Dans un bar, au beau milieu de la nuit... [PV Clara]

Jo Boardman, un jeune homme anglais aux cheveux châtain clair, était assis cette nuit là dans un bar mal famé de Londres, la tête appuyée sur les mains d'une manière accablée. Depuis qu'il était parti de de Poudlard, depuis qu'il avait abandonner ses études, il avait erré de rues en rues, sans trop savoir où ses pieds le menaient exactement.

A vrai dire, il s'ennuiait depuis qu'il avait prit cette décision, il y a quelques mois de cellà. Et à présent, il n'en pouvait plus, il ne pouvait plus marchait des heures à remémorer ses idées noires, à regretter ce qu'il avait fait. Pourtant, il faisait que se repéter sans cesse que de ruminer, de radotter ce genre de chose de servait absolument à rien. Mais il ne pouvait pas s'en empêcher.

Jo regardait son verre de whyski pur feu, le troisième de la soirée. Se plonger dans l'alcool... n'est-ce-pas un preuve d'immaturité, une solution de facilité ? Il finit par le boire d'une traite, faisant la grimace.

"Imbécile..." dit il tout haut pour lui même.

Plusieurs personnes lui manquaient beaucoup, comme Clara, sa meilleure amie... ou encore Madie, sa copine... ou peut être son ex... il ne savait pas...

La ville de Londres, réputée pour somptueuse sous l'éclairage du grand jour, n'était plus qu'un dédale de rues sinistres dans la lumière évanescente. Le soleil se couchait derrière les immeubles gris, et plus rien ne laissait croire, à cet instant, que cet amoncellement de maisons à l'allure mauvaise était cette ville même, tant flattée par les guides internationnaux. Mais le quartier le plus repoussant de Londres, celui, seul, qui était tout aussi terrible de jour que de nuit, là où les fréquentations étaient les plus douteuses, accueillait ce soir-là une invitée suprise.

Clara sortit du taxi moldu qui l'avait accompagnée jusque-là et paya l'addition, sans se soucier du fait que soixante-dix dollars pour un quart d'heure de route n'étaient pas dans les normes. Le chauffeur esquissa un sourire mauvais et repartit avec sa voiture jaune. La jeune Auror promena son regard autour d'elle. Tout n'était que rues serrées et sinistres, habritant des moldus et des sorciers confondus, tous à l'air méprisant et écoeurant. Clara frémit et resserra un peu les bords de son décolleté légèrement trop provocant pour un tel lieu.

La raison pour laquelle Clara était venue ici était très simple. Elle avait employé tous les moyens légaux possibles et imaginables pour découvrir ses véritables origines, mais n'avait rien découvert ; rien. Il lui restait deux solutions, qu'elle avait immédiatement repoussées après avoir appris qu'elle n'était qu'une Granger adoptive : soit se renseigner auprès des Mangemorts, soit payer quelqu'un pour se renseigner auprès d'eux. La jeune femme, étant Auror, se doutait bien que ses ennemis ne consentiraient jamais à répondre à ses questions. Il ne restait donc que la deuxième option, non moins passable pour Clara que la première.

La jeune Auror avait donc décidé de venir en ce quartier repoussant, où quiconque donnerait n'importe quoi pour avoir un peu d'argent à dépenser au jeu, à l'alcool ou bien à une femme. Clara prit son courage à deux mains et tourna l'angle d'une rue. Là, elle repéra immédiatement ce qui lui serait utile : un bar. Elle frémit d'horreur, puis rassembla ce qui lui restait de confiance en soi et d'assurance et entra.

Le bar était - si c'était humainement possible - encore plus écoeurant que le reste du quartier. Rires d'ivrognes, jurons, brisements de verre cassé se mêlaient pour former le pire endroit que Clara ait jamais visité de sa vie - et pourtant, Dieu sait qu'elle en avait vu bien d'autres. La jeune femme s'avança timidement, toute assurance l'ayant quittée, et resserrant un peu plus sa veste afin qu'on ne la prenne pas pour ce qu'elle n'était pas le moins du monde.

Elle jeta un regard circulaire, essayant d'éviter de regarder les ivrognes qui lui lançaient des quolibets - et les bouteilles vides lancées à travers la pièce, par la même occasion. Clara se demandait soudain ce qu'elle faisait ici, au lieu d'être assise tranquillement chez elle ou dans un bar mieux fréquenté. Mais un fusement de neurones lui rappela qu'elle était venue pour une raison précise, et qu'elle ne devait pas abandonner. En jetant un nouveau regard autour d'elle, l'ex-rouge et or remarqua une silhouette encapuchonnée, assise à une table toute seule et buvant Whisky sur Whisky, sans pour autant devenir aussi ivre que le reste des clients - si clients était le mot, car un grand nombre repartait sans payer.

Clara prit de nouveau tout son courage à deux mains. Cet homme - car, même si l'on ne voyait pas son visage, la forme musclée de son corps, bien différente de celle quasi-dénudée des femmes présentes dans la pièce, montrait qu'il en était un - semblait moins intimidant que les autres, et peut-être plus enclin à écouter la proposition de Clara. Celle-ci s'approcha de lui en se frayant un chemin parmi les clients du bar et s'assit à sa table.

- Hum, excusez-moi... j'ai une proposition à vous f...

Clara se figea soudain. Non... non, c'était impossible ! Ses yeux lui mentaient, elle refusait de croire cela. Et pourtant, lorsque l'homme avait relevé son visage vers Clara et que sa capuche était tombée, elle avait reconnu son meilleur ami, Jo Boardman.

- JO ! Qu'est-ce que... comment...? Pourquoi tu... ici... là-bas... Poudlard... études... Jo... que...?

Clara ne parvenait pas à aligner une phrase, tant cette apparition inattendue la choquait. Jo, son petit Jo adoré, qu'elle n'avait pas revu depuis des mois, et qui à présent était assis dans le bar le plus mal fréquenté de Londres, à boire du Whisky Pur Feu sans modération ! C'était impossible. C'était tout bonnement inimaginable. Clara devait être en train de rêver.

Et pourtant...

Jo relava légerement la tête pour voir la personne qui s'adressait à lui. Ces cheveux teintés d'or, ses yeux d'une couleur flamboyante, cet accoutrement quasi-parfait, parfaitement porté et mis en valeur par des formes ennivrantes... la personne qui s'était atablée en face de Jo Boardman, ce jeune homme corrompu par l'alcool et par les remorts, était ostensiblement la jeune femme la plus jolie que ces ivrognes aient vu de leur vie. La jeune fille en question était Clara Granger...

Clara Granger était la meilleure amie de Jo. Ils s'étaient rencontrés à Poudlard, leur ancienne école dans laquelle ils avaient appris à devenir de bons sorciers. Ils étaient tous les deux sortis de là avec leurs ASPIC, les examens de fin d'apprentissage, qu'ils avaient autant l'un que l'autre réussis avec succès. Les deux inséparables avaient alors prit le même chemin, celui de la justice : ils étaient devenus aurors. Mais à présent, Jo avait atteint le fond du gouffre... il avait tout abandonné, son métier, ses amis... tout...

Vous pouvez alors comprendre l'effet que cette vision provoqua chez lui. Il écarquilla tout d'abord les yeux, puis il ouvrit lentement la bouche, qui resta entrouverte un moment. C'est alors qu'il essaya de parler.

"Clara... mais... qu'est ce que..."

Jo ne comprenait pas comment une jeune auror réputée, autant pour son efficacité que pour sa beauté, pouvait venir se perdre dans ce bar là. Mais une supposition traversa l'esprit de Jo : Clara devait aussi se demander la même chose envers lui. Surtout que le jeune homme était parti sans crier gard. Il était parti sans prévenir personne...

"Pourquoi toi... toi tu es ici ?"

Il baissa totalement son capuchon.

Clara regarda Jo un instant et papillota des cils. Ce geste seul, chez la jeune femme, était signe avant-coureur d'une petite séance de drague ; mais, accompagné de lèvres frémissantes, il montrait l'état d'extrême nervosité dans lequel elle se trouvait. Et, alors qu'elle était assise dans le bar le plus piteux de Londres, devant son meilleur ami qu'elle n'avait pas vu depuis des mois, la solution était évidemment la deuxième : le coin des lèvres de Clara frémit, et elle papillota des cils un instant. Elle regardait son Jo, divers sentiments lui montant à la tête - des sentiments tels que la colère, le dégoût, la pitié, et tout de même, l'amitié.

Clara avait été profondément vexée d'apprendre que Jo était parti sans prévenir personne - sans meme lui dire un mot à elle, sa meilleure amie depuis tant d'années. Et à présent qu'elle le revoyait, c'était pour le retrouver dans un pire état encore que celui où elle l'avait quitté - car déja il n'allait pas très bien à ce moment-là -, entouré d'alcool. Clara avait presque de la compassion à le voir ainsi.

Mais soudain, elle croisa son regard. Un regard profond, pénétrant - un regard gentil, généreux. Une foule de souvenirs et de flash-back [et non pas des anachronismes ^^] assaillirent son esprit. Alors, Clara eut si honte d'avoir regardé Jo avce des yeux écoeurés qu'elle se serait bien cachée sous la table. Son Jo... l'une des personnes qui lui étaient les plus chères au monde, le jeune homme qui l'avait fait sourire tous les jours du temps où ils traînaient tout le temps ensemble. Et en cet instant, seule l'amitié, les sentiments profonds qu'elle portait pour Jo jaillirent d'elle, et elle se jeta sur lui pour le serrer dans ses bras, si fort que, malgré la force quasi-inoffensive de ses bras dénués de muscles, elle faillit létrangler.

- Oh, Jo ! Mon petit Jo, mon poulet, mon nugget à sa caille dorée, tu m'as tant manqué ! Peu importe ce que tu fais ici, ce que je fais ici, l'essentiel c'est que je t'ai enfin retrouvé, et tu es là, tu es bien vivant, et je vais te sortir de la misère, je te le promets mon chéri...

Clara l'embrassa sur la joue. Le bar étant assez petit, le débordement d'affection de la jeune Auror ne passa pas inaperçu, et tout le monde se tut - mis à part les ivrognes qui ne comprenaient rien à la situation. Tous les clients devaient se demander ce qui se passait, pourquoi une jeune femme comme Clara se mettait à faire des mamours à cet homme qui ressemblait tant aux autres clients en cet instant. Mais Clara n'en avait rien à faire. Elle se rendait compte enfin combien Jo lui avait manqué...

Alors que la joie de leur coeur se fructifiait par ces étreintes amicales, Jo se rendit compte d'un petit détail, lequel le fit changer d'expression instantanement : il avait honte de lui-même. Il s'écarta légerement de Clara, regarda l'environnement autour d'eux, puis elle, si belle, si resplendissante, si rayonnante...

"Non..."

C'est alors qu'il fit une autre chose honteuse, il s'enfuit lâchement. Le jeune homme manqua de renverser la table souillé par la crasse dans son geste. Il courut vers la porte grinçante, les bras projettés en avant afin de pouvoir sortir le plus vite possible, afin de ne plus voir Clara, qui évoquait chez lui les souvenirs du passé.

Il ne restait plus que quelques pas pour que Jo accède à la sortie, mais soudain, ses jambes ne répondirent plus...

Clara resta bouche bée. Quelle mouche avait piqué Jo ? À présent, même les ivrognes les regardaient. Le barman, quant à lui, continuait d'essuyer machinalement un verre crasseux avec un chiffon crasseux, et fixait son regard sur la jeune femme qui restait là sans rien faire. Alors que Jo s'apprêtait à atteindre la porte, Clara se leva. Elle jeta sa veste par terre, car elle la gênait. Peu lui importaient à présent les regards libidineux des clients du bar. Une seule chose comptait pour elle.

La jeune Auror s'avança d'un pas rapide et rattrappa Jo par le bras. Ses yeux pétillaient à la fois de colère, de déception et de sentiments amicaux. Elle fixa son regard d'émeraude dans celui, vert également, de son ami, et l'aborda d'un ton à la fois ferme et décidé.

- Non, Jo. Ca ne se passera pas comme ça. C'est trop facile. Tu vas revenir ici, et tu vas m'expliquer tout maintenant. Pourquoi tu as laissé tomber ton métier et tes amis du jour au lendemain, pourquoi tu es parti sans donner de nouvelles alors qu'on venait juste d'éliminer ta mère une fois pour toutes ; pourquoi tu me fuis, pourquoi tu me laisses m'inquiéter pour toi, et surtout : POURQUOI TU CHERCHES ENCORE À T'ENFUIR ? Allez, viens avec moi tout de suite.

Clara tira Jo par le bras et le ramena à la table où ils étaient installés quelques instants auparavant. S'il n'avait pas été évident que l'âge de la jeune femme tournait autour de la vingtaine, les clients du bar auraient sans doute cru qu'elle était la mère ou la grande soeur de Jo, et qu'elle lui faisait la morale. Clara savait très bien que le jeune homme détestait cela, mais elle s'en fichait royalement. Elle ne voulait pas que leur amitié si bien construite s'écroule maintenant, entraînant dans sa chute le moral de Clara et l'avenir de Jo.

- Alors ?

Jo fut bien forcé de suivre Clara. Il était reconnaissait qu'elle eut osé lui parler ainsi. Le jeune homme se rassit à la même place qu'il venait de quitter. A présent, il falait passer aux avoeux. Il fallait que Jo raconte enfin tout...

"Bon..."

Clara attendait ostensiblement [^^] que Jo ouvre son coeur, elle brûlait de savoir ce qui avait pû le pousser à partir sans lui en parler.

"Mon père s'est suicidé. Et pour moi, de l'apprendre a été la goutte qui a fait déborder le vase. Après tout ce qui s'était passé dans ma vie, tous ces échecs, toutes ces déceptions, tous ces malheures, j'ai pas pu supporter. Alors je me suis mis à réfléchir à ma vie. Je me suis rendu compte que plus rien ne me retenait à Poudlard. Madie ne voulait plus de moi... et toi... toi et moi..."

Jo inspira avant de reprendre :

"Notre amitier commençait à se dégrader. C'est pour ça que j'ai décidé de partir, pour revenir un jour... Mais les choses ne se sont pas passées comme je l'avais prévu."

Bizarrement, Jo n'était pas au bord des larmes. Ses dernières semaines avaient été si ardues qu'il était transformé, endurci.

"J'ai commecé à déconner, à boire, à fumer toutes sortes d'herbes nocives. Je me persuadais à chaque cigarette, à chaque verre, que c'était la dernière ou le dernier. Mais j'ai commencé peu à peu à devenir dépendant à ces deux substances... J'étais sans cesse bourré, sans cesse chouté... c'est alors qu'ont commencé les cauchemars..."

Un éclair térrifiant se fit voir en une fraction de seconde dans les yeux de Jo.

"Des cauchemars que je suis dans l'imcapacité de narrer, tout simplement parce que ils s'éffacent de ma mémoir le matin venu. Mais pourtant, je peux affirmer que se sont mes cauchemars les plus terribles..."

Jo prévoyait que cette discution allait duer quelques temps...

Clara regarda Jo un instant. Quoi qu'il puisse dire, et même s'il se trouvait peut-être plus cool avec une cigarette entre les doigts et une bouteille d'alcool dans la main, Clara, elle, ne pouvait pas l'imaginer en train de fumer et de boire. Ca ne lui allait pas. Il avait toujours été autre que ce qu'il était là, dans ce bar, tandis que ses yeux soulignés de cernes violettes évitaient le regard de la jeune femme. Il avait maigri, même si ses muscles n'avaient pas disparu. Son visage était crispé, constamment anxieux. Clara frémit.

Peu à peu, voyant qu'il n'y avait plus rien d'intéressant à regarder et à entendre, les clients du bar et leur serveur écoeurant avaient détourné les yeux des deux intrus. Clara se sentait déja mieux. Jo en était arrivé à lui parler de cauchemars qui le hantaient mais dont il ne se souvenait que de leur horribilité. Le regard de la jeune femme s'adoucit un peu. Malheureusement, elle ne connaissait que trop bien le mot "cauchemar", ainsi que son sens terrifiant. Elle savait ce que Jo devait endurer.

Clara prit une main du jeune homme dans les siennes, chaudes, réconfortantes et exemptes de toute odeur d'alcool ou de tabac. Elle se perdit un instant dans ses pensées, regardant la table crasseuse sous ses yeux.

- Alors comme ça... tu n'as plus de parents, commença-t-elle avec l'air de parler plutôt pour elle-même que pour son ami. J'ai peut-être de la chance, finalement... oui... j'ai peut-etre une chance pharaonique [^^] d'avoir au moins des parents adoptifs. Alors que certains, comme toi, comme Harry... n'ont même pas cette veine que j'ai et dont je me plains tant.

Clara releva les yeux vers Jo. D'un côté, elle aurait peut-être préféré apprendre que ses vrais parents étaient morts. Cela lui aurait épargné de chercher, vainement et durant des heures, des informations quelconques sur ses origines.

- Tu vas venir avec moi. Je vais te ramener au chateau, meme si tu as fini tes études. Les directrices accepteront surement que tu dormes là-bas le temps de trouver un logement. Je t'aurais bien accueilli chez moi, mais... ça ne va pas trop en ce moment avec mes par... enfin mes tuteurs. Mais je vais te prendre en main, tu vas sortir de ce trou dans lequel tu es tombé, et tu vas arrêter le tabac ainsi que l'alcool ! dit-elle en appuyant fortement sur les derniers mots. Allez, viens. ON y va.

Elle le prit par le bras et le tira vers la sortie. À nouveau, des regards hasardeux se tournèrent vers eux.

Jo se leva, entraîné par Clara qui était bien décidée à le sortir de cet endroit sordide. Le jeune homme sentit cette odeur délicieuse qui s'émanait de la cheveulure soyeuse de Clara, ce qui évoqua en lui un souvenir lointain...

*Début du Flash-Back*

Jo et Clara, les deux meilleurs amis du monde, roulaient côte à côte dans l'herbe fraîche de ce mois de d'Octobre, dans le parc de Poudlard. Ils venaient tout juste d'avoir quinze ans, et ils venaient à peine de rentrer en cinquième année. N'importe qui les aurait vu ce moment là aurait jugé que rien ne pouvait les séparer. Leur complicité était si ostensiblement remarquable [???] que rien au monde ne semblait pouvoir la briser.

Ils arrêtèrent de rouler. Leur robe de sorcier était entierement devenue verte. Ils éclatèrent de rire.

- Oh, il faut aller au cours d'histoire de la magie..., se plaignait Jo en faisant la tête.

- Pourquoi faire ? dit Clara avec le même sourire.

C'est alors à ce moment là que Jo s'était précipité sur Clara qui bascula à la renverse. Dans ce mouvement, le jeune homme huma l'odeur la plus délicieuse qu'il huma de sa vie...

*Fin du Flash-Back*

Jo se secoua la tête. Ce n'était pas qu'il voulait chasser ce souvenir de son ésprit, mais ce n'était pas le moment de rêvasser. Il fallait qu'il se reprenne en main, qu'il sorte de ce gouffre dans lequel il tombait en chute libre depuis les derniers mois.

Clara entraîna Jo au-dehors. La nuit était à présent plus noire que jamais, dans les rues sombres et inquiétantes de ce quartier malsain. Des clochards, des ivrognes riant à gorge déployée, des gens bizarres, des p'tits mongos les regardaient passer, de leurs yeux luisants dans l'obscurité. Clara frémit. Tous ces regards, pour la plupart simplement convoitants, pour d'autres également libidineux, commençaient à l'oppresser. Elle avait l'impression que, d'un moment à l'autre, un de ces hommes allait leur sauter dessus à tous les deux. La jeune Auror pressa le pas. Elle avait oublié sa main sur celle de Jo, mais ne s'en était même pas rendue compte.

Clara héla le Magicobus, sachant très bien qu'où qu'il se trouve, le chauffeur l'entendrait. Peu lui importait que les moldus présents puissent le voir. De toute façon, qui irait croire, si ces moldus allaient cafarder, ce que disait un ivrogne ou un clochard à moitié fou ?

Un immense soulagement s'empara de Clara lorsque le bus arriva, dans un crissement de freins inquiétant. La jeune femme tira son ami par la main et l'entraîna vers le car. Elle se figea soudain, à mi-chemin entre le trottoir et l'autobus. Sa main serrait à présent celle de Jo. Et les souvenirs montaient et se dispersaient devant elle, comme si elle les revivait...

FLASH-BACK

Le professeur regarda les élèves d'un air sévère. Il semblait au bord de la crise de rage - ou de larmes.

- Qui a fait ça ?

Les Gryffondor se regardèrent entre eux. Ils étaient en cours de d'arithmancie, et s'ennuiaient depuis un bon moment à ne rien faire. Ils étaient si passifs que l'idée ne leur serait même pas passée par la tête de lancer un sortilège de Furonculose au professeur. Mais alors, qui avait fait ça ? Et pourquoi la personne ne se dénonçait-elle pas ?

- QUI a fait ça ? répéta le professeur.

Ses mains tremblaient, et des gouttes de sueur perlaient à son front. Sa voix était aigue, alors qu'habituellement elle ne passait pas le stade de la monotonie. QUI pouvait bien l'avoir mis dans cet état, lui qui était si impassible ? Les élèves s'entre-regardèrent de nouveau. Deux ou trois élèves assis au fond connaissaient parfaitement le coupable - ou plutôt, en ce cas précis, les coupables. Mais les Gryffondor n'étaient pas des cafteurs.

- JE RÉPÈTE : QUI--A--FAIT--CA ?

Le professeur semblait réellement prêt à faire un crise d'hystérie. Ses mains tremblantes, sa transpiration malodorante, cet air désespéré, ces yeux remplis de larmes de rage, et qui plus est, ces furoncles propagés par le sortilège qui poussaient sur toutes les parties de son corps - tout ça le rendait si ridicule, que Jo et Clara ne se retinrent plus et éclatèrent de rire.

- GRANGER ! BOARDMAN !

Les deux jeunes gens riaient à gorge déployée. Ils étaient pris de ce fou rire irrévocable, intenable, qui se propageait à présent à travers toute la classe.

- Oui, M'sieur ? demanda Jo, l'air insolent. Quelque chose ne va pas ? Vous ne pensez tout de même pas que c'est nous qui...

- VOS PARENTS SERONT AU COURANT !!! JE VOUS LE DIS, VOUS ALLEZ EN SOUFFRIR !

- Pour ce qu'en dira ma mère... glissa Jo à Clara en pouffant.

Clara lui répondit par un sourire. Elle avait les larmes aux yeux, tant elle riait. Mais son rire s'était légèrement crispé à l'évocation de parents. Elle fit un clin d'oeil à Jo.

- Monsieuuuur ? demanda-t-elle en papillotant des cils. Vous pensez bien que Jo et moi ne sommes pas responsables de votre crise de furoncles, n'est-ce pas ? Vous imaginez bien que jamais je ne serais capable de vous faire ça, à VOUS... ajouta-t-elle en caressant ses propres cheveux d'un air charmeur.

- CHEZ LA DIRECTRICE ! TOUT DE SUITE !

FIN DU FLASH-BACK

Clara regarda Jo. Des larmes étaient montées à ses yeux verts-bleutés, mais cet accès de nostalgie était caché par l'obscurité.

- Hum... je vous aime bien, tous les deux, mais on ne va pas y passer la nuit, hein ? Allez, montez...

C'était le chauffeur du Magicobus qui venait de parler, en claquant la langue d'un air impatient. Clara acquiesca d'un hochement de tête et monta, essuyant ses yeux baignés de larmes. Elle jeta, en biais, un petit regard bourré d'affection contenue à son ami, qui montait à son tour.

Jo laissa Clara monter dans le Magicobus avant de le faire lui-même. Il regarda Stan, le jeune homme aux boutons, qui affichait un grand sourire en les voyant.

"Ca faisait longtemps que je ne vous avez pas vu tous les deux... Qu'est ce que vous devenez ?"

Suelement, ni Clara, ni Jo n'avait envie de parler de ce qu'ils devenaient. Et Stan s'en rendit vite compte quand il vit leur air. Et puis, n'importe qui aurait vu l'état dans lequel Jo était aurait jugé que ce n'était pas vraiment la grande forme !

Clara et Jo avancèrent donc dans le bus, jusqu'à une couchette unique sur laquelle les deux s'assirent. Leurs regards se croisèrent et ils se prirent dans les bras.

- Oh Clara... tu m'as tellement manqué...

Clara jeta un regard noir à Stan. Pourquoi devait-il toujours poser des questions stupides au mauvais moment ? La jeune femme ne prit même pas la peine de répondre, et Jo et elle se dirigèrent vers une couchette sur laquelle ils s'assirent. Ils se regardèrent un instant, puis se jetèrent dans les bras l'un de l'autre. Des larmes coulèrent sur les joues de Clara, et elle serra si fort son ami contre elle que s'il n'avait pas eu une montagne de muscles bien développés, elle l'aurait probablement étouffé.

Citation :: - Oh Clara... tu m'as tellement manqué...

Clara redoubla de larmes, sous les regards émus et attendris de la moitié des clients du Magicobus. Stan regardait ses pieds d'un air embarrassé, et Clara aurait juré avoir entendu le chauffeur dire "excusez-moi, j'ai une poussière dans l'oeil". Mais les plus émus étaient sans aucun doute les deux Aurors, s'étreignant l'un l'autre, s'embrassant sur la joue de temps en temps.

- Toi aussi, tu m'as manqué, imbécile... dit Clara en riant entre ses larmes.

Tout le monde les regardait tandis que le Magicobus démarrait au quart de tour, mais Clara s'en fichait royalement. Qu'importaient toutes ces banalités qu'étaient la honte et la pudeur ? Elle avait retrouvé son Jochounet, son méga bordel, son meilleur ami et compagnon de tous ses délires.

- Ne me fais plus jamais ça, ou je te jure que je résussite ta mère ! enchaîna Clara en ébouriffant les cheveux de Jo avec tendresse.

Jo fit un petit sourire. Il avait envie de pleurer, mais il se retenait... A vrai dire, il se retenait depuis qu'il avait quitté Poudlard, il y a environ cinq ou six mois. Mais, comme on peut s'en douter, de retrouver sa Clara était la goutte qui fit déborder le vase. Et les larmes coulèrent, elles coulèrent en abondance. Le jeune auror n'avait cependant pas honte. Il n'avait jamais eu honte de pleurer. Certains pensent qu'un homme ne doit pas pleurer, que c'est un signe de faiblesse, mais Jo ne pensait pas comme eux.

- Clara... je... je suis vraiment désolé... mais, je ne savais plus quoi faire...

Les larmes ne cessaient de couler, c'était comme si Jo s'était retenu toute sa vie, comme si ce soir là était la première fois qu'il pleurait vraiment.

HJ : désolé, c'est pas grand chose mais c'est mieux que rien nan ? bang

Clara serra le corps musclé de Jo contre le sien, de plus en plus fort. Elle continuait à pleurer abondamment, et bientôt le jeune homme s'y mit également. Tous les clients du Magicobus ou presque avaient la goutte. En effet, que pouvait-il y avoir de plus attendrissant que deux vieux amis qui s'adoraient au-delà de tout et qui se retrouvaient ~~nun~~ à présent ? Clara recula et regarda son Jonouchet avec des yeux de biche.

- Comment je pourrais t'en vouloir ? C'est tellement bon de te retrouver... si tu savais comme tu m'as manqué... il s'est passé tant de choses depuis ton départ !

Clara sourit avec une infinie tendresse et aggrippa le bras de Jo avec douceur pour l'entraîner au fond du bus, où elle le fit asseoir à côté d'elle sur une couchette un peu à l'écart. Puis, elle lui adressa un nouveau sourire et les larmes remontèrent à ses yeux d'émeraude.

- Mon nugget...

Clara et Jo allèrent au fond du Magicobus, un peu à l'écart des autres clients qui semblaient attendris par les deux amis. Il avait enfin retrouvé sa Clara, et il songeait déjà à sortir du gouffre dans lequel il s'était enfoncé.

- Mais... Qu'est-ce-que je vais faire à présent [nun] ? Je ne suis même pas sûr d'avoir toujours mon métier... je ne suis même pas sûr que mes amis voudront me revoir après ce que je leur ai fait ? Je veux dire par là que je les ai abandonnés sans les prévenir ! Et Madie... Je n'ai aucunes nouvelles de Madie... Et puis...

Jo commencer à s'affoler en pensant à tout ça.

- Comment je vais faire pour faire mon retour dans la socièté ? Je ne peux pas... je ne peux pas...

Le jeune homme plongea sa tête dans ses mains. Il était désemparé comme jamais il ne l'avait été !

- Comment ! Comment...?!

Il tapa sur la couchette de ses deux poigs. Ca ne ressemblait pas à Jo de réagir si brusquement. D'habitude, il ne s'enflamait pas comme ça, sans réfléchir à ce qu'il disait et ce qu'il faisait...