Quand la parole est superflue, le silence est d'or

Quand la nuit déploie ses ailes noires dans le ciel d'azur, quand tout s'assombrit, quand la lune fait apparaître ses reflets d'argents dans l'obscurité dominante, le commun des mortels a tendance à se sentir d'humeur différente que de jour. Il s'agit d'un fait peu facilement explicable, mais bien réel ; et cette nuit-là, Clara en était la preuve vivante, comme lors de tant d'autres de ses virées nocturnes.

La jeune femme se dirigeait à pas doux vers la Tour Nord, plus par instinct qu'autre chose. Elle était vêtue comme à son habitude de façon un peu frivole, choisissant ce soir-là une minijupe noire un peu froissée, et un haut décolleté plutôt serré. Quiconque serait passé par là à cet instant aurait été étonné de voir que Clara avait négligé sa coiffure, laissant ses cheveux dorés tomber en cascades désordonnées sur ses épaules nues. Mais elle n'en avait rien à faire. D'une, personne n'était censé traîner dans les couloirs à cette heure-ci, elle risquait donc peu de se retrouver face à quelqu'un qui puisse réprimander sa tenue ou sa coiffure. De deux, Clara était bien trop anxieuse ce soir-là pour se préoccuper de quoi que ce soit qui touche l'estéthique.

Clara monta en haut de la tour, où une large fenêtre donnait sur le ciel constellé d'étoiles. La jeune Auror se prit à repenser au temps où elle était élève à Poudlard. Les cours d'astronomie, qui avaient lieu ici même, étaient ceux qu'elle détestait le plus, sans qu'elle sache vraiment dire pourquoi. Ce temps-là était celui de l'insouciance, quand Clara pouvait flirter, faire des bêtises et se rebeller sans penser aux conséquences. Aujourd'hui, elle était Auror, elle était directrice des Gryffondor à Poudlard, et elle succombait sous le poids des responsabilités et de l'inquiétude. Car tout, dans les récents évènements qui s'étaient déroulés dans le monde de la sorcellerie, portait à croire que les anciens Mangemorts se réunissaient en secret et reprenaient leurs activités douteuses.

Clara n'avait pas peur pour elle-même. N'ayant plus grand-chose à perdre, elle ne craignait ni la souffrance, ni la mort, et elle pouvait même dire que les aventures et les combats l'enchantaient. En réalité, Clara s'inquiétait pour les élèves. Étaient-ils vraiment en sécurité à Poudlard ? L'école était-elle un havre assez sûr pour isoler les jeunes étudiants, toutes maisons confondues, des perfidies du monde extérieur ? Jade connaissait bien les Mangemorts et leurs faiblesses, et elle saurait protéger Poudlard, mais Clara ne pouvait s'empêcher de douter. Après tout, plusieurs membres du personnel de Poudlard étaient des anciens Mangemorts, et s'ils prétendaient être complètement convertis, était-ce vraiment la vérité ?

Clara poussa un soupir et resta un instant immobile, regardant les étoiles. Pendant un long moment, elle resta simplement là à écouter le silence, des pensées confuses agitant son esprit embrouillé. Un bruit de pas dans son dos interrompit sa méditation...

(Arffff, je me suis décidée à répondre à ton toto...J'dois vraiment être suicidaire...ou trèèèèèèèèès sado-maso Quand la parole est superflue, le silence est d'or 3373437383

Quand la parole est superflue, le silence est d'or 3373437383

J'te préviens, j'vais essayer de t'égaler en RP, par respect pour toi, mais on a interêt à racourcir sinon je pête un câble...t'sais pas à quel point t'es traumatisante XD Bon ok, j'arrête le flood, pas biennnnnnn Evil

)

La nuit est noire. Plutôt froide d'ailleurs. Personne, pas même un chat ne traîne dans cette rue sombre d'un quartier reculé de Londres...Et pourtant...Une ombre, livide, apparaît soudain. Elle est vêtue de noire de la tête au pieds, dans des vêtements flottants, trois fois trop grands pour elle.
Elle est pâle commme une morte. Ses traits sont tirés. Solitaire, elle semble ne pas connaître son chemin, mais sans le chercher pour autant. De longs sillages sur ses joues laissent deviner qu'elle a beaucoup pleuré.
Mais à présent, Malva n'en a plus la force. Elle est détruite. Perdue...elle n'a cessé d'y penser toute la journée. Matthew, son enfant...on lui a enlevé Matthew. Son bébé, sans défense, d'à peine une semaine...réclamant une rançon de mille gallions. Que David et Malva n'ont que de justesse.
Ils n'ont que très peu de temps pour réfléchir. Matt tête encore le lait de sa mère, s'ils n'agissent pas vite, il risque de mourir de faim...L'idée de s'imaginer son enfant chéri, séquestré dans quelque endroit sombre et reculé, délaissé par ses enleveurs, et mourant de faim, de froid et de peur lui est insupportable. Il est si petit...si faible, si inoffensif.
Une fois de plus, elle essuie ses larmes d'un geste rageur. Quel genre de monstre a bien pû faire ça??? Elle ne sait plus que faire. Voilà une journée qu'ils se sont tous séparés, à la recherche désespérée de Matthew...à moins que ça ne fasse mille ans...ou une seconde...elle ne sait plus. Elle a oublié. Elle n'a aucune chance ainsi. Matt pourrait être n'importe où...autant chercher une aiguille dans une botte de foin. Elle le sait. Mais ne veux pas l'avouer. C'est son enfant...
Elle ne sait plus que faire. David veut donner la somme demandée...mais Malva sait que ce n'est que la solution la plus prudente. Une solution de faible, selon elle...s'ils leur donnent la somme demandée, ils se retrouvent sur la paille...et Malva refuse d'offrir à Matthew une enfance de clochard. De plus, qui ne leur dit pas qu'une fois la somme payée, ils ne vont pas reprendre le bébé, récclamant une somme d'argent encore plus grosse? Ou bien, voyant leur faiblesse, en tirer profit pour les futurs enfants du jeune couple? Dans tous les cas, c'est un cycle infernal, dans lequel il ne faut surtout pas s'entraîner...
Elle est désespérée. Toute la journée elle s'est montrée forte. Elle voulait montrer l'exemple d'une jeune femme dynamique et qui contrôlait parfaitement la situation, alors qu'elle avait complètement perdu les commandes, comme les autres.
Et maintenant qu'elle est seule, elle se laisse aller. Elle veut se venger, de tout le mal qu'ils ont pû causer...Jamais Malva n'avait eu autant envie de sang. Pas même avec Theon. Shin et Frank avaient osé porter la main sur l'une des personnes à qui elle tenait le plus en ce monde. Son propre fils adoré...comment ne pas l'aimer, puisqu'il était de David et d'elle-même?
Elle marchait toujours, tête baissée, plongée dans des pensées de vengeance toutes plus noires les unes de les autres, quand un petit gémissement de bébé lui fit lever la tête brusquement:

- Matthew?

Malva courrut vers ce bruit, et arriva devant un vieil immeuble. Au troisième étage, le bébé pleurait toujours. Malva sentit son coeur se serrer.

- Chut, ne pleure pas mon bébé, Maman arrive, Maman est là...tout va bien se passer, je te le promets Matt...

Soudain, la lumière de la pièce s'alluma, et Malva entendit une voix douce de femme consoler l'enfant, qui se calma. Elle recula lentement. Non...cet enfant n'était pas Matthew...que lui arrivait-il? Devenait-elle folle?
S'adossant au mur, elle se laissa glisser lentement par terre, recroquevillant ses genoux contre elle, et se mit à pleurer, silencieusement, toutes les larmes de con corps. Oh, qu'est-ce qui lui avait prit?
Le temps s'écoula ainsi...Malva n'en pouvait plus. De plus, elle avait affreusement mal aux seins, car Matthew n'avait pas têté. Puis bientôt, elle ne sut comment, elle se retrouva à Poudlard...instinctivement, comme une petite fille cherchant son chemin, elle se dirigea vers la Tour Nord, certaine d'y avoir la paix. Elle ne pouvait se résoudre à aller rejoindre David les mains vides, sans nouvelles de Matt...de plus, elle n'avait nulle part où aller. Plus de chez elle. Sa maison avait été brûlée. Elle se sentait sale, comme indigne de rentrer à nouveau dans l'enceinte de Poudlard...
Elle poussa la porte de la tour. Et s'arrêta net. Une amie de très longue date se trouvait ici...Comme à son habitude, Clara était superbe, malgrés ses cheveux en bataille. Les deux jeunes femmes étaient incomparables.
Malva resta indécise, ne sachant que faire. Clara l'avait vue, et elle était dans un été épouvantable. Elle resta donc sur le seuil, gênée, ne sachant que dire, et encore moins que faire...

Clara se retourna en entendant un bruit de pas derrière elle, et se retrouva face à... Malva ? Clara resta un instant clouée sur place, la bouche bêtement entrouverte comme si elle s'apprêtait à dire quelque chose. Était-ce bien cette amie toujours enjouée et élégante qu'elle avait devant les yeux, en proie à un désespoir ostensible, les cheveux ébouriffés et les yeux bouffis d'avoir tant pleuré ? Clara ne savait plus quoi dire, quoi faire. Qu'était-il arrivé à Malva ? Pourquoi n'était-elle pas chez elle en train de s'occuper de son enfant ?

Au bout de quelques instants durant lesquels les deux vieilles amies se regardèrent en silence, Clara parvint enfin à prendre la parole, d'une voix un peu tremblante et enrouée.

"Ma... Malva... qu'est-ce qui t'est arrivé ?"

Voyant que Malva n'était pas vraiment en état de répondre, du moins pas tout de suite, Clara fut prise d'un instinct affectueux qui faisait très rarement surface chez elle depuis un certain temps, mais qui n'en était pas moins présent, enfoui sous son coeur endurci : Clara s'approcha de son amie et la prit dans ses bras, la serrant contre elle en murmurant à son oreille des paroles réconfortantes. Qu'avait-il bien pu se passer pour que Malva soit dans cet état-là ? Était-il arrivé quelque chose à David ? Ou, peut-être pire encore... était-il arrivé quelque chose à Matthew ?

Clara n'avait encore jamais eu d'enfants, et ne comptait pas en avoir de sitôt. Elle avait beau aimer les touts petits, Clara tenait beaucoup à sa liberté, et elle savait qu'elle la perdrait en partie si elle mettait des enfants au monde. Aussi ne pouvait-elle pas comprendre ce que c'était que de perdre son bébé. Mais elle pouvait imaginer mieux que quiconque ce que signifiait perdre quelqu'un que l'on aimait... La vie de Clara avait été ponctuée par des pertes douloureuses, dont elle était souvent la cause. Clara pouvait imaginer combien Malva aimait Matthew et David, et elle savait ce qu'elle pouvait endurer s'il était arrivé quelque chose à l'un d'entre eux... aussi, s'efforçait-elle de lui donner toute son affection et son amitié, afin de la soutenir le mieux possible, de la consoler au mieux de ce qu'il était inconsolable. Elle savait pourtant que c'était bien peu en pareils moments...

Quand Clara se retourna, la fixant de son superbe regard bleu-vert, Malva se rendit compte qu'elle avait tout de suite comprit qu'elle allait mal. Et c'était à ça, selon elle, qu'on pouvait reconnaître les vrais amis. Elle referma la porte, lentement, sans oser prendre la parole, puis s'avança doucement, titubante, comme si elle était ivre. Car ivre, elle l'était bien. Ivre de douleur et de désespoir.
Il ne lui semblait jamais avoir connu une telle douleur, ou être aussi désespérée. Peut-être pas même quand David l'avait trompée avec Clara...Car à l'époque, c'était elle qui avait été blessée, mais elle se fichait de ses propres blessures, par rapport à celle que l'on aurait pû infliger à David ou à Matt...elle était brisée, avait honte du monde dans lequel elle vivait, honte des circonstances, et surtout, honte d'elle-même...Elle se snetait tellement ridicule et insignifiante de n'avoir pû réussir à sauver son enfant!
Clara s'approcha, et la prit dans ses bras. Malva se laissa aller contre elle, abattue. Elle resta silencieuse un instant, se laissant bercer dans les bras de son amie. Il fallair l'avouer, cela lui faisait un bien fou...Enfin, en cédant, elle éclata à nouveau en sanglots, ne tarrissant plus ses larmes. Malva était complètement détruite, aussi bien physiquement que psychiquement. On aurait pû lui causer autant de tort qu'en lui enlevant son cher enfant...
Elle pleura ainsi, gênée de se montrer si faible, mais pourtant, il fallait bien l'avouer, ça lui faisait du bien...Elle dit finalement d'une voix basse:

- Matthew...Ils l'ont enlevé...Ils ont prit Matthew...Je ne sais plus quoi faire, Ckara, je...J'ai tellement peur...Qu'il lui arrive quoi que ce soit...Je ne me le pardonnerai jamais...

Clara sentit que Malva se laissait aller contre son épaule et pleurait abondamment. La jeune Auror la laissa faire, serrant son amie contre elle en tentant de la réconforter du mieux qu'elle le pouvait, par d'autres paroles qui se voulaient rassurantes. En cet instant, elle était la Clara gentille et sympathique, généreuse et affectueuse, qui se cachait si souvent au fond d'elle-même ces temps-ci. Au bout d'un moment, Malva se détacha légèrement de Clara, et parvint à prononcer quelques mots qui laissèrent la jeune Auror stupéfaite et horrifiée.

- Matthew...Ils l'ont enlevé...Ils ont prit Matthew...Je ne sais plus quoi faire, Clara, je...J'ai tellement peur...Qu'il lui arrive quoi que ce soit...Je ne me le pardonnerai jamais...

Clara resta un instant bouche bée, ne sachant plus que dire pour réconforter Malva, car ce qu'elle vivait était inconsolable. Qui pouvait être assez cruel pour enlever un nouveau-né ? La question ne se posait même pas. Clara sentit la rage bouillir en elle-même. Il ne faisait plus aucun doute que les Mangemorts étaient bel et bien de retour, avec de nouvelles horreurs pires encore que les précédentes. Clara regarda Malva, si faible et déprimée, si désespérée...

"On va le retrouver, Malva... je te le promets... je te jure qu'on va le retrouver... et ils paieront pour vous l'avoir enlevé."

Clara ne parlait pas pour réconforter Malva ; elle parlait avec le coeur et avec sincérité. En tant qu'Auror, mais surtout en tant qu'amie, elle ferait tout pour retrouver le fils de Malva et David avec les autres Aurors, et elle se ferait une affaire personnelle de venger cet acte odieux...

Malva se sentait gênée. Gênée d'abuser ainsi du temps et de la patience de Clara, ansi que de son écoute. Elle ne comptait pas payer la somme d'argent demandée, les milles gallions, et pourtant, elle économisait la moindre petite piécette, et pour ce fait elle ne mangeait plus, et n'arrivait plus à dormir. Elle n'avait même plus de chez elle, et se retrouvait réduite à rien, comme une mendiante, appellant désespérément son enfant perdu, avec pour seule compagnie un vieux mari alcoolique (si Davidounet passe par là il va me fusiller Quand la parole est superflue, le silence est d'or 3373437383

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Malva s'imaginait déjà des tas de choses, dont elle avait une peur bleue. Paranoïaque? Oui, sûrement...Mais avec tout ce qui était arrivé en une seule soirée, comment réussir à voir la vie en bleue, alors que votre enfant, à peine né, si petit, si innocent, si fragile, et encore si dépendant du lait de sa mère, croupissait dans on ne savait quelle cellule froide, comme le pire des meurtriers?
Mais malgré son désespoir, la jeune femme fut heureuse de constater que les pensées de son amie rejoignait les siennes. Il ne fallait surtout pas abandonner et payer la rançon, sous peine d'entrer dans un engrenage infernal. Elle murmura doucement:

- J'ai tellement honte...J'aurais tellement voulu offrir à Matt une enfance de rêve, comblée de bonheur! Mais avec ça, je n'ai même pas réussit à...à les en empêcher...j'ai tout fait pour, mais...je suis vraiment une bonne à rien....