Cela faisait maintenant un bon bout de temps qu'il n'avait pas réellement pris le temps de voir Aly ; entre les buses qui se rapprochaient dangereusement des élèves de cinquième année ─
donc de lui ─ et les secrets qu'elle semblait prendre un malin plaisir à lui cacher tandis que Marie & Lucy semblaient assez proche d'elle pour l'aider dans ses plans machiavéliques ; se rappelant vaguement du mauvais coup qu'elle avait fait aux Poufsouffles quelques jours plus tôt pendant le repas. Lui, donc, ne semblait pas tout à fait apte à l'aider dans sa quête de pouvoirs, ce qui lui allait parfaitement puisqu'ils n'avaient pas forcément la même vision des choses. Mais il comprit ce choix d’acolytes assez rapidement.
McPhee n'était pas appréciée par Aaron, loin de là ; pourtant il n'avait pas aimé son petit jeu en la ridiculisant devant tout le monde, elle, leur préfète. Se permettant par la même occasion d'insulter ouvertement sa maison. Le sorcier savait pertinemment que Alycia ne souhaitait pas le heurter. Ses paroles, exprimées avec tant de fureur & de haine à l'encontre de la maison des blaireaux, qu'il devait bien sûr ignorer.
« Si tu n'as rien à dire, retourne avec tes chiens ». Des mots blessants. Tranchants.
Assassins. Ne pas le prendre personnellement, se répéta-t-il tout le long du petit-déjeuner ; mais il le prit personnellement. Et, tandis que tous les autres élèves riaient aux éclats, se moquaient de la situation de la pauvre cinquième année, lui, préféra baisser la tête pour se faire aussi discret que possible. Fixant par moment leur directrice de maison,
Chourave, qui semblait toute aussi gênée et impuissante que les autres jaunes & noirs. Il n'eut plus faim jusqu'au début de ses cours.
Il ne lui en tiendra pas rigueur. Il ne pourrait certainement jamais en vouloir à Aly ; elle avait sa personnalité, et contrairement au blond, elle semblait être contente de son exploit, de sa vengeance personnelle, due à une rumeur erronée : Aaron était sous Imperium. Ça le faisait doucement rire, que des élèves soient aussi bêtes, et insensés. Ce qui n'était apparemment pas du goût de Alycia, qui n'avait pas manqué McPhee. Mais cette fois-ci, il n'avait pas approuvé sa méthode des plus.. Radicale.
« A quoi penses-tu ? »Sa voix le sortit enfin de ses pensées. Cette voix à la fois si douce, et si claquante ; dont il ne pouvait désormais plus se passer, sa question atteignant finalement ses oreilles. Collée à lui & entourée des bras fins de Aaron recouvert d'une chemise à carreaux bleue marine, tous deux assis sur l'un des nombreux fauteuil de la verrière ; seuls. Il détourna la tête pour observer le visage de
sa Serpentard, et lui sourit tendrement, tandis que cette dernière le fixait de ses yeux d'un vert profond.
« Rien d'important. » répondit-il, Il resserra finalement son emprise sur elle, lui baisant le front tendrement, avant de fixer d'un air songeur l'extérieur de l'immense salle vitrée. Respirant intensément ce parfum citronné, qui lui donnait envie de la croquer toute entière.
« Et si on sortait d'ici ? Ce serait vraiment stupide de pas profiter de ce beau temps maintenant qu'il est là, non ? »Acquiesçant distraitement suite à sa requête, le Poufsouffle regarda la brune se lever, se relevant à son tour, filant tous deux vers la sortie de la pièce, main dans la main.
* * * * * * * * * * * * * * *
« Attends moi deux p'tites secondes. Tu veux ? J'en ai vraiment pas pour longtemps. »Il ne pouvait pas s'en empêcher. C'était plus fort que lui. Ce vieux chnoque lui en faisait voir de toutes les couleurs à la moindre occasion, alors depuis peu de temps il s'amusait à enfermer son chat dans une classe isolée. Car ; malgré les apparences, ce chat n'était pas aussi inoffensif qu'il ne le paraissait ; ses miaulements, semblables à ceux d'une véritable torture auditive, l'avait fait se faire attraper plus d'un fois.
Pas plus tard que le mois dernier, finissant finalement leur dîner aux chandelles, Alycia avait eu du fil à retordre pour s'introduire chez les serpents. Il n'était pas
totalement innocent, ce foutu félin.
Et, s'apprêtant pourtant à rejoindre d'un pas décidé le parc pour y siéger toute l'après-midi en charmante compagnie, Aaron ne put résister à l'appel de ce chat sans défense, séparé de son maître. Il devait agir vite. Abandonnant finalement sa petite amie un court instant, non sans lui glisser un tendre & rapide baiser, il s'approcha doucement de l'animal, tentant de faire le moins de bruit possible ; et il l'attrapa d'un seul coup. Il miaulait vraiment fort, mais aucun élève n'était présent en ce moment-même. Le jeune homme ouvrit la porte, supportant le chat qui se débattait, retenu par son bras droit.
Sauf que ce qui n'était pas prévu, c'était de se retrouver nez à nez avec le propriétaire de la bestiole, qui revêtait arrogamment un sourire de vainqueur, à la suite du grincement de l'ouverture. Aaron ouvrit de grands yeux & avala difficilement sa salive, relâchant le chat qui alla se blottir contre les jambes de Rusard.
Oh, merde. Ayant une peur bleue des éventuelles représailles ; il ne se fit pas d'illusions, il allait se faire une joie d'enfin chopper Powell sur le fait, et le blond essaya de partir immédiatement ─
il n'y avait pas de place pour la réflexion à ce moment précis ─ et fut malheureusement retenu à temps, attrapé par l'épaule par le vieil homme grincheux, qui semblait tout fier de son piège. Parce que ; s'en était un, évidemment. Powell prenait le chnoque pour un véritable imbécile, il ne pensait vraiment pas qu'il ferait le rapprochement entre sa personne & le félin. Sauf que si.
Repérant également Alycia non loin, et connaissant la relation qu'ils entretenaient, il fit deux pierres d'un coup ; les collant tous deux pour
« harcèlement sur son chat ». Vraiment, c'était totalement stupide. Jubilant à l'idée d'enfin coincer les coupables, Rusard leur fit la conversation tout le trajet, marchant derrière eux, bien décidé à leur faire nettoyer chaque trophée
« jusqu'à ce qu'ils brillent de mille feux ».Se sentant tout de même coupable pour les avoir fait prendre tous les deux, Il s'adressa à Aly, d'un air désolé.
« Excuse-moi, c'était pas vraiment prévu ça. »Sortir, c'était fichu : Il ne verrait pas le jour avant un bon moment. Et ce par sa faute.
Accueil 
