Ruben C. Foster - BOÎTE AUX LETTRES

Monsieur Smithee,

Je ne peux que commencer cette lettre en vous exposant ma perplexité, qui se résume en quelques mots précis : qui êtes-vous ?

Vous devez être quelqu’un d’assez important pour utiliser ce genre de pseudonyme et/ou surveillé pour vos écrits. Dans les deux cas, vous m’intéressez. Tout comme vos idées.

De Sang-Mêlée, j’ai toujours évolué entre les deux mondes, avec une particularité assez étonnante pour être soulignée. En effet, c’est mon père, moldu, qui a souhaité que j’embrasse le monde sorcier, tandis que ma mère, sorcière, souhaitait que je fasse ma place auprès des sans pouvoirs. Je suis donc issue d’un paradoxe. Mon père est, en quelque sorte, le plus sorcier des moldus et ma mère la plus moldue des sorcières.

Même si j’ai suivi le cursus scolaire moldu - par correspondance - et sorcier, je suis actuellement à Haveirson, l’université sorcière, où je poursuis une scolarité devant me mener au journalisme. C’est l’idée de mon père tout autant que la mienne. Mon envie originelle était de traquer toutes les légendes moldues pour découvrir si elles avaient, ou non, une origine réellement magique.

Dans votre article, que j’ai beaucoup apprécié, vous parlez de Jésus et qu’il aurait pu être magicien. Je le crois aussi. J’épouse vos idées et vous êtes, pour moi, le journaliste le plus courageux de cette ère. Vous osez croire en l’abolition du secret, tout comme moi. Oh, j’oubliais. Je suis Irlandaise d’adoption. Comme vous le savez certainement, c’est le seul pays qui a souhaité former un gouvernement de coopération entre les moldus et les sorciers. J’ai assisté à des meetings et en suis ressortie persuadée de la justesse d’une coopération étroite entre ces deux mondes.

Ainsi, vous êtes le seul journaliste auprès de qui je souhaiterai apprendre. Me prendriez-vous comme stagiaire ?

Aussi cordialement que magiquement,