des souvenirs nostalgiques [LIBRE]

Marie était vêtu d'une robe d'hiver bleu et d'une cape pour la réchauffer. Elle en      aurait bien besoin pour l'endroit où elle se rendait. Elle avait passé une semaine difficile et Marie avait bien besoin de se détendre. Hormis Daphnée, Drago (avec qui d'ailleurs elle avait eu une mauvaise entrevue) et Alycia, elle ne connaissait aucun autre élève. Elle avait bien aperçu quelques fois des étudiants étant plus agés qu'elle et savait leur nom.

  Par exemple il y avait Yvan Gallant, Blaise Zabini ou une certaine Harmony mais rien de concret.La jeune fille qui venait de quitter sa salle commune, était à présent dans le Hall où elle ouvrit la Grande Porte en souriant du fait du nombre de points avantageux des Serpentards.

  Marie, malgré les épais vêtements qu'elle portait , frissonna quand un glacial courant d'air lui parcourait la nuque. L'adolescente referma sa cape plus fermement sur elle et avança vers l'un des chemins qui s'offraient devant elle, visiblement celui qui s'offrait vers la forêt Interdite.Ses cheveux bruns se remplissaient peu à peu des flocons de neige, tombant rapidement sur l'herbe du Parc.

Les pieds de la jeune fille se glaçaient dans ses chaussures malgré la qualité qui en ressortait.Il devait faire au moins -5°, Marie se fichait de la température, elle avait besoin de s'aérer l'esprit, de penser à autre chose que  ses études, des prochaines relations qu'elle devrait bientôt se faire ou des fiançailles que son père voulait déjà lui organiser malgré ses onze ans.

  La Winnesser avait toujours été élevée en avance sur son âge, son père voulait l'éduquer, la mener et lui inculquer ses valeurs, à savoir, celles des sang-purs et des Mangemorts. Et malgré le fait que Marie adorait son paternel, elle devait admettre que certaines fois, la pression n'était pas facile à surmonter.

  La Serpentarde arriva devant la lisière de la Forêt, plusieurs bancs étaient disposés tout autour de la jeune fille, entourés d'un grand manteau blanc.
L'adolescente se posa sur un de ces derniers et attendit, tout simplement.Elle ne voulait rien faire d'autre.Juste, arrêter le temps et savourer ce moment....

J'avais besoin de prendre un peu de lumière et m'aérer l'esprit. Cela fait plusieurs jours que je ne sortais pas du château... En fait, depuis que j'ai vu Anton. J'avais du mal à parler et je me plongeais dans mes livres chaque fois que je le pouvais, je ne me sentais plus véritablement l'âme de tourmenter les plus idiots de notre maison. Même en cours, je ne soupirais plus. Mon état m'inquiétait. L'amour, ça craint.
Je quitte à contre-cœur mon livre que je laisse traîner sur le canapé de la salle commune. C'est un livre sur la Divination, mon nom est inscrit sur la première page, je le retrouverai facilement, personne n'y toucherait. Un sourire malicieux se dessina sur mon visage de poupée de porcelaine, en pensant à tous les sévices que je pourrais faire subir au voleur. Plus je grandissais et plus je prenais plaisir à vouloir torturer... Il faut que quelqu'un me sorte de cette spirale infernale ou mon cœur serait encore plus fou et noir que celui de Lestrange.
Je monte au dortoir des cinquièmes années et je m'assoie sur le lit d'Harmony en fouillant sous son oreiller. Rien. Elle ne planque plus rien sous son oreiller. Je me demande où elle cache ses correspondances, tiens.
Je regarde l'heure et je vois qu'il est encore assez tôt, alors j'allais faire un petit tour à l'extérieur, tant pis si j'étais encore affublée de mon uniforme, je mets la cape noir de la maison avec les gants et l'écharpe couleur de notre maison avant de repasser dans la salle commune où mon livre dort toujours à la lueur du feu étrangement pâle.

Je longe les murs du château en croisant des élèves, je ne souris pas et pour certains je leur adresse un regard plein de mépris. Tous ces enfants de moldus... Comment pouvait-on s'intéresser à des gens sans pouvoir qui rendent leur vie banale et triste ? Quels étaient leurs amusements ? Jouer au ballon ? Que d'extase. Leur vie pathétique... Si insignifiantes qu'ils brisent le pacte d'amitié et secret. Qu'il est plus simple d'attaquer ce qui sort de l'ordinaire alors que nous avons un avantage colossale. Ils peuvent venir avec leurs mitraillettes et leurs chars, de simples petits pétards. Ils ne savent pas ce qu'est une véritable explosion... magique. Un sourire s'étire sur mes lèvres remplies de haine et de mort. Que j'aimerais que le Seigneur des Ténèbres connaisse mon existence.
J'arpente jusqu'à la grande porte du hall du château où je sors pour respirer l'air froid qui me glace instantanément les poils du nez.
Je respire avant de m'enfuir en prenant un chemin au hasard. Enfin, je sais où il mène, mais je sais aussi que peu de gens l'empruntent,  je serai donc plus à même à ne rencontrer personne.

La forêt se dessine doucement, froide, seule, sinistre, mystérieuse... Elle m'a toujours attirée, non pas parce qu'elle est sombre mais parce que dort en son ventre des centaines de créatures que je ne rêve que d'approcher. Un jour, je me laisserai aller à m'y introduire et découvrir ce que j'ignore encore.
J'arrive près de banc où la tête brune de Marie se fait voir. Je ferai bien de faire demi-tour, je n'ai pas vraiment envie de voir quelqu'un. Bon, après tout, ce n'est que Marie. Elle avait onze ans, elle demandait pas grand chose, elle était discrète. Ma seule réticence c'était ses relations avec Drago, je devais faire attention à qui je côtoyais si je voulais un jour attraper Drago dans mes filets pour obtenir ce statut de pouvoir que je convoite tant.
Je m'approche doucement, laissant mes pieds avertir de ma présence pour ne pas surprendre la jeune cadette de Serpentard.

« Salut Marie, qu'est-ce que tu fiches ici ? »

Pas ma meilleure entrée et encore moins la plus agréable, mais avec le caractère que j'ai, surtout au vu de mon humeur en ce moment, c'est le meilleur de moi-même.

Je repense aux souvenirs avec mon Père, ce sang pur , imposant, autoritaire mais en même temps...mon père...

  Je me souviens d'une fois, nous étions dans le salon avec mon père, moi et cette femme que je méprise tant.C'était quelques jours avant mon entrée à Poudlard.
Nous habitions un manoir que mon père avait achetée vers ma naissance.
La cheminée envoyait des vagues de chaleurs à la limite de se que je pouvais supporter, je m'étais lever et m'étais placé aux cotés de mon géniteur.Il avait levé les yeux de son livre, qui j'en étais sure, devait expliquer certains phénomènes de Magie Noire. Son regard se posa sur moi et je repris mon tricot discrètement...Oui, l'hystérique Marie tricotait...I.N.C.R.O.Y.A.B.L.E!

 Sa main se posa sur mon épaule et je leva ma tête vers lui,ses yeux brillaient mais il ne me dit rien, il restait   silencieux, calme.Je ne sus quoi lui dire et je me contentais de le fixer, telle une statue de marbre.Je ne sus pourquoi mais se fut un instant gravé dans ma mémoire, mon père n'était pas adepte des moments familiaux, sûrement à cause de son éducation de sang-pur, que j'avais d'ailleurs aussi reçu. Et comme je ne considérais pas le moins du monde ma mère comme un membre de notre famille, que si je pouvais la faire s'en aller, je n'hésiterais pas une seule seconde, eh bien, vous devinez qui il me restait...

  Tandis que je remuais mes souvenirs au fin fond de ma vie, je ne pus empêcher des larmes de couler sur mes joues lorsque je pensais à ma famille: un père sang-pur (qui me convient bien d'ailleurs ), une mère sang-mélé que je juge totalement indigne de faire partie de ma généalogie...pas de frères, pas de soeurs, et quelques part elle en était heureuse, quand elle pensait à la honte qu'aurait pu lui apporter un nouveau rejeton de cette chose...

  J'entendis des pas, je tournais ma tête en ayant pris soin d'essuyer mes larmes avant de remarquer que mon invitée n'était autre qu'Alycia...Je me dis qu'il valait mieux en pas essayer de trop m'importer, ça ne m'avait pas rapporté avec Drago...Je décidai de répondre,simplement.

  -Bonjour Alycia, je te retourne la question.Pour ma part, j'étais juste venu ici détendre mes pensées.

Je regarde la petite chose qu'est Marie dans la pâleur du décor. Ses cheveux bruns détonnaient vraiment et ses yeux foncés me rappelaient à quel point, nous, les Serpentard, on pouvait être hautains. Même à onze ans. Je souris et me pose à son côté en ne répondant pas tout de suite. Je regarde la forêt qui râle et crie ses frustrations, cachant ses monstres aux yeux du monde. Si je n'étais pas aussi protectrice envers les jeunes gens de ma maison, je l'intimerais volontiers d'aller nous engouffrer dans la forêt pour voir ce qui se plaint autant. Mais je ne dis rien, je préfère encore qu'elle reste assise sur son banc gelé avec le regard perdu dans le vide. Elle a apparemment quelque chose sur le cœur, mais ce n'est pas moi qui irai lui tirer les vers du nez. Ça ne me regarde pas, et si ça ne m'apporte pas quelque chose, ça ne m'intéresse pas.

« Je suis venue ici car j'avais besoin d'un peu d'air. J'ai passé les derniers jours au Château sans avoir pu profiter d'un peu d'air frais. On ne peut pas dire qu'en vivant au sous-sol on puisse respirer le grand air. »

Je souris en coin, tentant vainement de sympathiser. Ce n'est pas mon talent, et encore moins l'envie qui me prend. Mais Marie m'attire par son côté si dur et froid, j'avais vraiment l'impression de me revoir à son âge, y a quatre ans de cela. Je me demande si, elle-même, en grandissant, elle serait toujours aussi froide et que son cœur se remplirait encore de haine, comme si cela la nourrissait pour avancer. En tout cas, elle semblait bien parti pour.
J'avais eu écho de sa dispute avec Drago, c'était drôle mais je ne pouvais décemment pas lui dire que c'était une bonne chose de remettre le Prince de Serpentard à sa place. Mais elle avait le mérite de vouloir se débrouiller toute seule. Ça, j'avoue que j'admirais. J'ai besoin de puissance, de m'approcher de ceux qui en dégagent, je ne pourrai jamais remettre Drago à sa place. Même si je lui faisais  plus ou moins à la tête depuis la St-Valentin, si cela durait trop, il faudrait que je pense à me réconcilier rapidement avec lui.

« On m'a dit que tu t'étais disputée avec Drago... Joli manteau. Que s'est-il
passé ? »

Le manteau blanc histoire de lui dire dire que je prends cela avec légèreté et que je ne suis pas là pour lui faire des leçons mais simplement pour avoir des réponses. J'aime bien avoir les deux versions plutôt que celle des rumeurs. De plus, à la base, je ne m'attendais pas à tomber sur elle. Je souris en coin, posant mes yeux froids sur son visage rebelle.

« Tu n'es pas obligée de me répondre, on peut simplement rester dans le silence pendant que tu penses et que je me demande ce qui pleure dans la forêt Interdite. »

L'air froid s'engouffre dans ma gorge pour venir brûler mes poumons.
Je sens le regard d'Alycia me scruter, je ne sais quoi lui dire. A vrai dire, je n'ai rien à lui raconter, que pourrais-je lui dire?
A quoi cela servirait-il d'expliquer ou de faire un débat sur la courte existence que je mène ?
Le premier venu s'endormirait à peine viendrai-je de commencer mon récit.
Je commençais à sentir mes mains...enfin non, je ne sentais plus mes mains justement, pour y remédier ou au moins essayer, je les fourraient dans mes poches précipitamment.

Alycia entama la discussion, et même si on ne put dire que sa blague était drôle, un sourire vînt s’étirer comme par magie, (drôle de coïncidence non?) aux commissures de mes lèvres.
Alors donc, elle avait besoin d'air frais? Remarque, notre salle commune se situait dans les cachots, à pars Rogue, je me demandait bien qui pouvait y rester enfermer vingt- quatre heures sur vingt-quatre.

Je levais mes yeux noisette sur Alycia, elle me fixait en silence, une habitude pure Serpentard que je m'efforçais d'adopter comme nous tous.Je soupira discrètement, je me demandais pourquoi alors qu'Alycia ne m'avait quasiment pas adresser la parole depuis le début de l'année, s’intéressait soudainement à moi. Mais pourquoi ne pourrait-elle pas ? Alors qu'un nœud sans queue ni tête se formait dans ma tête, la voix de l'adolescente me ramena à la réalité.

-Oui, je me suis en effet disputé avec ce garçon, tu sais, je ne sais pas pourquoi mais il ne m'énerve même pas, je ne vais pas dire que je l'apprécie, loin de là, cependant je le trouve plus drôle qu'autre chose.Si tu veux tout savoir, c'est une histoire que même Peeves qualifierait de ridicule.Tu connais Malefoy, toujours et éternellement hautain et essayant de porter un masque.


Mes sourcils se froncèrent sous les paroles quelles venait de murmurer.Ma curiosité était piqué au vif.

-Que racontes-tu Alycia?Qu'est ce qu'il y a dans la forêt interdire?

Elle est mignonne à souhait. Ses paroles si innocentes, si douces... qui ne se plaignent pas et qui ne respirent que la candeur. Je lui envie son côté innocent que je lui volerai volontiers alors qu'à seulement quatre ans de plus, je me sens submergée par les Ténèbres qui m’enveloppent de ses grands draps noirs et j'oublie la candeur, l'innocence et même le pardon. J'étais déjà dure quand j'avais l'âge de Marie, et j'étais même froide. J'avais adopté le rôle de la sang pur alors que je n'en suis rien. Mais c'est ainsi que l'on devait avancer... Je ne sais pas d'où venait Marie, mais elle semblait ronger par un mal que je ne pourrai jamais lui enlever. Je ne sais pas si je lui souhaite d'être un jour heureuse où si je lui prendrai volontiers la main pour l'entraîner avec moi, doucement dans cet océan sombre.
Je lui touche doucement les cheveux, replaçant une mèche brune derrière son oreille. Et j'écoute attentivement ce qu'elle me dit au sujet de Drago. Elle est donc impulsive. Je peux lui apprendre à la contrôler et changer ses attaques en répartie bien trouvée. Je retire ma main pour la poser sur mon autre main sur mes cuisses et je détourne le regard pour contempler la forêt en souriant, en coin.

« En soi, avec Drago ce n'était que des paroles, exact ? Ne t'excuse donc pas. Il a du trouver cela très amusant aussi. »
Puis je chuchote, « en effet, je connais Drago... Et crois-moi qu'il n'a pas qu'un masque, c'est tout un costume... »
Et encore plus bas, « et il m'appartiendra. »

Je continue de fixer la forêt ne prenant en compte la curiosité de ma petit amie. Continuant de sourire avec dédain, et mystère. Pouvais-je lui faire faire une bêtise ? Voir si elle me faisait confiance. Cela pourrait être amusant, et je m'en délecterais avec véhémence. Alors je finis par glisser mon regard sur son visage pâli par le froid. Je remarque d'ailleurs qu'elle a enfoncé ses mains dans ses poches et je retire, naturellement, mes gants pour les lui tendre. Elle aurait moins froid, et elle ne rentrera pas tout de suite, prétextant avoir froid.

« Prends les, je n'aurai pas froid. »

J'avais l'habitude du froid, je le préférais à la chaleur et j'ai posé celles-ci sur le banc gelé me délectant de ce contact brûlant qui entre dans mes paumes pour les engourdir. Que c'est bon de ressentir des émotions physiques. Soit. Je finis par pointer un point fixe dans la forêt, posant une question comme le ferait le professeur de Soins aux Créatures Magiques.

« Que crois-tu qu'il se cache dans ces bois ? » je lui laisse un temps de réflexion mais je la coupe, « d'immondes animaux te dit-on, n'est-ce pas ? Des monstres qui n'hésiteraient pas à te tuer... Tu as des araignées géantes, des trolls, des licornes, des loups-garous, des ombres, des fantômes... Tu as des centaures, majestueuses, belles, intelligentes... Des griffons... Des petites créatures comme des elfes. Cette forêt est infinie, Marie.  »

Et mon plan pour la faire bouger de son banc se met en marche. Je me lève avec grâce et patience, en avançant d'un pas vers la forêt. Et je me retourne doucement sans sourire, le visage fermé et le regard inexpressif. Je la vois, cette petite innocente... Elle m'appartiendra, je la protégerai au péril de ma vie.
Je tends ma main vers elle, mes doigts glacés n'attendant que ses petites mimines qui dorment dans mes gants trop grands pour elle.

« Viens avec moi, je vais te montrer. »

  Elle était unique, pas de doute là-dessus.
Elle me souriait doucement mais je me doutais bien que ça n'était qu'une façade, que derrière cette tendresse, se cachait un mal bien plus profond, et je ne savais pas comment lui enlever. Je me sentais en sécurité avec elle, elle me ressemblait, je le voyais.
Alycia était ma définition, je me demandais si en grandissant, je lui ressemblerait et quelque part, je l’espérais. Sa main se pose sur une mèche rebelle qui n'a pas voulu suivre les autres et se laisse entraîner derrière mon oreille.

 J'adresse un sourire à cette fée des glaces, si je puis l'appeler ainsi.
Ce n'était qu'une impression mais mon esprit m'indiquait que peut-être Alycia en pinçait pour Drago.Cela se pouvait se deviner à la manière dont elle parlait de lui.

  La forêt devant nous, nous offre un vent assez désagréable, balayant mes cheveux dans tous les sens, ruinant le brushing magique que j'avais effectué ce matin.Alors qu'un frisson me parcoure l'échine, Alycia , en silence tend vers moi une paire de gants que je ne tarde pas à enfiler, en la remerciant d'un regard.
Je savais qu'elle le comprendrait.

Alycia se met à me questionner sur les occupants de la Forêt Interdire...A vrai dire, je n'y avais pas beaucoup songé, je me doutais bien que des bêtes assez impressionnante devaient bien s'y cacher mais je n'avais jamais vu l’intérêt d'imaginer de telles créatures.
Mon père, lorsque j'étais enfant m'avait raconté des histoires sur diverses animaux mythiques, qui parsemaient notre monde, tel les centaures, les démons ou les chiens de 3 à 9 têtes...

Je vis Alycia se lever, tout doucement, comme au ralenti. Elle à l'élégance d'une sang-pur éduquée comme il se doit. Je l'envie, elle a tout pour plaire, la beauté, l'intelligence, le pouvoir...
Son visage se tourne vers le mien et elle me regarde comme si elle avait lut mes pensées.

Elle me tend délicatement la main, et je n'hésite pas, je m'en empare, comme si il s'agissait de ma bouée de sauvetage. J'ai toute confiance en Alycia, et sans savoir pourquoi, je savais que peu importe ou elle allait, je la suivrais...

Je referme mes doigts sur les gants et je serre l'étreinte de nos mains pour ne pas qu'elle m'échappe si la peur lui vrillait le ventre. Je veux qu'elle comprenne que le monde des sorciers est impitoyable et que sans aide, elle ne s'en sortirait jamais. Nous sommes des Serpentards, fiers, intelligents... fous. Nous ne réfléchissons pas comme la majorité des sorciers et quand on pense, nous n'avons pas peur de dire haut ce qui nous dérange. Mais il faut garder en nous notre appartenance à telle ou telle organisation prêchant le bien ou le mal, comme ils disent. Le Seigneur des Ténèbres souhaite simplement mettre fin à la persécution des moldus sur les sorciers. La puissance... Je m'en délecterai volontiers.

J'avance vers la forêt en silence, entraînant la petite Marie dans mon sillage. Si elle arrive à mettre le pied dans la forêt, elle serait bien plus courageuse que n'importe quel élève en ces temps troubles, et cela signifierait qu'elle a amplement confiance en moi. Je pourrai alors veiller sur elle, et me servir d'elle à mon bon vouloir. Je la forgerai à mon image et je ridiculiserai ceux qui s'en prendront à elle... Mais elle doit d'abord poser le pied dans la forêt et je vais nous y enfoncer encore jusqu'à voir une créature.
Il fait encore jour, mais la densité des arbres permet aux ombres de se déplacer silencieusement. J'ai toujours trouvé cette forêt magnifiée par ses ténèbres et son silence.

J'avance d'un pas dans la forêt passant les premiers arbres sans même avoir une once de peur. Je continue de tirer Marie derrière moi avec force tout en restant élégante et précieuse. Zabini ne m'avait pas détruite... Bien que le souvenir de ses lèvres me hantait sans arrêt, même en étant simplement dans la forêt faisant enfreindre les règles à une première année. Alors que d'autres lèvres avaient embrassé les miennes, c'était Blaise qui suscitait en moi le plus d'excitation... Peut-être parce qu'il était celui qui me contrôlait alors que les autres étaient sous mon contrôle ? Je n'arriverai jamais vraiment à le savoir... Un jour, je devrais peut-être et simplement aller le voir pour poser mes lèvres sur les siennes et partir. Ça chasserait mes démons et mes sentiments s'envoleront d'eux-même. Et plus personne ne pourra me garder sous contrôle... Je serai la grande marionnettiste.

« Tu aspires à quoi, Marie ? Comment imagines-tu ton avenir ? »

Je continue de m'enfoncer dans la forêt, dans les ombres denses et qui s'enroulent autour de nos chevilles. Je n'ai pas peur, je suis tellement bien ici, j'ai l'impression de me faire pénétrer par la noirceur et ça me donne faim. Je serre la main de Marie pour lui intimer de ne pas avoir peur et nous allons encore nous enfoncer.
Je m'intéresse à elle, savoir si elle est malléable, si je peux en faire quelque chose ou si je vais devoir lutter. Mais son impulsivité me dit simplement qu'elle est rongée et qu'il est facile de la faire avancer en même temps que moi. Je vais la faire haïr le monde, on s'aimera parce qu'on s'en sentira seulement obligées.
Je m'arrête dans une ombre dense et noire profitant de la fraîcheur de la forêt, mes doigts sont secs et rougis par le froid, je me sens bien.

« À toi de faire un choix, soit tu restes où tu es dans la Lumière, soit tu me suis dans les Ténèbres. »

Tout se joue ici, sur ce choix. Sa vie m'importera pas si elle ne bouge pas ou elle m'appartiendra si elle avance.

  Alycia m’entraîne silencieusement, ses doigts, rougies par le froid se resserre sur les miens.
Nous nous dirigeons lentement vers la Forêt Interdite. La cinquième d'année année avance sans un regard. Je ne sais pas quoi mais, je n'avais aucune hésitation à la suivre. C'était comme si je faisais face à une sorte de grande sœur à qui je pourrait tout dire...ou tout montrer.

Nous arrivâmes bientôt devant les imposants cèdres, nous recouvrant de leur ombres ténébreuses. Je n'ai jamais osé pénétrer cette forêt seule, non qu'elle me faisait peur. Je n'avais pas peur de la mort, cela doit être étrange de penser cela à onze ans. C'est juste que la seule cause pour laquelle j'aspire être tué est celle du Seigneur des Ténèbres, et non par une vieille araignée tremblante...

Je posais un pied sur se qui se définissait comme l'intérieur de la forêt, puis l'autre, Alycia presse mon bras, signe que nous devons aller plus vite, se que je ne tarde pas à faire, le fait de me perdre ici ne me tente pas. Après plusieurs minutes de silence, rythmée par nos pas, écrasant feuilles, branches et neige recouvrant la forêt, l'adolescente ouvre le dialogue...

-Ta question m'étonne, tu dois te douter de ma réponse Alycia non? Je n'aspire qu'à une chose, une seule et unique chose, mais pour cela je doit être forte, bien plus forte que je ne le suis aujourd'hui. Je souhaite servir et satisfaire la personne qui sera, avec un peu de patience bientôt notre maître...Le seigneur des Ténèbres et non seulement je veux le rejoindre mais en plus, je compte devenir un de ses bras-droits.
Voila, je t'ai donné ma réponse, mais je devine bien que tu le savais déjà, ou au moins que tu avais des soupçons sur mes intentions, n'est-ce-pas Alycia?

Notre chemin auquel pour l'instant, je ne trouvait rien de logique, s'arrêta devant un arbre plus grand que les autres, je me demande comme ai-je fais pour ne pas le remarquer alors que nous n'étions pas si loin de lui tout ce temps. Alycia m’entraîne avec elle dans sa gigantesque ombre, je ne pus rester que bouche bée devant un tel spectacle: les dernières feuilles des arbres dansant autour de nous avant de se poser sur le grand manteau blanc, coupé d'ombres majestueuses définissant les arbres.

Je sens la main de la cinquième année se détachait peu à peu de la mienne, me posant un choix auquel je n'hésiterais pas une seule seconde, je m’avance à ses cotés, si je devais sombrer, ça serait en ténébreuse...

Je l'écoute attentivement mais je ne réponds pas. J'absorbe les informations, pour son âge elle est tout de même très sûre d'elle, encore à quinze ans, je ne suis pas sûre de faire le bon choix mais elle ne semble pas douter. Elle en veut plus que je ne le pensais, et cela pourrait être effrayant mais en réalité, c'est le sourire en coin que je lui reprends doucement la main quand elle me rejoint dans l'obscurité. Nous ne sommes pas très loin mais je fais silence pour que nous puissions entendre les bruits étranges de la forêt, j'aurais envie de rire si je me l'étais permise. Je ne fais rien à part sourire, je me tais. Je me délecte de sa présence, drapée de noir. C'est étonnamment rassurant quand une personne est à votre côté et que vous puissiez vous confier.
J'ai beau être en uniforme scolaire, j'ai l'impression d'être seulement une ombre noire, bouffée par l'obscurité.
Si le Seigneur des Ténèbres avait idée du nombre de partisans qui courent dans ces murs, il en serait plus que fier. Je pense, bien que nos vies soient insignifiantes pour lui, il n'en reste pas moins le plus puissant mage... Qu'importe ce que l'on peut dire de Dumbledore et malgré tout mon respect. Il est vieux, tout le monde le dit.
Les pertes sont tragiques, les moldus méritent de souffrir... Les sorciers les défendant n'ont pas d'honneur. Ils ont trouvé raison à nous brûler, à nous de réduire à néant cette menace qui plane depuis trop longtemps au dessus de nos têtes.

Je me retourne doucement vers Marie puis je l'entraîne à nouveau plus loin dans la végétation dense qui s'offre à nous. Je continue de rester en avant, et même si je sens que je vais trébucher, je n'en fais rien, avec grâce je retrouve toujours un équilibre parfait. Trop parfait.
Puis je m'arrête une nouvelle fois près d'un arbre imposant mais cette fois parce que je vois une créature, je sais ce que c'est pour l'avoir lu dans les livres, c'est un Chartier. Il ressemble étrangement à un furet mais il est doté de paroles et il est plus gros aussi. Même s'il est doté de parole, il n'en est pas moins intelligent. Non, ce sont des grossières bestioles, et elle porte bien son nom. Elle relève la tête en nous voyant, je souris, heureuse d'en croiser une. Elle nous crie un « Cassez-vous ! » magistral avant de fuir.
Je continue de tirer Marie jusqu'aux sombrals.

« Est-ce que tu les vois ? »

Cette question tout à fait innocente avait pour moi tout intérêt. Si elle avait connu la mort et l'avait vu dans les yeux, alors elle serait véritablement comme moi, et je saurai par où commencer. Tout m'importe plus que jamais, je ne sais même pas pourquoi j'ai envie de l'utiliser mais j'ai le pressentiment qu'elle va m'être utile alors je ne dois pas lâcher l'affaire.
Je dois la mettre en confiance après de telle révélation, et c'est à mon tour de lui dire dans quel camp je souhaite me trouver.

« Je te trouve un peu jeune pour être si catégorique dans tes choix. Mais oui, je m'en doutais un peu... A ton comportement. Je ne me retrouve pas en toi pour rien. Je te propose de nous noyer ensemble dans les fils poisseux des Ténèbres. Et d’œuvrer pour le bien commun des sorciers... Haïr les moldus, haïr la calomnie. Et rendre fier celui qui n'a peur de se confronter à ceux-là. Le Seigneur des Ténèbres. »

Je souris pourtant, presque moqueuse.

« Quant à être son bras droit, il va falloir attendre que tu sois puissante, forte, disciplinée et plus vieille. Toi, tout comme moi il faut le reconnaître, avons encore beaucoup à apprendre. Enfin, les vois-tu alors ? »

Je pose ma main sur la tête froide et lisse du sombral qui nous regarde avec attention avant de repartir un peu plus loin, comprenant que je n'avais rien à lui donner.
Je disais le titre du Seigneur mais je n'étais pas moins bouleverser, j'avais encore peur de la mort. Alors que Marie semblait ignorer l'importance d'une vie. Je dois y contribuer et non mourir en vain. Alors elle serait celle qui mourrait pour moi, et le sourire méprisant repris place sur mon visage de glace.

Alycia m'a entendu mais malgré cela, elle ne semble pas vouloir me  répondre.
Cela ne fait rien, il en serait de même pour moi si j'étais une 5ème année et qu'une fille se trouvant parmi les nouveaux arrivants, ne cesser de parler et me cassait légèrement les pieds.
Je n'étais peut-être pas exactement ainsi, mais je devais pas mal y ressembler.

Nous avançons tranquillement dans l'ombre, le paysage, auparavant clair, s’obscurcit d'une traite.
Alycia cessa quelques instants de marcher. Je la vis fermer les yeux, inspirer profondément.
C'était se que je faisais quand j'étais détendu...Décidément, nos similitudes étaient troublantes, voir effrayante.

L'ainée se retourne vers moi avant de recommencer sa marche.Je ne pus contenir un soupir, non pas que le fait de marcher avec Alycia me dérangeait, mais lorsque c'était pendant des heures...Les herbes hautes nous mouillent jusqu'au dessus des genoux mais ni moi, ni la cinquième année ne nous en inquiétons.

Nous arrivâmes devant un grand arbre où une créature que je ne saurais définir apparut devant nos jambes avant de crier un gracieux: "Cassez-vous!"...Hum, autant d'élégance devrait être interdit par la loi que je venait d'inventer.

-Dis moi Alycia, non pas que cette créature, en plus d'être de toute beauté et d'avoir un langage digne des plus grands philosophes sorciers m'intrigue, mais une question me vint à l'esprit...Qu'est-ce-qu'elle est? Ne pouvais-je m'empêcher de demander.

Je relevais la tête, prête à avancer de nouveau quand je retînt mon mouvement. Quatre sombrals de toute beauté nous fixaient. Je dois admettre que ces créatures me fascinait, en plus de ne donner leur apparition à la vue de ceux qui avaient vus mourir quelqu'un, ils étaient tous simplement surprenant.
La voix de la jeune fille, m'ayant accompagné depuis le début, retentit à mes oreilles. Sa question me fit sourire, cependant au lieu de lui répondre, je préférais lui montrer.

Je m'approcha d'une des bêtes et sortit une pomme que j'avais laissé dans ma poche en partant du château avant de la placer sur ma paume que j'approchais vers l'animal. Celui-ci hésita, puis délicatement, croqua dans le fruit. Je dus résister pour ne pas laisser échapper mon contentement.

-Je te le précise au cas où tu ne l'avais pas remarqué Alycia, pour moi, l'âge n'est qu'un chiffre qui se noiera quand les années passeront, même si je dois admettre que mon potentiel peux largement être augmenté. Quand à ta proposition, non seulement j'accepte d'avancer avec toi dans les Ténèbres, mais en plus, je serais prête à me sacrifier si cela été nécessaire, que se soit pour toi, pour notre Seigneur ou pour notre cause...

Je souris à cette pensée.

-Et non seulement je vois les sombrals car oui, j'ai vus la mort, mais en plus c'est comme si je pouvais deviner leur émotions, quand ils souffrent, sont en colère ou heureux. Cela peux sembler étonnant, mon père m'a dit que j'avais ce don de naissance...Pff, je n'ai pas à te dire cela, ça n'a rien d’intéressant.Je suis comme ça, et je le resterait...
 

Je ne lui avais pas répondu pour le Chartier car j'étais trop pressée. Impatiente de savoir si elle aussi voyait ces majestueuses bêtes que les autres préfèrent fuir. Je sais qu'une autre élève de Serdaigle que l'on surnomme Lufoqualovewood venait de temps en temps donner de la viande à ces créatures sorties de l'ombre et qui pourtant respire la bonté. En soi, je voulais absolument paraître le contraire... Je devais paraître dans la lumière quand mon cœur se mourrait doucement dans les bras ténébreux de la mort. Je trouve ce rapport tellement mélodieux, artistique... Jouer un rôle, croire en leur justice... Être naïve. Même si je montrais mon profond dégout pour les moldus à qui voulait l'entendre, je n'en restais pas moins très évasive sur ma position dans cette guerre.

Je préfère me dire que mon reflet est ici derrière moi en train de se demander ce que je peux bien vouloir en me précipitant ainsi. Elle le saura tôt ou tard. Et quand on arrive aux sombrals, que je lui sors mon speech, je suis toujours aussi étonnée par son assurance. A onze ans, elle est si déterminée et j'en viens à sourire en coin. C'est mon portrait craché. En plus d'être pleine d'assurance, elle a vu la mort dans les yeux. J'en suis choquée d'autant de ressemblance. Et je n'ai rien besoin de faire, elle est déjà prête à se sacrifier pour moi. Notre cause... A seulement onze ans, elle se sent déjà de mourir pour une cause, je ne sais pas si elle a été endoctrinée par sa famille, mais cela signifie qu'elle a été élevée par une famille de Sang-Pur et que celle-ci marche dans les pas du Seigneur des Ténèbres, je ne vois pas d'autres explications.

J'écoute distraitement son don pour ressentir les émotions des bêtes. Pourtant elle leur donne des pommes alors que les sombrals sont carnivores. Il mange pourtant la pomme, et avec un regard de dégout je fais une grimace en pensant aux indigestions qu'il ressentirait. Je prends la pomme déjà consommée des mains de Marie pour la jeter très loin. Le sombral regarde en même temps que moi la pomme voler mais il ne court pas après, ce n'est pas un chien et même si la pomme semblait bonne, il ne s'en formalisait pas.
Avec un ton sec, je regarde le sombral s'éloigner.

« Ignores-tu donc que les sombrals mangent de la viande ? Ils ont suffisamment souffert pour ne pas avoir à leur infliger une indigestion. »

Mes manières de Madame Je-Sais-Tout refont surface, et avec mépris je balance mes cheveux par dessus mon épaule avec le revers de ma main.
Je m'enfonce dans la forêt en oubliant Marie derrière moi, mais même si elle me répondrait du même ton que moi avec cet orgueil démesuré que je ne connais que trop bien, je n'écoute pas. Il faut rentrer avant qu'il fasse nuit, je dois retrouver Harmony après dîner. Je ne sais pas quelle heure il est, mais le ciel s'assombrit un peu et je sens que la nuit ne pas va tarder à tomber, sachant que l'hiver elle tombe relativement tôt.
Je ne sais pas si je lui coupe la parole mais je parle plus fort que ce que je ne voulais.

« Dépêche-toi, Marie. »

Je crois que nous sommes passées par là. Oui c'est sous cet arbre que le Chartier nous a lancé une grossièreté et je me détends à nouveau.

« Au fait, c'était un Chartier, c'est une bête un peu plus grosse qu'un chat et qui ressemble étonnamment à un furet, il parle mais il n'est pas intelligent... Je pense qu'il est atteint du syndrome de Tourette. C'est une sale bestiole, mais je les trouve fascinant ! Non ? »

Je souris en retrouvant mon engouement et oubliant mon agacement quand je l'ai vu donner une pomme au sombral.

« Parle-moi de toi, qu'est-ce que tu aimes à part le Seigneur ? »

Tout en continuant de marcher et tentant de retrouver le chemin vers le château et surtout avant de se faire attraper. Car si on se faisait surprendre, nous allions être punies, et ça ne collerait pas avec l'image de la parfaite petite élève que j'ai forgé depuis cinq ans.

Je vois le visage d'Alycia virer au rouge, je porte mon regard sur se qu'elle regarde, à savoir, la pomme que je donne au sombr...Oh non! Ne me dîtes pas que je viens de lui donner...Je n'eus pas le temps de dire quoi que se soit que la cinquième année prit ma pomme avant de la jeter au loin. Je sens que ça va chauffer pour moi! Et en effet, Alycia me crie presque dessus. Bien sûr que je savais que les sombrals ne mangeaient que de la viande, j'avais seulement eu un moment d’inattention.

Je vis Alycia partir vers l'endroit d'où nous venions avec un air hautain, décidément, cette fille était mon sosie, je ne voyais pas d'autres explications, je me rendis compte à quel point cela devait être désagréable d'être en ma présence quand j'étais en colère ou contrariée, se qu'était d'ailleurs Alycia. Sa voix, qui aurait put faire geler la peau d'un dragon se répercuta entre les arbres. Je courus jusqu'à l'adolescente.

Elle ne me laisse pas le temps de parler, non, soi elle marche assez rapidement, se qui ne me laisse le temps de discuter, soi elle tente de maintenir une once de supériorité, qui je trouve ne nous correspond pas du tout. Du moins, entre nous, pour les sorciers indignes, cela serait largement suffisant.

Je m'aperçois assez vite que la jeune fille ne me fait pas la tête plus longtemps, se qui m'arrange, je ne sais pourquoi mais je ressens le besoin de savoir que nous sommes en bon accords. Nous arrivâmes vers l'arbre où la petite créature nous avez craché des injures à la figure.

Alors donc, c'est un Chartier? Au moins il porte très bien son nom. De l'intelligence? Ça je suis de l'avis de l'ainée, il n'en a pas une once...

-A vrai dire, je ne serais te dire si je trouve cette bête fascinante, mais se que je sais, c'est que c'est la première fois que j'en croise une, et rien que pour cela, j'ai envie d'en savoir plus sur elle...

La voix, auparavant froide d'Alycia, redevient agréable, majestueuse. Cela me fait plaisir, elle sait être assez terrifiante quand elle le veut, non pas que ça me dérange, je devrais m'y habituer pour plus tard mais ça créait une atmosphère, disons...tendue.Le soleil commençait à se coucher et je supposais que la nuit n'allait pas tarder à faire son entrée, et que par conséquent, Alycia et moi nous dirigions vers le château.

-A part le Seigneur? Eh bien, je dois dire que je n'ai pas grand chose en tête, j'essaye de me faire le moins d'attaches possible pour pouvoir pleinement accomplir mon objectif, cependant, les études ont une importance pour moi, je souhaite en savoir le plus possible, acquérir plus de connaissances.
Je suis principalement concentré sur la Magie Noire... Pour se qui est du coté familiale, je préférerais éviter ce sujet.
Je ne pense pas que mes petites histoires pourrait intéresser qui que se soit... Et toi Alycia, quelle sont tes projets?

Notre chemin se continua, nous débouchèrent sur le chemin, qui menait vers la lisière de la forêt, mais je m'arrêta et m'adressant à la Serpentarde devant moi, je lui demanda:

-Alycia dis moi, à quoi sert mon existence si futile?

Mon regard était posé sur mes chaussures, la lune menaçait de se montrer dans les prochaines minutes, mais ça m'était égale, je ne partirais pas sans réponse...

Je souris à la remarque de ma petite camarade. J'aurais de quoi lui apprendre à leur sujet, j'ai énormément de bouquins dans ma chambre pour lui faire les quatre années de Soins aux créatures magiques. Cela me faisait penser à Cyril. Je ne sais pas si quand je le reverrai, mais je ne m'étais pas pointée dans les toilettes de Mimi comme prévu. Anton m'ayant complètement fait oublier le reste. Il faudrait que j'envoie un courrier d'excuse, même si je n'aime pas ça. J'ai de l'honneur tout de même, et c'est de ma faute si Cyril a poireauté. J'espère qu'il ne m'en voudra pas...
Je me concentre à nouveau sur Marie.

« A l'occasion, je te prêterai quelques livres sur le sujet. Il y en a plein de petites bêtes comme elle. »

On retrouve enfin le chemin de l'école et nous sortons des fourrés avant que nous ayons été prises sur le fait. Je respire l'air frais qui m'avait manqué un tant soit peu. La forêt est oppressante, étouffante et je ne dis jamais non à un bol d'air frais. Alors et seulement maintenant, je me rends compte que mes collants et mes chaussures sont trempés et que j'ai froid. Il m'en aura fallu du temps, mais je pense que l'excitation est passée maintenant que nous sommes sorties de la forêt.
Je suis sur le point de rentrer, et de proposer de raccompagner Marie dans le dortoir, mais sa question me prend quelque peu au dépourvu.
Sans perdre de ma superbe, je le regarde sans sourire.

« Je veux intégrer le Ministère de la Magie et prendre un poste important, redonner gloire à mon nom que mon père a souillé de par ses choix et ses expériences idiotes. Et évidemment, j'aspire à servir le Seigneur des Ténèbres, mais que cela reste entre nous jusqu'à ce que je te dise que nous pouvons aisément en parler. Je dois voir Harmony à ce sujet ce soir, ne reste pas loin de moi. »

Je vais pour reprendre ma marche et rentrer car les lumières chaudes du château m'appellent pour réchauffer mon corps meurtri par le froid, je ne sens déjà presque plus mes doigts. Mais la dernière question de Marie, me fait sourire en coin. Je ne me retourne pas cette fois, je regarde encore le château, le regard brillant.

« Si tu m'as croisé aujourd'hui... Si tu sers la même Cause que moi. Ton existence, si futile comme tu dis, me sert. J'ai besoin de toi. »

Mon ton est sans émotion, presque sec. Sans en dire plus sur mes intentions, je finis par me retourner et attraper ses petites mimines pour rentrer à l'intérieur du château, je marche vite. Je ne veux qu'une chose, prendre une douche, manger et retrouver Harmony mais surtout Plum dont un petit cadeau l'attend dans ma malle à surprise.

« Une bonne douche et un bon repas. Voilà ce que l'on mérite ce soir. N'oublie pas de rester près de moi ce soir quand mon amie viendra me parler. J'aurais besoin de toi, tout comme tu auras besoin de moi. »

Tentant d'être rassurante et plus douce, pour ne pas soulever les suspicions de ma petite protégée. Elle doit me faire confiance, elle doit être mon bouclier.
Si je dois mourir, elle mourra avant moi.