Cours de soins aux créatures magiques #1 : Les Sombrals

Je n'en revenais pas d'avoir donné la bonne réponse. A ma grande surprise, je pensais que c'était Cyril qui l'aurait, hé ben non ! Pour une fois que je rapportais des points à Gryffondor ! J'étais très surpris et en même temps heureux. Le cours d'Hagrid me passionnait vraiment et lorsque le professeur avait demandé qui était volontaire pour monter sur un Sombral, euh, certes, je les voyais, mais je n'étais pas volontaire pour monter dessus.. Me ridiculiser devant tout le monde? Non merci ! J'avais la trouille de tomber en fait.. Et je me mis à m'imaginer en train de voler sur un Sombral..

Voila ce que j'étais en train d'imaginer en volant sur un Sombral :
* Mes mains seraient agrippées sur sa crinière afin de ne pas tomber et je sentirai le vent me fouetter le visage. Tenebrus courrait à toute vitesse et je ne sentirai plus mon corps, tellement je serai apaisé et un peu stressé aussi..*

Voler sur un sombral ? Le rêve ! Cyril était fasciné par ces animaux qui étaient entourés par tant de mystère ! Le fait qu'il ne pouvait pas les voir rendait le jeune Gryffondor encore plus enthousiaste, quelque part. Le contact des hippogryffes avait déjà été quelque chose d'exceptionnel, mais alors être si proche d'un animal qu'on ne pouvait pas voir... Le regard plein d'espoir, il regarda Hagrid et leva la main, d'un air enthousiaste.

" J'adorerai tenter l'expérience, Professeur !"

Juste après avoir parlé et en attendant la réponse qu'il espérait positive, le jeune homme laissa ses idées vagabonder. Il s'imaginait déjà face au vide, tendre une main un peu hésitante, sans trop savoir où pointer. Ensuite, un contact improbable, sous sa main, il sentait une peau qu'il s'imaginait un peu froide et rugueuse. Il posait ensuite ses deux mains sur ce qu'il devinait être le dos de l'animal et d'un saut plutôt souple, il se mettait à califourchon sur l'animal comme il l'aurait fait sur un cheval. Entre ses genoux, il sentait le roulement des muscles du Sombral qui se mettait en mouvement.
Cyril ferma un instant les yeux.
Son imagination s'envola en même temps que le Sombral de ses pensées. Le sol s'éloignait de plus en plus alors que son coeur battait la chamade. La peur du vide en dessous de lui était en complète opposition avec le corps bien solide qu'il le soutenait. Au fur et à mesure que l'animal prenait de la vitesse, le vent froid lui battait le visage, ses yeux allaient sans doute pleurer un peu, comme c'était souvent le cas lors des rafales de vent, en hiver. Autour de lui, les nuages filaient à une vitesse qui lui semblait vertigineuse, et Poudlard semblait petit, si petit... !
Hagrid prit alors la parole et le Gryffondor revint brutalement sur terre.

A son grand étonnement, seule elle et un élève de Gryffondor avaient levés la main. Du coup ca ne laissait plus grande possibilité quant à qui monterait sur les sombrals. Elle sentit une bouffée de stress l'envahir et son coeur s'accéléra encore quand Hagrid lui annonca que c'était elle qui allait commencer. Pendant une seconde, elle eut presque envie de faire marche arrière et quitter le cours avec les autres élèves. Mais maintenant qu'elle s'était lancée, elle allait passer pour une dégonflée si elle n'y allait pas. Et puis elle ne pourrait peut-être plus jamais faire ca de sa vie ... Elle entra dans l'enclos et se dirigea vers l'arbre que lui avait désigné Hagrid. Elle s'avanca, la main tendue en avant jusqu'au moment où elle heurta quelques chose de dur mais chaud. Elle sursauta avant d'y poser sa main pour de bon. Elle poussa un soupir dans l'espoir de faire retomber un peu la pression qui pesait sur elle et laissa glisser ses doigts le long du corps de la créature. Elle en devina d'abord l'épaule, puis le dos et enfin les ailes. Après avoir plus ou moins repéré l'endroit où elle devait monter, elle se hissa non sans difficulté sur le dos du sombral. Elle cala ses genoux en arrière des ailes et posa ses mains sur les épaules pour y prendre appui. Au signal de Hagrid, Tenebrus étendit ses ailes et se mit à en battre, faisant voler les feuilles et la poussière qui était au sol. Après quelques foulées, il prit sa battue et s'élanca dans les airs. Alors qu'ils s'élevaient, Morgane eut l'espace d'un instant le souffle carrément coupé. Le sol s'éloignait sous elle alors que son corps reposait sur une créature qui lui était complètement invisible. Il lui semblait presque qu'elle flottait dans les airs. Lorsqu'elle regarda en bas, elle vit les élèves, pas plus grand que des figurines miniatures, qui s'éloignaient en direction du chateau. Elle releva alors les yeux et vit devant elle la forêt interdite qui s'étendait à perte de vue. Elle ne s'était jamais imaginée qu'elle était aussi grande. Elle semblait presque interminable. Après l'avoir survolée quelques instants (à vrai dire Morgane avait perdu toute notion du temps), elle sentit sous elle le corps du sombral se pencher sur le coté. Elle se cramponna à l'encolure du sombral jusqu'à ce qu'il retrouve une certaine stabilité. Ils survolaient à présent le lac, dont la surface miroitante reflétaient presque leur image. Elle se rendit alors compte de la vitesse à laquelle ils évoluaient alors qu'elle percevaient leur ombre qui se déplaçait à la surface de l'eau. La sensation était grisante, absolument incroyable. Le vent lui giflait le visage, faisant voler sa cape et emmelant ses cheveux. Le paysage qui s'offrait à elle était inégalable par sa beauté. La perspective qu'elle avait sur le château était à couper le souffle. Vu d'ici, on se rendait un peu mieux compte de la complexité et de la richesse du bâtiment. L'espace d'un instant, elle en oublia qu'elle était en cours de soins aux créatures magiques et que Hagrid et Cyril l'attendaient au sol. Malheureusement, après un instant qui lui sembla beaucoup trop court, le sombral vira à nouveau et se mis à descendre pour finalement atterir dans l'enclos. La réception fut quelques peu brutale et Morgane manqua de perdre l'équilibre mais arriva sans encombre au sol. A regret, elle descendit et laissa sa place au Gryffondor. Elle se tourna alors vers Hagrid, encore grisée par ce qu'elle venait de vivre.

- Merci beaucoup professeur, c'était incroyable ! Dit-elle haletante dans un immense sourire.