[Médicomagie générale] Premiers soins, urgences et accidents domestiques

Premiers soins, urgences et accidents domestiques

COURS ACCESSIBLE A TOUS

Un jour ou l'autre, il fallait bien s'y mettre. Quinlan avait préparé quelques cours d'avance, la plupart s'adressant à un public d'étudiants voulant se spécialiser en médicomagie. Le destin en avait décidé autrement quand il avait vu les effectifs. Il allait surtout devoir faire cours à des néophytes, et revoir les bases. Meh. Il fit la moue sur le coup, mais s'attela à la tâche, fixant le thème de son premier cours aux premiers soins. Quitte à reste sur les premières fois, hein…

Il ignorait combien d'étudiants il allait avoir, mais ça n'avait que peu d'importance. Le cours était libre d'accès à quiconque voudrait en apprendre plus sur la bobologie magique. C'est aussi pour cela qu'il avait eu les clés de l'amphithéâtre Grindelwald, son cours restant en majeure partie de la théorie. Ce qu'il fallait faire, et ne pas faire. Il s'installa au pupitre un bon quart d'heure en avance, l'air affairé à relire ses notes de cours. Des notes constituées pour la plupart de recherches qui n'avaient rien à voir avec son cours d'aujourd'hui, et qu'il n'avait pas relu depuis des semaines. Quinlan était le genre de professeur qui improvisait tout ou presque. Une fois qu'il avait une vague idée de ce qu'il allait faire, le reste se faisait naturellement. Il savait ce qui était le plus important à savoir pour ses étudiants, c'est-à-dire ni le terriblement trivial, comme mettre de l'eau froide sur une brûlure, ni le terriblement compliqué, comme le délicat traitement de la tuberosa. Il allait se focaliser sur certains effets secondaires communs, et quelques idées reçues dans le monde magique qui faisaient toujours plus de mal que de bien.

Enfin, pour ça, il faudrait qu'il ait des étudiants…

Hors-jeu :
Les deux premiers étudiants (de confréries différentes) à intervenir en cours, poser des questions et à alimenter le débat auront la joie d'apporter 10 points chacun à leur confrérie.

(c) MEI

Joy allait assister à son premier cours aujourd'hui, un cours de médicomagie. En réalité, elle n'en n'avait pas tant que ça besoin, mais il valait toujours mieux s'y connaître dans ce domaine, surtout pour elle qui avait pour projet de devenir auror. En tant que tel, la jeune femme se devait de savoir au moins les bases, parce qu'il fallait avouer qu'elle était une vraie cruche en médicomagie. Donc, ce cours ne pouvait lui apporter que des avantages.

L'Abraxan fit donc son entrée dans l’amphithéâtre où la leçon avait lieu, et elle constata d'ailleurs qu'elle était la première sur les lieux. En même temps, un coup d'oeil à l'horloge lui apprit qu'elle était un peu en avance, quelque chose comme cinq petites minutes. Tant mieux, elle alla se placer devant ; parce qu'aller derrière donnait toujours une mauvaise impression aux professeurs -souvent, si on se mettait derrière, c'était pour dormir- et elle se fichait pas mal de passer pour une "lêche-botte", elle n'était pas là pour prouver quoi que ce soit à qui que ce soit.

Miss Evans s'installa donc, sortant plume et parchemins déjà, avant de lever les yeux vers le professeur et s'exprimer d'une façon polie :

- Bonjour, monsieur.

Joy était impatiente que le cours commence, c'était son premier cours à Haveirson. Elle se sentait comme quand elle avait découvert Poudlard, c'était amusant.

HRP:

Au fil des jours, l'épuisement dut aux réjouissances d'Halloween s'éloignait. Au grand soulagement de Rowan. Ce matin, il n'avait pas eu besoin de s'appuyer sur les rouages acérés de la maîtrise de son corps, pour se sortir du lit. Au contraire, il se sentait plus apte que jamais à faire face. En compagnie de Clemens, il s'était préparé avec une rigueur maladive et implacable.

Comme toujours, il devait être irréprochable.

Il se vêtit précautionneusement d'une tenue cendrée, sobre et élégante à la fois. Cette dernière suivait scrupuleusement les lignes de son corps fin et longiligne. De quoi être suffisamment à l'aise pendant les cours, sans toutefois perdre ne serait-ce qu'une once de son caractère aristocratique. Bien trop ancré en lui.

Après un petit déjeuné partagé avec ses camarades de Sinistros, l'ancien Serpentard avait pressé le pas pour se présenter au cours qui titillait le plus sa curiosité. La médicomagie. Avait-il le droit de s'intéresser de la sorte à une matière si loin de ses compétences ? Peu importe, elle était accessible à tous selon les indications qu'il avait trouvé. Sans compter qu'il brûlait d'en savoir davantage sur les soins magiques. Tout cela raisonnait en lui plus qu'il ne l'aurait cru. Plus qu'il ne voudrait jamais l'avouer.

Après s'être recoiffé une dernière fois, d'un geste lent et maîtrisé, le jeune homme entra dans l'amphithéâtre. Avec une démarche nonchalante, il gagna les premiers rangs, en élève sérieux et studieux qu'il était.

Il inclina le visage en guise de salutation à l'attention de l'enseignant, dont il prit le temps de mémoriser les traits qui lui seraient utiles en temps voulu, et de Joy. Puis, sans rien laisser transparaître de ses émotions, Rowan vaqua à quelques occupations littéraires, appliquées et minutieuses. Du moins, jusqu'à ce que le cours démarre ou que des amis à lui s'y présentent.

17/03/2015

Amaranthe avait longuement hésité entre le cursus de médicomagie et celui de la plume. Et elle ne pensait pas avoir la chance de pouvoir assister à un tel cours. Et connaître les sorts de premiers soins semblait nécessaire vu les évènements sombres qu'ils étaient entrain de vivre.

Elle se réveilla de bonne heure et elle prit le temps de s'entraîner au violon avant de se préparer.
Elle s'habilla simplement et elle coiffa sa chevelure rousse en queue de licorne haute. Elle avait le temps de prendre son petit déjeuner.
Elle retrouva son meilleur ami William et ils discutèrent tranquillement de leur cursus respectif.

Dix minutes avant le début du cours, elle avala une dernière gorgée de thé et elle salua Will avec chaleur.

Elle se rendit d'un pas léger à l'Amphithéâtre Grindelwald, elle jeta un coup d’œil à l'intérieur et elle esquissa un petit sourire quand elle vit Rowan.
Elle entra et salua son professeur avec un large sourire :

- Bonjour Professeur Fitzsimmons...

Elle s'installa au deuxième rang. Elle ouvrit sa besace et sortit sa plume et quelques parchemins avant de la poser à ses pieds. Et elle attendit patiemment que le cours commence.

Avec son cursus d'Auror, Nathanael allait surement en voir passer des vertes et des pas mures, s'il avait du bol. Aussi, suivre ce cours de médicomagie lui permettrait sans doute d'éviter les petits bobos, voire même de les soigner, et, soyons fous, peut-être qu'il pourrait apprendre à gérer les plus gros. Enfin il ne fallait pas trop rêver. C'était un cours général et vu l'intitulé du cours, il lui était d'avis de prévoir une blinde en attention. Ils n'allaient clairement pas soigner les amputations tout de suite !

Décidé à suivre un cours qu'il espérait être intéressant, Nath pressa la pas pour arriver dans l’amphithéâtre. Pitié, que les bonnes places ne soient pas toutes prises...

Par chance, peu d'élèves étaient pour le moment présents. Il souffla imperceptiblement et identifia les personnes avec qui il partagerait le cours. Saluant d'un signe de tête cordial ceux...Non. Il ne salua personne, comme d'habitude. Sauf le professeur a qui il adressa une inclinaison de tête polie.

Il chercha du regard une place stratégique, et pour enquiquiner futurement Joy, se mit juste derrière elle. Bon c'était une place proche du premier rang, cela le changeait de ses habitudes mais qui sait ? Peut être pourrait-il embêter sa camarade de confrérie alors que sa concentration serait à son maximum ? Alors qu'il étalait ses affaires sur son bout de table, il se pencha vers la jeune fille pour lui susurrer à l'oreille d'une voix amusée un "Bonjour belle créature" avant de se reculer avec un sourire en coin.

-Et c'est reparti pour un tour...

Tels furent les mots que le grand blond marmonna en refermant la porte de sa chambre, remontant d'un air distrait sa lourde besace de cuir sur son épaule. Un peu rustique, mais diablement pratique pour porter la majorité de ses cours, ouvrages, notes, ainsi que son matériel. Un peu rustique, comme lui.

S'arrêtant devant l'un des miroirs du long couloir de sa confrérie, Theodore rajusta le col de sa chemise blanche qui dépassait de son pull noir, vêtements classiques et passe partout, accompagnés d'un jean simple, mais propre, le tout ... à sa taille. D'un naturel massif, ces vêtements n'avaient clairement pas pour but de l'affiner. Ils était juste comme lui. Rustiques en apparence, mais pratique.

Se tournant enfin, et prenant son masque d'indifférence habituel, l'Abraxan traversa les couloirs menant jusqu'à l'amphithéâtre à grand pas, les rouages de son esprit tournant encore et toujours sur ses cours, son emploi du temps, et Haveirson.

Medicomagie. Dans la nature, au milieu des bois, il était conseillé, fortement, de savoir se débrouiller. Ou plutôt, de savoir se remettre en état en cas de besoin... Et il avait eu l'occasion de mettre à l'épreuve ses connaissances de nombreuses fois. Un cours général, théorique, le changerait, en bien.

Repoussant la porte d'une main, il s'engouffra dans la pièce, ses yeux s'habituant rapidement à la lumière ambiante, repérant d'un oeil entrainé les différentes personnes présentes. Têtes connues, d'autres moins, de quoi promettre une année originale, si il en était une. Cela suffit pour faire s'ourler le bord droit de ses lèvres, alors qu'il inclinait la tête à l'attention du professeur, prenant place au troisième rang, pour éviter de géner qui que ce soit.

De nouveaux élèves firent leur entrée dans la salle peu de temps après Joy, et elle ne se priva pas de les observer. Rowan, ex-serpentard de ce qu'elle savait, vint s'installer au premier rang, autrement dit tout près de la jeune Abraxan. Son sourcil se arqua légèrement, mais elle ne fit aucune remarque à l'encontre du jeune homme, préférant pour le moment cordialement l'ignorer, à moins qu'il ne lui adresse la parole. En effet, Joy n'était pas une garce à ce point là... du moins pas tant que ça ! Plus loin, une autre jeune fille de sa confrérie, à qui elle n'avait d'ailleurs jamais parler. Rien qu'à l'observer, elle sentait qu'elles ne pourraient pas s'entendre... Elle respirait l'air frais, la gentillesse, tout ça. Tout ce qui n'était pas vraiment Joy.

Encore quelques secondes et devinez qui entra dans la salle ? Nathanael, ce cours allait être très amusant... Un petit sourire en coin prit place sur les lèvres de l'ex-Gryffondor, tandis que le jeune homme prenait place derrière elle. Elle savait qu'il l'avait fait exprès, évidemment... cela ne la choqua même pas lorsqu'il se pencha à son oreille pour lui murmurer ces quelques mots doux. Le sourire de Joy se fit plus joueur, et elle glissa sa main dans sa chevelure d'un air franchement sûre d'elle, et elle fit bien entendu en sorte que ses longs cheveux fouettent le visage de ce cher Nathanael.

- Bonjour, beau brun.

Avait-elle alors répondu, entrant dans le jeu de l'Abraxan. Joy était ce genre de filles, qui lorsqu'on lui tendait la perche, vous tapait dessus avec sans le moindre remord ! Un autre élève de sa confrérie fit son entrée, qu'elle avait déjà croisé au détour de la Salle Commune. Il était toujours aussi... peu soigné ! Malgré cela, elle lui adressa un petit signe de tête assez poli.

24/02/2007

Réveillé par Rowan aux petites lueurs du jour, Clemens s'était néanmoins rendormi avec un grognement. Leurs conversations nocturnes devenaient de plus en plus habituelles et cela impactait beaucoup sur la motivation - déjà faiblarde - de l'étudiant à sortir de son lit. Enroulé dans ses draps, il n'était parvenu à se convaincre qu'une demi-heure plus tard d'être un étudiant motivé et déterminé pour la journée. Son colocataire lui avait fait part de l'ouverture d'un cours de médicomagie accessible aux étudiants de tous cursus, et de son intention de s'y rendre. L'ancien Serdaigle avait certes trouvé l'idée intéressante, mais avait surtout pesté pour l'horaire. A vrai dire, il n'était pas vraiment déterminé à s'y rendre. Contrairement à d'autres spécialités où on pouvait s'attendre à récolter des bobos régulièrement, la métamorphose restait un domaine relativement sécuritaire. Du moins, quand on mettait de côté les erreurs dans les sortilèges de Transfert ou les Disparitions Partielles. Néanmoins, ce genre de problèmes complexes dépassaient largement l'expertise d'un apprenti infirmier.

Avec un soupir, l'Allemand finit par se tirer de son baldaquin. Quitte à être réveillé, autant faire l'effort de se rendre à ce cours qui, somme toute, pouvait lui être utile. Après tout, certaines de ses péripéties lui avaient valu quelques égratignures depuis la rentrée dans des situations qu'il n'aurait de prime abord pas perçues comme étant dangereuse. Clemens devait reconnaître qu'il n'avait du son salut qu'aux compétences de Isolde et de Megan pour recoller les morceaux et améliorer un peu son état. En tant que batteur, il avait tellement l'habitude de prendre des coups et d'avoir mal ici ou là, qu'il n'y prêtait même plus attention. Cependant, apprendre quelques gestes qui sauvent pourraient finir par lui être utile. A lui, ou à ses amis. Et ça, c'était un argument de poids.

Le jeune homme avait enfilé un jeans foncé et un pull crème, abandonné au pied de son lit la veille, rajouté son chapeau au sommet de son crâne afin de masquer sa chevelure sauvage et s'était mis en quête d'un petit déjeuner. Malheureusement pour lui, la grande horloge qui surplombait la grande salle lui révéla que son choix devrait se limiter à un café à emporter s'il ne voulait pas en plus arriver en retard. Avec un nouveau soupir, le Sinistros gratouilla sa barbe de trois jours, attrapa une tasse du précieux breuvage et pressa le pas pour se rendre à l'amphithéâtre.

Clemens n'avait pas encore eu la chance de pénétrer dans une des grandes salles de l'académie, si bien qu'il se perdit d'abord dans la contemplation de l'endroit avant de reporter son attention sur les personnes présentes. D'un hochement de tête, il salua le professeur dont il ne connaissait même pas le nom. Ses yeux foudroyèrent ensuite Joy Evans, qu'il choisit d'ignorer superbement. Il salua Theodore d'un hochement de tête amical et adressa un sourire poli à Amaranthe. Finalement, il se laissa tomber aux côtés de Rowan et étouffa un baillement, avant d'entamer son café, avant que celui-ci ne refroidisse.

" Quitte à être réveillé par ton enthousiasme, je me suis dit que je ferais bien de venir m'instruire aussi." souffla-t-il, amusé, à son ami.

Finalement, Quinlan avait plus d'étudiants qu'il ne l'aurait cru pour ce cours de premiers soins. Honnêtement, il espérait ne rien avoir à leur apprendre, car ça aurait témoigné de leur niveau de bon sens… mais il en doutait. Il avait vu tellement d'horreurs, tellement de complications engendrées seulement par les idées reçues et la stupidité de certains sorciers qu'il savait que son cours serait utile. Et quelque part, ça le déprimait.

« Bonjour à tous. » finit-il par annoncer, se levant de sa chaise pour faire les cent pas sur l'estrade. Il n'était pas le genre de professeur à rester assis sur ses fesses pendant deux heures, à parler sur un ton monocorde en attendant que ses étudiants succombent au sommeil. « Je suis le professeur Quinlan Fitzsimmons, et je suis guérisseur. »

Rien de nouveau sous le soleil, mais ça ne faisait aucun mal de rappeler à ses auditeurs qu'il avait été sur le terrain, et qu'il savait concrètement de quoi il parlait. Son nom apparut sur le tableau, d'un coup de baguette magique, à côté d'une liste de ses postes les plus marquants. Autant qu'ils sachent à qui ils avaient affaire.

« Ma spécialité n'est pas les urgences magiques, mais j'en ai vu assez pour mettre au point ce cours dont l'intitulé aurait pu être : 'tout ce qu'il ne faut pas faire si vous tenez à votre intégrité physique et à celle de vos proches'. C'était juste un peu trop long à mon goût. »

Il marqua une pause, le temps pour les lettres du tableau de former d'autres mots. Le titre de la première partie : les brûlures.

« On va commencer par un des plus grands risques que courent les sorciers, la brûlure. Évidemment, je ne parle pas de la simple brûlure contre un chaudron trop chaud, même si j'ai déjà vu des gens avec des réflexes tellement mauvais qu'ils auraient pu en mourir, à quelques heures près. Non, on va se recentrer sur les brûlures d'origine purement magique. Il y a trois grandes familles de brûlures : les brûlures sortilèges, consécutives à un sort ; les brûlures alchimiques, provoquées par une potion ou un onguent ; et les brûlures draconiques, merci nos amis à écailles. »

Au fur et à mesure que sa voix occupait l'amphithéâtre, le tableau se remplissait des informations essentielles du cours. Le Nota Voxum, un sort bien pratique !

« Tout le monde connaît le sort d'apaisement des brûlures, le Frigor Vitalis. Le problème c'est que ce sort ne s'applique qu'aux brûlures classiques, c'est-à-dire à aucun des types de brûlures que je viens d'évoquer. Sur une sortilège, le Frigor Vitalis est simplement inefficace. Sur une draconique, il ne ferait qu'empirer les choses, en ajoutant une brûlure froide et en provoquant une vive réaction. Bref. Évitez d'utiliser ce sort dans ces cas-là. »

Quinlan reprit alors sa baguette, et visa son avant-bras gauche qu'il avait dénudé. « On va d'abord voir à quoi ressemble une vraie brûlure sortilège. Avec un peu de chance, pour vous, vous ne savez pas de quoi ça peut avoir l'air. Combustio Internalis. »

Un éclair rougeâtre jaillit de sa baguette et vint toucher son avant-bras, qui se teinta d'une vive lueur avant de redevenir normal. En apparence. Quinlan leva son bras, réprimant une grimace de douleur.

« Vous ne voyez rien, pourtant ça brûle. Sans traitement, je pourrais mourir d'hyperthermie dans les 48h. Le Combustio Internalis est très efficace sur les vampires, comme les étudiants en cursus d'Auror le savent, mais ce qu'on sait moins, c'est que ça marche aussi sur les humains. Calor Temper. »

Un filet blanc vint alors toucher sa peau, s'enrouler autour de son bras pour ensuite pénétrer sa chair. Impossible de manquer l'expression soulagée de Quinlan qui n'avait manifestement plus mal.

« Un sort, tout simple, mais différent. »

Les informations concernant le sort s'affichèrent au tableau : incantation, mouvements, et remarques quant aux émotions à faire passer dans le sort.

« Vous pouvez vous exercer à lancer ce sort ici. Le Calor Temper n'a que peu d'effets secondaires, et sur une personne saine, il donne juste quelques frissons. Essayez ! »

Il avait bien prévu de ne pas parler tout seul pendant des heures : un peu de travaux pratiques, ça ne faisait de mal à personne !

24/02/2007

Sa tasse de café toujours en main, Clemens observait le professeur d'un air un peu amusé. L'ironie de la situation était terriblement douce. D'un côté, le liquide qui le réchauffait encore un peu, et le sujet du cours; les brûlures. Petit à petit, l'étudiant commençait à se dire qu'il avait bien fait de se tirer du lit ce matin-là. Et après tout, il devait faire honneur à sa réputation d'ancien Serdaigle. Il dut réprimer un sourire à cette pensée... Après tout, si il avait toujours été plutôt bon élève, il n'avait jamais vraiment été un bucheur.

Cependant, le professeur Fitzsimmons avait rapidement gagné un peu de son respect. Il avait visiblement une certaine expérience du terrain et n'avait pas l'air du genre à étaler ses connaissances comme un vieil académicien rouillé. L'homme avait cette prestance qui trahissaient un vécu plutôt lourd et mouvementé de quelqu'un qui ne se laissait plus effrayer par la vie. En un sens, cela lui faisait presque un point commun avec l'étudiant de Sinistros. Même si Clemens n'avait jamais sauvé la vie de quiconque - c'était plutôt le contraire, même - il avait eu à affronter quelques situations peu sympathiques et avait reçu plus de coups et de blessures que la moyenne. Son intérêt pour le cours grimpait donc de minutes en minutes. D'un coup d'oeil, il vérifia que Rowan était bien occupé à prendre des notes, car lui-même, dans sa distraction matinale n'avait même pas pensé à prendre ses affaires, et il reporta son attention sur le professeur. Ses explications étaient claires, directes et ... démontrées ce qui plut d'avantage au jeune homme, partisan d'une méthode d'apprentissage centrée sur la pratique. Il devait tout de même avouer qu'aller jusqu'à s'ébouillanter soi-même pour faire réaliser à des étudiants le danger des brûlures sortilèges était... osé. Un rapide coup d'oeil autour de lui, lui permit de comprendre qu'il n'était pas le seul à partager ce point de vue. Quel professeur.

Clemens restait néanmoins perplexe. Quelque chose le gênait dans ces explications, comme si un voile restait étendu sur une partie de la théorie et cela le dérangeait beaucoup trop. Il avait le sentiment que le monde ne pouvait se réduire en ces trois concepts clairement déterminés et il resta plongé dans sa réflexion alors que ses camarades se mettaient tranquillement en mouvement pour effectuer l'exercice. Soudainement, il leva la main pour se signaler, mais n'attendit que quelques secondes pour poser sa question d'une voix où trahissait un peu l'impatience et l'agacement de ne pas comprendre.

" Excusez-moi, professeur. Je m'appelle Clemens Neubach, étudiant en métamorphose. Quelque chose dans votre division m'interpelle. Comment classeriez vous les brûlures provoquées par une mauvaise utilisation de la poudre de Cheminette ? Il s'agit d'une substance magique, ce qui ferait penser à une brûlure alchimique, néanmoins il est communément accepté, chez les spécialistes de la métamorphose en tout cas, que son effet est une dérivation directe des sortilèges de Disparition. Ce qui évoque une brûlure sortilège. "

Ses yeux bleus fixés sur le professeur, soudainement bien éveillé, l'étudiant attendit sa réponse.

18/12/2005

Le cours avait débuté depuis un petit moment, et Megan se contentait d'écouter en prenant des notes. Elle n'arrivait simplement pas à être à l'aise avec se professeur qu'elle trouvait trop louche pour se détendre. Elle savait que le professeur était un ancien serpentard après vérification, et cela lui suffisait amplement. Depuis quand un serpentard se souciait-il des autres après tout ? Néanmoins, elle ne souhaitait pas louper son année parce qu'elle était peut-être un peu trop paranoïaque, toutefois, elle préférait écouter et prendre des notes que participer, au risque de se montrer agressive. Ce n'était pas pour ça qu'elle était là.

La question de Clemens la fit réfléchir quelques secondes. Elle était pertinente et cela la fit sourire légèrement. Il posait des questions liés à sa propres spécialité, rappelant à Megan que tout les cursus restaient tout de même liés, de près ou de loin.

Juliet avait vu qu'un cours de médicomagie était ouvert à tous. Elle avait envie de faire bonne impression et décida de s'y rendre. Et puis, peut-être apprendrait-elle des choses qui lui serait utile. C'est donc motivée que la jeune femme se rendit à l'amphithéâtre Grindelwald. Il y avait déjà beaucoup d'étudiants présents. Elle chercha du regard une quelconque connaissance et aperçut Rowan. L'ancienne Serpentard s'approcha de son ami et s'installa à côté de lui en le saluant :

- Bonjour Rowan ! Je vois que toi aussi tu es venu suivre le cours de médicomagie.

A peine s'était-elle installée que le professeur prit la parole et parla du sortilège d'apaisement des brûlures, le Frigor Vitalis. Puis, il parla d'autres sorts et demanda aux élèves d'essayer de lancer le Calor Temper. Juliet soupira, le cours était ennuyant et elle se demandait ce qu'elle était venue faire ici. C'est pourquoi, elle décida de ne pas essayer le sort comme le professeur l'avait demandé et se contenta d'observer ses camarades. Si elle pouvait la jeune femme aurait bien quitté le cours mais elle doutait que cela soit possible.

- C'est ennuyeux, dit-elle à l'adresse de son ami en soupirant. Je pensais apprendre de nouvelles choses, mais cela n'a pas l'air d'être le cas, ajouta t-elle.

Ancré dans un silence studieux, le jeune homme compulsait un ouvrage de littérature espagnole en attendant le début du cours. Chaque minute devait être mise à profit. Toujours. Et surtout lors des temps d'arrêts. Un rien suffisait parfois à faire toute la différence.

Une voix familière attira cependant son attention. Il reconnut Amaranthe, une ancienne serdaigle à la chevelure d'un cuivré percutant. Ils avaient eu l'opportunité de se croiser depuis leur arrivée à Haveirson, à son grand plaisir malgré quelques interrogations fâcheuses. Sans quitter sa posture nonchalante, il la suivi des yeux jusqu'à ce qu'elle dépasse son champs de vision. Cela l'incita à ranger son opuscule et à se préparer pour prendre sérieusement des notes.

Rowan se redressa ensuite sur son siège, attentif à tout ce qui se déroulait autour de lui, avec un flegme excessivement maîtrisé. C'est à cet instant précis que son colocataire se décida à le rejoindre, s'installant à ses côtés. Un sentiment singulier le frôla, semblable à quelque égayement que son amitié avec Clemens lui procurait.

En guise de réponse, l'ancien Serpentard esquissa un fin sourire énigmatique.

Après quoi, l'enseignant se présenta à l'ensemble des étudiants, marquant le début du cours et des annotations. A chaque précision, son regard céruléen s'embrasait d'intérêt et de curiosité, buvant sans limites la moindre des paroles de leur professeur. Le sujet abordé ne fit qu'accentuer son attention, plus que n'importe quel autre cours. Et il ne s'en cachait pas.

Le jeune homme escomptait s'essayer au sortilège lorsque son ami prit la parole, le poussant lui-même à réfléchir sur la question. Loin d'être anodine. Elle abordait un angle qu'il n'avait pas entrevu, et qui correspondait vraisemblablement à quelque chose de très spécifique. Il devait se l'avouer : seul, elle ne lui serait jamais venue à l'esprit. Remarquable. Comme quoi, Clemens avait eu raison de sortir du lit en cette intrigante matinée.

Rowan cernait de nouveau sa concentration quand, cette fois, ce fut Juliet qui s'invita à sa gauche. Décidément. « Bonjour Juliet. » Il articula à voix basse ces quelques mots, espérant au plus vite s'atteler à l'exercice demandé. Malheureusement, la petite protégée de Heath ne parvenait pas à trouver de quoi se motiver. A défaut de plus, il lui adressa un bref regard compatissant.

Puis, enfin, il commença à expérimenter le sort. Calor Temper. Guère évident de prime abord. Mais l'ancien Serpentard s'exécuta avec une hargne qu'il se garda bien d'afficher, jusqu'à y parvenir plus ou moins correctement. Face aux frissons, il se montra inflexible et tenta de contrôler son corps, en s'appuyant sur les rouages acérés de sa contenance. Rien ne devait lui échapper. Rien.

Quand bien même il en éprouvait des impressions surprenantes ou désagréables. Voire douloureuses. Comme lors du cours de Jarod et de son vol plané à travers la salle.

Amèrement mythique.

Anna, comme à son habitude, avait eu du mal à se sortir du lit. Après moult rappels de son réveil ensorcelé, cadeau de son père lorsqu'elle avait intégré Beauxbâtons des années auparavant, elle avait enfin consenti à s'extraire de son lit. Puis elle était allée à la salle de bain afin de faire un brin de toilette avant de revêtir un habituel body sur lequel elle avait enfilé une jupe trapèze noire classique et un gilet rouge pour réveiller sa tenue. Puis elle avait filé déjeuner, elle était déjà en retard mais commencé sa journée sans rien mangé était inenvisageable. Ce qu'elle fit donc à la hâte avant de remonté se brosser les dents et attraper son sac et de partir rapidement vers l'amphithéâtre.

Au départ Anna n'avait eu aucune envie de se rendre au cours de médicomagie, mais les récents événements lui avait soufflé avec sagesse que connaitre quelques bases de plus en la matière ne lui ferait certainement pas de mal. Elle se trompa encore de chemin sur la route, ce qui la retarda encore plus qu'elle ne l'était déjà. Elle serait définitivement en retard.

Quand enfin elle franchi la porte de la salle, elle entendit la fin de la question de Clemens qu'elle chercha des yeux rapidement, elle le trouva sans mal, il était assez grand et facilement repérable. Il était assis à côté de Rowan. Elle se réjouit de la présence de ce dernier, elle pourrait toujours compter sur son studieux camarade pour récupérer ce qu'elle avait manqué, à leur côté une jeune fille qu'elle ne connaissait pas. Elle repéra aussi Megan dans un coin et l'impressionnant Theodore. Les autres ne lui disaient rien en revanche. Toujours plantée en haut de la salle, elle finit par réaliser qu'on allait finir par se demander ce qu'elle attendait là. Elle regarda le professeur et s'excusa rapidement pour son retard et parti rejoindre rapidement une place pas très loin de l'endroit où elle se trouvait, elle serait dans le fond mais tant pis, elle ne voulait pas plus attirer l'attention de leur enseignant. Elle se mordilla les lèvres se maudissant d'avoir tant traîner à se sortir du lit. Elle sorti un parchemin de son sac et s'appliqua à reprendre ce qui était noté sur le tableau. Le sujet du jour était donc les brûlures si elle en croyait ce qui était noté, un classique. Un peu perdue tout de même elle observa les étudiants autour d'elle sortir leur baguette, mais pourquoi? N'étaient-ils pas dans un cours théorique? Elle soupira. Encore de la pratique. Elle n'avait même pas eu le temps d'apprendre à distinguer les brûlures les unes des autres qu'on lui demandait déjà de savoir efficacement les soigner. La jeune française fut une fois encore abasourdie par ces méthodes. Enfin soit elle allait devoir s'y faire un jour.

Quinlan n’était pas du genre à se formaliser avec les retardataires. Il n’était pas très ponctuel lui-même, et ils étaient à l’université. Ils étaient assez grands pour prendre leurs responsabilités. De plus, ce cours était vraiment libre, tellement libre que chacun l’était d’aller et venir à sa guise. Ce n’était pour Quinlan que de la bobologie, rien d’une importance capitale. Sauf bien sûr pour celui qui essaiera de soigner sa brûlure draconique avec un Frigor Vitalis et perdra son bras le jour suivant sans savoir où était son erreur.

À ce propos, l’un de ses étudiants osa lever la main pour poser une question. Parfait, quelqu’un qui finira moins bête… à moins que sa question ne soit parfaitement stupide. Heureusement pour Clemens, elle ne le fut pas. Quinlan haussa les sourcils — les deux, dans une mimique emblématique du personnage — alors que ses lèvres s’élargirent en un sourire. Il était surpris, mais de façon très agréable.

« Clemens… » répéta-t-il en fixant le jeune homme dans les yeux. Cela pouvait paraître idiot, mais c’était en fait une excellente façon de retenir un prénom, et de l’associer à un visage. « Votre remarque est tout à fait pertinente. C’est vrai qu’une blessure à la poudre de cheminette peut être assimilée à une brûlure alchimique, mais aussi à une brûlure sortilège. Vous venez de prouver qu’il existait des brûlures hybrides. La catégorisation est une chose indispensable pour une question d’économie cognitive, mais il est évident qu’on ne peut pas tout ranger dans des cases, et que les frontières de ces cases sont tout sauf rigides et définitives. »

Sans se vanter, Quinlan se découvrait un certain talent d’orateur. Il avait raté sa vocation : il aurait dû être acteur de théâtre !

« Mais je pense que vous vous demandez comment on peut soigner une telle brûlure ? C’est tout bête : traitez-la d’abord comme une brûlure sortilège avec un Calor Temper, et ensuite en tant que brûlure alchimique. Je vais justement enchaîner sur ces dernières. »

Il laissa un peu de temps aux étudiants qui le souhaitaient de s’entraîner. Ce n’était en aucun cas obligatoire, même si c’était toujours plus sympathique de voir son public réceptif à ce qu’il disait. Quinlan avait conscience que pour certains d’entre eux, il n’y avait rien de nouveau dans son cours. En même temps, c’était à propos des premiers soins, les bases… On n’allait pas attaquer d’emblée les maladies funky avec du sang et du pus qui vous sortait par les yeux !

Au bout d’une dizaine de minutes à observer l’amphithéâtre en silence, Quinlan reprit la parole.

« Bien ! Passons désormais aux brûlures alchimiques, merci Clemens. Un des cas les plus communs est celui d’une potion en cours de confection qui vous est renversée dessus. Je préfère parler d’accident, même si ce n’est pas toujours le cas. Sachez également qu’il existe des potions dont le but premier est de brûler les chairs. Pour la majorité de ces cas, il existe un onguent qui a fait ses preuves depuis des décennies, l’Absorburn. »

Quinlan était convaincu que la majorité des étudiants connaissaient cette pommade : il n’y avait que des sorciers nés de parents moldus qui auraient pu l’ignorer. C’était un onguent extrêmement commun, peu coûteux et que chaque ménagère sorcière — ou ménager sorcier, ne soyons pas sexistes — possédait. Une des bases de la trousse à pharmacie du monde magique, et effectivement, ça pouvait vous sauver la peau. Parfois, la meilleure révélation est celle qui est totalement anti-climatique. Présenter un truc absolument horrible, qui peut en réalité être soigné en deux coups de cuillère à pot. Un peu comme la trypodiamorphie… Le souvenir fit sourire Quinlan, même si à l’époque, voir le visage de son petit frère ravagé de trous en nid d’abeille ne l’avait pas réjoui.

« La chose à vraiment savoir pour les brûlures alchimiques, c’est que si l’Absorburn n’a aucun effet, il ne faut pas attendre. Allez directement voir un spécialiste, qui avisera. Et ne mentez pas, en aucun cas. Je sais que ce conseil est parfaitement inutile : tout le monde ment. Mais un mensonge sur une brûlure de ce type peut vous coûter un membre, un œil, ou la vie. »

La mine du professeur se renfrogna en repensant à tous les sorciers qu’il avait vu défiler dans son service, et qui mentaient tous pour des raisons plus ou moins justifiables. Certains en étaient morts. C’était tellement stupide…! Mais c’était aussi ça, l’être humain.