[Intrigue] Avant que l'ombre ne s'élève | Partie 1

03/01/2007

Avant que l’ombre ne s’élève

Intrigue personnelle de Zahara Elmandjra
Le mercredi 29 octobre 1997, au musée Petrie de Londres,

Pierre de Vartavan enfila son veston avec appréhension, tandis que son regard épuisé glissait sur les bibelots entassés ici et là dans son bureau. Son invitée tant attendue – mademoiselle Elmandjra – devait le rejoindre dans peu de temps à l’entrée de la bâtisse. Et il songea alors que les choses s’étaient considérablement complexifiées en trois malheureuses journées.

Car si l’affaire avait été purement moldue à la base – une dispute d’archéologue et d’historien tout ce qu’il y a de plus banale – un certain nombre de facteurs commençaient à l’inquiéter. Oh, il avait effacé les traces soigneusement pour ne pas attirer l’attention de ses camarades non-sorciers ni celle du Ministère.

Mais de pareils effets lui pesaient. Après tout, il avait d’abord pensé à quelques farces externes. Puis à des hallucinations personnelles – à force de boire ce thé noir si corsé. Seulement, sa propre intuition s’enhardissait des troubles repérés.

L’homme secoua la tête, las et éprouvé, puis quitta son refuge pour le devant du musée. Il en parlerait à son aide providentielle dès que possible. Étant tous deux sorciers, ils ne pouvaient que se comprendre et s’entraider. Il l’espéra.

Et elle finit par arriver, lui donnant l’occasion de la saluer dans la langue de Molière. « Mademoiselle Elmandjra, bonjour ! »

03/05/2016

Mercredi, 29 octobre 1997.

Quelques jours auparavant, Zahara avait reçu une lettre surprise. Un certain Pierre de Vartavan l'avait conviée à l'aider dans des démarches diplomatiques par rapport le Royaume-Uni et l'Égypte. C'était par rapport à un artefact, une tablette contenant des dessins runiques. La jeune Arabe avait décidé d'accepter et avait aussitôt regardé le moment propice dont elle allait pouvoir aider ce monsieur qui parlait le Français, langage dont elle était bien plus à l'aise que l'Anglais.

En ce mercredi, la jeune Arabe avait eu cours l'avant-midi et s'était aussitôt rendue dans sa salle de confrérie puis sa chambre pour se vêtir convenablement afin d'aller rencontrer monsieur de Vartavan. Avec ses bijoux habituels, elle enfila une robe noire et mit un petit manteau par-dessus vu qu'il faisait très frais avec des bottines de luxe.

La Marocaine quitta donc l'endroit, après un bon café noir très corsé, décidément motivée au défi qui allait s'imposer devant elle. Cela avait un rapport avec son cursus scolaire et c'est la raison pour laquelle elle avait hâte de voir ce qu'elle avait appris et également par le passé par rapport à ses parents. Il est vrai que elle-même avait toujours été douée pour cesser des conflits quelconques mais cette fois-ci, il s'agissait d'un conflit entre deux pays, pas deux personnes.

Arrivée dans un endroit propice au transplanage, c'est d'un "Plop" qu'elle arriva à Londres, près du musée prévu à la rencontre de monsieur de Vartavan. Elle n'y avait jamais été mais savait à peu près où c'était vu les indications de la personne en question. Non, Zahara n'avait pas un super sens de l'orientation mais cet été, elle avait eu l'occasion de visiter une certaine partie de Londres. Après de longues minutes de marche, la Maghrébine aperçut l'endroit prévu à son rendez-vous, soit au musée Petrie. Un homme à lunettes était posté là et semblait attendre quelqu'un. Elle. L'homme la salua en Français, donc c'était réellement monsieur de Vartavan. La jeune Arabe fit de même, également dans la langue de Molière mais avec son accent arabe :

« Bonjour également à vous, monsieur de Vartavan ! » Zahara s'inclina légèrement en avant pour ensuite se redresser. « Alors, monsieur de Vartavan, par quoi procède-t-on en premier lieu ? » Demanda-t-elle, en souriant.

03/01/2007

Avant que l’ombre ne s’élève

Intrigue personnelle de Zahara Elmandjra
Et, enfin, l'invitée tant attendue arriva. Il compléta sa propre salutation d'un mouvement enjoué de la main, avant de lui répondre. Un peu hâtif : mais n'avait-il pas toutes les raisons du monde de s'inquiéter ? « Je suis immensément ravi de vous rencontrer, mademoiselle Elmandjra. » Pierre de Vartavan lui souriait, alors, espérant être le plus décontracté possible.

Il ne tenait pas à la mettre mal à l'aise ou quoi que ce soit d'autre – mais si elle était belle et bien la fille de son amie, il n'avait que peu de doutes à avoir sur ce point. « Venez, allons à mon bureau pour vous soumettre les descriptifs officiels de l'affaire. »

D'un mouvement affable, l'homme invita son interlocutrice à sa suite. Puis, assuré qu'elle le suivait, il s'engouffra dans le musée et son allée principale, jusqu'à gagner – enfin – son lieu de réflexion attitré. « Comme précisé dans ma missive, nous faisons face à une situation délicate. Trois états ont des prétentions exacerbées sur la tablette de hiéroglyphes que nous avons ramené d'Agadir. »

Il s'approcha d'une étagère malmenée par le poids des années et des connaissances accumulées, y récupérant une liasse de parchemins. « Tenez, ce sont les écrits que j'ai reçu de Farouk Hosni et d'Aziza Bennani. »

Alors qu'il lui confiait ladite paperasse, son regard se troubla légèrement. « Et... Si vous le souhaitez, mademoiselle, j'aimerai vous amener à l'objet. » En une prudence extrême, il tira sa baguette de son veston et vérifia la sûreté des environs avec un frêle sortilège de détection. Personne. « Il est peut être trop tôt pour l'affirmer, mais j'ai peur que cette tablette ne soit pas uniquement d'origine moldue. »