Se retrouver

La journée de cours venait de se finir. Comme la plupart du temps en Grande-Bretagne, le temps était grisâtre ; un vent glacé soufflait et une bruise fine tombait, rendant le sol boueux et humide. Par un temps pareil, tout le monde était regroupé au coin du feu dans sa salle commune respective, à travailler ou à bavasser. En d'autres termes, c'était le moment rêvé pour Malva de sortir un peu découvrir les alentours.
Longeant la lisière de la forêt, elle s'assit sur un banc de pierre, veillant précautionneusement au passage à ce que sa cape garantisse une épaisseur de sécurité entre son uniforme et l'humidité froide de la pierre. Elle soupira doucement. Elle n'avait guère trouvé un moment où se retrouver seule qu'en allant à la salle de bain, ces derniers temps. Même les chambres n'étaient pas individuelles ! Elle avait la tête pleine à exploser, et se massa les yeux de ses index qui commençaient déjà à être gelés par le vent.
- Viens te réchauffer, petite soeur.
- Shell !
Par la pensée qu'elle venait de recevoir, elle perçu le grondement plein d'affection de sa louve d'un an, sa seule véritable amie. Elle se précipita vers celle-ci, comme reliée par le coeur à la bête par un fil invisible, et la trouva quelques mètres plus loin, dissimulée par les buissons. Rejetant son capuchon en arrière, Malva enfoui ses mains et son visage dans la chaude fourrure de la louve.
- Tu m'as manquée, petit d'homme, ronronna celle-ci.
- Une semaine... Tu ne devrais pas être ici Shell, c'est dangereux, papa et maman me l'ont déjà dit.
- Sottises. Une meute reste une meute ; pour survivre, il faut rester unis, répondit l'animal, intraitable.
Malva hocha la tête, approbatrice. Mais leur joie fut de courte durée : la jeune fille entendit une branche craquer derrière elle, et se retourna vivement vers sa compagne :
- Cache-toi, lui envoya-t-elle à haute voix ainsi que par la pensée, si on te voit tu seras en danger.

Hermione était partie se promener à la lisière de la forêt dans l'espoir de trouver quelques plantes à cueillir pour des projets personnels. En longeant les arbres, elle finit par entendre du bruit dans les bosquets. Là, où beaucoup aurait fait demi-tour de peur de croiser une créature dangereuse, la gryffondor rassembla son courage pour aller voir ce qui se tramait. C'est alors qu'elle aperçut une cape standard de Poudlard.

- Qui va là ? demanda-t-elle tout en continuant à s'apporcher, baguette au poing.

C'est alors qu'elle distingua la fillette devant elle, portant les couleurs de sa maison.

- Tu ne devrais pas venir ici toute seule, c'est dangereux de s'éloigner du château. Tu es bien Malva non ?

Hermione connaissait le nom de tous les élèves qui avaient été envoyé à Gryffondor. En tant que préfète, elle se faisait un devoir de s'en souvenir et de veiller sur eux.

- Je suis Hermione. Nous sommes dans la même maison. Qu'es-tu venu faire ici ?

En voyant arriver une jeune fille beaucoup plus âgée qu'elle, et incontestablement plus expérimentée, Malva recula vivement, se prit les pieds dans une racine d'arbre, et tomba sur le dos. Elle se redressa tant bien que mal, anxieuse. Qu'allait-il lui arriver ? Si cette personne, qui était venue perturber ses retrouvailles, se mettait en tête de l'attaquer, elle serait incapable de se défendre, elle le savait pertinemment. Elle sentit la louve cachée quelques mètres plus loin aux aguets, prête à bondir, les oreilles plaquées contre son crâne, et grognant doucement.
- Tais-toi ! lui intima-t-elle d'un ton qui ne permettait aucune réplique. Va-t-en !
Shell gémit doucement et consentit à contrecoeur à se faire plus discrète. Elle s'éloignerait dès que l'occasion s'y prêterait, après s'être assurée que sa maîtresse ne courait aucun danger.
Lorsque l'intruse en face d'elle se présenta, Malva eut un léger soupir de soulagement. La mémoire lui était revenue tout à coup : c'était la préfète des Gryffondor qui avait conduit les premières années à leur dortoir le soir de leur arrivée. Elle avait paru gentille, mais ça ne semblait pas être son humeur actuelle. La première année se demanda ce qui clochait : certes elle était seule, mais les cours venaient à peine de finir et elle n'était pas dans la forêt interdite - enfin, pas vraiment.
- Je... je n'ai pas le droit ? demanda-t-elle, sur la défensive.

Hermione s'aperçut du malaise qui s'était installée entre elles mais fut tout de même étonnée qu'elle se mette si vite sur la défensive. Déstabilisée, elle eut un mouvement de surprise en entendant sa question et se radoucit.

- Il n'est pas formellement interdit de te balader aux abords de la forêt mais il est fortement déconseillé de le faire, même pour un élève plus expérimenté. La forêt renferme beaucoup de danger et est habitée par des créatures qui peuvent te vouloir du mal. C'est pourquoi je souhaiterais te demander de faire l'effort de toujours rester à porté de vue au cas où, ou bien que tu préviennes l'un de tes camarades ou te fasses accompagner dans un premier temps. Si tu savais ce qu'on a vu sortir de cette forêt les années précédentes...

Hermione sourit en repassant à sa deuxième année et l'arrivée de la Ford Anglia de Ron qui s'était finalement décidé à emménager dans les sous-bois. Qui pourrait s'imaginer croiser une voiture ensorcelée dans le coin ? Neanmoins, elle restait tout de même sérieuse : en dehors de cette anecdote, les étudiants risquaient de croiser d'autres choses tels qu'un membre de la famille d'Aragog, des centaures ou des êtres maléfiques... Harry en avait d'ailleurs fait la fâcheuse expérience lorsqu'il était lui même en première année et le drame n'avait été évité que de peu malgré la présence de Hagrid sur les lieux.  

- On dirait bien qu'il va te falloir apprendre rapidement à te défendre Miss, si vous voulez pouvoir circuler si proche du danger. On dirait bien que le choixpeau ne s'est pas trompé en t'envoyant à Gryffondor.

Malva prit une mine penaude. Elle savait dès le départ qu'elle n'en ferait strictement rien, mais naturellement il était inutile de tenter de discuter avec la préfète. Et puis, elle savait qu'elle n'avait rien à craindre avec Shell, quant à se faire accompagner, c'était absolument hors de question.
- Mais pourtant tu y es bien toi, aux abords de la forêt..., ne put-elle s'empêcher de répondre en haussant le sourcil, lorsque Hermione lui dit que c'était déconseillé même aux élèves les plus expérimentés.
Non sans un certain attendrissement dans la voix, son aînée lui dit que le Choixpeau ne s'était pas trompé en l'envoyant à Gryffondor, ce à quoi Malva ne put s'empêcher de répondre en haussant les épaules :
- En fait il voulait m'envoyer à Serpentard, mais je ne l'ai pas écouté.

Hermione leva les yeux au ciel à la remarque de Malva. Bon, elle cherchait vraiment la petite bête où il n'y en avait pas.

- Premièrement, j'ai dit qu'il était fortement déconseillé et non interdit. Deuxièmement, je parlais d'être plus expérimenté par rapport à toi, même si sans vouloir me vanter, je suis dans les meilleurs étudiants de tout le château si ce n'est la meilleure. Je serai largement plus rassurée de te voir traîner dans le coin quand tu connaîtras la base de tes cours de défense contre les forces du mal. Mais pour ça, faut-il encore que tu ne fasses pas de mauvaises rencontres avant d'avoir pu assister aux cours. Et troisièmement, je suis Préfète. Mon rôle est de surveiller que les élèves ne se mettent pas en danger et respectent les règles. C'est mon devoir d'être ici avec toi, et je n'ai pas peur non plus. Je sais me servir de ma baguette, miss Stark.

Devant le haussement d'épaule de la demoiselle suite à sa réponse concernant le choix du choixpeau, Hermione ajouta :
- Et si je l'avais écoutée, j'aurai été à Serdaigle. Nous avons plusieurs qualités, plusieurs défauts qui font qu'on puisse aller à plusieurs endroits mais ce qui importe ce n'est pas où l'on peut aller mais où l'on veut. Serpentard a perdu une bonne élève, dommage pour eux.

La Gryffondor finit sa phrase en adressant un clin d'oeil à sa jeune camarade.

- Ca te dirait de visiter les lieux ?

Malva n'avait pas envie de visiter les lieux avec Hermione. D'abord, elle préférait les explorer seule, il était certain que cette imposante demeure qu'était Poudlard recelait bien des secrets, que la préfète ne lui montrerait pas. Ensuite, elle aurait voulu rester avec Shell un peu plus longtemps, et être avec une personne de cinq ans son aînée la mettait mal à l'aise. Enfin, non : être avec quelqu'un tout court la mettait mal à l'aise, mais c'était comme ça, elle n'aimait pas la compagnie humaine, et ce depuis qu'elle était toute petite. Néanmoins elle se doutait bien que la préfète ne la lâcherait pas comme ça, et qu'il valait mieux accepter si elle voulait avoir une chance de dissimuler tout soupçon à son égard pour pouvoir se rendre à nouveau dans la forêt interdite par la suite - puisqu'il allait de soi que c'était le seul endroit où elle pourrait retrouver son animal.
- Euh... d'accord...
Elle se dirigea vers Hermione et s'éloigna avec elle, dos à la forêt. Shell en profita pour s'éclipser.
- Je suis désolée... je reviendrai te voir dès que possible, je te le promets.
- Sois prudente, petit d'homme.
Elle fit quelques pas en compagnie d'Hermione, silencieuse, la tête baissée et les mains dans les poches de sa cape, puis enfin prit une grande inspiration et lui demanda :
- Pourquoi tu as préféré Gryffondor à Serdaigle ?

Hermione voyait bien que la jeune fille la suivait à contre cœur. Il fallait pourtant bien qu'elle noue le contact. Son but n'était pas de l'ennuyer par sa présence mais plus d'apprendre à se connaître pour que cette dernière ait assez confiance en elle pour pouvoir se confier à elle et la laisser lui venir en aide d'une manière quelconque si besoin. Elles étaient soeurs de maison et Hermione étant fille unique prenait son rôle d'aînée à coeur. Elle n'avait eu personne pour l'épauler à son arrivée dans le monde de la magie ni même les premiers mois après son arrivée dans l'Ecole de Sorcellerie.

La jeune Stark finit par rompre le silence pendant qu'elles longeaient la forêt en direction du lac.

- Oh, je ne sais pas trop. Je pense surtout que j'ai eu peur de reproduire ma scolarité moldue... Je me suis plongée dans les études et j'ai toujours cherchée à être la meilleure pour me prouver que je valais quelque chose... J'ai passé mon temps à me cacher dans les bouquins pour me cacher ma solitude. Le peu d'amis que j'avais pu me faire m'a tourné le dos quand mes pouvoirs magiques ont commencé à se manifester... Et là, quand le choixpeau m'a parlé de son hésitation, j'y ai vu la possibilité de changer la donne. J'arrivais dans un monde nouveau, mais pour une fois, j'étais réellement confiante. Et puis, être à Gryffondor ne m'empêche pas d'être aussi intelligente ni aussi bosseuse qu'un Serdaigle qui se respecte. Le courage et la force de caractère en plus. Et toi, qu'est-ce qui t'as poussé vers nous ?

Hermione souriait doucement. Elle était réellement contente et ressentait un fort sentiment protecteur envers Malva. Comme envers chacun des premières années, années après années justement. Et pouvoir partager un moment privilégié avec l'un d'entre eux la rendait toujours aussi heureuse.

Malva était surprise de voir son aînée se confier autant. Apparemment, elle aussi avait connu la solitude dans sa vie, mais ce qui semblait lui avoir fait peur lorsqu'elle avait son âge était justement ce que Malva chérissait par dessus tout. Elle sentit sa gorge se serrer en apprenant qu'Hermione était d'origine moldue. Depuis peu, les moldus étaient devenus le plus grand danger qu'elle courait, elle et sa famille... et de façon plus globale, le monde sorcier en général. Mais en quelques temps, la donne s'était complètement inversée : il avait jadis pu être dangereux d'être d'origine moldue, mais désormais, c'étaient les longues lignées de sorciers qui étaient les plus menacées. Alors... de quel côté Hermione était-elle ? Représentait-elle, ou ses parents, un danger potentiel pour le monde sorcier ? Toute à ses pensées, la jeune fille répondit vaguement :
- Je ne sais pas trop, en fait... Ça peut sembler bête, mais quand il a dit que Serpentard m'irait très bien, je me suis tournée vers les Gryffondor, je ne sais pas pourquoi, et il a interprété ça comme une volonté d'y aller, alors il m'a envoyée là...
Elle se tut et cogita longuement. Elle devait éclaircir les choses, mais en même temps, il lui fallait peser ses mots, sans quoi cela pouvait devenir dangereux.
- Tes parents, euh... ils en pensent quoi des dernières nouvelles... tu sais, que ce soit officiel... les sorciers, je veux dire...

Hermione écoutait avec attention la réponse de Malva. Elle n'était franchement pas étonnée qu'elle n'en sache pas plus sur les raisons du choixpeau à l'avoir envoyée à Gryffondor. Après tout, les événements étaient plus que récents et il lui faudrait certainement un peu plus de recul pour pouvoir analyser la situation.

Les deux gryffondor continuaient à balader quand Malva reprit enfin la parole. Hermione ne s'était pas rendu compte qu'elle avait cogité sur un détail qui pour elle était insignifiant mais qui, pour la jeune fille et le monde sorcier actuel, avait de l'importance.

- Oh, mes parents connaissent tout du monde sorcier depuis que je suis entrée à Poudlard. Ils sont fascinés et fière de moi. Ils ont l'impression d'avoir eu la huitième merveille du monde en me mettant au monde... Mais ils s'inquiètent. Depuis bien avant que leur ministre parle de nous. Ils ont toujours eu peur du racisme que je pouvais subir de la part des moldus ignorants si ça venait à s'ébruiter. Et avec Tu-Sais-Qui, ils s'inquiètent encore plus pour nous. Ils se sentent surtout impuissants face à notre magie et ont peur de ne pas pouvoir me défendre s'il m'arrivait quoique ce soit. Pourtant, à bien y réfléchir, leur force militaire alliée à nos pouvoirs pourraient surprendre plus d'un. Tu es de famille sorcière exclusivement ?

- Ah, je vois... Alors c'est pas nécessairement plus facile pour ceux qui ont des origines moldues...
À toute vitesse, elle se prit à réfléchir à une réponse. En une semaine à peine, voilà deux fois qu'on lui posait la question de ses origines, et si Malva avait pu s'en tirer à bon compte la première, elle ne doutait pas que Hermione se satisferait d'une esquive aussi peu élaborée. Il fallait vraiment qu'elle prépare une réponse toute faite pour ce genre de questions gênantes, à l'avenir... Finalement, haussant les épaules, elle répondit simplement :
- Un peu comme tout le monde, j'imagine que j'ai un peu un mixte des deux...
Puis, elle s'interrompit subitement :
- Tiens ! De la balsamite !
De loin, la plante ressemblait à une vulgaire mauvaise herbe, mais sa taille relativement haute, ses feuilles ovales et ses fleurs groupées ne la trompèrent pas. Un grand sourire illumina son visage, et elle arracha la plante d'un geste assuré avant de la glisser dans son sac avec un précaution infinie.

- Non en effet, ce n'est pas évident même quand ont d'origine moldue... on reste des sorciers pour eux. Sauf pour ceux qui nous acceptent comme nous sommes. Nous sommes tous égaux face au racisme. Mais ne croit pas qu'ils sont tous comme ça. La preuve en est avec mes parents.

Hermione sourit en pensant à ces deux êtres qui lui étaient chers. Ils feraient tout pour elle, elle le savait et ferait tout elle-même pour les rendre fiers et les protéger. La gryffondor n'eut pas le temps d'écouter la réponse de sa petite camarade qu'elle la vit se jeter sur une plante avec enthousiasme.

- Mais dit moi, tu t'y connais bien en botanique ? Les cours n'ont pas encore commencé pourtant. Ça te vient de ton histoire personnelle cette prédisposition ? Ce sera un atout pour pas mal de matière !

Hermione y voyait déjà en effet les avantages que pouvaient avoir des connaissances pousser en botanique. Genre pour se dénicher des ingrédients pour les potions... Que n'aurait-elle pas donner pour s'y connaître dans une matière comme celle-là quand elle avait débuté sa formation magique...

- Si tu aimes les plantes et la nature en général, je te conseille d'aller voir Mme Chourave, elle enseigne la botanique justement. Et dans ma promotion, nous avons Neville Longdubat. Il est passionné par tout ce qui s'en approche de près ou de loin et il est très gentil. Il ne devrait pas être contre des discussions enflammées sur le sujet.

- De là où je viens, notre château est entouré par la nature, alors il vaut mieux savoir de quoi celle-ci se compose pour en tirer le meilleur parti possible. Ma mère m'a tout appris, on a de grandes serres chez nous et on y fait pousser toutes sortes de plantes, elle m'a même appris quelques concoctions assez simples, en cas d'urgence. J'en ai ramené quelques flacons avec moi juste au cas où, j'espère qu'on ne va pas me les confisquer... oh, mais ne le dis à personne s'il te plaît, d'accord ? J'y tiens vraiment ! Mais je n'avais justement plus de balsamite...
Joignant le geste à la parole, elle sortit la plante de son sac, pour l'exhiber fièrement sous le nez d'Hermione.
- C'est une plante aux vertus merveilleuses ! C'est très résistant, ça pousse partout comme de la mauvaise herbe, et pourtant ça sent très bon, ça relève le goût de tes aliments si tu en mets quelques feuilles dans ta salade par exemple, sans parler de ses merveilleuses propriétés digestives et cicatrisantes !
Elle s'interrompit soudain, prenant consciente du flot de parole dont elle avait inondé son aînée. Elle rougit se mordilla la lèvre inférieure, gênée, avant de détourner son regard pour remettre lentement la plante dans son sac.
- Enfin bien sûr, je sais que je ne t'apprends rien... Merci pour tes recommandations pour le professeur Chourave et Neville en tout cas, j'y penserai.

Hermione était ébahi par le flot de connaissance de la première année. Elle même n'en savait pas autant à son entrée à Poudlard. Ce prodige ne manquerait pas d'amener des points amplement mérités à leur maison. Mais le plus important, elle semblait elle-même ne pas se rendre vraiment compte de ses capacités et semblait plus inquiète par la perte de ses biens que tout autre chose.

- Ne t'en fais pas, tant que tu ne fais rien de dangereux pour toi ou pour les autres, il n'y aucune raison pour que je te confisque quoique ce soit. Ce qui t'appartient ne regarde que toi. Surtout que ça pourra t'être très utile pour t’exercer aux potions.

Hermione voyait bien l'air gêné qu'affichait Malva. Elle semblait vraiment mal à l'aise de s'être livrée sur elle aussi facilement auprès d'une personne qu'elle ne connaissait que depuis peu et encore.

- Ne t'en fais pas, tu n'as rien dit de mal, au contraire. Je suis stupéfaite par toutes tes connaissances en la matière. Et même si je suis en sixième année tu sais, j'ai encore beaucoup à apprendre. Et je n'aurai rien contre que tu me montres quelques petites choses.

L'aînée sourit tendrement à la jeune élève devant elle. Si différentes qu'elles soient, elle arrivait néanmoins à se retrouver en elle en voyant le passion qui semblait l'animer pendant qu'elle parlait d'un sujet qui lui tenait à coeur. Le choixpeau ne s'était pas trompé devant autant de fougue. Cette petite allait certainement être une militante chevronnée quand il s'agira de défendre ses idées.

- Merci.
Malva rougit du compliment, continuant pourtant à se mordiller la lèvre inférieure. Hermione semblait avoir un don particulier pour apprivoiser même les plus réticents, mais la jeune Gryffondor la connaissait à peine et ne voulait pas prendre le risque de s'attacher trop vite à quelqu'un qu'elle connaissait si peu. Elle murmura doucement :
- Je ne vois pas trop ce que je pourrais t'apprendre... tu as dit toi-même que tu étais la meilleure élève de Poudlard, et tu as cinq ans de plus que moi, alors...
Un brusque frisson la parcourut soudain. Le léger crachin tombait toujours, mais l'humidité, combinée à un vent puissant et glacial, la paralysait jusqu'aux os. Elle croisa ses bras sur son torax, faible protection contre le froid, et demanda timidement :
- Euh... est-ce que on pourrait aller dans un endroit couvert... s'il-te-plaît ?
Elle eut un petit sourire gêné, et se prit à penser avec regrets que si elle avait pu rester avec Shell, le pelage épais et le souffle chaud de sa louve aurait pu la protéger de ce mauvais temps.