[Centre spécialisé] La vie n'est que souffrance ~ [Libre]

04/03/2016

AVERTISSEMENT:

Centre spécialisé, 18 juillet 1997, 15h40.

Je n'étais plus que l'ombre de moi-même. Je n'étais plus la Lilianor des beaux-jours avec ses beaux cheveux blonds et ses yeux bleus éclatants. Mon regard était loin de celui qu'il était, il y a plusieurs mois de cela. On pouvait me comparer à un inferi ou presque, en fait. Surtout lorsque le procès fut terminé, devant tous ces gens me regardant d'un oeil mauvais. Non, ils ne savaient pas ce que je vivais dans ma tête ni même comment j'avais réellement vécu cette bataille. Ils n'écoutaient pas. Ce n'était pas les conséquences qui me dérangeaient mais l'éloignement avec ma soeur. La seule chose que je voulais était sa proximité. On me l'a enlevée pour me placer dans un centre à cinglés alors que de meilleures solutions existent. Cela aurait été bien plus productif au niveau psychologique si on m'avait placée chez Eleonora mais le système anglais est tout simplement stupide. Un pays stupide. Au final, je ne voulais que retourner dans mon Australie natale et y pourrir pour le restant de mes jours.

À quoi bon de vouloir cette vie de merde ? J'avais perdu ma meilleure amie sous mes yeux sans compté que j'ai lancé de la magie noire à une fille qui ne le méritait pas. Maintenant, on m'a enfermée dans ce centre à fous, surtout que j'ai dû être hautement surveillée avant le procès. J'en avais marre. Même quand j'allais aux toilettes, on me surveillait. J'en pouvais plus. Tout était sur mon dos, surtout que ce stupide ministère n'a même pas continué les recherches pour trouver mon père et ma tante, préférant se concentrer sur des gamins de 16 ans ou encore le frère de Hope dont j'avais entendu la sentence...

Dans ce centre à cinglés, je marchais, nues-pieds, en boitant, des cernes aux yeux et mes cheveux très emmêlés. On m'avait arrangée pour les procès sinon j'aurais eu l'air d'une zombie comme à l'heure actuelle. Je n'avais presque pas dormi depuis plus d'une semaine. Je marchais en longeant un mur de je-ne-sais quelle pièce, commençant à halluciner Alycia qui venait "d'apparaître" en face de moi. Je n'ai pas tardé à prendre un "élan" de vie pour m'adresser à "elle" :

« Alycia... Je ne sais plus quoi faire... » Je suis tombée à genoux. « On m'empêche de voir... Molly... Hope aussi... est dans le déni... Tu me manques tellement... » Je me suis mise à pleurer. « Lucy m'a pardonnée, Aly... Mais jamais je ne saurai... me pardonner à moi-même... surtout qu'on va désormais me considérer... comme une criminelle telle ma tante ou mon père... » Je suis tombée sur le sol complètement. « J'ai perdu la volonté de vivre, Aly... Je ne veux que venir te rejoindre... être avec toi et Aaron ainsi que Gabrielle... Loin de ce monde rempli de ténèbres... De toute façon, ma soeur a Eleonora... C'est de elle... qu'elle a besoin, pas moi... » Je commençais à ramper vers l'endroit où était "Alycia". « Avant de venir te rejoindre... je dois juste faire quelque chose... que j'ai mérité... À plus tard, Alycia... » Terminais-je, avant qu'elle ne "disparaisse" derrière une porte.

Je n'étais vraiment plus moi-même, surtout que je me suis relevée en me dirigeant vers la chambre qu'on m'a donné mais je ne m'y étais pas rendue, m'arrêtant dans le même couloir dont j'avais parlé à Alycia. Je voulais me mutiler, souffrir... Heureusement, mes ongles étaient rendus assez longs pour faire du dégât. J'étais rendue assez instable pour faire ce genre de chose. En plus, j'étais à cet endroit pour ce genre de chose mais ce n'étaient pas des "professionnels" qu'il me fallait mais ma seule et unique sœur et jumelle. Sa présence était une des seules choses à pouvoir me remettre sur pied. On m'en empêchait. En plus, j'aurais bien voulu voir une autre personne, Hope... Elle aussi vivait une situation difficile, différente de la mienne. Au moins, la chose pour laquelle elle est chanceuse, elle n'a pas vu des morts horribles et elle n'a rien fait de mal. Elle n'a aucun crime sur la conscience contrairement à moi.

Je me suis mise en position assise disant, à moi-même : « J'ai fait souffrir... Je dois souffrir... Je suis désolée Lucy... Je suis désolée, Molly... Je t'aime... ma soeur... » J'ai planté sauvagement mes ongles dans mes jambes, jusqu'au sang, en remontant jusqu'aux cuisses. La souffrance était énorme mais je continuais. Je le méritais. Ce sang... Je n'arrêtais pas. Mes jambes s'en venaient rouges. Je passée à mes bras en faisant de même. Je plantais mes ongles si forts dans ma peau que j'en pleurais tellement cela faisait mal. Je murmurais faiblement : « Je dois continuer... Je dois... » Terminant les bras, je suis allée le faire dans mon front, allant jusqu'à arracher quelques morceaux de peau. Je criais de douleur et comme les couloirs semblaient vides, personne ne pouvait heureusement me venir en aide. Je pleurais en même temps que le sang giclait des endroits où je m'étais perforée. Je m'apprêtais à le faire dans le cou... J'ai dit, juste avant de me préparer à faire l'ultime acte : « Adieu... monde de merde... »