I would never try to change for you again. If only..

C'est un enfer. Où es tu à présent mon amour? L'as tu attends notre paradis infernal? M'y attends tu toujours? éternellement, tu le penses vraiment? Et si je n'y parvenais plus. Et si je n'y arrivais pas simplement. Je ne suis pas foutue d'attendre. Je n'y arrives plus. C'est un besoin physique. Un besoin irréversible. Je le savais. Tu m'as eût définitivement. Jusqu'au bout, quelle arnaque, vraiment. Tu le savais bien que je le regretterais. Infiniment, pour toujours, peut-être. Je ne peux pas. Sans toi, je ne peux pas. Il serait d'un euphémisme amusant de te dire que je souffres, putain, j'ai mal.

Je ne te reverrais plus. Mon dieu, je ne te reverrais plus.

Plus jamais, ton regard perdu dans le lointain, plus jamais, je ne parviendrais à te tirer de tes songes d'un pressement sur ton bras. Plus jamais tes yeux ne me brûleront dans les moindres parcelles de mon corps.

Je te hais. Quel amour, mon pauvre cœur, je te hais.

Shin se redressa. Son regard était perdu quelques part entre les trophées, loin, bien plus loin que tout ce que l'on aurait pu imaginer. Comment cette jeune femme au coeur de pierre avait pu succomber. Comment pouvait elle encore se consumer de cet amour perdu à jamais, cet amour que l'on croyait plus fort que la mort elle même.

Mon dieu que c'était vrai.

Elle ne pouvait y croire.

Comment pouvait elle souffrir encore à ce point là, près d'un an après sa mort.
Elle sourit.

Mon dieu. Elle était impayable,vraiment, risible.
Des pas résonnant derrière elle la ramenèrent à la réalité. Elle ne bougea pas.

Ce qu'il faisait là ? Ca, c'était une bonne question tiens. Il n'avait de toute façon pas grand chose à faire d'autre que d'errer dans le château. Des amis ? Bof non, des connaissances, sans être de réelles attaches. En même temps, c'était pas plus mal comme ça. Il ne devait rien à personne, libre de faire ce qu'il voulait, quand il voulait, sans rendre de compte. De toute, s'il avait envie ou besoin de se trouver de la compagnie, c'était pas ça qui manquait à Pouldard.

Il venait d'atterir dans le hall. Incapable de savoir par où il était passé pour s'y retrouver d'ailleurs. Le jeune homme s'arrêta en plein milieu, manquant de se faire bousculer, histoire de se décider par où il allait continuer. Les couloirs ? Non, lassant à la fin. Tant pis, il remonterait dans le dortoir, même si y avait surement personne à cette heure-ci. Il monta alors les marches deux à deux, pour finalement arriver face au tableau qui donnait accès à sa salle commune ... et se ravisa. Un élan de curiosité alors que son regard se posait sur la salle des trophées. Il n'avait même pas le souvenir d'y avoir jamais été.

Et puis au milieu de toutes les lueurs dorées et argentées de tous les trophées qui s'étalaient sur des étagères et compagnie, il y avait une silhouette. Une fille, sans aucun doute. Il descendit les quelques marches, mains dans les poches, et s'arrêta face à elle. A première vue, c'était pas de la joie qui brillait dans ses yeux. Du coup, il préféra pas imposer sa présence et se contenta de s'arrêter face à elle, posant son regard sur elle. Bizarre, ce visage lui rapellait quelque chose. Enfin, quelqu'un plutôt.

Shin finit par tourner lentement la tête vers le nouveau venu qui l'observait d'un air perplexe. Une émotion gagna alors fourbement Shin, l'étreignant d'une lassitude sans borne. Elle sourit lentement, du bout des lèvres, afin peut-être, de cacher l'angoisse sourde qui montait en elle subtilement, à l'image du serpent emblème de sa maison, elle le reconaissait, et l'air qui s'était répendu sur les traits du jeune homme permettait aisément de constater que c'était réciproque ou tout du moins, qu'il avait des doutes. Ce visage devait certainement lui dire vaguement quelque chose, souvenir d'une lointaine idylle près de 5 ans auparavent. Shin passa une main lente sur ses joues pleines, étira ses yeux avant de se les frotter, et finalement, murmura à voix très basse, d'une douceur saisissante:

"Tu es préfet? Tu vas me dénnoncer?"

En tout cas elle, semblait l'avoir reconnu. Elle n'aurait pas su qui il était, vu le blason aux couleurs de serpentard qui ornait sa tenue, elle ne lui probablement pas souris comme elle venait de le faire. Il la regarda se frotter les yeux, comme si elle sortait d'un profond sommeil. Dans un sens, elle n'avait pas l'air particulièrment présente au moment où il était arrivé. Mais il avait beau la regarder, il ne parvenait pas à remettre un nom sur ce visage. Pourtant il savait qu'il l'avait déjà croisée quelque part, cette fille. Bah, ca lui reviendrait.
Un sourire étira alors ses lèvres quand elle lui adressa la parole.

- J'ai vraiment la tête d'un préfet ? Répondit-il doucement.

Ca aurait presque été vexant si ca avait été dit autrement. M'enfin, il s'approcha de quelques pas de la jeune fille, continuant d'inspecter minutieusement ses traits. Des flashs, des souvenirs, un visage qui lui parvenait indistinctement à l'esprit. Avec un peu de chance, elle se présenterait. Ou pas.

Shin observa longuement le jeune homme sans rien dire. Son regard n'exprimait rien sinon une hésitation succincte. Pour la première fois depuis un long moment, Shin n'avait pas la moindre idée de ce qui lui incombait de faire. Elle trouvait infiniment rassurant de se complaire dans la position de jeune fille "innocente" de 15 ans, une jeune fille qui n'aurait jamais connu rien d'autre que la protection d'une famille moyenne et classique durant toute son enfance, et enfin celle des murs de Poudlard, de l'apprentissage de ses leçons, de rencontres amicales anodines, aucune souffrance réelle si ce n'était la mélancolie caractéristique que ressentait ce genre de personne sur protégée, couvée, assoifée d'un horizon qu'elle ne connaîtrait jamais. Non, le personnage que Shin incarnait avec un tel zèle n'avait jamais été brisée. Pourtant, sur le visage qu'elle s'était composée, "Andrea", respirait quelque chose d'infinement plus compliqué que ce qu'elle aurait aimé respirer.

"Non..."
Souffla la jeune fille, d'une façon telle que cela aurait pu sembler la dernière chose qu'elle aurait dîte avant de mourir, avec ce calme et cette résignation propres aux mourants soulagés de la fin de leur souffrance.
Elle avisa le torse du jeune homme et constata qu'il n'y avait pas d'insigne de préfet.
"On ne sait jamais j'imagines. Que fais tu ici? Tu as obtenu une récompense? Un membre de ta famille peut-être?"

Ils restèrent un bon moment à s'observer mutuellement sans dire grand chose. Aussi bien lui, qui chercherait presque désespérément à savoir d'où il avait vu cette belle inconnue et elle, qui l'auscultait comme si elle le conaissait. Comme quoi il faisait pas complètement fausse route.
Sa voix était assez surprenant fallait dire. On aurait dit un jeune fille au bord de l'agonie alors que physiquement, elle paraissait en pleine forme. Bizarre ? Wai un peu. Tant mieux il adorait ça.

- Tu me rassures. Répondit-til doucement, ce sourire toujours pendu aux lèvres.

Ce qu'il faisait là ? Sincèrement, rien. Rien de concret en tout cas. L'envie de découvrir quelque chose qu'il ne conaissait pas encore. Et puis avec un peu de chance, il trouverait un nom apparenté de près ou de loin avec sa famille ? C'est vrai que son père avait beaucoup joué au quidditch. En même temps maintenant, c'était plus trop sa priorité.

- Non, pas que je sache. J'étais juste venu faire un tour, histoire de voir. Et toi, qu'est ce que tu fais la ? Besoin de calme ? Dit-il en s'asseyant sur le rebord d'une marche.

Pour ça elle était servie ici. Si deux élèves passaient par jour c'était beaucoup. Bon okay, ils étaient bien à deux là ... m'enfin.
Il reposa alors les yeux sur elle, l'invitant à s'asseoir aussi si l'envie lui disait. Soit elle acceptais cette pseudo invitation à faire discussion, soit elle en avait rien a faire de lui et le plantait seul là.

"Quelque chose comme ça."
Murmura la jeune fille en balayant la pièce du regard.
"Je n'ai jamais reçu aucune récompense, mes parents non plus ou du moins je ne suis pas au courant."
Shin parlait d'un ton lent et posé, qui ne laissait pas soupçonner qu'elle avait toujours méprisé les quelques récompenses remises par Poudlard. Aujourd'hui, elle n'en avait à vrai dire, pas grand chose à faire. Les divers évènements passés l'avaient aidée à zapper la plupart des choses auxquelles elle adressait un vague intérêt par le passé.
"La salle des trophées est un endroit qui a été construit pour les élèves. Pourtant, je crois qu'il n'y a pas un lieu dans Poudlard plus désert, à n'importe quelle heure du jour où de la nuit. Nous sommes bien ingrats."
Elle caressa rêveusement la pierre d'une fenêtre proche d'elle, et plongea son regard dans le parc endormi éclairé par une lune quasiment pleine.
"La vue est joli aussi."
Elle sourit et s'assit près de Lucas.
"Comment tu t'appelles?"

Il laissa échapper un léger sourire à sa réponse. Quelque chose comme ça. Dans le genre approximatif on fait pas mieux. Pendant moment il se surprit même à silencieusement observer les trophées et tous les reflets qui dansaient sur les murs de la salle. Il ne le réalisa que lorsque la douce voix de la jeune fille le ramena à la réalité.

- Toutes les familles ne peuvent être glorieuses. Dit-il tranquillement en reposant ses yeux sur son visage.

Il y avait cette expression indéchiffrable sur ses traits, ce visage dont il n'arrivait plus à se détacher au dela de quelques secondes. Cette fille était étrange, très étrange même. Suffisamment pour l'attirer d'ailleurs.

- Faut dire que la plupart des trophées qui sont exposés ici ne nous concerne pas des masses. Et puisqu'on est aussi égoïste que ingrats...

Et il laissa échapper un sourire en coin en parlant. Bah, c'était vrai. A part quelques trophées des coupes des quatre maisons gagnées, dont plusieurs pour Poufsouffle, il n'y avait que des récompenses remises à des sorciers il y avait des générations. Et franchement, c'était pas les trucs les plus intéressants du monde. Une coupe reste une coupe, même avec tout la symbolique que çà peut avoir. On l'a vue une fois & basta.

- Lucas Parker. Répondit-il en souriant. Et à qui ais-je le charmant honneur ?

Il disait ça d'une fois qui laissait penser à la plaisanterie, alors qu'il n'en pensait pas moins. Cette fille était plus que charmante et même si des belles paroles l'auraient agacées, elle pouvait toujours le prendre en guise d'humour. Sinon ... bah tant pis pour lui.