Les Estranges, feu du Ciel sus les piques,
Conflict prochain des Corbeaux s'esbatans :
De terre on crie, aide, secours celiques,
Quand pres de murs seront les combattants.
Eireen Mattesson est l’enfant d’une
mère sorcière, anglaise, aux talents tout à fait médiocres, mais à la douceur touchante. Née Harclay, Catherine tomba amoureuse au premier regard d’Henri Mattesson,
bibliothécaire moldu et anglais, aussi rêveur que déterminé. Le monde de ce dernier changea du tout au tout quand il comprit que ses
théories les plus fantasques étaient réelles, dans un monde parallèle au sien.
Les époux Mattesson acquirent un modeste appartement à Londres, en rêvant des terres sauvages d’Ecosse et d’Irlande. Henri Mattesson, surtout, rêvait de ces paysages et de leurs légendes. Quand ils reçurent en héritage une maison délabrée en République d’Irlande, ce fut un jour de grand bonheur. Depuis lors, tous les week-ends et toutes les vacances de la famille Mattesson se passèrent là-bas, à reconstruire le passé et à construire le futur.
Un seul enfant naquit de cette union,
Eireen et elle fut choyée comme une enfant unique, en compensant le moindre de ses chagrins et en comblant la moindre de ses afflictions. Cette inclination fut sans doute multipliée par le
présage donné à la naissance de leur fille unique, par une « diseuse de bonne aventure », selon l’expression moldue.
Les Estranges, feu du Ciel sus les piques,
Conflict prochain des Corbeaux s'esbatans :
De terre on crie, aide, secours celiques,
Quand pres de murs seront les combattants.
Catherine veillait sur sa fille, à l’affut du moindre signe de magie en elle, tout en le craignant. Au bonheur d’Henri, celle-ci reçut le Don, comme il l’appelait. Sa mère en frissonna, tandis que le père jura de tout faire pour soutenir cet enfant et amplifier son don. Au fil des années, le présage s’oublia, comme s’il n’avait été qu’une fumée âcre mais fugitive.
* * *
Eireen était néanmoins une sorte de curiosité dans le paysage Irlandais, seul lieu où elle pouvait laisser libre cours à sa véritable nature. Elle avait toujours sur elle cette petite
sacoche de cuir contenant ses
« cailloux », comme disaient les enfants de son âge. Elle s’amusait à donner des présages, en les lançant, la mine concentrée et les yeux étrécis. Souvent, elle tombait juste, ce qui la fit passer pour sorcière aux yeux des moldus et de curiosité aux yeux des Sachants.
Elle n’eut finalement pas beaucoup d’amis, que ce soit à cause de ses « cailloux » ou à cause de ses désirs de frissons. Quelque fois, on pouvait apercevoir ses boucles brunes rouler sur les plaines verdoyantes à une allure folle, accompagnées par un rire libre. D’autres fois, on pouvait l’observer courir à perdre haleine pour se jeter des falaises abruptes dans l'eau glacée.
Elle apprécia profondément son enfance ballottée entre la liberté irlandaise et les règles anglaises.
Ce fut à Londres qu’Eireen reçut sa lettre de Poudlard, alors qu’elle rentrait des cours classiques. Il y eut une grande discussion cette soirée là et les murs tremblèrent. Aussi étrange que cela puisse paraitre, Henri voulait que sa fille abandonne le cursus moldu, tandis que Catherine souhaitait qu’elle ne le fasse point. Pour satisfaire ses deux parents, Eireen partit à Poudlard tout en suivant les cours moldus par correspondance. Les époux Mattesson décidèrent de quitter l’Angleterre pour l’Irlande, où Henri ouvrit sa propre librairie.
* * *
« Gryffondor » hurla le Choixpeau dans la grande salle de réception de l'Ecole. Et ce fut le début de sa scolarité mouvementée à Poudlard. Elle se révéla excellente en sortilèges, défense contre les forces du mal et en histoire de la magie mais se montra cependant d’un niveau tout juste passable en potions et en botanique. Néanmoins, elle réussit ses examens magiques, tout comme ses examens moldus.
Tout au long de son cursus, son père lui envoya souvent ses découvertes sur les légendes de différents pays tout en proposant des idées pour de nouveaux sortilèges... tandis que sa mère l’invectivait pour qu’elle s’exerce plus en mathématique, biologie et autres matières d’économie.
La fin de Poudlard remit la question du futur d’Eireen au sein du foyer. Son père souhaitait qu’elle poursuive à Haveirson, mais sa mère plaidait pour une université moldue. La Sang-mêlée fit un choix :
Haveirson.