Le monde sait pourtant que je tiens mes promesses (PV Clara)

Peut-être miss Stark désire-t-elle ajouter quelque chose?
La voix glaciale de Mr Hanterburry la fit sursauter. Elle jeta un coup d'oeil interrogateur à son patron. Mais celui-ci se contenta de rester impassible, en la fixant tout aussi durement, attendant une réponse.
Eh bien...Commença-t-elle d'un ton embêté.
Elle réfléchit à toute vitesse. De quoi parlaient-ils, déjà? Ah, oui, la conférence! Malva s'était jurée de tout écouter, car Mr Hanterburry lui avait seriné tout les jours un mois avant cette journée l'importance de cette conférence, les nations qui se rassembleraient, les décisions prises lors de cette réunion et patati et patata! Mais Malva, malgré tout les efforts qu'elle avait déployés pour cela, s'était assoupie au bout de cinq minutes. Bien sûr, elle avait dormi les yeux ouverts, mais son esprit et ses pensées avaient divaguées ailleurs. Roh, et puis, tout ça c'était la faute de ces fichus hommes d'affaires! Si seulement ils parlaient d'une voix un peu moins monotone! Malva n'était pas une surdouée non plus, il ne fallait pas croire !
J' attends...
Elle se mordilla la lèvre inférieure. Trouver quelque chose à dire, trouver quelque chose à dire, trouver quelque chose à dire !!! Elle se sentait perdue. Mr Hanterburry, impitoyable, la livrait aux griffes de tous ces hommes importants du monde politique, qui à présent, avaient leurs regards froidement polis cloués sur elle, sur sa petite personne confuse et tremblante. Elle inspira profondémment. Lors de ses études à Poudlard, elle pensait qu'il n'y avait pas de pire situations que de se faire interroger à l'oral par le professeur Rogue, mais à présent, elle se rendait compte d'à quel point elle avait tord.
Elle avait toujours cru que la vie d'adulte était facile, mais là, elle aurait tout donné pour pouvoir échapper à ça! Précipitamment, elle dit:
Oh! Oui, vraiment ! J'ai trouvé cette conférence sur les chaudrons absolument passionnante !!!
Le regard de son patron devint si froid et dur que Malva sentit son estomac se contracter et se soulever violemment, comme pour vomir. Les autres hommes restaient aussi secs et durs, comme du marbre. A croire que ce n'était pas des personnes humaines, qu'ils n'avaient aucuns sentiments...
Il me semble que cette jeune demoiselle est quelque peu fatiguée, nous parlions des poisons à bases de tue-loup, miss, pas de chaudrons...Charles! emmenez donc miss Stark prendre l'air. Peut-être miss Hopkins se montrera-t-elle plus compétente...
Malva baissa les yeux et se leva brutalement. Elle avait tout de suite compris. Elle se faisait renvoyer de la salle de conférence, et ensuite, Mr Hanterburry allait venir la voir pour la renvoyer. Elle qui s'était donnée tant de mal pour obtenir ce poste. Elle ne vit pas Susan Hopkins, la préférée de son patron se lever. Elle ne l'entendit pas parler. La gorge serrée, les yeux remplis de larmes qui ne coulaient pas, elle suivait Charles, l'employé personnel de son patron. Elle aurait voulu courir pour sortir de cette salle, pour échapper aux regards cruels, aux sourires moqueurs cachés derrière ces visages de marbre. Mais qu'est-ce qu'elle était venue faire ici? Elle n'y avait strictement pas sa place, ce n'était pas un lieu fait pour elle! Chaque pas vers la sortie était comme une giffle pour elle. Elle ne regardait plus que le sol, elle sentait que si son regard vagabondait vers quoi que ce soit d'autre, elle allait éclater en sanglots. La sortie...Enfin. Le majordome referma la porte derrière elle, et bientôt, tout ne fut plus que silence. Voilà. C'était fini. Elle ne savait pas trop comment réagir, elle était partagée entre le soulagement de quitter cette salle et le désespoir d'avoir à présent la certitude d'être renvoyée. Elle leva les yeux vers Charles.
Merci...Je pense que je suis capable de regagner mon bureau seule.
Comme il vous plaira, miss.
Ce dernier fit volte-face et transplana. Malva, elle, rejoignit son bureau à pied. Elle n'était pas sûre de vouloir à tout prix le rejoindre, alors elle préférait ne pas transplaner, par peur qu'une jambe ou un bras s'égare en chemin...
Arrivée dedans, elle enleva la résille qui retenait ses cheveux en un chignon d'une geste violent. Puis elle retira ses escarpins noirs et les jeta sauvagement au sol. Elle se sentait mieux. Deux des éléments qui avaient fait de son physique celui d'une femme d'affaire n'étaient plus là. Elle savait à présent où elle voulait aller, ce qu'elle voulait faire. Elle n'attendrait pas Mr Hanterburry, elle refusait de se faire humilier à nouveau, et surtout, elle n'avait pas le courage et la force d'affronter son renvoi. Elle ouvrit son armoire. Dans un grand bazar étaient empilées des tas de dossiers et de feuilles volantes. Elle se baissa, et ouvrit le tiroir du bas, tout au fond. Dedans étaient rangées de simples bottes en cuir noir, que Malva appréciait énormémment à cause de leur simplicité, et surtout parce qu'elles étaient pratiques. Elle les enfila, puis jeta sa cape verte émeraude sur ses épaules, et transplana.
Elle était à présent dans la forêt interdite de Poudlard. Elle n'était pas en lisiére, non, au contraire, elle devait se trouver à environ une heure de marche du château. Elle se tenait devant un chêne immense. Un très mauvais souvenir pour Malva, mais il fallait qu'elle y soit, car c'était au pied de ce chêne que Malva avait retrouvée sa jeune cousine, Minéa, pendue...
D'ailleurs, elle l'avait enterrée juste sous le petit arbre aux feuilles rouges foncées, non loin d'ici...Elle s'approcha, pas après pas, puis soudain, elle se sentit défaillir. Sur le même arbre, exactement sur la même branche était pendue...
JADE !!! NOOOOOOOOOOON !!!
Elle tomba à genoux, livide, devant le spectacle horrible de sa jeune cousine pendue. Les corbeaux lui avait déjà mangé les yeux, les lèvres, et une partie des joues, mais Malva l'avait reconnue grâce à ses longs cheveux blonds. Elle se sentit suffocer, tellement l'horreur et la douleur oprimaient son coeur, et elle secoua la tête en répétant, comme atteinte de folie:
Non...Jade...Jade...Non...Non...Pas ça...Non...Non...Je ne veux pas...Non...

Clara franchit le portail délimitant l'enceinte du château et soupira. Poudlard lui avait manqué. Certes, elle était très heureuse d'être enfin adulte et indépendante, d'avoir enfin cette liberté qui l'avait fuie durant toute son adolescence. Elle s'était sentie enfermée presque toute sa vie, prisonnière de sa mauvaise conscience, de ses tuteurs trop possessifs, et des langues de vipère de Poudlard qui n'avaient rien d'autre à faire que de chuchoter derrière son dos. Et surtout, elle se sentait traquée à chaque instant par les fantômes de son passé, les gens dont elle avait causé indirectement la mort : Chrysilla, Jack, Ewan. Elle n'avait voulu la mort d'aucun de ces jeunes gens, et pourtant ils n'étaient plus de ce monde par sa faute...

FLASH-BACK

- COMMENT AS-TU PU ME FAIRE CA ?
- Chrysilla, je...
- COMMENT AS-TU PU ME FAIRE CA ?
- Ce n'était...
- TU AVAIS DEJA TOUT DANS LA VIE ! ET MOI, JE N'AVAIS QUE JACK ! IL A FALLU QUE TU M'ENLEVES LA SEULE CHOSE QUE J'AVAIS !
- CHRYSILLA, C'ETAIT UN ACCID...
- TAIS-TOI ! TU N'AS JAMAIS ETE QU'UNE EGOISTE, CLARA, LA PLUS GRANDE NOMBRILISTE QUE J'AI JAMAIS CONNUE ! TU VEUX TOUJOURS TOUT AVOIR, TU NE PEUX PAS SUPPORTER QUE QUELQU'UN AIT QUELQUE CHOSE QUE TU N'AS PAS !
La jeune fille aux longs cheveux bruns et bouclés sortit de sa poche une baguette magique. Clara recula, terrorisée.
- Je t'en supplie, Chrysilla, calme-toi... je sais que je le mérite, mais je... CHRYSILLA !
C'était trop tard. Chrysilla avait pointé sa baguette magique sur sa propre poitrine et souriait entre ses larmes, d'un sourire à la fois désespéré et mesquin.
- Tu auras ma mort sur la conscience.
- CHRYSILLA, NOOOOOON !

Clara refoula les larmes qui lui montaient aux yeux. Ca faisait si longtemps que ce souvenir ne lui était pas revenu à l'esprit... c'était à croire qu'elle l'avait oubliée - Chrysilla.

* Non. * pensa Clara.

Elle y pensait à chaque instant de sa vie. Inconsciemment, la plupart du temps, mais elle y pensait. Comment pouvait-on oublier sa meilleure amie ? Toute sa vie, Clara avait pleuré sa mort, et à chaque fois qu'elle pensait à la raison qui avait poussé Chrys à se suicider, elle en pleurait encore d'avantage. Et, avec ce recul qui lui avait permis de relativiser les choses, Clara se rendait également compte de la véricité des paroles prononcées par Chrysilla avant sa mort. A cette époque-là, Clara n'était rien d'autre qu'une sale égoïste. Même si elle avait aimé Jack de tout son coeur, elle aurait dû s'arrêter à temps. Chrysilla n'avait réellement rien d'autre que Jack dans la vie, avant que Clara ne sorte avec lui.

C'était à croire que la jeune Auror n'avait d'autre but dans la vie que de nuire à tous les Rookwood. Après la mort de Chrysilla, Jack avait trouvé sa fin dans un prétendu accident. Mais Clara était sûre qu'il n'en était rien. Et pourtant, quelques années plus tard, lorsque le frère de Jack, Ewan, avait fait sa connaissance, tout était aussi allé de travers. Clara avait cru éviter une nouvelle erreur en rejetant Ewan - trop tard - pour rester avec Harry. Elle ne pouvait nier, pourtant, qu'elle avait aimé Ewan, certes moins que Harry, mais énormément tout de même. Et quand le jeune Rookwood ne cessait de lui répéter qu'il était fou amoureux d'elle, elle n'avait pas mis les choses au clair tout de suite. Elle aurait dû.

Profondément déçu par le rejet violent de Clara, Ewan s'était suicidé, lui aussi. Clara avait l'impression que partout où elle allait, les gens qu'elle aimait mourraient. Et parfois, elle se demandait comment elle pouvait continuer à vivre avec trois morts - même involontaires - sur la conscience. Presque tout de suite, elle trouvait la réponse : elle avait des amis formidables, une passion, un but, une bonne joie de vivre, et... le grand amour, à présent. Tout cela était du passé. Clara n'avait rien oublié - comment oublier des choses pareillles ? - mais Jo et Harry l'avaient soutenue. Et pleurer la mort de Chrys, de Jack et d'Ewi ne se faisait plus avec autant de culpabilité. Jo avait raison : ce n'était pas vraiment de sa faute, ellle n'avait pas voulu ces décès.

Alors qu'elle s'approchait de la forêt interdite, portée par son instinct, elle repensa à ce qui s'était passé récemment, avec David. La rougeur de la honte remonta si vite à ses joues qu'on aurait cru à un effet spécial dans un film moldu. Elle se sentait si mal, par rapport à David, Malva et Harry ! Dire que Malva avait été l'amie la plus précieuse qu'elle ait pu trouver en l'absence de Jo... et elle avait dû la perdre. Clara avait l'impression d'être maudite.

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Clara s'arrêta net. Ses pas l'avaient inconsciemment guidée au coeur de la forêt interdite. Et elle venait d'entendre des cris. Ils semblaient venir de très loin aux oreilles de Clara, mais une sorte de sixième sens lui disait que c'était tout près.

La jeune journaliste avança doucement, se frayant un chemin parmi les arbres et les branches lui giflant le visage. Les cris se rapprochaient. Le coeur de Clara palpitait, et elle tremblait. En général, elle n'était pas du genre peureuse, mais ces cris avaient quelque chose d'inquiétant - une préparation à un évènement terrible. Et effectivement, ce que la jeune femme découvrit en écartant une dernière branche fut plus frappant que tout ce qu'elle avait pu vivre ces derniers mois.

- JADE ?



Après ce cri, Clara restait muette un instant, regardant, incrédule, le corps pendu de son amie. Elle n'avait même pas remarqué Malva, qui, tout comme elle, s'égosillait, à genoux devant le corps inerte. La pâleur mortelle et les mouches volant autour de ce corps ne trompaient pas ; Jade n'était plus de ce monde... il ne pouvait en être autrement. Clara sentit une vague de colère l'envahir. C'était généralement ce qui se passait lorsqu'elle subissait une grande perte : tout d'abord, le choc ; ensuite, une colère monstre, immense ; et puis, le chagrin, étiré sur les années à venir tel un chewing-gum overmâché.

- C'EST PAS POSSIBLE ! JADE ! REVEILLE-TOI ! TU NE PEUX PAS ME FAIRE CA ! JE...



Clara jubilait. Tout ça était encore de sa faute.

HJ/ Arf, Clara, j'te dis tout de suite: il s'agit pas de Jade Takowa^^ Il s'agit de Jade Heigl, une autre moins connue, qui en rp était ma cousine

DJ/ Elle n'osait s'approcher. Frissonante, tremblante, elle ne pouvait y croire. Jade...non, pas elle !!! Pourquoi ??? Pourquoi une jeune fille aussi adorable, aussi souriante, aussi insousciante que Jade ?
Elle se souvint de Minéa qu'elle avait découvert exactement au même endroit, un mois plus tôt...Malva avait été effondrée à sa vue, mais ce n'était pas comme à présent.
La jeune femme savait que Minéa avait été portée disparue, elle se doutait donc un peu que sa cousine avait fini sa vie...Même si le précédent choc avait été affreux, il l'était moins qu'à présent.

Son regard fixait intensémment ce qui restait du visage de sa cousine....Pour ainsi dire, plus rien...
Ce n'était pas Jade, non, ça ne pouvait pas...impossible...Jade avait toujours eu de longs et beaux cheveux d'un blond adorable, pas des...des choses filasses et emmêlées, sales, qui lui tombaient devant les yeux !
Elle avait toujours eu des dents d'un blanc éclatant, pas des vieilles quenottes jaunies !!!
La dernière fois, lorsqu'elle avait découvert Minéa, Eva avait été là pour la soutenir, pour l'aider. Mais à présent...plus personne, plus rien.

Elle entendit un cri et se retourna vivement. Derrière le rideau de larmes qui lui brouillait la vue, elle aperçut une forme féminine, avec des cheveux blonds...Jade?
Non. Jade n'était pas aussi...mûre, physiquement. Elle n'était qu'en deuxième année !!! Quel genre de personne aurait pu comettre une acte aussi abominable ?
Elle essuya ses yeux d'un geste rageur. A présent, elle voyait distinctement. Avec horreur, elle reconnut...Clara.

Clara...Malva sentit une vague de haine submerger aussitôt son coeur. Elle serra les dents.
*Comment...comment peux-tu...comment as-tu pu ??? Je ne voulais que ton bonheur !!! Je croyais que tu me faisais confiance !!! Moi je te faisais confiance !!! Je croyais en toi, je voulais t'aider, je savais que tu arriverais à te sortir du trou noir qu'était ta vie !!! Mais depuis le début tu me mentais, tu jouais la comédie !!! Depuis le début tu te fous de moi...Moi qui me serait sacrifiée pour toi...Tu...tu me dégoûtes !!!*

Elle la regarda, les yeux rougis d'avoir pleuré, dévorée par le malheur et la haine. Elle avait pris Clara pour une amie...pour sa meilleure amie. Mais celle-ci s'était moquée d'elle jusqu'au bout.
Elle se souvint du lendemain du jour où David et Clara l'avaient trahis. Alors qu'elle pénétrait dans le hall d'entrée, partout ça avait été des moqueries et des quolibets. Certains lui avaient même craché dessus !
Et c'était des ricaneries du genre :"Pouah! Stark, tu pues !" ou encore "Alors, on a perdu quelque chose ?" et puis par la suite "Hé, miss la Trompée! Y'a Goyle qui veux sortir avec toi !"
Et ce jour-là, dans le cercle vicieux de méchanceté qui l'entourait, pas un seul pour la relever, pas un seul pour la réconforter...Personne.
Ce jour-là, elle avait pris conscience d'une chose: elle s'était rendue compte à quel point elle était seule.

Désespérée, elle avait sombré dans la dépression et l'alcool. Et pas un pour la relever, pour faire de son soutien un appui pour la jeune femme. Elle avait songé maintes fois à se suicider. Et jamais, non jamais Clara n'était venue pour l'aider.
A présent, presque tout était redevenu normal...tout sauf...son aversion pour Clara, qui tant de fois l'avait abandonnée, réduite au néant, aussi petite que la plus infime des particules de poussière pouvant exister.

Elle la vit s'approcher de Jade. N'écoutant que son coeur, elle bondit vers elle et la força à reculer. Puis elle hurla d'une voix qui déchira le silence inquiétant de la foret:
NE LA TOUCHE PAS !!! TU ENTENDS ??? JE T' INTERDIS DE LA TOUCHER !!! ELLE NE POUVAIT PAS TE CONNAITRE !!! ELLE NE POUVAIT PAS CONNAITRE QUELQU' UN D' AUSSI MONSTRUEUX QUE TOI !!!

[ouuuuhlala dsl... mdr je savais pas, j'éditerai quand je serai sur mon ordi normal je me suis demandée aussi depuis quand Jade Takowa était blondé... ]

Clara se figea net. Tout avait été si brusque qu'elle n'avait même pas eu le temps de réagir. En deux deux, Malva s'était jetée devant elle et lui criait dans les oreilles, rendant ses paroles floues et vagues, emportées par sa colère croissante. Mais Clara ne pouvait nier que son cerveau traduisait à toute allure ces phrases baragouinées, et elle avait l'impression de recevoir, à chaque mot, un couteau dans le coeur.

Clara n'avait même pas la force de lutter. En d'autres circonstances, avec un autre personne, elle se serait mise à crier elle aussi. Mais elle ne pouvait rien faire. Elle n'avait rien à répondre. Il n'y avait rien à répondre à quelqu'un qui avait raison. Clara aurait tellement aimé pouvoir tout expliquer à Malva, lui dire que... lui dire quoi ? Lui expliquer quoi ? Il n'y avait rien à justifier. Ce qu'avait fait Clara était la pire des choses qui puisse être. Et le pire, c'était qu'elle savait parfaitement ce que Malva ressentait, étant donné qu'elle-même avait eu maintes fois l'honneur de se voir pousser des cornes, trompée par Harry.

La jeune Auror recula, des larmes aux yeux.

- C'est bon. C'est bon. Je ne la toucherai pas. Je n'en avais pas l'intention. Je voulais juste... juste...

Juste quoi ? Clara recula encore. Avec ce recul qui donne à la conscience encore plus de cruauté, elle ne comprenait même pas ce qui l'avait poussée à rendre son baiser à David. Tout avait été si rapide, si naturel... et Clara avait eu l'impression de revivre l'histoire Jack-Chrysilla. Les remords n'avaient pas tardé à arriver, foule assommante de regrets. Pendant quelques jours, Clara n'avait cessé de se répéter ces mots : "C'était juste un baiser. JUSTE un baiser. Rien d'autre. Juste un baiser..." Mais elle avait bien fini par se rendre compte que son coeur même lui disait le contraire.

Clara refoula ses larmes. Elle n'avait pas le droit de pleurer... elle était la coupable dans cette affaire. Les coupables qui pleurnichent sont des lâches, Clara l'avait appris dès son plus jeune âge.

- Je... je voudrais vérifier quelque chose... pousse-toi, s'il te plaît, je...

Clara n'attendit pas la réponse de Malva. Ca ne servait à rien, elle la connaissait d'avance. Une boule de plus en plus grosse dans la gorge, la jeune femme contourna Malva et pointa sa baguette sur le corps pendu, plissant le nez devant l'odeur repoussante et les yeux devant la vision écoeurante.

- Ri... Riddikulus !

Clara se figea. Il ne s'était rien passé.

- Riddikulus ! RIDDIKULUS ! RIDDIKULUS !

Clara sentait la colère monter en elle. Elle ne connaissait pas la jeune fille morte, mais apparemment, Malva la connaissait. Et de toute façon, qui que ça puisse être, la jeune Auror était révoltée. Qui pouvait bien avoir fait ça ? Qui pouvait bien être aussi...

Monstrueux. C'était ce qu'avait dit Malva tout à l'heure à son sujet. Monstrueuse.

Clara secoua la tête. Des larmes coulaient à présent sur ses joues. C'étaient des larmes de rage et d'impuissance, de chagrin et de regrets. La colère la faisait trembler de tous ses membres.

- RIDDIKULUS ! RIDDIKULUS ! RIDDIKULUS !

Ca ne servait à rien. Tout comme ça ne servait à rien de s'énerver et de jeter le sort encore et encore, sans espoir que ça puisse donner de résultat.

Elle la fixa intensémment. Clara était au bord des larmes. Allait-elle pleurer ? Et pourquoi ? Si elle allait pleurer, Malva ne pensait pas qu'elle la consolerait...elle avait au fond d'elle un vrai coeur d'artichaud, certes, mais après ce que Clara lui avait fait...
Mais la jeune auror se retint. Elle lui demanda de se pousser, et Malva se contenta de lui lancer un regard à mi chemin entre la méfiance et la colère. Elle ne se poussa pas, mais ne tenta pas de l'empêcher de passer lorsque celle-ci la coutourna. Malva la regarda faire, légèremment inquiète.
Puis celle-ci prononça plusieurs fois le sortilège de ridikulus, que l'on apprenait en défenses contre les forces du mal...mais ça ne marchait pas.
Et ce n'était pas un Epouvantard...Malva le sentait. D'une voix blasée, elle dit à Clara:
Pas la peine. Ca ne marchera pas. Elle est bel et bien morte.
Elle s'approcha de sa cousine, et sortit un superbe poignard de sa ceinture, avant de le porter à hauteur de son visage.
Mais contrairement à ce que l'on aurait pu croire, elle se contenta simplement de couper la corde qui attachait étroitement le cou de sa cousine. Le corps s'écrasa mollement par terre.
Malva s'agenouilla près du cadavre, et prononça son nom douceument, avec obstination.
Jade...Jade...Jade...

HJ/ Dsl, pour le post minable :S

Clara regarda Malva couper les liens enserrant Jade et la serrer contre elle, répétant avec opiniâtreté son nom entre deux sanglots. Durant quelques minutes, le temps sembla s'arrêter sur cette image : Malva pleurant sur le corps de sa parente, Clara pleurant en silence, debout devant les deux jeunes femmes. Le monde s'arrêta de tourner, et la scène sembla durer des heures, tant elle était douloureuse, surtout pour Malva. Clara ne savait pas quoi faire, et elle restait là, immobile, des larmes perlant à ses cils et traçant leur chemin sur sa joue humide.

Au bout d'un moment, Clara s'approcha doucement de Malva et Jade et s'agenouilla auprès d'elles. Elle savait parfaitement qu'elle n'était pas la mieux placée pour réconforter Malva en cet instant, mais il n'y avait personne d'autre. Hésitante, elle posa une main sur l'épaule de la jeune femme et la tira doucement en arrière.

- Allez, il faut... il faut partir. On doit... tu dois l'emmener au château... et avertir... les directrices... je...

Clara ne savait pas quoi dire. Logiquement, ce n'était qu'une question de secondes que Malva reprenne ses esprits et se mette à lui crier dessus. Mais elle aurait tellement voulu l'aider... Pas vraiment pour se faire pardonner, parce qu'elle savait parfaitement que c'était impossible, mais plutôt parce qu'en des circonstances pareilles, comme la mort de quelqu'un, même qu'on ne connaît pas, on a envie de surmonter cette impuissance qui s'installe, dévastatrice.

La jeune Auror se leva et sortit sa baguette magique de la poche arrière de son jean. Après avoir jeté un coup d'oeil en biais à Malva, elle prononça:

- Mobilicorpus !

La corps de Jade s'éleva dans les airs, au-dessus des visages baignés de larmes de Malva et Clara. Cette dernière dirigea sa baguette devant elle. Il ne manquait plus qu'une approbation ou une négation de Malva.


[dsl moi aussi... ^^]

Non...non...non...
Elle serrait le corps de sa cousine contre elle, en sanglotant. Tant de souvenirs...de bons souvenirs...La petite Jade, souriante et joueuse, qu'elle avait toujours considéré comme une petite soeur...
Puis le jour où Malava avait dû partir pour Poudlard, et ce jourl-à, la jeune femme avait dû déployer des efforts titanesques pour ne pas éclater en sanglots à l'idée de ne plus revoir Jade...sa petite Jade à la tête blonde comme un champ de blé.
Et enfin, le jour où elle l'avait revue, où cette dernière lui avait annoncé qu'elle avait été envoyée à Serdaigle...ce jour-là, elles avaient étées tellement heureuses de se retrouver !
Et à présent...à présent...jamais Malva ne retrouverait ce sourire enjoué, ni ses yeux verts pétillants, ni ces boucles de soleil...Jamais.
D'une caresse imperceptible, elle effleura les "cheveux" du cadavre.
Elle sursauta, et un frisson glacé parcourut son corps en sentant la main de Clara sur son épaule. En temps normal, elle l'aurait esquivée, l'aurait frappée, lui aurait fait du mal, mais elle était trop faible, trop détruite et trop démoralisée pour faire la moindre chose de tout cela. Avec obstination, en secouant la tête, elle répétait, prise d'une folie terrifiée:
Non...non...
Mais Clara, avec douceur et fermeté en même temps, la força à enlever ses bras de Jade, et Malva n'arriva même pas à résisté, secouée de spasmes convulsifs.
Celle-ci prononça une formule, et le corps se mit à flotter dans les airs. Malva usa du peu de forces qui lui restait pour se remettre debout.
Elle regarda Clara, tremblante, sentant ses jambes vaciller à cause de leurs faiblesse.
Avec difficulté, elle parvint à articuler:
Non...Je t'en supplie...Pas ça...
Si son ton avait été avant agressif, froid et glacial, à présent, son regard était hagard, elle était complètement désorientée, et sa voix était suppliante.
En déployant des efforts surhumains, elle s'avança d'un pas mal assuré vers elle, sentant ses jambes céder à chaque nouveau pas.
Mais il fallait qu'elle contnue.
Elle a besoin de moi...Je ne peux pas la laisser à eux...Ils pourraient la maltraiter, la brutaliser, ils ne comprendraient pas...Je...je...
Elle se mit à secouer vivement la tête, les larmes s'échappant sans retenues de ses yeux pour dévaler le long de ses joues, en y traçant un sillage humide.
Je ne veux pas ! Je ne veux pas !
Elle tremblait beaucoup trop. Ses jambes vacillaient de plus en plus.
N'en pouvant plus, elle tomba par terre, exténuée.
Elle se replia sur elle, sanglotante.
Il...Il faut que je m'occupe d'elle...Il faut...Il faut...

Clara regarda Malva se recroqueviller au sol, prostrée et meurtrie par la mort de cette jeune fille. Une foule de larmes assaillit à nouveau le visage de Clara, mais elle résista à la tentation de se jeter à terre elle aussi. L'impuissance et le désespoir de Malva semblaient lui donner la force, à elle, de rester ferme. Il fallait bien quelqu'un pour prendre des initiatives, et étant donné que Clara ne connaissait meme pas Jade, il était plus facile pour elle de reprendre de l'assurance. S'agenouillant au côté de Malva, et lui tapota doucement les bras tandis qu'elle pleurait, répétant sans cesse qu'il ne fallait pas amenerr Jade au château.

- Malva... je... ils ne lui feront pas de mal tant que tu seras là pour elle... tu as toujours été forte, Malva... cette jeune fille n'aurait pas aimé que tu l'abandonnes ainsi au moment où elle a le plus besoin de toi... relève-toi et soutiens-la une dernière fois, comme tu l'as toujours fait pour elle... tu vois, là, elle est ravagée par les vers, mangée par les insectes... tu dois la ramener au château... et tu dois rester avec elle jusqu'au moment où elle sera enterrée, ou inhalée, bref, jusqu'au moment où elle pourra enfin reposer en paix... elle a encore besoin de toi, Malva, alors relève-toi... TOUT DE SUITE !

Sur cet ordre ferme mais non brutal, Clara se leva et tendit une main à Malva, pour l'aider à se relever. La jeune Auror n'accorda pas un seul regard au cadavre de la belle jeune fille, qui flottait toujours dans les airs grâce à la baguette magique de Clara. Elle savait très bien ce que c'était que d'avoir perdu quelqu'un. Pas de cette façon, évidemment, mais... combien de personnes chères avait-elle perdues dans sa vie ? D'abord Chrysilla, puis Jack, puis Ewan et Garden, sans parler de ses parents biologiques dont elle n'avait idée d'où ils pouvaient se trouver. Jamais elle n'avait eu à affronter la brutalité de la mort d'un proche de cette façon-là, mais l'évènement était déja bien assez violent même si elle ne connaissait pas la jeune blonde.

Et Clara savait parfaitement ce que devait ressentir Malva à cet instant-là. Un désespoir croissant, une impuissance qui la ravageait de culpabilité, et une colère irréversible contre tout un chacun, et en particulier contre soi-même. Et puis, il y avait aussi cette envie d'arrêter de lutter, de se coucher pour ne plus jamais se relever et subir de telles souffrances...

Elle secoua la tête, refusant encore et toujours, de plus belle, avec toujours plus d'obstination la mort de sa cousine.
Elle tremblait. De frayeur, de douleur, et de rage. Clara n'avait pas le droit de la raisonner ainsi...Après ce qu'elle lui avait fait ! Ce n'était certainement pas à elle de lui dicter la conduite qu'elle devait adopter !!! Non, certainement pas !!! Elle avait été, elle était, et elle serait toujours une Stark de Winterfell !!!
Une Stark ! Une Stark, une vraie Stark, droite, inflexible, courageuse, puissante et forte ! Imprenable ! Comme Winterfell !

* Mais Winterfell a été détruit...trahi, brûlé...Winterfell n'était pas immortel...La trahison...C'est la trahison qui l'a détruit...Tout ça c'est la faute de ces maudits traîtres ! *

Elle releva la tête. Longueument, de ces yeux rougis par les lamres, elle fixa Clara. C'était elle, la traître. Celle pour qui elle aurait tout donné, mais celle qui l'avait méprisée dès le premier jour. Celle qui lui avait pris la seule richesse qu'elle possédait, le seul diamant qui comblait son coeur...Celle qui lui avait enlevé ce trésor...cette merveille sans laquelle la jeune femme n'était pas en mesure de vivre. Et ce que Clara ignorait, c'est que dès l'instant où elle lui avait enlevé son seul et unique amour, Malva était morte.

* L'amour est un poison...on te l'a toujours dit...Idiote ! Bougre d'idiote ! Ecervelée ! Ne réfléchis-tu donc jamais ??? L'amour est le poison le plus mortel qui puisse exister !!! Et toi, tu te jettes en plein dedans ! N'as-tu donc pas retenu les précédentes leçons ? Idiote, idiote !!! *

Elle tremblait comme une feuille. Elle avait beau entendre les paroles de Clara, elle ne semblait pas les comprendre...C'était comme si une distance infinie les séparait...Un mur invisible.
Sans qu'elle s'en rende compte, ce mur, c'était Malva elle-même qui le créait, qui se renfermait sur elle-même, comme pour tenter de rentrer dans sa coquille, sans réaliser qu'elle n'en possédait pas.
Cependant, sans savoir d'où elle en tira la force, elle se releva et fit face à Clara. Pourtant, elle ne la regardait pas. Ses yeux émeraudes étaient fixés sur le cadavre flottant.

- Jade...ma petite Jade...Pourquoi...Pourquoi toi...je t'en prie Jade...Ouvre tes beaux yeux. Dis-moi que tout n'est qu'un rêve...un rêve...ça ne peut être qu'un rêve...rien d'autre qu'un rêve...

Puis, sans comprendre pourquoi, elle leva sa main droite à son visage et se giffla violemment. Bientôt, elle se mettait à marteler sa tête avec ses poings en criant, prise d'une folie et d'une hystérie incontrôlable:

- UN REVE !!! TU ENTENDS IDIOTE ??? UN REVE, TOUT CA N' EST QU' UN REVE !!! REVEILLES- TOI !!! UNE BONNE FOIS POUR TOUTE, REVEILLES- TOI !!!

Elle regarda un corbeau qui volait autour du corps de la petite Serdaigle, dans l'espoir d'y trouver un nouveau lambeau de chair à dévorer. Elle se précipita sur lui pour tenter de l'en chasser par des grands gestes des mains.

- Dégages ! Va-t-en, sale volatile !!! Tu entends ??? Pars tout de suite !!!

Mais celui-ci ne se soucia pas d'elle, et continua sa macabre besogne. Alors Malva, perdant patience, pointa d'un geste rapide sa baguette magique sur l'oiseau, et articula clairement:

- Avada Kedavra !

Elle suivit du regard la chute de l'oiseau, qui tomba dans un fatras de plumes noirs, comme une vulgaire poupée de chiffon.
Elle resta comme ça un long instant, les yeux fixès sur le corbeau mort. Puis d'un violent coup de pied, elle l'envoya balader.
Elle inspira profondémment. Forte. Elle devait être forte. Elle avait promis...
Elle ferma les yeux et tenta de se concentrer sur le silence. D'oublier Jade. D'oublier Clara. De tout oublier. Mais c'est en se retrouvant seule à seule avec soi-même que tous ses problèmes l'assaillirent de nouveau.
Elle rouvrit les yeux. Et d'un murmure à peine perceptible, elle s'adressa à la jeune femme en face d'elle.

- Pourquoi ?

Pourquoi...une question si vague...mais qui englobait tout en même temps. Pourquoi Clara l'avait-elle trahie ? Pourquoi l'avait-elle oubliée ? Pourquoi ne revenait-elle que maintenant ? Pourquoi essayait-elle de l'aider, alors qu'elle ne l'avait pas considérée mieux qu'une vieille chaussette ? Pourquoi Jade était-elle morte ? Pourquoi ?

Citation :

- Pourquoi ?

Clara aurait voulu dire quelque chose, protester encore et encore pour que Malva consente enfin à ramener Jade au château. Mais ce dernier mot, prononcé d'une voix déchirante et suppliante par la jeune femme, avait figé Clara dans une paralytie provisoire. Elle restait là, debout, à regarder Malva qui lui posait cette question avec des yeux désespérés, cette question qui régissait tant de réponses... cette question que tant de fois, Clara s'était posée, sans pouvoir y trouver la bonne réponse, celle qui pourrait répondre à toutes les questions que se posent les humains.

Oui, pourquoi ? Pourquoi est-ce que des gens innocents mouraient, alors que d'autres qui mériteraient de mourir restaient en vie ? Pourquoi est-ce que l'humanité était divisée en camps, alors que tout serait si simple si tout le monde était d'accord ? Pourquoi est-ce que les gens se faisaient du mal, volontairement ou non ? Clara ne se rendit même pas compte qu'une larme furtive avait perlé à ses cils, et tracé un sillage brillant sur sa joue en coulant. Harry l'avait trompée tant de fois, du temps où leur relation n'était pas encore vraiment sérieuse... même à cette époque-là, Clara l'aimait et était profondément blessée par ses trahisons récurrentes. Etait-ce en quelque sorte pour se venger qu'elle s'était laissée embrasser par David dans la salle de bains, en ce jour qui avait bousculé tant de vies pour une erreur commise par deux êtres inconscients ?

Elle ne savait même pas pourquoi elle avait fait ça. Elle aurait très bien pu le repousser, lui dire qu'ils faisaient n'importe quoi. Mais non... elle s'était laissée faire... juste parce qu'elle avait besoin de tendresse, d'affection... parce qu'elle était triste et qu'elle avait besoin de réconfort... Clara avait payé très cher la bêtise qu'elle avait commise ce jour-là... elle avait perdu l'amitié de Malva, qui était si importante à ses yeux...

Clara secoua sa tête blonde et reprit de l'esprit. Plusieurs larmes avaient coulé sur ses joues, et ses yeux rougis continuaient de fixer Malva. Elle avait machinalement déposé Jade avec douceur sur le sol.

- Il y a... tant d'injustices... Chrysilla est morte... Jack est mort... Ewan est mort... Jade est morte... [/b]

[color=cadetblue]Clara reprit son souffle un instant. Malva devait sûrement la prendre pour une folle à parler de gens que Malva ne connaissait pas, mais elle parlait en même temps pour elle-même.

- On n'y peut rien, Malva... on n'y peut rien... la mort frappe les personnes les plus improbables au moment où l'on s'y attend le moins... et... si tu savais comme je regrette... j'ai perdu ton amitié et ta confiance, Malva... dès le premier jour où on s'est connues, j'ai su qu'on s'entendrait très bien... je me suis dit que... qu'on se complètait toutes les deux... si différentes et en même temps si semblables... je savais dès le début que tu serais mon amie... et quand... quand David m'a embrassée... je ne pensais pas à toi, Malva... je n'ai pas pensé à toi une seule seconde sur le moment... et je sais que ç'a été la deuxième plus grosse erreur de ma vie... je sais que j'aurais dû le repousser... et... je sais bien que jamais je ne pourrai regagner ta confiance, mais je t'en supplie, Malva... écoute-moi... Jade doit reposer en paix... je sais ce que c'est que de perdre quelqu'un... quoi que tu puisses en penser, et même si ça te répugne probablement, on se ressemble, Malva... tu es passée par tant de malheurs et de pertes, de trahisons et de déceptions... comme moi...

Les larmes coulaient à présent abondamment sur le visage rougi de Clara, et ses mains tremblaient.

- Malva... ça ne rime à rien... Jade ne peut pas se faire dévorer par les insectes à cause de nos différents... en des moments comme celui-ci, le passé ne compte pas... je ne te demande pas de faire de nouveau de moi une amie... je sais bien que c'est impossible après ce que je t'ai fait... mais sache que toi, tu as toujours été et tu es toujours mon amie, et je ne te laisserai pas commettre une grave erreur à ton tour en laissant souiller le corps de cette jeune fille par ces hideux corbaux... alors, oublie pour un instant David et moi, oublie pour quelques minutes la tristesse que tu éprouves d'avoir perdu un proche... et aide-moi à ramener Jade au château, pour qu'elle puisse au moins avoir la sépulture qu'elle mérite...

Clara refoula les dernières larmes qui obstruaient sa vue et poussa un long soupir, comme si elle était libérée de quelque chose...

Malva frissona. Elle se sentait tellement perdue! Elle releva des yeux remplis de larmes vers Clara et murmura d'une voix suppliante:

- J'ai froid...si froid...

Elle se mordilla la lèvre inférieure. Elle avait entendu les paroles de Clara, mais elle semblait ne pas les avoir comprises.
Ses yeux émeraudes étaient rivés sur le cadavre de sa petite cousine.
Forte. Elle devait être forte. Comme elle avait promis. Comme elle avait promis à Ned...
Elle étouffa un sanglot étranglé. Elle se jeta contre le tronc de l'arbre le plus proche et se mit à le marteler de ses petits poings, comme pour lui faire le plus de mal possible. Forte. Forte. Forte...
Elle trembla, puis elle dit entre deux sanglots:

- Oh Ned, Ned...que dois-je faire ? Je ne peux pas, je ne peux pas ! C'est trop dur ! J'en ai assez, je suis fatiguée d'être forte et courageuse ! Je suis épuisée, Ned, ne le vois-tu donc pas ? Laisse-moi...Laisse-moi au moins une fois...une fois dans ma vie...permet-moi d'être faible. D'être lâche et peureuse. Permets-moi de ne pas tenir ma promesse un instant...un court instant...
J'en ai assez d'être forte, indépendante et protectrice. Je veux être faible, dépendante et protégée. Un instant...un simple instant...

A force de donner des coups contre l'écorce rugueuse de l'arbre, ses mains s'ensanglantaient, et devenaient d'un rouge écarlate.
Finalement, à bout, la jeune femme arrêta de cogner contre l'arbre. Larmes blanches et larmes rouges ruisselaient ensemble, et finalement, ses mains ne furent plus que loques et haillons.
Malva Stark consentit enfin à relever la tête, leva ses mains et regarda le sang dégouliner le long de ses longs doigts, dégouliner le long de ses poignets, le regarda s'évanouir sous les manches de son tee-shirt.
Des vers, des vers rouges, se mirent à ramper lentement le long de ses bras, sous ses vêtements, partout.

*ça chatouille...*

Cela la fit rire et puis, brusquement, elle se mit à hurler.

*Folle...regardes-toi, ma pauvre...tu deviens complètement folle !*

Elle tourna son regard vers la jeune auror. Au fond de ses prunelles vertes dansaient une lueur démoniaque qui ne lui était pas habituelle. D'un ton glacial, elle lui dit:

- Tu ne connais rien de ma vie, Clara Granger. Et tu n'es bonne qu'à mentir. Si tu était réellement mon amie, tu aurais remarqué lorsque l'on se croisait parfois dans les couloirs que j'étais mourante.
Mais à chaque fois, tu évitais mes regards. Et jamais tu n'as tenté de venir me voir avant pour te faire pardonner. Alors que j'allais mourir...Et si je n'avais pas eu de vrais amis, ce serait chose faite. Je n'aurais plus été de ce monde.
Tu ne fais que te foutre de ma gueule une fois de plus, et je te détestes.

Elle tourna son regard vers Jade. Elle s'approcha de la petite fille et la prit dans ses bras. Elle était d'une légèreté effroyable...à peine le poids d'une plume...

- Elle ne sera pas ramenée à Poudlard. Je refuse que tout le monde la regarde pour ce qu'elle n'était pas. Le seul lieux où Jade mérite d'être enterrée n'existe que dans mes rêves les plus fous.

Clara n'avait bien sûr aucune idée de ce que Malva voulait dire, mais la jeune femme, elle, le savait.
Elle se dirigea vers un petit érable au tronc lisse et aux feuilles rouge écarlate, et la déposa à côté.
D'un coup de baguette, elle fit apparaître un pelle, qui se mit à creuser un trou toute seule.
Un autre coup de baguette, et les insectes qui mangeaient le corps de sa cousine disparurent aussi.
Le trou fut bientôt fini de creuser. Alors Malva tourna son regard émeraude vers Jade, et s'adressa à elle:

- Tu manqueras à plein de monde. A Teddy. A Eléonaure. A Maggy. Et surtout à moi. Je voulais avant tout que tu saches que je t'aimais comme ma propre petite soeur.

Elle sentit sa gorge se serrer. Elle porta sa main à sa nuque et en retira une petite châine en or, qu'elle passa autour du cou décharné de sa cousine. Elle lui murmura:

- Toute chose doit avoir une fin...la sienne est arrivée.

Malva prit sa cousine dans ses bras, et avec une incroyable délicatesse, elle la déposa au fond de ce trou sombre. Elle resta silencieuse un long instant.
Puis elle se rappela d'un sortilège qu'elle avait appris grâce à Eva. Comme elle avait vu cette dernière le faire, elle alluma une bougie magique, qui ne s'éteignit que lorsque son créateur venait à mourir.

* Espérons que ça ne soit pas trop tôt....*

Elle trembla. Elle sentait qu'elle n'avait pas la force de reboucher le trou tout de suite. Il fallait...attendre...encore un peu...
Elle écouta Clara. Cette fois, comme un déclic, elle arrivait à comprendre ses paroles. Et Clara était à bout. Malva aussi. Mais pas de le même sens que la jeune Auror. Clara était au bord de la crise de nerfs, Malva était au bord de la crise d'épuisement. Deux choses bien différentes...et Malva n'aurait pas la force de crier pour couvrir la voix de la jeune femme, c'était certain.

Citation :

- C'est toi qui m'évitais, Malva. J'ai tout fait pour essayer de te parler, et tu le sais parfaitement.

Malva soupira. Non pas par lassitude, mais par tristesse, comme un regret, une peine. Elle n'avait pas la force de cracher son venin, pas la force de se battre, ni la volonté de tuer. Pas aujourd'hui. D'une voix douce, comme une simple constatation, elle murmura:

- Peut-être, au fond, nous évitions-nous toutes les deux...

Mais Clara avait déjà repris. Malva ne savait pas si elle l'avait entendue. Il s'en fallait de peu pour que la jeune Auror lui saute à la gorge pour lui faire du mal...et elle gagnerait, car Malva n'avait même pas la force de se défendre.

Citation :

- Oh, bien sûr, lui tu l'aimes, tu peux lui pardonner après une petite crise de ménage.

Malva sentit sa gorge se serrer. Clara avait tort sur un point: ça n'avait pas été une petite crise de ménage. Malva n'aurait jamais pardonné à David, si il n'y avait pas eu cette voix si troublante...instinctivement, elle porta sa main à sa poche. Le petit mouchoir en tissusétait toujours là. D'un ton calme, elle lui dit:

- Non, Clara. Tu n'es pas l'entière fautive. C'est aussi bien ta faute que celle de David. Et contrairement à ce que tu peux croire, je ne lui ai pas pardonné. Pardonner aurait signifié que vous aviez eû raison de faire ça. J'ai oublié, j'ai tiré un trait dessus. Je l'aime vraiment, Clara, tu...tu comprends ? Je ne peux pas me passer de lui.

Mais au fond, Clara avait raison. Pourquoi cette telle agressivité chez Malva ? Oh, bien sûr, elle ne pouvait pas lui tendre les bras dès qu'elle l'avait vu, non plus...il fallait vraiment qu'elles s'expliquent. Après tout, David lui avait clairement dit qu'il n'y avait plus rien entre lui et Clara...et il lui avait juré de ne plus la trahir...et maintenant, ils étaient à nouveau ensemble, dans le plus total des bonheurs...c'était ce qui comptait, non ?
Alors pourqoui être ainsi avec Clara ? A cause de ce qui était arrivé à Jade ? Est-ce que cela justifiait sa conduite ? Non, sûrement pas...

Citation :

- Mais je commence à croire que je n'ai jamais été ton amie, Malva.

Malva secoua la tête, projetant ses longs cheveux de jais autour de son visage, et dit tristement:

- Au contraire. Tu étais ma meilleure amie, je te faisais totalement confiance, je t'aurais tout donné...et quand j'ai appris cela, Clara, ça...ça a été ignoble. Tu te souviens du jour où je t'avais confié, dans les serres, que j'avais l'impression que David ne m'aimait plus autant ? Tu m'avais répondu que j'étais la personne qu'il aimait le plus au monde. Et j'avais été tellement heureuse...je t'avais dit en riant que la première qui le touchait, je la tuait. Au fond, je pense que j'étais sérieuse...j'en aurais été capable...et quand j'ai vu qui avait été cette personne...ma petite vie d'élève confiante et joyeuse s'est définitivement effondrée.

Malva leva la tête, et regarda Clara droit dans les yeux, fixement. Elle ne sut comment réagir face à un regard si furieux. Elle baissa à nouveau la tête, pour regarder à nouveau Jade. La petite lumière brillait auprès d'elle, et ses flammes restauraient un rien du blond éclatant qu'avait autrefois été les cheveux de la petite Serdaigle.

Citation :

- C'est qu'il n'y a pas de Clara la noire bestiole coupable et de Malva la blanche colombe innocente...

Malva eut un petit rire silencieux et sans joie. Elle était bien moins blanche colombe que Clara semblait le croire...elle avait déjà commis des meurtres...mais après tout, qu'est-ce qu'elle y pouvait ?
Les deux alliés de Theon, on ne pouvait pas dire qu'elle avait eu le choix...c'était eux ou elle. Et jamais elle ne regretterait ce geste.
Mais Ned...?
Malva secoua la tête. Puis soudain, elle ne put plus retenir ses larmes. Elle se mit à pleurer, sans essayer de se contenir. Elle déversait tout. Tout ce qu'elle avait retenu pendant tant de temps.

* Ned...ce n'était pas ma faute!...Je n'avais pas le choix, de toute façon, il allait mourir !!! Je n'ai fait qu'abréger ses souffrances ! Je n'ai jamais voulu, jamais...Je le considérai comme mon propre père !!!*

Instinctivement, elle porta sa main à sa ceinture, pour vérifier que le poignard était toujours là. Une vois féminine parla au creux de son oreille, pour résonner ensuite jusqu'au plus profond de son coeur. Une sorte de menace espagnolle:

~Cuando esta vivora pica, no hay remedio en la botica~

Un instant, elle se mit à haïr ce poignard dont elle avait hérité, et que cependant elle gardait toujours sur elle depuis l'âge de cinq ans.

- Il n'y avait pas de remèdes...c'était le seul moyen...Je n'y suis pour rien dans tout cela !!!

Elle frissona. Les larmes traçaient toujours de nombreux sillages et creusaient ses joues. A voix basse, elle dit, en s'adressant plus à elle qu'à Clara:

- Il y a des blessures que le temps ne peut cicatriser...

Clara regarda Malva ensevelir sa parente avec une grande délicatesse, avant d'allumer une bougie à l'aide de sa baguette magique. L'éclat singulier de la flamme qui s'en échappait fit comprendre à Clara de quel sort il s'agissait. C'était un sortilège qui relevait d'une certaine expérience en magie, et qu'elle-même avait pratiqué une fois, dans des circonstances qu'elle préférait ne pas se rappeler. La jeune Auror s'arrêta de crier, lasse et fatiguée, regardant Malva répondre avec cette même lassitude qui la submergeait elle-même.

- Peut-être, au fond, nous évitions-nous toutes les deux...

Clara se sentit envahie à nouveau d'une colère aveuglante. Comment croire Malva, après ce qu'elle disait il y avait à peine quelques secondes ? Pour un peu, Clara se serait remise à crier, mais une phrase de la jeune femme l'arrêta net dans son élan. Une phrase qu'elle-même s'était entendue tant de fois prononcer, une phrase qui adoucit immédiatement son regard et sa colère d'un coup magistral.

- Je l'aime vraiment, Clara, tu... tu comprends ?

Clara sentit les larmes lui monter aux yeux, avant de tracer un sillage brillant sur ses deux joues. L'espace de quelques instants, elle resta ainsi, debout devant Malva, pleurant en silence sans le moindre sanglot. Au bout d'un moment, elle daigna enfin tourner à nouveau la tête vers celle-ci, et répondre d'une voix étouffée et à peine audible.

- Bien sûr que je comprends, Malva... bien sûr... pardonne-moi.

De nouvelles larmes perlèrent aux cils de la jeune femme. Elle ne pouvait s'empêcher de pleurer, en pensant à ce qui s'était passé avec Harry. Ces simples mots que Malva avait prononcés avaient suffi à rappeler une foule de souvenirs dans la mémoire de Clara. Elle se souvenait de tout l'amour qu'elle avait voué à Harry, de tout ce qu'ils auraient pu faire si ça ne s'était pas si mal terminé. Si leur amour n'avait pas été construit sur de si mauvaises bases... mais oh combien elle l'avait aimé...! Elle aurait tout donné pour lui, et du temps où ils étaient ensemble, elle le faisait passer avant chaque chose de sa vie. Et à chaque fois qu'il lui faisait une infidélité et qu'on lui reprochait de la lui pardonner, c'était cette phrase même qu'elle s'entendait dire, la même que Malva avait prononcée à l'instant.

Malva continuait à lui parler, et Clara écoutait sans rien dire, pleurant toujours en silence. Elle n'avait rien à dire, et elle n'en avait pas la force. Sa réponse précédente avait déja tout résumé. A sa grande surprise, la jeune journaliste s'aperçut que Malva pleurait aussi, tout en se parlant à elle-même. Clara sentit une bouffée de chagrin l'envahir. Pourquoi est-ce que tout s'était passé de cette façon ? Pourquoi est-ce que ces deux jeunes femmes qui avaient été si proches dans le passé avaient-elles l'air de se détester à présent ? Etaient-elles si différentes ? Une enfance entourée d'énigmes, une faiblesse face à certains aspects de l'amour, une force dans la défense des êtres aimés... pourquoi toutes ces hostilités ? Si seulement Clara avait choisi un autre moment pour aller prendre un bain... si seulement David n'y était pas passé à ce moment-là...!

Se rendant à peine compte de ce qu'elle était en train de faire, agissant d'avantage par impulsion que par esprit, Clara s'approcha de Malva. Lentement, elle la prit dans ses bras, ne redoutant plus aucun coup, sachant pertinemment que cela ne lui ferait rien. En la voyant si triste, en partie à cause d'elle, elle s'était vue prise soudain d'un inexplicable besoin de la consoler.

- Evidemment que tu n'y es pour rien... tu ne pouvais pas faire autrement... murmura-t-elle en pleurant.

Clara ne savait même pas de quoi Malva avait parlé tout à l'heure... et pourtant, cette phrase lui avait échappé, résumant tant de situations à la fois, rassemblant tant de réponses. Elle tenait toujours la jeune femme dans ses bras, pleurant à chaudes larmes sur un passé que ni l'une ni l'autre ne pourrait changer. Alors, curieusement, quelques instants après que ce fut arrivé à Malva - mais Clara ne pouvait pas le savoir - la jeune femme se souvint de la devise de sa famille. Non pas les Granger. Sa véritable famille. Celle qu'elle ne connaissait pas, et qu'elle recherchait vainement depuis des mois...

* Memento mori... souviens-toi que tu mourras. *

Malva frissona de plus belle. Elle releva la tête et lança un coup d'oeil furtif à Clara. Toute sorte de fureur avait disparu pour laisser place à une douceur et une grande mélancolie. D'une petite voix, Clara lui dit qu'elle comprenait.
Malva eut un petit sourire piteux. Elle avait été stupide de poser cette question, elle savait que la jeune auror compprenait cela...Elle se souvint de la détresse de son amie, dans les serres, oh, il y avait si longtemps...Cette période paraissait tellement lointaine !
Comment avaient-elles pu en arriver là en si peu de temps ? Le temps passait tellement vite, et tant de choses changeaient...
Dans un monde tel, il fallait survivre...Ou mourir.
Les deux jeunes femmes se regardaient fixement, n'osant faire le premier pas l'une vers l'autre. Mais Malva lui avait pardonné. Comment avait-elle pu oublier en si peu de temps l'amie qu'avait autrefois été Clara ?
La jeune journaliste s'avança timidement vers elle et la prit dans ses bras. Malva se laissa faire. Elles pleuraient toutes les deux ? Mais quelles larmes, au juste ? De joie ? De peine ? De tristesse ?
Doucement, Malva lui dit:

- Pardonne-moi aussi Clara...J'ai été aveuglée par ma colère, aveuglée par mon orgueil, je ne voyais plus rien et j'avais oublié l'amie que tu étais autrefois...

Malva serra son amie dans ses bras. A présent, elle regrettait tant...Et après tout, tous les hommes étaient censés subir des trahisons. Elle se souvint des paroles qu'avaient dites les Nonmourants dans le temple de la lumière:

*Trois trahisons dans ta vie...Une pour l'or, une pour le sang, une pour l'amour...La première te rendra plus forte, la seconde t'affaiblira, la troisième t'achèvera.*

Malva sentit son coeur se contracter. L'attaque de Winterfell avait été pour l'or...Et bien que Malva en eut gardé un souvenir cuisant, il l'avait rendue plus forte...La trahison de David et Clara, celle de l'amour, l'avait énormément affaiblie. Il ne manquait plus que celle du sang...Celle qui causerait sa mort...Theon ? Non...Malva le savait déjà...
Ces histoires de trahisons l'avaient toujours mises en état de stress incomparable.
Malva sortit de ses pensées en secouant la tête, et regarda Clara, qui venait de lui dire que ce n'était pas de sa faute.

- Je...Je ne sais pas...Si j'avais...Si j'avais essayé de le guérir...Peut-être existait-il un remède, une plante magique ! Oh, Clara, que dois-je faire ?