Avoir l'impression de flotter

Le mois d’octobre était à présent bien entamé, et on sentait que l’hiver arrivait à petits pas… Néanmoins, les élèves pouvaient encore profiter de quelques journées ensoleillées. Ce que Roxane aimait faire, c’était se rendre à la verrière, au sixième étage du château. Ici, la vue était à couper le souffle ! Dans cette pièce, les murs étaient entièrement vitrés, et il lui plaisait de venir ici admirer la vue. Elle avait l’impression de voler.

C’était fort dommage que les appareils photos ne marchent pas ici. Elle avait toujours adoré prendre des photos, elle piquait l’appareil de ses parents pour prendre le paysage. Désormais, elle devait s’en passer. Ce qui ne l’empêchait pas d’admirer la vue, et de décrire tout ceci par de longues phrases dans les lettres qu’elle écrivait à ses parents et à son frère.

Ce jour-là était un dimanche, et elle quitta le bruit de la Salle Commune de Poufsouffle pour venir s’évader ici. Elle amena avec elle plume et parchemin, pour rédiger une lettre à ses parents.

La verrière était vide. Elle se dirigea vers la baie vitrée sud-ouest, et s’installa par terre, en tailleur. La fillette sortit ses affaires et, observant la vue, réfléchit à ce qu’elle pourrait dire dans sa lettre.

Rachel s'ennuyait ferme et ne savait pas quoi faire. Elle décida donc de parcourir le château à la recherche de personne à qui parler ou d'occupation. Elle arpenta le septième étage qui était malheureusement vide. Elle emprunta l'escalier qui donnait sur la sixième étage. Elle se dirigea vers la verrière, là où elle aimait passer du temps. Elle s'y rendait fréquemment, aimant admirer la vue qu'offrait cet endroit sur le paysage alentour. Dans son sac elle avait son calepin et un crayon à papier pour dessiner. Elle voulut donc en profiter pour s'inspirer du lieu.
Elle arriva à la verrière et aperçut une petite silhouette penchée sur un parchemin. Elle semblait concentrée. Rachel voulant discuter s'approcha et salua la jeune fille.

- Salut ! Je ne te dérange pas ?

Elle n'avait pas reconnu Roxanne, une poufsouffle de première année qui fait parti de l'AD. C'est en l'observant d'un peu plus près qu'elle la reconnu. Elle ne lui avait jamais parlé et ne la connaissait pas. Cela serait peut-être l'occasion de faire connaissance.

Concentrée, Roxane ne remarqua pas que quelqu’un entrait. Elle ne se retourna pas, fixant le vide, en pleine réflexion. Elle se pencha sur son parchemin et commença à écrire :

Papa, Maman, Emmett,

J’espère que tout va bien pour vous. Moi, ça va. Les cours se passent bien, je fais en sorte de suivre du mieux que je peux.

La fillette releva la tête, observant à nouveau le paysage. Allait-elle parler de ses cours ? Ses parents et son frère ne connaissant rien à la magie, cela signifiait qu’il fallait donner quelques explications. Ceci dit, c’était un véritable plaisir pour elle de leur raconter toutes ces choses.

Alors qu’elle se demandait encore comment continuer sa lettre, elle entendit une voix féminine derrière elle s’adresser à elle. Elle se retourna et vit Rachel, une élève de Serdaigle qui, comme elle, faisait partie de l’Armée de Dumbledore. Les deux filles ne se connaissaient que de vue, mais Rachel était une personne qu’on ne pouvait oublier. En effet, elle avait un look assez particulier, avec des cheveux teints en rouge. C’était quelque chose qui se faisait beaucoup chez les Moldus, mais moins chez les sorciers, apparemment.

« Oh, salut ! Non, tu ne me déranges pas. Quand bien même ça me dérangerait, il n’y a mon nom d’inscrit nulle part, tu as tout à fait le droit de venir. »

Roxane sourit à la Serdaigle, ravie de cette compagnie.

Rachel dessinerait une autre fois. Elle ne manque pas d'occasion pour cela. Elle préférait profiter du moment pour discuter, au lieu de rester dans son coin et de dessiner. Son côté bavarde prenait le dessus. Et puis, elle était toujours ravi de faire de nouvelle connaissance. La poufsouffle avait l'air d'être une personne amicale. De plus, elle dégage une joie de vivre, qui déteint sur les autres. C'est une des choses que Rachel apprécie le plus chez les autres. Elle a plus tendance à aller vers des personnes souriantes et extravertie, plutôt que vers des personnes déprimées. Elle n'est pas du genre à juger les autres, et à se fier aux apparences, mais il arrive que les apparences la dissuadent d'aller vers une personne.

- Je t'ai vu toute seule, dans ton coin, et n'ayant rien à faire, je me suis dis qu'un peu de compagnie ne me ferait pas de mal, dit-elle en souriant.

Son attention, se porta sur le parchemin sur lequel la jeune fille était en train d'écrire avant que Rachel ne fasse irruption.

- Tu écrivais une lettre ? Ou bien, tu faisais tes devoirs, en bonne élève ?, demanda t-elle par pur curiosité.

Elle espérait ne pas paraître trop intrusive en posant cette question. Elle ne voulait pas se mêler de ce qui ne la regardait pas.

Roxane observa Rachel quelques secondes, un peu surprise. Elle était toujours étonnée de la gentillesse et de l’attention que lui portaient les autres élèves. Surtout les plus âgés. En règle générale, une personne de quinze ou seize ans ne parlait pas avec un mioche de onze ans. Mais ici, tout le monde semblait prendre le temps de discuter avec tout le monde. Les sorciers étaient étranges, parfois.

Souriant à cette pensée, elle répondit :

« Eh bien, je t’en prie, installe-toi ! Je suis contente d’avoir de la compagnie ! »

Elle se décala légèrement, comme pour inviter la jeune fille aux cheveux rouges à prendre place à côté d’elle. La Serdaigle semblait intriguée par son parchemin.

« Non, ça n’est pas un travail. Ceci dit, je ne suis pas du genre à attendre pour faire mes devoirs. Enfin, j’essaie. » sourit-elle. « C’est une lettre pour mes parents et mon frère. »

La fillette se retint d’exprimer à quel point sa famille pouvait lui manquer.

Roxanne invita la Serdaigle à s'installer à côté d'elle, celle-ci ne se fit pas prier et prit place. Elle s'assit à tailleur comme la jeune Poufsouffle. Le soleil perça les vitres quelques instants et elle put en profiter pour se réchauffer. Malheureusement les nuages ne tardèrent pas à réapparaître. Rachel aurait tant aimé pouvoir utiliser sa baguette magique et faire ré-apparaître le soleil grâce à un sortilège. Mais, cela ne marchait pas comme ça. La magie a ses limites. Heureusement, d'un autre côté. Elle laissa échapper un rire en pensant à cela. Elle se mordit la lèvre, se rappelant qu'elle n'était pas seule.
Elle écouta Roxanne qui répondait à sa question au sujet du parchemin. Elle lui expliqua qu'elle était en train d'écrire une lettre à sa famille. Elle semblait y être attaché. En même temps, à cet âge là, on est souvent proche de sa famille. Elle se rappela que sa première année à Poudlard a été difficile à cause de la distance. Maintenant, elle le vit assez bien. La vie loin de sa famille à ses avantages, mais aussi ses inconvénients. De toute façon, tôt ou tard il faut bien voler de ses propres ailes.

- Ils doivent te manquer. Je me souviens qu'au début c'était un peu compliqué, mais après j'ai profité d'être loin d'eux pour vivre ma vie. Et puis, Poudlard, c'est un peu comme une seconde famille.

Suite à son invitation, Rachel s’était installée à côté d’elle, en tailleur également. C’était certes plus agréable pour discuter, d’être à peu près à la même hauteur. Et il semblait que la jeune fille avait envie de parler ! Tant mieux ! Roxane aimait faire des rencontres et discuter avec les gens. Elle était souvent seule à Poudlard, mais elle adorerait se faire des amis. Cela allait venir : on faisait beaucoup de rencontres à Poudlard, dans toutes les situations.

Elle observa le ciel, qui commençait à être caché par les nuages. Quel dommage, il faisait si beau ! Le paysage était magnifique… Elle aurait adoré prendre une photo. Ici, elles étaient au chaud, et ne sentaient pas la brise, ceci dit.

En entendant la Serdaigle rire à côté d’elle, elle tourna la tête, curieuse. La jeune fille s’arrêta de rire presqu’aussitôt. Elle semblait gênée. Ne voulant pas la mettre plus encore dans l’embarras, la fillette s’abstint de lui demander pourquoi, et se contenta d’écouter ce que Rachel lui disait. Visiblement, ses parents lui avaient manqué aussi, au début en tout cas. Elle affirma que Poudlard était comme une seconde famille.

« Comment as-tu fait pour qu’ils ne te manquent plus autant ? » demanda-t-elle. « Je suis très proche d’eux, c’est la première fois que je suis séparée comme ça. J’espère que je vais réussir à me faire une place à Poudlard, sinon, les mois risquent d’être longs… »

Elle sentait les larmes lui monter aux yeux. Non ! Elle n’allait sûrement pas pleurer pour ça ! Rachel semblait très bien vivre la séparation, et tous les autres aussi, y compris les premières années.

Voulant se donner une contenance, elle se gratta le crâne, faisant semblant de réfléchir, pour que la jeune femme ne remarque pas son trouble.

Roxanne semblait vraiment tracassée d'être loin de ses parents. Elle semblait inquiète pour le reste de l'année. Rachel voulut la consoler et la rassurer. Elle comprenait tout à fait ce qu'elle pouvait ressentir. La jeune Poufsouffle lui faisait vraiment de la peine, et elle n'aimait pas voir des gens aller mal. Elle se décida à s'occuper de Roxanne comme si c'était sa petite sœur à partir d'aujourd'hui. Rachel avait eu la chance d'avoir sa grande sœur en même temps qu'elle lors de sa première année à Poudlard, ce qui l'avait beaucoup aidé. Dès que ses parents lui manquait, elle allait la voir pour qu'elle la console. Peu à peu elle avait réussi à se détacher d'elle et à prendre ses marques dans l'école.

Elle observa la jeune fille et vit qu'elle se retenait de pleurer. Rachel étant quelqu'un de très sensible, elle ne put s'empêcher de vouloir consoler à tout prix Roxanne. Elle posa ses mains sur les épaules de la jeune fille et la prit dans ses bras.

- Ce n'est jamais très simple. J'ai eu du mal durant ma première année à me faire à l'idée que je n'allais plus beaucoup voir mes parents. Mais, tu vas t'habituer, ne t'en fais pas. Puis, dès que tu n'iras pas bien, tu n'auras qu'à venir me voir, dit-elle d'un ton maternel.

Elle n'avait jamais vraiment parlé aux premières années. Elle préférait passer du temps avec les personnes de son âge ou plus âgé. Mais, elle se dit qu'elle avait été bien stupide. C'était ce genre de comportement qui faisait que les premières années avaient du mal à s'intégrer dans l'école. Et puis, elle se rappela qu'en première année, sans le soutien de sa sœur et de ses amis, elle aurait eu beaucoup plus de mal. On fait toujours des choses qu'on regrette, pensa t-elle, mais on peut changer. C'est, pleine de bonnes résolutions qu'elle décida de s'intéresser un peu plus aux plus jeunes élèves.

Peu habituée au contact physique, Roxane eut un léger sursaut lorsque Rachel posa ses mains sur ses épaules et la prit dans ses bras. Elle n’était pas habituée aux embrassades, sauf de temps en temps avec ses parents. Mais elle était assez gênée et pudique dans ces moments, craignant d’entrer dans la sphère privée de l’autre. Aussi tenait-elle des distances physiques sans même y prêter attention.

Cependant, elle ne repoussa pas Rachel. Parce qu’elle n’avait pas envie de la vexer, et parce que, mine de rien, elle avait bien besoin de ce genre de soutien. Même de la part d’une personne qu’elle connaissait à peine. C’était peut-être cela qui la gênait le plus. Mais la voix douce et le ton maternel de la Serdaigle lui mettaient du baume au cœur.

« C’est vraiment gentil à toi. Je vais m’habituer à leur absence, bien sûr. On s’écrit beaucoup, mais ça n’est pas pareil… Après, Poudlard c’est génial. On rencontre des gens très bien. »

En souriant à la jeune femme qui venait lui apporter un soutien sans même la connaître, elle ajouta :

« Comme toi. Tu ne me connais pas, et tu es là, à me consoler comme une grande sœur… »

Sentant l’émotion venir, elle s’arrêta de parler et, reniflant un peu, elle s’éloigna légèrement de la Bleue et Argent pour prendre un mouchoir en tissu dans sa poche. Discrètement, elle se moucha, et rangea le mouchoir juste après. Elle releva la tête vers la fille aux cheveux rouges.

Roxanne semblait rassuré par Rachel. Celle-ci fut contente d'avoir réussi son objectif. Elle espérait que la Poufsouffle s'habitue à la vie dans l'école. Mais, elle savait par expérience que cela lui passerait, et qu'après elle ne voudrait plus quitter Poudlard. Rachel se demanda si son câlin n'avait pas été mal prit par la première année, elle est très tactile, mais elle oublie vite que tout le monde n'est pas comme elle. Elle était quelqu'un qui avait besoin de consoler les autres et de montrer des preuves de son affection. Et puis, il parait que les câlins ont un pouvoir immunitaire, et permettent aux personnes de se sentir plus importantes et plus appréciées. Néanmoins, si sa camarade n'avait pas apprécié son câlin elle l'aurait rejeté. Cela voulait donc dire qu'elle appréciait son geste. Ses paroles réconfortèrent Rachel dans ses pensées. La petite avait besoin d'un peu de tendresse.

- Si tu veux, tu n'as qu'à me considérer comme ta grande sœur à Poudlard ! Si tu souhaites me trouver, je suis souvent dans la bibliothèque ou dans le parc quand il fait beau.

Rachel remarqua que Roxanne était en train de sécher ses larmes. Pour ne pas paraître trop intrusive, elle l'ignora. Elle pensa à quelque chose qui pourrait lui changer les idées ; lui montrer ses dessins. Elle sortit donc son calepin et son crayon. Elle tourna les pages et s'arrêta à un de ses dessins préférés. Une petite fille était représentée dessus. Aucune expression ne traversait son visage, elle regardait fixement droit devant elle. Ses cheveux étaient en bataille et complètement désordonnés. Un oiseau se tenait dans ses mains, prêt à s'envoler. Elle montra fièrement le dessin à Roxanne.

- Tiens, regarde, c'est un de mes dessins. C'est mon préféré. Tu veux que je fasse ton portrait ?

Elle adorait faire des portraits, et c'était le type de dessin qu'elle faisait le plus fréquemment. Récemment, elle avait apprit à peindre, mais elle débutait tout juste et se débrouillait moins bien qu'en faisant de simple croquis. Elle se promit, d'essayer de faire une peinture en rentrant à la salle commune de Serdaigle.

Visiblement, Rachel était une bonne personne. Le genre de personne qui aurait aidé une mamie à traverser la rue, ou soigné un oiseau blessé. Roxane appréciait ce genre de comportement, et la gentillesse de la Serdaigle à son égard lui réchauffait le cœur. Cette dernière lui proposa même de venir lui parler quand elle en aurait envie – ce qui signifiait également : quand elle en aurait besoin, comme maintenant, par exemple.

« Merci, tu es gentille. »

Elle ne savait pas bien quoi ajouter de plus. La fillette attrapa une de ses mèches et commença à l’entortiller autour de son doigt, ne sachant pas vraiment quoi faire d’autre. Il fallait admettre qu’elle était peu habituée à ce genre de situations. Elle avait toujours quelque chose à dire. Mais là…

Heureusement, la jeune fille brisa le silence en lui montrant le calepin qu’elle venait de sortir. Il s’y trouvait un dessin, qui représentait une petite fille légèrement débraillée, qui tenait un oiseau entre ses mains.

« C’est superbe ! » s’exclama-t-elle, retrouvant de son enthousiasme. « Tu dessines vraiment bien, Rachel ! Qui est-ce que cela représente ? »

La Jaune et Noire espérait que sa question n’était pas trop intrusive, aussi enchaîna-t-elle en disant :

« Je veux bien que tu fasses mon portrait, puisque tu me le proposes ! »

Si jamais Rachel lui donnait le dessin, elle l’enverrait à ses parents : cela leur ferait vraiment plaisir !

Roxane était visiblement un peu mal à l'aise, et ne s'attendait pas à ce que Rachel réagisse comme cela. Le jeune fille se montra enthousiaste quand la Serdaigle lui montra son dessin. Elle la complimenta et lui demanda ce que cela représentait. Elle se souvint du moment où elle l'avait dessiné, c'était une petite fille apeurée qu'elle avait croisé dans la rue qui l'avait inspiré. Elle ne tenait pas d'oiseau dans ses mains, mais Rachel avait voulu l'ajouter pour l'utiliser comme un symbole d'espoir. Sa passion pour les animaux se voyait souvent dans ses dessins et ils avaient toujours une forte valeur symbolique.

- J'ai fait le portrait de cette petite fille, puis j'ai ajouté l'oiseau pour représenter symboliquement un oiseau qui lui apporterait l'espoir d'un avenir meilleur, et pour cela il suffit qu'elle prenne des forces et s'envole.

Roxane ayant l'air contente que Rachel lui fasse son portrait, elle se mit au travail. Elle tourna les pages de son carnet et choisit une page vierge. Puis, elle commença par esquisser les contours du visage de la Poufsouffle. Elle dessina ensuite les traits de sa bouche, de son nez et de ses yeux. Elle fit ressortir tout particulièrement ses yeux. Ensuite, elle représenta ses cheveux. Une fois son visage terminée, elle décida de griffonner l'arrière-plan avec la magnifique vue qu'elles avaient depuis la verrière. Elle peaufina les détails et tendit le dessin à la jeune fille.

- Voilà ! J'espère que cela te plait. Tu peux le garder si tu veux.

Une fois terminé, elle admira son travail et se dit que Roxane était vraiment très jolie et qu'elle pourrait faire pleins de portraits différents d'elle.

Roxane aurait aimé avoir un talent comme celui de Rachel : le chant, la danse ou le dessin. Elle aurait voulu être une artiiiiiiiiiste, voyez ! Mais bon, ça n’était pas forcément son fort. Elle se débrouillait plutôt bien pour prendre des photos mais, à onze ans, il y avait encore beaucoup de chemin à parcourir pour devenir douée et réaliser un véritable travail. Autrement, elle aimait écrire, mais ne savait pas si ces écrits étaient bons.

En tout cas, Rachel se débrouillait plutôt bien pour dessiner, et c’était le genre de talent que la fillette ne pouvait s’empêcher d’admirer et d’envier. Aussi accepta-t-elle aussitôt lorsque la Serdaigle lui proposa de dessiner son portrait. Ce n’était pas qu’elle était imbue d’elle-même, mais ça lui ferait plaisir d’avoir un beau dessin comme celui qu’elle lui avait montré.

La Bleue et Argent ne fut pas très longue et, une fois son travail achevé, elle le donna à Roxane en lui disant qu’elle pouvait le garder. La Jaune et Noire regarda son propre portrait, très bien réussi, où on voyait la vue de la verrière en arrière-plan. C’était vraiment splendide. La fillette ne put s’empêcher d’esquisser un sourire.

« Merci beaucoup, Rachel. C’est vraiment très beau ! Je vais l’envoyer à mes parents, ils seront vraiment contents. »

Roxane sembla vraiment contente du portrait que lui avait fait Rachel. Il faut dire, que l'adolescente était fière de son dessin et le trouvait réussi. Il lui arrivait de rater un dessin et le jeter après, étant trop déçu. Toutefois, en général elle évitait de jeter ses productions, et même si elles étaient ratées elle les gardait dans son carnet à dessin. La poufsouffle lui avoua qu'elle allait envoyer son dessin à ses parents. Elle sourit à cette perspective et se sentit soudain utile. En dessinant le portrait de Roxane, elle allait faire des heureux.

Ne souhaitant pas déranger la jeune fille, elle rangea ses affaires, prête à partir pour arpenter d'autres lieux du château. Son interlocutrice avait une lettre à écrire et elle voudrait surement être seule pour la faire.

- Je vais te laisser, je ne veux pas te déranger plus longtemps. Bon courage, pour écrire ta lettre ! Si tu as besoin de quoi que ce soit n'hésites pas à venir me voir.

Rachel se leva et attendit la réponse de sa camarade.

Roxane était ravie du portrait réalisé par Rachel, et ses parents seraient très contents de le recevoir. Comme elle comptait leur envoyer une lettre, de toute façon, elle l’ajouterait au courrier, et préciserait que c’était une élève de Serdaigle en sixième année qui l’avait dessiné exprès pour elle. Elle pourrait ainsi leur raconter sa surprise en voyant la gentillesse de la plupart des élèves de Poudlard : cela faisait plaisir à voir.

Subitement, Rachel commença à se lever et à ramasser toutes ces affaires et lui annonça qu’elle allait la laisser pour éviter de la déranger plus. Elle ne la dérangeait absolument pas, elle était de compagnie plus agréable mais, après tout, elle avait peut-être d’autres choses à faire. Et puis cela permettrait à la fillette d’écrire à ses parents. Elle craignait, sinon, d’oublier de terminer cette lettre, si elle se mettait à discuter trop longuement.

« Pas de problème, même si tu ne me déranges pas ! Encore merci pour ce joli dessin ! Nous allons sûrement nous revoir à la prochaine réunion de l’AD ! Je suis contente d’avoir fait ta connaissance ! »

Elle adressa un sourire à la Serdaigle qui s’apprêtait à s’en aller.