Une question d'Attraction...

(HJ: Premier post Morgane Collignon, merci !)

Samedi matin, sept heures, journée pluvieuse. Cyril s'était levé de bonne heure, mais l'humeur maussade. Le temps d'octobre n'allait pas gâter les élèves de Poudlard ce week-end. Lui qui avait espéré profiter encore un peu de l'automne... Peut-être le temps se remettrait-il au beau fixe pour encore quelques jours, avant l'arrivée de l'hiver. Du moins, il l'espérait. Le Gryffondor avait mal dormi et avait décidé de repousser le petit déjeuner. Il n'était pas d'humeur à s'installer seul à table, avec Nick-Quasi-Sans-Tête pour seule compagnie. Il était d'abord resté allongé dans son dortoir, mais il avait finalement craint de réveiller ses camarades et avait donc quitté la tour.

D'un air distrait, il avait déambulé parmi les couloirs, sa baguette à la main, repensant au cours de sortilège de la veille. Les sortilèges d'Attraction lui avait posé quelques problèmes et cela n'améliorait pas son humeur. D'habitude, il se débrouillait bien dans cette matière et ne comprenait pas pourquoi il ne parvenait pas à maîtriser ce sort particulier, qui était aussi répandu qu'utile parmi les sorciers. C'est ainsi qu'arrivé au cinquième étage, il eut soudainement une idée pour occuper sa matinée. Pourquoi ne pas essayer de pratiquer un peu ? Les salles de classe vides étaient nombreuses à cet endroit du château et à une heure aussi matinale, il ne risquait pas de déranger quelqu'un. Pensif, il se dit que l'inverse était également un point positif : les chances étaient également minces qu'un autre élève n'arrive pour assister à ses échecs.

Cyril poussa donc la porte d'une salle et regarda autour de lui les objets à sa disposition. Il lui fallait quelque chose de léger, mais néanmoins pas trop fragile pour pratiquer son sortilège. Il porta son dévolu sur un sac en cuir brun, posé sur un rebord de fenêtre. De petite taille, il semblait léger et avait probablement été oublié là par une fille, à la fin d'un cours de la veille. Le jeune Gryffondor se dit qu'en attendant qu'elle vienne le récupérer, il ne ferait pas de dégât en s'entrainant un peu avec. De plus, cela faisait peut-être des semaines que ce sac était abandonné là... Concentré, il pointa sa baguette sur l'objet et dit d'une voix ferme:

"Accio !" Le sac frémit, mais ne bougea pas. Agacé, l'adolescent répéta avec un peu plus de conviction: "Accio !". A nouveau, le résultat fut décevant. Il ferma les yeux un instant, soupira un grand coup et cria : "ACCIO !"

Le sac vola de deux mètres vers lui, mais retomba à mi-chemin du Gryffondor. Énervé, il s'apprêta à le ramasser pour le remettre sur la fenêtre et recommencer, lorsque derrière lui, la porte s'ouvrit.

Cela faisait déjà une bonne demi heure que Morgane se retournait dans son lit avec le vain espoir de parvenir à se rendormir. Elle finit par capituler et jeta un oeil à l'horloge ... A peine sept heure du matin ! Elle soupira, contrariée. Pour une fois qu'elle avait l'occasion de faire la grasse matinée, il avait fallu que ce plaisir lui soit enlever. Assise en tailleur sur son lit, elle posa son regard au travers de la fenêtre et sa mauvaise humeur naissante finit de s'installer. L'idée d'aller faire un tour au parc de bon matin fut balayée par a bourrasque qui vint frapper la fenêtre du dortoir. Décidémment, cette journée commencait mal ! Après un long moment de réflexion, elle finit par se résigner à sortir de son lit, troqua son pyjama contre sa robe de sorcier et descendit discrètement dans sa salle commune. Malheureusement elle y était seule et n'avait pas la moindre envie d'étudier ou même de bouquiner. Elle avait envie de sortir. Du coup, elle enfila sa cape et quitta la salle commune, bien qu'elle n'ait pas la moindre idée d'où elle comptait aller.

Son estomac commencait cependant à se faire entendre, et la jeune fille décida donc de faire un petit détour par les cuisine afin de prendre son petit déjeuner. Elle s'arrêta devant l'immense coupe de fruit et se mit à chatouiller la poire qui se trouvait au centre. Après s'être tortillée, celle-ci fini par laisser apparaitre une poignée, que Morgane saisit afin d'accéder aux cuisines. Déjà, les elfes s'affairaient à préparer le petit-déjeuner. Malgré quelques réprimandes quant aux fait que les élèves n'avaient pas à pénétrer les cuisines, auxquelles la jeune fille ne prêta pas attention, elle se saisit d'un toast et de quelques petits gâteaux qu'elle fourra dans les poches de sa robe avant de ressortir. Même s'ils n'avaient pas le droit, croiser un élève de Poufsouffle dans les cuisine du château était chose assez courante. Elle se dirigea ensuite vers les escaliers qui paraissaient très agité ce matin. D'ailleurs, perdue dans ses pensées, elle les monta machinalement sans trop comprendre où ils l'emmenaient. De fil en aiguille, elle finit par se retrouver dans un couloir du cinquième étage, orné de salles de classe désertes.

Au final elle n'était pas mécontente d'avoir atterri ici. L'ambiance y était particulière, si différente de celle à laquelle elle était habituée. Parce qu'il était vrai qu'elle se rendait rarement dans cette partie du château en dehors des heures de cours, où ces couloirs étaient alors peuplés d'élèves de tous âges. Pourtant, l'endroit n'était peut-être pas si désert que ca ... Morgane fronça les sourcils quand il lui sembla entendre la voix de quelqu'un. Au fur et à mesure qu'elle avançait, la voix se faisait plus distincte. Elle était masculine et semblait prononcer un sortilège, jusqu'à ce qu'elle finit par le crier, ce qui fit sursauter la jeune Poufsouffle. Cela semblait venir de la porte qui se trouvait à quelques mètres d'elle. Doucement, elle fit les quelques pas qui l'en séparaient avait de pousser la porte.

- Tout va bien ? Demanda-t-elle en passant sa tête par l'ouverture.

Elle découvrit un garçon qui avait plus ou moins son âge, une baguette à la main face à une petite besace qui s'étalait au sol. De toute évidence, il y avait des élèves plus acharnés que d'autres ...

Une jeune fille qu'il ne connaissait pas fit irruption dans la pièce. Elle le regardait avec un air un peu étonné et demanda si tout allait bien. Son regard passa de lui à la besace qui trainait encore par terre. Le Gryffondor se sentit un peu honteux, il s'était laissé aller en pensant qu'il serait seul dans ce couloir, et voilà que quelqu'un débarquait ! Difficile de trouver une excuse plausible pour ce qu'il faisait ici, la situation parlait d'elle même. Cyril ramassa le sac sur lequel il s'entraînait avant de se tourner vers la nouvelle venue et de lui répondre, un peu de mauvaise humeur.

"Oui. Enfin, à peu près... Je ne parviens pas à réussir ces foutus sortilèges d'Attraction!" Le jeune homme montra la besace. " J'ai trouvé ça qui trainait dans la classe, je me suis dit que ça serait un bon objet pour l'entraînement... Je ne sais pas à qui elle appartient, mais je ne risque pas de la casser."

Cyril se sentait un peu bête de raconter sa vie comme ça, mais maintenant qu'il s'était fait prendre la main dans le sac, mais la jeune fille semblait un peu plus âgée que lui, alors il décida de jouer le tout pour le tout.

" D'habitude, je ne suis pas mauvais en sortilèges. Je ne comprends pas ce qui cloche... Tu n'aurais pas un truc, toi, des fois ? "

Histoire de ne pas rester debout comme un idiot au milieu de la salle de classe, il déposa le sac sur une chaise et s'installa sur une table, juste à côté. Avec une lueur d'espoir dans les yeux, il attendit, face à la Poufsouffle.

Alors qu'il tentait, un peu gêné, de lui fournir une explication cohérente pour justifier sa présence dans une salle de classe un samedi matin, Morgane franchit la porte et la referma doucement derrière elle. Malgré ça, le bruit qu'elle produisit se répercuta contre les murs de la pièce vide, se mêlant aux échos de la voix du gryffondor. Morgane sourit face à ses explications. Elle aussi n'avait pas tout de suite réussi à lancer ce sortilège correctement. Parce que bien qu'il semble banal pour bon nombre de sorcier, comme toute chose, il nécessitait de l'entrainement pour y parvenir.

- Ne t'inquiète pas, c'est normal que tu n'y arrives pas tout de suite. Répondit-elle en s'avancant vers lui.

Elle examina la besace d'un coup d'oeil et bien qu'il n'était pas très gros, il était un peu lourd pour s'entrainer à ce sortilège. Elle fouilla dans sa poche et au bout de quelques secondes en extirpa une pièce d'une mornille qui s'y était perdue et la posa sur une des tables près de laquelle il s'était assis.

- Tiens, essaye d'abord sur quelque chose de plus léger, dit-elle en se retournant vers le garçon, et commence par te placer plus près. Tu pourras reculer progressivement.

Morgane s'éloigna alors et imita le gryffondor, s'asseyant sur la table qui lui faisait face, laissant celle où elle avait posé la pièce entre eux. Elle posa son regard sur lui avec un sourire encourageant, en espérant que ces quelques petits conseils pourraient lui être utile. A vrai dire, la jeune fllle n'avait jamais eu l'occasion de jouer les professeur, elle ne savait donc pas vraiment si elle était douée à ce jeu ...

Avec curiosité et attention, elle regarda le gryffondor se mettre en place et se concentrer. Au bout de quelques secondes, la pièce s'éleva dans les air et Morgane ne put s'empêcher de sourire. Bon ca va, ses capacités pédagogiques n'étaient pas si mauvaises. La pièce n'arriva cependant pas jusqu'à lui et tomba au sol avant de rouler sur quelques centimètres. Après l'avoir ramassée, il se tourna vers elle avec un grand sourire et les yeux illuminés par sa première réussite.

- C'est comme tout dans la vie, il faut commencer petit et avancer progressivement ! Répondit-elle en souriant. Moi c'est Morgane, je suis en 6ème.

Son nom lui évoquait vaguement quelques choses, ils avaient déjà probablement du se croiser en cours. Puis l'image lui revient. C'était lui qui s'était porté volontaire avec elle au cours de soins aux créatures magiques pour monter sur les sombrals. Elle se souvenait encore de l'expérience incroyable que cela avait représenté pour elle et probablement pour lui aussi. La voix de Cyril la ramena à la réalité en lui posant la même question qu'elle s'était posée en l'apercevant seul dans une salle de classe.

- A vrai dire j'en sais trop rien. Répondit-elle en haussant les épaules. J'arrivais plus à dormir, et comme il fait moche, je suis partie me promener dans le chateau. Et les escaliers ont finit par m'amener ici !

Pour sûr, Morgane n'était pas une bosseuse aussi acharnée que ne l'était visiblement le gryffondor ... Mais apparemment le hasard faisait bien les choses.

Une fois de plus, le hasard semblait bien faire les choses. Quoique, elle allait finir par croire qu'il n'y était pas pour grand chose. Les coïncidences étaient assez fréquentes dans la vie de Morgane, même si malheureusement elles n'était pas toujours bonnes. Sa rencontre avec Rogue dans le couloir qui avait coûté 20 points à sa maison, elle s'en serait franchement bien passée.
Quand Cyril lui avoua qu'il ne savait pas quoi faire et que donc il avait décider de s’entraîner pour le cours de sortilège, la jeune fille ouvrit de grands yeux. Ah ça pour sûr, c'était productif ! Ce genre de chose n'avait jamais traversé l'esprit de la poufsouffle, elle qui était plutôt du genre à tout faire en dernière minute et à passer son temps libre à se divertir plutôt qu'à étudier. Clairement, elle n'aurait jamais pu aller à Serdaigle !

- Waw, ça c'est de la motivation ! Répondit-elle avec étonnement. Comme tu peux le voir, moi je suis plutôt du genre à déambuler dans le château sans but précis ...

A nouveau, le gryffondor posa la pièce de monnaie sur la table et lorsqu'il lança son sortilège d'attraction, la pièce vola allègrement jusqu'à la paume de sa main. Alors qu'il se retournait vers elle, Morgane lui rendit son sourire.

- Ca y est, je crois que tu le tiens !

Sa proposition d'être professeur surpris un peu la jeune fille. A vrai dire, elle n'avait jamais envisagé ce genre de chose, car à quelques exceptions près, tous les professeurs de Poudlard étaient ennuyeux et rébarbatifs quand ils n'étaient pas carrément exécrables. Quoique, devenir professeur serait un bon moyen d'essayer d'égayer la vie des pauvres élèves du château. Peut-être prendrait-elle le temps d'y penser un jour.

- J'avoue que je n'y avais jamais pensé, répondit Morgane en reprenant la pièce qu'il lui tendait. Mais si tu veux, tu peux m'engager en tant que prof particulière ! Dit-elle en lui lançant un petit regard en coin additionné d'un petit sourire amusé