Un soir

"Eh bien, d'abord on va manger ! Est-ce que l'on peut trouver des kebab moldu par ici ? Avec plein de salade et des frites, et de la mayonnaise! Allons nous nourir ! Et après on ira se baigner !"

"- Ouais, manger... Là-bas, y en un j'crois, suis pas sur..." dit David en désignant du doigt le bout de la rue.

David se mit à marcher, et laisser échapper de temps à autre quelques rires. Il ne marchait pas droit, et devait se tenir aux voitures moldus pour rester debout.

"- Aller, viens ! On est presque arriv.. arrivés !"

Ils arrivèrent devant un magasin qui faisait des kebabs. David fouilla dans ses poches, à la recherche de quelques pièces, mais elles étaient vide.

"- Pas de monnaie. T'en as toi ?" lui demanda-t-il.

Etant saoul, il avait décidé de la tutoyer.

Les deux jeunes gens titubèrent pendant quelques mètres avant d'arriver devant un restaurant de kebab. A l'intérieur, le cuisinier s'affairait à découper de la viande à l'aide d'un grand couteau. Deux garçons vêtus de pantalons baggy et de larges tee-shirts étaient attablés un peu plus loin et attendaient d'être servis.

"- Pas de monnaie. T'en as toi ?"

Jersey fronça les sourcils. La jeune femme enfouis ses mains dans les poche de sa veste en cuir et en extirpa un gallion et trente mornillers. La jeune femme grmaça. Ils n'allaient pas aller bien loin ainsi. Son ventre gargouilla.
A l'intèrieur, le cuisinier avait posé deux kebabs sur le comptoir. Il n'y manquait que les frites mais qu'importe, Jersey s'en passerait. Personne à droite, personne à gauche. La sorcière sortit sa baguette magique et prononça la formule d'attraction. Deux secondes plus tard, elle avait entre ses mains deux kebabs et en tandis un à son compagnon.

"Bon appétit ! Tu veux faire quelques chose de particulier maintenant ? Hormis boire ?"

David regarda dans la main de la jeune femme les quelques pièces. Ce n'était pas grand chose, mais au moins ils auraient assez pour payer deux kebabs. Le cuisinier déposa sur le comptoir les deux kébabs, et la jeune femme les ramena vers elle à l'aide d'un sortilège d'attraction. David prit celui qu'elle lui tendit, et mordit dedans à pleines dents.

"- Marchi, toi aussi..." dit David sans prendre la peine d'avaler ce qu'il avait dans la bouche avant de parler.

"Tu veux faire quelques chose de particulier maintenant ? Hormis boire ?"

"- Euh... pensa David, ouais... tu vois les deux garçons là-bas ? ben on pourrait les embêter ! Attend, j'ai une trop... trop bonne idée...

David sortit sa baguette magique, et il fit disparaître les deux kebabs des deux garçons. L'un d'entre eux, qui s'appretait à mordre dedans, se mordit les doigts. David se mit à rire très fort, et les deux garçons les regardèrent, ainsi que le cuisinier qui jeta un oeil hors de sa cuisine.

"- Haha, moi je sais où ils sont mais je vous dirai pas ! Hihi..."

David commençait vraiment à faire n'importe quoi, et il jeta un oeil dans la boutique pour voir s'il n'y avait pas des bouteilles de whyski.

Jersey éclata de rire en voyant les deux gaillards se mordre les doigts et broncher. Ils tournèrent la tête en direction de la jeune femme et de l'inconnu, se levèrent et se lancèrent à leur poursuite. Oups. Jersey sourit et attrappa la main de son complice, l'entrainant en courant dans son sillage.
Elle était à bout de souffle lorsqu'ils se réfugièrent dans une ruelle transversale et sombre à l'abris des regards. La jeune femme s'adossa au mur et reprit sa respiration. Elle ne se départait pas de son sourire. Jersey reprenait ses esprits. En même temps, l'alcool retombait tout comme l'adrénaline. Que faisait-elle ? Elle s'amusait en compagnie d'un inconnu. 15 ans, voilà l'âge qu'elle avait. Il fallait qu'elle mette un terme à cela. La nuit avançait. Il était fort tard. La jeune femme se redressa.

"Ta femme doit t'attendre..."

Elle baissa la tête et la releva aussitôt en souriant.

"J'ai passé une bonne soirée grâce à toi...Merci."

Alors Jersey Amstrong se retourna et disparut dans la nuit noire.

Les deux garçons se levèrent et partir à leur poursuite. La jeune femme se leva, entraîna David dehors et ils se mirent tout deux à courir. Ils se réfugièrent dans une sombre ruelle, et ils parvinrent à les semer. L'inconnue lui dit ensuite que sa femme devait l'attendre. Sa femme ? Il avait une femme ? Ah oui... Malva. David ferma lentement les yeux, il avait mal à la tête, et les effets de l'alcool disparaissaient peu à peu.

"J'ai passé une bonne soirée grâce à toi...Merci."

"- Aurevoir..." murmura David en observant la jeune femme qui s'en allait.

David souria, il avait lui aussi passé une soirée plutôt agréable, même s'il se souvenait vaguement de quelques moments. Le jeune homme resta quelques minutes où il était, à penser, puis il se décida à rentrer...

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Quatre heures du matin. Dans une vieille chambre branlante qui pue le vieux chou, Malva fais les cent pas. Depuis que leur maison a été brûlée, c'est la petite chambre que David et Malva ont loué, le temps de sauver Matthew, et d'en racheter une autre avec ce qu'il pourrait leur rester...c'est-à-dire trois fois rien.
Mais à dire la verité, que la chambre soit mitheuse et qu'elle pue le choux, Malva s'en fiche pas mal. Tout ce qui compte en ce moment pour elle c'est retrouver Matthew...retrouver son fils. A cause de ça, elle ne dort même plus. Elle est plus maigre, plus pâle, et plus détruite que jamais, et pourtant, il brille dans ses yeux une de ces lueur qu'elle a souvent, qui exprime une détermination plus que farouche.
Toute la journée, la jeune femme avait courrut les rues de Londres, pour demander à toutes les personnes, du plus puissant sorcier au plus misérable moldu, s'ils n'avaient pas vu passer une jeune fille brune ainsi qu'un jeune homme blond, accompagnés d'un nouveau-né de même pas une semaine. A chaque fois, c'était non. Enfin...il y avait bien eu une vieille moldue qui a affirmé voir un jeune couple, lui blond et elle brune, passer avec un tout jeune enfant, sauf que le couple devait avoir une trentaine d'année, et que le nouveau-né riait aux éclats...
Et retournée "chez elle" - enfin, si on pouvait appeller "chez elle" cette vieille pièce moche-, elle avait vu que David n'était pas là...Sûrement à une mission pour les aurors, avait-elle d'abord pensé. Son inquiétude n'avait fait qu'acroître. Non seulement son enfant était prisonnier, peut-être mourrant de faim et de froid chez des salauds, mais peut-être son mari était-il en train de se faire tuer avec des mangemorts...plus que jamais elle n'avait pas envie de dormir, et se contentait donc de faire les cent pas dans cette petite pièce obscure, inquiète.
Et soudain, elle entendit la porte s'ouvrir, et se retourna brusquement.

- David!

Elle se jeta dans ses bras, avant de se rendre compte qu'il empestait l'alcool. D'ailleurs, il avait l'air d'avoir du mal à tenir debout...il ne résistait pas beaucoup, il suffit donc à Malva d'un léger tour d'occlumentie pour comprendre tout ce qui s'était passé. Elle recula lentement. Que dire? Que faire? En temps normal, elle aurait été hors d'elle. Mais Malva n'était pas dans son état normal. Elle s'écarta pour le laisser passer, et alla s'assoir sur le lit avec lui. Elle cherchait ses mots. Elle parvint enfin à articuler:

- Pourquoi tu fais ça?...David, tu te rends compte? Comme si je n'étais pas assez inquiète avec...avec Matt...Mais quand tu n'étais pas là, j'ai cru que tu étais à une mission d'aurors...j'étais morte, David!

Elle baissa la tête un instant, ne sachant que dire. Elle n'arrivait pas à comprendre comment David avait pû lui faire un coup pareil. Il croyait peut-être que c'était en allant se souler avec une inconnue que Matt serait sauvé, et qu'ils arriveraient à redresser le manche de leur famille? Elle redressa la tête, et dit enfin à voix basse:

- Cette femme, qui qu'elle soit, n'était pas ton amie...Si elle l'avait vraiment été, elle ne t'aurait pas incité à boire comme ça, elle t'en aurait empêché, et t'aurait aidé à rechercher des informations pour retrouver notre enfant...Mais elle s'est juste contentée de te saouler, et à la fin de la soirée, te laisser tomber comme une vieille chaussette en te remerciant de l'avoir amusée! Mais voilà ce que tu étais pour elle, David Corner! Un pauvre clown!

Elle se tut, se demandant si son mari entendait même ses paroles. Malva n'en pouvait plus. Avec douceur, elle l'aida à se déshabiller et à se mettre au lit. Cinq secondes plus tard, il dormait profondément comme un bébé. Malva, elle, sortit discrètement dehors, et alla s'assoir sur les marches de l'immeuble. Elle frissona, la nuit était froide. Mais elle avait besoin de prendre l'air. Elle était complètement détruite. Elle avait peur, et se sentait tellement seule...elle savait ce qu'elle aurait dit à David, en temps normal: "Prends-moi dans tes bras mon amour, embrasse-moi, dis-moi que tu m'aime, j'ai si peur, je me sens si seule..."
Mais le fait était bien là: ni David, ni Matthew, ni personne n'était là pour l'aider. Elle prit soudain peur: et si David devenait alcoolique, et commençait à les battre, Matthew et elle? Non, jamais...elle ferait tout pour que cela n'arrive pas. Malva n'avait jamais songé au divorce, mais elle se dit que si ça devait se finir ainsi, malgré son amour profond pour David, elle le ferait...non seulement pour protéger Matt, mais aussi pour se protéger elle-même.
Un nouveau frisson lui parcourut l'échine, et elle ramena ses jambes contre sa poitrine. Enfin, elle éclata en sanglots silencieux. Elle était à bout...à bout de jouer les mères de famille fortes et courageuses, à bout de devoir s'occuper non seuleemnt de Matt, mais aussi de David, si bien que ces derniers temps elle n'avait pas un instant à elle-même...et plus que tout, elle se sentait si seule...jamais elle n'avait eu autant besoin de son mari, et pourtant, ce dernier avait aussi besoin qu'on s'occupe de lui.
Malva essuya d'un geste rageur une dernière larme qui coulait, et attendit ainsi, silencieuse, que l'aube se lève enfin, donnant au ciel ces couleurs rougeâtres comme le sang.