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 Schöner Abend mit einem alten Freund (PV Clemens)

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Clemens Neubach
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MessageSujet: Re: Schöner Abend mit einem alten Freund (PV Clemens)   Schöner Abend mit einem alten Freund (PV Clemens) - Page 2 EmptyVen 5 Juin 2015 - 15:48

Clemens tourna la tête d'un air interloqué vers son amie. La question l'avait atteint d'une manière brutale. Non pas à cause de la façon dont elle était posée, mais plutôt, parce qu'il s'agissait d'une prise de conscience qu'il n'avait pas effectué lui-même. Il réalisait tout juste que cette évolution, progressive chez lui, avait eu lieu à l'arrière-plan de son esprit sans qu'il n'ait vraiment pris le temps d'y réfléchir. Le fait qu'Isolde le mette devant le fait établit et veuille en découvrir les causes le désarçonna. L'étudiant détourna la tête et garda le silence. La question était difficile car il aurait eu besoin de plus de temps pour y répondre. Au milieu de cette discussion plutôt légère, il peina à rassembler ses idées.

« Je ne sais pas trop. Je pense que c'est un tout, une évolution, quelques paroles et quelques intentions par-ci, par-là, qui ont joué un rôle. Sans toi, je n'aurais de toute façon pas pu recommencer à avancer en positivant, sans Luuna, je n'aurais pas retrouvé l'esprit de compétition, du moins par pour le Quidditch, sans Megan… La force de croire en mes capacités, je suppose. C'est la première à avoir osé me dire qu'un échec en professionnel, qu'une défaillance physique pour le plus haut niveau n'était pas sensée m'empêcher de jouer en amateur. C'était brutal sur le moment… mais elle a sans doute eu raison. »

Il haussa les épaules.

« J'espère qu'elle a raison, du moins, si ça ne marche pas… Je ne sais honnêtement pas comment je vais le prendre. Mais bon, si je n'essaie pas, je ne le saurais jamais. »

D'un geste nonchalant de la main, il balaya le sujet. Ce n'était certes plus aussi douloureux qu'avant, mais trop de choses se mélangeaient pour qu'il puisse en parler de manière aussi spontanée. Il adressa néanmoins un regard amical à Isolde, cherchant à la rassurer. Il savait que sa réponse plutôt sèche allait lui faire craindre de l'avoir blessé. Ce n'était pas le cas, seulement… réaliser qu'il se sentait prêt à rejouer en avant était un pas en avant suffisant sans chercher à comprendre le pourquoi. Bien qu'il ne soit pas très commère, il fut soulagé de retomber sur le sujet de Rowan.

« Tu as raison, Rowan ne voit pas leur relation de la même façon. Je pense que ça le déstabilise beaucoup et j'essaie de le conseiller autant que je peux mais... »
il afficha une expression amusée avant de continuer. « Tu n'as aucune idée à quel point certains sujets peuvent être difficiles à aborder avec lui. Enfin, je ne sais pas vraiment comment ça va tourner entre eux, ils se cherchent, sans aucun doute… Mais je ne m'aventurerai pas à jurer que ça ira plus loin qu'une amitié. »

Malgré leurs conversations nocturnes qui lui en avaient appris beaucoup sur son ami, ils continuaient à peiner à le comprendre. Rowan n'était pas particulièrement versatile, mais il semblait découvrir lui-même ce nouvel aspect de sa personnalité et tant qu'il n'aurait pas mis ses propres pensées au clair… Personne d'autre ne pourrait savoir ce qui se passait sous son crâne. C'était peut-être mieux en quelque sorte. Un homme particulier devait bien avoir le droit de se développer de manière particulière. Cette pensée glissa un sourire sur son visage.

Clemens s'amusa de voir que sa conversation avec Anna avait une telle répercussion sur Isolde. Ce n'était pas entièrement illogique puisqu'ils testaient la même voie professionnelle pour leurs stages, néanmoins, il avait l'impression de se voir lui-même. Son amie passait par les mêmes étapes de réflexions que lui, alors qu'il écoutait la jeune Française parler et développer ses arguments. Il ne put s'empêcher d'afficher un air ostensiblement amusé et d'écoute la réflexion en silence. Finalement, son amie atteint ses conclusions et leva les yeux vers lui, en attente de sa réaction. L'Allemand se redressa un peu et hocha la tête en signe d'approbation. Les deux stagiaires germaniques étaient contaminés par les idées françaises… Un éclat de rire lui échappa.

« Tu as presque la même réflexion que moi, lorsque Anna m'a fait part de sa vision des choses. Pendant un instant, j'ai eu l'impression de me regarder dans un miroir, c'est assez marrant, pardon. Mais je pense que tes conclusions sont bonnes, c'est une très bonne idée de se souvenir de ses propres débuts, de ce qui nous a aidé ou non… J'aurais probablement du y penser avec mes élèves également ! Si tu parviens à mettre le doigt sur les événements ou les activités qui ont produit un déclic chez toi, tu arriveras sans doute à le reproduire chez tes élèves. Ou chez une partie d'entre eux, en tout cas. »

L'étudiant avait depuis longtemps tiré les conclusions que son amie lui présentait, même s'il n'en avait jamais parlé, de peur de blesser l'un ou l'autre de ses amies. Malgré son attitude plutôt secrète et protectrice envers sa famille paternelle, il avait toujours ressenti leur existence et leur ignorance de la magie comme une richesse. De telle sorte, il avait vécu les deux situations en parallèle ; la vie de moldu, et la vie de sorcier. Ses deux plus proches amis étant un sang-pur aristocrate et l'autre une née-moldue, les visions n'étaient pas évidentes à concilier… Clemens sourit à Isolde et choisit doucement ses mots avant de lui répondre.

« Bon, j'admets que j'ai du y réfléchir un moment avant de choisir ma position, mais c'est toujours celle qui m'a parue être la plus logique. Je pense aussi que c'est du à mon éducation, j'ai eu la possibilité de vivre comme un moldu et comme un sorcier, sans vivre d'animosité d'un côté ou de l'autre. Ou presque, tout du moins. J'avoue que je n'ai jamais osé vous en parler à toi et à Rowan, car j'avais peur de vous froisser avec cette perspective... »


Ses yeux bleus se dardèrent sur Isolde à la rechercher d'une réaction, une frustration, une blessure. Il voulait être sur de ne pas le louper s'il vexait son amie. Le sujet des origines était toujours difficile à aborder, peu importait les liens qui unissaient deux êtres. L'exemple de sa famille et des deux sœurs si proches qui s'étaient déchirées autour du choix de leurs partenaires de vie lui flottait toujours dans un coin de l'esprit.

« Peut-être pourrais tu essayer de leur expliquer ce point de vue… ? Je sais que ce n'est pas facile au vu de votre situation actuelle, et je m'abstiendrai d'essayer de te donner des conseils ou de te faire la morale… Mais comme Rowan me le répète sans arrêt, on n'a qu'une famille et quand tout fout le camp, c'est bien la seule chose qui nous reste sur les bras... »


Clemens s'était exprimé d'une voix douce, un peu hésitante. Rien de mieux que les querelles familiales pour plomber l'ambiance, et comme d'habitude, il sauta sur l'occasion de changer de sujet. Il n'aimait pas parler des siennes, alors il n'allait pas imposer aux autres de le faire… Sauf si Isolde en avait vraiment besoin, mais il ne doutait pas qu'elle saurait clairement le lui demander, si elle voulait partager clairement ses doutes avec elles. Ils l'avaient souvent fait par le passé.

« Je n'oserai jamais l'appeler par son prénom en face, je te jure. Je pense ne plus être une branche en métamorphose, mais à côté d'elle, c'est vraiment… terrible. A chaque fin de journée, elle me met à l'épreuve sur un sort ou l'autre, alors certes c'est bénéfique, mais je n'ai vraiment pas l'impression d'avoir prit du grade ! Même adultes, on reste leurs élèves. Enfin… je suis d'accord sur l'enjeu, ici on joue notre évolution personnelle. C'est peut-être pour ça qu'on le prend plus à cœur et qu'ils peuvent se permettre plus… »

Il allait évoquer son envie de rencontrer ce prof si ouvert d'esprit quand son amie fit une remarque à laquelle il ne se serait pas attendu. Elle ne l'avait pas habitué à juger les gens sur son physique, il connaissait son côté passionnel, enjoué qui la liait parfois si vite et si fort à certaines personnes… Mais l'entendre s'exprimer de la sorte ? Certes ce professeur semblait passionnant mais… Clemens affichait une expression tout à fait perplexe, se demandant si le commentaire avait été ironique ou sérieux. D'une voix basse, il commenta, mi-pour lui-même, mi pour elle.

« Il faut vraiment que je le rencontre celui-là... »

Sous-entendu équivoque, c'était très bien comme ça. Il prit garde à préserver un visage grave, qui ne trahirait pas l'amusement qui s'éveillait en réalité en lui. Son côté grand frère ne le quittait jamais vraiment quand il s'agissait d'Isolde, d'autant plus quand elle plantait toute une série de nouvelles curiosités dans son esprit. Il se disait avec sérieux qu'il souhaiterait rencontrer le plus jeune des Fitzsimmons, mais il devait avouer que ce n'était pas vraiment pour jouer le chaperon… L'expérience avec Heath avait déjà été assez ridicule.

« Je suis d'accord avec tes idées aussi pour les cours… Je me demande simplement si nos visions sont vraiment objectives ou si elles sont celles de passionnés. J'espère vraiment que nous aurons du succès avec nos idées innovantes. »


Clemens adressa un faux regard de travers à Isolde.

« Moi, un débauché ? Je vois pas du tout de quoi tu parles. J'étais quelqu'un de tout à fait fréquentable… Entre 12h et 17h, en tout cas. » Il lui adressa un sourire éclatant. « Toi par contre, ça ne m'étonne pas vraiment. Malgré tes rêves de gosses, tu as cette patience et cet engouement qui devrait faire mouche auprès des élèves… Et puis être professeur n'empêche pas de barouder, ni l'inverse ! Après tout, on n'est pas obligés de se décider maintenant pour les 40 prochaines années. »

Il nota à nouveau la réflexion de 'l'aventurier sexy' et se promit d'observer ce professeur de plus près. Néanmoins, Isolde repartit sur un sujet plus grave avant qu'il n'ait eu le temps de la charrier un peu à propos de son fascinant botaniste. Il ne savait pas si c'était de la force de caractère ou de la résignation en réalité. Pendant ces dernières semaines, il avait surtout eu l'impression de faire le deuil d'un rêve et cela ne l'empêchait pas d'avoir un peu le cafard de temps en temps. Le jeune homme haussa les épaules puis se laissa tomber sur le tapis moelleux. Il glissa ses deux mains derrière sa nuque et resta immobile ainsi pendant quelques minutes, observant le plafond.

« Tu sais, je pense que ce n'est pas une question de choix. Je crois que c'est la chose la plus importante que j'ai réalisé ces derniers temps. Certaines choses se passent, tu ne sais pas pourquoi, tu fais des expériences, tu ne sais pas pourquoi non plus, et tout cela ne prend du sens que des années plus tard. Je n'irai pas jusqu'à dire que c'est une question de destin, ça ferait un peu trop Trelawney mais… C'est pas loin. Je regretterai sans doute toujours de n'avoir pas pu faire une carrière entière en tant que pro, et la métamorphose ne remplacera jamais ça… Mais voilà, c'est une autre voie qui s'ouvre devant moi, aussi brillante que la précédente, avec ses propres aspirations, ses propres promesses. Ma vie sera différente… On ne peut pas tout contrôler. »


Il avait parlé d'une voix ferme mais basse, alors que de nombreux souvenirs se brouillaient dans son esprit. Clemens renvoyait une image ouverte, curieuse et peu secrète de lui même mais en réalité, aucun de ses amis ne pouvait se targuer de le connaître entièrement. Ca n'avait jamais été vraiment volontaire, mais certaines parts de sa personnalité refusait simplement de se développer à l'un ou à l'autre. Par doute, par honte, ou par désir de protection, il ne saurait le dire.
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Isolde Mayer
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MessageSujet: Re: Schöner Abend mit einem alten Freund (PV Clemens)   Schöner Abend mit einem alten Freund (PV Clemens) - Page 2 EmptyDim 14 Juin 2015 - 0:14

Le regard de Clemens fit aussitôt regretter à Isolde sa question sur le Quidditch. Elle avait essayé de la formuler de la façon la plus douce possible, mais elle avait été trop brutale sans le vouloir. Cependant cette question l'intriguait réellement. Elle ne pouvait s'empêcher de vouloir comprendre le cheminement intérieur de son ami qui l'avait conduit à renouer avec sa pratique sportive passée. L'idée lui vint que son ami n'avait peut-être pas fait ce cheminement consciemment. Et sa réponse le lui confirma. Le changement avait eu lieu imperceptiblement, résultat de nombreuses causes s'ajoutant les unes aux autres. Pas de révélation fulgurante ici, seulement un travail de deuil qui s'effectuait tranquillement. Elle fut touchée par ses mots la concernant. Le soutenir avait semblé naturel pour elle ; même obligatoire. Elle aurait passé encore plus de temps à ses côtés à l'hôpital si elle l'avait pu. Dans son esprit, on ne faisait jamais assez pour soutenir un proche en détresse. Clemens l'avait toujours soutenue, elle en faisait de même, c'était simplement normal.
Elle était intriguée par l'importance du rôle de Megan. Elle avait toujours eu des difficultés à se positionner avec elle. Son tempérament sanguin l'effrayait encore un peu, mais elle lui était reconnaissante de ce qu'elle faisait pour son ami.

« Je ferai tout ce que je peux pour t'aider en tout cas. L'entraînement dimanche avec Luuna tient toujours ? »

Son geste de la main lui indiqua qu'il ne souhaitait pas poursuivre que ce sujet plus longtemps. Un regard amical de sa part tenta de la rassurer, mais elle savait que sa curiosité l'avait dérangé. Savoir qu'il se réconciliait avec cette part de lui même suffisait à Isolde, et elle lui rendit un sourire plein d'affection.

Isolde n'était pas très à l'aise de parler ainsi d'Anna. Elle était un peu curieuse mais détestait les ragots, et n'aimait pas extrapoler sur des indices aussi vagues.

« Ils vont peut-être apprendre à se découvrir l'un l'autre ? Ce n'est pas un sujet que j'ai vraiment abordé avec Anna en fait. Mais je préfère ne pas tirer de conclusions hâtives sur leur relation. On verra bien, ils sont assez grands pour s'arranger eux-mêmes. »

Clemens écoutait ses réflexions pédagogiques avec une expression amusée sur le visage et répondit à son regard espiègle par un éclat de rire. Elle sourit plus largement. Elle avait bien fait de choisir ce stage ; il inspirait de telles réflexions en elle ! Et en parler avec Clemens et Neal était très enrichissant.

« Je le pense aussi, il faut chercher à développer chez eux la fibre pour notre matière. En tant que passionné on a tendance à prendre pour acquis que pour notre domaine est absolument fascinant, et on peut sans le vouloir rebuter les élèves en ne sachant pas transmettre cette passion. Certaines personnes attendent seulement qu'on développe cette étincelle d'intérêt chez eux... et après c'est parti ! Mais d'autres ne s'y intéresseront vraiment jamais, il faut savoir l'accepter aussi. »


Clemens répondit ensuite à son interrogation sur la magie. Ainsi, il partageait ce point de vue depuis un moment déjà... Elle aurait aimé qu'il lui en fasse part, mais à y réfléchir, l'occasion ne s'était jamais présentée. Et elle comprenait sa retenue, ce point de vue lui était encore un peu étranger, bien que séduisant. Et elle l'aurait peut-être refusé plus brutalement quelques années auparavant.

« Je t'envie tu sais... dit-elle d'une voix un peu éteinte. Pour mes parents, la magie n'avait rien de logique. J'ai l'impression qu'ils ont simplement refusé cet univers. Je les comprends d'un côté. La magie, quand on est un moldu, c'est dans les contes, la vraie vie est plus « rationnelle ». Quand je suis partie à Poudlard, ils ont eu l'impression que je partais m'isoler dans une sorte de... secte. Le mot est un peu fort, mais tu saisis l'idée. Pour eux, aller vivre dans un château sans électricité, sans les technologies que nous avons dans le monde moldu, était une idée terriblement rétrograde. Comme si j'allais m'isoler loin du vrai monde, des vrais progrès. Ils n'ont pas compris l'importance du monde sorcier, et ses intrications dans leur propre monde. Ils n'ont pas voulu voir qu'une autre façon de vivre, aussi valable, était possible. Je pense qu'ils avaient peur pour moi en fait... Peur que je ne trouve pas ma place dans la société. Que je suive un cursus trop excluant. C'est vrai qu'avant Haveirson, les possibilités de poursuite d'études chez les sorciers étaient assez vagues. Ils pensaient que je devrais ensuite aller dans une université moldue, et que je serais complètement décalée par rapport aux autres. »

Clemens et Rowan avaient raison, on n'a qu'une seule famille, elle en était bien consciente. Mais les fois où elle avait essayé de leur expliquer son univers n'avaient pas été très concluantes. Elle se recroquevilla un peu, et après quelques longues secondes d'hésitation, elle demanda d'une voix aussi basse qu'un murmure.

« Tu crois que je devrais leur écrire ? Ou carrément aller les voir ? Pour essayer de leur expliquer, maintenant que j'ai un avenir plus précis et des nouveaux arguments pour leur présenter tout ça ? J'ai besoin de tes conseils, je t'en prie, ne te retiens pas. »

Elle releva timidement les yeux, et son trouble se lisait dans ses prunelles noisettes. Elle attrapa Endymion et le serra contre elle pour profiter de sa chaleur rassurante.

« Je sais que ce serait la solution la plus... mature. Mais c'est tellement difficile. Je... je crois que je n'aurais pas la force de subir encore un autre débat sur l'utilité de la magie... » acheva-t-elle dans un souffle.

Elle n'avait pas envie de rappeler à Clemens ses difficultés avec sa propre famille, mais il était la personne la plus au courant de sa situation. Et donc le plus avisé pour l'aider. Sa voix douce et son expression empathique l'invitaient à la confidence, et rien qu'en parler la soulageait déjà un peu. Elle n'avait pas voulu l'embêter avec ses problèmes à une période où les siens étaient beaucoup plus graves, mais elle sentait que le moment d'agir approchait.

Elle grimaça un peu en l'entendant parler de son stage. Il devait progresser, indubitablement, mais elle se souvenait très bien des exigences de MacGonagall.

« Je suis plus tranquille avec Chourave, c'est certain. Elle est très affectueuse avec les élèves qui aiment la botanique, c'est vraiment une crème. Mais elle sait bien me guider dans mes projets aussi. Cependant j'apprécie vraiment ce nouveau professeur. Je dirais qu'il a une vision plus globale de sa matière. Mme Chourave est depuis longtemps à Poudlard, et je trouve que ça se ressent dans ses cours. Le professeur Fitzsimmons a beaucoup voyagé, et, je ne saurais pas exactement l'expliquer, mais on le sent dans la façon d'aborder les plantes, dans le choix des végétaux à étudier... C'est une vraie richesse à mon avis. »

Elle lança un regard perplexe à son ami, pas très sûre d'avoir réussi à faire passer son idée. Ce dernier arborait lui aussi un visage incrédule, sans qu'elle devine pourquoi. Etait-ce le fait de décrire de son professeur comme beau ? Elle sentit ses joues s'empourprer légèrement. Elle avait dit ça pour rire évidemment, mais elle n'était pas sûre de bien déchiffrer l'expression de Clemens. Elle préféra lui répondre également sur le ton de l'humour. Il savait bien que le critère physique était très secondaire quand il s'agissait de ses relations.

« Tu t'intéresses à la botanique d'un coup toi ? »

Elle rit à l'évocation de la fréquentabilité de Clemens à Poudlard. Ils n'avaient passé qu'une année vraiment ensemble, mais elle se souvenait bien de ses frasques.

« Tu me vois vraiment devenir professeur ? demanda-t-elle avec curiosité. Je ne sais pas... Je ne suis pas sûre d'avoir assez d'autorité, je n'ai que 18 ans après tout... Je suis d'accord, je ne veux pas prévoir toute ma vie maintenant. C'est pour ça que je pense commencer par de la recherche et devenir professeur ensuite. On est plus libre en tant que chercheur, alors qu'une fois installé comme professeur, je pense que c'est plus difficile de voyager. Je pourrai peut-être attendre que Chourave prenne sa retraite, et la remplacer ! ajouta-t-elle malicieusement. Pas que j'aie hâte de la voir partir hein ! Ne te méprends pas. »

Il l'ému encore plus en évoquant sa vision de ce qui lui était arrivé ces derniers mois. Isolde avait l'impression qu'en plus de faire son deuil, il avait acquis une maturité rare pour quelqu'un de son âge.

« Je pense que tu as raison de voir ce changement ainsi. Comme tu le dis, on ne contrôle pas tout. Mais je ne crois pas du tout au destin, franchement. Je pense que c'est une question de choix justement, une multitude de choix qui nous a mené à l'ici et maintenant. Le mot choix a une définition très vaste dans ce contexte.
Elle réfléchit un instant. Initiative est peut-être plus approprié. Oui, c'est plutôt ça. On prend plein d'initiatives dans notre vie, et leur combinaison nous conduit où nous sommes maintenant. Et oui, ta vie sera très intéressante, j'en suis persuadée. Parce que tu es le genre de personne qui sait rendre sa vie intéressante. »

Clemens s'allongea alors sur le tapis et elle fit de même, le silence retombant dans la chaumière, seulement interrompu par les craquements du feu et les ronronnements d'Endymion. Isolde ferma les yeux un moment, et les rouvrit pour tomber sur son violon posé sur la table. Elle sourit largement en direction de Clemens.

« Je ne t'ai pas encore offert tous mes cadeaux en fait. Je t'ai préparé une petite surprise moi aussi, dit-elle d'un ton qui se voulait mystérieux. J'ai envie d'un peu plus de musique maintenant, pas toi ? »

Elle se leva lentement, pour faire durer le suspense, et saisit son instrument. Elle l'accorda avec soin, puis le posa délicatement sur son épaule.

« Il faut que tu sois indulgent, j'y ai mis du cœur et autant d'entraînement que j'ai pu, mais ce n'est pas mon style de prédilection. Le rythme n'est peut-être pas tout à fait au point... »

Frisant le nez sous la concentration, elle entama le morceau qu'elle avait répété pendant ses heures libres de la semaine. Le résultat ne la satisfaisait pas encore complètement, mais elle y mettait de la bonne volonté. Les notes s'échappèrent aussitôt du violon, remplissant la pièce d'un air que Clemens saurait apprécier. Elle le regarda avec un grand sourire. Un swing, évidemment...
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MessageSujet: Re: Schöner Abend mit einem alten Freund (PV Clemens)   Schöner Abend mit einem alten Freund (PV Clemens) - Page 2 EmptyDim 14 Juin 2015 - 21:11

Un signe de tête vigoureux et positif suffit comme réponse. Le sujet du Quidditch était clos pour ce soir, mais ça ne signifiait pas qu'il n'avait plus le droit d'en parler. Isolde le connaissait trop bien pour ne pas lire ses sentiments, même quand il essayait de se les cacher à lui-même. Sa réflexion à propos de sa passion était, en réalité, encore très ambiguë. Il avait retrouvé l'envie de jouer et des opportunités pour le faire, néanmoins, cette perspective l'effrayait beaucoup. Clemens était bien trop fier pour le reconnaître, mais son inconscient savait que cela finirait par transparaître dans ses mots s'il s'attardait sur le sujet. Rejouer, avec Isolde, Luuna, être confronté à sa perte de niveau et en même temps, aux risques qu'il encourait. Une seconde chute était toute bonnement interdite. L'erreur n'était simplement pas envisageable. Deux adrénalines, l'une positive et l'autre négative se mêlaient dans sa tête, le laissant un peu confus.

Anna, Rowan, la pédagogie… C'était presque amusant comme les ragots et les sujets sérieux pouvaient aller et venir dans leurs conversations, se mêlant de manière entièrement naturelle. Le Sinistros appréciait tout particulièrement cette facette de leur amitié, qu'il n'avait auparavant connue avec personne d'autre. Certes, ses amitiés à Poudlard avait en grande partie été plutôt superficielles et de toute façon, il était considéré comme le sportif fêtard à l'intelligence orientée. Son attitude n'avait jamais démenti cette réputation et il s'en était plutôt amusé, surtout quand les profs lui rendaient ses devoirs. Cependant, il se lassait de plus en plus de ces relations à date de péremptions. Les deux dernières années de sa vie lui avait fait réaliser énormément de choses sur l'importance des amis, de la famille, de l'entourage. Si Isolde n'avait pas été capable de voir par delà sa façade… Un frémissement le parcourut. Il lui était reconnaissant.

La voix de son amie lui fit d'autant plus mal. Ses relations avec sa famille semblaient empirer d'années en années, sans qu'aucune des deux parties ne trouve une vraie solution. Ou peut-être, sans en chercher vraiment une ? C'était difficile à dire sans porter de jugement hâtif. Clemens se rendait cependant compte de la chance qu'il avait eue de grandir dans une famille certes percluse de règles et de secrets, mais qui faisait de son mieux pour assumer ce qu'ils étaient.

« Je crois que tu ne devrais pas seulement le leur expliquer, mais le leur montrer. Partage leur ton quotidien, ta façon de vivre. La magie est entièrement rationnelle, même si elle fait partie des contes moldus. Tu ne peux pas faire de potions comme un savant fou, ou lancer un sortilège sans un minimum de concentration. Essaie de leur parler avec des mots qu'ils comprennent, de faire un parallèle entre ta réalité et la leur. »

Facile à dire pour lui, évidemment. Ses parents avaient très facilement accepté la différence de l'autre, malgré leurs origines en tous points différentes. Garder le secret devant la branche paternelle de la famille avait été une décision commune pour simplifier les choses et protéger chacun. D'ailleurs, Clemens était convaincu que ses parents auraient fait des choix différents si ils étaient retournés vivre en Allemagne. Londres était si loin pour des moldus allemands… Mais la priorité se trouvait sur Isolde. Ses yeux bleus cherchèrent ceux de son amie, il voulait lui transmettre non pas seulement son empathie, mais aussi de la force et du courage. Et la fierté d'être ce qu'elle était.

« Je pense que tu devrais aller les voir. Plus tu t'éloignes d'eux, plus ils vont plonger dans l'incompréhension. Si tu as besoin de soutien, je veux même bien t'accompagner. Après tout, on partage en partie les mêmes racines et puis... » Il sourit et reprit d'une voix plus amusée. « Je suis la preuve vivante que la magie peut dépasser la science moldue. Sans l'ingéniosité des médicomages de Ste Mangouste, j'aurais purement perdu l'usage de mon bras. »

Tel un pantin, il secoua son bras désormais bien valide. Si c'était pas un bon argument en faveur de la magie, ça. Ils n'avaient jamais parlé de se présenter leurs familles mutuelles. Peut-être n'étaient-ils pas encore assez proches du temps de Poudlard et ensuite, leur quotidien avait été trop difficile. Faire tenir ensemble la vie de famille, les secrets, l'évolution,… D'autant que de son côté, il avait toujours été hors de question que ses connaissances magiques ne mettent un pied dans leur maison. Ils se rendaient chez les amis de sa mère, vadrouillaient parfois dans le Londres sorcier, mais l'inverse ne s'était jamais produit. De plus, il tenait trop à sa famille pour leur faire faux bond pendant les vacances. Jusque là, ça avait simplement été impossible. Mais depuis qu'ils étaient à Haveirson et disposait de leur liberté… les choses étaient différentes.

Confortablement installé sur son tapis, il apprécia le doux retour du sujet sur la botanique. Isolde parlait avec une étrange chaleur dans la voix quand elle évoquait sa spécialité, et cela touchait toujours Clemens. Il adorait l'écouter parler ainsi, malgré son manque d’affinités avec la matière. Par conséquent, l'étonnement de son amie quand il évoqua une possible rencontre avec Neal Fitzsimmons le fit rire. Il se redressa sur un coude et la regarda dans les yeux, espiègle.

« Il faut bien que je surveille avec qui tu fricotes ! Non, je rigole bien sur. Mais je me dis que quelqu'un aussi ouvert d'esprit que lui pourrait m'aider dans mes recherches… Je lisais un truc sur la Branchiflore l'autre jour et j'ai réalisé que botanique et métamorphose n'étaient pas si éloignées. Enfin, si il est aussi intéressant que tu le dis, je lui écrirai. Peut-être qu'il acceptera de me recevoir et d'en parler avec moi. »

Il sourit à son amie et hocha la tête simplement.

« Oui, je te vois bien professeur. Je ne suis pas convaincu que l'autorité soit la qualité la plus essentielle d'un enseignant. Certains n'ont jamais besoin d'en faire usage, ils parviennent simplement à gagner le respect de leurs élèves. Voyager avant de te poser pour enseigner est selon moi un des moyens d'y parvenir. »

Ce n'était pas plus compliqué que ça, dans sa vision des choses. Celui qui avait l'expérience parlait d'un air plus vif, avec plus de passion dans les yeux, comblait son cours d'anecdotes et de récits passionnants, qui donnaient aux élèves l'impression d'être transporté dans un autre monde. Clemens était persuadé qu'un professeur qui tenait sa classe par la peur n'avait simplement rien à transmettre.

La façon dont elle réagit à ses confidences le toucha également. Ils avaient l'air de s'émouvoir mutuellement, et c'était assez drôle quand on y pensait. S'il avait été plus démonstratif, il l'aurait sans doute prise dans ses bras à nouveau. L'Allemand ferma simplement les yeux et écouta la douceur de sa voix panser ses blessures. Malgré tout l'optimisme dont il essayait de faire preuve, il ne pouvait pas prétendre être passé à autre chose. Pas entièrement.

« J'aime bien ton concept d'initiative, mais la vie m'a quand même jeté à des endroits que je n'avais pas choisi de rejoindre. Parler de destin est certes un peu poussé, mais s'il n'avait été question que de mes propres choix, je ne serais pas ici. »

Autant être honnête avec soi-même. Si il avait reçu la lettre de Haveirson alors qu'il jouait toujours pour les Busards, il n'aurait jamais quitté l'Allemagne. Bien sur, il était ravi de retrouver Isolde et la plupart de ses amis… et redevenir un étudiant choyé dans un château n'avait rien de désagréable au quotidien. Mais ce n'était pas sa décision. L'étudiant rouvrit les yeux quand il entendit la voix de son amie changer. Sa curiosité fut titillée par l'attitude soudainement mystérieuse de la jeune femme, et un grand sourire vint illuminer son visage quand il la vit sortir son violon. Même s'ils ne partageaient pas entièrement leurs goûts musicaux, Clemens adorait l'entendre jouer.

« Oh, Isolde ! »

Assis en tailleur, il la regardait avec la tête d'un enfant à qui on annonçait l'arrivée de Noël avec six mois d'avance. Reprendre un morceau de swing au violon n'était pas chose facile et il se douta aisément du temps qu'elle avait du passer pour s'entraîner à le jouer. Il dodelinait de la tête en rythme, laissant ses bras exécuter des arabesques de temps en temps. Danser ne se faisait pas vraiment seul, surtout pas un swing et de toute façon, il voulait profiter de ce moment tout particulier. Isolde n'aurait pas pu lui offrir un plus beau cadeau que cet effort tout personnel. A la fin du morceau, il leva vers elle son regard azur brillant d'émotion.

« C'était parfait. »

Pas besoin de dire plus, pas besoin d'édulcorer. Dans son coeur, ce morceau, était aussi simple que leur amitié. Léger, rythmé mais chargé de signification. Parfait.
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Isolde Mayer
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MessageSujet: Re: Schöner Abend mit einem alten Freund (PV Clemens)   Schöner Abend mit einem alten Freund (PV Clemens) - Page 2 EmptyLun 15 Juin 2015 - 0:42

La proposition d'Isolde reçut pour réponse un simple acquiescement, signe que cette discussion était close. Isolde l'accepta de bonne grâce. Elle connaissait sa façon de hausser les épaules qui en indiquait beaucoup plus que ses mots quand il voulait écarter un sujet pénible. Ce tic lui disait ceci : reprendre le Quidditch en amateur allait être difficile, physiquement et moralement. Elle s'en doutait évidemment, elle le craignait aussi. Autant qu'elle craignait leur prochain entraînement avec Luuna. Le premier entraînement de Clemens depuis son accident. Elle l'appréhendait autant qu'elle l'attendait, à vrai dire. Elle ne savait même pas s'il était remonté sur un balai depuis sa réhabilitation. Quand au prochain match... Elle se demandait si elle ne devrait pas garder sa baguette dans sa manche, au cas où il tomberait à nouveau.

Clemens aimait aussi peu les ragots qu'elle et laissa de côté le sujet d'Anna et Rowan. Après tout ils n'étaient pas les premiers concernés, et, tout comme elle laissait Clemens aborder les sujets difficiles au rythme qui lui convenait, elle faisait de même avec la jeune française. Elle lui en parlerait si elle le jugeait nécessaire.

Elle lui ouvrait son cœur en parlant de sa famille. Il connaissait bien sa situation, bien qu'il n'ait jamais rencontré son entourage. Il voulait l'aider, assurément. Mais la différence avec sa propre famille rendait ardue pour lui la compréhension de celle d'Isolde. Pourtant sa proposition était intéressante. Mais comment la mettre en pratique...

« Ton idée me semble bonne. Mais je ne vois pas vraiment comment leur en parler... Tu sais, je ne leur expliquais quasiment rien de ce que je vivais à Poudlard. Ils avaient un peu peur du Quidditch, qu'ils trouvaient affreusement dangereux, et attendaient de moi que je vive comme une moldue quand je rentrais à la maison. En plus, je n'avais pas le droit de faire de la magie en dehors de l'école, et je suis la seule sorcière qu'ils connaissent. Donc ils savent très peu de choses de mon quotidien en fait. »

Et si c'était ça la solution ? Et si le problème résidait simplement dans le manque de connaissance de son univers ? Non, ce ne serait pas aussi simple. On ne déconstruisait pas sept années d'incompréhension et de tension d'un coup de baguette magique, c'était le cas de le dire. Mais cela pouvait constituer un début de réconciliation.

Son regard hésitant croisa celui, beaucoup plus déterminé, de son ami. Elle sentit un peu de son assurance l'atteindre, et se redressa légèrement.

« Je pourrai leur montrer que les sorciers font la même chose, aussi bien, mais avec des moyens différents ? Leur montrer des sorts usuels, de la vie de tous les jours ? Leur expliquer que, par exemple, pour une recette où un moldu utiliserait un batteur électrique ou un robot, un sorcier utiliserait un sort ? C'est ce que tu veux dire ? »


Elle darda ses yeux interrogatifs dans les siens, essayant de déterminer si elle avait bien saisi son idée : montrer à ses parents qu'elle était tout aussi heureuse chez les sorciers, qu'elle vivait simplement selon un paradigme différent du leur. Cela ne résoudrait pas leur défiance envers la magie en général, mais pourrait peut-être leur ôter cette impression d'archaïsme que la sorcellerie avait dans leurs esprits...
Elle ressentit une immense bouffée de gratitude en l'entendant se proposer de venir avec elle.

« Tu viendrais, vraiment ?
lui demanda-t-elle, les yeux embués. Ta présence m'aiderait beaucoup. J'aurai besoin de soutien. Et le fait que tu sois en partie moldu te fera paraître moins étranger pour eux.
Elle grimaça à son idée de leur parler de son accident.

- Je comprends ton idée, mais mes parents n'ont jamais été très favorables au Quidditch... Ça confirmerait leur anxiété de me voir jouer...


Elle se reprit, par peur de le vexer. Il se proposait de faire pour elle l'effort de parler de son accident à des quasi inconnus ; certainement pas une offre à prendre à la légère.

- Tu as raison en fait. La médicomagie est un domaine qui leur est encore inconnu. Ça aiderait à leur montrer que la magie est moins primitive que ce qu'ils imaginent. Et que nous vivons sur un même pied d'égalité, bien que nos façons de faire soient différentes. Je pense que c'est la clé, non ? Leur montrer que nos techniques se valent. »

Un discret sentiment de soulagement la gagna.

« Merci, soupira-t-elle à l'attention de son ami, ses yeux plus seulement voilés par l'émotion, mais par la reconnaissance. Elle ne savait pas quoi dire de plus pour lui témoigner sa gratitude ; elle se contenta de fixer son regard azur, le remerciant en pensée de son geste, comme s'ils étaient assez proches pour qu'il comprenne sa pensée sans qu'elle ait besoin de l'exprimer en mots.
- Merci », répéta-t-elle simplement.

Elle relâcha son étreinte autour de son chat qui, satisfait, alla s'allonger à côté d'elle sur le tapis, plus près du feu rassérénant. Sa chaleur atteignait à nouveau Isolde, maintenant que le sujet de sa famille était passé. Elle croisa ses jambes sous elle et finit d'une gorgée la petite bouteille de bière qu'elle avait entamé. Elle rit à son tour quand Clemens parla de surveiller ses fréquentations, et surtout au mot « fricoter ». Au vu du caractère de Neal, on en était très loin !

« Alors comme ça tu veux jouer le chaperon ? Et je ne pense pas du tout qu'il soit du genre à fricoter avec ses étudiants, tu t'en douterais vite si tu l'avais vu ! Au café, il avait l'air de ne pas vraiment savoir comment se positionner avec moi. Il cherchait la bonne distance à maintenir. C'est ce que je veux dire quand je parle d'autorité. Je ne pense pas non plus qu'il faille tenir sa classe d'une poigne de fer. Mais il faut savoir comment aborder les élèves, et c'est d'autant plus difficile quand on est si proche d'eux au niveau de l'âge. C'est plus une question de maturité. Et oui, je pense aussi que les voyages aident à acquérir cette maturité. »


Elle acquiesça vivement à son envie de rencontrer son professeur.

« Oh oui, c'est une excellente idée ! Je n'y avais pas pensé d'ailleurs, mais c'est très pertinent ce que tu dis au sujet de la branchiflore. Elle réfléchit un instant. Si tu lui en parles, je serais curieuse de savoir ce qu'il t'en a dit. Avec sa vision transversale de la magie, je ne doute pas qu'il aura des réflexions très intéressantes. »

Les mots d'Isolde à propos de ses confidences semblèrent le toucher autant qu'elle avait été touchée par les siens. Mais sa réponse lui fit craindre de l'avoir heurté.

« Oui bien sûr, dit-elle sur un ton d'excuse. J'ai une vision différente parce que je n'ai pas eu à abandonner mes projets initiaux. Tu vas peut-être me trouver naïve, mais j'ai toujours eu tendance à croire que, malgré les difficultés, nos initiatives nous emmènent finalement là où nous nous épanouissons le plus. Je suis du genre optimiste sans doute...»

Elle se mordit la lèvre et lui jeta un rapide coup d'oeil, puis détourna un peu le regard, n'osant rien ajouter par peur de s'enfoncer. Elle ne voulais surtout pas qu'il pense qu'elle minimisait les conséquences de son accident.

Le morceau de violon ravit Clemens, comme elle l'espérait. Elle mit tout son soin à exécuter son swing un peu hésitant. L'expression du visage de son ami récompensait largement ses efforts, et les simples mots de remerciement qu'il lui adressa la comblèrent.

« Aussi parfait que ton petit balai », répondit-elle avec un sourire.

Elle reposa son violon, une nouvelle idée traversant son esprit. Si elle ne maîtrisait pas ce style au violon, elle ne le maîtrisait pas plus en danse. Pourquoi ne pas profiter de cette soirée pour s'y lancer ? Clemens mourrait visiblement d'envie de danser, l'occasion était trop belle. Elle monta un peu le son de sa petite radio et bidouilla la molette des fréquences jusqu'à trouver ce qu'elle cherchait. Avec un grand sourire, elle se tourna vers son ami, et d'une main, l'invita à se lever pour venir la rejoindre.

« Et si tu m'apprenais à danser le swing ? Je n'ai jamais essayé, mais le rythme me plaît beaucoup ! »

Sa question était presque rhétorique ; elle savait qu'il ne résisterait pas à l'idée de l'initier à cette danse qu'il aimait tant...
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MessageSujet: Re: Schöner Abend mit einem alten Freund (PV Clemens)   Schöner Abend mit einem alten Freund (PV Clemens) - Page 2 EmptyMar 16 Juin 2015 - 12:55

[HRP : Désolée pour le saut temporel, c'était difficile de faire autrement :/ ]

Sa proposition avait certes été un peu simpliste. Malgré toute sa bonne volonté, il avait du mal à s'imaginer toute la difficulté de présenter le monde sorcier à des moldus. Son adolescence avait été un agréable mélange des deux, mélangeant des cocktails au shaker derrière le bar de son père, avant de venir aider sa mère à la cuisine, pelant les oignons d'un coup de baguette magique. Les deux façons de faire lui étaient toujours apparue comme totalement complémentaires ; il ne s'imaginait pas faire des cocktails autrement qu'avec la technique de son père. Par contre, certaines tâches, telles que le ménage, étaient tellement longues et fastidieuses avec les outils moldus ! Il en restait que pour Clemens, grand adepte de la pratique face à la théorie, la démonstration restait le meilleur moyen d'expliquer.

« Je pense que ce serait un bon début. Maintenant que tu as le droit d'utiliser la magie dans la vie de tous les jours, tu pourrais peut-être trouver des solutions pour alléger leur quotidien quand tu leur rends visite. Évidemment, il faut espérer qu'il ne voie pas ça comme une démonstration de supériorité ou quelque chose comme ça, mais… Au fond, la magie n'est qu'un moyen. Si tu es mauvais cuisinier, la magie ne te permettra pas de préparer un repas gastronomique. C'est peut-être cette vision-là qu'il faut leur faire comprendre. La magie n'est pas 'magique' au sens moldu du terme, en fait. »

Quand on avait grandi avec des contes, on pouvait réaliser à quel point la fantaisie était loin, très loin de la réalité. Certes, les sorciers portaient des robes et chipotaient dans des chaudrons, mais la plupart vivaient dans des maisons modernes et jouissait du même confort que le moldu moyen. Dans beaucoup de domaines, ils avaient même adoptés des innovations technologiques qui se révélaient plus économiques encore que de sortir sa baguette et de lancer un sort. Le château de Poudlard était bien doté de robinets. Quand on avait à sa disposition un large panel de possibilités différentes pour résoudre la même action, il était normal de choisir la plus évidente. La magie remplissait le mieux ce critère la plupart du temps, mais ce n'était pas toujours le cas. Le sorcier, comme le moldu, cherchait la simplicité et le confort.

Son regard rencontra les yeux embués de Isolde et il y répondit avec un sourire amical. Il n'était pas absolument convaincu que sa présence l'aiderait à convaincre ses parents mais au moi, il pourrait la soutenir elle. La jeune femme avait été un soutien indéfectible pour lui, dans les pires moments de sa vie et sans jamais prendre ombrage de ses dérapages. S'il pouvait faire quelque chose pour l'aider, il le ferait. Sans la moindre hésitation.

« Bien sur que je viendrais, si ça peut t'aider. J'ai aussi grandi dans un entourage entièrement moldu, j'ai travaillé l'été comme n'importe quel adolescent et j'achetais mon pain en livres plutôt qu'en gallion. Je suis sur que je peux me faire passer pour quelqu'un de bien. »

Clemens avait volontairement forcé le trait, afin de retrouver un peu de légèreté dans cette discussion difficile. Il espérait voir apparaître un sourire amusé sur le visage de son amie, surtout après les doutes qui avaient envahi son expression quand il avait suggéré d'évoquer son propre accident.

« On peut se concentrer sur l'aspect médical, plutôt que l'aspect sportif. Après tout, ils pourraient spontanément considérer qu'un accident aussi grave ne souffre pas qu'on pose des questions trop précises. Enfin, ce n'était qu'une proposition. C'est à toi de décider, au final. »

L'émotion qui déferla sur son amie était tellement visible sur son visage que l'étudiant en fut bouleversé. Parfois, il se demandait si il réalisait vraiment ce que Isolde traversait et à quel point cela pouvait la peiner. Depuis qu'ils se connaissaient, il avait toujours fait de son mieux pour l'accompagner dans les moments difficiles et la soutenir. Mais certains jours, comme celui-ci, il avait l'impression qu'il était très loin de comprendre l'impact que ça avait sur elle. Clemens fut néanmoins soulagé qu'elle lui en parle. Il n'osait jamais la lancer sur le sujet ou lui demander des nouvelles de sa famille, de peur de faire une gaffe.

L'Allemand adressa un sourire brillant à son amie. Il aimait la taquiner de temps en temps sur se fréquentations. C'était via ce genre de discussions qu'ils étaient devenus des amis proches à Poudlard, depuis il se sentait toujours un peu obligé de garder un œil sur ses relations.

« On ne sait jamais ! Ce sont les chatons les plus adorables qui peuvent se transformer en effroyables tigres ! Mais je rigolais, tu sais bien que je ne me permettrais pas de te dire qui tu as le droit ou non de fréquenter… Enfin, je me contenterai de conseils avisés, quoi. Si vous êtes sur la même longueur d'ondes, il ne peut que te faire avancer sur le plan intellectuel, et c'est un des plus beaux types de relations que l'on peut avoir avec quelqu'un. »

Lui aussi avait la fâcheuse tendance de tomber amoureux des esprits des gens. Et on lui avait fait une réputation de coureur. C'était si invraisemblable…

« Tu as raison, l'âge met automatiquement une distance. Néanmoins, je suis assez surpris, la plupart de nos professeurs sont aussi très jeunes, surtout quand on compare avec Poudlard. Au final, on a quoi, dix ans de différence avec eux ? Ce n'est pas énorme, même si on peut acquérir un beau paquet d'expérience sur cette durée. »

Sans surprise, Isolde marqua immédiatement son intérêt pour le sujet qu'il espérait évoquer avec le professeur de botanique. Clemens acquiesça d'un signe de tête, il aurait de toute façon pris l'initiative d'en discuter avec elle après coup. Sa bonne humeur retomba d'un coup, quand son amie évoqua les initiatives, justement. Anna avait vu son accident sous cet angle aussi, qui persistait à faire croire qu'une carrière dans le milieu du Quiditch n'était pas un futur où il aurait brillé. Pourtant, son ancienne coéquipière l'avait vu sur un balai, elle. L'Allemand se retint une seconde avant de répondre, il savait qu'elle ne voulait pas le blesser, même si il ne pouvait entendre ce genre de réflexions sans les prendre personnellement.

« Oui, mettons ça sur le compte de ton optimisme. Je suis sans doute devenu un peu trop pragmatique depuis que j'ai quitté Poudlard… Les deux visions se valent, j'imagine. »

***

Le morceau de musique terminé, Isolde fit une proposition à laquelle le Sinistros ne se serait pas attendue, mais qui le remplit d'enthousiasme. Clemens sauta sur ses pieds, un grand sourire en travers du visage. Son amie aimait danser également et ils avaient souvent partagé quelques pas ensemble, mais il n'aurait pas cru qu'elle s'intéresserait au swing. Le morceau qui s'éleva lentement de la radio était un de ses préférés et en plus de ça, il n'était pas trop rapide. Cela convenait bien à une initiation.

Ambiance:

« Avec grand plaisir ! Le swing est une danse très spontanée, un peu sauvage. Il suffit d'apprendre quelques pas de base puis d'oser se lâcher et tu feras une swinggeuse tout à fait convaincante. »


L'Allemand s'approcha de son amie et lui prit les mains pour la tirer vers un espace plus dégagé de la chaumière. La musique imprégnait peu à peu chacune de ses cellules, alors que le bonheur qui grandissait en lui à l'idée de partager cette passion avec son ami se lisait distinctement dans ses traits. Pendant quelques secondes, il laissa le rythme entrer sous sa peau, donnant une liberté totale à son corps, dans une volonté de faire passer cette compréhension tacite chez Isolde.

« Laisser toi bercer par le rythme et marche, simplement. Au dessus de tes pieds, de manière décontractée. Ensuite, quand tu le sens, ajoute un temps de pose qui te permet de passer d'un pied à l'autre. Pose, marche, pose, marche. »

Alors qu'il parlait, Clemens effectuait les gestes qu'il décrivait, sans lâcher les mains de son amie afin de l'accompagner dans sa gestion du rythme. Pour quelqu'un qui avait déjà une aussi bonne maîtrise des danses irlandaises qu'elle, ces quelques principes simples se révélèrent une formalité.

« Maintenant, on va faire un peu plus d'acrobatique ! En swing, on aime donner cette liberté au bras et aux pieds de se lancer et de changer dans un sens et puis dans l'autre, essaie de reproduire ce mouvement-ci. »

Le jeune homme s'écarta un peu sans perdre le rythme de marche qu'il montrait à Isolde depuis le début et lui présenta le kick bolt change. Un lancer de pied vers l'avant, pose sur ce même pied, puis transfert d'équilibre sur l'autre pied. Il répéta le mouvement plusieurs fois tout en l'intégrant aux autres marches afin le monter à son amie sous plusieurs perspectives. Soudainement emporté par son enthousiasme,  il se livra entièrement à la musique, enchaînant quelques figures plus complexes sur un rythme plus rapide. Le plaisir se lisait sur son visage alors que les yeux fermés, il se mordillait la lèvre, savourant le sentiment pur et simple qui envahissait son esprit. Avec un presque sourire d'excuse, il revint vers Isolde.

« Pardon, je me laisse emporter ! On va finir par le Charleston Step, puis on pourra s'amuser un peu ! »

Clemens reprit les mains de la jeune femme dans les siennes et l'accompagna dans l'exécution. Un pas derrière, puis devant, devant avec l'autre pied, puis retour derrière. Derrière, devant, devant, derrière. Une fois ce rythme simple intégré par son amie, il s'écarta de nouveau un peu tout en affichant un air espiègle.

« Maintenant, il suffit de rendre le tout plus acrobatique ! Il faut grossir le trait tout en gardant le rythme. »

Il repartit dans une improvisation basée sur ce mouvement, accentuant ses pas avec des kicks, les bras décrivant des arabesques presque psychédéliques autour de lui. Rapidement il attrapa les mains de son amie et continua son improvisation avec elle. Existait-elle une joie plus simple que de partager une passion avec une amie ?
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MessageSujet: Re: Schöner Abend mit einem alten Freund (PV Clemens)   Schöner Abend mit einem alten Freund (PV Clemens) - Page 2 EmptyMer 24 Juin 2015 - 0:59

Clemens tenait vraiment à l'aider ; Isolde n'en attendait pas moins de lui. Même s'il ne concevait pas  l'exacte raison de l'inimitié des parents de son amie avec la magie, ses idées étaient très pertinentes.

« Si tu leur tiens ce discours, ils seront peut-être plus réceptifs. Toi mieux que moi pourra leur expliquer l'intérêt de la magie dans la vie quotidienne. Et c'est une bonne idée de leur montrer que la magie est complémentaire avec la façon de vivre moldu. Ils sont tellement passionnés par leur métiers que les tâches ménagères sont un peu secondaires. Elle sourit un peu en pensant à leur maison de Dublin, toujours perdue dans un mélange hétéroclite de livres, de partitions... et à sa propre chambre, toujours noyée sous un mélange de livres et de partitions. Ma tendance au bazar vient pas de nulle part ! ajouta-elle avec un léger rire. Ca pourrait être un angle d'approche qui leur conviendrai. Mais c'est pas les sorts que je connais le mieux, dit-elle en se grattant la tête. Il va falloir que je potasse un peu. »

La magie n'est pas 'magique' au sens moldu du terme, en fait.


La phrase fit tilt dans son esprit.

« C'est exactement ça... C'est une discipline avec la même valeur que la science moldue, développée par les recherches de générations de sorciers. Elle repensa à son idée de la magie comme un flux à apprivoiser.
- Finalement, selon ton point de vue, la magie c'est un peu comme l'électricité, non ? Elle est là depuis toujours, et on a simplement appris à s'en servir. Je pourrais peut-être essayer de la leur présenter comme ça... même si j'ai toujours du mal à comprendre cette vision des choses moi-même. »

Elle essayait de se mettre dans la tête de ses parents pour trouver la meilleure tactique d'approche, celle qui risquerait le moins de les brusquer.

« J'aimerais bien pouvoir passer ce Noël en Bavière avec eux
, ajouta-elle avec une moue un peu triste. L'idée de le passer seule ici me file le cafard, pour être honnête. Je sais que cette situation de non-dit bizarre a trop duré, mais c'est tellement difficile de faire le premier pas... »

Le sourire de Clemens et sa promesse de l'accompagner lui donnaient le courage de renouer ce contact si tenu, presque perdu. Son visage se détendit un peu quand il parla de se présenter comme « quelqu'un de bien ». Elle espérait que ses parents n'avaient jamais pensé à elle en ces termes...

« L'aspect médical pourrait leur parler, oui. Je ne voudrais pas te forcer à parler de ton accident avec des inconnus surtout. Tu seras libre de leur en raconter ce que tu juges nécessaire. Mais j'accepte
, ajouta-elle avec un sourire reconnaissant au coin des lèvres. Merci », répéta-elle d'une voix un peu plus ferme.

Parler de Neal comme d'un chaton adorable la fit rire et dissipa ses pensées maussades. Elle lui donna un petit coup de coude pour lui signifier qu'elle avait bien compris qu'il plaisantait.

« Un chaton, oui, c'est exactement ça. Je lui dirai ça de ta part au prochain cours de botanique ! Je suis sûre qu'il appréciera la comparaison. »

Elle opina vivement de la tête quand Clemens parla des « relations intellectuelles ». C'était sa manière privilégié de nouer des liens. Leur manière en fait, puisque c'est ce qui les avait en grande partie rapprochés. Des liens intenses, forts, qui ne s'estompaient pas puisqu'ils étaient liés à la nature profonde de la personne. C'est ce qu'elle commençait à ressentir au contact de son professeur ; la seule discussion qu'ils avaient partagée l'avait convaincue qu'il était un réel passionné. Et comme le disait Clemens, on ne laisse pas s'échapper une telle personne.

Elle l'avait blessée, à coup sûr, avec ses histoires d'initiatives. Elle n'avait pas douté qu'il aurait une belle carrière dans le Quidditch, quand il était parti en Allemagne après Poudlard. C'était une voie difficile et imprévisible, assurément, mais il était doué et elle croyait en ses capacités. Mais maintenant que cette porte s'était fermée, elle le voyait tout aussi bien réussir dans la métamorphose. Passionné comme il l'était, cette voie lui semblait aussi épanouissante. Mais l'accident était encore trop proche, il ne pouvait pas entendre cela, et elle le concevait tout à fait. Elle se mordit la lèvre et lui attrapa à nouveau une main pour la serrer en guise d'excuse.

« Ma vision vaut pour moi uniquement... Excuse-moi si je t'ai heurté.»

Comme elle s'y attendait, Clemens sauta sur sa proposition de lui apprendre sa danse favorite. Elle avait toujours été un peu amusée de la passion de Clemens pour cette danse qui pouvait paraître un peu désuète. Mais après tout, elle-même adorait les danses irlandaises auxquelles la plupart des jeunes de son âge ne trouvait aucun intérêt. Et ce style correspondait parfaitement à son ami, dans son esprit.

« Spontané et un peu sauvage... un peu comme toi, non ? dit-elle avec un sourire espiègle. Montre-moi, je vais bien voir si je suis douée pour ça ! »

Elle se laissa guider vers le centre de la pièce, gagnée par l'enthousiasme de Clemens. Comment avait-elle pu ne jamais s'intéresser au swing alors qu'elle avait un si bon professeur à sa disposition ? Elle avait appris plusieurs danses pendant son enfance et son adolescence, mais ne s'était jamais penchée sur celle-ci. Ses acquis lui permettaient au moins de suivre son ami sans trop de difficultés. Voyant que Clemens se laissait imprégner par la musique, elle ferma quelques instants les yeux et l'imita. Machinalement, ses pieds et ses bras se mirent à bouger légèrement en rythme, et le contact des mains de Clemens dans les siennes la surprit. Rouvrant les yeux, un sourire éclairant à nouveau son visage, elle se détendit complètement. La danse et la musique étaient pour elle les remèdes les plus efficaces contre les baisses de moral en tout genres. Remède temporaire, certe, mais efficace.

Elle suivit ses instructions et répéta ses pas consciencieusement. Il commençait en douceur, sans difficultés pour l'instant. Pose, marche, pose, marche. Ainsi guidée par son ami, ses mouvements se firent de plus en plus assurés. Visiblement satisfait de son élève, il enchaîna avec une nouvelle figure.

« Ca me plaît ça ! C'est le seule reproche que je fais aux danses irlandaises, le fait de ne pas beaucoup bouger les bras. Je crois que tu vas vraiment réussir à me convertir ! »

Ses pieds suivirent ceux de son professeur particulier, jusqu'à ce qu'il parte dans des improvisations un peu trop expertes pour elle. Elle s'arrêta et le regarda, suivant ses mouvements des yeux, touchée de lire à ce point la passion sur le visage de son ami. Ses excuses la firent doucement rire.

« Oh ne t'inquiète pas ! J'aime beaucoup te voir danser, je comprends mieux ce que tu essaies de m'expliquer ! »

Il l'entraîna de nouveau avec elle, apparemment assez content de ses progrès pour enchaîner sur des improvisations. Elle le suivit allègrement, se concentrant sur ses pas, essayant de ressentir le rythme et les mouvements dans chaque partie de son corps. Assis près de la cheminée, Endymion les observait, intrigué par les mouvements étranges des deux humains. Fatigué par tant d'activité, il se rallongea rapidement et continua de les observer d'un œil, à demi-endormi.

Le morceau se finit et la mélodie entraînante avec lui. Isolde se précipita sur sa radio pour retrouver un morceau convenable.

« On est trop bien partis pour s'arrêter maintenant, non ? demanda-t-elle d'un air joyeux. Avec un soupir de satisfaction, elle trouva ce qu'elle cherchait et rejoignit Clemens.
Le swing, comme un nouveau lien qui les rapprochait, une nouvelle chose qui leur appartenait, en plus de leur culture germanique qu'ils étaient les seuls à partager ici. Isolde reprit les mains de son ami.

- On continue ? Montre-moi d'autres pas ! »
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MessageSujet: Re: Schöner Abend mit einem alten Freund (PV Clemens)   Schöner Abend mit einem alten Freund (PV Clemens) - Page 2 EmptyJeu 25 Juin 2015 - 15:14

L'enthousiasme de son amie à propos de sa danse favorite le touchait énormément. Clemens adorait le swing depuis sa plus tendre enfance, depuis qu'il avait vu son père danser pour la première fois sous les éclats de rire de sa mère. Elle était complètement étrangère à cette tradition et ne savait même pas danser quand ils s'étaient rencontrés. Mais comme pour tant d'autres choses, elle s'était laissée gagner par cette poésie populaire qu'était cette danse si spontanée. Le jazz avait été l'ambiance musicale de prédilection de leur maison. Souvent, le soir, ils écoutaient Django Reinhardt en vaquant à leurs occupations, ou en jouant aux dames devant la cheminée. Pour Clemens, partager le swing, c'était presque comme intégrer quelqu'un dans ses souvenirs familiaux les plus intimes. Même si Isolde n'avait jamais rencontré sa famille, elle en était clairement digne.

Le Sinistros entraîna son amie avec lui dès que la musique appropriée retentit dans la chaumière. Elle était aussi une très bonne danseuse et n'avait eu aucun mal à intégrer les pas de base de son art. D'autant que quelques pas de danse irlandaise s'accordait bien au rythme du swing et leurs improvisations commençaient à se compléter et à s'accorder avec une aisance plutôt incroyable. Les deux amis se connaissaient bien et avaient souvent dansés ensemble, même si dans des styles différents. Ils étaient simplement sur la même longueur d'ondes, présentaient les décisions et les mouvements de l'autre et pouvaient s'y adapter dans la seconde. Un immense sourit barrait le visage de Clemens. Qu'avait-on besoin de plus dans la vie ? Ces moments si agréables et si simples le rendaient vivant.

Ce morceau là finit lui aussi par atteindre sa fin, au grand regret de Clemens. Il aurait pu danser encore des heures, ou presque, mais il savait à quel point le swing pouvait être éreintant quand on devait bouger si vite, si spontanément, tout en réfléchissant encore à ses mouvements. Avec un sourire espiègle, il s'inclina légèrement devant Isolde pour la remercier d'avoir partagé ce moment avec lui. La chanson suivante était un blues plus calme, à nouveau propice à une certaine détente. Il avait l'impression que leur discussion à propos des parents d'Isolde n'était pas tout à fait terminée, et le sujet avait continué à le travailler un peu en arrière plan.

Le tapis étant magistralement occupé par un Endymion qui se dorait les poils près de la cheminée, l'Allemand se laissa tomber dans un des gros canapés de cuir qui ornaient le salon. Ils étaient élimés et marqués par l'usage, mais la qualité n'en était pas amoindrie. Clemens s'y enfonça avec plaisir, puis leva les yeux vers son amie.

« Tu sais, je repensais à ce que tu disais à propos de ta famille… Rebondir sur le sujet des sciences est l'idée la plus parlante, je pense. L'électricité est une bonne analogie et c'est vrai que ça correspond très bien à ma perception de la magie comme étant un flux. Je n'y avais jamais pensé, mais c'est une très bonne métaphore. Elle existe par elle-même, n'a pas été inventée par l'homme, par contre, on peut la recréer et l'utiliser au quotidien. L'humain peut la maîtriser mais pas sans des connaissances précises. Ce n'est pas inné… presque comme la magie. »

Il avait vraiment envie d'aider son amie, sans être sur qu'il pourrait y parvenir. Il se savait généralement apprécié par son entourage, mais il ne pouvait pas franchement se considérer comme une référence. Son accident l'avait certes forcé au calme pendant un moment, mais depuis le mois d'août, il glissait à nouveau sur des pentes rocailleuses, s'amusant des embûches. Clemens ne se voyait pas vraiment comme le gendre idéal, celui qu'on présente à sa famille et qui fait briller les yeux des parents. Certes, ce n'était pas la question ici, mais le rôle de fond qu'il devrait jouer était un peu pareil.

« Je crois que tu devrais retourner les voir à Noël. Je suppose que comme chez moi, c'est une fête tellement importante, qu'on prépare pendant des semaines avant… Je suis sur que rien ne leur ferait plus plaisir que te voir de retour. C'est difficile de tendre une main, mais l'occasion t'aidera. »

Il lui fit signe de le rejoindre sur le canapé, puis il s'y assit en tailleur.

« Peut-être que tu devrais leur parler de tes cours aussi, la botanique, c'est quelque chose qu'ils pourraient comprendre, non ? Même sans aller dans les détails des plantes magiques bizarres, leur montrer que tu évolues dans ta branche, que tu rencontres des gens très compétents qui t'ouvrent des perspectives d'avenir… Ce n'est peut-être pas exactement le futur qu'ils avaient imaginés pour toi, mais te voir épanouie et heureuse, tout en développant tes connaissances et tes capacités, c'est quelque chose qui devrait les rassurer aussi. Enfin,je suppose. »


Il l'espérait, en tout cas. Chercher des solutions pour apaiser les différends familiaux était de base plus simple quand on n'était pas concerné soi-même. Mais Clemens avait appris de sa propre situation que les meilleures résolutions ne servaient à rien quand on avait en face de soi quelqu'un de profondément buté. Rowan avait beau lui avoir expliqué en long, en large et en travers à quel point il aurait pu s'entendre avec Heath, il avait simplement refusé de l'entendre. Ce n'était pas rationnel, ni justifié, c'était simplement borné. Si la famille Mayer avait décidé une bonne fois pour toute qu'elle était opposée à la magie et que Isolde était dans l'erreur, le psychologue le plus brillant ne pourrait pas leur faire entendre raison. Néanmoins, le Sinistros tut ces paroles. A part inquiéter plus son amie, elles n'auraient servi à rien.

Une idée complètement différente lui revint soudainement en tête, dérivée d'une conversation qu'il avait eu avec Amaranthe très récemment. De plus, ça leur ferait un changement de sujet complet, ce qui ne ferait sans doute pas de tort.

« Dis, tu connais Amaranthe Aislinn ? C'est aussi une ancienne Serdaigle. J'ai été boire un café par hasard avec elle, elle a pas mal voyagé en Amérique ces dernières années. Elle m'a parlé de pratiques différentes qu'ils ont là-bas, la... »

Il réfléchit une seconde, pour être sur de ne pas dire de bêtises.

« La Magie Onirique ! La cible est plongée dans une transe grâce à la fumée de plantes particulières, on l'aide ainsi à contrôler ses rêves et à se souvenir de diverses informations, d'après ce que j'ai compris. Amaranthe ne connaît pas exactement le principe, mais je me suis dit que ça t'intéresserait peut-être. Ca se fait notamment avec de la sauge, si je me souviens bien. »
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MessageSujet: Re: Schöner Abend mit einem alten Freund (PV Clemens)   Schöner Abend mit einem alten Freund (PV Clemens) - Page 2 EmptyVen 26 Juin 2015 - 1:28

Isolde s'imprégnait petit à petit du tempo et de la liberté si typique du swing. Le jazz n'avait jamais été son style de prédilection. Elle avait baigné dans la musique classique toute son enfance et avait sauté à pied joints dans la culture celtique à son arrivée en Irlande, rejoignant même un groupe folklorique ou elle avait appris à danser et jouer du fiddle. Son père lui avait bien fait écouté quelques improvisations de son cru, mais ce n'était pas non plus le style qu'il affectionnait, bien que son instrument s'y prête particulièrement bien. Elle devait bien s'avouer que le rythme enjoué du morceau lui plaisait énormément, et elle résistait rarement à une occasion de danser de toute façon. Et bien, un nouveau domaine à explorer ! Rien que cela constituait un intérêt suffisant à ses yeux.

Elle ne se débrouillait pas trop mal en plus. Ses mouvements étaient teintés des autres danses qu'elle maîtrisait, mais, guidée par Clemens, ses pieds intégraient les pas de swing plus vite qu'elle ne l'aurait cru. Elle s'amusait de plus en plus, et Clemens aussi apparemment. Elle avait rencontré peu de gens aussi appliqués que lui dans la maîtrise de cet art. La danse ne faisait tout simplement pas exception à leur manière d'aborder le monde qui les entourait ; quand quelque chose les intéressait, ils s'y donnaient à fond.
Le rythme était tout de même difficile à suivre, et elle commençait à être sérieusement essoufflée quand le morceau prit fin. Avec un rire, elle répondit à la courbette de Clemens en s'inclinant à son tour.

« Et bien merci, cher professeur. »
, ajouta-elle d'un ton faussement solennel.

Elle resta quelques instants debout, immobile, revisualisant les pas qu'elle venait d'apprendre. Puis elle rejoignit son ami dans le grand canapé. Il était un peu abîmé, mais convenait très bien à l'ambiance de confort un peu rustique de la chaumière. Elle s'y installa et étira soigneusement ses membres pour les délasser. Clemens relança alors le sujet de ses difficultés familiales. Elle eut un petit pincement au cœur. Elle ressentait un certain soulagement à en parler, mais était toujours tentée de couper court à ce genre de discussions pénibles pour elle. Elle n'en parlait qu'à Clemens et Lyra, qui heureusement ne la brusquaient jamais. Mais elle était toujours un peu déchirée entre choisir d'en parler et raviver une douleur trop vive, ou mettre le sujet de côté pour se préserver. Mais se préserver de quoi au juste ? Il fallait bien résoudre le problème un jour ou l'autre. Et s'il elle en avait parlé ce soir-là à Clemens, c'est parce qu'elle sentait bien qu'elle n'avait que trop traîné. Et il était sincèrement décidé à l'aider, ce qui diminuait un peu son appréhension. Résoudre les conflits familiaux n'était facile pour personne après tout.

« J'ai peur que la comparaison science/magie ne les fasse tiquer, mais je peux essayer. Il faut bien trouver un angle d'approche de toute façon. »


Clemens avait trouvé sa comparaison avec l'électricité pertinente, et elle comprenait un peu mieux ce qu'il sous-entendait par « flux de magie ». L'électricité pouvait paraître un peu magique après tout, pour une personne qui n'y connaissait rien... Elle allait peut-être finir pas adhérer à son point de vue.

« Oui, Noël est une fête très importante chez nous aussi, et ça me manque de la passer loin de la Bavière. Avec mes grands-parents et mes cousins, on passait une semaine à tout préparer, à décorer la maison et le jardin. On faisait plein de gâteaux et on chantait tout le temps. Je crois que la préparation me plaisait encore plus que la fête elle-même ! »
dit-elle en essayant de rire, mais la nostalgie pointait dans sa voix.

Evoquer le fait que sa famille serait heureuse de la revoir failli lui arracher une larme, tant elle était consciente que la situation pesait à tout le monde. Seuls ses parents savaient qu'elle était sorcière, et elle appréhendait autant leur réaction à son retour que celle du reste de ses proches quand ils l'apprendraient.

« Tu as peut-être raison, l'ambiance de Noël pourrait aider... Mais j'ai aussi peur de gâcher la fête avec des disputes. Et puis... à part mes parents, personne ne sait que je suis une sorcière. J'ai vraiment peur de la façon dont les autres pourraient réagir. Enfin... peut-être qu'une de mes tantes serait plus ouverte à ce sujet. Je pourrais lui écrire aussi, pour lui expliquer, pour la préparer... »


Craindre ainsi la réaction de ses proches pouvait paraître comme une envie un peu puérile de chercher l'approbation des adultes, mais elle avait été assez échaudée par l'attitude de ses parents pour ne pas se méfier.

Elle acquiesça à la proposition de Clemens.

« Oui, la botanique, c'est bien le domaine qui pourrait leur sembler le moins « magique ». Et puis je commence vraiment à imaginer ce que je pourrais faire en sortant de l'académie. Mon prof m'a un peu expliqué comment il s'était débrouillé pour travailler en voyageant, il pourra sûrement m'aider à trouver les bonnes personnes quand j'aurais fini mes études. Si je décide de ne pas devenir enseignante bien sûr. Et je connais un peu la flore magique de Bavière, qui sait, je réussirai peut-être à les intéresser ! C'est ma grand-mère qui m'avait initié à la botanique, elle sera peut-être curieuse de découvrir des végétaux utiles pour la vie de tous les jours. »

Hmm, ça faisait beaucoup de peut-être. Mais au moins elle avait quelques pistes. Elle respira profondément. La balle était dans son camp, à elle de faire le premier pas maintenant.

« Tu m'accompagnerais, un jour ou deux, au début des vacances ? Pour me soutenir un peu, juste pour me lancer... »


Les pensées de Clemens semblèrent se dérouler à partir de la botanique jusqu'à se rappeler d'une jeune fille dont le nom n'était pas inconnu à Isolde.

« Oui, je la connais, je l'ai croisée au cours de botanique justement. Je ne lui ai pas vraiment parlé mais elle avait des très bonnes idées ! C'est une fille rousse, c'est ça ? »


Elle s'interrompit pour réfléchir, mais elle ne se souvenait pas avoir jamais entendu parler de ce type de magie. Son visage s'éclaira de nouveau.

« Non je ne connais pas ! Mais ça m'intéresse beaucoup, je lui en parlerai quand je la croiserai ! Ca doit être fascinant... »


Elle connaissait quelques utilisations courantes de la sauce en phytothérapie, pour la désinfection des plaies, les maux de gorge, ou comme fébrifuge. Mais elle n'avait rien lu sur l'utilisation dont Clemens parlait.

« La sauge peut servir de tonique nerveux, ça a probablement un lien avec ce que tu dis. Mais je n'avais jamais entendu parler de ça. Contrôler ses rêves par la magie... Je savais que certaines personnes en sont capables sans passer par la magie, mais là tu m'intrigues. »

Une nouvelle chose à laquelle elle n'avait pas pensé ; la magie devait avoir des représentations et des utilisations différentes selon les pays. Chaque culture avait ses propres mythes, légendes, façon de voir le monde. Pourquoi en serait-il différent avec la magie ? C'était tout à fait logique, d'autant plus que les amérindiens utilisaient eux aussi une forme de magie. Que cette forme ait influencé celle des colons européens était très cohérent.

« Elle t'a parlé de la pratique de la magie là-bas ? Il y a des différences avec le Royaume-Uni ? »
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MessageSujet: Re: Schöner Abend mit einem alten Freund (PV Clemens)   Schöner Abend mit einem alten Freund (PV Clemens) - Page 2 EmptyVen 26 Juin 2015 - 10:48

Affalé dans le canapé, il contemplait Isolde avec un amusement empreint de douceur. Son amie restait immobile au milieu du salon, la tête visiblement encore pleine de ses derniers apprentissages. Le swing semblait lui avoir plu plus qu’elle ne l’aurait cru elle-même, et cela ravissait Clemens, évidemment. Il en était même à se demander pourquoi il n’avait jamais cherché à l’initier à cette danse qui lui plaisait tant, alors qu’il savait très bien que son amie aimait danser au moins autant que lui. Peut-être n’avaient-ils simplement jamais eu l’occasion de le faire… C’était l’explication la plus probable. Ce n’était pas non plus comme si Poudlard leur avait fourni de nombreuses occasions de s’adonner à leur passion commune, et lorsqu’elle lui avait rendu visite en Allemagne, ils avaient simplement eu d’autres choses à faire. Se retrouver à Haveirson leur permettait de partager ce genre de plaisirs simples, évidents.

Il n’avait pas été sur de pouvoir relancer la conversation sur le thème des conflits familiaux, mais Isolde ne sembla pas rechigner à en parler. Pas plus que d’habitude, en tout cas. Le problème devait forcément lui peser à force, et même si ce n’était pas son genre de remettre de tels sujets sur la table, il avait la sensation qu’elle en avait besoin. Il voulait plus que jamais lui montrer qu’il était là pour elle, peu importait ce dont elle avait besoin. Si c’était de descendre en Bavière avec elle pendant les vacances, il le ferait. En plus, ce n’était même pas comme si ça lui faisait beaucoup de trajet…

Clemens ne put que hocher la tête à la remarque. Évidemment, le rapprochement entre le magique et le scientifique était complètement absurde pour un moldu. Mais c’était précisément ce point de vue là qu’il fallait changer pour leur rendre la magie plus accessible et plus compréhensible.

“Oui, mais c’est précisément le problème, je pense. Si ils voient la magie comme quelque chose de complètement aléatoire, tu m’étonnes qu’ils s’en inquiètent. Si tu parviens à leur faire comprendre qu’un sorcier doit être aussi rigoureux dans sa pratique que n’importe quel scientifique, ils saisiront sans doute mieux l’importance du travail et les possibilités qui en découlent. Ce sont des valeurs qui seront sans doute plus proches d’eux.”

Parler de Noël, surtout avec la description qu’en faisait Isolde, faisait naître une foule de sentiments chez lui. Les traditions festives avaient été une grande part de son enfance et pour rien au monde il ne serait resté à Poudlard durant les vacances d’hiver. Même pendant sa courte carrière de joueur de Quidditch, il n’avait manqué aucune des festivités familiales. Après tout, ils avaient toujours eu l’habitude de se rendre à Heidelberg et il y avait vécu également. Parfois, ça lui avait même pesé d’être si proche de sa famille sans pouvoir leur partager son quotidien. C’était bien le seul mensonge qu’il gardait encore dans sa vie et sans doute celui qu’il regrettait le plus.

“Je comprends, c’était un peu pareil chez nous ! Même si je suis souvent rentré trop tard de Poudlard pour vraiment participer à toutes les préparations. J’ai toujours l’impression d’avoir dix ans quand je fête Noël en famille. Les mœurs sont toujours adoucies… On n’alimente pas les conflits durant cette période. Je pense que c’est vraiment le meilleur moment pour renouer le contact avec eux. Par contre, je ne l’écrirai pas, à ta place. C’est quand même une révélation d’importance et je ne suis pas convaincu qu’il soit judicieux de la faire dans une lettre. Tu ne pourras pas t’y expliquer correctement, ni anticiper la réaction. “

Un doux sourire s’étendit sur son visage, il voulait apaiser les inquiétudes d’Isolde, mais il n’était pas certain de bien s’y prendre. Clemens prit la main de son amie et la serra doucement pour lui transmettre un peu de réconfort. Les mots n’étaient certes pas sa plus grande force, mais il savait faire preuve d’une présence indéfectible pour ses amis. La voir acquiescer à sa suggestion sur la botanique le rassura néanmoins. Il n’était donc pas si mauvais que ça pour aider à résoudre des conflits familiaux… même s’il était incapable de régler les siens.

“Présenté comme ça, je ne pense pas qu’ils pourront y trouver quelque chose à critiquer, en tout cas. C’est toujours possible évidemment, mais pas avec un minimum de bon sens. C’est toujours mieux que si tu avais voulu leur parler de métamorphose, là, ça leur aurait sans doute paru franchement hermétique et inutile ! D’ailleurs, j’ai intérêt à trouver quelque chose pour leur expliquer ce que je fais de ma vie. Sinon, ma présence risque de plus te desservir qu’autre chose.”


Il sourit à nouveau, amusé, et hocha la tête.

“Oui, je viendrai. Je serai à Heidelberg en plus, ce n’est franchement pas si loin. Tu n’auras qu’à m’envoyer un hibou pour me dire quand tu veux que je sois là… Je pense que ma famille comprendra.”

La perspective d’expliquer à sa famille qu’il devait descendre en Bavière pour rencontrer la famille d’une de ses amies l’amusait d’avance. Ils n’avaient aucune idée que Clemens et sa mère étaient des sorciers, il lui serait donc nécessaire de leur présenter une bonne excuse pour justifier le tout… sans les laisser croire que Isolde était sa petite amie. Le sujet revenait évidemment souvent sur la table, surtout de la part de son grand-père qui était une véritable commère. Ils n’avaient jamais rencontré les fréquentations du dernier né de la famille et ils en gardaient une déception non voilée. Clemens ne s’était jamais senti prêt à leur présenter une de ses relations. Il aurait pu amener Isolde bien sur, mais il ne voulait pas laisser planer de sous-entendus. C’était sa meilleure amie, sans aucune ambiguïté, son ancre dans la vie réelle. La laisser aux mains de sa tante l’aurait soumise à un tas de questions indiscrètes et il ne voulait pas lui infliger cela.

La conversation dévia ensuite sur un sujet plus léger, mais néanmoins très intéressant. Clemens n’avait, à vrai dire, pas compris grand chose à ce que Amaranthe lui avait raconté. Aucun des domaines qu’elle évoquait ne lui était familier, et il s’était contenté de stocker des informations pour les fournir à Isolde ensuite. C’était ce qu’il faisait dès qu’il entendait parler d’une plante particulière; il avait toujours le secret espoir de pouvoir lui apprendre quelque chose ou, au moins, la lancer sur une piste qu’elle ne connaissa pas encore. Cela fonctionna entièrement avec la Magie Onirique et la sauge. Malheureusement, l’Allemand était déjà au bout des informations qu’il pouvait lui fournir.

“A vrai dire, elle n’avait pas elle-même tous les détails. Apparemment, ils ont refusé de lui en apprendre plus, ils lui ont juste expliqué le principe général.”

Il fit une pause le temps de réfléchir une seconde et d’analyser tous ses restes de souvenirs, peut-être y avait-il quelque chose qu’il oubliait… Son regard s’éclaira soudainement.

“Ah, si, je me souviens ! C’est donc une forme de magie propre aux Amérindiens, mais qui serait enseignée dans une école à Salem. Elle m’a dit que… la cible était plongée dans le sommeil par une potion, puis on brûlait les herbes et leur cendre était utilisée pour leur dessiner des runes sur le corps. Je crois que c’est tout…”

Clemens haussa les épaules et adressa une mine un peu dépitée à Isolde. Il aurait voulu lui en apprendre plus, d’autant que le sujet semblait l’intéresser et recoupait clairement la botanique. Fumer des herbes et utiliser leur cendre était plus inhabituel à Poudlard… Il espérait en tout cas que ça suffirait à son amie pour se lancer dans une nouvelle piste de recherches si elle le souhaitait.

“Peut-être que ton professeur de botanique aurait plus d’informations à ce sujet. Sinon, je suis certain que Amaranthe accepterait d’en parler avec toi. Elle parait un peu guindée de prime abord, mais elle est vraiment adorable, et puis c’est une passionnée… Elle était à Serdaigle aussi, après tout
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MessageSujet: Re: Schöner Abend mit einem alten Freund (PV Clemens)   Schöner Abend mit einem alten Freund (PV Clemens) - Page 2 EmptySam 27 Juin 2015 - 1:09

Clemens touchait juste. C'était exactement le reproche fait à la magie par ses parents. Ils n'avaient jamais vu la magie comme quelque chose de sérieux, ils étaient restés fixés sur son aspect fantaisiste inspiré par les contes de fées et le peu qu'ils avaient pu voir au chemin de Traverse, lors de sa première rentrée. Pour être honnête, Isolde n'avait pas non plus fait grand-chose jusqu'à présent pour leur faire changer d'avis. Elle avait bien tenté de les intéresser à ses livres de cours, mais avait assez vite abandonné pour éviter de créer des tensions.

« Je pense que tu as tout à fait saisi le problème. Ils ont une vision très réductrice de la magie. Et je pense qu'ils s'en inquiètent, oui. Surtout avec les événements de cet été... Je peux comprendre ça. De leur point de vue, ça doit être carrément effrayant de voir autant de pouvoir dans les mains d'une personne. Un moldu avec une arme est tout aussi dangereux bien sûr, mais la magie, c'est très impressionnant pour quelqu'un qui n'est pas habitué. Il faudra que je leur montre des sorts simples au début je pense, pour ne pas leur faire peur. Je n'ai jamais vraiment essayé de leur faire changer d'idée là-dessus, en même temps. Je n'osai pas trop tenter, et je ne savais pas vraiment comment m'y prendre pour défendre Poudlard à leur yeux. Mais maintenant que je peux faire de la magie chez moi, et que j'ai des pistes pour discuter... »

L'évocation des fêtes de Noël dans sa famille ramenait une multitude d'images et de souvenirs à son esprit. Les chants, les plats, tout lui revenait aussi clairement que si elle s'y trouvait. L'odeur des gâteaux sur le tapis n'y était pas étrangère. Elle se doutait que Clemens avait des souvenirs proches des siens ; la tradition qui entourait cette fête était très vivace partout en Allemagne. Il savait mieux que quiconque ce que cette période représentait. A leur arrivée en Irlande, les parents d'Isolde avaient tenu à ce que leur fille ne soit pas coupée de sa culture d'origine, même s'ils l'avaient encouragée à découvrir la culture celtique. Et c'était bien là ce qui attristait le plus Isolde ; elle avait imaginé que le monde sorcier serait mis sur le même plan que l'Irlande, un nouvel univers à découvrir en sorte.

« Oui tu as raison, c'est sûrement la meilleure période pour des réconciliations... Et puis je pourrais leur ramener des trucs de chez Honeyduckes ! Autant leur montrer les meilleurs côtés du monde des sorciers hein. J'ai des cousins encore petits, ça leur fera plaisir. »

L'idée de couvrir ses petits cousins de patacitrouilles et de fondants du chaudron la fit sourire et elle se redressa dans le canapé, repliant ses jambes sous elle.
Clemens avait aussi raison à propos de la lettre ; on ne révélait pas quelque chose d'aussi important par écrit.

« Oui, c'est vrai, une lettre est trop impersonnelle.
Elle enfouit sa tête dans ses mains, frissonnant à l'idée de devoir encore annoncer une chose aussi délicate à toute sa famille. J'ai l'impression de refaire un coming-out... » murmura-t-elle. Mais si le premier s'était plutôt bien passé, elle craignait plus pour ce second. Si seulement les incidents de juillet n'avaient pas eu lieu, la situation aurait peut-être été plus facile.

De nouveau, le contact de Clemens l'apaisa un peu. C'était toujours difficile de conseiller quelqu'un dans ce genre de situations, mais parfois un simple geste suffisait à faire comprendre à l'autre qu'on était là pour lui, et c'était exactement ce dont elle avait besoin à ce moment précis.

C'était certain que pour ses parents, la métamorphose risquait de moins bien passer que la botanique... Elle se demandait comment elle allait leur présenter son ami. Ils le connaissaient de nom, elle leur avait parlé de lui, mais ils ne s'étaient encore jamais rencontrés. Elle ne voulait surtout pas que sa venue soit ressentie comme une volonté de les persuader qu'être sorcier était absolument formidable. Mais le fait d'être un sorcier serait bien la seule chose qu'ils pourraient reprocher à Clemens ; elle ne se faisait pas de souci pour le reste. Il n'était pas le premier ami de Poudlard qu'elle invitait chez elle après tout.

Elle lui lança un regard perplexe.

« Hmm, ça m'embête que tu aies à mentir là-dessus. Je réfléchirai à ça, j'essaierai de trouver un moyen de leur présenter en douceur la métamorphose. Je leur montrerai ton petit balai, ils seront forcément impressionnés, surtout les petits »
, ajouta-t-elle avec un petit clin d'oeil.

Elle serra à son tour sa main en guise de remerciement.

« Je ne les priverai pas longtemps de ta présence. Et puis tu pourras leur ramener des spécialités de Bavière ! De toute façon ma grand-mère ne te laissera pas repartir sans un sac rempli de trucs à manger. Au cas où tu mourrais de faim pendant le trajet Munich-Heidelberg. »

Isolde était de plus en plus intéressée par cette magie onirique.

« Ça ressemble un peu à ce que ce qu'on m'avait dit des cours de divination l'année dernière, avec le centaure qui remplaçait Mme Trelawney. Apparemment les élèves observaient aussi la fumée produite par des plantes.»

Mais si ses souvenirs étaient exacts, le but était d'obtenir des visions du futur, et pas de plonger dans ses rêves.

- Pour de la divination, donc pour voir le futur... Mais dans certaines cultures, les rêves sont justement des prédictions du futur, alors que nous, nous considérons que ce sont des réminiscences de notre passé qui s'expriment de façon détournée. Je sais pas comment les amérindiens considèrent les rêves, j'irai voir à la bibliothèque si je trouve quelque chose là-dessus. Et puis ça sera l'occasion de travailler sur mes connaissances en runes. »

Une Serdaigle pur jus. Maintenant que son intérêt était aiguisé, tous les rayons de la bibliothèque allaient y passer jusqu'à ce qu'elle trouve de quoi satisfaire sa curiosité.

« Je demanderai à mon prof ! Il a un peu voyagé en Amérique du Nord, il en a peut-être entendu parler. Et s'il ne connaît pas, on ira tout les deux demander des infos à Amaranthe ! » dit-elle en riant.


Dernière édition par Isolde Mayer le Mer 1 Juil 2015 - 16:35, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Schöner Abend mit einem alten Freund (PV Clemens)   Schöner Abend mit einem alten Freund (PV Clemens) - Page 2 EmptyLun 29 Juin 2015 - 19:57

Clemens ne put que hocher la tête. De son point de vue, Isolde avait choisi la bonne méthode pour faire appréhender la magie à ses parents, mais cela ne garantirait en rien que cela fonctionnerait. La sorcellerie était toujours une source de peur pour ceux qui ne la connaissaient, et elle avait fait naître de nombreuses querelles dans des familles où elle ne semblait pas naturelle. Il avait beau bien vivre son statut de sang-mêlé, il regrettait toujours beaucoup de s’être vu imposer le secret et le silence depuis son enfance. Son père n’avait jamais voulu que ni lui, ni sa mère, ne révèle leur véritable statut. L’étudiant craignait — sans doute avec raison — le jour où la vérité éclaterait…

“ C’est sans doute la meilleure chose à faire, oui. Tu pourrais peut-être même commencer par des manifestations magiques complètement inoffensives, comme des étincelles peut-être, ou de la lumière. Pour ne pas qu’ils aient l’impression que tu cherches directement à leur montrer une autre façon de faire. Ils pourraient se sentir heurtés s’ils se sentent dérangés dans leurs habitudes.”

Il lui adressa un léger sourire, c’était toujours difficile de prévoir ce genre de discussions. Le sujet en lui-même importait peu, en réalité. Il fallait trouver un moyen de tourner son propre avis de manière à ce qu’il soit à la fois acceptable et compréhensible par son interlocuteur, sans cependant en arriver à se parjurer. C’était délicat et parfois très frustrant, quand on se rendait compte que le vis-à-vis n’était qu’un mur hermétique contre qui on ne pouvait pas argumenter. Clemens souhaitait de tout coeur que son amie ne se retrouverait pas dans une telle situation. Il pouvait déjà imaginer le mal que ça lui ferait de revenir à Haveirson en sachant que sa famille reniait simplement sa nature profonde.

Presque trois ans plus tôt, ils avaient vécus ensemble son coming-out. Clemens l’avait immédiatement soutenue, sans même se poser de questions sur les conséquences sociales de ce choix. Pour lui, chacun avait bien le droit de trouver le bonheur où ça lui chantait et il ne pouvait simplement pas concevoir que cette décision soit l’origine d’un jugement. Isolde avait rapidement dépassé les railleries, mais cet épisode les avait rapproché, instaurant une confiance qui s’était révélée inébranlable depuis. Cette fois-ci, par contre, le jugement ne viendrait pas du monde extérieur, de personne qui était suffisamment éloignées et insignifiantes pour que leurs mots n’aient aucune valeur. Peu importait à quel point on était sur de soi et de ses convictions, elles devenaient toujours plus difficile à défendre quand on avait son propre sang comme détracteur. L’Allemand tenta de positiver.

“Ne t’inquiète pas, si on en arrive là, je devrais pouvoir trouver des exemples pratiques qui leur parleront. La métamorphose peut-être très utile dans la vie quotidienne… Transformer une feuille de papier en un miroir léger et flexible, par exemple. Il me faut juste un peu de temps et d’imagination, et ça tombe bien, on a les deux sous la main avant la rencontre !”

Clemens avait fini sur une note enthousiaste et rieuse, il voulait chasser ce regard triste du visage de son amie. Il était peiné de voir à quel point la conversation lui pesait, tout en sachant qu’elle était aussi inévitable. Heureusement, toute sa famille ne semblait pas aussi fermée d’esprit, et l’évocation de la grand-mère lui serra le coeur. Oma Jana lui manquait tellement… Il se sentait toujours comme un gosse quand il repensait à son doux sourire et sa façon de le regarder avec des grands yeux quand il avait fait une bêtise, mais sans jamais se fâcher vraiment. L’étudiant était certain que si il lui avait présenté Isolde, elle aussi ne l’aurait pas laissée repartir en Bavière sans une cargaison de nourriture et gâteries de toutes sortes.

Pour ce qui était du reste, il n’avait plus grand chose à dire. La Magie Onirique ne faisait pas partie de ses domaines de prédilection, d’autant qu’elle se rapprochait dangereusement de la divination, matière qu’il avait cruellement détestée pendant toute sa scolarité à Poudlard. Clemens se contenta donc d’un haussement d’épaules.

“Je n’en sais rien, à vrai dire. Je suppose qu’il doit y avoir au moins les informations de base à la bibliothèque. Je n’ai pas vraiment eu le temps de commencer à m’y intéresser, mais je me suis dit que toi, ça devrait te donner une nouvelle piste à développer en lien avec la botanique…”

Il lui adressa un clin d’oeil.

“Et puis si en plus, ça te donne une excellente excuse d’aller jouer l’étudiante modèle et maligne auprès de ton super professeur…”

Son expression était espiègle et taquine, il savait très bien que ce n’était pas le genre d’Isolde d’aborder un professeur de cette façon. Si elle allait frapper à sa porte, ce serait avec un véritable intérêt pour sa matière, qui ne cacherait aucun sous-entendu. Mais l’occasion était trop bonne.

Clemens se laissa tomber contre le dossier du canapé avec un soupir. Cette soirée avec son amie l’avait ressourcé plus qu’il n’aurait pu le croire. Echanger dans leur langue maternelle, partager ces passions et détails qui les faisaient tous les deux vibrer, le tout autour d’un morceau de stollen… Il n’aurait pas pu espérer mieux. Il ferma les yeux. Haveirson était décidémment la meilleure chose qui lui soit arrivée depuis longtemps.

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MessageSujet: Re: Schöner Abend mit einem alten Freund (PV Clemens)   Schöner Abend mit einem alten Freund (PV Clemens) - Page 2 EmptyDim 5 Juil 2015 - 18:04

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