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 Goodbye little miss Sunshine

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MessageSujet: Goodbye little miss Sunshine   Goodbye little miss Sunshine EmptyDim 17 Juil 2016 - 14:30

GOODBYE LITTLE MISS SUNSHINE
Hôpital St Mangouste – 2 Juillet 1997 à 14h21

Sur les murs immaculés se mouvaient les ombres, des entités indiscernables mêlées les unes aux autres sous la lumière synthétique de néons au teint blafard. Au son des murmures froissés par la pudeur, parfois s’ajoutait des lamentations irrépressibles, soutirées par le chagrin impitoyable. La lourde charge de douleur qui avait envahi les chambres ivoirines faisait peser sur l’hôpital Sainte Mangouste une atmosphère oppressante ; il se diffusait dans les couloirs l’arôme amer de quelques élixirs tonifiants que l’on administrait à forte dose aux nombreux patients, défaits de leurs forces physique et magique.

Sur les murs immaculés se mouvait une ombre, fantôme d’un adolescent que la peine avait assassiné. C’était un jeune homme, désormais. Jamais sa démarche n’avait été plus impérieuse et froide. Aucune émotion ne transparaissait dans la préciosité de ses iris. Dans le tableau opalin qu’offraient les couloirs de l’hôpital, Stanislas ressortait de ce contraste découpé par une aura rayonnante à la façon d’une éclipse ; couverte par un voile noir luminescent. Il était l’entité négative qui se présentait aux plus claires comme leur mauvais reflet. Car si les visiteurs affichaient sur leurs traits l’ultime valeurs de leur humanité – une compassion affligeante mal dosée par l’empathie – lui ne manifestait rien d’autre que l’indifférence, jusqu’à s’octroyer passablement une grimace irritée aux premiers sanglots qui lui vrillaient les oreilles.

Comment se douter qu’il n’avait pas encore réussi à accepter le chao et le remord, et que ces plaintes insupportables n’étaient qu’une confrontation douloureuse à une réalité à laquelle il refusait de faire face ?

L’on s’écartait devant lui comme l’ombre d’un monument évince le soleil de sa hauteur. A aucun moment il ne croisait le regard de ceux qui l’entouraient, mais son pas affirmé de manière péremptoire claquait dans les couloirs d’une menace qui ne se prononçait pas en ces lieux. Dans ses bras recouverts d’une veste sombre, Stanislas tenait un bouquet rayonnant d’anthémis. Les pétales jaunes tendaient à des allures de rayons solaires, tandis que le cœur moelleux des fleurs s’assombrissait en une teinte ocre.

Un peu plus tôt il s’était arrêté chez un célèbre fleuriste sorcier. Du mur au plafond les plantes s’échappaient de leur pot et leurs feuilles se glissaient dans chaque coin de la pièce, jusqu’à recouvrir étagères et comptoir. Leur délicieuse odeur embaumait l’échoppe et leurs couleurs ravissaient les yeux, mais ce n’était pas vraiment un présent que Stanislas était venu chercher là-bas ; après une courte conversation avec le spécialiste, le jeune homme était reparti avec ce bouquet de lumière gracieusement emballé.

(Tout n’avait été que synonyme de brillance. Une bulle au reflet d’or dans laquelle se perd le reflet d’illusions. Tout ce qui miroite ne reste pas lumineux bien longtemps. Peu à peu le soleil s’échappe derrière les nuages pour révéler la vrai couleur des sentiments. C’est alors que les fleurs fanent dans une nécrose sèche.)

Désormais il se trouvait face à une porte de laquelle venait de sortir une guérisseuse en blouse verte. Il s’écarta un instant et se planta à nouveau devant la poignée, sans la toucher. La plaque argentée indiquait le nombre 201. Et soudain le visage ensoleillé de Sophia refit surface dans son esprit. Leurs conversations interminables sur l’herbe veloutée du terrain de Quidditch résonnaient contre son front, et leurs rires, et leurs baisers. La brûlure qu’elle avait laissée sur ses lèvres dans une délicieuse chaleur le fit ciller. Sa langue passa machinalement sur ses lippes lorsque les images resurgirent, encore tièdes.

Mais ce n’était pas une adolescente du nom de Sophia qui se trouvait derrière la porte – le dernier rempart qui s’érigeait entre le mensonge et la réalité. Dans le lit inconfortable drapé de tissus aseptisés serait couchée le même visage innocent, les traits doux tout droits sortis d’un poème. Le même regard chocolat et la même saveur de menthe qu’il avait croquée ce soir, au bord du Lac. Mais elle s’appelait Lucy Rosebury. Et Lucy était une petite menteuse qui avait joué avec la confiance de Stanislas. A cette pensée, son visage se ferma et il balaya de son esprit les souvenirs enfouis.

Sans réfléchir davantage il frappa enfin à la porte pour annoncer son entrée et rompit cette ultime barrière. La chambre était baignée dans une lumière plus vive que les couloirs ne l’étaient ; une fenêtre faisait face à l’entrée aveuglant une seconde ses yeux clairs. Ceux-ci se posèrent finalement sur la convalescente, recueillie dans l’alcôve de la pièce. Dans un silence solennel, Stanislas poussa la porte à se refermer derrière lui, mais il ne la quitta pas un instant du regard. Ni lui ni elle n’avait encore prononcé le moindre mot. Les nuances de son visage féminin s’étaient éteintes dans l’empreinte de la fatigue et de la douleur ; il pouvait lire dans ses yeux le combat qu’elle avait mené jusqu’à l’épuisement – jusqu’à perdre connaissance. « Les guérisseurs disent que ton état est encourageant » essaya-t-il, d’une voix égale pour rompre le malaise. Car il s’était renseigné, avait retardé ce moment fatidique en se perdant dans les questionnements préoccupés auprès du personnel de St Mangouste. Les sortilèges qu’avait reçus Lucy laisseraient de lourdes traces, ainsi qu’un chagrin silencieux. D’après ce qui avait été dit, Lilianor était à l’origine de ces blessures. Leurs entraînements n’avaient jamais été destinés à une fin aussi tragique, mais il était advenu ce qui devait advenir ; Lucy avait été victime de sa violence sans qu’il ne puisse la contrôler lui-même. Cependant il était bien celui qui avait placé entre les mains de Lilianor la tranchante incantation. Sa gorge était sèche et il déglutit lentement, tandis qu’il déposa le bouquet dans un vase vide, sûrement délaissé par un précédant présent de pétales.

« J’espère que la douleur n’est pas trop insupportable. » Ce doit être une sensation éprouvante, pourtant. Une voix toujours aussi creuse mais dont la sincérité transparaissait. Que pouvaient-ils bien lui administrer pour amenuiser sa peine ? Un plateau contenait des potions sur son chevet, celles dont l’usage est réservé à la médecine ; l’abus de leur sirop menait à un état irréel qui ferait frissonner d’envie le plus assoiffé des toxicos. Lentement, il s’était approché du lit jusqu’à pouvoir scruter le plus profond de ses yeux. Les questions frémissaient au bord de ses lèvres, mais il s’abstenait dans un calme olympien. Pourtant il était une chose que Stanislas Karkaroff ne pouvait pas contrôler.

L’abîme de ses yeux soupirait sa détresse.

Le portrait qu’offrait Lucy était presque insoutenable. Il s’en voulait de l’avoir conduit à un tel état de faiblesse et songeait à cette effroyable nuit où il n’avait pas même réussi à sauver le délicat visage de Daphné Greengrass ; à cette nuit où Yvain était mort sous ses yeux et à cette nuit où il avait extrait de justesse Steven Grant de dangereuses blessures. Mais ça n’avait pas été suffisant et Lucy en était la preuve. Quand bien même il aurait voulu lui épargner cette souffrance, aurait-il pu empêcher Lilianor d’agir selon ses convictions ? Des convictions qu’il avait lui-même encouragé, jusqu’à lui enseigner la manière de les soutenir par les actes.

Assit au chevet de Lucy, il conservait son visage de marbre. Mais ses yeux brillèrent sous le joug des émotions, alors qu’il observait dans une peine insidieuse la jeune fille mutilée. D’un regard soutenu trop indiscret, comme s’il cherchait à retracer chacune de ses plaies, comme s’il voulait se glisser dans sa peau pour en connaître la souffrance. Son mutisme traduisait tout ses regrets enchaînés par l’orgueil. Il lui sembla qu’elle voulu parler, mais il l’interrompit. « Ne dit rien. » Sa voix était froide. « Ne dit rien, s’il te plaît. »

Malheureusement le tourment était bien plus profond que de lourds regrets. Dans un geste lent, il plongea une main à l’intérieur de sa veste et en sorti un parchemin plié. Encrés dans sa fibre, les mots de trahison qu’elle lui avait écrit pour dévoiler la vérité. Sa vérité.

Lettre de Lucy:


Elle lui avait mentit dès le premier jour sur son identité et avait poursuivit son simulacre les fois suivantes. Jusqu’à lui faire croire qu’elle l’aimait. Jamais il ne l’avait soupçonné d’un tel mensonge. Tout simplement parce qu’à ses yeux, Sophia était l’image de la sincérité, de la bienveillance, de la douceur. Elle lui avait permis de croire en des sentiments plus beaux, elle l’avait conduit dans une agréable chaleur où tout était si innocent. Il s’était sentit coupable pour la première fois auprès de quelqu’un, lorsqu’on lui avait placé sur sa route une présence aussi lumineuse dans laquelle s’étaient reflété ses démons – soudain il voulu les chasser pour lui faire de la place à ses côtés, qu’elle puisse venir auprès de lui sans craindre ses ténèbres. Et il avait souris à cette fille ; c’est lui qui avait été attiré par sa simplicité, par sa douceur et sa bienveillance qui irradiait tout autour de son visage. Combien de fois l’évidente intuition que Sophia descendait des étoiles lui était apparue claire dans son esprit ? Chaque moment était comme volé à une autre dimension, car il ne se sentait presque pas le droit de côtoyer Sophia, de pénétrer dans son halo. Elle l’avait persuadé que quelqu’un comme elle pouvait aimer quelqu’un comme lui.

Tout s’était soudain effondré dans une illusion déchirante, ramassée en ruine de mensonges, de tromperie. De trahison. Encore. Sophia était un mirage auquel il avait été abruti de croire. Sophia n’était pas un ange, elle était comme les autres finalement ; elle avait des failles et sa propre noirceur. Sophia était morte. Rien d’aussi bon ne pouvait exister en réalité et il s’en voulait de s’être fourvoyé. D’y avoir cru tout ce temps comme un con sans rien remettre en question. D’avoir annihilé les doutes et d’avoir été aveuglé par toute cette lumière. C’était peut-être de sa faute à lui, en réalité. Plus jamais il ne donnerait aussi aisément sa confiance ; les eaux calmes sont les plus profondes, disait-on.

Le revers de sa main écrasa ses paupières, avant qu’il ne reprenne contenance.

Ses yeux avaient perdu de leur éclat et à nouveau, se changèrent en une mer agitée – tourmentée. Ils quittèrent la lettre et se plantèrent dans ceux de la jeune fille. « Lucy Rosebury. » Sourire hypocrite mais non pas dissimulé dans une voix morne et vide. Le rythme était lent. « Je t’ai apporté des fleurs. » Évidemment, il désigna du menton le bouquet d’anthémis, toujours aussi éclatantes et fraîches. « D’après Mr Glawshak, les anthémis représentent une rupture, ainsi que la confusion. » Il ne perdait pas son sourire glacé, mâtiné à la rancœur. « Ma mère, quant à elle, m’a appris que les fleurs jaunes était destinées à la trahison. » Une couleur qui avait bercé ses espoirs et leur amitié. Ses iris bleus vrombissaient, filtrés par la lumière extérieure. « Tu n’as aucune idée de ce que tu as détruit, Rosebury. Toutefois je te remercie pour la morale ; une leçon est toujours bonne à prendre, peu importe la façon dont elle est enseignée. »

Il aurait voulu lui expliquer les promesses inavouées que le prénom de Sophia symbolisait à ses yeux. Mais il était inutile de s’étendre dans un discours de rancune. Il fallait accorder peu de temps à ce genre de problème – de l’importance peut-être, mais le temps c’est précieux et il n’en avait pas à perdre pour des jérémiades immatures. Il fallait enterrer cette histoire comme on enterre les morts ; puisque Sophia était morte, après tout. Alors il se releva calmement de son siège après avoir déposé la lettre sur ses draps, et rajusta sa veste impeccable. « Je te souhaite un excellent rétablissement. Garde tes amis et ta famille proche de toi. » En quelques pas il avait avalé la distance qui le séparait de la porte. Puis d’un ton lugubre il ajouta « Et tiens toi éloignée des miens. Je ne veux plus avoir à faire à une mythomane en quête de reconnaissance. Soigne ce problème, également. »

A ces mots – aussi tranchants que des lames de rasoir – il ouvrit sèchement la porte et s’extirpa de la chambre sans autres formalités. Le lien était rompu, avant même que Lucy n’ait pu le retenir. Dans un coup de vent sauvage et impétueux. La porte se referma doucement, grinçante sous la sécurité qui l'empêchait d’être claquée. Puis le silence reprit ses droits, baignant Lucy dans une atmosphère lourde où les mots de Stanislas résonnaient encore.

Les anthémis se fanèrent instantanément.

HRP:
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Lucy Rosebury
Lucy Rosebury
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MessageSujet: Re: Goodbye little miss Sunshine   Goodbye little miss Sunshine EmptyLun 18 Juil 2016 - 22:27

Le regard perdu dans le ciel, que j'apercevais par la fenêtre de ma chambre, je réfléchissais à ce qui m'était arrivé et spéculais sur ce qui m'arriverait plus tard. J'étais tombée sous les coups de Lilianor Zyskowski mais nous avions gagné, il y avait de très fortes chances pour que j'ai à témoigner pour son procès. Quelle attitude adopter ? Dans les lettres que nous avions échangé, je lui avais dit lui avoir pardonné mais était-ce réellement le cas ? C'était ce que je voulais croire, en tout cas.
Les différents courriers envoyés depuis mon réveil me revinrent en mémoire et je souris en pensant à Mara ; j'étais sincèrement heureuse de m'être réconciliée avec elle et de l'avoir retrouvée. Puis mes pensées dérivèrent sur une autre lettre, qui avait été plus compliquée à rédiger. Stanislas. Lui apprendre que je l'avais trompé depuis que nous nous étions rencontrés m'avait pesé sur le coeur et le ventre et j'avais fait des choses que je ne me serais jamais crue capable, en temps normal - et le pire, c'est que j'y avais pris du plaisir. Encore aujourd'hui je ne comprenais pas comment il avait été possible que je puisse mêler plaisir, peur et culpabilité dans une même relation, que j'associe ces trois sensations à une seule personne. Ce n'était pas normal, pas sain. Qu'est-ce qui m'avait fait devenir ainsi ?

Mes réflexions furent interrompues par l'arrivée d'une infirmière venue me donner mes potions. Je n'aimais pas ces moments qui me rappelaient ce que j'avais subi, l'état dans lequel je me trouvais. Peu de temps après mon réveil, un médicomage était venu me voir pour m'ausculter et me parler. Pour m'expliquer. Vos blessures sont dues à de la magie noire, nous ne pourront jamais effacer les traces. Il faudrait donc que je vive avec ces cicatrices mais je l'avais accepté, il y a bien pire que quelques traces, certes indélébiles, dans la chair. Il y a celles de l'âme, par exemple. Je me savais soutenue et aimée alors le poids n'était pas le même mais on me forçait tout de même à prendre des anti-dépresseurs et autres, "au cas où". J'avais beau dire que je n'en voulais pas, que je voulais vivre pleinement ma douleur, la femme qui m'administrait mes soins se contentait d'un simple sourire avant de me verser ma potion et ne me quittait pas avant que je l'ai finie jusqu'à la dernière goutte. Je la hais.

Cette fois-là, elle était à peine sortie et je m'étais à peine replongée dans mes pensées que la porte se rouvrit. Dans l'entrée se tenait à présent Stanislas et je me sentis pâlir quand nos regards s'accrochèrent. Je hochai à peine la tête quand il parla, me contentant de le fixer tandis qu'il déposait un magnifique bouquet sur mon chevet. Pourquoi ? Son empathie me fit ensuite frissonner et je sentis mon estomac se nouer tandis que mon coeur se serrait devant la détresse qui brillait dans son regard. C'est sûrement à ce moment-là que je compris à quel point j'avais été cruelle et à quel point je lui avais fait du mal. Je ne nous reconnais pas.
Son regard fouilla mes plaies, me mettant mal à l'aise. Etait-il venu pour observer l'oeuvre de Lilianor ? Etait-il venu pour se moquer de moi, m'enfoncer un peu plus dans ma misère pour se sentir mieux dans la sienne ? Pourtant, plus que de l'amusement, c'était du regret que je lisais sur ses traits. Je voulus parler, lui demander pourquoi il était vraiment venu mais il ne m'en laissa pas le temps, me demandant de ne rien dire, de ne pas parler. Je me tus. Puis il sortit ma lettre et je m'effondrai un peu, à l'intérieur de moi-même.

Il n'aurait pas eu besoin de la lire pour m'en rappeler le contenu, je ne le connaissais que trop bien et à chaque fois que j'y repensais, cette même nausée me reprenait, étouffant mes autres sensations et sentiments ; tous sauf cette culpabilité dévorante. Entendre mon vrai prénom et mon vrai nom prononcés par lui me firent l'effet d'une douche froide tandis que j'avais l'impression que l'on me plantait un couteau chauffé à blanc dans mes blessures. Et tandis qu'il parlait, qu'il laissait les mots couler entre nous, j'avais l'impression qu'on enfonçait un peu plus le couteau, qu'on le traînait lentement, délicatement, avec une précision chirurgicale le long de mes plaies. Il atteint mon coeur quand ses derniers mots s'éteignirent dans le silence de la pièce.
Lui dire que j'étais désolée, que je m'en voulais ne servirait à rien alors je ne dis rien. Je n'osais rien dire, de peur de laisser échapper une autre bêtise. Pleurer ? Je n'en avais ni les forces ni les larmes et je savais pertinemment que ça ne l'aurait pas retenu, bien au contraire. Il se releva donc après avoir laissé le parchemin sur mes draps et je ne pus le quitter du regard, muette de douleur et de culpabilité. J'acceptai ses premières paroles d'un infime hochement de tête tandis que les suivantes résonnaient et rappelaient ce moment pendant les examens où je m'étais retrouvée confrontée à Grant, Shafiq et Greengrass. Où le besoin de m'affirmer m'avait encore fait dire des bêtises. Puis il sortit et la porte se referma sur son dos, sur notre relation. Je fixai le battant d'un air absent quelques instants avant de tourner le regard vers les fleurs, à temps pour les voir se faner.

« Je suis désolée. »

Trois mots bien inutiles face à la situation, trois mots qui ne changeraient rien. Trois mots qui resteraient gravés en moi. Trois mots qui ne feraient pas revivre les fleurs mais que j'avais laissé échapper avec ce maigre espoir. Trois mots qui achevèrent de briser mon coeur en miettes et de déchirer mon âme. Trois mots, un cri murmuré et entendu de personne. Nous ne résumions pas à grand-chose, finalement.

Trois mots. Je t'aime puis Je suis désolée

Deux vies. Stanislas & Lucy

Un prénom. Sophia

Le vide.
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