Une constellation de doutes - COURS D'ASTRONOMIE

Une constellation de doutes

Cours libre

« Le ciel n'est pas trop nuageux, on arrivera peut-être à quelque chose... » Skylar parle seule, l’œil rivé dans son télescope. La voie lactée est dégagée, facile à observer. Elle se redresse dans son fauteuil et jette un œil à sa montre. Il sera minuit dans quelques minutes, le cours ne va pas tarder à commencer. La jeune femme se lève en faisant craquer les muscles de ses épaules, la nuque endolorie par une heure d'observation assidue accompagnée de prise de notes.

L'observatoire est plongé dans une semi-obscurité agréable, seules quelques lampes à huile telles qu'elle les aime éclairant le dernier, mais non moindre, étage de la tour. Elle s'avance pour ouvrir la porte à laquelle mène l'escalier, sur le coté de la pièce puis s'approche du centre de celle-ci pour jeter un dernier coup d’œil à ce qui y trône : une reconstitution du système solaire.

Quand on lui avait montré la pièce dans laquelle était entreposé le matériel dont elle pouvait se servir, son regard s'était aussitôt arrêté sur l’œuvre. Pas forcément très esthétique, juste un poil intimidante, elle l'avait retapé à coup de baguette magique et d'inspiration. La terre était désormais couverte de dessins représentant les différents peuples d'humains et d'animaux y vivant ainsi que les milieux naturels. Par un petit sortilège facile, le soleil donnait l'impression de réellement être en éruption, des volutes mordorées s'en échappant régulièrement. Les autres planètes, satellites et anneaux présentaient de semblables détails, si bien que le résultat final était beaucoup plus frappant de réalisme qu'auparavant. Elle avait ajouté un voile d'étoiles lointaines fictives éclairant un peu mieux le tout.

Sous la maquette et tout autour, elle avait rassemblé coussins et couvertures en quantité suffisante pour un maximum d'une vingtaine d'étudiants. Le concierge l'avait regardé bizarrement quand elle lui en avait fait la requête, mais elle lui avait souri et avait ignoré ses marmonnements.

D'un geste nerveux, elle s'attaque à la couture de sa robe du bout des ongles. Le tissu la démange, une espèce de fausse dentelle comme en font les moldus. Premier cours, première impression ! s'était écriée sa mère en lui tendant la robe. Elle t'ira à ravir. Violet, aux manches longues et s'arrêtant au dessus de ses genoux, le vêtement lui donne l'impression d'être piégée dans un fragile carquois. Elle ferait à peu près n'importe quoi pour s'en libérer, pour fuir ce château et pour retrouver son ancienne vie. Ses talons claquent sur le sol comme un tempo pour son angoisse.

Elle s'est mise à faire les cent pas, et manque de se prendre les pieds dans les coussins. « Ridicule » grogne-t-elle à voix basse, finissant par s'asseoir dans son fauteuil, devant son bureau chargé de papiers et des cinq télescopes qu'elle a trouvé dans la remise. Un nouveau coup d’œil à sa montre. Ils ne doivent pas être si terribles, ces étudiants. Ils ne peuvent pas être plus intimidants que Lydia, se dit-elle pour se rassurer – obtenant l'effet inverse ; cœur qui s'accélère, gorge qui se sert. Où est-elle ? Que penserait-elle de Skylar enseignant ? Ma belle, ce monde là n'est pas fait pour toi, dirait-elle, mais si c'est ce que ton cœur désire, alors fais le.

« Maintenant serait le bon moment pour qu'on interrompe mes maudites pensées » souffle-t-elle en fixant la porte par dessus son épaule.

(c) MEI

Citation :: Boom clap
The sound of my heart
The beat goes on and on and on and on and
Boom clap
You make me feel good
Come on to me come on to me now

Les écouteurs dans les oreilles, se trémoussant sur ces délicieuses sonorités, Gareth se brossait les dents. Pour une fois, il s'était levé de bonne humeur, et prenait particulièrement soin de se rendre présentable. Il était clairement de bonne humeur ce qui lui ne lui arrivait jamais au réveil. Que se passait-il ? Bah déjà, c'était pas le matin, Gareth se réveillait alors même qu'il faisait déjà nuit noire. Ça pouvait expliquer pourquoi il était en forme pour une fois. Du coup, ça voulait dire qu'il avait un rencard ? Pas exactement, il avait même plutôt cours. Alors qu'est-ce qui pouvait rendre Gareth si heureux de devoir aller en cours alors qu'il pourrait être en soirée ?

_ J'espère que les rumeurs disent vrai...

L'air rêveur, Gareth acheva sa toilette. S'il était pour une fois motivé pour aller en cours, c'est que quelque chose y avait éveillé son intérêt bien évidemment. D'après les bruits de couloirs, il se disait que le professeur d'astronomie était une jeune femme, et de surcroît qu'elle était plus qu'agréable à la vue. Pas besoin de plus pour que Gareth se précipite en cours ! Et pour une fois, il ferait des efforts pour être studieux et à l'écoute. Un étudiant modèle !

Vêtu d'un jean brut noir et d'une chemise de ville turquoise, il enfila rapidement ses derbies et sa veste matelassée marine. Après tout, on était en novembre et la nuit, il commençait à faire plutôt frais, quand on n'avait pas d'alcool dans le sang pour se donner une impression de chaleur. Alors d'un pas enjoué, el Presidente sortit de la salle commune, se dirigeant vers un cours en lequel il fondait de grands espoirs.

Une fois la longue ascension des marches de la tour Céleste achevée (rien n'était trop beau pour une prof' sexy et il l'espérait, un chouia autoritaire), Gareth passa la porte de la salle de cours. Une réaliste reproduction du Système Solaire planait au milieu de la salle animée et décorée subtilement à l'aide de la magie. Des coussins, étaient éparpillés en dessous faisant lieu d'emplacements pour les étudiants. Très bien, au moins, si jamais le cours devait se trouver quelque peu décevant, il pourrait toujours faire une sieste. Après tout, c'était pas comme s'il venait de se réveiller. Mais l'important était ailleurs. Balayant la salle du regard à la recherche de ce qui l'intéressait vraiment ce soir, il ne tarda pas à trouver.

Sublime.

C'était le mot pour qualifier la première image qu'il put apercevoir du professeur. Une pulpeuse blonde, habillée d'une superbe robe qui la mettait en valeur, de longs cheveux blonds. Une pure beauté glaciale. Le fait qu'elle soit installée confortablement dans son fauteuil, comme trônant derrière son bureau, lui donnant un air autoritaire rajoutait de la distance entre elle et le jeune homme mais comme souvent, l’inaccessible était ce qu'il y avait de plus attirant. N'écoutant que son cœur (oui enfin, ses hormones quoi), Gareth se dirigea vers le bureau du professeur pour la saluer, après tout, il n'y avait aucun mal à suivre une simple règle de courtoisie, sachant qu'il était le premier étudiant arrivé. Un bon point pour lui, qui voulait se présenter comme un modèle studieux pour faire une bonne première impression.

_ Bonsoir professeur, je suis Gareth Frost, le Président de la confrérie Phénix, je voulais vous souhaiter la bienvenue et vous assurer que mes confrères arriveront bientôt pour représenter fièrement notre emblème. Je m'engage à ce que chacun d'entre eux soit le plus studieux possible lors de votre conférence.

La beauté froide du professeur lui faisant pousser des ailes, il ajouta :

_ Vous avez su avec succès apprivoiser toutes les étoiles du ciel pour les utiliser dans votre cours, mais je vois que vous en avez gardé un peu pour vous. J'espère que j'aurais un jour la chance de les explorer.

Bon ok, c'était peut-être en trop ça.

Une constellation de doutes

Où Neal joue les étudiants

C'était peut-être un peu étrange de ma part, mais le fait de n'avoir que peu de cours à donner et presque aucune autre responsabilité à l'Académie me donnait un peu le sentiment d'être de retour en septième année, un étudiant qui aidait les plus jeunes à côté de ses cours. Je passais le plus clair de mon temps libre à traîner dans les couloirs de l'Académie ou ses jardins, et j'avais entendu parler (de source sûre) du début prochain des cours d'astronomie. C'était une matière que j'avais eu du mal à apprécier à Poudlard. Apprendre par cœur une liste d'astres était... certes intéressant, mais ne me suffisait pas. Je savais qu'à l'Académie, les enseignants étaient plus libres de leurs méthodes -certes, Quinlan et moi n'étions peut-être pas des modèles en la matière, mais au moins personne n'était venu s'en plaindre... pour l'instant.
J'avais pris le temps de bien peser ma décision. Je craignais que ma présence ne gêne le professeur, ou ne semble étrange aux autres étudiants. Comme chaque soir, j'avais occupé quelques heures à m'occuper des serres de l'école, avant d'aller courir dans les bois environnants. Bien évidemment, le Maître m'avait accompagné durant ma ronde, et était toujours sur mes talons alors que je gravissais les marches de la tour céleste en direction de mon appartement.

- Alors le chat, qu'est ce que tu ferais à ma place ? Je reste là ce soir, où je vais au cours d'astronomie ?

Bien entendu, le Maître ne me répondit pas. Il se contenta de me regarder d'un air neutre et de miauler d'un air plaintif. Après un passage rapide par une baignoire infiniment trop grande pour moi, j'ai enfilé une chemise en coton suffisamment chaude pour une soirée de novembre -ma tolérance au froid s'était grandement développée pendant mes pérégrinations- et un simple pantalon de ville. Le temps d'un café, car il était bientôt minuit, et j'ai repris mon ascension. Le Maître était toujours derrière moi, et il faudrait certainement que je le chasse manu militari avant d'arriver au sommet de la tour.
Il fila entre mes jambes avant que j'aie le temps de réagir, et en me précipitant à sa suite, j'ai pu découvrir la nouvelle salle de cours d'astronomie. J'ai arrêté mon geste lorsque mon regard s'est posé sur la reproduction du système solaire. Élégamment décorée et subtilement éclairée par magie, c'était une véritable oeuvre d'art. J'ai pris quelques minutes pour admirer les détails, m'avançant à pas lents dans la pièce. J'ai failli me prendre les pieds dans l'un des coussins qui jonchaient le sol, et c'est à ce moment que j'ai reporté mon attention sur les autres occupants de la salle.
A ma grande surprise, je reconnus la personne qui se tenait devant le bureau du professeur. Il s'agissait du fameux Gareth, et il semblait plus frais que la dernière fois que je l'avais vu. Cette pensée m'a fait sourire, mais je me suis abstenu de commenter la situation.
En couvrant l'ensemble hétéroclite de coussins et de couvertures d'un regard circulaire, j'ai fini par localiser le Maître sur une couverture un peu à l'écart des autres, la queue enroulée autour de ses pattes, l'air souverain. Avec un soupir vaincu, j'ai été m'asseoir à côté de lui, lui grattouillant le crâne sans vraiment y penser. De là où j'étais, je pouvais également observer ma nouvelle collègue, un peu plus tranquillement que la première fois que je l'avais croisée en salle des profs. Il faut admettre qu'elle était belle, et avec un demi-sourire, j'ai imaginé les raisons qui avaient pu pousser Gareth à arriver aussi tôt. Peut-être que je supposais trop et trop vite, mais... quelque part, je le comprenais. Je n'ai pas vraiment prêté attention à ce qu'ils se disaient ; j'attendais juste qu'ils en aient terminé pour demander à Skylar si je pouvais assister au cours.

(c) MEI

30/03/2015

Il était bientôt minuit, et Isolde se préparait à aller son premier cours d'astronomie depuis Poudlard. La matière ne faisait pas partie de son cursus, mais elle avait toujours éprouvé de l'intérêt pour l'étude des astres. Petite, ses parents lui avaient expliqué leurs noms et leurs histoires, et toutes ces légendes la fascinaient. Plus grande, lors de ses voyages en pleine nature, elle les avait longuement contemplées, trouvant en elles un repère et un objet de beauté inépuisable. Loin d'être une experte, bien qu'elle ait toujours obtenu des bonnes notes dans ce domaine à Poudlard, elle leur trouvait une beauté presque poétique. Et puis son intérêt était aussi scientifique ; elle était persuadée que le mouvements des astres avait une influence sur les végétaux, leur croissance notamment, et comptait demander son avis à sa professeure à l'occasion. Elle avait fait des recherches mais n'avait trouvé que peu d'informations, certaines affirmant sa théorie tout autant que d'autres la récusaient.

Afin d'occuper sa soirée, elle était restée jusqu'à la fermeture à la bibliothèque (le responsable finissant par la pousser vers la sortie), et était ensuite remontée dans sa chambre compulser un livre sur les plantes des rivières du sud du Pays de Galles. Elle avait noirci au crayon une page de son carnet avec des noms de végétaux à découvrir lors de ses prochaines ballades. Son chat avait fini par s'endormir à côté d'elle, bercé par le bruit des mouvements des pages et du crayon grattant rapidement le papier. L'heure du cours approchant, elle referma soigneusement le lourd ouvrage et enfila un gilet en laine turquoise sur sa chemise pour se prémunir du froid de novembre qui l'attendait assurément dans la tour céleste. Elle n'était pas frileuse, mais l'observation immobile dans la fraîcheur nocturne était propice

Elle grimpa quatre à quatre les longs escaliers pour se redonner un peu d'énergie en cette heure tardive, et entra dans la salle. Son regard fut immédiatement attirée par la magnifique reproduction du système solaire et elle s'avança pour l'observer, détaillant du regard chaque élément, un sourire presque enfantin sur les lèvres. Ses yeux s'égarèrent ensuite au-delà du bel objet pour croiser le regard du professeur Fitzsimmons, deuxième du nom, assis près d'un gros chat roulé en boule au fond de la salle. Elle le salua d'une inclination de tête, surprise de le voir là. Venait-il assister au cours comme un simple étudiant ? La pensée l'amusait un peu, même si son âge proche du reste des élèves lui évitait de trop détonner dans la salle de classe.

Elle tourna ensuite les yeux vers sa professeure et la salua également d'un signe de tête. Elle semblait encore plus jeune que les frères Fitzsimmons, et très jolie avec ses cheveux blonds et sa peau pâle. Elle l'observa un instant, essayant de deviner quel serait son « style » d'enseignement, et se demandant avec un sourire en coin quel prétexte avait trouvé Gareth pour l'aborder dès le début du cours. Le sol couvert de coussin lui indiquait que le cours se déroulerait à l'intérieur. Elle n'avait donc pas prévu de leur faire observer les étoiles pour son premier soir d'enseignement ? Peut-être allaient-ils étudier la reproduction du système solaire. Décidément, les professeurs marquaient tous une nette différence pédagogique avec ceux de Poudlard.

Ne voyant personne d'autre dans la salle à l'exception de Gareth et de Neal, elle choisit de se rapprocher de ce dernier. Arrivée devant lui, elle hésita un instant. Neal lui avait demandé de la tutoyer lors de leur rencontre au café, mais il n'attendait sûrement pas autant de familiarité d'elle dans l'enceinte de l'académie.

« Bonsoir, lui dit-elle avec un sourire en se laissant tomber sur le coussin près du sien. Vous assistez au cours ? demanda-t-elle, un peu surprise. Puis elle ajouta avec un sourire complice :
- Je ne savais pas que vous aviez aussi un chat ! Il s'intéresse à l'astronomie lui aussi ? »

Elle avança doucement les doigts vers le museau du félin qui les renifla un instant, puis les fit glisser le long de sa joue. Puis elle tourna les yeux vers la porte, se demandant qui la franchirait à son tour.

24/02/2007

Clemens tomba de son lit. Craquement. Son baldaquin venait de faire une embardée tout à fait inhabituelle pour un lit, et l'étudiant, couché sur le dos au rebord de sa couche, n'avait pu éviter la chute. Légèrement inquiet pour son intégrité physique, il resta immobile un instant, glissant avec précaution une main sous son dos pour identifier le mal. Il en ressorti une de ses plus belles plumes, lamentablement brisée en son centre. De toute évidence, sa dernière expérimentation en matière de sortilèges d'Animation avait été plus réussie qu'il ne le pensait puisqu'il avait cru les dernières plumes immobilisées depuis la veille. Entre ça et celle qui s'était jetée dans le feu de la salle commune, il était bon pour retourner chez Scribenpenne avant la fin de semaine. Il se releva avec un soupir et observa d'un air mauvais le relief de bois qui ornait son lit, toujours aussi immobile qu'auparavant. Sa dernière lubie était d'animer les délicats oiseaux gravés dans le chêne, mais tout ce qu'il avait obtenu jusque là était un début de révolte de sa couchette. Mieux valait laisser tomber pour ce soir, sinon, il risquerait de devoir dormir par terre.

Le côté positif de cette mésaventure, c'est que ça lui avait permis de réaliser l'heure tardive. Comme toujours en matière de métamorphose, Clemens s'était laissé grignoté par sa passion sans remarquer le temps qui passait. Or, son emploi du temps n'était pas particulièrement chargé et ses récentes discussions sur les différentes perceptions de la magie l'avait convaincu de s'intéresser à des matières à première vue très éloignées de sa spécialité. Du temps de Poudlard, il n'avait certes pas été particulièrement mordu d'astronomie, néanmoins, la matière ne lui avait jamais trop mal réussi et il convenait de son influence sur de nombreux autres arts magiques. Par conséquent, cela ne pouvait pas lui faire de mal de s'y pointer une fois, quitte à ne jamais revenir si le professeur se révélait être vieux, poussiéreux et ennuyant. Espérons néanmoins que ce ne fût pas le cas. Toujours un peu échevelé, mais sans s'en tracasser outre mesure, l'Allemand enfila un long gilet de laine par dessus sa chemise et son jeans élimé et prit la direction de la tour Céleste.

Il resta planté un instant lorsque la porte s'ouvrit devant lui. A la fois surpris par la pénombre et les lueurs dansantes, il peina à remettre les éléments en place et à comprendre la situation qui se jouait devant lui. Peut-être le choc lui avait-il un peu embrouillé le cerveau ? Clemens rit doucement à cette idée et s'avança dans la salle, s'émerveillant en silence des dessins qui ornaient les murs. Ses yeux bleus se tournèrent ensuite à la recherche de visages connus pour tomber, avec une certaine surprise, sur Gareth, Isolde et le plus jeune des frères Fitzsimmons. L'étudiant fronça les sourcils. Trouver Isolde à n'importe quel cours n'était jamais étonnant, c'était une ancienne Serdaigle après tout. La présence du botaniste était cependant plus difficile à expliquer, mais le Sinistros dut réprimer un sourire en constatant que les deux fanatiques de plantes étaient installés l'un auprès de l'autre. Il salua son amie d'un signe de tête, les yeux brillants, mais s'abstint de commentaire.

Il allait se diriger vers Gareth quand son regard tomba enfin sur ce qui était - selon toute vraisemblance - leur professeur. A peine plus âgée qu'eux, très blonde et dotée d'une peau presque diaphane, elle irradiait une beauté innocente. Soudainement, la présence de son camarade de débauche à ce cours tardif prenait tout son sens. L'Allemand se passa une main sur le visage en secouant doucement la tête, visiblement amusé par cette drôle de ... constellation d'élèves. Finalement, il s'approcha de Isolde et du jeune Fitzsimmons l'air enjoué malgré l'heure tardive.

"Bonsoir ! Wie geht's Isolde ?" demanda-t-il d'une voix douce, tout en lui donnant leur traditionnel hug de salutation. Il se tourna ensuite vers le faux étudiant. " Qu'est ce que vous faites ici Professeur ? Etre élève vous manque ?"

Sa question était soulignée par la lueur espiègle de ses yeux bleus et un ton légèrement taquin. Sa très longue discussion avec le botaniste le poussait à une certaine familiarité, sans pour autant se permettre les mêmes largeurs que son amie. Il se laissa tomber sur un coussin à côté d'eux, curieux de voir ce que la nuit allait leur réserver.

Anna était restée veillé tard sur un dossier ce soir-là, mais ce n'était pas gênant puisqu'elle avait prévu d'assister au cours d'astronomie. En effet elle s'était vu confié la tâche d'assister à la rédaction des pages d'horoscope de la dernière gazette. Ce n'était pas les pages qu'elle rêvait d'écrire mais on confiait rarement la rédaction des gros sujets aux nouveaux arrivants et encore moins aux stagiaires. Elle s'était préparé à cela. Mais du coup la jeune fille se retrouvait dans le besoin de suivre quelques cours plus approfondis dans la matière afin de pouvoir répondre au mieux à ce qu'on attendait d'elle. Elle avait donc tuer le temps en attendant minuit et une fois leur venue elle avait enfilé un chaud pull en laine par dessus un simple t-shirt manches longues et un jean classique, puis elle avait filé en direction de la salle.

Lorsqu'elle avait pénétré dans la classe, elle avait réalisé qu'une fois encore elle pourrait oublié les crayons et parchemins, la pratique serait de mise. Des coussins jonchaient sur le sol et elle remarqua les peintures qui les accompagnaient. Une fois son regard habitué à l'étrangeté de la salle de classe, elle fut obligé d'observer Gareth avec une blonde, habillée particulièrement chic à son goût. Anna eut soudainement un doute sur les intentions de Gareth au bal Halloween, ce qu'elle avait pris pour un jeu en était-il vraiment un? Elle secoua la tête, avec elle c'était un jeu bien entendu, la jolie blonde en revanche avait intérêt à faire attention. La petite française les laissa à leurs occupations et regarda autour d'elle pour voir si d'autres personnes étaient arrivées. Un peu plus loin Isolde discutaient avec Clemens et quelqu'un qu'elle n'avait encore jamais vu. Elle fit signe à la jeune fille et le rejoignit.

- Coucou Isolde, salut Clemens, je peux m'installer avec vous?

Sans attendre la réponse, elle s'installa près du grand brun inconnu. Elle supposa qu'il devait être à Poudlard lui aussi, puisque les deux autres semblaient le connaître. En tant que personne bien élevée elle s'adressa à lui :

- Salut, tu viens de Poudlard toi aussi? Tu es arrivé en retard? Tu n'es pas le seul j'ai croisé quelqu'un d'autre dans ton cas il y a quelques jours à la bibliothèque. C'est bizarre toutes ces erreurs quand même.... Enfin bon, enchanté je suis Anna!

Elle lui tendit la main en souriant.

Une constellation de doutes

Où Neal joue les étudiants

Eh bien, moi qui comptais me montrer discret et me la jouer ninja pour la soirée, c'était de toute évidence rapé. Demander à ma collègue si ma présence était indésirable me semblait être une idée de moins en moins pertinente, car je n'étais pas convaincu que les deux étudiants qui s'étaient installés à côté de moi me laisseraient m'échapper aussi facilement.

- Bonsoir Isolde, Clemens. Oui, j'avoue, j'avoue tout, j'ai du mal à rester dans mes bottes rigides de prof. Mais je pense que vous avez eu l'occasion de le constater, tous les deux.

J'ai adressé un sourire entendu à Isolde et un regard amusé à Clemens. Lorsque j'ai repris, c'était d'un ton un peu plus mesuré.

- Pour répondre à ta question Isolde, mon chat est... un chat. Je ne pourrais pas te dire ce qui l'intéresse exactement, il est le seul à le savoir... je suppose. Et ce soir, c'est l'astronomie. D'ailleurs, je te présente le Maître -Clemens a déjà eu l'occasion de le rencontrer.

J'ai laissé le temps aux deux de faire connaissance, les observant d'un regard attendri. Le Maître eut l'air d'adopter instantanément Isolde, tout comme il avait adopté Clemens, et cela m'amusa légèrement.
Le Maître savait cependant se tenir. Bien que très certainement appâté par les caresses d'Isolde, il savait quand se tenir tranquille, et restait confortablement installé près de moi, fixant notre petit trio d'un air que l'on aurait pu qualifier de hautain. Il faisait frais dans la tour, et j'en venais presque à me demander si je n'aurais pas mieux fait de prendre une petite laine. Tu vieillis, mon pauvre gars. Une petite laine ? Sérieusement ? Bon, ok, cela dit, j'aurais pas craché sur un chocolat chaud. Mais pendant que je pensais à ça, mon attention s'était complètement détachée des deux étudiants et mon regard s'était perdu sur une pierre légèrement descellée dans le mur.
Avec un regard qui pouvait passer pour un regard d'excuses aux deux étudiants, j'ai repris avec plus d'entrain et un sourire amusé :

- Pour être honnête, je pensais que ce cours ne serait pas des plus populaires, et j'espérais pouvoir rester incognito, mais apparemment mon entraînement de ninja laisse encore à désirer ! D'ailleurs...

J'ai été interrompu dans ma tentative d'humour lorsque l'attention de mes voisins a été attiré par une nouvelle arrivante. Je ne l'avais pas encore rencontrée, ni à mes cours, ni aux trois balais, ni par l'intermédiaire d'une quelconque autre connaissance. Je l'ai observé avec une certaine attention, histoire de bien me souvenir d'elle. Après tout, si elle était l'amie de personnes de la qualité d'Isolde et Clemens, c'était très probablement une personne intéressante. Un peu maladroitement, je me suis relevé pour la saluer également -je n'aimais pas serrer la main ou faire la bise assis. Une fois debout, j'ai constaté que je lui rendais bien une vingtaine de centimètres. Elle était vraiment ravissante, et sa poignée de main était ferme, sans être brutale. Serrer la main d'une personne est encore le meilleur moyen de s'en faire un avis.
Ses questions m'amusèrent, et j'ai décidé de voir jusqu'à quel point je pouvais maintenir ma couverture face à quelqu'un qui ne me connaissait pas.

- Salut Anna, ravi de faire ta connaissance. Je m'appelle Neal et oui, j'étais aussi à Poudlard, chez les Poufsouffle si tu veux tout savoir. Et oui, je suis arrivé avec un peu de retard sur le début de l'année ! Mais au moins, je suis là.

Je n'avais vraiment été très doué pour engager les conversations avec des inconnus, et à plus forte raison avec des inconnues. Tout ce que j'ai trouvé pour reprendre m'a semblé un peu plat.

- Tu es française, non ? Tu es venue en Angleterre juste pour l'Académie ?

J'espérais à présent simplement que les deux autres ne feraient pas état de mon statut de professeur, ni spécialement preuve de déférence à mon égard. Et pour être honnête, je prévoyais de m'amuser comme un gamin au soir de Noël.

(c) MEI

30/03/2015

Cours d'astronomie

Feat. déjà beaucoup de gens... et un ninja

Isolde venait à peine de s'asseoir auprès de Neal que Clemens les rejoignit. Si Neal avait espéré rester discret en s'installant au fond de la salle, c'était raté. Il avait cependant l'air plus détendu que lors de son propre cours et de leur entrevue au café. Et il confirma aussitôt sa pensée ; la distance froide entre lui et les élèves n'était pas dans sa manière de faire.

« Ca va et toi ? » répondit-elle à Clemens en lui rendant son accolade. Elle était un peu étonnée de le voir à ce cours, si éloigné de sa formation, mais elle se doutait qu'il ne venait pas par hasard. Lors de leur soirée dans la chaumière, il avait longuement parlé de l'intrication des domaines de la magie entre eux. Il avait dû trouver un lien entre la métamorphose et l'astronomie, suffisamment intéressant pour le faire venir jusqu'ici.

Elle opina gravement de la tête aux propos de Neal sur le Maître. Drôle de nom pour un chat d'ailleurs, mais qui lui rappelait vaguement quelque chose.

« J'ai le même modèle moi aussi, et il est aussi passionné par la botanique que le vôtre a l'air de l'être par l'astronomie. Je dirais qu'ils nous offrent un soutien moral dans nos recherches, c'est déjà appréciable. »

Elle caressa un instant le félin, incapable comme toujours de résister aux ronronnements d'une boule de poils. Endymion l'avait bien compris d'ailleurs, et en profitait largement.

« Ne désespérez pas, lui dit-elle d'un air bienveillant, aussi sérieux que possible. Pour un peu, elle lui aurait presque tapé sur l'épaule en signe d'encouragement. Je suis sûre que vous réussirez à devenir le premier professeur-ninja-botaniste du Pays de Galles. Au moins. Peut-être même du Royaume-Uni.»

Anna montra alors le bout de son nez dans la salle et vint aussitôt les rejoindre. Mais la jeune allemande ouvrit des yeux ronds en l'entendant saluer Neal aussi familièrement. Anna avait forcément entendu parler des deux nouveaux professeurs arrivés récemment à l'école... mais elle ne pensait pas forcément qu'ils seraient aussi jeunes. Et, la semi-obscurité aidant, il était facile d’ôter quelques années de plus à Neal, suffisamment pour qu'il passe pour un élève. Celui-ci se leva, tendant la main pour la saluer et dissiper le malentendu.

Ou pas.

Un violent éclat de rire saisit Isolde quand elle compris le jeu du professeur. Elle réussit à grand peine à se retenir en tournant vivement son visage vers le centre de la pièce, cachant son large sourire derrière la tête de Clemens. Il devait être aussi hilare qu'elle et elle évita soigneusement de croiser son regard, qui lui aurait définitivement fait perdre tout sérieux.
Les épaules secouées par quelques sursauts hilares, elle écouta Neal en se mordant la lèvre pour étouffer son rire. La reproduction du système solaire lui paraissait soudainement encore plus fascinante que lorsqu'elle était entrée dans la salle de cours. Les miniatures des plantes étaient particulièrement réussies d'ailleurs, et elle pouvait même distinguer l'ilmavirtus étudiée lors du dernier cours de botanique. Une idée en entraînant une autre, son esprit passa à Gareth toujours occupée avec la professeure et à sa glorieuse tentative de séduction lors du cours de Neal. Le rire fut impossible à contenir cette fois-là, mais par un sursaut de bon sens, elle parvint à le camoufler en toux.

« Il fait un peu froid, vous ne trouvez pas ? »

Penser à quelque chose de neutre, là, tout de suite. La couleur des murs peut-être ? Oui, parfait.
Elle fixa un moment une fissure, pour calmer un peu son amusement, puis tendit l'oreille pour suivre la discussion, curieuse de savoir jusqu'où le professeur allait tenter de conserver sa couverture...

©Codage by Mr. Chaotik from Never-Utopia

24/02/2007

Avec les (faux-) élèves insomniaques

Un air à la fois attendri et amusé sur le visage, Clemens observait Neal et Isolde. Le professeur témoignait d'un aise et d'une familiarité qui contrastait fortement avec leur première rencontre aux Trois Balais. Il commençait à apprécier cet homme étrange qui cachait bon nombre de valeurs intéressantes sous sa timidité. Le Sinistros l'avait jugé rapidement comme peu digne d'intérêt à cause de la matière qu'il enseignait. Cependant, sa discussion avec Isolde avait ravivé l'intérêt de l'Allemand, qui avait donc décidé de gratter plus loin. Non seulement il ne le regrettait pas, mais en plus, il sentait que découvrir Fitzsimmons dans cette salle de classe en train d'essayer de se faire passer pour un étudiant ninja... Promettait une soirée riche en rebondissement.

" Ca va. Dites-moi, je me demandais depuis un moment... C'est un truc de botaniste, les chats ? Un peu comme les chiens qui cherchent les truffes sauf pour... trouver des plantes magiques ? "

L'amusement dans sa voix était à peine voilé. Beaucoup de gens savaient que Clemens n'avait pas d'affinités particulières avec les animaux, bien qu'il n'ait rien contre les bestioles en tout genre. C'était juste... une question d'éducation. Néanmoins, Neal et Isolde semblait avoir une relation assez semblable avec leurs chats, et comme il partageait la même passion pour la botanique... Il s'était permis de les taquiner un peu. Son amie ne s'en privait d'ailleurs par non plus, et il dut refréner un rire face à l'ironie parfaitement maîtrisée de son ancienne camarade de maison. Il n'eut malheureusement pas le temps de renchérir qu'une silhouette attira son attention. Anna venait de les rejoindre, l'air enthousiaste à l'idée de participer à un cours au milieu de la nuit. Ce genre de pratique devait lui être bien inconnu également au vu de ce qu'elle lui avait raconté de Beauxbâtons... Mais il n'eut pas le temps de lui poser la question. Ni même de la saluer. Son entrée en matière lui arracha un éclat de rire.

" Vous trouvez pas que ce dessin ressemble à un gnome qui chevauche un cafard ? Oh, bonsoir Anna !"

Sa tentative de justification était certes un peu bancale, mais vu la pénombre et les ombres dansant sur les murs, ça pourrait être suffisant. De plus, les deux Phoenix devaient être assez habituées aux réactions inattendues de sa part. Néanmoins, il préféra cacher son visage en se laissant tomber en arrière sur la couverture. Les yeux fermement rivés sur le plafond, il se laissa aller dans la contemplation des différentes illustrations que son regard pouvait déceler.

Étonnamment, son hilarité fut séchée nette par la réaction du professeur. D'une part, parce qu'il ne s'était vraiment pas attendu à une telle réponse de sa part, d'autre part... Parce qu'il pouvait imaginer la gêne de la petite Française quand elle allait réaliser le quiproquo. Clemens se redressa légèrement pour retrouver les trois protagonistes dans son champ de vision et fut malheureusement gagné par l'amusement difficilement contrôlé par Isolde. Les yeux ronds, il attendit le reste de l'échange en silence, les yeux néanmoins brillants de rire.

Uneraell

Juliet après l'échec du cours de médicomagie n'avait pas tellement envie de participer au cours facultatif. Mais celui d'astronomie avait l'air d'être intéressant. Et puis, sa récente visite à l'observatoire où elle avait rencontré Amaranthe et put observer les constellations ce qui lui avait donné envie de se pencher un peu plus sur la question. De plus, un peu de culture générale ne lui ferait pas de mal. Ce n'était pas vraiment une élève sérieuse, mais elle avait envie de se faire bien voir par les professeurs à Haveirson.

Elle arriva dans l'observatoire alors que d'autres élèves étaient déjà installés.

- Bonjour, dit-elle à l'adresse de l'assemblée.

La jeune femme observa les étudiants présents et aperçut deux têtes reconnaissables entre toutes ; celles de Clemens et d'Isolde. Elle pesta dans sa tête et s'installa le plus loin d'eux, c'est-à-dire au fond de la salle. Des coussins avaient été disposé sur le sol pour permettre aux personnes de regarder plus facilement le ciel étoilé. Cela témoignait du bon sens du professeur et de son attention envers ses élèves. D'ailleurs, elle paraissait plutôt jeune, presque le même âge que Juliet à deux ou trois années près.

Une constellation de doutes cours d'astronomie

merci, à direct injection pour ses codes de présentation

PV Anna

La première chose qu'elle pu constater chez Neal fût sa politesse. Ce dernier en plus de se présenter à elle s'était levé pour le faire. Le rire soudain de Clemens lui hausser le sourcil. Que trouvait-il de si drôle dans un gnome dessiné...

Elle l'ignora, elle préféra se concentrer sur le nouvel élève qui avait l'air charmant et très bien élevé.

- Poufsouffle? C'était ta maison, c'est ça? Vous étiez pas à Serdaigle vous?

Elle s'était tournée vers les deux autres, c'est alors qu'elle remarqua leur regards fuyants. Avaient-ils bu avant de venir tous les trois? Ils ne semblaient pas avinés. Pourtant l'intérêt soudain des deux amis pour le décors qui les entourait était louche. Le sinistros s'allongea dans les coussins. voilà qu'Isolde toussait, avait-elle attrapé froid? Sur un ton à la fois soupçonneuse et en même temps avec son naturel compatissant elle lui dit :

- Tu aurais dû prendre une écharpe, les nuits sont froides maintenant.

Puis elle se décida à répondre aux questions de Neal.

- Oui, j'étais à Beauxbâtons avant. Ça me change d'être ici, surtout le temps je dois l'avouer bien que ma région natale ressemble plus à celle-ci qu'au Sud de la France. Tu as l'air plus vieux que Clemens et Isolde, vous vous connaissez du Quidditch? Oh, un chat!

Anna venait de remarquer le félin qui se tenait tranquillement. Elle approcha sa main de sa truffe laissant l'animal s'habituer à son odeur avant de lui grattouiller la nuque juste sous les oreilles.

- Comment tu t'appelles toi? Tu viens en cours comme ça? Tiens, j'ai quelque chose pour toi. Tu as de la chance, mon Grump est parti chasser je ne sais quoi et du coup il n'est pas venu réclamer sa sucrerie. Tant pis pour lui, de toute façon il serait grand temps qu'il fasse un régime.

Elle sortie de sa poche une petite friandise qu'elle préparait spécialement pour son petite compagnon à poil. Il en raffolait et elle en faisait d'avance. Grumpy allait certainement lui en vouloir de l'avoir distribué à un illustre matou inconnu, mais elle le câlinerait un peu plus que d'habitude et il ne lui en voudrait pas longtemps. Au pire elle pourrait toujours en préparer un autre.

- C'est le chat de qui?

Une constellation de doutes

Lord Quiproquo, le professeur Ninja

Le fou rire presque instantané d'Isolde et Clemens a failli me faire vendre la mèche, mais j'ai réussi en dernière minute à conserver mon air tout à fait sérieux. Je n'osais pas imaginer ce qu'Anna pouvait bien penser de ses amis... et de moi. J'ai ressenti une pointe de culpabilité en me demandant comment elle réagirait le jour où elle apprendrait que j'étais tout sauf un étudiant lambda. Pour compenser, j'étais bien déterminé à ne lui répondre que par la vérité. Bon, une vérité un poil arrangée, mais pas un mensonge éhonté. Il me faudrait jouer avec les mots. Je me suis efforcé d'oublier Isolde et Clemens derrière moi -le second s'était littéralement écroulé.

- Pouf-souffle, ai-je répété lentement, comprenant que le terme n'était pas forcément évident pour quelqu'un dont l'anglais était tout sauf la langue maternelle. Puis, sans me tourner vers les deux autres élèves pour ne pas succomber à l'hilarité qui me menaçait, j'ai repris : Et effectivement, c'était ma maison -et j'en suis très fier.

Précision certainement inutile s'il en était, mais les Poufsouffle avaient trop souvent cette image de "subisseurs" qui leur collait à la peau, tant et si bien qu'à la longue, il était devenu nécessaire de réaffirmer notre fierté d'appartenir à cette maison. A une époque, cela me gênait un peu -s'il était mal vu pour Quinlan de se dire fier d'être Serpentard, pourquoi était-il banal que je me dise fier d'être Poufsouffle ?- mais le temps aidant, c'était presque devenu un automatisme.
Allez mon p'tit Neal, reconcentre toi. Tu as un rôle à tenir et une charmante demoiselle avec qui jouer.

- Je n'ai pas eu beaucoup l'occasion de visiter la France, me suis-je poliment excusé. Ce qui était vrai, si l'on ne comptait pas le temps que j'avais passé à me perdre dans les forêts françaises. D'où es-tu originaire précisément ?
Et tu as parfaitement raison, je suis un peu plus âgé qu'Isolde et Clemens. Je ne les connais pas du Quidditch, mais Isolde et moi partageons une passion pour le domaine de la botanique. C'est par son intermédiaire que j'ai ensuite rencontré Clemens. Deux personnes tout à fait merveilleuses, n'est-ce pas ? Simple curiosité, quel âge me donnerais-tu ?

Je n'avais pas fini de répondre que son attention avait été captée par le Maître. Sale bête, va, toujours à me piquer mon auditoire. Je les ai laissé faire connaissance, surveillant d'un œil distrait le félin. Il n'était absolument pas de nature agressive, mais j'attendais avec une certaine curiosité le jour où il daignerait arborer autre chose qu'un air de tranquille supériorité lorsqu'un nouvel humain se présentait à lui.

- Anna, je te présente le Maître, c'est mon chat. Son nom fait référence à une série de science-fiction assez populaire chez les Moldus, me suis-je senti obligé d'expliquer. Combien de fois m'avait-on dit que mon chat avait un nom stupide ? Bande d'ignares incultes. Le Maître, Anna, une nouvelle humaine tombée sous ta coupe. Le Maître est d'une intelligence remarquable, derrière sa couche de flemme, et il m'est toujours utile dans mes recherches. C'est un peu un radar à plantes magiques, oui, ai-je conclu à l'attention de Clemens.

Qu'elle lui donne une friandise me surprit, mais il n'était pas nécessaire de m'y opposer. D'une part, même si mon chat n'avait pas la passion du Docteur pour la bouffe, il était humainement impossible de l'empêcher de dévorer ce qu'il considérait comme étant son dû -même s'il s'agissait d'un devoir urgent ou de longues et pénibles recherches. D'autre part, je doutais qu'elle avait l'intention d'empoisonner mon chat. Cependant, empoisonner le familier des autres était une idée qu'il faudrait certainement que je développe, en ma qualité de premier professeur-ninja-botaniste du Pays de Galles.

(c) YVIANNA

Assise sur le tapis en tailleur, adossée à son lit, la tête en arrière, Alison réfléchissait. Depuis presque deux heures et demie, elle essayait un peu tout et n’importe quoi afin de satisfaire sa dernière lubie. D’un coup, elle releva la tête, en ouvrant grand les yeux et se saisit de sa baguette.

- Caedo Miles !

Elle accompagna ses paroles d’un mouvement du poignet vertical, de haut en bas. Un filet de fumée blanche sortie de l’extrémité de sa baguette et se transforma en deux petits bonhommes, vêtus avec des costumes de l’armée napoléonienne. Ali hausse un sourcil. *Pas franchement l’image que j’en avais, mais bon.* Puis, l’un des deux se tourna vers la jeune fille, lui fit un signe vulgaire avec sa main et lui tira la langue avant de disparaître avec son compagnon dans un « Bang » sonore. Bon, ça avait encore loupé. La jeune fille reprit sa position de départ et repartit dans ses réflexions. *Soldati, déjà tenté. En allemand, pareil. Combattant dans toutes les langues connues, aucun résultat.* Nouvelle idée, nouvel espoir. Elle reprit sa baguette.

- Decerto Nindzya !

Nouveau mouvement du poignet. Nouveau filet de fumée. Cette fois-ci, les personnage étaient vêtus de noirs et portaient des masques. *Bon, j’ai mes ninjas, c’est déjà un début. Le russe marche toujours, j’aurais dû m’en douter.* Mais au lieu de les voir combattre avec leurs bâtons, ils disparurent avec un rire narquois.

Ali poussa un profond soupir et se releva, étirant ses jambes qui devenaient douloureuses. Elle jeta un regard au cadran lunaire posé sur son chevet. 23h45. Bon, il commençait à se faire tard. Cependant, la jeune fille ne ressentait pas la moindre petite once de fatigue. Plus tôt dans la journée, elle avait entendu parler d’un nouveau prof et donc d’un nouveau cours, qui se déroulerait à minuit à la tour d’astronomie. Après tout, ça pourrait être drôle. Elle haussa donc les épaules, et prépara son sac de cours avec encre, plumes et parchemins. Mais avant de partir… Elle s’agenouilla devant sa table basse, fit un mouvement de poignet et prononça :

- Pugno Nindzya !

Cette fois-ci, non seulement les deux personnages de fumée avaient fière allure, mais Alison les observa avec des yeux émerveillés tirer leurs sabres et commencer un duel. Celui-ci ne dura que quelques secondes, mais c’était vraiment prometteur comme début. Ravie, la jeune fille tira un carnet de sa sacoche et y inscrivit avec un petit crayon quelques mots :
Pugno Nindzya : apparition de ninjas qui se battent en duel.

Toute contente d’elle, elle enfila des bottines et sorti de sa chambre. Sans faire de bruit, elle descendit les majestueux escaliers qui menaient à la salle commune des phénix. Puis, elle sorti des appartements de la confrérie et traversa le château, direction la tour d’astronomie.
Une fois arrivée au sommet des escaliers (essoufflée et se demandant ce qui avait bien pu lui prendre de venir jusqu’ici), elle passa la tête par l’ouverture de la porte et s’aperçut que le cours n’avait pas encore commencé. Le sol était jonché de petits coussins sur lesquels étaient installés un groupe d’élèves qu’Alison avait déjà aperçus dans les couloirs. A l’écart, il y avait une autre élève qui s’était isolée. Enfin, assise sur le bureau, une prof, ou plutôt devrais-je dire un mannequin, était installée avec un garçon qui lui parlait. De dos, Ali ne parvenait pas à le reconnaître. Elle se dirigea vers le petit groupe et s’assit sur un coussin à leur proximité.

- Bonjour, ça ne vous dérange pas si je m’installe ici ?

Une constellation de doutes cours d'astronomie

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PV Anna

Neal la repris sur sa formulation de sa maison. Elle tenta de reproduire le son une première fois, puis abandonna, elle n'aurait pas utiliser ce mot très souvent de tout façon.

- Serdaigle ou une autre ça change quelque chose? Ce n'est qu'un dortoir au fond... Vous parlez toujours de vos maisons comme si ça changeait quelque chose... Sinon pour te répondre je viens de Normandie, tu vois où c'est? Côtes Nord Ouest. Débarquement. Tout ça, tout ça. C'est joli.

Tandis qu'elle parlait, elle saisit un coussin qu'elle lança dans la figure de Clemens, qu'elle loupa bien entendu très largement. Ça leur ferait peut être passer leur hilarité soudaine... Elle en doutait, surtout que tous deux joueurs de quidditch, ils n'auraient pas fait un lancé aussi minable.

- Botanique? Isolde dit que vous avez un super prof et qu'il est franchement pas désagréable à regarder. Faudrait que je me pointe un jour pour voir sa tête, histoire que je loupe pas ça. Pour le reste je fais mourir toutes les plantes dont je tente de m'occuper, j'ai fini par les laisser vivre leur vie, elles sont bien plus heureuses sans moi. Mais je te fais confiance pour venir fleurir et t'occuper de mon jardin, n'est-ce pas?

Sur ces derniers mots elle avait tourné vers son amie un visage sur lequel un sourire complice s'était déssiné. Elle avait beaucoup de respect pour les gens qui arrivaient à faire des choses qu'elle ne maîtrisait pas, Isolde faisait donc indubitablement partie ce ceux-ci.

Puis vint une drôle de question sur l'âge de l'ex-poufsouffle. Elle l'observa plus attentivement, elle lui trouva un charme travaillé, il paraissait plus âgé avec sa fausse barde de trois jours et sont gilet un peu vieille France. Elle se surprit à apprécier ce style, mais elle devait avouer que ça ne le rajeunissait pas, lui qui paraissait déjà plus vieux qu'il ne devait l'être.

- Je dirais 25 comme c'est l'âge limite mais, sans vouloir te vexer, tu fais plus. Oh mais tu dois connaître Logan alors, il a 25 ans aussi je crois, si je déduis bien vous devez être de la même année du coup. Mais entre nous il n'est pas très mature... L'autre jour il a voulu se battre dans notre confrérie, c'était d'un ridicule....

Le chat lui appartenait donc. Elle tapota la tête du félin, puis s'assit près de lui tout en continuant de le caresser. Elle répondit distraitement à Neal.

- Oui, oui je connais Dr Who. Ce sont des animaux étonnants, le miens a le don de comprendre exactement ce qu'il faut faire et notamment quand je suis dans une situation délicate. La dernière en date, il m'a permis de gagner des points dans le cours de défense. Je ne sais même pas comment il est entré.

Soudain elle réalisa sa bourde. Comment était-elle sensé connaître Docteur Who? Elle se maudit, mais l'arrivée d'une Phénix vint faire distraction, les gens allaient passer à autre chose et oublier ce détail. Elle avait croisé la jeune fille à plusieurs reprises dans la salle commune. Elle tenta désespérément de se rappeler son nom qu'elle n'arrivait plus à retrouver bien entendu.

- Non, non! Tu peux t’asseoir bien sûr! Bon Gareth a fini de discuter? J'aimerais bien commencer, pas qu'il est déjà tard mais presque.

30/03/2015

Cours d'astronomie

Feat. de plus en plus de gens... et un (presque) ninja

Neal continuait son entreprise d'infiltration ninja, apparemment pas perturbé par le (presque) fou-rire d'Isolde et de Clemens. Du moins c'est ce qu'elle en jugeait par sa voix, le professeur leur tournant ostensiblement le dos. Elle se sentait tout de même gênée pour Anna ; elle n'aimait pas rire aux dépens des autres et elle craignait que la jeune française ne lui en veuille ensuite de ne pas l'avoir interrompue...
Neal était plutôt doué pour enrober la vérité. Il noyait magnifiquement bien le poisson, mais Isolde trouvait sa façon de parler un peu trop soutenue pour un élève de 25 ans. Il était encore apprenti, il l'avait dit lui-même, non ? Le qualificatif merveilleux la fit sourire mais elle se demandait s'il ne cachait pas un peu d'ironie, au vu de leur comportement digne de deux adolescents.

Clemens s'allongea, la privant de son dos qui cachait tant bien que mal son expression amusée. Elle se força à regagner un peu de sérieux ; elle ne voulait pas passer pour une gamine puérile aux yeux de deux de ses professeurs. Elle se redressa et s'assit en tailleur sur la couverture.

« Il n'y a pas de maisons à Beauxbâtons ? » demanda-t-elle, curieuse. Elle se souvenait bien des élèves français qui étaient venus à Poudlard deux ans auparavant pour le Tournoi des Trois Sorciers, mais elle n'avait pas pensé à leur demander. Classer les élèves en maison lui semblait tellement naturel qu'elle n'avait pas imaginé une autre façon de faire. Elle n'était pourtant absolument pas chauvine ou persuadée que Serdaigle valait mieux que les autres maisons. Pour elle, ça avait été surtout l'occasion de passer 7 ans en compagnie de personnes aussi passionnées qu'elle, et elle avait noué beaucoup de liens avec des élèves d'autres maisons sans difficultés.

Isolde rougit violemment quand Anna évoqua, tout innocemment, les qualités physiques de Neal. Elle remercia la semi-obscurité qui régnait dans la pièce, qui évitait au professeur de trop distinguer la couleur de ses joues. Sans rire, au milieu de tout ce qu'elle avait pu dire de positif sur son nouveau professeur, c'était ce qu'Anna avait retenu ?

« Il est très intéressant surtout, et passionné. » dit-elle pour essayer de se rattraper.

Au moins Anna était vengée d'avance de leur blague. Mais cette dernière n'oserait sûrement pas mettre les pieds dans un cours de botanique après ce qu'elle venait de dire...

Elle se concentra plutôt sur le chat de Neal, dont le nom lui semblait si familier. Le Maître... Docteur Who... Bien sûr ! Elle regardait cette série chez ses parents. Anna aussi alors.. Elle avait des origines moldues sûrement, en partie tout du moins. Isolde ne connaissait pas beaucoup de sorciers qui regardaient la télévision. Elle s'en doutait un peu depuis qu'elle l'avait vue faire la pâte à gaufres dans les cuisines, mélangeant les ingrédients à la force du poignet là où un sorcier lambda se serait contenté d'un coup de baguette magique. Si Neal ne semblait pas du tout gêné d'évoquer ses origines, Anna avait l'air de regretter d'avoir laissé échapper un indice de cette importance. Isolde se tourna enfin vers elle, les joues d'une couleur à nouveau plus neutre. Chacun ici avait un parent moldu ; elle n'avait pas besoin de s'inquiéter d'éventuelles réactions négatives.

« Moi aussi je regardait cette série chez mes parents ! dit-elle avec un sourire rassurant. Mon chat est aussi un apprenti botaniste, mais il se contente pour l'instant de me suivre en essayant de me distraire pour que je le caresse tout le temps. Il se méfie des plantes depuis qu'il s'est fait mordre par un géranium dentu en début d'année. Mais peut-être qu'avec le temps il deviendra aussi un radar à plantes magiques ! »

Une jeune fille s'approcha d'eux, et Isolde reconnut une camarade de Phénix.

« Coucou... Alyson c'est ça ? On s'est déjà croisées, non ? Tu es à Phénix je crois ? »

Elle ne se souvenait pas de l'avoir vue au cours de botanique. Est-ce que Neal continuerait son petit jeu avec elle ?

Elle jeta un coup d'oeil à la professeure, toujours occupée à discuter avec Gareth. Le cours ne semblait pas près de commencer. Elle se tourna vers Clemens, curieuse de connaître la raison de sa venue. Elle le connaissait assez bien pour savoir qu'il ne venait pas en touriste.

« Je ne pensais pas que tu viendrais à ce cours, qu'est-ce qui t'amène ici ? »