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 Deny thy father and refuse thy name. [PV Nealana]

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MessageSujet: Deny thy father and refuse thy name. [PV Nealana]   Deny thy father and refuse thy name. [PV Nealana] EmptyMar 8 Déc 2015 - 4:22

Je suis confuse. J'ai chaud, et je veux m'enfuir d'ici au plus vite, cesser d'affronter ces regards, me recroqueviller sur moi-même comme une enfant et pleurnicher de manière toute aussi immature. Car c'est bien comme ça que je me sens, comme une gamine qu'on punit, comme une gamine à qui on fait savoir qu'elle a fait quelque chose de très très mal.

Il faut savoir que comme bien des gens, et probablement par manque de confiance en moi, je me définis dans le regard d'autrui. Et ce que j'ai vu dans les yeux de Quinlan était un reflet de moi-même qui ne peut pas coexister avec l'image que je veux projeter aux autres, qui ne peut pas davantage coexister avec la personne que je m'efforce d'être auprès d'autrui depuis toutes ces années. Suis-je réellement un être si immonde ? Le doute me brise alors que j'essaie de quitter la salle.

Et soudainement, un nom. Le mien. En version longue. Tellement peu de personnes m'appellent comme ça... Pendant une infime fraction de seconde, je pense que c'est Quinlan qui tente de me rattraper. Peut-être voudra-t-il s'expliquer, peut-être ai-je mal compris ses signaux, peut-être va-t-il me dire pourquoi il m'en veut autant alors que je n'ai fait que me confier à lui lors de cette fameuse soirée. Bon, j'ai été un peu loin dans mes paroles sous l'effet de la colère, mais rien qui mérite une telle injonction. "C'est la dernière fois que tu me touche". Rien que cette formulation me fait me sentir sale, salie. Contaminée.

Sauf que ce n'est pas lui qui tente de me rattraper. C'est son frère, Neal, mon cavalier, la seule personne ce soir ayant réussi à me faire sincèrement sourire. Me considérera-t-il lui aussi comme un être immonde? Est-il au courant de tout ce qui s'est passé entre Quinlan et moi ? Jusqu'à quel point les deux hommes sont-ils liés, sont-ils confidents ?

Et je sens une main sur mon dos. Une main légère, mais chaude. Douce, mais présente. La sienne. Ça suffit pour que les larmes s'échappent de mon regard émeraude, mais sous la panique que suscite en moi l'idée que tout ce monde me voie pleurer, je les essuie immédiatement et je reconstruis mon sourire. J'entends ses mots. Je les comprends. Il a raison, bien sûr... Oh, Neal. Tu ne devrais pas vouloir qu'on parle. Tout ce que je touche tourne à la catastrophe, ces derniers temps. Mais son ton semble sans équivoque et je ne me sens pas le désir de protester. Et l'imploration qui termine sa demande, le besoin qu'il nomme, ça suffit à me convaincre. Je les lui dois sans doute, ces explications. Lui qui a été si gentil avec moi ce soir alors qu'il me connaît à peine.

Je me tourne doucement vers lui, enfin, et je croise son regard.

- D'accord... Mais s'il te plaît, rentrons maintenant, je ne supporte plus d'être ici.

Mon ton est suppliant. Je me rapproche de lui et lui prends le bras pour que nous marchions tous les deux vers la sortie, puis vers les portoloins, escortés par des Aurors.

Nous nous rematérialisons devant le château d'Haveirson, imposant et majestueusement éclairé par ses milliers de bougies. La nuit est belle, le ciel est complètement dégagé et les étoiles scintillent au-dessus de nos têtes. La neige qui couvre le sol adoucit tous les angles et confère au paysage une apparence éthérée. L'air frais est vivifiant et me fait le plus grand bien. Nous sommes restés silencieux durant le trajet, mais je serre son bras tellement fort depuis que nous avons quitté la fête, comme si je cherchais à m'y raccrocher, qu'il ne peut douter de mon inconfort et de mon appréhension face à la discussion qui nous attend.

Nous marchons avec le petit groupe d'étudiants qui nous accompagne vers le hall d'entrée de l'Académie et une fois à l'intérieur, je lève les yeux vers lui.

- Je n'ai pas envie de rentrer. L'air frais me fait du bien...  

Et je l'entraîne vers le cloître et la petite cour intérieur, un endroit que j'apprécie particulièrement ici, qui me donne l'impression d'être en même temps en dedans et dehors. Sous le carré de ciel scintillant qui fait office de plafond, je m'assois sur un banc de pierre et je sors ma baguette pour un Accio Pantoufles qui me ramènera, je l'espère, des chaussures plus acceptables et confortables pour l'occasion. Mes pieds sont meurtris et ils ont besoin de douceur. Comme mon coeur.

Mes coudes se posent sur mes genoux et j'enfouis mon visage dans mes mains pour sangloter doucement. Oh, Neal. Tu dois me prendre pour une gamine. Je m'en veux tellement de lui imposer ça. J'ai pas envie qu'il me voit comme ça, j'ai pas envie qu'il s'installe entre nous un rapport qui repose sur "il faut prendre soin de Lana qui va mal". Je veux pas me demander tout le temps s'il est là juste par pitié. Alors j'essaie de prendre sur moi. Les quelques larmes que j'ai pleurées me permettent de libérer un peu d'espace et de remettre le couvercle. Je soupire lourdement, je retire mes escarpins à têtes de Barbie, j'enfile mes pantoufles qui viennent d'arriver et je le regarde tristement.

- Je suis vraiment désolée de cette fin de soirée. Merci d'avoir été un cavalier aussi génial... L'hommage que tu m'as fait, wow! Je souris sincèrement et ça relâche un peu ma tension. C'était vraiment magnifique. Et tellement touchant. T'as beaucoup de talent! Et j'ai beaucoup aimer danser, aussi. Vraiment, grâce à toi ma soirée était géniale.

Mes paroles sont sincères, vraiment sincères. Mais elles ont pour but d'éviter la conversation qui fera mal. S'il te plaît Neal, ne me plonge pas dedans tout de suite.



Dernière édition par Lanalia Winslow le Sam 12 Déc 2015 - 20:02, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Deny thy father and refuse thy name. [PV Nealana]   Deny thy father and refuse thy name. [PV Nealana] EmptyMar 8 Déc 2015 - 23:39


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Suite au Bal de la Saint-Valentin, Neal insiste pour parler à Lana de sa relation avec Quin.
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Le 14 février, nuit.
 
J'ai du mal à culpabiliser à l'idée d'avoir quitté le bal sans saluer personne. J'enverrai probablement un hibou à Isolde pour m'excuser d'avoir du m'enfuir sans prendre le temps de la féliciter pour son énorme travail, et la remercier du bon moment passé grâce à son initiative. Pour l'instant, je suis bien plus soucieux de ce qu'il se passe avec Lanalia. Je veux dire, je ne la connais peut-être pas bien, mais je sais que les gens ne sont normalement pas mortifiés après avoir dansé un slow -surtout avec Quin.

Elle s'accroche à mon bras comme si j'étais une bouée de sauvetage -et honnêtement, après tous les cerise-sirop que je me suis enfilé, je ne dois pas en être si loin. Je suis trop confus pour trouver les bons mots, alors je me contente de l'escorter jusqu'aux Portoloins, puis dans la cour. Je la suis sans protester lorsqu'elle nous amène au cloître. Je n'ai jamais réellement eu l'occasion de venir me relaxer à cet endroit, dont le calme est ce soir presque surnaturel. Je m'installe près d'elle sur le banc, bien décidé à lui laisser prendre la parole.

Je devine ses larmes plus que je ne les vois, mais comme toujours la tristesse d'autrui m'insupporte. Je m'approche d'elle, passant un bras autour de ses épaules. Peut-être que je ne sais pas ce qu'il s'est passé, peut-être qu'il y a encore beaucoup de choses que j'ignore, mais je ne supporte pas de rester les bras croisés face à une personne en larmes.

Elle ne semble pas d'avis à me laisser m'apitoyer sur son sort, puisqu'elle se reprend bien vite. Elle troque ses talons pour quelque chose de plus confortable, créant un décalage qui serait tout à fait comique dans d'autres circonstances. Je la laisse prendre la place dont elle a besoin, ne tenant pas à lui imposer ma présence alors que je m'apprête déjà à aborder à un sujet -de toute évidence- épineux.

Son commentaire sur la soirée me touche, et je prie Merlin que la nuit dissimule le rosissement de mes joues. Je n'ai pas vraiment l'habitude d'entendre vanter mes talents en dehors de la botanique.

Je n'en ai pas fait tant que ça, je veux dire, ce n'était même pas une mélodie originale.


J'esquisse un petit sourire gêné, conscient que mes paroles peuvent sonner creux. Pour ne pas laisser un silence potentiellement inconfortable s'installer, je reprends rapidement.

Mais je suis vraiment heureux que ça t'ait plus. Je n'ai peut-être pas fait grand chose mais, paradoxalement, j'avais peur d'en avoir trop fait... de te mettre mal à l'aise.


Le regard que je pose sur elle est sincèrement inquiet à cette idée. J'ose croire qu'elle m'aurait signalé cela d'une façon ou d'une autre pendant la soirée, mais...

Merci, en tous cas. Ton hommage était adorable aussi.


Je ne retiens pas un grand sourire en y repensant. Une pomme.

Je me demande s'ils ont annoncé qui avait composé le meilleur hommage d'ailleurs, je serais curieux de le connaître ! Mais ça m'a fait du bien aussi. J'aime pas chanter devant un public autre que Quin et mes fleurs, ni jouer du violoncelle. Danser, ça va.


Je marque une pause. Je n'ai pas la moindre idée de pourquoi je lui dis ça, après tout je la connais à peine. Ce n'est pas le moment de venir pleurer sur ma vie, de toute façon.

Je suis heureux que ta soirée se soit globalement bien passée, en tous cas. Et flatté que tu considères que c'est un peu grâce à moi.


J'ose à peine couler un regard dans sa direction. Une curiosité presque malsaine me dévore depuis ce que j'ai vu lors de la dernière danse -ou plutôt ce que je n'ai pas vu. Mais je retiens les questions qui me brûlent les lèvres. Ce n'est jamais évident de se confier à un quasi-inconnu. Avec une pointe d'amertume, je me demande si ma position d'enseignant joue également. Evidemment que ça joue, elle l'a dit elle-même. Avec un soupir à peine dissimulé, je détourne le regard. Qu'est ce que je pourrais espérer représenter de plus qu'une figure d'autorité, de toute façon ?

M'efforçant de chasser ces pensées, je l'observe un bref instant, mince silhouette dans la nuit hivernale. Merde, elle doit se les geler. Sans plus y penser, je dégrafe ma cape et la passe autour de ses épaules, dans un geste mesuré. Normalement, elle est enchantée pour rester à une température confortable, et j'ai toute confiance en mon père pour ce genre de choses. En fait, l'intégralité de mon costume est littéralement imprégné de la magie paternelle, alors je n'ai pas trop à m'en faire pour mon propre confort.

Maintenant que j'y pense, peut-être que c'était le cas de sa robe également. Peut-être que mon geste était trop intrusif, trop paternaliste. Malvenu. Toujours muet, je contemple mes mains avec la plus grande attention. Je ne sais pas quoi lui dire sans la brusquer. Je tiens juste à être là et, bon sang, c'est bien ce que je suis en train de faire. Je ne peux qu'espérer qu'elle comprendra -et lui laisser le temps.



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MessageSujet: Re: Deny thy father and refuse thy name. [PV Nealana]   Deny thy father and refuse thy name. [PV Nealana] EmptyMer 9 Déc 2015 - 4:13

Je pose mes grands yeux verts sur lui quand il prend la parole et je soupire intérieurement de soulagement. Il me laisse encore un peu de répit. Je l'écoute attentivement, mon visage exprimant tour à tour l'amusement, le désaccord, la timidité et la joie. L'entendre prononcer le nom de Quin me fait tiquer un peu, mais il le fait de manière tellement désinvolte que je n'accroche pas trop. Et puis l'imaginer chanter à ses fleurs suffit à me faire sourire franchement. Je le trouve adorable.

Trop, sans doute. Il est tellement gentil avec moi. Sans doute trop, aussi. J'essaie de me rappeler la dernière fois qu'un homme a été à ce point gentil et doux avec moi sans vouloir quelque chose en retour, et y a rien qui me vient. Je dis pas que tous les hommes sont des salauds, non, loin de là. J'ai sûrement provoqué le fait qu'ils cherchaient à obtenir quelque chose en retour de leur gentillesse, car après tout, je le cherchais bien aussi. Mais là, avec Neal, c'est différent. Peut-être est-ce le fait que ce soit le hasard qui nous ait réunis comme valentins ce soir et non la volonté de l'un ou l'autre. Peut-être est-il tout simplement différent des hommes que je côtoie habituellement. Tout ce que je sais, c'est que pour le moment, quand je suis avec lui, j'ai pas envie de me jeter dans la séduction. Il ne fait pas ressortir ce côté de moi plus qu'il ne faut. Et ça, c'est très nouveau.

Comme s'il avait lu mes pensées, le geste qu'il fait alors me fait rougir comme une pivoine. Il me couvre de sa cape. C'est vrai que je commençais à avoir froid sous la mienne, mince et choisie plus pour son côté esthétique que pratique en cette soirée d'élégance. Et la sienne est lourde, épaisse et dégage une douce chaleur qui agit sur moi comme un baume réconfortant.

- Merci... je murmure alors, me sentant comme une enfant sous sa grande cape avec mes pantoufles beiges à motifs colorés qui remontent à la cheville et desquelles pendent des pompons au bout de courtes ficelles.

- En tout cas, ça ne m'a pas mise mal à l'aise. C'est plutôt intimidant qu'on nous rende hommage en public, mais c'était très bien fait, et très joli. Je ne connais pas la chanson cependant... Je pensais que c'était une mélodie que tu avais inventée. Il faudra que tu me la fasse découvrir.

Je lui souris et, bêtement, je me rends compte qu'il va peut-être penser que je suis déçue d'apprendre qu'il n'a pas composé la musique.

- Oh, mais la performance en soit était sublime, que tu sois l'auteur de la mélodie ou non, ça m'est égal... Enfin pas que ça me soit égal mais dans le sens où... Pour moi c'est... Ça change pas que j'ai adoré.

Erf. Respire Lana. Tu vas encore rougir sinon. Je fixe mes pieds que je frappe doucement ensemble pour faire tomber la neige.

- Là par contre je suis un peu mal à l'aise.

Nomme-lui ton envie de pipi, un coup parti. Mais qu'est-ce qui me prend? En fait, je pense que j'essaie de gagner du temps. Et le malaise a beau s'illustrer par ma difficulté à mettre de l'ordre dans mes idées, je sais très bien quelle est son origine. Nous ne sommes pas sur ce banc par hasard. Notre venue ici a un but. Et il faudra bien l'atteindre, à un moment ou à un autre. La route vers le château, l'air frais, mes petits sanglots de tout à l'heure et cette discussion plus légère m'ont, je pense, permis d'avoir le recul qu'il me fallait pour aborder la chose avec lui. Mais comment faire? Par où commencer? Quelle information est nécessaire pour qu'il comprenne ma relation compliquée avec son frère et l'origine du malaise que je ressens face à son nom?

- J'ai couché avec Quinlan.

Bon, comme ça c'est clair. Je fixe toujours mes pieds, incapable de croiser son regard. Pourvu qu'il me laisse au moins sa cape, s'il s'enfuit vers le château parce qu'il ne veut plus me voir, parce que je me sens glacée jusqu'au plus profond de mon être. Je la lui rendrai demain.  
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MessageSujet: Re: Deny thy father and refuse thy name. [PV Nealana]   Deny thy father and refuse thy name. [PV Nealana] EmptyMer 9 Déc 2015 - 16:06


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Le 14 février, nuit.
 
Lana semble derper un peu face à ce que je lui annonce. Qu'elle connaisse ou non la musique m'est égal, au final -même si j'aurais pu en profiter pour me faire mousser si ça avait été mon genre. Je me contente de lui répondre avec sourire.

La chanson originale s'appelle Shape of my Heart. C'est probablement l'une de mes préférées. Je te la ferai écouter un jour, si tu veux bien sûr.


J'esquisse un sourire qui se veut rassurant. Je ne sais pas trop comment dissiper la tension qui s'est construite depuis notre arrivée, cette sorte de malaise, mais je sais qu'il est lié à ce dont nous devons parler. Je laisse flotter le silence, indécis. C'est elle qui choisit de le rompre, m'avouant de but en blanc la raison de notre présence ici, de sa fuite, de sa détresse.

Dire que je ne l'avais pas plus ou moins supposé relèverait du mensonge, et même si je peux comprendre qu'elle ne soit pas à l'aise à l'idée de me l'avouer, je ne vois aucune autre réaction que celle que je lui offre.

D'accord.


Le ton est égal, posé, sincère. Evidemment, sa réponse m'apparaît un peu comme la pièce du puzzle qui manquait pour rassembler tous les éléments : son problème avec mon nom, son malaise lors de la dernière danse... Mais aussi le fait que Quin ait dit avoir chié dans la colle en l'absence de Clemens. Peut-être était-ce avec elle ? Ces suppositions font naître bien d'autres questions, auxquelles vient providentiellement répondre un hibou. Je détache le parchemin attaché à sa patte, le parcourant rapidement.

Bien sûr, c'est une note de Quin. Dans l'obscurité, je dois l'éclairer du bout de ma baguette pour pouvoir le lire. Ses mots sont durs, et j'ai beau chercher, il n'y a pas de message caché. Ce que j'en déduis n'indique rien de bon, mais j'apprécie le fait qu'il s'en tienne aux faits. Je roule la missive proprement avant de la ranger dans mon sac, éteignant ma baguette d'un geste sec, et donnant au hibou une friandise pour qu'il s'en aille. Je prends le temps d'assimiler les informations que je viens de recevoir, tout en gardant à l'esprit que Quin et moi avons une approche très différente de certaines choses, et l'intimité, le contact physique en font très certainement partie. Je prends cela dit sa mise en garde au sérieux, et garde celle-ci à l'esprit.

Néanmoins, plutôt que de surcharger Lana avec ces accusations d'entrée de jeu, je préfère y aller doucement, et tirer tout ça au clair. Déjà, la rassurer quand au fait que je ne vais pas m'évaporer parce qu'elle a couché avec mon Bro.

Tu sais, je crois que tu es assez grande pour décider ce que tu fais de ton corps. Je ne suis pas ton père, après tout.


Super, Neal, je suis sûr que tout à coup elle est HYPER rassurée. Je me penche un peu vers l'avant, m'efforçant d'accrocher son regard. Parler sans vraiment regarder mon interlocuteur est l'une de mes spécialités, multitâche oblige, mais je suis certain que pour aborder un sujet aussi délicat, et pour la convaincre de ma sincérité surtout, je dois établir un contact visuel.

Lanalia, s'il te plaît. Regarde-moi.


J'use du même ton ferme mais dénué de violence que celui utilisé un peu plus tôt dans la soirée, pour la faire ralentir, pour l'inciter à accepter ma présence. Malgré les questions qui se bousculent dans mon esprit, l'inquiétude reste mon sentiment prédominant. Je cherche furieusement à mettre le doigt sur ce qui a pu la mettre aussi mal à l'aise avant même que je reçoive la lettre de Quin. Je veux dire, coucher avec quelqu'un n'a jamais été la fin du monde, si ? Et même si je comprends qu'il soit un peu... surnaturel de l'avouer aussi crûment au frère dudit quelqu'un...

Le plus délicatement possible, je frôle sa joue du bout des doigts. Allez, lève le nez. Je ne vais pas te manger. Fais moi confiance, ne serait-ce que pour ce soir. J'hésite à taire la missive pour l'instant, conscient qu'elle m'interrogera bien assez tôt à son sujet. Mais en même temps c'est mon seul élément concret de réponse... J'opte finalement pour la délicatesse -on ne change pas une équipe qui gagne.

Alors pourquoi serait-ce si grave que tu aies couché avec Quin ? De quoi as-tu peur ?




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MessageSujet: Re: Deny thy father and refuse thy name. [PV Nealana]   Deny thy father and refuse thy name. [PV Nealana] EmptyMer 9 Déc 2015 - 18:08

Je retiens mon souffle et je ne détache pas mon regard de mes pieds dans l’attente de sa réaction. Je me dis qu’il va sûrement se lever et s’en aller. Je sais que ça fait aucun sens, après tout je devais rien à personne à l’époque où Quinlan et moi avons passé cette nuit tous les deux, alors il n’aurait pas de raison de m’en vouloir. Mais je me dis juste que ça doit faire bizarre, qu’il ne doit plus me voir de la même façon, que ça doit lui avoir coupé l’envie de passer du temps avec moi, bref… J’ai peur qu’il me voit autrement, maintenant.

Sa réaction, donc, m’étonne grandement. Un simple « D’accord », un mot qui m’enlève soudainement une tonne de poids sur les épaules. Cette première étape est donc franchie, il est resté. Et il accepte cette réalité. Enfin c’est ce qu’il me semble.

Le plus dur est derrière moi, mais il me reste encore à expliquer la raison pour laquelle je suis partie de manière précipitée de la fête, même si je ne suis pas certaine moi-même de la comprendre entièrement. Repenser à cette soirée que j’ai passée dans le bureau de Quinlan me tort les tripes, mais je sens que je dois lui raconter. C’est la seule façon qu’il comprenne vraiment et… je les lui dois, ces explications, il me semble.

Je vais prendre la parole à nouveau quand un battement d’ailes attire mon attention. Un hibou se pose près de Neal sur le banc, portant une missive qui lui est visiblement adressée. Je me demande qui ça peut bien être. Peut-être s’agit-il d’une urgence ? Ou d’une connaissance qui lui dit au revoir après son départ précipité de la fête ? Erf. Ce départ précipité par ma faute. Ouais, je lui dois vraiment des explications.  Je garde donc le silence pendant qu’il lit la lettre, m’éclipsant dans une distance respectueuse.

Je me plonge dans une contemplation mélancolique du paysage qui nous entoure, avant de regarder le ciel pour tenter d’y repérer mes constellations préférées. Elles sont peu visibles dans ce carré restreint qui nous serre de plafond.

Et puis, il s’adresse à moi, validant mon sentiment selon lequel mes actes ne devaient pas m’être reprochés. « Je ne suis pas ton père, après tout ». Cette phrase me fait sourire. Oh, Neal, heureusement que tu n’es pas mon père.

Un mouvement près de moi et sa voix qui résonne alors à mes oreilles attirent mon attention. Il n’est certes pas mon père, mais son ton se fait légèrement paternant par sa fermeté teintée de douceur. Impossible de résister à cette injonction… Mais je ne sais pas si je suis prête à affronter son regard. Je le répète, je suis morte de peur à l’idée que son regard sur moi ait changé. Sauf qu’il ne s’arrête pas là. Je sens ses doigts frôler ma joue et ce contact m’électrise, me fait fondre. C’est un contact tellement doux, tellement sincère, tellement… Mes yeux se plongent dans les siens et quand je vois ce qui s’y trouve, l’inquiétude davantage que le dégoût, je suis infiniment soulagée.

- C’est pas que j’ai peur… Ou que ce soit grave. Évidemment ça me fait un peu bizarre d’être ici avec toi et de…

…me sentir aussi attirée, mais ouais, non, laisse tomber, je garderai cette info pour moi pour le moment…

-… t’en parler. Mais c’est pas ce qui explique vraiment la réaction que j’ai eue tantôt…

Il est temps que je lui explique, je le sais. Et son comportement me laisse rêver de la possibilité que de me confier à lui pourrait avoir des vertus apaisantes. Alors je prends une grande inspiration et je lui déballe tout.

- C’est arrivé en novembre dernier. Une seule nuit, par hasard, une histoire sans lendemain… Ou du moins sans attaches. Car moi, j’avoue que j’avais bien envie qu’il y ait un lendemain. Pas… Pas relationnel ou d’attachement ou de quoi que ce soit du genre, mais bon… Bref, j’étais pas fermée à l’idée que ça se reproduise. Sauf qu’en Janvier j’ai appris que Quinlan avait des sentiments pour Clemens… Enfin je m’en doutais, mais c’était pas clair. C’est pour ça qu’on s’est donnés rendez-vous et que je suis allée le voir dans son bureau. Pour mettre tout ça au clair. Et je sais pas ce qui s’est passé mais j’ai craqué. Voir qu’il était amoureux, ça m’a fait mal, parce que ça m’a rappelé comme c’est un sentiment que j’ai pas ressenti depuis longtemps et… je me suis sentie un peu envieuse de leur bonheur et pas mal mise de côté. J’ai eu un violent breakdown avec lui, j’ai pleuré, je me suis confiée pas mal sur ce que je ressentais par rapport à la vie, l’amour, tout ça… Et j’ai dit des trucs que je regrette aujourd’hui, notamment quand j’ai dit que son amour avec Clemens ne pouvait que mal se terminer.

Je soupire profondément. Cet exercice de confidences m’accable, mais je dois aller jusqu’au bout.

- Bref, pour faire court, je lui ai dit que j’étais frustrée par la tournure de la situation. Je lui ai dit que je regrettais qu’on ait passé cette nuit ensemble parce que je pensais qu’on aurait pu être de bons amis, mais que là, ça me semblait impossible parce qu’il m’attirait trop et que ça compliquait tout. Alors je suis partie sans demander mon reste. Et tantôt, pendant la danse, il m’a dit d’en profiter parce que c’était la dernière fois que je le touchais. Et la vague de mépris et de dégoût que j’ai ressentie sous ses mots m’a complètement déstabilisée, de un parce que je tolère très mal qu’on ne m’aime pas, et de deux parce que je ne comprends pas d’où ça vient ! C’est tellement pas son genre, il a toujours été gentil avec moi…

Et je soupire encore, avant d’enfouir mon visage dans mes mains, confuse. Etonnamment, j’ai pas envie de pleurer ou de collapser. Ça m’étonne un peu, parce que je suis une fille très sensible et très émotive d’ordinaire. On dirait que la présence de Neal m’apaise, et que le fait de lui confier tout ça me fait un bien fou. Il faut dire que depuis le départ de Luuna en stage, j’ai perdu ma confidente. Et j’ai donc parlé à personne de cet événement, qui, je m’en rends maintenant compte, pesait très lourd sur mes frêles épaules.

- Voilà, maintenant tu sais tout… Enfin, pas tout, parce que visiblement il me manque des informations sur les raisons qui expliquent qu’il ait été si menaçant envers moi. Mais bon…

Mon regard s’accroche à nouveau au sien dans l’appréhension de ce que je vais y voir mais, curieusement, je sais maintenant qu’il ne me méprisera pas. Et cette crainte enfin mise de côté, je sens que je respire beaucoup mieux que je ne l’ai fait depuis belle lurette.

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MessageSujet: Re: Deny thy father and refuse thy name. [PV Nealana]   Deny thy father and refuse thy name. [PV Nealana] EmptyJeu 10 Déc 2015 - 0:41


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Le 14 février, nuit.
 
Je l'écoute patiemment, cachant bien mal mon soulagement face au fait qu'elle accepte de me regarder. Je l'écoute m'expliquer l'histoire de façon plus complète que ne l'a fait la lettre de Quin, acquiesçant brièvement pour signifier mon attention. Quelque part, je peux comprendre sa détresse, comprendre qu'elle soit perdue. Je laisse le silence durer quelques secondes, cherchant comment lui expliquer de façon bien compréhensible des choses depuis longtemps acquises pour moi, à commencer par les difficultés de mon Bro avec le contact physique... sans en dire trop non plus.

Je peux peut-être t'éclairer sur ça.


Je tapote mon sac, évoquant la lettre. Mais je dois choisir mes mots avec attention, ce qui me coûte quelques secondes de réflexion avant de reprendre.

Je sais que Quin peut avoir l'air tout à fait à l'aise avec ce genre de choses, mais pour lui, le contact physique est loin d'être anodin. Même quelque chose qui pour toi n'a aucun impact...


Je retiens un petit soupir de frustration. Comment expliquer en quelques mots ce que j'ai appris à comprendre en plusieurs années ?

Il ne m'appartient pas de t'expliquer ses raisons. Mais si d'une façon ou d'une autre, ça peut te soulager de savoir ce que tu as pu faire pour le blesser... Voilà. Il déteste être considéré comme un objet, et je pense que tu as dépassé ses limites lors de cette entrevue.


Je marque une pause, me demandant si ce que je viens de dire n'est pas un poil trop culpabilisant pour elle. C'est sûr qu'elle n'avait aucun moyen de savoir, et après tout je serais bien incapable de dire comment j'aurais agi à sa place. Je ne peux que lui offrir un sourire d'excuses, sondant son regard à la recherche d'un signe de compréhension, d'acceptation.

Je me redresse un peu, étirant mon dos, inspirant profondément. J'ai toujours apprécié les nuits d'hiver pour leur mélancolie et leur poésie. Il y a quelque chose d'assez protecteur dans la vue de ce cocon immaculé. Protecteur... c'est un mot qui revient souvent quand je pense à ma relation aux autres. Je reste silencieux, à me demander si c'est juste ça. Si je me limite à ce rôle, quelque part. En même temps, regarde ton prénom. Ca annonce déjà la couleur.

Un nouveau soupir. Ce n'est pas le moment de m'apitoyer sur mon sort. Lana s'est un peu affaissée à côté de moi. Est-elle abattue à l'idée d'en avoir trop dit ? Pense-t-elle encore que je vais la juger ? Ou est-ce simplement du regret ?

Je ne te connais peut-être pas assez pour en juger,  tu ne me connais peut-être pas assez pour vraiment avoir confiance en moi, et en ce que je dis. Mais j'aimerais comprendre pourquoi est-ce que tu te sens mal à ce point.


J'hésite un instant sur la marche à suivre, mais au final je préfère la laisser initier un éventuel prochain contact physique, même si mon habituel leitmotiv "le câlin est toujours la solution" n'est pas loin. Je lui adresse un petit sourire.

On dit souvent que j'ai un certain talent pour estimer la valeur des gens. Bon, pour autant ça ne fait pas de moi un super psychomage ! Mais tu vaux mieux que ce que tu as l'air de croire. Mon hommage était sincère. Peut-être un peu lyrique, mais tout de même.


Une nouvelle fois, je ne sais plus comment prouver ma bonne foi. J'aimerais fournir des arguments probants, autrement plus consistants que "je le sais, mon instinct me l'a dit". Je ne peux que lui offrir un sourire d'excuses, et l'interroger du regard. Bien sûr, il y a une grande part de curiosité dans ma requête, mais j'espère sincèrement que le fait de se confier la soulagera -au moins un peu- et qu'elle ne se fermera pas.



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MessageSujet: Re: Deny thy father and refuse thy name. [PV Nealana]   Deny thy father and refuse thy name. [PV Nealana] EmptyJeu 10 Déc 2015 - 4:19

M'éclairer? Je lève des yeux surpris vers lui et j'attends. Voilà qui confirme mes craintes, Quinlan lui a sûrement tout raconté. Meh. Ça y est, il ne me reste plus qu'à mourir de honte. Qu'est-ce qu'il a bien pu dire sur moi ? Toutes mes chances qu'il me trouve un tant soit peu attirante meurent sans doute avec moi. Mais je veux cette explication. Alors je l'écoute, anxieuse, interdite. Il tapote son sac. Ah, la lettre... Elle venait de son frère, finalement. Je suis bête. J'aurais dû m'en douter.

Ma curiosité presque sans limite me taraude et l'envie de lire le contenu de cette lettre se fait brûlante. Mais je ne peux pas, alors j'attends. Et j'écoute.

Ce qu'il m'explique me submerge d'abord de questions. Qu'ai-je bien pu faire pour dépasser ses limites? Nous qui avons été tellement plus loin dans nos contacts physiques? Ensuite vient la culpabilité. Oh. J'ai été trop loin. Qu'importe les contacts qu'on a eus avant, ce soir-là, il n'en voulait pas. Est-ce que c'est le fait de m'être jetée dans ses bras? Je ne sais pas. Mais je me sens horriblement mal.

Le sourire contrit de Neal me détend toutefois un peu. Il mesure donc la situation de manière plus ajustée. Ça me permet de souffler un peu. Mais la culpabilité est là quand même. Qu'est-ce que j'ai fait de mal ? Bon, j'avoue que les mots que j'ai employés avant de quitter étaient peut-être un peu intenses... Et ma main... OH. Ma main sur sa cuisse. Je me souviens avoir fait une légère pression, comme une invitation de dernière minute, un last call auquel il n'a pas répondu, avant que je quitte la pièce. C'est peut-être ça... En même temps, c'est plutôt banal comme contact, surtout qu'il n'est pas un inconnu pour moi... Comment a-t-il pu penser que je pourrais abuser ? La situation me paraît invraisemblable. Et brusquement, suivant les questions et la culpabilité, arrive la tristesse. Pauvre Quinlan. Je n'ose même pas imaginer ce qui a pu lui arriver pour qu'il soit ainsi vulnérable. Et je suis triste pour moi, aussi. Parce que je ne mérite pas qu'on me fasse un procès sur des intentions que je n'ai jamais eues. Et triste pour nous deux. J'ai beaucoup de respect pour Quinlan et ça me déçoit terriblement que nous en soyons là. Cette danse de la victoire, au bal, aurait pu être tellement agréable en d'autres circonstances.

Toute ma détresse s'est évanouie pour faire place à cette lassitude mélancolique qui m'affaisse un peu. C'est comme si les explications avaient dénoué tous les noeuds et maintenant que j'arrive à comprendre ce qui se passe et s'est passé, je me détends enfin.

- Merci, Neal.

Et ses dernières paroles finissent de m'émouvoir. Comment peut-il être aussi gentil ? Spontanément et sans me poser de questions (enfin!) je glisse mon bras sous le sien pour lui prendre la main et je pose ma tête sur son épaule. Je ferme doucement les yeux et je lui parle tranquillement.

- Je t'en parlerai peut-être une autre fois, d'accord? De pourquoi je me sens aussi mal. Parce que pour le moment, je me sens enfin bien. J'espère juste que je pourrai arranger les choses avec Quinlan. Mais j'ai eu assez d'émotions pour ce soir.

C'est vrai. J'en ai assez. Et maintenant que je comprends ce qui s'est passé, il ne me reste plus qu'à tenter de réparer les pots cassés. Mais ça attendra demain. Parce que ce soir, c'est la Saint-Valentin et pour la première fois depuis des années, je ne la passe pas seule à déprimer. J'ai envie de briser le cercle. Je chasse la déprime très loin. Et je m'attarde plutôt à une autre chose qu'il a dite. Il ne me connaît pas beaucoup et je le connais peu aussi. Essayons de remédier à cela.

- Neal ? Raconte moi quelque chose sur toi que j'ignore.

Ma voix est douce, posée, presque enfantine, alors que mon ton se fait questionnant.
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MessageSujet: Re: Deny thy father and refuse thy name. [PV Nealana]   Deny thy father and refuse thy name. [PV Nealana] EmptyJeu 10 Déc 2015 - 9:54


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Le 14 février, nuit.
 
J'observe Lanalia digérer tout ce que je viens de lui apprendre. Elle ne s'insurge pas, ne se plaint pas qu'elle ne pouvait pas savoir, qu'elle ne pensait pas à mal -ça, je le sais déjà. Mais suite à la lettre de Quin, je craignais une réaction plus... enfantine, peut-être. En je ne peux être qu'agréablement surpris. J'espère simplement qu'elle ne se culpabilisera pas trop avec cette affaire dans les jours qui vont suivre, mais quelque part je ne peux pas m'empêcher d'espérer que Quin et elle se rabibocheront.

A ma grande surprise, elle vient se blottir contre moi. Je suis peut-être plus à l'aise que mon Bro niveau contact physique, ça ne m'empêche pas de me raidir une fraction de seconde sous la surprise, avant de me détendre. Il y a bien des années que je n'avais pas été à ce point proche de quelqu'un... Et ça m'a manqué. Je presse doucement sa main, avec un soupir d'aise. Qu'est-ce que tu es en train de faire, Neal ? Je ferme les yeux, refoulant le flot de remises en question.

Je me focalise sur le contact, qui ne m'effraie pas et dont j'ai même désespérément besoin, sans oser l'avouer. Sur ce contact si différent de ce dont j'ai l'habitude, avec Quin ou le Maître. Un frisson me parcourt, qui n'a rien à voir avec le froid.

De rien, je pense qu'il vaut mieux que tu le saches. Et, d'accord. Enfin, tu sais, personne ne t'oblige à en parler si tu ne le souhaites simplement pas. Je comprendrais.


Maintenant qu'elle s'est rapprochée, je parle un ton plus bas, flirtant avec le murmure. C'est une vieille habitude, héritée des nuits en forêt avec Holmfrid, qui ne tolérait pas que mes questions à la chaîne dérangent la faune locale. Ce souvenir m'arrache un nouveau sourire, alors que je reprends :

Pour ce qui est de Quin, ça découle de beaucoup trop de choses indépendantes de ma volonté pour que je puisse t'assurer quoi que ce soit. Mais j'espère que les choses s'arrangeront entre vous, moi aussi.


Je me demande si ce n'est pas un peu étrange de dire ça, d'être le bro qui dit à une compagne ponctuelle de son frère "Allez, soyez potes". Peut-être que c'est ça finalement, ma marque de fabrique, plus que de protéger les gens, c'est d'être sympa. Enfin j'espère ne pas être limité à ce qualificatif, parce que ce serait quand même franchement la misère. Parfois, je me fais la réflexion que j'aimerais être télépathe, savoir ce que les gens pensent de moi.

Je prends une profonde inspiration, puisant dans la force tranquille de la terre de quoi apaiser mon esprit. C'est un exercice que j'ai appris avec Estrella, au Pérou -pour "calmer le stress post-traumatique". L'expression m'avait fait rire, sur le coup. J'avais l'impression d'être un vétéran de guerre, alors que je n'étais qu'un simple botaniste, qui avait fait de son mieux pour protéger ses compagnons. Mais quelle que soit mon opinion sur le terme utilisé pour justifier cet apprentissage, l'exercice se révèle efficace. Je me détends encore un peu, m'autorisant à ne penser qu'au moment présent.

Je suis heureux que tu t'en sentes à l'aise, en tous cas. J'aurais été indigne du nom d'homme si je n'avais pas au moins aidé ma Valentine désignée à passer une agréable soirée.


Et puis, ce n'est pas comme si de toute façon, j'étais du genre à laisser les gens se sentir mal. Mais au-delà de ça, l'effet euphorisant de la Saint-Valentin, bien qu'il commence à retomber un peu, est indéniable. Sa demande me prend un peu au dépourvu, cela dit. Oh, ce n'est pas qu'il n'y a rien à dire sur moi, mais je ne sais pas par où commencer. Peut-être que débuter par l'une de mes grandes caractéristiques est la meilleure chose à faire.

Ma passion pour la botanique remonte à quand j'avais 8 ans. C'était pour la Saint Valentin, justement, j'avais décidé de distribuer des fleurs à toutes les filles et les femmes du village où nous avons grandi avec Quin. Mon père entretenait -et entretient toujours, d'ailleurs- un jardin magnifique, et il y avait ces fleurs rouges flamboyantes, tu sais. Il s'est avéré que c'était un plant de Reine des Abeilles. Je crois que Quin avait l'intention d'en parler durant ses cours, donc tu vois peut-être ce que c'est ? Toujours est-il que ça m'a vraiment fait marrer. Et pour éviter ça mais aussi parce que je trouvais ce domaine hyper cool, mon père m'a appris les rudiments.


Bon, avec cette confession je viens de perdre le peu de street cred qu'il devait me rester, mais c'est sûrement un de mes souvenirs les plus marquants, alors...

A ton tour, maintenant !




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MessageSujet: Re: Deny thy father and refuse thy name. [PV Nealana]   Deny thy father and refuse thy name. [PV Nealana] EmptyJeu 10 Déc 2015 - 20:59

Sa remarque me fait sourire. Il est heureux que je sois à l'aise. Non, Neal. T'as mal entendu. Je ne suis pas qu'à l'aise, je suis bien. La tête ainsi appuyée sur son épaule et mon bras enserrant le sien, je sens sa chaleur réconfortante et je suis bien.

Ses paroles ont l'effet d'un baume sur moi. On dirait que rien ne le dérange, qu'il m'accepte peu importe comment je me sens. C'est sans doute faux, dans le sens où c'est bien rare que quelqu'un ne soit dérangé par rien. Il y a sûrement encore plein de côtés de lui que je ne connais pas. Mais pour le moment, le côté gentil me plaît. Ça me fait quand même un peu bizarre d'être dans une situation comme celle-là avec un professeur, j'ai pas l'habitude d'un contact si familier avec eux... Et là c'est pas familier, c'est carrément de la proximité. Avec un prof dont le frère - aussi prof, où sont mes principes? - m'a vue nue et a entendu les sons que je fais quand j'ai du plaisir.

Merde Lana faut pas penser à ça! J'en rougirais presque. Heureusement, installés comme on l'est, Neal ne le verrait pas.

Je ne peux m'empêcher de faire des comparaisons, néanmoins. Avec Quinlan, la chimie physique a opéré tout de suite et bien que j'aie pu entrevoir sa gentillesse et son désir de prendre soin des gens, il paraît à mes yeux être quelqu'un de beaucoup plus intense et instable que Neal qui, à première vue, me semble posé, doux, calme et bienfaisant. Quinlan est très sexy et je pense qu'il aime en jouer. Ou qu'il aimait, avant de connaître Clemens. Je sais pas. Mais ce que je trouve absolument craquant chez Neal, c'est qu'il est hyper séduisant mais qu'il a l'air de l'ignorer.

En tout cas, même si ce contact est un peu bizarre en raison du contexte et de nos "rôles sociaux", je suis contente qu'il ne m'ait pas repoussée. J'avoue avoir hésité un peu avant de me rapprocher de lui, un peu fragilisée par cet étonnant revirement de situation avec Quinlan. Mais Neal m'inspire confiance et j'ai pas l'impression de marcher sur des oeufs avec lui. La pression que j'ai sentie sur ma main me confirme que ce contact lui plaît également. Et de toute façon, c'était tellement spontané, tellement sans arrière-pensée... N'est-ce pas?

Je l'écoute me raconter son histoire et le ton qu'il prend, doux et presque chuchotant, me donne l'impression qu'on est dans une bulle. Je souris, attendrie. Sa passion est donc là depuis longtemps.

- C'est quoi, une Reine des Abeilles?

Je m'éloigne un peu de lui, tout en gardant nos mains enlacées, pour pouvoir le regarder et lui sourire. Il m'a renvoyé la question et pendant que je réfléchis à ce que je pourrais lui raconter, je m'écarte encore un peu, lâchant finalement sa main, le temps de m'asseoir en tailleur sur le banc, face à lui. Je joue distraitement avec un pompon de ma pantoufle alors que je me lance.

- Hm... Quand j'étais petite mon jeu favori, avec mon frère, c'était le jeu du voyage dans le temps. On se prenait pour des inventeurs fous qui avaient créé une machine spatio-temporelle et on explorait le domaine familial en faisant comme si on était des siècles plus tôt ou plus tard. Un jour, on jouait dehors et quand on est rentrés, mes parents avaient enchanté la maison pour lui donner l'apparence d'une demeure égyptienne et avec les domestiques, ils s'étaient déguisés en riches égyptiens. Je devais avoir 7 ou 8 ans et j'étais tellement émerveillée ! Ils sont restés dans leur rôle et on a joué aux explorateurs avec eux pendant toute la journée, à leur poser des questions sur leur mode de vie et à leur enseigner comment on vivait dans le futur. C'était vraiment bien.

Je souris pendant toute ma petite histoire. Je pense que j'ai choisi de lui parler de ce souvenir parce que ma famille est très importante pour moi, très aimante et très chaleureuse. Et cet amour familial fait partie de moi et a fait de moi ce que je suis, alors je me dis que c'est un bon début pour apprendre à me connaître.

- Quinlan et toi, vous êtes très proches?

Un regain d'anxiété dans ma question, car je me demande encore si Quin lui a parlé de moi auparavant et si oui, ce qu'il a bien pu lui dire. Mais ce n'est pas pour le savoir que je lui pose la question. Simplement parce que je pense comprendre que pour lui aussi, la famille (ou du moins Quinlan) est importante. Alors je veux pas qu'il se sente mal à l'aise de m'en parler.

Fatiguée de jouer avec mon pompon, je reprends nonchalamment sa main dans les deux miennes et je commence à jouer avec ses doigts, à regarder ses ongles bien taillés, ses jointures saillantes, sa large paume. Il a des mains magnifiques. Propres, en plus. Bravo monsieur le jardinier.
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MessageSujet: Re: Deny thy father and refuse thy name. [PV Nealana]   Deny thy father and refuse thy name. [PV Nealana] EmptyVen 11 Déc 2015 - 2:35


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La question de Lana m'arrache un sourire et réveille mes instincts de botaniste, pour l'instant pas trop concernés par la soirée. De ma main libre, je fouille mon sac pour en extirper le carnet qui ne me quitte jamais. Le cuir souple est traité pour résister au froid et à l'humidité, tout comme les feuillets qui le composent, et dont certains tentent manifestement de s'enfuir. Je le déverrouille d'un geste de main, et avant de lui laisser le temps de s'épanouir sur mes genoux, je remonte jusqu'à la toute première page. La Reine des Abeilles est la première plante que j'aie étudié, et cela se voit bien à l'aspect grossier du trait. Les annotations de la page de droite sont pour la plupart plus récentes, ou écrites par mon père.

La Reine des Abeilles est une plante plutôt rare mais assez... peu sympathique. Le moindre contact avec ses plantes creuse de petits trous dans l'épiderme, dont la forme n'est pas sans rappeler l'arrangement des ruches. D'où son nom.


Je lui offre un nouveau sourire, retenant sans mal -pour une fois- mon envie de m'étendre sur le sujet. Cela me surprend un peu, quelque part. Je connais ma tendance à parler beaucoup pour meubler le vide d'une conversation, surtout quand on me lance sur mon sujet de prédilection. Mais cette fois le silence ne me semble pas oppressant, pas... stressant. C'est une situation dans laquelle je me retrouve assez rarement pour me faire la remarque.

Lorsqu'elle s'éloigne, je me tourne vers elle. Je replie une jambe devant moi, histoire d'éviter de me retrouver dans une position trop tendancieuse, et les mains posées à plat sur le banc, entre nous. Je ne peux pas m'empêcher de lui retourner un sourire spontané et chaleureux, écoutant son anecdote. Je laisse échapper un bref rire en imaginant une Lana miniature courir partout avec son alter ego masculin, le tout dans un univers que j'ai malgré tout du mal à m'imaginer. Même en connaissant les us et coutumes des familles plus aisées que la nôtre, c'est probablement l'univers le plus éloigné de tout ce que je connais. J'essaie de me figurer le manoir familial de Lana... en vain.

Mais même sans cela, son anecdote a quelque chose de touchant, de rafraîchissant. Et puis, il me parle aussi, cet aspect très familial, très soudé. Sa question suivante y fait d'ailleurs écho, et il me faut quelques instants pour commencer à y répondre. Pendant que je réfléchis, elle s'empare à nouveau de ma main et commence à l'observer sous toutes ses coutures. Je me laisse faire, haussant simplement un sourcil. Comment expliquer les Bros ?

Oui, Quin et moi sommes très proches. Trop, au goût de certains.


J'ai un sourire amer en repensant à Elise. Je ne m'attarde pas trop sur ce souvenir, ne tenant pas à pourrir l'ambiance -pas maintenant, pas pour ça.

D'aussi loin que je me souvienne, on a toujours traîné ensemble, on a toujours fait tous nos coups ensemble, et on s'est toujours couvert l'un l'autre. Il m'a fallu un moment pour comprendre que ce n'était pas comme ça dans toutes les fratries. Pour moi, c'était quelque chose de tellement naturel...


Je marque une pause, repassant en revue tous les sales coups qu'on a pu faire ensemble à Poudlard. Un nouveau sourire, un peu plus rêveur cette fois. C'était quand même une chouette époque.

On a que deux ans d'écart, donc on a fait le gros de notre scolarité ensemble. Je pense que tu sais à quel point les élèves peuvent être rudes avec les autres. Quin et moi... je dirais pas qu'on était inattaquables. Mais c'était pas dans ton intérêt. Un Poufsouffle et un Serpentard, c'est souvent assez badass.
Enfin... du coup, on est resté très proches, même quand j'ai continué mes études à l'étranger. Une de nos tantes nous avait prêté des miroirs à double-face pour que l'on communique. Et ça n'a pas changé. On se dit tout ou presque, aujourd'hui encore.


Je marque un nouvel instant de silence, baissant les yeux vers nos mains enlacées. Je profite également du contact, de la douceur de sa peau. Je me demande si ce que je viens de lui dire va l'effrayer, si elle va surinterpréter ce que je peux savoir de leur relation. Je la sonde du regard, calmement, comme si j'espérais pouvoir lui transmettre ainsi un peu de ma sérénité.

Lana, j'aimerais qu'une chose soit claire.


Mon ton est toujours doux, mais je m'efforce de faire comprendre l'importance que le sujet à pour moi.

Je ne suis pas comme Quinlan, mais je ne suis pas non plus son ombre. Je...


Je ne sais pas vraiment quoi ajouter. Cette remarque m'a échappé sous le coup de... De quoi, exactement ? La fatigue ? L'émotion ? Le plaisir de retrouver un certain sentiment d'intimité ? Je détourne le regard, m'efforçant de me ressaisir. Ma main cherche la sienne, comme pour achever de me rattacher au présent. Je ne sais pas si je dois m'excuser ou non. Mais les mots ne dépassent pas mes lèvres. Alors je reste silencieux, comme dans l'attente d'un verdict.


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MessageSujet: Re: Deny thy father and refuse thy name. [PV Nealana]   Deny thy father and refuse thy name. [PV Nealana] EmptyVen 11 Déc 2015 - 4:24

Il est adorable quand il parle de botanique. Ça, c'est indéniable. Avec son carnet, qui semble avoir vu neigé, il a l'air absolument passionné et ça mousse ma curiosité par rapport à ce sujet que je connais peu. Je ne m'y suis jamais vraiment intéressée pour la simple et bizarre raison qu'il m'arrive parfois de penser que la connaissance tue la poésie. Regarder une gerbe de fleurs sans en connaître davantage sur elles que les teintes de leurs couleurs et les effluves de leur parfum, ça permet d'en profiter autrement que si on en connaissait toutes les caractéristiques. Comme à une pièce de théâtre ; voir l'envers du décors c'est intéressant, mais ça désillusionne un peu. La plupart du temps, toutefois, la soif de connaissance l'emporte... pour la botanique, je n'ai seulement jamais pris le temps. Et je me dis que c'est tant mieux, parce que comme ça je l'écouterai avec d'autant plus de curiosité et d'attention lorsqu'il m'en parlera. J'adore apprendre. J'ADORE apprendre. Un homme qui m'apprend est un homme qui me séduit. (Non, je ne fantasme pas sur tous mes profs. Il y a plein de sortes de séductions. Vous en faites pas.)

Ce qui me choque davantage dans mes pensées, c'est la facilité avec laquelle j'envisage de passer à nouveau du temps avec Neal. Comme si ça allait de soi. Mais quelque part, au fond de ma tête et de mon coeur, je ne peux pas m'empêcher de me demander s'il est ici avec moi ce soir uniquement parce que le hasard nous a unis comme Valentins et qu'il a ensuite souhaité rester parce que j'allais mal. Après tout, c'est un homme accompli, un prof, il a sûrement la trentaine et pas mal de vécu, et moi je ne suis qu'une gamine de 20 ans qui sait pas trop encore où elle se retrouvera demain... Il me trouve sûrement trop jeune.

Trop jeune pour quoi, au fait?

Je chasse mes pensées d'un revers mental de la main et je l'écoute me parler de sa relation avec Quinlan. Leur relation a l'air très... fusionnelle? Pas que ça ne m'émeuve pas, non, loin de là, je trouve ça très mignon, attendrissant et beau... Mais comme les choses se passent plutôt mal avec Quinlan pour le moment, la perspective de passer du temps avec sa moitié me perturbe un peu. Je me rappelle ce qu'il m'a dit plus tôt dans la soirée. "Il y a bien un Monsieur Fitzsimmons, c'est mon frère". Ou quelque chose du genre. Je fronce légèrement les sourcils, sûrement sans m'en rendre compte, et je deviens pensive.

Et comme s'il lisait mes pensées, il fait état de sa différence et de son individualité. Du moins c'est ce que j'en comprends. Je lui souris. Il a raison, faut pas que je paranoïe non plus. Ils sont proches, ok, mais ils ne sont pas mariés. Est-ce bien ce qu'il voulait dire ? "Je ne suis pas comme Quinlan". Veut-il dire qu'il ne couchera jamais avec moi? Qu'il n'est pas du genre à séduire ses étudiantes? Pourquoi toutes mes réflexions tournent autour d'une possible séduction? Je dois me rendre à l'évidence et je le fais en rigolant sincèrement.

- Neal, très cher, si tu voulais que la chose soit claire, tu as échoué !

Je lâche sa main en souriant toujours avant d'aller défaire ma coiffure qui commence à me tirer un peu le cuir chevelu. Mes cheveux tombent en cascades frisottées sur mes épaules et je me masse un peu la tête avant de m'étirer un peu.

- Je sais que tu n'es pas comme Quinlan. Ça se voit tout de suite et ça se sent, aussi. Je ne m'attends pas à... à ce qu'il se passe la même chose avec toi qu'avec lui.

Je rougis très abondamment en disant cela et je regrette aussitôt mes paroles, par peur qu'il pense que je ne pense qu'à ça...  

- Bref ce que je veux dire c'est que...

Les très célèbres écrits de William Shakespeare me reviennent en mémoire et ça me fait un peu sourire. Neal, renie ton père et abdique ton nom.

- Pour moi, ce soir, tu es simplement Neal. Pas Mr. Fitzsimmons le prof, pas Mr. Fitzsimmons le frère de l'autre Mr. Fitzsimmons. Juste Neal. Et ce Neal, j'ai envie d'apprendre à le connaître pour ce qu'il est, indépendamment de tout le reste.

J'arrive pas à croire que je viens de lui dire ça. Voilà qui est officiel, je désire le connaître et il le sait.
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MessageSujet: Re: Deny thy father and refuse thy name. [PV Nealana]   Deny thy father and refuse thy name. [PV Nealana] EmptySam 12 Déc 2015 - 0:06


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Elle semble m'écouter avec intérêt quand je lui explique brièvement les propriétés de la Reine des Abeilles, mais ne pousse pas le sujet plus avant. Je ne peux pas m'empêcher de me demander si elle ne m'écoute que par pure courtoisie, ou par réel intérêt. Merde, Neal, c'est toi qui te réjouissais de pas être passé en mode professeur fou, commence pas à te plaindre qu'elle ne te relance pas maintenant. Faudrait savoir. Je range mon carnet doucement, presque sans regret.

Son rire face à mon incapacité à m'exprimer clairement est contagieux, et le fait de me moquer un peu relâche la tension. Effectivement, ce que j'ai dit était certainement loin d'être compréhensible ! Mais avant que j'aie le temps de m'expliquer, elle enchaîne, et ses mots me font l'effet d'une gifle. "Je ne m'attends pas à ce qu'il se passe la même chose avec toi qu'avec lui". Je veux dire, ce n'est certainement pas ce que j'avais à l'esprit, bien sûr. Mais c'était typiquement ce que j'essayais de dire. Dans la fratrie, il y a le remarquable et flamboyant Quinlan, qui ne laisse personne indifférent, qui sait qu'il peut attirer l'attention sans se forcer ; et à côté, il y a Neal. Il est gentil, et c'est à peu près tout.

Je me suis légèrement affaissé, comme sous l'effet d'un coup, et je m'efforce de corriger la situation, de me redresser un peu, mais sans grande conviction. Alors je me lève souplement, laissant mon sac sur le banc, et fais quelques pas vers le coeur de la cour. Les bras croisés sur on torse, comme si cela pouvait me protéger de mes inquiétudes, je lève le nez vers les étoiles. Je prends quelques secondes pour me vider l'esprit. C'est pas grave, Neal. C'est pas la première et certainement pas la dernière qui te considère globalement comme une grosse peluche. Tu t'en remettras. Tu as déjà vu pire.

Je ne peux pas voir son sourire lorsqu'elle reprend la parole, et même si ses mots me mettent un peu de baume au coeur, je ne peux pas m'empêcher de me demander si elle parviendra à dépasser ce que sont intuition a du lui dire. Que je suis sympa. Rien qu'à y penser dans ces circonstances, le mot m'horripile. Je me force à respirer plus lentement, plus profondément. Je prends sur moi. Si ça se trouve, je suis encore en train de me faire des films, et elle voulait juste dire que... Que quoi ? Sa phrase était relativement sans équivoque.

Je reste figé au milieu de la cour encore un moment -un moment de trop peut-être. J'essaie de me raccrocher à ses derniers mots, à cette sorte de confession assez touchante qui malgré tout m'offre une certaine individualité -je crois qu'elle a au moins compris cette partie de mon message. Je m’assois lourdement dans la neige, creusant mécaniquement la poudreuse au niveau de mes pieds pour les enfouir plus confortablement. Je croise les bras autour de mes genoux, et répond d'une voix un peu plus forte, afin d'être audible :

Ce que je voulais dire, c'est que j'ai parfois le sentiment de vivre dans l'ombre de Quin. C'est quelqu'un qu'on peut difficilement louper, je pense que tu seras d'accord.


Et c'est pas mon cas, et j'ai beau kiffer Quin et le soutenir quoi qu'il fasse, quoi qu'il décide, je peux pas m'empêcher d'avoir le cafard en pensant à ça. Et j'ai conscience que c'est par ce prisme que j'entends tout ce que me dit Lana. Au moins elle veut apprendre à te connaître. Pourquoi d'ailleurs ? Parce que j'ai été
gentil avec elle ? Voilà. Gentil. Encore ce mot. Un grognement de désillusion m'échappe. Merde, à la fin, autant être fixé.

Ton attention me touche, mais... qu'est-ce qui t'intéresse tant chez moi, Lana ?


J'aimerais trouver quelque chose à ajouter à ma question, histoire d'arrondir un peu les angles. Mais cette espèce de spleen qui m'a envahi suite à sa remarque refuse de partir, et j'ai peur qu'elle ne s'entende même dans mes réponses. Je ne trouve même pas la force de me retourner pour lui faire face, tant j'appréhende sa réponse.


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MessageSujet: Re: Deny thy father and refuse thy name. [PV Nealana]   Deny thy father and refuse thy name. [PV Nealana] EmptySam 12 Déc 2015 - 3:51

Son petit rire, celui qui suit le mien quand je m'exprime sincèrement sur le manque de clarté de ses mots, son rire est... Je sais pas. Son rire me donne envie de rire. Son rire me donne envie de le faire rire. Si j'étais une personne marrante, j'en jouerais certainement juste pour qu'il me l'offre davantage. Mais il s'éteint aussi vite qu'il est né et je pense que mes paroles y sont pour quelque chose. Merde Lana, qu'est-ce que t'as encore fait ?

Il se lève et je me dis bêtement qu'il a sans doute envie de se dégourdir un peu. Non? Ça ne peut pas être ma faute. Il ne faut pas que ça soit ma faute. Et alors qu'il s'éloigne, tout mon corps a envie de lui crier de rester près de de moi. Mon corps, qui a été si tendu tout à l'heure, ressent d'ailleurs encore les affres du stress et apprécierait sans doute aussi un petit étirement ou une marche santé... mais mes jambes épuisées par la danse sur mes talons trop hauts refusent de se plier à la requête. Je l'observe donc marcher et se poser au milieu de la petite cour carrée, en restant sur le banc. Il a l'air pensif... ou triste? Il ne s'est pas détourné quand j'ai repris la parole. J'en suis légèrement contrariée... moi qui pensais mes mots jolis et réconfortants. Maintenant, j'ai vraiment peur d'avoir dit un truc qu'il fallait pas. Comment je peux être aussi maladroite ?

Je n'ose donc plus rien dire et je l'observe s'asseoir dans la neige. Merlin soit loué, il ne garde pas le silence trop longtemps. Et ses paroles me touchent. Je les sens... intimes, personnelles. J'ai l'impression qu'il se confie et je me sens privilégiée d'être le témoin de ses confidences.

Je m'apprête à renchérir sur ses dires mais il reprend la parole dans une question qui me laisse, un moment, figée. Qu'est-ce qui m'intéresse chez lui ?

Je peux difficilement vous décrire la façon dont je le perçois à ce moment-là. Il me donne l'impression d'être un petit garçon en manque de réassurance et une vague de tendresse me submerge. Je le vois comme s'il avait du mal à croire que je puisse m'intéresser à lui et allez savoir pourquoi, ça me donne l'impression, sûrement fausse d'ailleurs mais tant pis, qu'il aimerait que je m'intéresse à lui... et que donc, peut-être, il s'intéresse aussi à moi. J'en suis toute chamboulée. Ça ne peut qu'être ça, non? Sinon il se moquerait bien de ce qui m'intéresse chez lui, n'est-ce pas?

Revigorée par cette nouvelle pensée et par la tendresse que je ressens à son égard, je me lève à mon tour, un sourire sur les lèvres. Je m'approche de lui et je lui tends les mains, sans rien dire, attendant qu'il les prenne et que je le tire pour qu'il se relève. On se retrouve alors face à face, très près l'un de l'autre et pendant une fraction de seconde, le temps s'arrête. Je plonge mon regard dans le sien et j'y vois l'inquiétude et la mélancolie, mais quelque part aussi l'étincelle de joie paisible et de gaminerie que j'ai pu constater chez lui depuis que je le connais. Plus à l'avant plan en ce moment, il y a aussi la curiosité et... une lueur que je ne lui connaissais pas jusqu'alors, mais qui me fait rougir violemment.

Je m'éclaircis la gorge et je m'éloigne de lui pour l'emmener derrière moi en lui tenant la main. Je marche dans la poudreuse en me disant que mes pantoufles auront besoin d'un sortilège de séchage et je m'arrête enfin, à un endroit banal, derrière un buisson et près d'une des arches du cloître. Ça semble aléatoire et bizarre, mais c'est là que je lève les yeux au ciel.

- De là-bas, à cause des murs du château, on en voyait seulement la moitié... je lui explique, sur un ton très doux. Tu la vois?

Je me rapproche de lui, je me lève sur la pointe des pieds pour que nos regards soient davantage dans la même direction, et je pointe.

- La Petite Ourse. C'est ça qui m'intéresse chez toi, Neal.

Je laisse planer un petit silence, le temps de formuler mon idée.

- La Petite Ourse qui est si souvent éclipsée par sa grande soeur, dont les étoiles sont tellement plus brillantes et dont l'envergure est de loin supérieure... Et pourtant, Ursa Minor, c'est celle qui abrite le centre du ciel nordique. C'est elle qui nous guide, avec son étoile polaire autour de laquelle toutes les autres étoiles tournent. C'est une constellation qui flash moins, certes, qui est un peu plus discrète, mais qui recèle des secrets et des ressources insoupçonnées... Elle a quelque chose de mystérieux et toi aussi. Et ça, ça me plaît beaucoup. Et j'aime aussi, chez toi, cette espèce de stabilité tranquille que tu dégage, mélangée à cette espièglerie joyeuse qui te fait briller quand t'en as envie. Comme quand tu décide de jouer une chanson avec ton violoncelle pour me rendre hommage devant tout le monde.

Encore un autre petit silence alors que je réalise combien je suis mièvre. Je lève les yeux vers lui et mon regard se perd à nouveau dans le sien alors que nous nous retrouvons encore face à face, sous les étoiles de février, mon nez rougi par la fraîcheur du temps et mes joues par la chaleur qui m'habite.

- Neal... Vivre avec un frère aussi flamboyant t'as probablement fait oublier combien tu pouvais être... attirant. Et ça aussi ça m'intéresse, chez toi. Cette naïveté qui te rend trois fois plus séduisant.

Oui. Je lui ai vraiment dit ça. Et j'ai le coeur qui bat à cent à l'heure. Qu'est-ce que c'est que cette soirée?
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MessageSujet: Re: Deny thy father and refuse thy name. [PV Nealana]   Deny thy father and refuse thy name. [PV Nealana] EmptySam 12 Déc 2015 - 13:22


Deny thy Father and

Refuse thy Name




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Ft.

Lanalia Winslow
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Our Story.

Suite au Bal de la Saint-Valentin, Neal insiste pour parler à Lana de sa relation avec Quin.
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And...

Le 14 février, nuit.
 
Elle garde le silence quelques instants, et le bruit de la neige qui crisse sous ses pas me fait craindre qu'elle n'ait décidé de partir, que mon coup de blues ne l'ait fait fuir, qu'il ruine cette soirée. Mais c'est vers moi qu'elle vient, un doux sourire aux lèvres, et elle me tend les mains. Sur un plan métaphorique comme sur un plan concret, je sais que ce'est exactement ce dont j'avais besoin sans oser le dire. Je n'hésite pas vraiment, et de toute façon je suis trop curieux de voir où elle veut en venir pour rechigner. Je me relève, évitant de la déséquilibrer, et la fraction de seconde que nous passons, si proches l'un de l'autre que je pourrais l'embrasser, me coupe le souffle.  L'embrasser ? Vraiment ? Merde Neal, à qui tu penses ? Je vois de la tendresse dans son regard, comme une pointe d'inquiétude également. Pour elle ou pour moi ? Je n'ai pas le temps de m'interroger plus avant sur ce point, puisqu'elle m'entraîne à sa suite.

Je lui emboîte le pas, sans chercher à dégager ma main de la sienne. J'ai cru la voir rougir tout à l'heure -peut-être n'était-ce qu'une impression ? Et quand bien même ce n'était pas qu'une impression, pourquoi ? Est-ce qu'elle a quelque chose en tête ? Nous finissons un peu à l'écart, à un endroit qui me semble absolument aléatoire, mais je me doute qu'elle a ses raisons. Je suis son regard, essayant de trouver l'endroit qu'elle me désigne. La Petite Ourse m'a bien souvent servi de repère, alors je n'ai pas vraiment de difficulté à la trouver. J'ai le plus grand mal à ne pas détacher mon regard de la voûte céleste tandis qu'elle me parle. Je cède et baisse le regard dans sa direction au moment où elle aborde mes... qualités, pour ainsi dire.

Nos regards se croisent à nouveau, et je n'arrive pas cette fois à savoir ce que j'y lis. Merde. J'ai l'impression que les informations parviennent à mon cerveau mais n'y sont pas traitées. Je suis en train de passer à côté de quelque chose, à tous les coups. Alors mon attention se concentre sur ce que je peux voir. Elle est franchement adorable, avec ses joues rosies par le froid -car c'est bien le froid, n'est-ce pas ?

Je mets de côté mon cerveau qui ne percute plus grand chose pour remarquer que mon coeur bat peut-être un poil trop vite. Merde, c'est la soirée de tous les dysfonctionnements et on ne m'a rien dit ? Comme pour me prouver que oui, même l'ensemble en charge de la parole refuse de s'activer. Je reste désespérément muet, et je crains qu'elle n'interprète mal ce silence.

En vérité, c'est bien le contraire qui se produit puisqu'elle reprend la parole. Et je ne capte que deux mots qui restent gravés comme au fer rouge dans la danse infernale de mes pensées. Attirant. Séduisant. C'est pas franchement le genre de choses qu'on dit pour remonter le moral, ou juste pour être sympa. Même pas un soir de Saint-Valentin. Mes pensées vont un instant à la lettre de Quinlan. "Fais attention". Ma sensibilité est exacerbée, et même s'il me semble inefficace, j'ai conscience que mon esprit tourne à plein régime -et mon instinct ne m'envoie aucun signal d'inquiétude.

Tout ce que je sais, c'est que je suis ému par ses mots et la sincérité qu'ils dégagent. Pour la troisième fois de la soirée, ma main vient effleurer sa joue. La première était mécanique, la seconde pour la rassurer. La troisième... j'ai envie de ce contact. Je sais que l'idée qu'elle le veuille également est infondée, mais je me surprends à l'espérer. A espérer que ses mots étaient effectivement sincères. A espérer qu'il ne se passe pas la même chose avec moi qu'avec Quinlan -et soudainement, cette phrase prend un sens subtilement différent. Bordel, Neal, t'es sûr de ton coup ?

A vrai dire, j'ai l'impression d'être spectateur de mes propres gestes. Je caresse doucement sa joue, et ma main glisse le long de son cou. Je sonde son regard, espérant y trouver une réponse claire à toutes mes questions. Arrête de te prendre la tête et fonce, bon sang. Au pire, j'aurai mal interprété les signaux et j'en paierai le prix. Comme pour me donner du courage, j'embrasse doucement son front, murmurant un simple :

Merci.


Je la crois capable de percevoir la sincérité et l'émotion qui me submerge à ce simple mot.

Puis je me penche doucement vers elle, et mes lèvres trouvent les siennes. Je me sens maladroit, je me sens brave, j'ai l'impression de faire quelque chose d'à la fois naturel et totalement insensé. Je sais que je n'aurai peut-être pas d'autre occasion de lui faire comprendre à quel point ce qu'elle a pu dire et faire ce soir m'a soulagé, réconforté, réjoui. Alors j'essaie d'y mettre toute ma tendresse.

Le baiser ne dure que quelques secondes des plus intenses, et Lana me semble... troublée. En même temps, c'est probablement la réaction la plus rationnelle. Je l'observe, l'inquiétude prenant presque le pas sur l'émotion. Je ne sais pas si j'aurais vraiment du faire ça, mais je ne parviens pas à me résoudre à la laisser partir. Je suis resté si près que nos nez se touchent presque. Je n'arrive pas, ou je n'ose pas définir ce que je ressens  pour elle maintenant -mais il faut que je lui parle. Mais les mots ne sont pas à la hauteur de ma pensée, et j'en ai cruellement conscience. J'ai envie de l'embrasser à nouveau, mais je sais que si cette volonté n'est pas partagée, je ne me le pardonnerai jamais -et Quin non plus, s'il venait à l'apprendre. Alors je me contente d'une nouvelle caresse, longeant cette fois la ligne fine de sa mâchoire, avant de me perdre dans sa chevelure, anxieux quant à sa réaction, mais sachant que quoi qu'il arrive, je ne le regretterai pas.


© Yvianna
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MessageSujet: Re: Deny thy father and refuse thy name. [PV Nealana]   Deny thy father and refuse thy name. [PV Nealana] EmptySam 12 Déc 2015 - 16:56

J'essaie tant bien que mal de contrôler les battements de mon coeur mais bien entendu, c'est peine perdue. Je sens le sang se propulser à travers mon corps à une vitesse vertigineuse et se concentrer principalement sur mes joues qui vont bientôt approcher vermeille si ça continue. Ses yeux bleu-gris, qui à la faveur de la nuit prennent une teinte foncée qui leur donne un air encore plus impénétrables, sont comme des ancres à mon bateau et m'empêchent de bouger, d'esquisser un geste, de m'enfuir. Et je n'ai pas envie de m'enfuir. Pour rien au monde. Je n'arrive vraiment pas à croire que je viens de lui dire que je le trouve attirant, séduisant. Ce qui me surprend le plus, c'est la facilité avec laquelle je le lui ai dit. Facile parce que sincère. Ça me fait bizarre. C'est nouveau pour moi. D'ordinaire, je séduis les hommes avec la ferme intention d'obtenir un résultat et même si je n'ai pas l'habitude de mentir, tous les coups sont permis pour passer du point A au point B. Là, je ne me sens pas sous un mode séducteur avec lui... Je suis juste... sincère. Sur ce qu'il me fait, sur la façon dont je le perçois, sur mon envie d'apprendre à le connaître. Et même si le résultat espéré est étrangement inavoué, foncièrement inavouable aussi sans doute, je sais que ce résultat est différent de celui que j'espère avec tous les autres depuis des années.

Il ne dit rien. Il me regarde, je le regarde, le temps n'a pas repris sa course encore, même les petits flocons qui s'échappent des nuages qui viennent peu à peu couvrir le ciel semblent suspendus dans leur chute inexorable, semblent flotter autour de nous comme dans une boule à neige. Et je ne peux m'empêcher d'avouer qu'en cette seconde où le monde semble s'arrêter de tourner je serais prête à me damner juste pour la confirmation que je l'attire autant qu'il me captive.

Je ne pense même plus à celle qui suivra. À la prochaine seconde. Je ne pense plus à son frère, à son nom de famille, je pense encore moins à son âge ou son rôle ou le mien ou celui de qui que ce soit. Le monde se résume à ce visage qui me regarde, à cette main qui caresse ma joue, à mon coeur qui bat et à ce désir brûlant qui enflamme mon visage. Oh, my... il va m'embrasser. Il va m'embrasser. Il va... Oui, pitié, embrasse-moi, je t'en prie...

Et ses lèvres se déposent sur mon front en un chaste baiser doublé d'un "merci" qui anéantissent tous mes espoirs. Mais qu'est-ce que je me suis imaginée? Je suis bien trop jeune pour lui. Je suis bien trop immature sans doute, avec mes comparaisons puériles à des fruits et des constellations, si ça se trouve il me considère comme charmante et mignonne mais n'envisage même pas la possibilité que je puisse être une femme, tant je me comporte comme une gamine qui...

Et il m'embrasse.

Il m'embrasse.

Tous mes doutes s'évanouissent. Tout s'évanouit sauf ses lèvres sur les miennes et la douceur, la tendresse de leur contact. Je n'arrive plus à penser, complètement submergée par cette décharge d'adrénaline qui prend d'assaut mon pauvre petit corps. Ça a beau ne pas être la première fois que j'embrasse quelqu'un, pour la première fois depuis très, très longtemps, ce geste retrouve un sens à mes yeux. Il ne s'agit plus d'un échelon à monter vers un résultat certain. C'est autre chose. C'est chargé d'émotion. C'est électrisant. C'est... trop court. Non, Neal, ne t'éloigne pas...

Nos regards se retrouvent et le mien se fait confus. J'ai l'impression de n'avoir jamais autant souffert de l'absence d'un contact. Comme si dès le moment où j'avais goûté ses lèvres il m'avait condamnée à l'horrible sentiment de vide qui m'accablera toujours lorsqu'elles s'éloigneront. Tout ça est insensé. Tout ça ne pourra durer, je le sais, je le sais bien. Tout ça n'est qu'une euphorie passagère, une expérience avec date d'échéance, un contre-coup de cette soirée si rocambolesque dont la panoplie d'émotions a bousillé tout mon jugement. Mais je ne peux contrôler le frisson de désir qui me parcours de la tête aux pieds quand je sens ses doigts s'éparpiller dans mes cheveux, un frisson tellement fort que j'en ferme les yeux. Je sais que notre comportement est insensé.

Le sens est surfait.

Cette fois ce sont mes lèvres qui vont chercher les siennes, incapables de supporter plus longtemps leur absence. Et mon baiser se fait passionné mais doux, ardent mais caressant, pendant que mon corps se colle au sien et que mes bras s'accrochent à sa nuque.

Je ne pense plus à rien pendant qu'au fond de moi, cette sensation de béatitude totale se mélange à la peur et le regret... la peur que ce moment ne soit que fugace et que plus jamais je n'aie accès à une telle surdose de bonheur et le regret de ne pas avoir connu cela plus tôt.
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