Marina Y. Tsvetnova ~ Winter is coming.

Yakutsk, Union Soviétique, 13 Février 1981.

Le froid et le vent perçait cette ville considérée depuis longtemps comme l'une des plus glaciales de la planète Terre et pourtant, il y avait un bon berceau de population. Même l'été, la chaleur n'était pas prédominante. Cet endroit est davantage connu pour les exploitations minières que pour les autres sphères comme la culture. En ce 13 Février de l'année 1981, une température glaciale parcourait l'atmosphère de cette ville sibérienne où le thermomètre frôlait le -40°C. Une petite fille venait de naître d'une famille de classe moyenne. On l'a appelée Marusya.

Hélas, les enfances heureuses ne sont pas pour tous puisque seulement quelques jours après cette naissance, soit le 16 Février, la mère de Marusya décéda et on diagnostiqua cela comme une mort dû à des complications avec l'accouchement de la nouvelle-née puisque le médecin en charge n'avait rien pu faire malgré sa compétence. Cependant, la vérité était toute autre. Elle avait été assassinée par poison mais cela était inconnu de la part du médecin et du père de Marusya, Yevgeny.

Cet épisode frappa le père de la jeune Tsvetnova, ancien militaire désormais à la retraite. Sa femme a toujours eu bien des secrets inconnus à ses yeux mais il savait qu'elle n'aurait jamais succombé à cet accouchement sachant qu'elle était en parfaite santé et que l'opération s'était très bien passée. Ce que Yevgeny ne savait pas était que sa femme a toujours eu de nombreux ennemis puisqu'elle a souvent eu affaire à l'étranger pour le compte de l'Union Soviétique et son gouvernement magique.

L'enfance de la jeune Marusya fut plutôt "froide". Son père refusait de la laisser devenir faible et qu'elle ne succombe pas de "faiblesse" comme sa mère, sachant que son père ne savait pas les véritables causes de son décès. Très jeune, il commença à l'endurcir en lui faisant faire des exercices dans les contrées froides de Sibérie, à Yakutsk et a commencé à l'entraîner à l'art du Sambo. Malgré son âge, le père de la jeune fille était impeccablement en forme. Elle en a eu des bleus au cours de son enfance.

Un jour, son père l'avait même envoyée à l'extérieur de la ville lorsqu'elle avait dix petites années. Il devait être juillet mais la température n'était pas des plus agréables. Pourquoi son père l'envoyait-elle là-bas sans but précis ? Un entraînement supplémentaire ? Pourtant, depuis ses six ans qu'elle devait vivre des situations difficiles sans cesse, sachant qu'elle et son père n'avaient à peine de quoi se nourrir et se chauffer. Malgré le passé glorieux de Yevgeny, depuis la mort de sa femme, rien n'avait été en ce qui concernait ses besoins financiers et voulait que Marusya soit la sauveuse sachant qu'elle avait du potentiel. Elle ressemblait incroyablement à sa mère. Donc, la jeune Tsvetnova était sur place, dans la forêt, pensant que son père allait la rejoindre mais hélas, elle était seule en compagnie du vent qui soufflait contre ses cheveux. Le calme se faisait et les arbres près ballottaient. Avait-elle peur ? Non. Elle avait passé l'intégrale de la journée à se promener au-travers de cette forêt. En réalité, c'était un exercice de survie. Elle se souvenait des paroles de son père "Reviens demain, à l'aube."

C'est alors qu'un énorme ours brun sortit du bois et venait rapidement vers la jeune Marusya qui tenta de s'enfuir. Oui elle était habile et savait se défendre mais contre cet animal qui devait faire au moins cinq fois sa taille, rien. L'ours bondit sur elle sans qu'elle n'ait rien pu y faire, et tomba directement sur son dos, traversant ses vêtements d'un coup de griffe. Marusya serait sûrement morte et aurait sûrement finie dans l'estomac de l'ours si cela n'avait pas été de ce qui allait se produire. Le sang coulaient au bas de son dos et le monstre s'apprêtait à se servir de sa gueule mais une magie inexplicable sortit directement d'elle. Elle vint frapper directement l'ours à la tête en l'abattant, le brûlant même. Dans les derniers millièmes de secondes, l'animal a dû regretter de s'être attaqué à une jeune fille "sans défense". C'était bizarre et Marusya se promit de ne rien dire à son père en se demandant encore pourquoi il l'avait convoquée ici. Était-ce pour affronter cet ours à mains nues, espérant qu'elle soit assez forte pour l'abattre ? Ou de survie ? Oh, elle allait seulement lui dire qu'elle avait battu un ours.

Papa était content et fier de sa fille. Marusya n'avait pas dormi de la nuit et n'avait ni bu, ni mangé, depuis près de 24h. L'ours avait été carbonisé, donc non-mangeable. Son père lui expliqua donc que c'était un exercice de survie et qu'il savait pertinemment que la gamine allait réussir parce que lui aussi a déjà dû affronter ce genre de situation et bien pire, surtout durant la guerre où il a abattu plusieurs fascistes dans des conditions de famine. Même si actuellement c'était la misère, l'enfer stalinien était passé. Le père de Marusya était dur mais avait toujours tout fait pour sa fille malgré tout.

Durant son temps à Yakutsk, Marusya a vécu bien des situations difficiles comme se retrouver des heures à l'extérieur, en plein hiver glacial, sans aucun vêtement adapté à l'hiver ou encore devoir s'entraîner des heures et des heures sans aucune pause, au kenjutsu ou encore au sambo et au karaté. Elle a toujours dû vivre avec des sous-rations en terme de nourriture. Jamais elle ne put se faire d'amis, surtout que les jeunes de son quartier avaient peur d'elle et ne l'approchaient jamais (il est vrai qu'un jour, elle avait cassé littéralement la figure à un mec plus âgé). Sa scolarité avait été faite à la maison par son père.

Onze ans, c'était l'âge qu'elle avait lorsque son père a réussi, par le biais d'un contact (un des seuls camarades de sa division avec qui il a gardé contact), à déménager à Moscou. Il a toujours été trop pauvre pour s'approprier d'une nouvelle maison ou encore simplement vivre dans une ville telle Moscou ou encore sa ville natale, Leningrad.

Ainsi, Marusya et son père purent prendre l'avion en amenant leurs maigres affaires avant de s'établir dans un appartement, très petit mais bien plus confortable que dans ce dont ils vivaient auparavant. Mais est-ce que la vie était plus belle ? Non. L'état du père de la jeune Tsvetnova dégringolait et malgré le petit boulot qu'il s'était trouvé après avoir délaissé la retraite, tout avait empiré dans son cas. Depuis maintenant onze années que sa femme lui manquait et que Marusya ne connaîtra jamais l'amour maternelle sachant que depuis son enfance, tout ce qu'elle a pu connaître sont des entraînements militaires privés, des arts martiaux, comment survivre, la base scolaire.

Ce n'est que plus tard, au cours de cette année, que Marusya reçut un étrange message l'invitant dans une école de magie. Elle avait oublié l'histoire avec l'ours. C'est à ce moment qu'elle décida de dévoiler la vérité par rapport à l'ours lorsque ce fût arrivé et que cette lettre, écrite en caractères russes, devait y avoir un lien. Elle n'avait jamais fréquenté une école quelconque, surtout que la seule éducation qu'elle avait reçu était celle de son père. Celui-ci connaissait beaucoup de choses et Marusya a pu apprendre à écrire et lire tout comme l'histoire de son propre pays. À cause de son père, la jeune Russe n'est vraiment pas fanatique des Américains qui venaient de remporter la guerre froide sans oublier que l'Union Soviétique venait d'éclater (actuellement, c'était l'an 1992).

колдовсторец alias Koldovstoretz. Les premières années de Marusya se déroulèrent à cette école se situant environ au milieu de la grande Russie. Des amis ? Aucun. Aimée des professeurs ? Pas du tout. Des ennemis ? Un tas. La jeune Tsvetnova avait pris plusieurs retenues simplement parce qu'elle avait cassé la figure à plusieurs personnes. Cependant, elle apprit à aimer le monde magique qui avait été inconnu de sa personne jusqu'au début de sa première année scolaire. Elle ne savait pas que en réalité, sa mère venait d'une famille très pure et ce n'est que plus tard qu'elle le découvrira. Pour le moment, elle se pensait née-moldue mais venant d'une famille héroïque vu que son père a aidé à vaincre les fascistes tout comme son oncle dont elle ne connaissait même pas mais dont son père lui avait déjà parlé. Et puis, la jeune Marusya avait entendu, de par son père, que les racines de sa famille remontaient jusqu'aux Tsars du 15e/16e siècle. Si cela était vraiment le cas, on pouvait dire que la fortune familiale n'avait pas vraiment suivie.

Les années passèrent et lors des vacances, Marusya n'a jamais été exemptée des entraînements continuels de son père dont la santé devenait de pire en pire mais il était toujours en forme malgré tout.

Été 1996. La tragédie.

Année scolaire terminée. Marusya venait d'entrer chez elle. La porte était ouverte et les gens de l'appartement voisine avaient déserté les lieux. Pourtant, elle avait communiqué avec son père il y a à peine une semaine de cela. Sur la défensive, son intuition lui disait qu'un truc pas normal s'était produit. Qu'était-ce ? La jeune Russe, silencieuse, marcha à pas de souris avant d'entendre une personne parler en Anglais dont elle avait commencé à apprendre l'année dernière pour des raisons d'avenir.

« Je t'ai enfin retrouvé. Tu as souillé le sang d'une famille aussi pure que celle des Svyatoslavnov. » Il continua en Russe alors que Marusya s'approchait. « Tu vas me dire où se trouve ta fille afin que je puisse exterminer ce qui parasite cette famille. » Yevgeny mentit en disant qu'il ne le savait pas. « Menteur ! Endoloris ! » Des cris de souffrance sortirent de la bouche du père de Marusya qui, pour la première fois de sa vie, avait une certaine peur. « Anzhelika a tenté de m'arrêter et a été celle qui a remis Konstantin aux autorités, qui a pourrit en prison depuis bien trop longtemps avant de se cacher jusque dans le fond de la Sibérie où j'ai pu avoir le plaisir de l'éliminer mais j'ai échoué à éliminer le rejeton... Et j'ai dû fuir. » Révélation choque pour Marusya (et pour le père). Elle écoutait sans bouger, se demandant qui était l'homme qui proférait toutes ces méchantes paroles envers son père qui l'aurait mis au sol en le temps de le dire mais le type était sorcier. Elle ne comprenait pas pourquoi cet homme voulait l'éliminer elle, une pauvre gamine de 15 ans. « Elle est ici, n'est-ce pas ? »

La jeune Tsvetnova se sentit soudainement léviter dans les airs sans qu'elle ne puisse rien y faire et se fit projeter contre le mur dans la pièce où se trouait son père, mal en point, et un homme dans la cinquantaine avec des airs à faire peur. Des cordes s'enroulèrent autour d'elle. Yevegeny était près d'elle, lui aussi attaché. « Maintenant que tu es là, fillette, je vais faire ce que je voulais faire il y a de cela 15 années. T'anéantir pour faire renaître la pureté de cette famille. Je veux entendre tes cris de souffrance. » Marusya ne put que dire : « Mais vous êtes qui pour vouloir la mort d'une gamine ? » L'homme ricana. « Avant ta mort, tu as bien le droit de savoir. Anatoly Svyatoslavnov, le frère cadet de ta traîtresse de mère qui a même osé participer à l'arrestation de Konstantin. Adieu. »

« NON ! »

La pauvre Marusya et son père étaient attachés très serrés et ne pouvaient rien faire. Soudainement, du feu se mit à jaillir de la baguette du dénommé Anatoly sur son père, assit à environ un mètre d'elle. « Papa... Merci pour tout... » Celui-ci ne put que murmurer, alors que le supposé frère à sa mère était partit, d'aller rejoindre Semyon au Royaume-Uni. Désormais, il criait de douleur, en train de mourir brûlé vif sous les yeux de la pauvre adolescente d'à peine 16 ans. Elle ne pleurait pas du tout. L'appartement aussi avait commencé à brûler. Elle allait se venger.

Pour le moment, elle devait sortir d'ici. L'idée qu'elle eut, puisque le feu était à environ une cinquantaine de centimètres d'elle, a été de ramper près de son père en brûlant les liens qui tenaient ses jambes et ses bras où elle s'était brûlée derrière le mollet droit et sur l'avant-bras gauche. Adieu, papa... Le corps de son père n'était désormais plus que de la chair carbonisée.

Marusya réussit de justesse à quitter les flammes, ayant tout perdu de ses maigres objets personnels. La seule chose qu'elle avait réussi à sauver était sa baguette magique. Elle n'avait plus rien et son père n'était plus. Aucune tristesse vint d'elle, cependant.  Néanmoins, beaucoup de questions fusaient désormais dans sa tête, sur sa famille maternelle dont elle n'avait jamais eu l'occasion d'apprendre auprès de son père. À présent, elle devait trouver son oncle en se rendant au Royaume-Uni et sans un sous sans pouvoir utiliser la baguette magique...

Durant l'intégrale de l'été (et de l'année), Marusya a dû survivre en volant de la nourriture et parfois, il lui était arrivée de menacer des gens pour pouvoir se nourrir. Puis, quitter son pays natal lui faisait mal, tout cela à cause d'un fou qui se prétendait être l'assassin de sa mère en étant son oncle et il a même mentionné un certain Konstantin dont sa mère aurait capturé, sûrement peu avant sa naissance. Il avait été officiellement arrêté mars 1981. Ce n'est qu'à ce moment-là qu'elle a fuit au fond de la Sibérie retrouver l'homme avec qui elle se trouvait depuis quelques années.

La jeune Russe devait tenter de trouver un moyen de contacter son oncle qu'elle ne connaissait même pas. La seule chose qu'elle savait, il était en Écosse et son nom était Semyon. De plus, son avenir n'avait plus aucun sens, elle qui avait toujours rêvé de grimper dans les échelons de la Russie dans un poste presque aussi élevé que celui du président, améliorer la condition des gens comme elle et surtout que le pays devienne plus puissant que les États-Unis.

Elle a été un bon trois mois en cavale, dormant souvent à la belle étoile ou encore en réussissant à se faufiler dans la maison d'un inconnu. La jeune Tsvetnova s'était battue à de nombreuses reprises, ayant même reçu de nouvelles cicatrices dans le dos et une sur sa cuisse gauche. Elle avait aussi souvent fouillé les déchets pour se nourrir. Elle avait fait bien d'autres choses bien moins jolis... Marusya n'était plus à Moscou mais désormais en Biélorussie, ancien pays de l'Union Soviétique. C'est là qu'elle avait enfin réussi à contacter son oncle avec l'aide d'une gentille dame qui s'appelait Maryna, nom semblable au sien. Elle l'avait d'ailleurs logée plusieurs semaines, surtout qu'elle respectait le fait que le père de Marusya ait été un héro lors de la grande Guerre patriotique.

De plus, c'était une sorcière et lui avait même offert une chouette cendrée qu'elle baptisa Lyod. Grâce à Lyod, elle put contacter son oncle et décida de changer son prénom en le romanisant "Marina". La dame n'était pas riche mais avait eu le bon coeur de nourrir la pauvre adolescente. Cette Maryna avait même proposé à Marina de retourner étudier la magie et que des contacts à elle pourraient la faire entrer dans une école britannique du nom de Poudlard (Maryna a étudié à Koldo').

Malheureusement, les adieux durent se faire rapidement lorsque Semyon venait d'arriver à l'aéroport de Minsk en venant la chercher, offrant ses sympathies pour son père et l'amena avec elle en Écosse, à Édimbourg. Marina conserva le contact avec Maryna même si une nouvelle vie allait débuter pour elle, dans un monde occidental et anglais surtout. Heureusement, elle avait des bases mais son oncle se chargea de lui apprendre toute la langue durant le restant de l'année, surtout qu'elle s'apprêtait à débuter à Poudlard alors qu'elle avait eu la confirmation d'une dénommée McGonagall début mai 1997 (elle avait quitté la Biélorussie en mars). Ainsi, elle dut se racheter tous les bouquins requis parce qu'elle n'avait pas fait sa cinquième année, un uniforme et ainsi de suite. Son oncle lui avait même fait voir un psychologue parce qu'avec ce qu'elle a vécu depuis son enfance...

Ainsi, elle put débuter Poudlard en septembre, ne sachant rien des événements qui s'étaient produits dans cet endroit et elle a eu de l'aide pour se rendre à Londres. Néanmoins, elle avait toujours le même caractère qu'auparavant et durant son temps chez son oncle, elle avait passé des heures et des heures (des jours et des jours) à reprendre son entraînement passé de manière très intensive et à se reprendre un peu en main. Elle n'allait sûrement pas laisser les Anglais la rabaisser ou la dominer parce qu'elle était bien supérieure à eux, venant de la grande Russie. Marina savait qu'elle n'était que dans ce pays temporairement, voulant seulement atteindre sa majorité avant de partir à la chasse de sa famille maternelle et les éliminer au grand complet.