[Botanique générale] Botanique, billes et bleusaille [Complet][En cours]

Isolde, debout devant le bureau du professeur, attendait avec curiosité qu'il réponde à sa demande lorsque ce dernier l'interrompit d'un geste de la main, regardant derrière elle d'un air perplexe. Les yeux de la jeune femme suivirent les siens pour tomber sur un Gareth visiblement pas très frais. Le président de sa confrérie avait visiblement fait l'honneur de sa présence à un bar la veille et ne s'en était pas tout à fait remis.
"Sacré Gareth", pensa-t-elle en souriant pour elle-même.

Elle écouta ensuite attentivement les instructions du professeur et, tandis qu'il parlait, approcha avec soin sa main de la plante pour sentir le froid qui se dégageait du pot. Le choix de travailler en binôme la ravit et elle attendit patiemment qu'on lui désigne son partenaire pour l'heure qui allait suivre.

"Isolde, j'aimerais que vous vous installiez à côté de Théodore."

Isolde se retourna vivement à l'annonce du nom du jeune homme, fouillant du regard la pièce à la recherche de sa silhouette. Elle ne connaissait qu'un seul Theodore, et elle n'avait pas idée qu'il puisse se trouver à l'académie. Comment aurait-elle pu le rater en entrant ? Sa carrure le faisait difficilement passer inaperçu... Il était pourtant bien là, assis seul à une table non loin d'elle. Le visage d'Isolde se fendit d'un large sourire. Lui aussi parut content de la voir, exprimant son sentiment par un fugace frémissement de son visage d'ordinaire impassible, qu'un œil peu habitué aurait probablement manqué, mais qu'Isolde repéra immédiatement, connaissant le jeune homme depuis trop d'années maintenant pour que cette subtilité lui échappe.

Elle le rejoignit aussitôt et accueillit d'un remerciement joyeux son invitation à s'asseoir près de lui. Elle l'aurait bien pris dans ses bras pour fêter leurs retrouvailles après deux ans sans s'être vus, mais elle savait qu'il n'était pas très enclin aux effusions affectives de ce genre ; aussi se contenta-t-elle de lui assurer à son tour son plaisir de le retrouver avec un sourire aussi chaleureux qu'elle le pouvait.

Le professeur avait eu une bonne intuition en les plaçant ensemble. Les deux jeunes gens portaient en eux le même intérêt pour l'étude des plantes depuis leurs jeunes années à Poudlard. C'était d'ailleurs ce qui les avait rapprochés à l'école. Ça, et un protégé d'Hagrid un peu trop hargneux dont Isolde aurait eu bien du mal à se défaire sans l'aide de l'ancien Gryffondor... Isolde n'aurait pas pu souhaiter de meilleur partenaire de travail que le jeune étudiant, et elle se réjouit à l'idée de passer l'heure qui suivrait à réfléchir sur leur domaine de prédilection, comme au temps de leur ancienne école.

Les deux étudiants se concentrèrent immédiatement sur l'énigme offerte par la plante au nom exotique. Isolde avait toujours aussi peu d'idées sur ses propriétés, et Theodore ne semblait pas plus avancé qu'elle.

"Moi non plus je n'ai jamais vu cette plante... Le prof a voulu nous épater pour son premier cours !"

Elle était particulièrement intriguée par le bruit produit par les pétales et par la façon dont elles avaient résonné sous les doigts du professeur. La résonance... et si c'était la solution ? On pouvait bien casser un verre en lui faisant subir sa fréquence de résonance, ce phénomène était sûrement applicable à d'autres matériaux... Theodore avait eu la même pensée qu'elle. Elle acquiesça à sa proposition, tout en essayant de verbaliser plus précisément son idée.

"Peut être plus … une note."

Les deux étudiants s'interrogèrent un instant du regard, puis la même idée jaillit de leurs esprits.


Theodore sortit aussitôt une petite pelle de son sac et s'appliqua à la métamorphoser en l'objet désiré. Il lui tendit ensuite le diapason avec un sourire, et Isolde s'en saisit en lui rendant son expression malicieuse.

Elle frappa du doigt le diapason et le posa immédiatement sur une pétale, puis le donna à Theodore qui réitéra l'opération sur la tige de la plante. Celle-ci vibrait comme elle l'avait fait plus tôt sur le bureau du professeur, mais sans plus d'intensité ou de résultat flagrant de leur réussite.

"Hmm, dit Isolde en se grattant la tête. Tu ne penses pas qu'on devrait essayer avec d'autres fréquences ? Elle ne réagit pas beaucoup à celle-là. On pourrait tester avec un diapason d'une autre taille, ou alors..."

La fin de sa phrase se perdit alors qu'elle chercha l'inspiration dans la serre. Il leur fallait un instrument capable de produire plusieurs notes différentes. Un instrument. Mais bien sûr ! Le sourire revint sur le visage de la jeune Phénix.

"Qu'est-ce que tu penses d'utiliser un instrument de musique ? Il nous donnerait pas mal de fréquences différentes, et ce sera plus précis qu'un diapason !"

D'un geste précis de sa baguette, elle transforma le petit objet en violon. Elle posa soigneusement l'instrument sur son épaule gauche et s'approcha de la plante jusqu'à toucher un pétale avec le bout de la tête du violon. Puis elle se tourna de nouveau vers Theodore.

"Je commence par les notes graves ? Vu la taille de la plante, je pense qu'on a plus de chances qu'avec des notes aiguës..."

Elle ne savait pas vraiment si sa logique tenait la route, mais il fallait de toute manière choisir un point de départ. Elle s'empara de l'archet et le fit glisser sur les cordes, produisant la note la plus grave possible avant de remonter petit à petit vers des fréquences plus hautes. Elle n'était pas sûre que leur professeur réagirait très positivement à cette idée pour le moins... bruyante, mais elle aurait au moins le mérite de lui montrer leur esprit créatif pour résoudre son énigme...

La dernière réplique qui lui parvint de Luuna manqua presque de le faire sourire. Presque. Il ignorait beaucoup de la mésentente entre sa camarade de Sinistros et sire Bentley, mais il s'égayait légèrement de cette discorde. Plus parce que mademoiselle Greenleaf avait l'agacement gracieux que par vilenie soudaine. Dans tous les cas, il souhaita intérieurement aux deux partenaires d'étude de ne pas s’entretuer. Un meurtre gâcherait diablement leur cours si paisible.

Aux côtés d'Amaranthe, l'ancien Serpentard s'intéressa à la moindre de ses interrogations, retrouvant ici et là l'ingéniosité piquante qu'il lui connaissait du temps de Poudlard. Le rire, semblable à une panacée ? Cette idée était plaisante à exploiter, d'autant qu'il la trouvait pertinente. « Nous tentons. » Il imita précautionneusement les gestes de l'Abraxan, cherchant à titiller la plante comme cela lui paraissait possible.

Il se concentra d'une telle façon que les activités des autres lui échappèrent progressivement. Il ne restait plus que lui, sa partenaire du jour et la plante. Puis la voix de leur enseignant qui s'éleva à proximité.

L'idée, assurément issue de l'esprit lyrique d'Amaranthe, rapporta quelques points à la confrérie de cette dernière. Une bonne chose. L'instant d'après, les explications arrivèrent progressivement aux oreilles des étudiants, permettant à Rowan de mieux cerner son erreur d'appréciation. Il nota scrupuleusement les informations que leur professeur mentionnait, tant sur l’existence de la plante sans intervention humaine que la grande diversité de ses propriétés selon la partie usitée. Le fait que messire Fitzsimmons, deuxième du nom, n'hésitait pas à utiliser son propre corps comme démonstration attira d'autant plus l'intérêt du jeune homme. Il ne manquait pas de courage dans sa mission ultime, celle de transmettre le savoir...

L'ancien Serpentard se tourna dans la direction de sa camarade, se penchant vers elle pour converser à voix basse. Le nouvel exercice quémandait un peu plus d'habileté, et pourquoi pas, d'originalité ? Les autres groupes portaient visiblement leur attention sur la tige, la sève et les racines. Autant tenter quelque chose de différent. Une vague idée le frôla, en écho avec un souvenir récent. « Pensez-vous, Amaranthe, que nous pouvons obtenir l'équivalent d'un cataplasme à partir des feuilles de l'Ilmavirtaus ? »

Cela dit, les frondaisons seules ne seraient pas suffisantes. Et l'effet d'un tel remède lui paraissait bien inconnu pour le moment.

Rowan tergiversa un court instant avant de se décider, sachant pertinemment qu'il avait le soutien avisé de la jeune femme à la chevelure auburn. D'un geste lent et assuré, il récupéra le couteau et s'attela à détacher plusieurs feuilles de la tige. Il hacha ensuite ces dernières avant de s'adresser à l'Abraxan, espérant trouver de quoi l'aiguiller.

« Que pourrions nous ajouter à cela, selon vous ? »

Levant les yeux de la plante et de son instrument pendant un instant, Isolde croisa le regard du professeur. Son visage exprimait un certain étonnement, mais elle crut également discerner un peu d'intérêt. Se pouvait-il qu'il soit un mélomane comme elle ? Peut-être jouait-il du violon aussi. Elle n'eut pas le temps de poursuivre cette pensée qu'il s'approcha de sa table et complimenta les deux jeunes gens en les accordant quelques points. Points qui n'étaient pas superflus pour Phénix d'ailleurs, la confrérie était bonne dernière dans la course aux points... et cela n'allait pas s'arranger avec l'idée de Gareth de bombarder Luuna avec une des graines de la plante.

Elle se sentit un peu idiote en entendant les explications de Neal au sujet de l'ilmavirtaus. Évidemment que la solution se trouvait dans l'environnement de la plante, c'était tout à fait logique. Une plante se développe dans un environnement qui lui est favorable et selon les caractéristiques de cet environnement. Elle, qui venait de dire à Neal qu'elle était passionnée de botanique, donnait un bien piètre aperçu de ses connaissances. Elle devait se rattraper et réfléchir plus intelligemment.

« Alors, réfléchi-t-elle à voix basse, coagulant et anti-douleurs. On pourrait hacher ces feuilles, et les utiliser en infusions pour calmer des douleurs internes, des douleurs d'estomac par exemple, qu'est-ce que tu en penses ? demanda-elle à Theodore. Elles pourraient aussi servir de bain de bouche, pour des douleurs dentaires. Ou de bain externes aussi, pour des foulures ou des douleurs articulatoires. Quand aux autre parties...
- J'imagine qu'on pourrait utiliser la sève aussi. Elle a peut-être des propriétés cicatrisantes ? Ou antiseptiques ? Ou alors on peut peut-être la manger, comme la sève d'érable ? »

Elle fit une petite entaille dans une des tiges et observa le liquide qui s'écoulait doucement. Elle préférait attendre que le professeur valide sa théorie avant de tenter quoi que ce soit.

« Les tiges doivent aussi être utilisables. On peut peut-être les faire bouillir pour en retirer les principes actifs, ou les distiller pour en faire de l'huile essentielle. »

Elle détacha une des sphères de sa tige et l'observa soigneusement.

« On essaie de l'ouvrir ? » demanda-elle à Theodore.

Sans plus attendre, elle se saisit de son couteau et plongea délicatement la lame dans la sphère pour ôter la coque.

Le jeune homme adressa un bref hochement de tête à l'attention d'Amaranthe. Il appréciait le travail de son équipière à sa juste valeur, d'autant plus qu'ils étaient visiblement sur la même longueur d'onde. De quoi le rasséréner suffisamment pour les prochaines étapes du cours ! La vue de la bouillie verdâtre lui tira un éclat d'amusement dans le regard. « Je trouve que c'est une idée remarquable. Même si je suis moins disposé que vous à deviner ces effets.... Je vous fais donc entièrement confiance. »

Quelques instants s'écoulèrent avant que l'enseignant passe à proximité de leur table et qu'il s'intéresse au cataplasme. Rowan écouta attentivement les allégations de ce dernier, tout en réfléchissant sans relâche à ce qu'il venait de découvrir avec sa partenaire d'étude. Son association avec l'Abraxan était assurément une bonne chose pour ses réflexions. Surtout en botanique.

Il se perdait dans de vives interprétations intellectuelles lorsque le professeur Fitzsimmons s'adressa à l'ensemble de la classe, pour l'exercice suivant. L'ancien Serpentard porta son regard vers Amaranthe, en silence, jusqu'à ce qu'une idée illumine presque simultanément leurs traits. Le soleil ! « Pensez-vous que nous pourrions essayer avec un Lumos Maxima, au vu des conditions climatiques dans lesquels l'Ilmavirtaus évolue  ? Où encore tenter de relier le pollen au pistil de la plante ? »

Il se tenait prêt à exécuter leur idée en un même geste. Ensemble. En de vrais coéquipiers !

Isolde avait visé plus juste cette fois, et fut contente de voir que ses idées avaient plu au professeur. Elle écouta attentivement ses explications, fascinée par tout ce que la plante avait à offrir. Elle pensa avec amusement aux gens qui considéraient comme fastidieuse l'étude des plantes. Un sort ne nourrirait personne perdu dans le froid polaire, alors que connaître un minimum son environnement avait dû sauver bien des vies. Elle mit toutes ses informations dans un coin de sa tête pour les noter plus tard dans son carnet.

Vint ensuite une autre épreuve. Isolde se gratta la tête, essayant de se souvenir de ce qu'elle avait lu sur la flore polaire. Pas grand-chose en fait ; les cours à Poudlard ne les avaient malheureusement jamais abordées. C'était peut-être ce qui avait motivé le choix du professeur d'ailleurs ; les élèves étaient forcés de faire appel à leur bon sens et à leur imagination.

« J'avais lu quelques trucs sur le climat polaire, mais pas vraiment sur les plantes... Je sais qu'il y a beaucoup de vent là-bas, donc le pollen peut facilement se disperser pour aller féconder une autre plante. Il a dit que le pollen était sensible à la magie ; peut-être que l'essence magique de l'ilmavirtaus l'attire... Mais pour que le pollen se disperse, il faut que les coques s'ouvrent... Elles pourraient peut-être s'ouvrir en tombant de la tige, la force du vent peut suffire à les décrocher et les faire tomber avec assez de force. Vu leur poids, ça me semble pas trop farfelu comme option. »

Elle réfléchit un instant, regroupant ce qu'elle savait de la reproduction des végétaux et des graines.

« Au sujet des graines, j'imagine plusieurs options. Elles peuvent être emportées par le vent et se disséminer par anémochorie, et rouler sur le sol jusqu'à trouver un endroit favorable pour pousser. Mais elles me semblent trop lourdes pour ça, même si les vents sont vraiment forts d'après mes souvenirs de lecture. La zoochorie peut-être ? En été, les animaux reviennent, ils pourraient les avaler par mégarde, mais ça me semble peu probable, vu la nature des graines... Ils peuvent les enterrer, comme le font les écureuils avec les noisettes. En été le sol dégèle en surface, il est assez meuble pour que les animaux les enfouissent, et la chaleur de la terre permet aux graines de se développer. Tu penses que ce serait possible que des animaux aient découvert les propriétés isolantes de la sève ? Et qu'ils se soient rendus compte que les graines en étaient constituées ? Ca pourrait expliquer qu'ils veuillent en stocker, mais oublient où ils les ont enterrées, comme les écureuils.
- Je dirais que c'est le suc est son moyen de se protéger des prédateurs. Une fois la cosse à terre, si un animal essaie de l'ouvrir, il va se retrouver avec les pattes anesthésiées et aura du mal à atteindre la graine. Plutôt efficace non ? ajouta-elle avec un sourire à l'attention de son coéquipier. Un animal piégé une fois ne retentera pas l'expérience. »

Voilà pour la dissémination des graines. Et maintenant, comment faire les faire pousser dans la glace ? Theodore avait son idée sur la question :

« Comme l'a dit le professeur tout à l'heure, les plantes s'ouvrent et se préparent à se reproduire quand la température augmente et que l'été arrive. Comme toutes les plantes sur terre finalement.

Utilisant le sort précédemment nommé par leur professeur, Isolde fit voler à hauteur de ses yeux une des graines pour l'observer plus en détail, l'oreille attentive aux mots de l'Abraxan.

- Pour pousser, une plante a besoin d'oxygène et d'eau. Donc elle doit être en dormance pendant l'hiver, et quand le sol se réchauffe, elle se prépare à germer. La température ici est plus élevée que dans son milieu d'origine, donc je pense que la graine est prête à se développer.

D'un geste du poignet, elle guida la graine jusqu'au pot placé devant elle, et la déposa dans l'épaisse couche de glace.

- Elle a déjà l'oxygène, ne manque plus qu'un peu d'eau liquide.

Elle lança le sort utilisé par Bentley pour réchauffer la glace autour de la graine et la faire fondre, permettant à la bille de s'enfoncer dans une petite flaque d'eau.

Elle lança ensuite un nouveau regard interrogatif à son coéquipier. Il leur manquait encore une chose, mais quoi exactement ? Le lumos de Rowan et Amaranthe éclaira soudainement la pièce, et leurs esprits par la même occasion. La lumière, bien sûr ! Mais la solution de leurs deux camarades lui semblait un peu violente pour la plante. Se tournant à nouveau vers Theodore, elle lui fit part de son idée.

- Je pense qu'on pourrait rajouter une dernière chose ; de la lumière et un peu de chaleur directe. Les jours polaires sont très longs en été, plus longs qu'ici, surtout au mois de novembre.

Theodore acquiesça :

-Il faudrait diriger la lumière d'une lampe sur la graine et la laisser allumée pendant le nombre d'heures que comporte une journée au pôle. »

Il lança un accio sur une grosse lampe posée sur une étagère et l'attira jusqu'à leur table. Les deux étudiants orientèrent l'ampoule vers la graine, la positionnant à l'horizontal pour imiter l'axe avec lequel le soleil frappait le cercle polaire. Puis ils se redressèrent, attendant le verdict du professeur.

Bentley ne fut pas peu fier d’avoir réussis à ouvrir la mystérieuse plante et de rafler au passage le plus de point pour sa confrérie. Comme quoi ces années de baroudage à travers le monde à la découverte des plantes lui servait. Il expliqua rapidement son raisonnement, comme le lui demanda le professeur avant de prendre des notes lorsque ce dernier repris la parole pour en dévoiler davantage sur la fleur. Les propriétés de la plante pourraient se révéler très intéressante pour certaines potions et son cerveau commençait déjà à réfléchir à son utilisation.

En entendant Luuna prononcée un « Aïe » sonore Bentley la regarda avec étonnement. Il arqua un sourcil l’air de dire « mais qu’es qu’il lui prend à celle-là ? » C’est en suivant le regard de la jeune femme en direction d’un élève qui tentait de faire comme si de rien n’était qu’il comprit qu’elle s’était pris un projectile. Et quel projectile ! Ces petites graines étaient aussi dures que de la pierre alors nul doute que la sinistros avait dû avoir bien mal. C’est avec incrédulité qu’il la regarda former son petit oiseau en papier pour ensuite l’envoyer vers le jeune homme. Sans déconner…ils étaient revenus à Poudlard ou quoi ? Elle lui fit la réflexion qu’elle n’aurait surtout pas voulu se retrouver avec le lanceur de graine avant de reporter son attention sur la plante. Bentley ne savait pas pourquoi mais ces paroles sonnaient un peu fausses dans la bouche de Luuna. De toute évidence la jeune femme semblait l’apprécier plus qu’elle ne voulait le laisser entendre même si il lui tapait sur le système. Bien que tenté de lui faire une réflexion, Bentley s’abstenu non sans lui adresser un petit sourire moqueur. Elle semblait déjà assez énervée comme cela et il ne voulait pas prendre le risque qu’elle lui jette une des graines au poids de plomb pour le faire taire.

C’est d’ailleurs elle qui pris les devants pour la suite du TP. Il écouta avec attention ses réflexions sur les diverses parties de la plante qu’ils pourraient utiliser. Il était d’accord avec elle sur la plupart de ses dires. Le professeur s’approcha d’eux et répondit aux questions de Luuna. Bentley notait aussi rapidement que possible toute les informations que le professeur leur donnait. Cette plante était décidément très intéressante et utile. Il n’avait certes pas l’intention d’aller crapahuter au-delà du cercle polaire mais L’ilma pouvait servir en dehors de ces contrées hostiles.

La prochaine étape était de deviner comment cette plante pouvait se reproduire dans les conditions climatiques extrêmes.

Bentley avait déjà entendu parler de la faculté de certaine plante à se reproduire par elle-même sans aucune aide extérieure pas même celle des insectes. Il tentait de se remémorer les différents processus.

- Je sais que certaines plantes sont capables de fabriquer une sorte d’antigel. L’ilma doit avoir cette capacité pour pouvoir préserver son pollen et ses graines. Réfléchit-il tout haut. Ce qui fait que la sève ne gèle pas et protège le reste. Quant aux éventuels ennemis…ils ne doivent pas être très nombreux dans cette partie du monde. Et même si ils tentaient de la manger ils se retrouveraient certainement la bouche anesthésiés par la sève ce qui ne serait pas d’un grand secours pour dévorer quoi que ce soit.

Il repensa à ce que le professeur avait dit.

- 3 tiges pour la reproduction… Peut-être déploie-t-elle des rhizomes sous la neige pour permettre à une autre fleur de pousser, comme une sorte de réseau souterrain. Le système du pollen me fait penser à ça en tout cas… tous relier entre eux. D’un autre coté quel intérêt d’avoir des graines pour ne pas les utiliser…

Il s’assit sur sa chaise croisant les bras et fronça les sourcils dans un effort de réflexion.

- Si les graines ne donneraient rien à être simplement posées sur la neige, il faudrait sans doute qu’elles en soient recouvertes. Il fait plus chaud sous la neige qu’à l’air libre, les graines pourraient y trouver la chaleur nécessaire pour s’épanouir ainsi que le taux d’humidité adéquate. Au printemps le sol dégèle légèrement, elles auraient le temps de s’enfoncer de quelques centimètres ce qui suffirait jusqu'à la prochaine chute de neige.

Il regarda Luuna attendant de savoir si ses réflexions lui paraissaient appropriées et si elle-même avait quelques idées.

Rowan répondit à sa camarade tout en continuant leurs expériences, bien qu'il s'autorisa parfois à jeter un vague coup d’œil aux autres groupes. « Cela me semble possible. Après tout, il s'agit d'un mécanisme que nous pouvons retrouver chez d'autres plantes. »

En compagnie d'Amaranthe, il s'était entièrement investi dans la réflexion et le travail sur l'Ilmavirtaus. Bien plus qu'il ne l'avait initialement prévu, jusqu'au point d'en oublier sa mission première en ces lieux : parvenir à questionner subtilement mademoiselle Greenleaf. Tant pis. L'étude s'était révélée diablement instructive, et il n'oserait certainement pas s'en plaindre.

A la nomination de son nom, le jeune homme porta son regard vers l'enseignant. Le prix individuel ? Il devait bien s'avouer qu'il avait complètement occulté cette information. Intérieurement, il s'estima fier de ce qu'il avait réalisé avec la rousse Abraxan. Alors pourquoi se priver d'une récompense ?

Rowan profita du départ progressif des étudiants pour prendre précautionneusement la plante entre ses mains, celle assurément destinée à séjourner chez Sinistros quelques jours. Il attendit ensuite le moment opportun, pour se présenter de concert avec sa partenaire d'étude chez messire Fitzsimmons, le visage toujours profondément ancré dans sa nonchalance habituelle.