Paresses de week-end [Libre]

Il pleut dehors, un vrai temps de chien. C’est pas le moment de foutre le nez dehors. Ça tombe bien, j’ai qu’une envie, c’est flemmarder. Sauf que la salle commune est un peu trop bruyante pour moi. Je me lance donc à la conquête d’un lieu plus calme ou je pourrais pioncer en paix. Mes pas m’amène jusqu’à la verrière. Je sais que l’endroit et particulièrement agréable et les coussins au sol un vrai petit nid douillet. J’ai embarqué une couverture, parce que bon, il ne fait pas si chaud que ça dans ce château.

J’ouvre la porte, et je savoure la vue qui s’offre   à mes yeux. Des plantes agréables encadres les lieux alors que le sol est recouvert de tapis et de coussins qui ne demandent qu’à ce qu’on s’y allonge. Je laisse échapper un sourire béat avant de m’avancer dans la pièce. Je m’allonge juste en dessous des  grandes vitres qui laissent dévoiler le ciel orageux. La lumière ne me dérange pas pour pioncer, et je serai bercer par le son de la pluie qui frappe les carreaux de la verrière. Alors que je viens de finir de m’installer confortablement sur les coussins, et que j’ai recouvert mon corps de mon plaid, j’entends la porte s’ouvrir. Je tourne la tête alors qu’une personne entre.

« - Salut ! » Fis-je avec un sourire amical.

Cette fille, je l’ai déjà vu dans notre salle commune mais aussi en classe. Nous sommes dans le même cursus et dans la même confrérie, nous avons donc des cours en commun, et si je me rappelle bien, elle fait partie de ceux qui se sont presque lancer des « j’suis le meilleur » en cours de potions. J’en tiens pas à rigueur, ce qui est passé et passé et j’suis loin d’être quelqu’un qui garde rancune ou qui s’arrête sur une première impression. Et puis, comme Mary me l’a fait judicieusement remarqué, en Angleterre la compétition est plus omniprésente entre les élèves. Je pense que c’est lié à une différence culturelle entre nos deux pays. Je reste souriant et courtois, loin de penser qu’elle a pu être déranger par mes propos en cours. Elle n’a rien dit à ce moment là, contrairement à une abraxane, alors je me dis qu’elle m’en tient pas non plus rigueur. Alors qu’elle prend la parole, me conseillant la salle commune, probablement pour paresser, elle se tait avant d’avoir fini, coupé par le grondement du tonnerre. Celui-ci a été particulièrement fort, mais ça ne me dérange pas, j’aime bien la pluie. Moins l’orage, mais je trouve ça beau.

Je m’attends à ce qu’elle reprenne ou elle s’en était arrêtée, mais visiblement, elle semble comme tétaniser. Je la regarde inquiet et me lève aussitôt m’approchant rapidement d’elle. On dirait qu’elle a peur. Mais de quoi ? Un nouveau grondement se fait entendre, l’orage doit être au dessus de nous car il est virulent, et je la vois qui tremble. Doucement, je pose mes mains sur le haut de ses bras dans un geste de réconfort et je lui parle avec douceur.

« -Ne t’inquiète pas, c’est qu’un orage, ça va passé. » J’en ai déduis que c’était le tonnerre qui lui faisait cet effet. Je ne suis pas devin, mais c’est le moment ou elle s’est tut. Le bruit du tonnerre semble l’avoir perturbé, et je ne suis pas stupide. Mon cousin réagit pareil lorsqu’il y a de l’orage, alors je sais ce que c’est.

Elle semble vouloir se reprendre, mais je vois bien que ce n’est pas gagné. Elle me parle de coxy est écarte ses deux mains pour laisser entrevoir une grosse coccinelle. Je souris, amusé par ce comportement spéciale.

« Y a l’embarras du choix, y a plein de plantes ici, vient, cette plante me paraît tout à fait adéquat…. » dit-je en désignant une grande plante aux fleurs blanches et au longues feuilles retombantes.

Alors que la coccinelle rejoint son abri de fortune, je regarde la jeune femme, inquiète pour elle. Je n’aime pas que les gens soient mal alors qu’il n’y a pas de quoi. Je lui propose sur un ton toujours doux malgré mon accent américain.

« Viens t’asseoir, ça te fera du bien et ça te calmera. Si tu veux je peux lancer un sourdinam pour que l’orage ne se fasse plus entendre dans la pièce ? » lui proposai-je avec douceur en lui indiquant les gros coussins moelleux ou j’étais installé quelques instants auparavant.

J’ai bien remarqué que ça peur n’est pas anodin. Le son de l’orage a un véritable effet tétanisant sur elle. Je suppose que c’est une peur qui a raison d’être. Quelque chose à du se passer pour qu’elle soit aussi effrayée. Mon cousin a manquer de se prendre la foudre, c’est pour ça qu’il ne supporte plus le son de l’orage, peut-être est-ce la même chose pour elle ? Je me mets à l’ouvrage aussitôt afin de chasser le bruit de l’orage de la pièce. M’armant de ma baguette magique, je lance un sort d’impassibilité à la pièce. S’il y a bien une spécialité ou je ne suis pas mauvais, c’est les sortilèges. En quelques secondes, un filet blanc sort de ma baguette et recouvre l’ensemble de la pièce. L’orage est toujours là, les éclairs et la pluie aussi, mais aucun son ne pénètre dans la pièce, donnant l’impression d’être dans un véritable cocooning.

Lysandra assise, je la rejoignis du coup sur les coussins et m’enquis de savoir comment elle allait, savoir si la disparition du bruit lui faisait du bien ou pas. Le grondement du tonnerre avait disparut, plongeant la pièce dans un silence coupé seulement par nos respirations communes.

« -C’est mieux là ? ça va aller ? » M’enquis-je avec douceur de son état.

Elle me remerciait pour la coccinelle et je fis un geste de la main, lui témoignant que ce n’était rien. Elle s’était également présentée, et bien que je savais comment elle s’appelait depuis le cours de potions, je ne fis aucune remarque sur ça et je me contentais de me présenter.

« -Moi c’est Leo, ravi de faire ta connaissance. » dis-je doucement.

Je regardais les coussins autour de nous et je ne pus m’empêcher de laisser échapper un rire amical, me demandant comment elle avait pu que j’avais ramené cette flopé de coussin avec moi. Même si j’étais plutôt adepte des siestes et de paresser tranquillement, je n’allais pas non plus déménager le château juste pour dormir un peu.

« - Je n’y suis pour rien, ils sont toujours là… Okay je veux bien être friand de sieste mais pas au point de me trimballer deux cent coussins quand même. » Plaisantai-je rieur. « Mais on ne va pas s’en plaindre, c’est ce qui rend la verrière si confortable en fait ! » Terminai-je joigneusement.

Je regardais la jeune femme aux cheveux blonds et au regard azuré qui me paraissait aller un peu mieux dés l’instant ou le grondement de l’orage s’était tut dans la pièce. Les tremblements qui l’avaient secouée quelques secondes plus tôt s’étaient volatilisés, apportant un peu de répit à la phénix. Mais ça question me fit rire, fallait-il être devin pour comprendre que je me préoccupais un minimum d’elle ? C’était une de mes camarades, et j’avais bien vu à quel point l’orage avait de l’emprise sur elle.

« - Tu me demandes pourquoi ? » ris-je de bon cœur. «  tu n’avais pas l’air en forme y a deux minutes ! Et si je pouvais faire quelque chose d’autre pour t’aider, pourquoi pas ! » ajoutais-je avec mon accent américain, tout à fait sincère. «  Et tu n’es pas stupide. T’as peur de l’orage et alors ? Tout le monde a des peurs tu sais » la rassurais-je avec une voix douce et amicale.

Je regarde le ciel qui se zèbre d’éclairs et je soupire d’aise. J’aime l’orage, ça me repose, même si j’entends pas le bruit c’est pas grave, y a les couleurs magnifique du ciel orageux au dessus de notre tête. Je lui réponds toujours sur un ton amical.

« -Je me débrouille en sortilèges, ce n’est pas non plus un sort trop compliqué alors ça va ! » dis-je en souriant « Y a pas vraiment de secret en fait, faut que tu te concentres uniquement sur le sort que tu veux jeter et du résultat que tu veux avoir. Après faut avoir mémoriser les gestes a avoir pour certains sorts, mais c’est surtout une histoire de concentration je dirais… Je pourrais t’aider si tu veux, » proposai-je en lui souriant, délaissant la vue du ciel nuageux pour regarder la blonde a mes côtés.

J’étais un peu surpris par les paroles de Lysandra et je posais mon regard d’un bleu océan sur elle. Elle devait exagérer non ? Elle avait bien des amis qui devaient être attentionné, n’est-ce pas ? Quoique, si l’amitié devait rivaliser la compétition en Angleterre, devait y avoir que des asociaux sans potes. Je laisse un sourire éclairer mon visage alors que je lui réponds en la regardant :

« Oh, ça j’en sais rien ! J’ai encore du mal à comprendre comment fonctionne les anglais. Je crois que c’est surtout une question de différence culturelle. Mais si t’es potes te laisser te démerder avec tes problèmes, tu devrais p’tre revoir la définition de potes… » lui conseillais-je doucement, un peu choqué par l’aveu qu’elle m’avait concédé.

Je me callais plus confortablement dans les coussins. Je m’étais allongé, et j’avais passé mes mains derrière ma tête regardant le ciel orageux, détendu. Quoi de mieux que de passer l’après midi à se prélasser sans rien faire, comme je l’étais actuellement ? En plus, j’avais un peu de compagnie pour bavarder, c’était d’autant plus agréable !

« - Mes peurs honteuses ? Voyons voir… Ma mère me fait peur ! Mais je suppose que c’est pareil pour toutes les mères ! J’aime pas non plus les fantômes. J’suis pas du genre à hurler en en voyant mais… Disons que je n’aime pas ça… Et en ce qui concerne les genres de peur qu’on aimerait garder pour soit… Bah… Les fourmis. J’ai une phobie monstre des fourmis. C’est con hein ? Enfin, je compte sur toi pour pas le répéter à tout monde hein ! » lui dis-je sérieux, tout en déviant mon regard malicieux vers Lysandra allongé à côté de moi.

La blonde me fit part de ses difficultés à réaliser des sorts, et que c’était probablement du à son manque de concentration. Je réfléchi quelques instants. J’étais partant pour l’aider, mais j’étais loin d’être un pédagogue, ni un as dans ce domaine. Certes je me débrouillais bien, mais de là à enseigner les sortilèges, y avait une grande marge.

« - Je veux bien essayer de t’aider, mais je suis loin d’avoir le niveau ou la pédagogie d’un prof hein ! » la prévins-je avec mon accent. « Et aux dernières nouvelles, un peu de peinture n’a jamais fait de mal à personne ! » commentais-je en me laissant aller à rire en tournant à nouveau la tête vers Lysandra afin de la regarder.

Elle venait de comprendre que j’étais américain. Je souris, surpris par le fait qu’elle ne faisait que maintenant le rapprochement. Après tout, j’avais donné mes notes américaines en cours de potions, sans savoir comment faire pour les convertir en note anglaise. De plus, j’avais l’accent américain bien prononcé et il était facile de comprendre que je n’étais pas un anglais. Lysandra parla de Brook et je perdis malgré moi mon sourire. Brook m’apparaissait comme insupportable depuis des années. J’avais du mal à la supporté à Ilvermorny, alors la revoir ici, à Haveirson, de l’autre côté de l’Atlantique, ça m’avait fait l’effet d’un crache-limace.

« -Oh ! tu connais Brook… » dis-je sans pouvoir retenir une grimace « Brook amicale ? Ah ! euh ouais certainement…. Enfin on doit pas avoir la même définition que le mot ami effectivement » dis-je tranquillement.

Brook était tellement personnelle que je ne la voyais pas se faire des amis, du moins pas si ses derniers n’avaient pas d’intérêt à la côtoyer. Ce n’était pas très gentil à dire, mais je la connaissais depuis nos débuts à Ilvermorny, depuis donc des années. Ceci, et le fait qu’aucun des amis de Lysandra ne s’était visiblement jamais inquiéter pour elle me conforter dans mon raisonnement.

Je lui avais confié ma phobie afin de la rassurer sur la sienne, et l’effet fut des plus réussis. Elle en oublia sa propre phobie pour se moquer de la mienne. Agréable à souhait ! Et encore, elle ne m’avait jamais vu déguerpir en hurlant au secours si une minuscule fourmi apparaissait devant moi.

« - Chacun sa peur hein ! Le pire, c’est quand tu vois un gars comme moi d’un mètre quatre-vingt treize détaler en hurlant si une fourmi à le malheur de s’incruster à son bureau… Véridique ! Quoique, je soupçonne mon cousin de m’avoir fait ce sale coup et l’avoir mis sur mon bureau de la salle de classe volontairement ! » lui dis-je en riant à mon tour.

De toute façon, c’était une peur comme une autre, je vivais parfaitement avec et même si c’était complètement stupide comme peur, je préférais en rire après coup qu’autre chose.

« - D’accord Lysandra, je veux bien tenté de t’apporter mon aide ! On ne perds rien à essayé après tout ! » dis-je en lui faisant un sourire amical.

J’ai croisé mes bras derrière ma tête et je regarde le ciel orageux se colorer de violentes éclaircies par endroit, m’indiquant que l’orage gronde encore. C’est un beau spectacle à mes yeux, reposant et spectaculaire à la fois.  Je laisse une nouvelle grimace se lire sur mon visage. Brook. Il est difficile de décrire ce que je pense de Brook en fait. Je réfléchis, quelques secondes, de longues secondes qui risquent d’ailleurs de se transformer en minutes alors que je contemple les éclairs qui transpercent le ciel. Je finis quand même par ouvrir la bouche pour lui répondre :

«  - Ce n’est pas que je ne l’apprécie pas, je ne penses pas l’avoir suffisamment connue pour porter ce genre de jugement en fait. Je suis plutôt indifférent à elle. Nous venons de deux mondes différents et je ne te cache pas que j’ai un peu de mal avec les filles ou les filles à papas. Je pense qu’on peut dire que j’ai des préjugés que Brook n’a fait que conforter au fil des années à Ilvermorny. Nous avions quelques amis en commun, donc nous nous retrouvions parfois au même endroit, mais ça s’arrête là. » dis-je d’une voix calme après avoir murement réfléchi et pesé mes mots, «  Quant-à sa réaction à la fête de bienvenue à Phenix, je ne sais pas trop ce qui lui est passé par la tête. D’un côté, Brook est très imprévisible, donc je ne suis pas trop étonné. Je pense surtout qu’elle était contente de voir une tête familière parce que… ce n’est pas facile de débarquer comme ça dans un pays, et dans une école ou quasiment tout le monde se connaît. Enfin je veux dire, pour la plupart, vous avez étudiez à Poudlard quasiment en même temps, donc vous n’êtes pas trop dépaysés, alors que Brook comme moi-même, on débarque d’un autre pays, avec une autre mentalité et une autre culture, on ne connait personne et on doit s’adapter à ce mode de vie qui n’est pas le notre, et surtout à des personnes qui sont marqués par ce qu’ils ont vécu il y a quelques mois, je veux dire, le mage noir et la guerre et tout ça… alors que nous, on a jamais été inquiété de ce qui ce passait en Angleterre… enfin je m’égare là ! » dis-je en me mettant à rire après avoir été aussi longtemps sérieux.

Ma tirade était terminée et je ne savais pas trop quoi en penser. Je n’ai pas vraiment parlé pour Brook là, mais plutôt pour moi-même. C’était mon ressenti depuis que j’étais arrivé dans ce pays qu’on disait comme si semblable au mien alors qu’il en était tout autre. Je pense que j’avais un peu le mal du pays en fin de compte et que je commençais vraiment à en prendre conscience là, maintenant. Je soupirai doucement, blasé par ce constat avant de sourire à nouveau à Lysandra :

« -Mais ne t’inquiètes pas, tu ne pouvais pas savoir que je n’avais aucune affinité avec Brook, et comment elle m’a sauté dessus ça prêtait largement à confusion ! » ris-je de bon cœur.

Sur le moment, j’étais loin de rire comme je le faisais maintenant parce que j’avais cru avoir atterri dans une autre dimension. Mon rire se figea alors que Lysandra dirigea sa main vers mon genou alors que je la regardai faire sans comprendre. Sa question me fit d’abord bondir telle une gazelle en plein cours de saut à la perche tout en hurlant à la mère un puissant Au secours ! j’ai reculé au fond de la salle me prenant des coussins dans les pieds, trébuchants et tremblotant rien qu’à l’idée qu’une fourmi se soit retrouvé sur ma jambe. Un frisson d’horreur me parcours, puis lentement je réalise qu’elle rit. Elle rit. Elle se fout de moi. C’était donc, une simple blague. La peste.

Contrairement à elle, je ne ris pas. Je suis  plutôt blessé par son attitude. Elle s’est permis de jouer sur ma peur que je lui ai confiée afin de la rassurer sur la sienne. Je sens la colère qui monte en moi, jugeant qu’elle est allée trop loin. Même si c’était une plaisanterie, elle était de bien mauvais goût. Je ne m’étais pas permis de me moquer de sa peur comme elle l’avait fait pour la mienne, et je trouvais ça inconvenable. Je lui lance un regard coléreux qui veut tout dire. C’est suffisamment compréhensif sans que je n’aie à utiliser de mot. Enfin… Je lui dis quand même ma façon de penser, parce que je ne peux pas garder ça pour moi, et comme je suis plutôt vexé, je ne vais pas par quatre chemins dans ma réflexion, laissant mon cœur parler à la place de mon cerveau.

« - Non mais ça va pas ?  En fait tu te fous bien de ma gueule là. T’aurais aimé que je fasse pareil avec ta peur ? » aboyais-je sans retenue, furieux.

J’hésite à prendre la porte et à la laisser là place que je suis vraiment vexé. Alors que je suis encore dans cette réflexion de partir ou de rester, elle me demande si j’étais sérieux quand je lui proposais mon aide. C’est une vraie bourrique quand même ! Je suis choqué qu’elle me demande ça maintenant, après sa blague limite scandaleuse. Je lui rétorque tout de même aussitôt.

« -Oui je l’étais, par contre si c’est pour essuyer ce genre de blague, ça risque de pas être possible ! »

La pression commence doucement a retombée alors que mes épaules jusqu’ici droite comme un garde royal du palais s’affaissent doucement et que je recommence à me détendre doucement. Le stress est enfin retombé, et ça fait du bien. J’hésite encore a retourner m’asseoir à côté d’elle, mais ses dernières paroles me font pousser un profond soupir. Visiblement, elle n’est pas très douée pour les relations humaines. Je laisse mes pas revenir à l’endroit ou j’étais auparavant et je me laisse tomber sur un coussin ou je me trouvais deux ou trois minutes plus tôt.

« - Hey, je t’ai rien demandé en échange tu sais » dis-je sur un ton un peu plus adouci en tournant la tête dans sa direction. J’étais assis, les genoux fléchis et mes avants-bras reposant sous ces derniers. Je la regardais simplement avant d’ajouter calmement. « Enfin si, maintenant je te demande un truc » ajoutai-je très sérieusement, « ne me refais plus jamais une blague comme celle-là, » dis-je fermement en posant ma seule condition.

J’avais beau être gentil, je risquais de très vite perdre patience si elle me jouait de nouveau tour comme celui-ci, et je ne savais pas ce qu’il en serait puisqu’on ne se connaissait pas bien. La preuve en était que je ne pensais pas du tout qu'elle serait du genre à faire des blagues comme celle-ci.

J’ai tendance à réagir à chaud et à dire ce que je pense. Toutefois, j’oublie ma rancune notamment parce qu’elle s’est excusé. Je lui ai montré que je n’ai pas aimé cette blague et je crois qu’elle l’a bien compris. J’suis pas fan des moqueries sur les peurs, parce que c’est franchement déplacé et malsain à mes yeux. Je pars du principe qu’il ne faut pas faire à l’un ce qu’on aimerait pas qu’on nous fasse.

«- Pas nulle, plutôt maladroite, fin bon… passons » soufflais-je.

Ses paroles eurent quand même le don de me faire rire lorsqu’elle m’annonça que j’étais adorable. Je lui fis un grand sourire innocent, à la limite du niais.

«- Je sais, je sais. J’suis adoraaaable » fis-je hilare « Et oui, je n’y vois pas d’inconvénient pour commencer le week-end prochain, par contre pas le matin hein ! Le matin c’est réservé à la grasse mat’ ! » dis-je en riant.

J’étais quand même étonné que voir qu’elle insisté pour être redevable. Etait-ce tout les anglais qui ne faisaient rien sans vouloir en tirer parti, ou était-elle tombée sur des gens limites et profiteurs ? J’étais presque peiné pour elle. Comme si toute main tendu avait un prix !

« -Ne t’inquiète pas, je ne demande rien en échange… toi tu dois pas avoir l’habitude de l’entraide gratuite quoi ! C’est typique chez les anglais ? ou c’est juste toi ? » dis-je mi-sérieux, mi-amusé.