourtant il aurait pu. Au lieu de ça, il gardait un silence quasi-religieux sur les rendez-vous entre un élève et son professeur. Elle s’est toujours dit que si Abelforth gardait le secret, c’était surtout par défiance vis-à-vis de son frère et il fallait dire que ça arrangeait bien les deux protagonistes qui ne voulaient surtout pas qu’Albus soit mis au courant. L’homme s’avance vers elle, troublé.

-Si je m’attendais à ça… Depuis quand ? Demanda-t-il sur un ton un peu bourru.

-La bataille… Rockwood. C’est provisoire, l’informa-t-elle sur un ton neutre.

-Il doit venir ? S’enquit-il.

Elle acquiesce d’un signe de tête. Alors qu’il regarde la salle du regard. Il y a quelques sorciers présents qui nous dévisagent. Il faut dire que la tête du sanglier à trouver une clientèle depuis l’année dernière, et maintenant que c’est connu que les plus jeunes élèves de Poudlard ont étés évacués ici durant la bataille, il jouie d’une certaine notoriété. Balayant la salle du regard, il l’invite à le suivre, l’emmenant dans une salle à l’arrière. La salle est petite, est assez poussiéreuse et désordonnées avec pas mal de papiers qui traîne un peu partout. Il y a un canapé qui ne paie pas e mine dans un coin et un bureau au milieu de la petite pièce. La jeune femme en déduit que c’est son bureau et le regarde sans comprendre.

-Vous serez plus tranquille ici, je le fais venir quand il arrive…

C’est ce qui est appréciable avec Abelforth. Il ne juge pas. Il se contente d’un regard appuyé pour dire qu’il cautionne pas, mais ne juge pas. Et puis, il sait qu’ils sont des membres de l’Ordre, et même s’il a remarqué qu’il n’y a pas que ça qui les lient, il ne pose pas de question. Ça ne le regarde pas. Le vieux sorcier lui demande si elle veut boire quelque chose et elle répond un jus de citrouille. Il finit par sortir la laissant la dans ce bureau poussiéreux. Elle avance un peu son fauteuil et regarde les feuilles dispersées un peu partout. Elle qui est du genre maniaque et organisée, elle est un peu choqué par tant de désordre… Cela lui permet de ne pas penser à Severus et à la discussion qu’ils vont avoir qui promet d’être… tout sauf tranquille.

Même si son visage implacable ne laissait rien paraître en surface, en profondeur régnait une grande agitation et ce depuis qu'il avait reçu la lettre. Depuis toujours conscient de la cruelle réalité de la vie pour n'avoir pas été épargné par elle, à cause de ses mauvais choix et de sa mauvaise chance, il voulait protéger ceux qui lui étaient chers. Les tenir éloignés du danger et, par conséquent, de lui. C'était mieux pour eux et peu importe ce que lui aurait pu souhaiter, ça ne devait pas entrer en compte. C'est d'un pas vif qu'il s'était dirigé vers le plateforme de transplanage de Poudlard pour, un instant après, apparaître à celle de Pré-au-lard. La clarté du jour commençait lentement à laisser place à l'obscurité de la nuit mais il était encore tôt, les rues restaient fréquentables. Car à partir d'une certaine heure, les passants eux aussi changeaient, les badauds remplacés au fur et à mesure par des énergumène moins fréquentables. Le tout s'opérant avec précision tel un engrenage bien huilé sans pour autant qu'un signal particulier ne soit nécessaire.

Ces derniers temps, Rogue ne sortait que rarement ainsi, sans être à couvert. Le prix de sa trahison était bien lourd, tous les anciens partisans des ténèbres cherchant vengeance s'étant lancé à ses trousses pour le faire payer. Heureusement, beaucoup étaient tombés au combat ou enfermés à jamais. Mais pour les autres... Il devait se méfier et être prudent à chaque instant. Mais il ne faisait pas que fuir, non. Ses rares sorties furtives avaient pour but de trouver des informations les concernant et de pouvoir les traquer. Éliminer à jamais cette menace qui planait sur les et ses proches. Il en avait peu et aucun de ces liens n'étaient connu, mais il était prêt à tout pour ne pas attirer les foudres de dangereux criminels sur eux.

Arrivé dans l'auberge, il fut accueilli par Abelforth. Il s'attendait à son arrivée, c'était clair. Ce qui voulait dire qu'elle était déjà là. Il le salua sans le regarder dans les yeux, comme d'habitude. Severus savait que ce n'était pas le genre d'homme à juger, mais il n'avait jamais vouluu vérifier cela en se risquant à lire ce qui se cachait derrière son regard. Par politesse, il lui demanda des nouvelles d'Albus, même s'il était parfaitement au fait des dernières avancés de son état préoccupant. Après tout, il avait été le premier à poser un diagnostique sur sa santé. Dumbledore. L'homme qu'il avait servi depuis le premier jour de sa nouvelle vie. Le pire jour qu'il ait jamais vécu. Il avait toujours mit un point d'honneur à ce qu'il ne sache pas pour lui et Megan. Il savait que Megan n'avait rien dit et qu'il en allait de même pour Abelforth. Et pourtant, chaque fois que le vieux magicien posait les yeux sur lui, il ne pouvait s'empêcher de douter que qui que ce soit ai pu lui cacher quelque chose un jour. Il semblait toujours avoir un coup d'avance. La réalité semblait pour lui un grand échiquier sur lequel il avait disposé ses pions une éternité plus tôt, attendant simplement que tout se déroule comme il l'avait prévu. Tout ce qu'il s'était passé jusqu'ici, il semblait l'avoir su depuis toujours, amenant les choses et les gens exactement là où il les attendait.

- Elle est déjà là. Dans mon bureau. Annonça-t-il.

- Dans votre bureau ? Demanda Rogue en haussant un sourcil, surprit.

- Vous serez plus tranquille. Répondit simplement le sorcier en balayant la pièce du regard.

Le professeur se laissa guider jusqu'à l'office, ne se rappelant pas y avoir déjà mit les pieds. Il lui était reconnaissant pour tout ce qu'il avait toujours fait pour eux, pour l'ordre et ce, malgré les conflits avec son frère. Mais à l'instant présent, il était trop occupé à redouter sa confrontation avec Megan. Comment avait-elle pu laisser quelqu'un découvrir un secret si important ? D'autant plus maintenant, alors qu'ils étaient tous menacer par leur lien avec lui. C'était de l'inconscience. La même dont elle avait toujours fait preuve. Celle qui, à une époque, lui avait fait tourner la tête, entre autres. Lui faisant oublier son statut de professeur. Ses responsabilités. Presque tout. Sauf son amour pour... Bref. Il s'égarait. Le plus important à présent était de déterminer si la personne au courant de leur secret pouvait être une menace ou en devenir une. Abelforth ouvrit la porte avant de s'effacer pour le laisser entrer. Megan était là, assise. Evidemment. Depuis la bataille elle ne pouvait faire autrement. Un pincement dans sa poitrine se fit sentir mais il n'en montra rien. La jeune blonde au fort caractère l'aurait mal interprété et se serait énervée, de toute façon. D'un signe de tête, il signala au propriétaire des lieux qu'il pouvait les laisser puis avança vers elle.

- Qui ? Et comment ?

Pas besoin de tergiverser. Elle savait bien de quoi il parlait.

J'étais arrivé depuis même pas cinq minutes lorsque la porte s'ouvrit sur un Severus à l'aspect facial aussi neutre qu'il était possible en présence d'une tierce personne. Je me doutais aussitôt qu'il devait prendre sur lui pour ne rien laisser paraître, et bien que j'appréhendais fortement cette conversation, je n'avais pas pour autant peur de lui. Oh il avait une présence assez impressionnante, je ne disais pas le contraire, mais je le connaissais suffisamment pour ne pas m'en formaliser. Abelforth nous regarda un instant, silencieux avant de quitter l'office en fermant la porte derrière lui, aussi discret qu'à l'accoutumée.

Comme je m'en doutais, Severus ne passa pas par quatre chemins, oubliant au passage la politesse. Je n’étais plus vraiment habitué à un tel comportement de sa part, puisqu’il était beaucoup plus doux avec moi qu’avec n’importe qui d’autre. Deux questions qui eurent le don de me foutre les nerfs en boule, et je ne manquais pas de le lui faire remarqué par ma réponse sarcastique:

- Bonjour à toi aussi Severus, je suis contente de te revoir ! Tu as l’air en forme depuis la dernière fois ! Oh moi ? je vais bien merci et toi? Pas trop difficile ce dernier mois?

Le sarcasme avait toujours été pour moi un mécanisme d'auto-défense, surtout dans des situations comme celle-là. La façon dont Severus avait ouvert la conversation avait eu le don de me mettre en rogne. Cette façon qu'il avait de juger coupable sans même attendre d'en savoir plus avait tendance à me braquer instantanément.

- Dean Watkins, il est venu à l'improviste me voir aux États-Unis pour prendre de mes nouvelles et l'a appris à ses dépends.

Je finis par lui répondre quand même, histoire de briser la glace. Je me doutais que Severus voyait qui était Dean puisqu'il avait été son élève, puis un membre de l'ordre, même si j'ignorais le différent qu'il avait eu lors d'une mission commune. Je cru bon de justifier le fait que je n'avais pas pu inventer une excuse au français.

- Mon père l'a accueilli en pensant qu'il était le père des jumeaux, il est donc au courant et... Si je voulais te voir c'était pour te parler de ça... J'aimerai dire à Dean que c'est toi le père...

Bon, la bombe était lancé et j'attendais, cloué dans ce fauteuil que j'abhorrais tant je me sentais diminué, une réaction de Severus qui comme je le doutais, allait pas tarder à arriver. Je n'étais pas non plus passé par quatre chemins, et je ne donnais aucun détail à Severus, de toute façon, si je voulais en parler à Dean, il se doutait qu'il devait y avoir une raison.

En temps normal, Rogue aurait été plus attentionné avec Megan. Non pas à cause de son état, mais parce qu'elle avait une place particulière à ses yeux. Sans qu'aucun des deux ne s'en doute et d'une manière imprévue et sauvage, elle avait réussit à se frayer une place place jusqu'à son cœur. Mais aujourd'hui c'était différent. Depuis que le Seigneur des Ténèbres était tombé tout avait changé. Il n'avait plus à jouer son rôle d'agent double et pour dire vrai, ne savait plus s'il avait vraiment un rôle à tenir ici. Toutes ces années, le professeur de potions avait lutté pour racheter sa faute et à présent que c'était chose faite, qu'il était enfin libre de vivre sa vie pour lui, il ne savait pas bien quoi en faire. Depuis plus de 15 années, il avait perfectionné son armure pour éloigner les autres. Pour rester seul, pour ne pas nuire à d'autres, pour enfin réaliser sa vengeance. Maintenant, tout ce qu'il lui restait, c'était une réputation d'être désagréable et des assassins aux trousses.

Non, c'était faux. Il lui restait aussi Megan et les jumeaux. Et c'est pour eux qu'il devait justement continuer à se battre. Éliminer la menace qui rodait, dans l'ombre, partout. Leur offrir la paix. Là seulement sa mission sera terminée, à ce moment là enfin ses tourments prendront fin. C'est donc corps et âme que Rogue, ancien mangemort puis partisan de bien sous couverture, s'était lancé sur la piste de ceux qui avaient survécu à leur maître. Tâche longue et fastidieuse. Très risquée. Mortelle, pour être honnête. Mais si c'était le prix pour assurer le bien de la prochaine génération, il se sacrifierait sans sourciller. Comme il l'avait toujours fait depuis ce jour tragique. Et peu importe le souvenir qu'il laisserait après sa disparition.

Mais voilà qu'un insecte dérangeant venait se glisser dans la mécanique de son plan. Un de ses anciens élèves qui avait eu la fâcheuse idée de fourrer son nez là où il n'aurait pas du et avait découvert un de ses secrets les mieux gardés et d'après lui, il fallait y remédier au plus vite pour la sécurité de tous. La sienne y compris. La ton sarcastique de la jeune blonde l'obligea à retenir un soupire agacement, bien mal cela dit.

- Cesse tes enfantillages, la situation ne s'y prête pas.

Le mois qui venait de passer avait évidemment été très compliqué et elle le savait. C'était le cas pour tout le monde. Enfin, elle fini par en arriver au point qui l’intéressait. Dean Watkins. Il se souvenait de cet élève pour l'avoir eu en cours. Il allait toujours de paire avec un autre jeune Poufsouffle, agaçant sur les bords avec son humour frôlant la bêtise. Megan n'avait pas choisi le pire des deux, merci Merlin. Mais il le connaissait aussi pour avoir travaillé avec lui. Et ce côté était moins reluisant. Quand elle expliqua que le jeune garçon avait débarqué à l'improviste, il ne put s'empêcher de grommeler qu'un "Oubliettes" aurait pu tout arranger et aurait été bien pratique. Mais tout cela n'était qu'une préparation, pour Megan. Un échauffement avant de lui asséner le coup de grâce. Avouer à Dean le secret commun qui unissait l'élève et le professeur ? Avait-elle perdu la tête ? Severus ne voyait aucun monde dans lequel cette décision serait sensée. Aucun univers où l'idée pouvait sembler bonne et bénéfique.

- Répandre notre secret alors que certains cherchent à me nuire par tous les moyens possible ? Il pourrait parler. Pourquoi souhaite-tu ça ?

Cette discussion commençait à prendre une tournure des plus compliquées. J'étais agacée par sa réponse, mais je ne pouvais pas non plus le lui reprocher puisque mon sarcasme avait été déplacé. Le fait est que nous n'avions plus eu de discussion aussi tendue entre nous depuis longtemps me mettait mal. Je n'aimais pas le ton qu'il prenait lui aussi, et il semblait oublié que je n'étais plus son élève, et encore moins son sous-fifre. Je croisais les bras, me contentant de le regarder en me revêtant de mon masque impassible, celui-là même que j'avais abandonné avec lui depuis dés années déjà, ayant pris cette habitude étrange de lui donner entièrement ma confiance. Ce masque que je revêtais pour la première fois depuis quatre ans, en sa présence.

Je le laissais parler, certaine que quelque soit la réponse que je lui donnerai, il ne s'en satisferait pas. Lui dire que j'aimais Dean et que j'avais entièrement confiance en lui ? Jamais il n'accepterait ça, et j'étais certaine qu'il irait de ses commentaires. Dans tout les cas, je restais convaincue qu'aucune excuse, qu'aucune raison ne trouverait grâce à ses yeux. Après quelques longues secondes de silence ou je le regardais droit dans les yeux, je finis par lui répondre.

-Il ne dira rien, j'ai confiance en lui. Parce que... Je dois aller de l'avant Severus et... c'est nécessaire. J'ai confiance en lui, comme j'ai confiance en toi Severus. C'est pas un choix irréfléchi. Sinon je ne serais pas là à t'en parler...

Je soupirai.

- Il est vraiment génial avec les jumeaux...

Je m'arrêtais me rendant compte que ce n'était pas forcément le meilleure moyen d'amener Severus a accepté la situation. Après tout, il avait renoncé à voir ses enfants pour les préserver et apprendre qu'un autre était à leur côté risquer de l'agacer plus qu'autre chose.

- Ce que je veux dire, c'est que...

Rien à faire, je ne trouvais rien d'autre à dire qui ne pourrait pas m'enfoncer ou l'enfoncer lui. A moins que peut-être?

- Dean n'a jamais trahi l'Ordre, il a fait de nombreuses missions pour l'Ordre, il a été gravement blessé dans l'une d'elle, il a combattu à Poudlard, c'est quelqu'un d’intègre. Il ne parlera pas.

Plus la discussion avançait plus le sorcier de noir vêtu avait l'impression que la jeune demoiselle en fauteuil ne percevait aucunement les enjeux et les dangers que tout cela pouvait bien impliquer. Pourtant elle connaissait l'horreur. Elle avait vu de ses propres yeux la folie rongeant ces êtres des ténèbres et ce qu'ils étaient prêt à perpétrer au nom de leur idéologie. Son infirmité temporaire l'avait rendu folle ? Severus faisait ce qu'il pouvait pour tenter de la comprendre, vraiment. Mais son raisonnement lui était hors de portée. Comment propager un tel secret dans un tel moment pourrait s'apparenter à être une bonne idée ? En soit, il ne niait pas que Dean était un bon garçon. Fidèle à l'ordre et sérieux, de ce qu'il en savait. Cependant, face à la mort ou parfois même pire qu'elle, les hommes craquent. Et si jamais il venait à se faire capturer, l'existence des jumeaux, ces deux enfants comptant parmi les rares êtres auxquels il tenait encore, seraient forcément... Non, l'idée était mauvais.

Arpentant la pièce d'un pas aussi sévère que nerveux, il tentait de mettre le doigt sur un argument qui aurait du sens aux oreilles de Megan, de mots capable de la faire changer d'avis. Mais il sentait qu'une telle phrase magique n'existait pas, même ici dans le monde des sorciers où les formules font parties du quotidien. Il n'avait jamais réellement su faire entendre raison à cette élève et les choses n'avaient pas été en s'arrangeant leur histoire se développant. C'était aussi ça qui l'avait attiré, il en était conscient. Mais là... Ce n'est que lorsqu'il vit le visage fermé de Megan, un visage froid comme il ne l'avait plus vu chez elle depuis bien longtemps qu'il s'apaisa. Pas au point d'adhérer à son idée insensée, mais tout de même. Il avait parcouru trop de chemin pour qu'elle s'ouvre à lui pour entamer aujourd'hui le processus inverse.

- Je persiste à dire que ce n'est pas une bonne idée. Si cela vient à se savoir qu'il sait quelque chose, c'est sa vie qui sera aussi en jeu. Est-il prêt à prendre ce risque ? Es-tu prête à lui faire courir ce risque ?

Il se détourna d'elle quand elle aborda le fait qu'il s'occupait des jumeaux. Si les choses allaient ainsi, c'est très bientôt le visage de ce jeune homme qu'ils connaitraient comme celui que leur père. Rogue était conscient que cela arriverait un jour, lorsqu'il avait prit la décision de les abandonner. De ne pas les voir. Il avait toujours agit pour leur bien, aujourd'hui encore. Mais cela ne rendait pas moins douloureux le fait de se l'entendre dire. Alors qu'il avait commencé à lâcher prise pour tenter de calmer les tensions, inconsciemment, il venait de se mettre de nouveau sur la défensive.

- Il est peut être intègre mais face à eux mais ça ne fait pas tout s'il porte plus de valeur à sa vie qu'à la tienne ou à celle des jumeaux.

HJ : F******* ORDI:

Dés l’instant ou les jumeaux sont arrivés, nous avions déjà décidé de ce que l’on voulait pour eux. Une vie paisible, loin de la guerre et de nos passés troubles. Lui comme moi avions recentrer notre monde autour des jumeaux, comme s’ils étaient l’astre et que nous étions des planètes gravitant autour. Notre volonté de les protéger avait été telle que nous ne pensions à rien d’autre qu’à ça et que tous nos actes ne servaient qu’à assurer leur protection.

Je savais que cette entrevue serait désagréable. Severus avait ce don d’ébranler mes réflexions et de semer le doute dans mon esprit. Il avait cette force de manier les mots et broyer un a un des arguments de plombs pour arriver à ses fins et bien que je ne fusse pas venue totalement désarmée, je nous savais tous deux trop bornés pour espérer arriver à un consensus, alors je me contentais d’espérer qu’il comprenne un minimum.

Ses paroles frappèrent mes réflexions comme une baguette pouvait jeter un maléfice cuisant. Je ne voulais pas mettre Dean en danger et encore moins lui imposer des risques qu’il n’avait pas choisi. Mais je trouvais que Severus exagérait un peu. Depuis la fin de la bataille et la mort de Voldemort, les mangemorts restant en liberté ne se compter plus que sur les doigts d’une main, et ce n’était guère les plus courageux. Il y avait bien Yaxley, la vieille. Mais cette dernière ne sortait jamais de son manoir. De toute façon, elle était loin d’être une menace sans son neveu, et encore moins totalement isolée comme elle l’était à présent. Et puis, j’en ferai mon affaire, bientôt.

Je comprenais les doutes de Severus, je comprenais son appréhension et son souhait de garder secret ce qui l’avait toujours été. Mais il devait aussi comprendre pourquoi j’avais besoin d’avouer à Dean la vérité. Comment bâtir une relation durable avec des secrets aussi lourds que l’était le notre ? J’hésitais un instant avant de relever mes yeux pour les planter dans les siens.

« -Je verrai avec lui avant de tout lui dire Severus. Mais si cela peut calmer tes doutes, peut-être qu’un serment inviolable serait un bon compromis ? » lui proposai-je en tentant de trouver un terrain d’entente tout en m’adoucissant un peu.

Sauf que, j’avais fait l’erreur fatale de parler de la relation que développer Dean avec les jumeaux et bien entendu, cela raviva les tensions qui avait commencé à s’apaiser. Severus se mit à faire les cents pas, alors que je le regardais en me mordant la lèvre inférieur, les mains posés sur mes cuisses, en tentant de trouver quelque chose à dire avant que la situation ne dérape. Trop tard. Les paroles de Severus bourdonnèrent dans mes oreilles alors que je sentais la colère monter en moi.

« -Comment oses-tu dire ça ?! » Claquais-je d’une voix féroce, « Si Dean ne se préoccupait que de sa vie, alors tu peux me dire ce qu’il faisait à Poudlard durant la bataille ? » Répliquai-je d’une voix aussi glacial qu’un hiver en antarctique. « Il n’avait aucune obligation de venir, mais il a répondu présent ! Alors pour une fois, épargne-moi tes propos acerbes et sans fondement ! » grognais-je.

Je le regardais en analysant la situation, tentant de comprendre ou et comment ça avait pu dérapé comme ça. Dés l’instant ou le lien de Dean et des jumeaux avait été abordé, Severus avait remis en doute son intégrité. Je fronçais les sourcils, songeuse avant de lui demander.

« -Tu es jaloux, n’est-ce pas ? » dis-je de façon plutôt rhétorique.

Evidemment qu’il l’était. Oh non, je ne parlais as du tout de ma relation avec Dean. Severus n’était pas de ce genre là, n’est-ce pas ? Bien sur, je ne reniais pas la profonde affection qui nous lié, lui et moi. Mais j’étais lucide, ce qu’il y avait eu entre Severus et moi n’avait été du qu’à un « accident » de potions. Il n’y avait jamais eu de sentiments amoureux, rien de comparable aux belles histoires de princesses et de leurs princes charmants. Je n’avais jamais rivalisé avec Lily Potter, et je n’en avais jamais eu la volonté d’ailleurs. Je n’aurai jamais pu supporter l’idée de rivaliser avec une morte, c’était un combat perdu d’avance de toute façon. Et puis, même si je n’étais absolument pas une experte en la matière, les sentiments que j’éprouvais pour Dean était bien différent de ce que j’avais pu ressentir avec lui. Et ce que je ressentais pour Dean était fort, bien plus fort alors si ce n’était pas de l’amour c’était quoi ? Non, Severus ne pouvait pas être jaloux de ma relation avec le français, j’en étais sur. Et selon moi, ce qui le perturbait vraiment, c’était de savoir Dean auprès de ses fils alors que lui en était irrémédiablement privé.

Severus avait sacrifié sa paternité pour la sécurité des jumeaux, alors le fait de savoir qu’un autre voyait ses enfants grandir devait lui être particulièrement insupportable. Comme si on le privé de sa paternité une seconde fois. Enfin c’était le sentiment que j’en avais, et j’en étais désolé pour lui. Et à demi-mesure, j’en étais venu à la réflexion que c’était justement pour ça qu’il ne voulait pas que Dean soit dans la confidence. Lui dire revenait de ce fait a accepté la présence du français et se voir déposséder de sa paternité. Mais Severus n’était pas un serpentard pour rien. La fourberie faisait partie de ses qualités les plus vicelardes et il savait que la confiance était primordiale dans un couple. Les secrets de cette ampleur n’avaient rarement leurs places dans une relation stable.

« -Tu es leur père Severus, peut-importe qui les verra grandir, ça ne changera rien au fait que tu es leur père et qu’il te ressemble beaucoup…. Niveau caractère ! » lui dis-je pour le rassurer, mais honnête.

Oui, Kylian avait son caractère même s’il tenait un tout petit peu de moi pour ses qualités (bah ouais tant qu’à faire !). J’n’avais jamais eu l’intention de laisser Dean prendre intégralement la place de Severus et je voulais être certain qu’il le sache.