Explications (pv David C.)

La salle commune des Gryffondors était silencieuse, ce soir-là. Tous les élèves étaient partis se coucher, excepté une personne. Cette personne avait des longs cheveux noirs et bouclés qui lui tombaient en cascade sur les épaules et que, contrairement à d'autres filles, elle ne prenait pas le soin d'arranger. Cette personne avait des yeux verts, des lèvres couleur braise, et fronçait les sourcils en signe de réflexion. Cette personne était assise en tailleur dans le canapé rouge juste en face de la cheminée, dont le feu était maintenant éteint. Cette personne finissait en hâte son devoir de potions. Cette personne se nommait Malva Stark, et elle était en septième année.
Malva ajouta rapidement un point final à sa dernière réponse. Elle poussa un soupir de soulagement et souffla doucement sur sa feuille de parchemin entiéremment remplie pour en faire sécher l'encre. Après maintes réfléxion, elle avait enfin réussit à la finir, ce devoir sur les propriétés de la pierre de lune!
Rapidement, elle parcourut son devoir des yeux, de haut en bas. Elle eut un sourire en coin. Moui, ça devrait suffire. Non pas que c'était parfait, la jeune femme ayant toujours été d'un niveaux catastrophique en potions, mais ça semblait correct. Elle eut une pensée reconnaissante envers Méli. La plupart des réponses données par la Rouge et Or était dûes à l'aide précieuse de son amie, ce matin, aux Trois Balais...Durant ce moment, Malva y avait déclanché une bagarre générale. Elle avait réduit K.O cette larve de Danyel Sacks, mais c'était attirée les foudres de madame Rosmerta. Elle eut un sourire à la fois désolé et amusé en pensant à la barwoman: elle n'avait pas du manquer de travail, ce matin-là...
Un courant d'air froid s'engouffra par la fenêtre ouverte et la fit frissoner. Elle posa sa plume et sa feuille sur la petite table à côté d'elle, et pieds nus, traversa la salle commune. Elle s'accouda à la fenêtre et ses yeux regardèrent au lointain, dehors, le parc enneigé, le lac... Le vent frais passait sur son visage comme une caresse, et soulevait ses cheveux. Elle ferma les yeux et inspira profondémment. Ce calme, cette solitude l'enivraient. Il ne fallait pas qu'elle aille se coucher, pas maintenant...pas tout de suite...Toute fatigue l'avait quittée.
Elle tourna les talons et, courrant presque, elle monta les escaliers quatre à quatre vers son dortoir. Elle en poussa doucement la porte de chêne, et entra sans faire le moindre bruit. Toutes les filles dormaient déjà... Elle se dirigea vers son armoire personnelle et l'ouvrit. Elle était en pyjama, et il fallait donc qu'elle se rhabille. Mais que mettre? La plupart de son placard comportait des vêtements sobres, de tous les jours, mais pratiques. Malva ne faisait pas partie de ces chochotes qui hurlaient à la mort pour un simple ongle cassé, et elle portait principalemment des vêtements qui lui permettaient de conserver sa souplesse habituelle. Soudain, ses yeux émeraudes tombèrent sur un paquet, tout au fond de son armoire. Elle avait du l'y laisser là, sans jamais l'ouvrir...Intriguée, elle le prit, et le posa sur son lit. Elle l'avait surement acheté il y a longtemps, mais ne se souvenait plus exactement de quoi il s'agissait. Elle défit les ficelles qui l'enserraient, puis défit le paquet avec plus de précautions qu'il n'en fallait. Le paquet contenait une robe superbe, faite d'un tissu argenté. En tremblant, elle posa doucement ses doigts dessus, et en le palpant, elle éprouva la sensation fluide que procure l'eau. Elle eut un mince sourire pour elle-même et murmura:
"Et c'est pour moi...vraiment..."
Elle se souvint enfin: c'était la robe qu'elle avait acheté un peu plus tôt pour le bal, mais ne l'avait jamais portée, pour la simple raison que personne ne l'y avait jamais invitée. Elle jeta un coup d'oeil fébril autour d'elle. Personne ne serait là pour la voir...simplement pour la porter...pour la porter au moins une fois...un à un, elle déboutonna sa veste de pyjama, puis enleva son pantalon. Elle enfila la robe en la passant par-dessus la tête. Puis, en triturant dans son dos, elle ferma la fermeture éclair d'un geste rapide. Le contact léger du tissu sur sa peau délicate lui procurait une sensation de bien-être exceptionnel. La robe lui laissait les épaules à découvert. Il fallait qu'elle voie quel effet ça faisait. A pas de loup, elle sortit de sa chambre, et se dirigea vers la salle de bain. Arrivée sur place, elle s'arrêta devant un miroir et s'étudia longueument. Elle eut un sourire radieux. Elle savait que c'était mal de penser ça, mais dans cette tenue, elle était...adorable. oui, adorable était le mot qui correspondait parfaitement. Elle s'enserra dans ses propres bras, et resta cependant encore longtemps dans le miroir, à se regarder, à s'étudier. Plus que son physique, elle regardait à présent le miroir comme pour y voir s'y refléter son caractère. Une voix traînant la coupa soudainemment dans sa contemplation:
*^Alors Stark, on s'admire?^*
Elle reconnut aussitôt Lionel Bolton, son ennemi juré. Celui-ci était accoudé d'un air nonchalant au mur, en compagnie de toute sa bande. Malva se demanda pourquoi elle ne les avait pas vus entrer. Elle répliqua sèchement:
"Qu'est-ce que tu fiches là, Bolton?"
Ce dernier éclata d'un rire glacial et répliqua:
*^Tu vois, c'est drôle, parce que je pourrais te poser la même question...mais en fin de compte, c'est plutôt cool qu'on se retrouve, car j'ai un compte à régler avec toi, tu te souviens?^*
Ses amis ricanèrent méchamment, et Malva remarque que Lionel jouait indifféramment avec sa baguette magique. Elle menaça:
"Si tu fais quoi que ce soit, Bolton, je..."
*^Te hurles à la figure?^*
Ses amis se mirent à ricaner plus fort que jamais, et la jeune femme sentit sa gorge se nouer. L'emblème des Stark était le loup, et un loup hurlait. Sa famille...il insultait sa famille...Elle sentit sa gorge se nouer et allait répliquer, quand celui-ci, mettant ses mains en coupe autour de sa bouche, se mit à faire:
*^Ahooooooooooo ! Ahooooooooo!^*
Les rires fusèrent autour de lui, et il fut bientôt imité par ses amis. Malva sentit des larmes de haine lui piquer les yeux, et elle sortit en courant, tandis que son ennemi criait à son adresse:
*^Je vais te dénoncer, Stark!^*
Mais elle s'en fichait. Ce qu'elle voulait maintenant, c'était qu'on lui foute la paix, qu'on la laisse tranquille. Elle voulait se retrouver une bonne fois pour toute dans le calme apaisant de la rive du lac...seule avec ses problèmes. Sans personne pour se moquer d'elle, de sa famille.
Arrivée enfin dehors, elle se rendit compte qu'il faisait froid...et que sa robe n'était pas très chaude non plus. Pointant sa baguette vers la tour de son dortoir, elle murmura:
Accio cape!
Elle attrapa celle-ci au vol, et en drapa ses épaules laissées nues. Puis elle se dirigea vers le banc en pierre qui bordait le lac, sans se soucier des empreintes de pas laissées par ses chaussures. Elle s'assit dessus, et laissa les larmes rouler sur ses joues sans retenues. Elle pleurait en silence, comme elle l'avait toujours fait. Muette. Elle sortait à peine de sa dépression, mais elle était encore fragile...extrêmement fragile. Sans s'en rendre compte, ses yeux se fermèrent doucement, et elle sombra bientôt.

Elle se trouvait dans une salle immense. Sur un trône en fer se tenait un...un gosse, d'une treizaine d'années, blond comme les blés. "Joffrey", pensa-t-elle. A genoux, au bas des marches, se tenait une jeune fille d'une douzaine d'années, mais déjà superbe, avec de longs cheveux noirs et bouclés, ainsi que des fascinants yeux verts...les même que Malva. Elle reconnut aussitôt Sansa, sa cousine...qui normalement, était âgée de six ans de plus qu'elle. Mais Sansa était morte...
Relevez-la! cria Joffrey. puis il poursuivit, en s'adressant à Sansa:
Vous autres Stark êtes aussi monstrueux que vos maudits loups!
Il avait depuis tout à l'heure une arbalète qu'il pointait sur sa cousine, mais il conscentit enfin à l'abaisser.
Je vous descendrai bien, mais Mère affrme qu'on tuera mon Oncle Jaime si je le fais. Aussi me contentrai-je de vous châtier.
N'attendant que cela, ser Boros saisit Sansa, et lui envoya un coup de poing dans l'estomac. Malva était scandalisée et avait envie de se précipiter pour aider sa cousine, mais elle n'arrivait pas à bouger de sa place. "Les lâches! les lâches!" pensa-t-elle intérieurement. Sansa tomba sous le choc, mais Boros la rattrapa par les cheveux, tira l'épée. Durant une abominable seconde, elle eut la certitude qu'il allait lui trancher la gorge, mais le plat de la lame lui cingla les cuisses, et si violemment qu'elle poussa un cri de douleur. Bientôt, Malva perdit le compte des coups. Puis Boros s'arrêta et porta une main viandue sur le corsage de Sansa, l'arracha d'une seule traction. La soie se déchira tout du long, dénuda sa cousine jusqu'à la taille. Celle-ci se couvrit la poitrine à deux mains, tandis que des ricanements parvinrent, lointains et féroces. Boros prit un fouet, et l'abattit sur le dos de Sansa, et ce incéssament. Sa cousine hurlait de douleur, tandis que son dos se marquait des empreintes écarlates du sang...

Sansa !!! NON !!! Pas ça !
Elle s'éveilla en sursaut, halentante. Elle était tombée dans la neige. Sa cape s'était enlevée, révélant ses épaules non-couvertes. Dans sa chute, elle s'était sûrement heurtée au banc de pierre, car sa lèvre saignait. Le sang avait un goût âpre dans sa bouche. Elle distinguait une forme au-dessus d'elle. Elle voyait flou, ne savait pas bien de qui il s'agissait. Faiblement, elle demanda:
Qui...qui êtes-vous?

Dehors, il neigeait. De gros flacons de neige tourbillonnaient dans le ciel, avant de tomber avec grâce sur le sol, s'ajoutant ainsi à la grande étendu de neige qui parsemait déjà le parc de Poudlard. C'était surement les derniers flocons de neiges. En effet, l'hiver était presque terminé, laissant ainsi dans quelques jours sa place au printemps. La journée, les élèves de premières et deuxièmes années profitaient des derniers jours d'hiver, afin de faire quelques batailles de neiges supplémentaires, ou terminer leur bonhomme de neige commencer la veille. Les autres années, ayant trop de devoirs en cette période de l'année, regardaient avec envie les petits qui s'amusaient au dehors par les fenêtres de la bibliothèque ou de leur salle commune. En ce mois de Février, il était à présent impossible de patiner sur la glace, étant donné que cette dernière devenait de plus en plus fragile et fine. On pouvait déjà observer quelques fissures, indiquant ainsi que la glace allait bientôt disparaître. Quelques petits bourgeons naissaient sur les plus petites branches des pommiers, et des touffes de mauvaises herbes poussaient aux pieds des arbres. La forêt interdite, dont tous les arbres gardaient en chaque période de l'année ces feuilles, paraissait calme depuis la plus haute fenêtre d'un des dortoirs de la salle commune des Gryffondors.

Un jeune homme, allongé sur son lit, contemplait le paysage. Les rideaux de son lit à baldaquin étaient tous tirés, mais ce jeune homme avait volontairement laissé un petit espace qui pouvait lui permettre d'admirer le parc enneigé du château. Un rayon de lune filtrait par la fenêtre, éclairant ainsi un insigne où était représenté un lion aux couleurs rouge et or. Un P y avait était gravé. A côté, une baguette magique était posée, et le jeune homme se surprit à la contempler pendent quelques instants, songeant au jour où elle était entrée en sa possession. Il esquissa un sourire, avant de se retourner, et ferma les yeux. Ses trois autres compagnons de dortoir dormaient à poing à fermer, l'un rêvant qu'il était devenu champion du monde de Quidditch, et un autre ronflait bruyamment, empêchant David de dormir, ce qui commençait légèrement à l’agacer. David était un jeune homme âgé de dix sept ans. A son entrée à Poudlard, le Choixpeau l'avait envoyé à Gryffondor, tout comme son père. Sa mère, quand à elle, avait été envoyée à Serdaigle. D'ailleurs, David avait hérité de son intelligence. En effet, il avait un niveau plutôt correct, qui devait tourner entre Effort Exceptionnel et Optimal. Pourtant, il ne consacrait pas la majeur parti de son temps à étudier. Il préfère passer du temps avec ses amis, et faire quelques expéditions nocturnes. A présent Préfet depuis sa cinquième année, il s'est trouvé un nouveau hobbies: sanctionner tous les élèves prit en fautes, même des Gryffondors.

Ne trouvant plus la patience de tenter de s'endormir avec les ronflements de son camarade, David décida de se lever. Il se dirigea vers son armoire, et choisit des vêtements sombres: un jean d'un bleu assez sombre, un pull tricoté maison, des baskets noirs ainsi qu'une cape de sorcier, avec une capuche, qui traînait par terre. L'ensemble allait plutôt bien avec ses cheveux bruns et ses yeux couleurs noisette. Le jeune homme lança un regard de reproche à son camarade derrière ses rideaux en soie rouge de son lit à baldaquin, avant de quitter silencieusement le dortoir, prenant le soin d'emporter son insigne de Préfet et sa baguette magique qu'il rangea dans la poche arrière de son jean. Descendent les escaliers en colimaçon qui menait à la pièce commune des Gryffondors, David balaya la pièce du regard, au cas où une quelconque personne s'y trouvait. Le Préfet préférait se faire discret, ce qui serait impossible si des élèves étaient encore présents dans la salle. Heureusement pour lui, la salle commune était déserte. David passa prêt du grand canapé rouge qui se trouvait en face de la cheminée, dont aucune flamme ne s'échappait de l'âtre. C'est alors qu'il entendu des ricanements provenant de la salle de bain. Fronçant les sourcils, David entra. Une bande de garçons rigolait aux éclats, menaçant de réveiller tout le château. Le jeune homme reconnut l'un d'entre eux, qui était le "chef" de cette bande complètement ridicule.

- " Qu'est-ce que tu fais là Bolton ? " Demanda David d'une voix froide, tranchante et autoritaire.

David arqua un sourcil. Tous arrêtèrent de rire, se rendent compte de sa présence. Bolton afficha un sourire narquois, s'approchant lentement de lui.

- " Hoo ! On était juste en train d'emmerder Strak ! La pauvre... Elle avait les larmes aux yeux quand elle a quitté la pièce... Mais... " Dit Bolton qui afficha un air satisfait. " Il me semble que c'est ta petite amie Corner ! "

" Je retire 20 points à Gryffondor ! A présent retournez TOUS dans votre dortoir ! " Ordonna David d'un air menaçant en pointant sa baguette magique sur Bolton.

Vaincu, la bande à Bolton retourna dans leur lit, et David s'empressa de quitter la salle commune. Le jeune homme désirait à tout pris retrouver Malva. Cette situation ne pouvait plus durer. Les deux Gryffondors devaient à tout prit mettre les choses au clair. David ne savait même pas quoi penser, s'il devait ou nom aimer Malva. Ils avaient passés tous d'eux d'excellant moment ensemble, mais pendent la longue absence de la jeune fille, David avait douté de ses sentiments envers elle. De plus, la veille du retour de Malva, il avait eu le malheur d'embrasser Clara. Toute l'école avait été au courent, mais plusieurs semaines s'étaient écroulés depuis ce moment, et personne ne semblait s'en souvenir, en raison des autres rumeurs qui parcouraient le château. Les seuls personnes qui semblaient s'en soucier étaient Malva, Clara et David lui même.

David prit la direction du parc, qu'il avait contemplé durant de longues minutes depuis son dortoir. Il tremblait. Dehors, il faisait extrêmement froid, et David regretta de n'avoir pas mit un pull plus chaud. Ses pieds laissaient des traces sur le sol, et David ne fit même pas attention à la direction dans laquelle il allait. Il s'en voulait tellement de ne pas avoir été plus fidèle envers Malva, ce qui avait énormément déçu cette dernière. C'est alors qu'un cri retentit vers la rive du lac, au côté d'un banc de pierre. David se précipita vers cette direction, et c'est là qu'il l'aperçu. Malva. Allongé sur le sol, haletante. Elle prononça de faibles paroles, que le jeune homme ne parvint pas à entendre.

- " Malva... " Prononça David, dont la voix tremblait légèrement.

Il s'agenouilla au près d'elle, lui releva lentement la tête vers lui, et l'embrassa amoureusement.

Hj/ Que c'est romantique ... :luuv: XD

Un silence. Pas de réponse. Rien du tout. Cette personne se moquait-elle du monde? Pire. Alors qu'elle ne voyait rien, il, car il semblait qu'il s'agissait d'une personne masculine, il osa l'embrasser! Ce n'était pourtant pas désagréable...l'haleine du jeune homme avait un goût de menthe. Tandis que son haleine, à elle, avait un goût de sang.
*Un baiser sanglant* pensa-t-elle.
Elle tenta faiblement de le repousser, mais plus elle luttait, plus l'étreinte se ressérait. Elle avait le souffle coupé. L'homme se décida enfin à la lâcher, et elle inspira une grande goulée d'air. Elle avait failli étouffer. Elle se recula vivement, sans même se relever, à tâtons dans la neige. Elle tremblait. De frustration et de froid. Une fois à une distance qu'elle jugea convenable, elle s'arrêta. Qui? Qui pouvait bien avoir osé...
Sans réfléchir un instant, elle dit:
"J'avais oublié votre...chaleur."
Elle ne savait pas pourquoi elle avait dit cela. C'était sortit tout seul, et elle se maudit elle-même. Quelle idiote! Pourquoi avoir dit cela? Sa cape...elle avait perdu sa cape. Il fallait qu'elle la retrouve, elle était littéralement frigorifiée dans sa belle robe argentée... Elle se releva lentement, calmement. Et fixa l'homme de toute sa hauteur, bien qu'elle soit légèremment plus petite que lui, les yeux dans les yeux. Il ne fallait pas qu'elle lui dise qu'elle voyait trouble, il ne fallait pas qu'elle montre cela. Elle devait trouver quelque chose d'intelligent à dire, et au plus vite. Le sang de sa lèvre coula lentement le long de son menton, en y traçant un long sillage écarlate. Sa vue s'éclaircit, se fit plus nette. Avec horreur, elle reconnut...
"David..."
Elle serra les poings, ferma les yeux, et inspira un bon coup. Elle avait envie de lui cracher toute sa haine à la figure, tout ce qu'elle avait enduré, souffert. Avec douleur, elle revit les élèves de Poudlard, le jour...le jour où...Partout c'était des quolibets, des ricanements, des moqueries. Elle se souvenait, oh oui, elle se souvenait parfaitement:
"Pouah! Stark, tu pues!" ou encore "Alors, on a perdu quelque chose?" et puis "Hé! miss la trompée! Y'a Goyle qui veux sortir avec toi !"
Au début, elle n'y avait pas crut...puis après, elle avait bien été obligée d'admettre que c'était vrai. Et parmi eux, pas un seul pour l'aider, pour la réconforter. Seulement des rires, des quolibets. Elle n'avait pas compris. Clara avait été sa meilleure amie, et en une soirée, ces deux-là avaient trouvé le moyen de transformer toute l'affection qu'elle leur portait en haine! Elle avait sombré dans la dépression et l'alcool...et ne s'en étais tirée que grâce à ses amis. Ses vrais amis, pas des copains d'un jour, qui disent que votre amitié durera toute le vie, dans le genre Clara et David!
Elle détacha son regard du préfet, dans le but de chercher sa cape. Elle mourrait de froid, et elle ne voulait pas qu'il la voie comme ça. Elle l'avisa un peu plus loin, à dix mètres d'elle, dans la neige. Sans se préoccuper de lui davantage, elle se dirigea vers sa cape, ses pieds s'enfonçant dans la neige sans un bruit. Il ne fallait pas qu'elle le regarde. Il fallait qu'elle le méprise...qu'elle le méprise...Elle avait encore la saveur de ce baiser effronté sur les lèvres. Il fallait qu'elle oublie ça, qu'elle oublie tout. Qu'elle oublie David...elle s'était jurée de le faire. Il lui avait apporté bien trop de souffrances...
Elle se pencha, ramassa sa cape, et se redressa dignement. Elle la secoua un peu pour enlever la neige qui l'encroûtait, et la passa autour de ses épaules. Même avec cela, elle grelottait. Elle avait mis la robe dans le simple but de la porter au moins une fois, mais à présent, elle se sentait parfaitement ridicule...maintenant qu'on l'avait vue avec. Elle allait repartir au château sans un mot ni un regard, mais elle s'arrêta, hésita, puis revint vers David. Maintenant qu'il était là, elle était comme...collée à lui. Froidement, elle dit:
Vous devriez retourner au château, mr Corner. Miss Granger doit vous attendre sous la couette...
Elle le dévisagea longueuement. Pourquoi? Pourquoi après...tout ce temps? Après cela, il ne s'était absolument pas préoccupé d'elle. La jeune femme était persuadée qu'il n'avait même pas remarqué le nombre de cours qu'elle avait sauté...il ne s'était pas soucié de savoir si elle allait bien! Pas même en ami ! Doucement, elle murmura:
Tu t'es trompé sur mon compte de bout en bout. Je ne suis pas une pute qu'on embrasse.
Elle sentit sa gorge se nouer à un souvenir...

~~FLASH BACH~~

"Oui, je vais le faire!"
Elle rejeta la courtepointe et sauta à bas de la couchette.
"Je vais aller trouver tout de suite le capitaine et lui commander de mettre le cap sur Astapor."
Elle se pencha sur son coffre, en releva le couvercle et s'empara du premier vêtement venu, des pantalons flottants de soie sauvage.
"Passez-moi ma ceinture à médaillons" commanda-t-elle tout en les enfilant. Elle se tourna vers lui.
"Et ma veste en..."
La phrase demeura en suspens.
Jorah l'enlaçait.
"Oh" fut tout ce qu'elle eut le loisir de dire que, l'étreignant de toutes ses forces, il l'embrassait à pleine bouche. Il sentait la sueur, le sel et le cuir, et les clous de fer de son justaucorps s'incrustèrent dans sa peau délicate. Une de ses mains lui broyait l'épaule pendant que l'autre lui dévalait le dos vers le bas des reins.
*Il ne devrait pas faire ça, je suis celle qu'il doit protéger, pas sa garce.*
Ce fut un long baiser, mais d'une longueur été fort en peine d'évaluer. Et lorsque Jorah Mormont finit par la relâcher, elle se recula vivement.
"Vous...vous n'auriez pas dû..."
Pas dû attendre si longtemps, termina-t-il à sa place. J'aurais dû vous embrasser à Qarth, à Vaes Tolorru. J'aurais dû vous embrasser dans le désert rouge, chaque nuit, chaque jour. Vous êtes faite pour les baisers, les baisers fréquents et voluptueux.
Il louchait sur sa poitrine. Elle la couvrit de ses mains, scandalisée.
"Je...C'était inconvenant. Je suis la nièce de votre seigneur."
La nièce de mon seigneur, et la plus brave, la plus suave et la plus belle des femmes que j'aie jamais vues. Malva...
"Mademoiselle Stark!"
Mademoiselle Stark, concéda-t-il, sur ma foi, il n'existe au monde aucun homme qui vous sera moitié si fidèle que moi.

~~FIN FLASH BACH~~

Sa voix la sortit de ses pensées. Elle tremblait de rage à l'idée de ce souvenir. Il lui expliqua qu'il n'y avait plus rien entre lui et Clara, etc. Elle répliqua froidement:
Ah? Très bien! Je suis forcée de te croire sur parole!
Elle sentit sa gorge se serrer. Libre à lui si il ne voulait plus de Clara, mais cela ne prouvait strictement rien. Cela ne voulait absolument pas dire qu'il l'aimait vraiment...
Elle frissona. Elle se sentait soudain très seule, dans cette grande étendue blanche...
Elle baissa les yeux et vit les gouttes de sang qu'elle avait laissées tomber dans la neige. Elle aventura sa main vers la poche de sa cape, et en sortit un petit mouchoir rose pastel, dans un coin duquel était brodé en fil d'argent les initiales "ES". "ES" n'étaient pas les initiales de Malva, qui étaient "MS". Non, "ES" étaient les initiales de sa mère, Elayne Stone, qu'elle n'avait jamais connue. Elle s'attarda un instant à la contemplation de ce mouchoir, comme elle avait l'habitude de le faire. Ce mouchoir, si simple soit-il, était la seule chose qui lui restait de sa mère, et elle le gardait précieusement avec elle, comme un talisman.
Puis elle sortit de ses pensées, et tamponna sa lèvre tuméfiée avec le petit morceau de tissu, l'imbibant de tâches rouges. Une fois cette tâche finie, elle le remit dans sa poche, comme si de rien n'était. Elle releva les yeux vers David. Dans son regard, il n'y avait plus de haine, à présent, seulement de la tristesse. Penser à sa mère la rendait toujours triste. Elle murmura doucement à son adresse:
Pourquoi? Pourquoi ne m'avoir rien dit? Après tout ce temps...ce n'est pas non seulement notre couple que tu as brisé, David...c'est notre amitié...
Elle sentit sa gorge se nouer
Tu me prends donc à ce point pour une idiote? Qu'est-ce que j'ai fait pour te déplaire? Je suis si moche que ça?
Ses lèvres tremblaient. Les larmes aux yeux, en secouant la tête en signe de négation, elle redit avec beaucoup plus d'insistance:
Je ne suis pas qu'une pute qu'on embrasse!
Malheureusement pour elle, cela la ramena à un autre mauvais souvenir...

~~FLASH BACH~~

La tour foudroyée le fut encore davantage. A eux deux, ils la fabriquèrent bien longue et, agenouillés côte à côte, la firent rouler doucement et, après qu'ils l'eurent redressée, Malva plongea ses doigts dans le faîte pour y prélever une bonne poignée de neige et la balança à la figure de Littlefinger. Il poussa un glapissement quand la neige lui dégoulina dans le col.
Voilà qui n'a rien de chevaleresque, madame.
"Pas plus que de m'avoir amenée ici, quand vous aviez juré de me ramener chez moi."
Elle eut une seconde de stupeur. Où donc avait-elle puisé l'audace de lui parler si carrément?
*Dans Winterfell, sans aucun doute...*
La physionomie de Petyr prit une expression sérieuse
Oui, je vous ai trompée sur ce point..., et sur un autre aussi.
Elle sentit son ventre se crisper
"Quel autre?"
Je vous ai dit que rien ne saurait me faire plus de plaisir que de vous aider, pour votre château. Je crains que ce ne fut un mensonge supplémentaire. Il est quelque chose qui me ferait davantage plaisir.
Il se rapprocha
Ceci.
Elle tenta de se reculer, mais il l'attira contre lui et, brusquement, voilà qu'il l'embrassait. Faiblement, elle essaya de se dégager, mais sans autre résultat que de resserrer l'étreinte. Il avait la bouche plaquée contre la sienne et avalait ses protestations. Il avait un goût de fraise. Détournant vivement la tête, elle se déroba.
"Que faites-vous là?"
Petyr rajusta son manteau.
J'embrasse une vierge de neige.
"C'est elle que vous êtes censé embrasser. Dame votre épouse."
Je n'y manque pas. Lysa n'a pas à se plaindre.
Il sourit
Que ne pouvez-vous vous contempler vous-même, madame. Vous êtes si belle...Vous êtes encroutée de neige comme un ourson, mais vous avez le teint vermeil, et vous pouvez à peine respirer. Cela fait longtemps que vous êtes dehors? Vous devez mourir de froid. Laissez-moi vous réchauffer, Malva. Retirez ces gants, donnez-moi vos mains.
"Non. Vous n'auriez pas dû m'embrasser. Je pourrais être votre propre fille..."
Auriez pu. Mais vous ne l'êtes pas, si? Vous êtes la fille de Benjen Stark et d'Elayne. Mais vous me semblez encore plus belle que ne l'était votre mère au même âge.

~~FIN FLASH BACH~~

Elle le fixa silencieuseemnt lorsqu'il lui dit que c'était la vérité, qu'il n'y avait plus rien entre lui et Clara. Calmement, peut-être même trop, elle répondit d'un ton indifférent:
Oh, mais tu fais ce que tu veux! Ce qui se passe entre toi et Clara n'est absolument pas mon affaire!
Elle le regarda dans ses supebes yeux noisette. Un tel regard la troublait. Elle sentait son coeur danser la samba dans sa poitrine. Un instant elle eut envie de se jeter dans ses bras, de l'embrasser, de lui dire que tout étais oublié, qu'ils allaient pouvoir repartir à zéro...Mais il ne fallait pas. Depuis le début il lui avait menti, alors pourquoi ne le ferait-il pas en cet fois?
Elle devait arrêter de le regarder dans les yeux. Si elle continuait, elle sentait qu'elle allait finir par craquer...
Elle s'assit sur le banc, et l'invita d'un geste à en faire de même. Ainsi, elle ne serait plus obligée de le regarder...enfin, elle l'espérait. Elle l'écouta attentivement, silencieusement, sans le couper. Certes...ça avait du être difficile pour lui. Mais elle avait quand même trouver le temps de lui écrire trois lettres non? Il n'était pas resté totalement sans nouvelles...et elle avait fait tout ce qu'elle avait pu. Il croyait peut-être qu'elle avait eu le choix? Qu'elle avait voulu partir comme ça, sans nouvelles? Ce qu'elle comprenait le moins, c'était qu'il avait tenu trois mois, et que le lendemain de son retour, il fallait qu'il craque! Elle y eut un silence. Elle comprit qu'il attendait qu'elle réponde. Elle réfléchit. Il s'était foutu de savoir comment elle allait avant, alors qu'est-ce que ça lui ferait maintenant? Elle dit d'un ton las:
"Je n'ai rien à te dire. Tu te fout de moi, tu te fiche de ma vie, que veux-tu que je fasse?"
Tout en parlant, elle prenait le soin de regarder droit devant elle. Elle lui jeta un petit coup d'oeil en coin, et remarqua qu'il grelottait. De froid, sûrement. C'est vrai que c'était une nuit glaciale. Elle soupira, et enlevant sa cape, elle la lui tendit.
*C'est parce qu'il fait pitié, rien de plus...rien de plus...ce n'est pas de la gentillesse, et encore moins de l'amour...ce n'est pas de l'amour...*
Ses pensées ne la convaincaient pas trop. Elle croisa son regard. Ce superbe regard. Elle murmura d'une voix presque suppliante:
Ne me regarde pas comme ça...je t'en prie...

Le sang de sa lèvre recommença à couler. Elle poussa un soupir. Elle ne voulait pas l'essuyer de nouveau avec son mouchoir...si stupide que ça puisse paraître, il était bien trop précieux à ses yeux pour cela...Elle essuya donc le sang d'un revers de la main droite, en y laissant une traînée écarlate. Cela la fit repenser à son rêve, à Sansa...elle était troublée. Cette dernière était censée épouser Joffrey, mais si ce dernier la traitait comme ça...De toute façon, elle avait toujours détesté Joffrey. Elle secoua la tête. Non, il ne fallait plus penser à ça. Un rêve...ce n'était qu'un rêve. Sansa était morte et Joffrey...Joffrey...Oh! Et puis, elle ne voulait pas penser à Joffrey. Qu'il aille donc au diable!
David lui dit qu'il ne se foutait pas de sa vie. Elle sentit sa gorge se nouer. Elle répondit du ton le plus froid qu'elle pouvait:
Ah, parfait...tu dois donc savoir ce que j'ai fait après vos petits ébats amoureux à toi et Clara, non?
Sa voix tremblait. D'ailleurs tout son corps tremblait. Elle se sentait tellement stupide! Il faisait tellement froid, et s'habiller dans cette robe argentée si fine...qu'est-ce qui lui avait prit? Et puis lui, il...il lui rendait sa cape! Cela prouvait qu'il n'en avait vraiment rien à foutre! Elle allait répliquer quelque chose de cinglant, mais se dit qu'au fond, elle aussi en avait besoin. Elle se contenta donc d'un regard courroucé tandis qu'elle s'en drapait les épaules. Par instinct, elle plongea la main dans sa poche, et en retira le mouchoir. Elle n'essuya pas sa lèvre avec, elle se contenta de le regarder, comme pour y voir au travers le visage de sa mère...Peine perdue. Elle ne voyait qu'un tissu délicat rose pastel, ainsi que les initiales argentées "ES". Elle leva les yeux émeraudes vers le ciel, et implora silencieuseemnt les étoiles.
*Maman...Tu sais tout...Aide-moi, je t'en prie...Tu sais dans quelle situation je me trouve, tu sais que j'ai promis, tu sais tout ça. Qu'est-ce qu'il faut que je fasse? Qu'est-ce que tu aurais fait, à ma place?*
Elle serra le mouchoir dans sa main, puis le rangea dans sa poche. Elle avait parfaitement entendu: il lui avait demandé si elle l'aimait encore. Elle fit semblant de rajuster sa robe, histoire de trouver quelque chose d'intelligent à dire.
*Je ne peux pas...j'ai promis. Je ne peux pas! Oh Ned, Ned, pourquoi?*



Elle trébucha. Se releva. Trébucha encore. Elle s'empêtrait dans sa robe de chambre. Elle n'avait qu'une idée en tête: suivre Nymeria. Suivre Nymé. Partir avec elle. Elle sentit soudain une main épaisse se poser sur son épaule. Elle se retourna vivement, et vit un éclair d'acier jaillir dans sa direction. Elle ferma les yeux. C'était fini. Sa petite vie d'enfant s'arrêtait là, sous le poignard d'un homme terrifiant, dont la moitié du visage était affreusement brûlée. Puis elle entendit un grognement féroce. Elle sentit la main lacher son épaule. Elle ouvrit les yeux. Nymeria avait sauté sur l'homme, et lui avait arraché la tête des épaules d'un coup de crocs sauvage. Puis, la gueule pleine de sang, sa louve blanche revint vers elle. Elle courrurent ensemble, le plus loin possible de la maison, de Winterfell...Elle entendait des cris, des hurlements. Partout c'était peur et cris et pillage et sang, et feu et mort. Partout. Elle entendait des voix l'appeller dans son dos. Amis? Ennememis? Elle n'osait pas se retourner.
*Si je regarde en arrière, c'en est fait de moi.*
Elle courrut de plus belle. La neige était rougie par l'écarlate du sang, l'écarlate de la trahison. Elle se souvint.
*Trois trahisons dans ta vie: une pour l'or, une pour le sang, une pour l'amour.*
Et celle du sang se produisait en ce moment même...Elle ne quittait pas sa louve des yeux. Elle savait que le seul moyen de survivre, c'était de la suivre...de lui faire confiance...de ne pas poser de questions. Pas pour l'instant. Elle vit un homme plein de sang se traîner vers le puits pour s'abreuver, puis mourir avant de l'atteindre. Elle passa à côté d'un cadavre, dont elle ne put distinguer le visage, tellement celui-ci avait été labouré par les coups. Suivre Nymeria. Suivre Nymé. Toujours. Dans un coin, un homme. Un homme qu'elle connaissait trop bien pour pouvoir partir sans le voir. Un homme qu'elle avait adopté pour père. Elle se précipita vers lui.
Mon oncle!
Lord Eddard Stark était mourant. Une lance était fichée dans son flanc, et ses cheveux étaient englués de sang coagulé. Il était blafard. La petite fille se précipita pour enlever la lance qui était fichée dans son flanc, mais son oncle l'arrêta faiblement.
Non, ma douce, il...il est trop tard pour moi. Viens, Malva...Viens t'asseoir près de moi...il...il faut que je te parle.
Elle était trop boulversée pour ne pas désobéïr. Elle s'assit doucement près de son oncle. Gentiment, de sa petite main d'enfant, elle dégagea les mèches noires qui étaient collées au front de Ned Stark. Celui-ci leva sa main, et caressa doucement la joue de sa nièce. Il avait la main chaude et douce. Elle déglutit, en sentant les larmes couler sans retenues le long de ses joues.
Malva...ma tendre, ma jolie Malva...C'est fini. Cat, Robb, Jon, Sansa, Arya, Bran, Rickon et moi. Tous. Tous...sauf toi. Tu es la dernière survivante.
Elle allait répliquer que lui aussi était en vie, mais il la coupa
Non, ma belle...non. Je vais mourir. Tu es la dernière Stark. Tu hériteras de Winterfell, de tous ses biens. Mais promets-moi une chose, ma douce: promets-moi que tu conserveras l'honneur des Stark. Que tout le monde en te voyant se rappelle qui est cette famille et la respecte. Promets-moi que tu seras forte, courageuse. Promets-moi...
Malva prit la main de son oncle et la serra dans la sienne. Celle de Ned était bien plus grande, mais ça ne faisait rien. Elle n'avait que cinq ans, mais elle savait le fardeau que c'était, tout ce que ça signifiait, la charge qui lui était remise. Les larmes aux yeux, elle lui dit douceemnt:
Je te le promets Ned...Je te le promets...
Celui-ci fouila dans sa poche, et en tira un poignard superbe, en acier valyrien. Celui qu'il avait toujours avec lui. D'une valeur inestimable, aux yeux de la petite fille. Il le lui tendit, garde en avant. Elle le prit, et il murmura à son adresse:
L'Hiver vient.
L'Hiver vient...la devise des Stark. Jamais, non jamais elle ne l'oublierait. Elle rangea le poignard dans sa ceinture, et répondit en acquiescant solennelleement:
L'Hiver vient.
Aux yeux du monde, cela ne signifiait rien, mais à ses yeux à elle, cela signifiait tout. Cela cellait le pact qu'ils avaient conclu, et bien plus encore. Alors la main de son oncla la lacha et tomba doucement dans la neige, et son souffle s'arrêta. Il était mort. Malva lui ferma les yeux l'un après l'autre et lui chuchota:
Repose en paix, Eddard Stark, seigneur de Winterfell, seigneur des loups. Roi du Nord.
Et sur ce, la neige tombant plus fort que jamais, elle disparut au travers de la brume, droit vers l'horizon, sans jeter un regard en arrière.


Elle s'aperçut qu'elle était à genoux dans la neige. Elle ne se souvenait pas d'y être tombée. Elle était prise de tremblements en repensant à ça...un évèneemnt qui avait à jamais gravé sa mémoire. Elle se releva le plus dignement du monde. Elle fixa David sans ciller. Elle avait promis. Elle dit froideemnt:
Comment voudrais-tu que je te donne la vérité quand je n'ai eu que le mensonge?

Elle le regarda partir, bouche bée. Elle n'avait rien dit à ce sujet-là, pourquoi fallait-il qu'il prenne la mouche? Il croyait peut-être que c'était facile de faire des déclarations d'amour sur commande? Elle resta droite comme une pique. Que devait-elle faire? Si elle restait là, c'était foutu, et si elle le rattrapait....mais il ne fallait pas qu'elle le rattrape. Parce qu'il avait saccagé son honneur, sa promesse, et que si elle le rattrapait, ce serait pire que tout...
Elle se sentait très mal, d'un côté elle ne voulait plus le voir, et d'un autre elle voulait être avec lui. Mais il était évident qu'elle ne pourraît pas avoir les deux...Puis il jeta un coup d'oeil en arrière. Chose que Malva n'avait jamais faite.
*Si tu regardes en arrière, c'en est fait de toi.*
Elle se rendait compte à présent combien ce proverbe avait raison. Car à l'instant même où il avait lancé un regard vers elle, la jeune femme avait compris. Il testait le terrain. Mais elle ne montrerait pas de faille, jamais. Elle avait promis. Mais que voulait-il donc? Qu'est-ce qu'il attendait d'elle? Quand il lui avait demandé si elle l'aimait encore, il avait l'air d'un enfant avide d'avoir ses friandises quotidiennes...
Elle ne bougea pas, ne le rattrapa pas. Il ne fallait pas. Elle mit sa main dans sa poche et serra le mouchoir plus fort que jamais dans sa main.
*Regarde et admire, Ned...Vois comme je tiens mes promesses.*
Il était loin, à présent. Elle haussa la voix pour qu'il l'entende.
David...pourquoi tu es venu là? Tu veux me coller?
Une idée lui traversa l'esprit. Elle serra les dents et trembla de rage. D'un ton chargé de haine, elle lança:
C'est ce salopard de Lionel Bolton qui t'envoie, c'est ça?
Sans attendre de réponse, elle lui dit:
Tu peux autant me coller tout de suite, car demain, je bute ce connard.
Elle s'en fichait. Tout ce qui comptait maintenant, c'était de batttre Bolton, de lui montrer ce qu'il en coûtait de s'en prendre à sa famille. Et demain, Gryffondor ou pas, il allait payer. Tant pis si elle se faisait coller!

Elle haussa un sourcil surpris
En tout cas, tu auras été prévenu, c'est le moins qu'on puisse dire.
Tout en parlant, elle s'avança vers lui. Elle regardait droit devant elle, comptant les pas dans sa tête, les uns après les autres, comme si c'était d'une importance vitale. Il fallait...il fallait qu'elle lui demande...qu'elle lui demande quoi, au juste? Elle ne savait pas trop, mais maintenant qu'elle était sur sa lancée, elle ne s'arrêterait pas là. Tant pis si ça leur prenait toute la nuit! Elle rangea une mèche de cheveux noirs derrière une oreille légèrement en pointe, et se décida enfin à prendre la parole
Pourquoi...pourquoi est-ce que tu...tu m'as demandé si...
Elle ne poursuivit pas. Elle pensait qu'il comprendrait, et elle n'avait pas envie de finir sa phrase. Elle ne pouvait plus soutenir son superbe regard, alors elle détourna les yeux vers le lac. Une partie de la glace avait fondu et le peu qu'il en restait était nettement trop fragile. Il était évidemment trop tard pour faire du patin à glace. Avec une pensée joyeuse, elle repensa à Ely, qui lui avait fait faire ses premiers pas sur la glace...Malva était certes loin d'être une championne, mais elle se débrouillait, et elle trouvait cela plutôt amusant. Puis elle repensa au jour où, avec James, ils s'étaient amusés tout l'après-midi à faire une bataille de boules de neige. Ce jour-là, elle était revenue les cheveux tellement blanc de neige qu'un de ses amis lui avait dit, en lui lançant un coup d'oeil soupçonneux: "Tu as oublié de te rincer les cheveux avant de sortir de la douche..." Et là, elle avait éclaté de rire en comprenant qu'il prenait la neige pour du shampoing, et ce jour là ils avaient rit à n'en plus pouvoir, comme des gamins!
Malva regrettait cela. A présent, elle était devant David, et ils étaient tous les deux si droits, si solennels, si sérieux! Ils étaient vraiment adultes. Et la jeune femme, elle, aurait voulu pouvoir recommencer à zéro, le bourrer gentiment de coup de poing, lui balancer des boules de neige et à la figure, des oreillers, et qu'ils rient, qu'ils rient à en avoir le souffle coupé et les larmes aux yeux! Mais ce n'était pas possible...la situation était bien trop critique...
Elle se demandait ce qu'il pensait d'elle. Pour qui il la prenait. Tout ça, elle se le demandait. Et plus encore. En cet instant, elle aurait voulu avoir Brandon à ses côtés. Lui aurait su quoi faire. Mais il n'était pas là...sûrement parti chasser, et de toute façon, il vivait dans la forêt interdite.

Elle leva son regard vers lui et fronça légèremment les sourcils. Il avait répondu à sa question, mais d'une voix si petite qu'elle n'avait rien compris! Pourquoi cette timidité soudaine chez lui? Et avec ça, elle était bien avancée! Gentiment pour une fois, elle lui dit:
Pardon? Je...Je n'ai pas bien compris! avoua-t-elle en toute sincérité.
Elle se sentait plutôt gênée. Mais bon, elle n'était pas bouchée, mais elle n'avait pas l'ouïe surdéveloppée non plus, il ne fallait pas croire!
Elle se mordilla la lèvre inférieure, ce qui eut pour effet de l'agacer encore plus car du coup, sa lèvre recommença à saigner! Elle commençait sérieuseemnt à en avoir assez de cette lèvre ensanglantée! Elle ne savait même pas comment elle s'était débrouillée pour faire ça!
Elle passa sa langue dessus, histoire de nettoyer un peu la plaie. Le sang avait un goût âpre dans sa bouche. Puis elle releva les yeux vers le préfet. Elle avait vraiment l'impression de faire une pièce de théatre, dans laquelle elle tenait le rôle de l'idiote parfaite! Il avait frocémment dit quelque chose, mais elle n'avait strictement rien compris! Son regard tomba sur la blancheur de la neige. Elle se souvint du jour qu'ils avaient passé ensemble, elle en gardait un excellent souvenir. Mais après coup, elle avait eu un rhume spectaculaire! Elle frissona. Il faisait si froid! Elle leva les yeux vers lui, et sans réfléchir, lui dit:
Tu veux faire une bataille de boules de neige, c'est ça?
Elle aurait aimé s'enfoncer sous terre, disparaître à jamais. Pourquoi avait-elle dit ça? Quelle idiote, mais quelle idiote! Il faisait bien trop froid pour une bataille de boules de neige, ils allaient être frigorifiés, et ce n'était plus le genre de David! Elle baissa les yeux et regarda ses pieds. En rougissant jusqu'aux oreilles, elle dit précipitamment:
Désolée! Je sais à quel point je suis stupide...
Une goutte de sang tomba à ses pieds, teintant la neige immaculée d'écarlate.